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Critiques de Cathi Unsworth (44)
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Au risque de se perdre

Le personnage principal Diane est un peu l'alter ego de Cathi Unsworth. Comme l'auteure, ex-critique musicale, elle est journaliste et écrit dans un nouveau magazine culturel d'avant-garde. Son job l'amène à fréquenter les milieux où se retrouvent en cette année 1992 tout ce que la scène londonienne comptent de célébrités, actuelles, anciennes ou à venir, du monde de la musique, du cinéma et du roman. La description des endroits branchés de ce Londres underground est d'ailleurs très réussie. Pour Diane, son collègue Barry et son boss Neil, la vedette du moment qu'il ne faut pas rater est le réalisateur Jon Jackson dont le dernier long métrage vient de révolutionner le film noir. Diane se passionne également pour un roman particulièrement réussi mais dont l'auteur est une énigme à ses yeux.

Alors que tout semble bien s'annoncer pour nos journalistes, le cinéaste est assassiné dans des circonstances rappelant son dernier film. Une certaine opinion publique y voit l'oeuvre d'un esprit impressionnable que la violence à l'écran à poussé à commettre un geste horrible. le récit bascule alors vers le roman noir, sans réelle enquête, mais avec une tension qui va crescendo à mesure que se dévoilent les personnalités. le suspense n'est cependant pas vraiment au rendez-vous, le rythme reste assez lent et l'intrigue, qui tarde à se mettre en place à mon goût, pas super passionnante.
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Le chanteur

Qu'est-il réellement arrivé aux membres de Blood Violet ? Pour avoir la réponse, un voyage en territoire Punk guidé par Cathi Unsworth, elle-même rescapée de cette mythique époque. Journaliste musicale à la base, elle avait déjà commis avant "le chanteur" un autre roman remarquable, "au risque de se perdre", que je n'ai pas encore lu, mais sur lequel je vais me jeter probablement très bientôt.



Mais revenons au Chanteur. Nous sommes en 2000. Entre deux engueulades avec sa fiancée, un journaliste débutant, Eddie Bracknell, découvre par hasard un groupe Punk dont les membres ont eu des destins tragiques. Il décide d'écrire un livre sur eux et essaie de savoir ce qui s'est produit à la fin des 70's.



Le meilleur moyen pour cela est évidemment de retrouver la trace des membres du groupe, et c'est là que l'affaire se corse : une chanteuse morte, un musicien disparu, leur agent qui ne veut plus parler à personne...
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Bad Penny Blues

Situé à Londres au début des années 60, les « Swinging Sixties », Bad Penny Blues est l’histoire de la traque d’un tueur en série qui cible les prostituées dans le West-end de Londres, melting-pot où se mêlent immigrés des îles Caraïbes et d’Irlande, artistes bohêmes, professionnels des media et même des pairs du royaume.

Carnaby Street devient le centre de la mode à Londres, et la décennie qui commence s’annonce pleine de promesses.

Pete Bradley est un jeune officier de police affecté comme stagiaire au CID (Criminal Investigation Department). Lors d’une patrouille, il découvre le cadavre d’une jeune femme, Roberta Clarke. Lors de son arrivée sur la scène de crime, l’inspecteur Bell est impressionné par son sens du détail et son esprit de synthèse de ce tout jeune policier.

Entre 1959 et 1965, le temps que va durer l’enquête, Pete Bradley aura toujours en mémoire la vision du pauvre corps de Roberta, dite Bobby, retrouvée au bord de la Tamise.

Dans le même temps, Stella, jeune créatrice de mode, commence à faire de terribles cauchemars, rêves qui semblent représenter les derniers instants de femmes assassinées. Elle sait que faire part de ses visions pourrait aider la police, mais qui la prendrait au sérieux ?

Au cours des années qui suivent, alors que sa vie professionnelle et sentimentale évolue, qu’elle se marie, que son travail de styliste est reconnu et enfin rentable, Stella continue à avoir ces cauchemars, qui se reproduisent au même rythme que les meurtres. Mais malgré des heures et des heures d’enquête et des milliers de témoignages, « Jack l’Effeuilleur » reste insaisissable.

