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Critiques de Cathi Unsworth (44)
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London nocturne

Je ne vais pas en vouloir à l'Auteure ( bien que ce livre soit à mes yeux une arnaque ) mais un petit peu à ma mediatheque qui a eu le mauvais goût de mettre ce livre en tête de gondole .



Jolie couverture , joli résumé ,jolies critiques ( The Times et The Independant ) ,il n'en fallait pas plus pour que je saute sur cette pépite.



376 pages plus loin c'est une Arnaque, l' auteure n'a fait que pomper et pomper et pomper des sources pour nous livrer un pseudo roman historico-policier dans le Londres des années 1940 .



C'est juste une composition digne d'un élève de 6ème.



A EVITER mais ceci n'est que mon ressenti .
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London nocturne

Je n'ai pas aimé ce livre.

L'histoire est sans suspense mais paradoxalement très embrouillée. Il y a de nombreux personnages et on sautille sur une page ou même parfois une demi page d'un personnage à l'autre, sans marque typographique pour le marquer, à part un saut de ligne (qui disparait s'il correspond à un saut de page).

Il s'agit de deux histoire distinctes, sans rapport l'une avec l'autre (ou alors je n'ai pas compris...) si ce n'est l'enquêteur et le lieu. J'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout, espérant trouver une explication à la fin du pourquoi ces deux intrigues ont été rassemblées, mais en vain...

La peinture de Londres pendant la guerre (ce qui était une des raisons pour lesquelles j'avais choisi ce livre) est très peu présente.
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Au risque de se perdre

C'est un roman basé dans les années 70 avec beaucoup de références musicales que je n'ai pas. C'est agréable à lire, sans beaucoup de suspense, on connaît assez vite le coupable. C'est plutôt l'image d'une époque foisonnante qui est intéressante. Le style est fluide.
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London nocturne

A Londres en 1942, en raison des bombardements de la Lutwaffe un couvre feu est instauré. Un tueur en série profite de ce couvre feu pour assassiner des femmes blondes, presque toutes des prostituées.

L'enquête est confiée à l'inspecteur-chef Greanaway, un dur provenant de la brigade volante et qui enquête pour la première fois sur des meurtres.



Une enquête assez banale du fait qu'un témoin a vu l’agresseur et qui se termine à la moitié du roman où l'histoire reprend avec un nouveau meurtre et les procès de ces meurtriers. Dans cette deuxième enquête vient se greffer la pègre un milieu bien connu de Greanaway.



Un récit linéaire jusqu'au deux dénouements, sans réels rebondissements. Deux affaires tirées de faits réels ce qui peut en partie expliquer ce fait.



Dans ces enquêtes on a de multiples pièces de puzzle qui se juxtaposent sans vraiment de liant entre elles.



Des affaires trop vite menées pour que l'on puisse vraiment se faire une opinion sur le personnage central.



Le point le plus qualitatif de ce roman réside dans le style vif et plaisant de l'auteure.



Un roman policier qui ne figurera pas dans les annales et ne restera pas dans nos mémoires.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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London nocturne

Contrairement à la grande majorité des lecteurs/critiques de ce livre, j'ai été plutôt positivement surpris cette lecture. le "London" interlope, les bas fonds, les pervers qui oeuvrent dans le fog à la nuit tombée, cet inspecteur Greenaway pugnace et persévérant... tout cela a concourru à un chouette moment.



Le fait qu'il s'agisse de faits réels romancés par Cathi Unsworth a largement ajouté à mon plaisir. le mini-dossier de fin d'ouvrage qui documente les faits réels est intéressant, mais sans doute trop court. Des meurtres sauvages perpétrés à Londres pendant la guerre, le sujet est particulièrement alléchant, à mon avis.



Le style est plaisant. Vif. Rythmé. Et tant qu'à parler de rythme, mentionnons un des grands atouts du livre... la playlist. Tous les titres de chapitres sont des titres de chansons. Des classiques comme Mood Indigo, Ain't Misbehaving, You Rascal You, Jeepers Creepers, j'en passe et des meilleures.



Je conseillerai d'alleurs aux lecteurs d'aller d'abord sur leur plateforme de streaming favorite, d'y encoder les titres des chapitres/chansons, de sélectionner la version préférée (il y a des covers récents qui valent la peine, par Quincy Jones ou Winton Marsalis), de créer une playlist, et de se laisser couler dans le jive le temps de la lecture. Immersion garantie. Cela accroît le plaisir, en ce qui me concerne.
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Londres Noir

Londres Noir est un recueil de dix-sept nouvelles, chacune s'attachant à un quartier de Londres et se référant à un titre des Clash, groupe de rock londonien, icône des années 80. Des nouvelles assez courtes, dont la noirceur n'est pas à remettre en cause mais qui ne m'ont pas convaincue. J'ai trouvé le style assez semblable pour tous ces textes, des personnages assez cliché, camés, paumés à souhait, des ambiances glauques certes, mais j'avais le sentiment que c'était forcé, pour rajouter une couche dans l'ambiance sombre. D'ailleurs aucun des écrivains sélectionnés ne sont connus..Seules une ou deux nouvelles sortent vraiment du lot. Quant aux références aux quartiers de Londres, elles restent lointaines voire inexistantes...

