AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Cécile Baudin (34)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Constance de la louve

Il n’est jamais aisé de retourner dans le passé. De concilier vérité historique et romanesque, de rendre crédible des personnages dans leur environnement reconstruit. Cécile Baudin réussit ce pari haut la main. La Constance de la louve porte bien son titre, tout y figure par évidence et caché.



Retour en 1835 dans les campagnes de Lozère, vous y humerez les odeurs, y découvrirez les couleurs, y ressentirez l’ambiance de l’époque. Dans une intrigue qui tient autant du récit historique que du polar.



Tout débute par un décès déclaré naturel, celle d’un mort de froid. Les conclusions sont vite posées, jusqu’à l’intervention du juge de paix, également lieutenant de louveterie, qui laisse parler son intuition.



Il va creuser l’affaire, ce qui l’amènera à découvrir un deuxième décès étrange, toujours dans le milieu des notables.



Dans une région où le mythe de la bête du Gévaudan plane encore, l’enquête va plonger le juge de mystère en mystère. Et lui faire rencontrer Constance, au service d’une des familles puissantes de la région.



Les rencontres, il en est également question, certaines marquantes au point de chambouler l’ordre et les esprits.



Dans ces temps et ces contrées où le climat dicte encore ses lois, un duo atypique se forme, flirte avec un amour impossible, concilie ses talents et ses ressentis instinctifs pour creuser une affaire qui va se révéler aussi terrible que surprenante.



À l’opposé de nombre de romans à enquête qui mettent en avant des personnages aux talents hors norme, l’autrice a ici dessiné des protagonistes au plus près de l’humain. Ils sont certes curieux, mais restent crédibles par leurs réactions, par leurs failles.



Ils sont à l’image du roman, qui se vaut précis et réaliste, loin de toute extravagance. Le juge et Constance sont deux caractères forts, du genre qui reste en mémoire dans l’imaginaire du lecteur, mais ils sont surtout là pour humaniser cette époque et cette ruralité. Leur relation complexe y prend d’autant plus sens.



L’écrivaine a fait un travail remarquable pour reconstituer ce passé, les détails sont nombreux qui décrivent la vie et les rites de cette époque. L’immersion est totale, les découvertes étonnantes, la plupart à bon escient, même si parfois quelques descriptions ralentissent un peu la lecture.



C’est en tout cas l’une des grandes forces de ce roman, que d’ainsi redonner vie à un passé révolu, accentuant la force de l’ambiance générale. Les personnages et leurs relations font le reste, loin de toute mièvrerie. À l’image d’une fin, forte en émotion.



L’intrigue policière s’appuie sur le motif le plus vieux qu’il soit, la vengeance. Mais l’autrice a sur développer une histoire qui a du sens, ancrée dans son époque et ses injustices, dans les douleurs. Un vrai plaisir de lecture que de voir le mystère se révéler peu à peu.



Cécile Baudin a su recréer l’ambiance de ce temps passé et développer une belle atmosphère de mystère, portée par des personnages qu’on aime croire. La Constance de la louve est une réussite, mariant avec talent l’histoire vue par les gens de la terre et l’intrigue policière qui fait sens.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
Commenter  J’apprécie          281
Marques de fabrique

Un voyage dans le temps en pleine révolution industrielle. Deux héroïnes, sans se connaître, enquêtent sur deux mystères imbriqués l'un dans l'autre. Morts suspectes, disparitions inquiétantes dans l'univers de la soie et de la filature...





Nous voici plongés dans l'histoire de l'Ain de la fin du 19ème siècle, à travers deux enquêtes qui ne disent pas leur nom. Il y a d'abord celle de soeur Placide, au sein des Soieries Perrin, qui ne comprend pas le silence d'une de ses anciennes protégées partie se marier. En parallèle, il y a celle de Claude Tardy, inspectrice du travail, découvrant des cadavres lors de ses contrôles. Le cadre commun à ces histoires est la révolution industrielle que subit le département, dans tous les domaines, avec ses avantages et ses inconvénients. Si la richesse permet le développement du territoire, les méthodes ne sont pas toujours honnêtes, et les nouvelles lois protégeant les enfants de moins de 12 ans sont parfois gênantes pour les industriels avides de profits.



C'est dans cette ambiance contradictoire de développement prospère et d'exploitation malsaine que l'auteure nous livre un récit plein de suspense et d'émotions. D'une écriture simple et très concrète, nous avançons pas à pas dans deux enquêtes qui finissent par se rejoindre. La lenteur de leurs progrès, voulues par une époque exploitant tout juste le télégraphe et découvrant à peine le téléphone, donne à cette histoire un charme envoûtant qui nous fait tourner les pages avec plaisir.