Cathi Unsworth réalise une peinture très vivante du Londres des années 1960. C’est le Londres des Teddy boys, de la montée de l’immigration, d’une nouvelle ère de liberté où tout devient possible. C’est une période de renouveau, un bouillonnement d’énergie créatrice dans des domaines variés, de la mode, de la musique et des arts. Cette période est politiquement marquée par le scandale Profumo, du nom d’un premier ministre coupable d’avoir eu des relations avec une call-girl.

Dans ce roman gravitent toute une cohorte de personnages : patrons de boîte de nuit et truands, musiciens, artistes, policiers véreux, pairs du royaume adeptes de pratiques sexuelles extrêmes et, si j’ose m’exprimer ainsi, les prostituées, dernier maillon de la chaîne alimentaire. Celles-ci ne sont pas seulement des victimes, ce sont aussi des femmes avec des espoirs, des rêves d’une vie meilleure.

La narration, tendue, colle à la violence du sujet. Le récit alterne de façon binaire les points de vue de Pete et de Stella, ce qui contribue à lui conserver son rythme. Les nombreux personnages sont tous très bien dessinés, habités par leurs qualités, leurs défauts ou leurs perversions.

La bande-son d’une extrême richesse, porte la marque de l’auteure, par ailleurs critique de rock, illustrant chaque chapitre d’un titre de chanson de l’époque, tout comme le titre du roman.

Ce roman, fort bien documenté d’un point de vue historique, social, et musical, ravira tous ceux qui, comme moi ont grandi durant cette période et qui se sont abondamment nourris de toutes ces influences. Je termine tout de même ce roman avec une petite pointe de frustration, car j’avais deviné l’identité du méchant depuis quelques pages déjà.

En réalité, Jack the Stripper (Jack l’Effeuilleur), presque homonyme du tristement célèbre Jack the Ripper (Jack l’Éventreur) n’a jamais été identifié.

En conclusion, malgré le petit (mais alors, tout petit !) bémol que j’ai mentionné plus haut, ce roman reste une très bonne lecture.

Éditions Rivages/Noir, 2012


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Le chanteur

Un roman très bien écrit, qui nous plonge dans une époque et dans un cercle très particuliers. Mais un roman très noir, qui ne laisse pas une note d'espoir et qui m'a hantée quelques jours.
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Zarbi

> https://booksandrap.wordpress.com/2016/11/21/zarbi-cathi-unsworth/





Avis : Au départ, j’ai été pas mal désarçonné par l’intrigue. Je vous conseille vraiment de vous accrocher car je dois bien avouer qu’au début je me suis pas mal perdue avec la multitude de personnages, leur prénoms parfois semblables et tout les détails que l’auteur nous fourni. C’est assez compliqué, il ne faut pas abandonner. Jusqu’aux 100 premières pages j’ai eu du mal à remettre parfaitement qui est qui, qui à fait quoi, quels sont les liens qui les unissent et leurs histoires personnelles. Mais j’ai tenu bon et au final, passé ce cap, ce bouquin est un vrai régal !





C’est un thriller qui se veut « soft ». Pas de boyaux ni de sang à foison n’ayez crainte, tout se passe plus au niveau psychologique, ce que j’apprécie d’autant plus. On se concentre beaucoup plus sur le déroulement de l’enquête, mais aussi sur toute l’histoire du point zéro à là où tout à basculer pour notre héroïne Corrine.

Cathi Unsworth avec « Zarbi » nous sert une lecture intense qui se bouffe en un rien de temps. Avec un rythme qui nous fait tourner les pages à 100 à l’heure et une intrigue qui bouge sans cesse, bourré de révélations et de secrets, c’est pour moi, une grande réussite et un livre à ne surtout pas ignorer.





Ce qui pour moi fait la force de ce roman, c’est ces bonds dans le temps. On passe d’un chapitre à l’autre à la réouverture de l’enquête au présent avec Sean en 2003 à des bonds en 1984 ou tout bascule et où le fameux crime a été commi. On nous plonge quelques mois avant ce fameux jour où ce crime sataniste à eu lieu, on comprends peu à peu comment tout a dégénéré, on apprends à connaitre les acteurs de cette tragédie etc. J’ai adoré car c’est mît en place toute doucement. On nous place à la perfection dans le contexte en nous laissant le temps de tout bien comprendre.