Une déception alors que j'avais apprécié Bruxelles noir.
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Londres Noir

Dans ce recueil, on explore les ruelles malfamées de la capitale, et on est tres loin des clichés. Tous les auteurs gravitent dans le milieu musical. Cathi Unsworth est elle meme une critique rock et ici c'est abondance de poudre d'alcool ....on perd toutes illusions. Une biographie des auteurs et une playlist musicale complètent fort bien ces textes tous differents.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Zarbi

En 1984 Corinne Woodrow est condamnée pour le meurtre de Daren l'un de ses amis de lycée, l’adolescente a été découverte prostrée sur les lieux du crime. En 2003 un nouvel ADN est découvert dans l'affaire, l'avocate Janice Mathers engage Sean Ward, un détective privé, ancien policier de la MET de Londres reconverti après avoir reçu de graves blessures en service.



Le récit alterne entre l'enquête et le passé des adolescents dans les années 80. Le passé qui sert à mettre en contexte la situation qui a conduit au meurtre à travers de relations difficiles qui se passaient entre les jeunes, mais aussi de la vie difficile de la jeune Corinne. Une partie un peu longue, l'on aurait aimé que la partie enquête soit plus dense.



L'enquête se résume surtout en conversations avec les témoins de l'époque dont certains n'apparaissent pas dans les interrogatoires de l'inspecteur principal chef de la police qui s'était chargé de l'enquête. Retraité aujourd'hui mais qui va s'immiscer dans l'enquête pour soi disant apporter son aide, mais en réalité essayer de détourner les visées du nouvel enquêteur.



Les personnages sont bien mis en valeur, et la psychologie des principaux protagonistes, quelque soit l'époque, est plutôt bien fouillée.



Malgré de longues mises en contexte, la plume de l'auteure est fluide, et le livre se lit bien même si ce thriller ne restera pas dans les mémoires.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Zarbi

C’est le troisième roman de Cathy Unsworth que je me mets sous la dent et toujours avec le même plaisir. Le premier était « Bad Penny Blues » qui m’a vraiment accrochée et qui m’a donné envie de découvrir d’autres titres de l’auteure. J’ai enchainé sur « Le Chanteur » qui n’a pas démenti mon engouement. « Zarbi » transforme les deux premiers essais, je suis devenue une afficionada inconditionnelle et convaincue !



Le trait commun entre ces trois polars très noirs ? le fait que le titre de chaque chapitre fait référence à des chansons qui sont si ce n’est mythiques, au moins de vraies « références » en matière musicale. Cela nous fait toute une « playlist » à découvrir, pendant ou après la lecture du roman mais dans tous les cas, intéressante.



Alors, le style de cette auteure est vraiment particulier. Imagé, on « visionne » très bien les personnages, les époques mises en scène. Tout y est dans les moindres détails. On s’y croirait. On entre à sa suite au « Capitaine Swing », lieu « légendaire » pour tous ces adolescents en mal de particularisme de cette période.



Ici, nous allons nous balader entre deux périodes : 2003 et 1983 ; l’une époque renvoyant bien entendu à l’autre.



Le point de « connexion » entre les deux périodes se situe en 1984, avec l’internement en unité psychiatrique pénitentiaire de Corrine Woodrow, adolescente de quinze ans à cette époque-là. D’ailleurs, on ne sait tout d'abord pas de quoi elle est vraiment accusée, si ce n’est de quelque chose d’affreux. On nous parle d’un « drame »… ça reste vague.



On apprend plus tard qu’il s’agit du meurtre atroce aux allures vaguement sataniques d’un adolescent perpétré sur une plage, dans une espèce de bunker particulièrement prisé des jeunes de l’époque. La planque idéale pour s’y retrouver, flirter, boire, fumer, faire la fête.



Corrine, retrouvée seule sur les lieux, est arrêtée et personne n’a jamais remis en cause sa culpabilité ; elle-même en état catatonique, ne s’est jamais défendue. L’affaire fut « pliée » en deux temps trois mouvements sans enquête, sans questions, sans émettre le moindre doute et sans jamais lui donner aucune chance.



Vingt ans après, Janice Mathers, son avocate, qui n’a jamais renoncé à prouver sinon son innocence, au moins introduire un « doute raisonnable » afin de pouvoir rouvrir l’affaire, engage Sean Ward, un ancien policier reconverti en détective privé à la suite d’un mauvais accident en service. Il va se charger de reprendre l’enquête car de nouvelles analyses ADN tendraient à prouver que Corrine n’aurait pas été seule sur place au moment du crime.



Sean va devoir remuer le passer, dans cette petite ville balnéaire de Ernemouth dans le Norfolk au sud de l’Angleterre, entre les mémoires déficientes compte tenu du temps écoulé, la méfiance, les « mauvaises » volonté manifestes et autres rétentions d’informations. Beaucoup de mystère autour de cette histoire qui au premier abord semblait pourtant simple. C’est d’ailleurs ce que s’était empressé de conclure, le chef de police de l’époque, Len Rivett, qui semble vingt ans après en être toujours le maitre, malgré la nomination de Dan Smollet aux commandes de la police.



Pour comprendre ce qui a pu se passer, Sean Ward va devoir remonter à 1983, un an avant le drame pour y retracer la trajectoire de chacun des protagonistes. On voit se dessiner une relation d’amitié triangulaire somme toute assez malsaine, à l’insu semble-t-il des intéressées.



