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EAN : 9782743623357
393 pages
Payot et Rivages (04/04/2012)
3.32/5   17 notes
Résumé :
En cette année 1959, Londres vit une période charnière entre l'austérité de l'après-guerre et les swinging sixties. Stella et Toby sont étudiants en art à qui l'avenir semble sourire : ils sont jeunes, talentueux et bien décidés à marquer leur époque. Aussi, quand un étrange cauchemar jette une ombre sur sa vie, Stella s'empresse-t-elle de l'oublier. Mais les cauchemars recommencent. Stella y voit des femmes sur le point de mourir, qui lui envoient des appels au sec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce roman noir, basé sur une histoire vraie, va nous emmener dans le Londres de la fin des années cinquante, jusqu'au milieu des années 60, prélude aux « Swinging Sixties ».

C'est une période de grand boum artistique. L'émergence de la culture de « masse » où l'on voit fleurir le Pop Art d'Andy Warhol, le rock n'roll, les couleurs bigarrées, le style beatnik etc…

Les jeunes se saoulent de fêtes et de rencontres hasardeuses d'où naissent des espoirs immenses. Ils y cassent les codes et le carcan puritain Britannique. On n'échappe pas non plus au revers de la médaille : attraction malsaine de l'argent, perversion, corruption…

Dans ce polar, on va suivre deux histoires qui vont se dérouler en parallèle sans pour autant se rencontrer :

La vie de quelques jeunes artistes bohèmes un peu marginaux mais ambitieux qui vont surfer sur la vague du succès avec des idées avant-gardistes qu'ils débattent le jour, du matin au soir et du soir au matin. Artistes peintres-créateurs, musiciens, mode, styliste. On y croise muses et artistes. Parmi eux, l'une d'elle va devenir styliste de mode mais ce n'est pas ce qui la caractérise le plus en fait.

Ce sont plutôt ses rêves prémonitoires de crimes perpétrés sur des filles de la rue dans son quartier sur fond de musique discordante, cacophonique et lancinante, qu'elle fait régulièrement, mais surtout qui se concrétisent ! Elle est dans la peau des victimes, elle voit ce qu'elles voient…

En parallèle, nous suivons Pete Bradley, le flic qui a découvert la première victime, la fille à la robe rayée, en 59. A l'époque, il avait relevé certains détails et fait quelques déductions qui avait impressionné un Inspecteur du CID venu prendre la relève du dossier. Puis, Pete, a poursuivi son chemin, apparemment « suivi » de loin par le fameux inspecteur Bell du CID (Criminal Investigation Department) ; Pete passera brillamment l'examen de Sergent et se retrouve stagiaire au CID où il fera ses preuves, pour finalement accepter une « mission » plutôt « confidentielle » dans le West End.

L'écriture imagée fait « vivre » l'époque, on y est, on s'y croit, on "ressent" les choses. Certes l'intrigue se déroule tranquillement sans accélérations sur les chapeaux de roue. Ici pas la peine d'y chercher de l'action « fracassante », des courses-poursuites haletantes, des revirements à 190°C à toutes les pages.

Non ! Ici, on parle d'un polar « d'ambiance » et d'atmosphère qui prend le temps de dérouler l'histoire, de poser les personnages, d'y apporter toute l'attention nécessaire, sans qu'aucune longueur ne puisse être relevée. On vogue doucement, tranquillement dans un univers temporel parfois onirique et terriblement mélancolique.

Le décor aussi s'installe tranquillement. Nous avons de belles descriptions de Londres (nocturnes principalement). Elles nous entrainent dans des bas-fonds, des quartiers mal famés et quelques « beaux quartiers » également. C'est très « visuel » à la limite du « cinématographique » (il a fait d'ailleurs l'objet d'une adaptation au cinéma il me semble). Je dirais que ce roman est typiquement d'atmosphère anglaise (et pourrait même être « américaine » aussi … je pense au Dahlia Noir autant dans la forme que sur le fond).

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman ? C'est incontestablement son originalité non dans le récit par lui-même mais par ses références parfaitement maitrisées au Jazz, ses repères bibliographiques et musicaux. le fait d'avoir utilisé en entrée de chapitre des « tubes » de l'époque qui caracolaient en tête des hit-parades follement « fashion » à l'époque.

« le titre lui-même est celui d'un morceau de jazz traditionnel composé en 1956 par Humphrey Lyttelton. Ce fut le premier disque de jazz britannique à entrer dans le Top Twenty et y resta six semaines. Son succès est dû en grande partie au riff de piano boogie très accrocheur, joué par Johnny Parker et mis en avant par le producteur Joe Meek. Paul McCartney a basé sa partie de piano pour la chanson des Beatles " Lady Madonna " sur ce riff » [source Wiki].

Cette auteure nous révèle une culture musicale impressionnante. le récit tient là sa particularité.