Petit bémol néanmoins, car on sait a l’avance, ou en tout cas en grande partie, la fin du roman. En effet, comme on a ces bonds dans le passé on connaît les doubles personnalité des personnages, leur secrets, leurs non-dits etc.. Ce qui fait que tout deviens plus évident qu’une trame classique MAIS je tiens tout de même à dire que je ne suis absolument pas déçue par cette narration car le lecteur à tout de même son lot de surprise.





Si vous aimez Gillian Flynn, je pense que ce bouquin vous plaira beaucoup. Et si vous n’aviez pas accroché aux romans de cette dernière, mais que l’ambiance dans laquelle elle vous transportait vous plaisait alors foncez quand même ! Cette histoire m’a beaucoup fait penser à « Les lieux sombres » alors oui pas dans l’intrigue forcement qui est radicalement différente mais dans l’ambiance glauque, crade et terriblement étouffante qui l’y rappelle. Moi je dois être sadique sur les bords car ça m’a beaucoup plu haha





Je pense que je peux terminer cette chronique en vous souhaitant vous aussi de vous plonger dans « Zarbi » et de passer un aussi bon moment que moi. C’est un thriller bien construit, bien ficellé, avec des personnages haut en couleurs qui n’ont pas fini de vous retourner la tête. Attention où vous mettez les pieds et à qui vous accordez votre confiance, car les apparences sont souvent trompeuses… Demandez à Corrine si vous ne me croyez pas😉




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Le chanteur

Journaliste free-lance fauché, Eddie décide d'écrire un livre sur un groupe punk : les Blood Truth - forcément maudit - dont la carrière s'est arrêtée brusquement après la disparition de leur chanteur ...





Au fil d'interviews d'anciens journalistes, il remonte la piste de la création du groupe, rencontre les membres fondateurs qui, peu à peu lui en dévoilent la face cachée ...



Une enquête qui l'amènera à découvrir ce que ses premiers contacts n'avaient jamais su ou avaient voulu couvrir ...



Des protagonistes qui, chacun à leur tour, ouvriront un pan de possibles, démontant peu à peu les certitudes des chapitres précédents ...



Un roman qui est devenu de plus en plus palpitant au fur et à mesure de ma lecture :)



Une conclusion inattendue ...



Une belle découverte !


Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Le chanteur

1977 : les Sex Pistols sèment obscénité et fureur dans tout le Royaume. A Hull, sinistre ville ouvrière du nord de l’Angleterre, Lynton Powell, Kevin Holme et Steve Mullin, ados insoumis et désœuvrés accordent leurs guitares. Ils décident de former Blood Truth, groupe violemment punk, comme une alternative désespérée à un avenir évidemment prolétaire. Rejoints par Vincent Smith, chanteur charismatique, agressif et brillant, ils sont propulsés à la vitesse de leurs riffs, vite, très vite, tout en haut des charts.



1981 : Blood Truth est mort, tout comme Sylvana, fragile sylphide, incarnation gracile du groupe à succès Mood Violet et accessoirement épouse de Vincent. Lui, mystérieusement, a disparu.



2002 : Eddie Bracknell, journaliste indé passionné de rock, croit tenir avec l’histoire de Blood Truth le sujet d’un livre. Il se lance à la recherche des rescapés de l’aventure, sur la trace de Vince…



Enfin un roman rock digne de ce nom. Parce qu’il faut dire qu’il en sort, par cartons entiers, de ces farces qui se prétendent rock sous prétexte qu’elles empruntent un vocabulaire qu’elles croient trash, avec leurs sempiternelles scènes de concert endiablé, leurs références lourdement appuyées à tel groupe avec, en exergue de chapitres formatés, des extraits de lyrics, leurs joyeux clichés sur l’alcool et la violence pour nous faire comprendre que le héros, en fait, il est trop rebelle. On se foutrait pas un peu de nos gueules ?