Envies, rivalités, amourettes, déceptions, spleen adolescent, amitiés qui se font et se défont aussi vite qu’elles sont nées, le désœuvrement des jeunes, leurs errances en quête d’identité. C’est le temps des expériences musicales, vestimentaires, littéraires (« c’est le temps des copains et de l’aventure » … Françoise Hardy). Corrine est en pamoison devant Madonna et tente d’y ressembler, s’y identifie, s’invente un style pour échapper à la laideur de son quotidien entre ses déboires scolaires et sa mère qui l’oblige à se prostituer tout comme elle, pour rapporter quelques sous à la maison… Corrine est une « paumée », une « zarbi ».



C’est un roman (très noir) d’atmosphère. On ne se contente pas d’une lecture « détachée », on ressent les choses avec un minimum d’implication. Même Corrine, qui semble être l’horrible mégère de l’histoire, ne nous semble plus si étrange et bizarre qu’elle n’en a l’air. Elle est même plutôt pitoyable et surtout très « manipulée ».



Pour moi, c’est une vraie réussite pour ce polar psychologique qui nous découvre peux à peu la noirceur des âmes, les calculs des uns et des autres et ce qui sous-tend leurs actions pas toutes recommandables. La toute fin m’a étonnée et émue.



C’est un polar « paisible » sans « actions » spectaculaires, sans courses-poursuites ni combats au corps-à-corps, mais terriblement efficace. Original, il se démarque des thrillers chocs mais aussi de la littérature nordique réputée pour la lenteur des intrigues, mais tout aussi efficace. A chacun son style et ses goûts. Et ce roman là est tout à fait des miens !!

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Zarbi

Sean Ward, un ancien policier de la Metropolitan Police de Londres devenu détective privé après une grave blessure par balles, est engagé par l’avocate Janice Mathers pour reprendre l’enquête ayant mené Corrine Woodrow à l’unité hospitalière pour criminels psychotiques vingt ans auparavant.



Janice Mathers a obtenu que de nouvelles analyses soient effectuées, qui prouvent que Corrine Woodrow, âgée de quinze ans au moment des faits, n’était pas seule sur les lieux de cet assassinat particulièrement abominable, faisant penser à un crime rituel sataniste.



Elle envoie donc Sean Ward enquêter dans la station balnéaire d’Ernemouth, dans le Norfolk, où personne n’avait remis en question la culpabilité de cette gamine, maltraitée et contrainte à la prostitution par sa mère, marginale, qualifiée de zarbi par les élèves du lycée, attirée par la magie…



Sean Ward est reçu avec méfiance dans la petite ville endormie en ce mois de mars 2003, et s’il trouve rapidement de bonnes volontés pour l’aider dans ses recherches, il n’en est pas moins surveillé autant qu’accompagné par l’ancien patron de la police locale, Len Rivett.

L’homme est suffisamment encombrant pour boucher toute investigation malencontreuse, et semble n’avoir laissé son poste au jeune et lisse Dan Smollet que sur le papier.



Pour comprendre la situation, Ward doit remonter le temps jusqu’à l’été 1984 et même bien avant.

Il aura fort à faire avec les mémoires défaillantes, les mutismes, des façons d’être qui n’ont pas forcément grand-chose à voir avec des coutumes locales, jusqu’au sein de la police locale…



Cathi Unsworth nous entraîne alternativement dans le sillage de l’enquêteur en 2003 et dans celui de Corrine et Debbie à partir d’août 1983, au moment où Samantha arrive chez ses grands-parents à Ernemouth.



Et si les recherches de Sean Ward dans l’ambiance de la station balnéaire hors saison forment un tout nourri de mystère et de suspens moins simpliste qu’il n’y paraît de prime abord, c’est le récit de l’adolescence de Corrine, Debbie et Samantha durant les quelques mois qui précèdent le crime qui m’a vraiment accrochée.



On plonge en effet dans ce moment de vie particulier où tout peut basculer pour un rien, où les disputes peuvent avoir des conséquences dramatiques, où n’être pas "dans la norme" est recherché autant que proscrit.

Les relations entre les trois jeunes filles et avec leurs camarades sont très crédibles, l’enchaînement des évènements aussi.



Elles évoluent dans un monde inquiétant sour une apparence bien lisse.



Elles courent des risques dont elles n’ont pas conscience ou qu’elles pensent inévitables, c’est selon.



Le monde des adultes empiètent sur le leur, et c’est rarement pour le meilleur.



La tension monte au fil des mois, vers ce dénouement qu’on croit déjà connaître parce qu’on s’imagine longtemps avoir tout compris, avant une glissade finale assez inattendue.

Un bon thriller pour moi.

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Zarbi

L'avocate Janice Mathers essaye depuis de nombreuses années d'établir l'innocence de Corrine Woodrow, internée dans un centre psychiatrique pour le crime dont elle a été accusée vingt ans auparavant. Pour cela elle fait appel à Sean Ward, un ancien policier devenu détective, afin de reprendre l'enquête sur la base de la présence d'un autre ADN sur la scène de crime, que les progrès dans les analyses ont démontrée.



Cathi Unsworth utilise un procédé classique mais très efficace pour développer son intrigue. Elle alterne les chapitres en 2003 dans lesquels Sean remonte le temps en mettant en lumière le rôle des protagonistes vivants ou décédés, et ceux en 1983 qui déroulent les mois précédents le drame. La maîtrise de l'auteur est parfaite pour arriver au point de rencontre idéal entre les deux récits.

Une des gageures que s'impose l'auteure est de conserver, en plus d'un suspense logique sur le ou les coupables, le mystère sur les conditions du drame et sur la ou les victimes.



