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Citations de Catherine Rolland (63)


... elle avait raison, que durant toutes ces années qu'avait duré notre mariage, je n'avais jamais tellement prêté attention à ses aspirations et à ses désirs, imaginant toujours qu'elle partageait les miens, naïvement émerveillé d'une communauté d'esprit qui de sa part n'était pas autre chose que de l'abnégation.
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- ... et la légende prétend qu'il s'y passe des choses terribles !

- Des choses terribles ? répéta Charlotte, la gorge un peu nouée.

- On raconte qu'il y a un siècle, à l'époque où la tuberculose était encore un fléau, un nouveau médecin a pris la tête de l'établissement. Ce que personne ne savait, c'était que le docteur Hanhart était complètement dérangé. Il s'est mis à pratiquer d'horribles expériences sur ses malheureux patients. Beaucoup en sont morts dans d'épouvantables souffrances. Et ceux qui ont survécu...
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- ... Et moi, je te répète qu'un crocodile à deux têtes n'a pas sa place dans un cabinet de psychologue, Vingt-sept et demi ! martela Emma avec une légère impatience.

Les deux gueules de Leon claquèrent de dépit à l'unisson, et la jeune femme réprima de son mieux un petit frisson. Bien qu'elle sache que le Patrouilleur lui était tout dévoué et qu'elle ne risquait rien, il était tout de même impressionnant.

- Nous pourrions vous servir d'assistant.

- Les psychologues n'ont pas d'assistant.

- D'animal de compagnie, alors ! Nous ous installerions là, sur le tapis, ajouta-t-il avec espoir, remuant ses deux énormes queues à la manière d'un chien. Nous nous ferions tout petit. Nous ne dirions pas un mot. Aucun de vos patients ne se douterait que nous les comprenons.
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Je chasse.

Pour me distraire, je repense à toi, au moment délicieux où j'ai enfoncé mon couteau dans ton nombril et où je t'ai ouvert le ventre. J'ai regardé tes tripes dégueuler sur le trottoir, et je t'ai forcée à regarder aussi, à patauger dans ton sang et ta merde qui se répandaient.

J'entends encore ta voix quand tu suppliais, quand tu implorais mon pardon, juste avant de crever.

Il n'y avait rien à pardonner, mais je te jure, j'ai pris mon pied.

La première fois, c'est vrai, j'ai trouvé que tuer était une chose difficile. Mais ensuite...

Ensuite, c'est comme pour tout. On y prend goût.
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- Tu crois vraiment que je vais gober que tu as un site internet ? avait objecté Emma, incrédule.

- Mais bien entendu, très chère ! wwww.defaiseur-de-temps.com Si l'Apocalypse ne nous avait pas malencontreusement privés d'électricité, je te l'aurais présenté avec grand plaisir et, en t'inscrivant à notre Newsletter, tu aurais pu bénéficier de notre offre mensuelle spéciale qui...

- Assez ! avait rugi Emma, excédée. Comment oses-tu penser à ton profit personnel alors que les armées du Dessous sont sur le point d'exterminer l'ensemble de l'humanité ?! Tu n'as pas honte ?!
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- J'ai une idée. Vous vous souvenez qu'on doit faire un exposé sur le tombeau perdu de la reine Berthe ?

- Tu crois quoi ? Qu'on a Alzheimer ? Bien sûr qu'on s'en souvient !

Elle ne releva pas la pique, se contentant de sourire plus largement encore.

- Eh bien, j'ai encore mieux à vous proposer : on ne va pas raconter l'histoire du tombeau de la reine Berthe. On va le retrouver ! asséna-t-elle d'un ton triomphant.
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- Nos vies sont dans la main de Dieu, murmura-t-il enfin, sans émotion. Tu as fait un cauchemar, c'est tout. Je suis là, et bien vivant.

Je réussis à me mettre debout, déboussolé, puis parce qu'il attendait que je réponde, je murmurai, presque inaudible :

- Cyrille... Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Il faut que tu m'aides.
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Moins d'une minute après son départ, une sorte de grésillement s'éleva au milieu du couloir. Cela semblait venir du sol. L'air se troubla, comme épaissi et se chargea d'une légère odeur de mandarine. Il y avait à présent, à mi-chemin entre la porte de la chambre et celle de la cuisine, une forme aux contours flous, à peine visible dans la pénombre. Cela resta immobile un long moment en suspension au-dessus des cadres et des photos détruits, oscillant à peine, au coeur du chaos. Puis cela s'approcha du mur.

Des lettres, alors, apparurent l'une après l'autre, tracées à l'encre rouge par une main invisible.

Son message délivré, la silhouette disparut, et l'odeur avec elle.

Sur le mur, était écrit "ORDURE"
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Le Premier Veilleur avait l'air plus agacé que jamais et maugréait dans sa barbe, parlant dans une langue bizarre qu'elle n'avait encore jamais entendue.

- C'est du norme, précisa Swift qui, comme d'habitude, avait lu ses pensées. La langue officielle du Monde du Dessous.

- Ah. Et ça veut dire quoi ?

- Crois-moi, tu n'as pas envie de le savoir, éluda le dragon télescopique alors que Justin se tournait impatiemment vers elle.