A l’inverse, Cathi Unsworth sait de quoi elle parle, a quelque chose à dire, et sait comment le dire. Journaliste rock notamment dans Sounds, son choix de faire du chanteur un polar rock, de mêler ces deux arts cousins pour édifier une œuvre monozygote, n’est pas de l’impro. La construction même de son roman, qui fait s’alterner des épisodes de la période punk, au fur et à mesure des découvertes du journaliste, et des chapitres se déroulant dans les années 2000, crée une tension supplémentaire. La chronologie n’épargne personne ; le temps s’écoule inexorablement vers une issue qu’on devine tragique.



Son Eddie a la nostalgie d’une époque qu’il n’a pas connu et les révélations qu’il recueille à propos de Blood Truth démentent sa naïveté : l’époque n’avait rien d’idéal, les protagonistes rien de céleste. L’industrie musicale avalait déjà les jeunes crédules, les mâchouillait un temps, et les recrachait dans les toilettes, passablement abimés. Et on tourne les pages avec frénésie, avides de connaître le fin mot de l’histoire, de retrouver Vince et de savoir si Sylvana s’est réellement suicidée, de suivre la descente aux enfers d’Eddie qui, en menant l’enquête, croise des fantômes, perd ses illusions, jusqu’à la fin, impitoyable.



Dès son premier roman, Au risque de se perdre, Cathi Unsworth a été reconnue par David Peace, Ken Bruen ou encore James Sallis comme l’une des leurs. Du beau monde.
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Londres Noir

Sur les onze premières nouvelles, seules celles de Ken Bruen (A bloc), Cathi Unsworth (Trouble is a lonesome town) et Max Décharné (Chelsea 3, Scotland Yard 0) ont tapé dans le mille, quant aux autres, elles m’ont laissée de marbre voire carrément déplu, soit par leur style, soit par le sujet abordé. Ensuite, cela s’est un peu arrangé avec les textes de John Williams (New Rose) et Jerry Sykes (L’île aux pingouins), mais globalement une infime partie de ces nouvelles me laisse quelque souvenir quinze jours après.

Je suis en général bon public pour les nouvelles, je connais un peu Londres, j’aime les ambiances noires, j’étais donc une cible toute désignée pour ce livre. Leur tonalité m’a semblé toujours un peu la même, très sombre et malsaine, leurs personnages se ressembler d’une nouvelle à l’autre. Tous ces petits dealers, zonards, prostituées, musiciens ratés ou piliers de bars à l’allure pathétique, sont les mêmes d’un quartier à l’autre et donnent une vision bien déprimante de la capitale britannique. Je pense que faire traduire tous les textes par une même traductrice explique en partie cette impression d’uniformité, qu’on ne devrait pas voir associée à un recueil d’auteurs différents. Je n’avais pas eu ce ressenti avec Paris noir, où une seule nouvelle m’avait laissée sur le côté, et où je notais justement le plaisir à découvrir à chaque nouvelle des univers bien particuliers. D’autre part, pour être réussies, des nouvelles doivent donner vie très rapidement aux personnages, ce n’est pas le cas pour certaines d’entre elles.

Encore une lecture pour le mois anglais, qui, si elle m’a permis de faire baisser ma pile de livres en attente, ne m’a pas inspiré de grand emballement !
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Le chanteur

Excellent livre sur la scène punk britannique de la fin des années 70, Cathi Unsworth est chroniqueuse musicale de rock et ses références sont précieuses.
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Zarbi

Sean Ward est engagé par une avocate afin de l'aider à innocenter sa cliente d'un meurtre commis 20 ans plus tôt.



Ernemouth est une petite bourgade où tout le monde se connait. L'arrivée d'un inconnu ne passe pas inaperçu et les loups ne vont pas tarder à sortir du bois.



Cathi Unsworth a l'art de transposer ses lecteurs à l'époque où elle veut les emmener. Dès les premières pages, on remonte le temps 20 ans en arrière. Les temps et les moeurs étaient différentes mais l'adolescence a toujours été et sera toujours une période difficile. On y croise des jeunes mal dans leur peau et pour certains d'entre eux, le cocon familial n'est pas aussi sécurisant que l'on pourrait croire.



On a beau essayer de les enfouir très profondément les secrets finissent tôt ou tard par refaire surface.



C'est le premier roman que je lis de l'auteur et j'ai beaucoup aimé son et la façon qu'elle a eu de construire cette histoire, distillant des petits détails et indices de manière très parcimonieuse.