L'enquête de 2003 plonge le détective dans une petite communauté qui se satisfait depuis longtemps, pour la plus grande partie de ses membres, de la conclusion de l'affaire à l'époque.

Il obtient cependant l'aide de Francesca, qui dirige le journal local, et d'une étrange « idéaliste vengeresse », pour ne pas se laisser égarer par les faux-semblants qui lui sont offerts.



En 1983, Cathi Unswoth nous décrit de belle façon une jeunesse qui se cherche dans ses expériences, musicales, littéraires, vestimentaires, relationnelles, dans une ambiance post-punk un rien gothique, où la quête de la chanson préférée est d'une grande importance pour ces adolescents. D'ailleurs chaque chapitre possède un titre, ce qui vous donnera peut-être l'envie d'écouter « Echo & the Bunnymen », groupe qui revient souvent dans la playlist. Je conseille même l'album « Heaven Up Here », mais pour savoir pourquoi, il faut lire ce livre.



Pour clore cette chronique sur ce roman que j'ai vraiment adoré, le meilleur de l'auteure selon moi, j'ajouterai juste qu'une ultime révélation m'a scotché dans les dernières lignes, lors d'un dernier chapitre très émouvant.
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London nocturne

J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre, je l'ai abandonné puis 'après quelques jours, je suis revenu dessus...je ne sais pas si c'est mon humeur qui avait changée ou si la suite était plus intéressante, mais la cela m'a plu!j'ai aimé la multitude de personnages, chacun apportant son écot au récit, les connaissances que cela donne sur l'époque. ..c'est bon polar historique qui mêle habilement fiction et réalité , qui mérite qu'on s'accroche au début!
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Londres Noir

Ces fleurs sont les nouvelles qui décrivent, loin des clichés des cartes postales destinées aux touristes, des quartiers qui recueillent la faune hétéroclite, cosmopolite et interlope qui s’y trimballe. Souvent des musiciens qui auraient pu devenir des stars mais qui vivent en marginaux, n’ayant pas obtenu le succès escompté pour diverses raisons.



Ces fleurs sont aussi celles qui fissurent le goudron recouvrant les rues malfamées, l’orge, le houblon ou encore le pavot et qui ne seront pas foulées au pied par des visiteurs en mal de sensations fortes à moins que leurs pas les conduisent justement les traces de ces vaincus de la vie. Parce que, eux-mêmes, se sentent en adéquation et désirent s’accrocher à des images de vaincus, à partager une vie d’errance, à se fondre dans les squats et les bars louches, à avaler moult pintes de bière, de whisky, et s’envoyer en l’air à l’aide de poudre blanche en compagnie de filles anorexiques et de gars désabusés.



Dans ce Londres Noir, recueil de nouvelles préparé, concocté et proposé par Cathi Unsworth, c’est bien l’alcool et la drogue qui régit le quotidien des protagonistes de ces récits écrits par des pointures comme Ken Bruen et des auteurs plus ou moins inconnus chez nous mais qui ont à leur actif pour la plupart déjà quelques romans noirs.



Ils sont dix-sept et possèdent en point commun d’être ou d’avoir été journalistes et de graviter dans le monde musical. Soit comme compositeur comme Sylvie Simmons qui a rédigé une biographie de Serge Gainsbourg, John Williams qui écrit pour un fanzine punk et joue dans des groupes ou encore Max Décharné, auteur de recueils de nouvelles, des essais sur la musique, le cinéma et la contre culture, batteur du groupe Gallon Drunk et chanteur du groupe de garage punk The Flaming Stars.



Certains personnages pensaient pouvoir trouver amour, peut-être, gloire sûrement (et beauté ?) mais ils se rendent comptent qu’ils se sont fourvoyés et repartent chez eux loin dans le Nord. C’est ce qui arrive aux protagonistes de Sic transit gloria mundi de Joolz Denby, auteur de Stone Baby publié chez Baleine.



Mais tous n’ont pas ce privilège et continuent de végéter dans les brumes de l’alcool, de la fumée et de la poudre. D’autres sont des passagers de la rue, dont c’est le travail d’arpenter ce bitume. Dans Rigor mortis de Stewart Home, le narrateur est un flic et ce qu’il fait, il le fait en son âme et conscience. D’ailleurs il se défend en déclarant : Toute personne sensée reconnaîtrait que sans lois ni agents de police préparés à faire le sale boulot avec vigilance, la société deviendrait une véritable jungle. Ceci dit, il y a encore trop d’âmes charitables qui aiment salir l’image de la police de Londres.



Et que penser de cette phrase du poète gallois Dylan Thomas, citée par John Williams dans New Rose : Un alcoolique, c’est quelqu’un que tu n’aimes pas et qui boit autant que toi.