- Ah, vous voilà, vous ! Pas trop tôt.
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En dehors de David, ne compter sur la planète entière que dans le coeur d'un ancien combattant de presque cent ans rongé par le crabe était probablement pathétique, mais c'était tout ce que j'avais, et sa sollicitude me faisait du bien.
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- Jamie, il faut que je vous avoue quelque chose...

Ses sourcils s'arquèrent et il lui coula un long regard interrogateur.

- Je dois vous parler de ... Justin !

L'expression de Jamie se fit franchement perplexe.

- Vous devez me parler de Justin ? répéta-t-il perdu
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Pour guérir, il ne faut plus regretter, il faut laisser partir les fantômes qu’on ne peut pas retenir.
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J'aimais le futur qu'elle me vendait, une existence simple et paisible où nous vivions de l'élevage, des légumes et des fruits que nous produirions, où grandirait tout un tas d'enfants au milieu de la nature et des chèvres, où il n'y aurait plus ni la guerre, ni le malheur, ni la peur. Le dimanche nous irions à l'église, et en août à la fête des moissons. L'hiver nous resterions en ermites, bienheureux dans notre cocon de neige et seuls au monde, et au printemps nous redescendrions dans la plaine, il y aurait des fêtes et des rires, nous nous amuserions et chéririons l'existence, parce que disait Mélaine, il n'y a pas de plus grand bonheur que celui qu'on croyait à jamais perdu et que le Seigneur nous rend.
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- Celui-là seul connaît l'amour qui aime sans espoir, déclamai-je à mi-voix.
Silverman parut interdit, et je me sentis obligé d'ajouter :
- Ce n'est pas de moi. Schiller, un poète allemand du XVIIIéme.
Le vieil homme continuait de me dévisager, manifestement troublé. Il mit longtemps à répondre, dans un murmure :
- Je sais qui est Schiller. Le meilleur ami de Goethe. Mais je m'étonne que vous, vous le connaissiez
- Même les ambulanciers lisent, de temps à autre monsieur Silverman...
- J'ai connu un homme, jadis, qui le citait souvent
... C'était un homme bon.
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[...] les malades chroniques, les patients graves, ceux que la médecine moderne a pris dans ses filets et retient, assez avancée pour les maintenir en vie, à défaut de les guérir tout à fait.
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Le petit village de montagne était écrasé de soleil.
Les rues tortueuses, étroites, rappelaient le temps pas si lointain que où aucune voie n'était goudronnée, et où seules les charrettes à bras montaient jusque-là.
[...]
A cette heure du milieu de l'après-midi, il n'y avait pas un bruit, tous les habitants terrés chez eux pour passer le gros de la chaleur.
En fin de journée, ils ouvriraient leurs portes, ils sortiraient à pas lents, de ce pas qu'ont les vieux dont la vie est derrière, et qui semblent ne se déplacer qu'à contrecœur, avec la conscience aiguë que rien ne les attend plus. Certains installeraient un fauteuil sur leur seuil, les femmes sortiraient leur ouvrage, les hommes le journal, le tabac et un verre. Ils deviseraient, d'un bout de la rue à l'autre, du temps qu'il fait et de celui qui passe, inéluctablement.
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Mais l'humain peut être bon, Uruk. Il sait, pour peu qu'on l'y aide, pour peu qu'on le rassure à la manière d'un très petit enfant, ouvrir son cœur puis son âme, accorder sa confiance puis son affection.
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Nous luttions contre la médiocrité de ce quotidien sans éclat. Nous faisions l'amour comme on pousse un cri, en rébellion contre l'existence et les hommes, contre la grandeur de notre histoire ternie par les. vicissitudes de la vie terrestre.
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Je n’aurais jamais imaginé que tester de nouveaux médicaments soit aussi réglementé.
Tout était chronométré, organisé à la milliseconde selon un décompte qui devait ressembler aux minutes précédant le décollage de fusée, à Cap Canaveral.
Allongé dans mon lit comme un pantin docile à l’instar des autres volontaires, j’étais bardé d’électrodes fixées sur ma tête et mon torse, enregistrant en permanence mes paramètres vitaux. Immobile, j’observais le ballet enfiévré des blouses blanches, rythmé par les ordres que Aubervilliers scandait d’une voix inhabituellement grave. Progressivement, la tension nous avait tous gagnés , et c’est assez inquiet que j’absorbai, à 11h36 précisément, la première dose de Xylophénolate, le médicament expérimental censé révolutionner le traitement de l’épilepsie.
À 11h37, j’étais toujours en vie, le soulagement apparent de l’équipe médicale laissant supposer que dans le fond, ils n’étaient pas absolument convaincus que ce serait le cas.
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Qu’est-ce qui était en train de m’arriver, bon sang ? Je ne connaissais pas cet endroit, je n’avais aucune idée de la manière dont j’y étais arrivé. Pourtant, le visage de cet homme et sa voix m’étaient familiers, sa présence à mes côtés une évidence.
Il faisait la moue, l’air à moitié satisfait. Il se releva souplement, et je remarquai à ce moment-là qu’il portait une soutane. Je me figeai, interrompant le mouvement que j’avais amorcé pour saisir la main qu’il me tendait. L’espace d’une seconde, je le vis, les yeux bandés, face à un peloton d’exécution prêt à tirer.
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