Et pour les mélomanes (et les autres aussi), elle nous invite à faire le voyage en musique. Suivez le guide.

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Zarbi

En 2003, Sean Ward, ancien flic bénéficiant d’une pension d’invalidité joue les détectives privés. Vingt ans plus tôt, à Ernemouth, petite station balnéaire du sud de l’Angleterre un meurtre a eu lieu. La coupable a été arrêtée dans la foulée. Corrine, adolescente un peu paumée, « zarbi » avec ses coiffures et son look excentriques, ses amis louches, sa mère prostituée, sa passion pour la magie et ses crises de catatonie était la personne idéale pour tenir ce rôle. Jugée et condamnée, elle croupie dans un hôpital psychiatrique. Mais depuis des années une avocate cherche à la faire sortir et, les progrès de la science aidant, des tests ADN montrent qu’il y aurait eu une autre personne sur les lieux. À Sean Ward de prendre le pouls de la ville et de lever le voile sur les événements qui, en 1983 et 1984, ont agité la petite société de cette ville calme et les vies d’un groupe d’adolescents.

Jouer avec les allers-retours entre les époques afin de maintenir le suspense, s’immiscer dans la psyché adolescente, voilà deux procédés ou ambitions qui, mal maîtrisés, peuvent devenir des impasses pour l’écrivain. Cathi Unsworth, pour sa part, les domine de bout en bout, conférant à son roman une atmosphère délétère oscillant entre fascination et répulsion. Alternant les chapitres mettant en scène les événements qui mèneront au drame de 1984 et l’enquête de Ward auprès des acteurs restant de cette affaire, l’auteur maintient un équilibre précaire, certes, mais bien réel entre ce qu’il convient de révéler au lecteur pour le pousser à chercher à la fois coupable et victime – puisqu’on ne connaît l’identité ni de l’un ni de l’autre – et ce qu’il faut dissimuler afin de le laisser douter jusqu’au bout, même si le tableau d’ensemble se révèle peu à peu.

Mais cette seule maîtrise technique ne suffit pas à faire un bon roman. Ce qui fait de Zarbi un roman noir de qualité, c’est la façon dont Cathi Unsworth, avec délicatesse, sensibilité et acuité restitue le début des années 1980 dans une Angleterre en crise et les affres de l’adolescence. Jalousies, béguins, amour de la musique, ennui, amitiés qui se font et se défont… tout cela est évoqué avec précision sans pour autant que le trait soit trop appuyé.

Ainsi, avec une certaine tendresse mais sans concessions, Unsworth plonge son lecteur dans ce microcosme aussi familier qu’étrange et dans une petite ville de province qui prend petit à petit l’apparence d’un véritable piège géant. Peut-être pourrait-on reprocher à Zarbi de s’appuyer un peu trop, à l’approche du dénouement, sur les archétypes du thriller à base de superméchant retors, mais il ne faut pas bouder son plaisir lorsque cela est comme ici bien fait. Les âmes corrompus qui président aux destinés d’Ernemouth y apparaissent finalement pour ce qu’elles sont : l’incarnation d’une société à la dérive qui refuse de se regarder en face et dans laquelle ce sont les plus forts qui ont raison.


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Bad Penny Blues

Roman sur 2 époques (fin années 50, puis 5 ans plus tard) et à 2 personnages qui évoluent en parallèle sans se croiser.

A la fin des années 50, nous faisons la connaissance d'une future styliste et d'un jeune policier idéaliste. La jeune femme rêve de crime qui se réalise dans la vraie vie. L'ambiance est celle du Londres d'après guerre, en pleine reconstruction avec ses scandales de mœurs, ses promoteurs opportunistes, ses partis xénophobes et les policiers véreux.

Quelques années plus tard, nous sommes en plein swinging London, la jeune femme est devenue une styliste reconnue et le policier a évolué dans la police, mais elle continue à rêver et les crimes à se réaliser.



L'intérêt de ce livre se trouve dans l'atmosphère de ces 2 époques, la description d'un quartier de Londres à proximité de Camden, et les personnages. Par contre, les séquences de rêves sont un peu lourdes et assez artificielles.