Sommaire :



BARRY Desmond : Backgammon (Soho)



BRUEN Ken : A bloc (Brixton)



HOME Stewart : Rigor Mortis (Ladbroke Grove)



ADAMSON Barry : Maida Hell (Maida Hell)



WARD Michael : I fought the Lawyer (Mayfair)



SIMMONS Sylvie : Je déteste ses doigts (Kentish Town)



BENNETT Dan : Rituels au parc (Clifford Park)



UNSWORTH Cathi : Trouble is a Lonesome Town (King's Cross)



DECHARNE Max : Chelsea 3, Scotland 0 (King's Road)



WAITES Martyn : De l'amour (Dagenham)



DENBY Joolz : Sic transit gloria mundi (Bradford)



WILLIAMS John : New Rose (New Cross)



SYKES Jerry : L’île aux pingouins (Camden Town)



PILKINGTON Mark : Montée sur un cheval blanc (Dalston)



McNALLY Joe : Le Sud (Elephant & Castle)



McCABE Patrick : Who do you know in Heaven 'Algate)



HOLLINGS Ken : Betamax (Canary Wharf)


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le chanteur

Je viens de refermer la dernière page de ce livre et je dois dire que la fin m’a un peu « scotchée ». Même si j’avais pu, le temps d’un éclair, saisir deux ou trois trucs et entrevoir une explication plausible, je ne m’attendais pas à une fin pareille ! « No Future » ! Sans espoir comme ce mouvement anarcho-libertaire punk de la fin des années 70 dont il est question. Mais pourtant si… un espoir si infime, si ténu… mais au goût amer!



C’est le deuxième livre de Cathi Unsworth que je me mets sous la dent… celui-ci après « Bad Penny blues » que j’avais vraiment beaucoup aimé. J’avais adoré l’ambiance musicale qui prédominait dans le roman et le style de l’auteur m’avait accrochée.



Pour celui-ci, Cathi ne déroge pas à sa culture musicale qu’elle décrit à merveille. On sent la maitrise qu’elle a du sujet et de l’aisance avec laquelle elle se meut dans cet univers. Sans en faire un étalage ostentatoire elle parle de la période Punk avec une précision quasi chirurgicale. Et même si l’on est moyennement fana cette époque, il faut reconnaitre que ce récit est mené avec brio. L’ambiance de l’époque est bien retranscrite, on visionne bien ce qu’elle a pu être avec toute l’effervescence que la violence de leurs propos suscitait. L'univers des Sex Pistols, des Cures, le personnage de Sid Vicious, tout y est et l'on est transporté pour un voyage dans le temps très réaliste.



Le groupe « Blood trust » est composé de rebelles provocateurs, créatifs et révoltés. Les membres du groupe sont tous plus déjantés les uns que les autres. Kevin, Stevie, Lynton, Vince… Alors, additionnés de Sylvana, la chanteuse d’un autre groupe nommé « Mood violet », c’est une bombe à retardement ! On va assister à l’implosion de tout ce petit monde dans un éclair blanc. Blanc comme l’héroïne qui va tuer Sylvana. Suicide. Suivi de la disparition du chanteur, Vince.



Dans les années 2000, Eddie, journaliste à son compte qui peine à décoller, est fasciné par Vince qu’il voit sur une vidéo que lui montre Gavin, photographe Australien fan de Blood Trust » et de son chanteur charismatique, Vince.



L’idée d’en faire un livre germe dans son esprit. Il se lance alors dans l'interview des différents membres du groupe de l’époque. À la suite de sa rupture imposée par Louise, Eddie se lance à corps perdu dans la quête de reconstitution de l’histoire du groupe et tente de trouver la réponse à la disparition soudaine de Vince ; Vivant ? Mort ?... A savoir…



Cathi ne fait pas dans la dentelle. Tout y est parfaitement décrit, sans aucune concession mais avec une certaine nostalgie. Elle retranscrit bien l’âme du mouvement punk anglais. On est transporté des décennies en arrière, c’est saisissant. Le quartier de Camden est décrit avec une grande minutie. Je salue particulièrement les références musicales (bandes-son) utilisées en tête de chapitre. A chaque chapitre, sa chanson. L’idée est brillante et me plait particulièrement (utilisé aussi pour « Bad Penny Blues »). Cathi Unsworth crée un univers, des couleurs et une ambiance nimbée de nostalgie, un « cocon » musical qui en fait un style à part entière.



On se balade dans Londres, on s’y perd, on s’y retrouve, on y a peur, on s’émerveille. Bref, on ressent cette ville. On voit bien aussi le contraste avec ces petits gars de Hull, ville minière et pauvre de la côte Nord-Est de l’Angleterre. La capitale les attire mais les « tire » aussi de leur misère, de leurs fantômes qu’ils fuient tous. Les emmène loin de leurs obsessions qui finiront quand même par les rattraper inéluctablement.



Évidemment, je ne vous apprendrai rien en vous signalant qu’il faut avoir un minimum d’affinité avec le milieu musical pour apprécier la teneur de ce roman. Sinon, vous trouverez ça long…. Et ce serait dommage de ne pas apprécier ce roman noir à sa juste valeur. Si vous aimez les romans très noir, « black » de chez « black » n’hésitez pas !



Cependant attention ! ce n’est pas du « James Bond ». Ici, nulle action trépidante, nul rebondissement qui décoiffe, quoique… Non, on est (dans le « soft », dans le sarcasme, l’humour …. anglais). La violence n’en est pas moins plus présente encore et avec plus d’intensité.



Je remercie mon pote François pour le prêt de ce roman et ses conseils avisés. Je m’en vais poursuivre ma lecture des romans de Miss Unsworth (« Zarebi » me fait de l’œil, mais aussi « au risque de se perdre »). J’ai l’embarras du choix....



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Bad Penny Blues

Ce roman noir, basé sur une histoire vraie, va nous emmener dans le Londres de la fin des années cinquante, jusqu’au milieu des années 60, prélude aux « Swinging Sixties ».