Petit détail aussi qui m'a fait sourire : la perception pour le moins « exotique » de la France et de ses habitants, assez « stéréotypée » mais pas « baguette, Beret et bouteille de rouge », non plutôt ce qui se rapproche de ce qu'on dirait nous, le style « Italien » ! :-)

La littérature anglaise du genre est ici bien représentée. Elle est radicalement différente du style français actuel. Je ne me hasarderai pas faire des parallèles car on ne compare que ce qui est comparable… Mais je ne suis pas déçue de ce tempo soft, mesuré et nonchalant, reposant et feutré… qui me plait plus finalement, qu'un thriller qui dépote et qui vous laisse étourdie et parfois insatisfaite.

Vous l'avez compris, je suis « emballée » par le style de l'auteure et je vais plonger dans un autre de ses romans, intitulé « Zarbi » (« le chanteur » suivra certainement) !!!!
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Bad Penny Blues nous emmène dans le Londres des années 60 : d'un côté, un couple de jeunes mariés Stella et Tobie, étudiants prometteurs en arts. de l'autre, un jeune policier ambitieux, Pete Bradley, qui découvre le cadavre d'une jeune prostituée. C'est le premier d'une longue série.
Les 2 récits s'alternent de 1959 à 1964 : ce qui les rapproche, c'est que Stella fait des cauchemars assez horribles : elle voit la mort de ces jeunes femmes, comme si elle y était...Et à travers elle, ce sont les victimes qui parlent, qui pensent...

Tiré d'un fait divers authentique et jamais élucidé, Bad penny blues est riche : un Londres sixties très documenté (on se balade dans ses rues mal famées ou dans les beaux quartiers), une société au bord de la crise, le pouvoir de l'argent , la perversion exacerbée, la misère sociale, et une culture musicale époustouflante. D'ailleurs, les titres de chaque chapitre font référence à une chanson de la même époque.

Le style est dur, l'ambiance crue, la violence sous-jacente, d'ailleurs elle éclate bien souvent. Les personnages sont denses, torturés, habités. Unsworth y ajoute une dose de fantastique et de spiritisme avec les visions de Stella, qui nous ouvre tout un monde de possibilités et une société à part entière.

L'auteure sait sans conteste planter le décor : c'est très bien fait, même si l'entrée en matière m'a semblé un tantinet trop longue...
Un très bon roman noir, il m'a cependant manqué un je ne sais quoi qui aurait fait de ce roman un de mes livres de chevet.




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Challenge ABC 2014/2015
Un thriller bien longuet à mon goût. Un couple de jeunes artistes londoniens ,il court vers la gloire, elle fait des cauchemars, qui s'avèrent pires que des cauchemars: elle "voit " les crimes qui vont être commis . Il y a un enquêteur un peu idéaliste, des policiers corrompus, des prostituées assassinées, des hommes politiques louches, des photos compromettantes... heureusement, il y a surtout Londres à l'aube des années 60, la mode des sixties, et une bande-son toute prête pour une adaptation au cinéma: chaque chapitre porte le titre d'une chanson.
Malgré tout, restée indifférente à l'intrigue, sans empathie envers aucun des personnages, j'ai eu du mal à terminer. Bien rare pour un thriller!
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Situé à Londres au début des années 60, les « Swinging Sixties », Bad Penny Blues est l'histoire de la traque d'un tueur en série qui cible les prostituées dans le West-end de Londres, melting-pot où se mêlent immigrés des îles Caraïbes et d'Irlande, artistes bohêmes, professionnels des media et même des pairs du royaume.
Carnaby Street devient le centre de la mode à Londres, et la décennie qui commence s'annonce pleine de promesses.
Pete Bradley est un jeune officier de police affecté comme stagiaire au CID (Criminal Investigation Department). Lors d'une patrouille, il découvre le cadavre d'une jeune femme, Roberta Clarke. Lors de son arrivée sur la scène de crime, l'inspecteur Bell est impressionné par son sens du détail et son esprit de synthèse de ce tout jeune policier.
Entre 1959 et 1965, le temps que va durer l'enquête, Pete Bradley aura toujours en mémoire la vision du pauvre corps de Roberta, dite Bobby, retrouvée au bord de la Tamise.
Dans le même temps, Stella, jeune créatrice de mode, commence à faire de terribles cauchemars, rêves qui semblent représenter les derniers instants de femmes assassinées. Elle sait que faire part de ses visions pourrait aider la police, mais qui la prendrait au sérieux ?
Au cours des années qui suivent, alors que sa vie professionnelle et sentimentale évolue, qu'elle se marie, que son travail de styliste est reconnu et enfin rentable, Stella continue à avoir ces cauchemars, qui se reproduisent au même rythme que les meurtres. Mais malgré des heures et des heures d'enquête et des milliers de témoignages, « Jack l'Effeuilleur » reste insaisissable.
Cathi Unsworth réalise une peinture très vivante du Londres des années 1960. C'est le Londres des Teddy boys, de la montée de l'immigration, d'une nouvelle ère de liberté où tout devient possible. C'est une période de renouveau, un bouillonnement d'énergie créatrice dans des domaines variés, de la mode, de la musique et des arts. Cette période est politiquement marquée par le scandale Profumo, du nom d'un premier ministre coupable d'avoir eu des relations avec une call-girl.
Dans ce roman gravitent toute une cohorte de personnages : patrons de boîte de nuit et truands, musiciens, artistes, policiers véreux, pairs du royaume adeptes de pratiques sexuelles extrêmes et, si j'ose m'exprimer ainsi, les prostituées, dernier maillon de la chaîne alimentaire. Celles-ci ne sont pas seulement des victimes, ce sont aussi des femmes avec des espoirs, des rêves d'une vie meilleure.
La narration, tendue, colle à la violence du sujet. le récit alterne de façon binaire les points de vue de Pete et de Stella, ce qui contribue à lui conserver son rythme. Les nombreux personnages sont tous très bien dessinés, habités par leurs qualités, leurs défauts ou leurs perversions.
La bande-son d'une extrême richesse, porte la marque de l'auteure, par ailleurs critique de rock, illustrant chaque chapitre d'un titre de chanson de l'époque, tout comme le titre du roman.
Ce roman, fort bien documenté d'un point de vue historique, social, et musical, ravira tous ceux qui, comme moi ont grandi durant cette période et qui se sont abondamment nourris de toutes ces influences. Je termine tout de même ce roman avec une petite pointe de frustration, car j'avais deviné l'identité du méchant depuis quelques pages déjà.
En réalité, Jack the Stripper (Jack l'Effeuilleur), presque homonyme du tristement célèbre Jack the Ripper (Jack l'Éventreur) n'a jamais été identifié.
En conclusion, malgré le petit (mais alors, tout petit !) bémol que j'ai mentionné plus haut, ce roman reste une très bonne lecture.
Éditions Rivages/Noir, 2012