En fin de livre, on trouve une bande son des 2 époques conçue à partir des numéro 1 des charts.
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Le chanteur

Roman entre 2 époques, les années 2000 et la fin des années 70.

Un journaliste, adolescent attardé, se passionne pour un obscur groupe punk qui eu son heure de gloire à la fin des années 70 et décide de leur consacrer une biographie. Le livre se déroule sur les 2 époques, une où le journaliste tente d'interviewer les témoins et protagonistes de l'époque, une autre où on revit le quotidien de jeunes anglais au début du mouvement punk anglais.



Deux thèmes prédominent, les mêmes que dans les autres romans de Cathi Unsworth, le premier est Londres, plus spécifiquement Camden Town, et le second les illusions perdues d'une époque disparue.



A travers des références à des groupes éphémères de la fin des années 70 début années 80, on suit l'évolution du quartier de Camden Town, mais aussi de celles des témoins de l'époque, ce qu'ils étaient et ce qu'ils sont devenus 20 ans plus tard. L'espoir d'une liberté de créer et d'oser, et les désillusions, une fis l’euphorie des débuts terminée.



A noter, la bande son de l'époque à la fin du livre.



Le livre est plaisant à lire, mais n'est pas au niveau des 2 précédents. L'auteure s'est peut-être trop laissée aller à raconter une époque qu'elle a vécu de l’intérieur en tant que journaliste au Melody Maker.







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Bad Penny Blues

Challenge ABC 2014/2015

Un thriller bien longuet à mon goût. Un couple de jeunes artistes londoniens ,il court vers la gloire, elle fait des cauchemars, qui s'avèrent pires que des cauchemars: elle "voit " les crimes qui vont être commis . Il y a un enquêteur un peu idéaliste, des policiers corrompus, des prostituées assassinées, des hommes politiques louches, des photos compromettantes... heureusement, il y a surtout Londres à l'aube des années 60, la mode des sixties, et une bande-son toute prête pour une adaptation au cinéma: chaque chapitre porte le titre d'une chanson.

Malgré tout, restée indifférente à l'intrigue, sans empathie envers aucun des personnages, j'ai eu du mal à terminer. Bien rare pour un thriller!
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Le chanteur

Ce roman fait partie d'une catégorie, je pense, assez rare : le "polar punk" et tout en étant totalement inculte dans ce genre musical, je dois reconnaître que j'ai eu du mal à le lâcher avant la fin, tant l'intrigue est relativement bien construite. J'avais découvert l'univers plutôt sombre, très "sex, drugs and rock n'roll" de Cathi Unsworth avec son premier roman "Au risque de se perdre" dont je n'avais pas gardé un souvenir impérissable. On retrouve cette même ambiance dans "Le chanteur" et en tant que journaliste et critique musical, on la sent très à l'aise dans le domaine.



Années 80, deux groupes surfent sur la vague punk, version démon "Blood Truth" et version ange plus éthéré "Mood Violet". Quand le charismatique leader de l'un rencontre la chanteuse de l'autre, c'est coup de foudre et le couple s'enfuit à Paris, juste avant que leur carrière respective n'implose pour incompatibilité d'humeur entre les différents membres. Quelques temps après, la jeune fille est retrouvée morte d'une overdose et son compagnon disparaît.

Années 2000, Eddie Bracknell, journaliste culturel, redécouvre le groupe grâce à sa rencontre avec un célèbre photographe de l'époque. Pour se mettre enfin le pied à l'étrier et décrocher la gloire, il décide de mener une enquête sur "Blood Truth" et d'écrire un livre sur cette mystérieuse disparition.



Le roman alterne entre passé et présent. D'un côté on assiste à la rencontre de ces quatre jeunes garçons, fans des Sex Pistols qui pour fuir la misère du Nord de l'Angleterre en 1977 vont se lancer dans la musique et rapidement défrayer la chronique par la violence qu'elle génère. De l'autre, vingt ans plus tard, on va suivre pas à pas l'enquête d'Eddie.

C'est noir, assez lourd, plutôt compliqué à suivre vu le nombre de protagonistes et je dois reconnaitre que les nombreuses références musicales m'ont échappé, mais le suspense est maintenu jusqu'à la fin. Cathi Unsworth a parfaitement réussi la rencontre de ses deux époques aussi bien dans la description des lieux que dans celles de ses personnages.