C’est une période de grand boum artistique. L’émergence de la culture de « masse » où l’on voit fleurir le Pop Art d’Andy Warhol, le rock n’roll, les couleurs bigarrées, le style beatnik etc…



Les jeunes se saoulent de fêtes et de rencontres hasardeuses d’où naissent des espoirs immenses. Ils y cassent les codes et le carcan puritain Britannique. On n’échappe pas non plus au revers de la médaille : attraction malsaine de l'argent, perversion, corruption…



Dans ce polar, on va suivre deux histoires qui vont se dérouler en parallèle sans pour autant se rencontrer :



La vie de quelques jeunes artistes bohèmes un peu marginaux mais ambitieux qui vont surfer sur la vague du succès avec des idées avant-gardistes qu’ils débattent le jour, du matin au soir et du soir au matin. Artistes peintres-créateurs, musiciens, mode, styliste. On y croise muses et artistes. Parmi eux, l’une d’elle va devenir styliste de mode mais ce n’est pas ce qui la caractérise le plus en fait.



Ce sont plutôt ses rêves prémonitoires de crimes perpétrés sur des filles de la rue dans son quartier sur fond de musique discordante, cacophonique et lancinante, qu’elle fait régulièrement, mais surtout qui se concrétisent ! Elle est dans la peau des victimes, elle voit ce qu’elles voient…



En parallèle, nous suivons Pete Bradley, le flic qui a découvert la première victime, la fille à la robe rayée, en 59. A l’époque, il avait relevé certains détails et fait quelques déductions qui avait impressionné un Inspecteur du CID venu prendre la relève du dossier. Puis, Pete, a poursuivi son chemin, apparemment « suivi » de loin par le fameux inspecteur Bell du CID (Criminal Investigation Department) ; Pete passera brillamment l’examen de Sergent et se retrouve stagiaire au CID où il fera ses preuves, pour finalement accepter une « mission » plutôt « confidentielle » dans le West End.



L’écriture imagée fait « vivre » l’époque, on y est, on s’y croit, on "ressent" les choses. Certes l’intrigue se déroule tranquillement sans accélérations sur les chapeaux de roue. Ici pas la peine d’y chercher de l’action « fracassante », des courses-poursuites haletantes, des revirements à 190°C à toutes les pages.



Non ! Ici, on parle d’un polar « d’ambiance » et d’atmosphère qui prend le temps de dérouler l’histoire, de poser les personnages, d’y apporter toute l’attention nécessaire, sans qu’aucune longueur ne puisse être relevée. On vogue doucement, tranquillement dans un univers temporel parfois onirique et terriblement mélancolique.



Le décor aussi s’installe tranquillement. Nous avons de belles descriptions de Londres (nocturnes principalement). Elles nous entrainent dans des bas-fonds, des quartiers mal famés et quelques « beaux quartiers » également. C’est très « visuel » à la limite du « cinématographique » (il a fait d'ailleurs l'objet d'une adaptation au cinéma il me semble). Je dirais que ce roman est typiquement d’atmosphère anglaise (et pourrait même être « américaine » aussi … je pense au Dahlia Noir autant dans la forme que sur le fond).



Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce roman ? C’est incontestablement son originalité non dans le récit par lui-même mais par ses références parfaitement maitrisées au Jazz, ses repères bibliographiques et musicaux. Le fait d’avoir utilisé en entrée de chapitre des « tubes » de l’époque qui caracolaient en tête des hit-parades follement « fashion » à l’époque.



« Le titre lui-même est celui d'un morceau de jazz traditionnel composé en 1956 par Humphrey Lyttelton. Ce fut le premier disque de jazz britannique à entrer dans le Top Twenty et y resta six semaines. Son succès est dû en grande partie au riff de piano boogie très accrocheur, joué par Johnny Parker et mis en avant par le producteur Joe Meek. Paul McCartney a basé sa partie de piano pour la chanson des Beatles " Lady Madonna " sur ce riff » [source Wiki].



Cette auteure nous révèle une culture musicale impressionnante. Le récit tient là sa particularité.



Petit détail aussi qui m’a fait sourire : la perception pour le moins « exotique » de la France et de ses habitants, assez « stéréotypée » mais pas « baguette, Beret et bouteille de rouge », non plutôt ce qui se rapproche de ce qu’on dirait nous, le style « Italien » ! :-)



La littérature anglaise du genre est ici bien représentée. Elle est radicalement différente du style français actuel. Je ne me hasarderai pas faire des parallèles car on ne compare que ce qui est comparable… Mais je ne suis pas déçue de ce tempo soft, mesuré et nonchalant, reposant et feutré… qui me plait plus finalement, qu’un thriller qui dépote et qui vous laisse étourdie et parfois insatisfaite.



Vous l’avez compris, je suis « emballée » par le style de l’auteure et je vais plonger dans un autre de ses romans, intitulé « Zarbi » (« Le chanteur » suivra certainement) !!!!

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London nocturne

Inspiré d'un fait divers réel, les crimes du Blackout Ripper, ce roman ménage son lot de surprises, à commencer par une deuxième partie dont on se demande bien ce qu'elle peut raconter... Cathi Unsworth aurait pu écrire un "true crime", elle a préféré une fiction, qui lui permet de susciter doutes et questions et d'offrir une chronique du Londres de 1942, où les femmes occupent une place centrale.
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London nocturne

Londres, le black-out, les bombes du père Hitler qui pleuvent sur la capitale British et un Éventreur qui coure les rues.



Yes, j’adore !



En littérature, je précise, en vrai, je n’aime ni les bombes sur la gueule, ni les éventreurs.