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Roman sur 2 époques (fin années 50, puis 5 ans plus tard) et à 2 personnages qui évoluent en parallèle sans se croiser.
A la fin des années 50, nous faisons la connaissance d'une future styliste et d'un jeune policier idéaliste. La jeune femme rêve de crime qui se réalise dans la vraie vie. L'ambiance est celle du Londres d'après guerre, en pleine reconstruction avec ses scandales de moeurs, ses promoteurs opportunistes, ses partis xénophobes et les policiers véreux.
Quelques années plus tard, nous sommes en plein swinging London, la jeune femme est devenue une styliste reconnue et le policier a évolué dans la police, mais elle continue à rêver et les crimes à se réaliser.

L'intérêt de ce livre se trouve dans l'atmosphère de ces 2 époques, la description d'un quartier de Londres à proximité de Camden, et les personnages. Par contre, les séquences de rêves sont un peu lourdes et assez artificielles.

En fin de livre, on trouve une bande son des 2 époques conçue à partir des numéro 1 des charts.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mon coeur se serre de rage lorsque l'effet du cocktail amphétamine-barbiturique monte. Une sensation d'oppression dans la poitrine à la pensée de la demeure d'Eaton square, de l'homme gorille qui m'a baisée jusqu'à ce que je tombe dans les pommes, et au-dessus, les invités qui me regardaient, avec leur saleté de masque sur leur visage et des diamants dans les cheveux, tout ce beau monde qui riait, riait aux larmes pendant que lui limait, limait sans s'arrêter. le hurlement coincé dans ma gorge, qui m'accompagne depuis.
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[...] Quel que soit le type de relation entre elles et leur homme, le résultat était toujours le même: des disputes et des crises de jalousie envenimées par l'alcool, qui se terminaient par des nuques brisées et des coups de couteau, des assassins en larmes, et derrière eux des gosses sous le choc, hagards. La routine de la misère humaine [...]
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Le Jazz est un paysage mental, poursuivait celui-ci avec enthousiasme. Les notes sont les couleurs, les rythmes donnent la forme. Il y a de la colère dans le jazz et, pour moi, c'est de là que vient l'énergie aujourd'hui. Pas de la vieille Europe, mais de l'Amérique noire.
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[...] parce que j'avais éprouvé ce qu'elles avaient subi, j'avais vu les ombres grotesques de leur passé, tout ce qu'elle s'efforçaient de fuir, Bronwyn dans l'alcool, et Bobby avec un homme qui n'était pas venu.
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Videos de Cathi Unsworth (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cathi Unsworth
Reportage dans la classe d'anglais de Marie-Hélène Fasquel avec la présence des auteurs Cyane et Cathi Unsworth.
Extrait JT 12/13h de France 3 du 29 mars 2017
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