3 étoiles et demi soit 14/20.
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Bad Penny Blues

Bad Penny Blues nous emmène dans le Londres des années 60 : d'un côté, un couple de jeunes mariés Stella et Tobie, étudiants prometteurs en arts. De l'autre, un jeune policier ambitieux, Pete Bradley, qui découvre le cadavre d'une jeune prostituée. C'est le premier d'une longue série.

Les 2 récits s'alternent de 1959 à 1964 : ce qui les rapproche, c'est que Stella fait des cauchemars assez horribles : elle voit la mort de ces jeunes femmes, comme si elle y était...Et à travers elle, ce sont les victimes qui parlent, qui pensent...



Tiré d'un fait divers authentique et jamais élucidé, Bad penny blues est riche : un Londres sixties très documenté (on se balade dans ses rues mal famées ou dans les beaux quartiers), une société au bord de la crise, le pouvoir de l'argent , la perversion exacerbée, la misère sociale, et une culture musicale époustouflante. D'ailleurs, les titres de chaque chapitre font référence à une chanson de la même époque.



Le style est dur, l'ambiance crue, la violence sous-jacente, d'ailleurs elle éclate bien souvent. Les personnages sont denses, torturés, habités. Unsworth y ajoute une dose de fantastique et de spiritisme avec les visions de Stella, qui nous ouvre tout un monde de possibilités et une société à part entière.



L'auteure sait sans conteste planter le décor : c'est très bien fait, même si l'entrée en matière m'a semblé un tantinet trop longue...

Un très bon roman noir, il m'a cependant manqué un je ne sais quoi qui aurait fait de ce roman un de mes livres de chevet.









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Au risque de se perdre

Cathi Unsworth s'inspire sûrement, dans ce roman, de son passé journalistique dans la presse musicale pour nous décrire le milieu branché londonien des années 90. Entre littérature, musique et cinéma, mais aussi entre deux verres d'alcool et quelques rails de coke, le portrait n'est pas très glorieux.

L'équipe d'un magazine d'avant-garde culturelle va se trouver mêler à l'enquête menée suite au meurtre atroce d'un jeune réalisateur, nouvelle coqueluche du cinéma après la sortie de son dernier film plutôt glauque. Tous, à un moment de leur vie, l'ont côtoyé et les souvenirs ne sont pas toujours heureux.



Un roman policier où l'ambiance est fort bien reconstituée, mais malheureusement sans grande surprise. Sans avoir de talent particulier pour lire l'avenir, j'ai tout deviné du scénario et c'est dommage, car pour moi, sans suspense, un polar n'a plus d'attrait. Ma note : 11/20.
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Au risque de se perdre

Polar idéal à lire un lendemain de fête !

Un scénario qui tient la route : même en connaissant le meurtrier dès le milieu de l'ouvrage, le suspens ne faiblit pas.

Premier roman d'une journaliste critique musical, qui nous plonge dans un monde qu'elle connaît bien : celui du Londres des années 90, entre les beaux quartiers et les salles de concert et pub du côté de Camden, entre un jeune, talentueux, et charismatique réalisateur d'un film horrifique, mais aussi une jeune, talentueuse, ravissante journaliste héroîne de l'histoire, et un jeune, talentueux et sulfureux érivain , entre musique, film et journal , journal qui se veut aux dents longues.

On ne sait pas trop si leurs folies sont de mauvais trips dus à un usage plus ou moins régulier de produits extatiques. Quoi qu'il en soit, je suis toujours admirative devant la résistance physique de ces corps anglos-saxons, capables d'ingurgiter et de mélanger tant d'alcools divers...

Je n'ai pas trop appris sur la musique de l'époque, mais quelle belle promenade dans ce Londres mythique de la fin du vingtième siècle. Cela vaut bien le Whitechapel du dix-neuvième.
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Au risque de se perdre

Impressionnant ce livre, il nous transforme en rôdeur dans un milieu londonien très branché.

Nous courrons à travers différents quartiers underground.

Nous découvrons des lieux insolites avec des personnages hors norme.

Nous entendons des morceaux de musique et nous voyons le même film que les personnages rien qu'en tournant les pages.