Mais il faut dire que L’Éventreur du couvre feu, c’est un nom qui en jette !



La première partie est prenante, on suit un étrangleur de blondes (il ne devait pas les aimer) qui exercent le plus vieux métier du monde, le tout durant le couvre-feu et planqué derrières les rideaux occultant.



On enquête avec un inspecteur Greenaway qui doit avoir la carrure d’un Lino Ventura, on a de multiples intervenants, on se glisse dans l’intimité des belles de nuit ou des diseuses de bonnes aventures.



Le Londres de la pègre est bien retranscrit, on a des décors grandeurs natures, des descriptions des ruelles un peu glauques bien retranscrites et l’atmosphère a une vraie gueule d’atmosphère. Le pied.



Les personnages multiples nous offrent un panel d’émotions et de pensées en tout genre, c’est diversifié, même si nous resterons dans l’Angleterre d’en bas, celle qui se lève tôt ou va se coucher tard.



Là, je vous connais et vous me connaissez, vous vous dites que c’est trop de fleurs pour être honnête et que le pot va suivre.



Le pot arrive à toute volée !



Le problème des personnages, c’est qu’ils auraient tous mérité un traitement plus en profondeur car ils avaient du potentiel, étaient haut en couleur, en verbe, en richesse (pas celle du fric) et que chacun aurait mérité d’être un peu plus explicité, afin de donner un peu de mâche au récit. Du croquant.



L’enquête ne restera pas inscrite dans les annales de la police, elle n’est pas exceptionnelle, elle est aussi banale que celles de nos flics réels où le hasard fait bien les choses, même si la ténacité aide aussi.



Malheureusement, c’est plus que réaliste, cette manière d’enquêter, tandis que celle des Poirot, Holmes, Columbo et Marleau sont bien plus rares. Ceci était pour le petit pot lancé à la première partie…



Dans la seconde moitié, l’auteur a changé de ton et là, c’est un gros pot qui arrive à toute volée : Greenaway a attrapé l’étrangleur (trop vite ?), sans que l’on ait eu le temps de faire vraiment monter la mayonnaise, on l’inculpe et puis directement, boum, on met la main sur l’éventreur sans que le lecteur ait vraiment eu le temps de se retourner.



Pour ceux et celles qui aiment les ambiances de prétoire et de tribunaux, la seconde partie va leur en donner pour leurs sous car on va assister aux procès de ces deux tueurs.



Ce sont des moments de lecture qui m’ont plus, parce que j’aime ça, mais bon, niveau action, hormis le pétage de plomb de Grenaway, on est à un train de sénateur !



Manquait tout de même de liant, dans cette histoire et d’épaisseur dans les personnages. L’auteur donne l’impression de jongler avec le coq et l’âne (je change les expressions, oui !), sans trop savoir comment finir son tour.



Le Londres sous le couvre-feu est détaillé, les crimes aussi, l’auteur a potassé le sujet, ça se sent à la lecture et si on avait des doutes, les Notes de l’auteur nous en donneront un grand aperçu.



Anybref, je suis le cul entre deux chaises avec ce roman. Il lui manquait quelques petits détails ou une autre mise en scène pour le rendre super attractif et addictif. Là, je l’ai lu sans avoir la tension qui jouait du yo-yo et mon rythme cardiaque est resté sur la bonne fréquence, celle qui ne donnera pas lieu à une tachycardie.



Pas évident de trouver la bonne cotation pour ce roman policier noir. D’un côté, j’ai aimé les descriptions du Londres de 1942, le rendu était parfait, les personnages étaient nombreux, intéressants, mais auraient pu bénéficier d’un traitement plus profond et niveau suspense, j’en déjà ressenti plus avec d’autres romans.



Malgré tout, il y a du bon dans ce roman, mais il aurait fallu les travailler un peu plus, ou différemment afin de scotcher le lecteur – qui en a lu d’autres – au fond de son divan.


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London nocturne

Je vous l'avoue, le pitch de ce bouquin m'a beaucoup plu, et la première moitié du roman m'a totalement captivée. En tant que lecteur, nous voilà plongé dans un univers qui mêle la seconde guerre mondiale avec l'un des plus mythiques meurtriers de l'histoire du crime. Pour qui aime ces deux univers, ce roman peut vous plaire... Mais...



Oui, parce qu'il y a un mais...



Mais vous risquez de vous ennuyer dans la seconde moitié du roman... Ou au moins vous demandez quel est son intérêt... Car une fois le suspect principal arrêté, Cathi Unsworth, elle, ne s'arrête pas là et poursuit son roman avec un nouveau meurtre, crée des liens avec un gang de petits voleurs, et déroule une histoire qui n'a plus grand intérêt.



A l'arrivée, on a de multiples pièces de puzzles les unes à côté des autres, mais le tout manque de lien. On a l'impression d'avoir survolé les différents aspects, les relations entre les personnages... Multipliées quand elles auraient mérité d'être moins nombreuses et plus développées...



Au final, Cathi Unsworth livre un roman intéressant, mais qui s'éparpille dans un Londres en ruine...
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London nocturne

Pendant le Blitz en février 1942, la vie nocturne de Londres s’organise entre les bombardements, les abris antiaériens, les clubs, les pubs et tout autre lieu qui pourrait divertir et faire penser à autre chose qu’à la guerre. Dans toute cette foule, il y a bien entendu des profiteurs, escrocs, journalistes, médiums etc Une faune bien connue de l’Inspecteur Greenaway qui va enquêter sur un tueur en série qui a pour proie de belles blondes.

J’ai été surprise par la structure de ce thriller noir qui nous offre deux enquêtes pour le prix d’une sur une période de deux semaines. La première intrigue trouve rapidement sa résolution à la moitié du livre et on poursuit avec un autre meurtrier pour la seconde partie. Le tout est accompagné de personnages plus ou moins insignifiants dont je sais déjà qu’aucun ne me restera en mémoire. Nous suivons ainsi une procédure policière pas très compliquée menée par l’inspecteur Greenaway dont on ne connaît pas grand-chose. Le récit reste linéaire jusqu’aux deux dénouements, pas de rebondissements ou de twists simplement une fiction tirée à partir de faits réelles. Celui de « l’Eventreur du couvre feu » reste très léger même si l’auteur tente d’insérer d’autres personnages secondaires pour étoffer l’intrigue avec des histoires de gangsters et de prostituées. Ce qui m’a le plus manqué c’est de ne pas trouver de suspense. Il faut souligner un travail de recherche important donnant une crédibilité à cette période spéciale du Blitz. Il semblerait qu’il y est eu une augmentation considérable des crimes dans la capitale à ce moment là. Superbes descriptions de la vie nocturne de la capitale britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. J’ai retrouvé l’ambiance des ruelles sombres telles que je me les imaginais dans un Londres sous les bombardements. L’auteur nous dit qu’elle a repris des mots d’argot mais avec la traduction, je n’ai rien trouvé de notable allant dans ce sens et comme je ne m’y connais pas en accent londonien, cockney etc. Je n’ai pas apprécié cette finesse. Les titres des chapitres sont tous tirés de chansons des années trente ce qui donne une note légèrement surannée et délicieuse. Bonne lecture.


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Zarbi

Ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé un livre qu’il n’est pas bon. Mais ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé un livre que je vais faire semblant de l’avoir aimé dans une chronique. Je ne verrai alors pas vraiment l’intérêt d’écrire ces mots.

Quand je suis allée sur Babelio avant d’écrire, j’ai lu qu’il recommandait La fille mirage d’Elise Broarch au cas où l’on aurait aimé ce titre. Pas de bol, je n’ai aimé ni l’un ni l’autre.

Le sujet est intéressant, sauf qu’à force de lire des romans policiers, de regarder des séries télévisées, j’avais deviné non pas le dénouement – il ne faut pas exagérer- mais que les choses étaient nettement moins simples qu’elles en avaient l’air. J’avais même une nette idée de qui pouvait être sinon réellement coupable, du moins complique (voir à ce sujet le très bon Si je mens, tu vas en enfer).

L’héroïne, Corinne, est zarbi, et elle a commis un crime sataniste vingt ans plus tôt. Par le jeu de la construction du récit, il nous faudra attendre un très long moment avant que nous sachions de quel crime il s’agit. Oui, le temps m’a alors paru très long. Peut-être était-ce une manière pour l’auteure de nous faire découvrir Corinne, sa vie quotidienne, son abominable solitude, les jugements à l’emporte pièce à son sujet avant de nous montrer ce pour quoi elle a été condamnée.

Vint ans après, le combat de la passionnaria qui lui tient lieu d’avocate ne plaît à personne, pas même au psychiatre qui s’occupe de Corinne depuis vingt ans, est ravi de ses progrès, de l’efficacité de sa thérapie et des médicaments qu’elle prend. Corinne ne pourrait pas vivre dans le monde extérieur tel qu’il est, personne n’est près à l’accepter, ce en quoi Sean, l’enquêteur mandaté pour trouver le ou la complice de Corinne, ne peut lui donner tort. Il a vu à quel point les gens peuvent être vindicatifs, surtout dans une petite communauté largement bouleversée par la tragédie. Il a vu aussi dans quel état émotionnel est Corinne. Elle ne veut pas sortir. Pourquoi ?

Oui, rien n’est simple, tout est sombre, et nous avons eu des indices pour nous guider. Prenez par exemple ce charmant couple, Eric et Edna. Leur fille unique leur en a fait voir des vertes et des pas mûres à l’adolescence, mais ils sont prêts à rempiler pour Samantha, leur adorable et unique petite-fille, qui n’est pas responsable des errances de sa mère. Une enfant qui se doit de supporter un tout jeune beau-père, un père déficient, et une mère plus occupée par sa vie privée que par sa progéniture. Samantha traverse très vite une crise d’adolescence assez carabinée, que sa grand-mère, en dépit de ses incertitudes, tente de relativiser. Voir le mal partout, ce n’est pas bien. Ne pas la voir là où il est vraiment peut avoir des conséquences.

J’en ai déjà beaucoup dit sur ce roman qui nous fait naviguer entre les années 80 et les années 2000. Comme le disent ceux qui ont appuyé Sean, ce personnage atypique, dans son enquête, il fallait quelqu’un d’extérieur à la communauté pour voir enfin plus clair, pour oser voir ce que d’autres ne voulaient pas voir, ou avaient si bien cachés. Etre zarbi est une chose, être complètement tordu en est une autre.

Oui, je n’ai pas aimé ce roman glauque et noir. Cela n’ôte rien à la qualité de l’écriture, à la complexité de l’intrigue, à la manière dont sont construits les personnages, à l’empathie que l’on peut ressentir pour les victimes. C’est simplement une question de goût.
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