Nous nous passionnons pour cette histoire dont on découvre petit à petit les différents fils...une intrigue déconcertante, poignante qui nous entraîne jusqu'à la dernière page avec un style soutenu en nous laissant haletant.

Témoignage d'une époque, d'un milieu! C'est un vrai roman noir.

Il ne me reste plus qu'à découvrir les autres titres de cette auteure, superbe programme!
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Le chanteur

Le Chanteur

Traduction : Katherine Lalechère



ISBN : 9782743623401



Sur son blog Actu-du-Noir, JM Laherrère en disait le plus grand bien et je n'ai pas été déçue. C'est un livre qu'on ne lâche pas tant qu'on n'a pas obtenu le fin mot de l'histoire.



Le découpage alterne deux époques : la contemporaine, qui se déroule tout de même il y a près de dix ans, et le XXème siècle finissant, la toute fin des années soixante-dix, submergée par la vague punk. Il est clair que "Le Chanteur" constitue aussi un hommage aussi vibrant que nostalgique à une époque où la musique n'était pas encore formatée et où des artistes véritablement créatifs - qu'on aime ou pas leurs créations est ici secondaire - pouvaient parvenir à se faire un nom en dehors des médias comme la radio et surtout la télévision. Cette époque est également, sans nul doute, celle de la jeunesse de l'auteur et il est humain d'avoir un faible pour les années où l'on croyait encore que la musique pouvait changer les choses.



Unsworth nous raconte donc la grandeur et la décadence du groupe "Blood Truth", tout d'abord sa formation, puis son apparition fracassante sur la scène punk, le mariage de son chanteur charismatique, Vincent Smith, avec Sylvana, chanteuse tout aussi charismatique du groupe "Mood Violet", puis la disparition brutale de Smith après le décès de son épouse, décès comme il se doit dû à une overdose d'héroïne.



La période contemporaine est illustrée par Eddie Bracknell, un journaliste qui s'est pris au jeu d'écrire la biographie du groupe aussi extraordinaire qu'éphémère que fut "Blood Truth". Comme tant d'autres, Eddie, ayant visionné avec son ami Gavin - lequel a bien connu tous les membres du groupe - une vieille vidéo retraçant l'un des concerts du groupe, est désormais fasciné. La disparition de Smith, une disparition quasi absolue, tout à fait comme s'il s'était volatilisé (ou comme si on l'avait assassiné), titille ses instincts d'enquêteur. Certes, il espère bien que la biographie aura du succès et lui permettra de faire enfin ses preuves dans le milieu mais on ne peut nier qu'il est sincère et que, avant toute chose, il veut savoir.



Eh ! bien, il finira par savoir ...



Le passé, lui, est transcrit à la troisième personne, une façon peut-être pour l'auteur de conserver du recul envers cette période qu'elle a tant aimée.



Quelle que soit l'époque évoquée, le style est vif, sans recherches particulières, presque masculin à certains moments. Sous les excès de l'idéologie anarcho-libertaire des punks, pointe la nostalgie infinie de la jeunesse, de ce que l'on fut et de ce que l'on n'est plus, celle aussi de tous ces espoirs déçus, qu'on n'a pas pu ou su réaliser sans doute parce que l'on pensait qu'on avait bien le temps.



Bien sûr, si vous vous évanouissez encore en tombant sur Johnny Lydon - pardon, Johnny Rotten - au détour de quelque vidéo sur YouTube ou DailyMotion, si, pour vous, les Sex Pistols n'ont jamais fait que brailler et éructer pour le seul plaisir de choquer, si vous n'avez pas eu un gros coup de blues en apprenant la mort de Joe Strummer (ah ! The Clash ! drunken drunken ) et si vous considérez les gothiques - issus des punks - comme des fous dangereux bons à interner, mieux vaut pour vous ne pas lire ce livre.



Mais si vous n'avez aucun a priori musical et si vous aimez les bons polars, avec des personnages bien noirs - il y en a deux qui le sont vraiment dans cette histoire et non, je ne vous dirai pas lesquels - alors, lisez "Le Chanteur" de Cathy Unsworth. Vous ne devriez pas le regretter. ;o)
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