J'ai également senti tout l'amour que l'auteure porte à sa région, notamment à travers les voyages que nous faisons dans le département de l'Ain. Je reconnais bien là la collection "Terres de France" des éditions Presses de la Cité. Pour le coup, une carte aurait presque été utile, tant les personnages passent d'un bourg à une montagne, et d'une usine à une ville, traversant en train tant de lieu-dit..



Ce premier roman est donc une excellente découverte pour moi, le contexte historique (révolution industrielle) et les sujets abordés (condition féminine, travail des enfants) m'ayant vraiment intéressée.
Commenter  J’apprécie          32
Marques de fabrique

Quel concert de louanges sur le site pour ce roman qui a en outre mérité la mention "coup de coeur" de ma bibliothécaire préférée !

Est-ce que je suis vraiment à côté de la plaque ou est ce que mes exigences littéraires mettent la barre vraiment trop haut ?

La perplexité sur la cohérence du récit a accompagné ma lecture jusqu'à cette fin qui tient du "Grand Guignol" et m'a vraiment laissé coite.

Dans le département de l'Ain à la fin du siècle dernier, un inspecteur du travail s'adjoint les services d'une jeune fille qui doit se déguiser en homme (!!!) pour le suivre dans ses missions. A ce sujet j'observe que le costume masculin était rigoureusement prohibé pour les femmes et que le port de cette tenue était à l'époque constitutif d'une infraction. Enfin passons... Au cours de leurs investigations les deux inspecteurs du travail tombent sur deux morts suspectes de jeunes hommes à la ressemblance frappante ce qui ne manque pas de les intriguer et de les amener à mener une enquête (sans que l'on sache d'ailleurs comment ils peuvent justifier leur mission vis à vis de l'autorité de tutelle !)

Par ailleurs dans une filature où travaillent des orphelines, une religieuse chargée de la surveillance des ouvrières remarque que l'une des nouvelles recrues ressemble trait pour trait à une fillette qu'elle avait quasiment adoptée et qui a disparu depuis quinze ans sans lui donner la moindre nouvelle ( on peut se faire la réflexion que cette religieuse aurait pu se réveiller avant pour s'informer de sa protégée !)

La religieuse et les deux inspecteurs du travail finiront par mener ensemble une enquête sur les disparitions de jeunes ouvrières et les investigations vont bien sûr finir par mener vers une seule piste qui permettra de découvrir un affreux réseau criminel .Tout ceci m'a vraiment paru tiré par les cheveux ...Les personnages m'ont semblé peu crédibles et leurs interactions parfois très étranges.

Ce qui par contre m'a vivement intéressée, c'est la description des industries locales et de leur fonctionnement, tréfileries, filatures de soie, carrières de phosphate, fabriques de glace. La rude condition ouvrière y est bien décrite ainsi que le travail des enfants, exploités dans des conditions révoltantes.

Ce roman est publié dans la collection "terres de France" qui en fait un roman de terroir. Il donne à découvrir une région rude et sauvage à l'orée du 20ème siècle et rappelle que l'amélioration de la condition ouvrière est le fruit de luttes acharnées contre les industriels qui faisaient fi du bien-être et de la dignité des travailleurs.
Commenter  J’apprécie          20
La Constance de la louve

Avec La constance de la louve, Cécile Baudin nous offre une enquête passionnante et ténébreuse dans la campagne qu’a hanté la célèbre bête du Gévaudan au XVIIIè siècle. J’avais découvert l’autrice avec son premier roman, Marques de fabrique, que j’avais adoré et qui fut l’une de mes meilleures lectures de l’année 2023.



Vous connaissez mon goût pour les polars historiques et celui-ci est réellement tout ce que j’aime : une bonne intrigue, un suspens mené au bout avec un twist final surprenant et un apport historique qui me permet d’enrichir mes connaissances sans virer à la leçon d’histoire.



Ce thriller historique confirme, pour moi, le grand talent de conteuse de l’autrice avec de nombreux détails sur la vie et coutumes de l’époque avec un thème en filigrane très intéressant et rarement abordé en littérature. Je ne peux vous en dire plus sans vous spoiler le mobile des meurtres, je vous invite donc à lire le roman pour le découvrir.



Le récit est formidablement bien documenté donc, avec une atmosphère bien travaillée et un suspens mené au bout de main de maitre. Cécile Baudin écrit merveilleusement bien, sa plume très littéraire fait merveille et l’histoire très bien ficelée qu’elle tisse est passionnante de la première à la dernière page.



L’autrice nous embarque dans une histoire où plusieurs assassinats ont lieu, dans des mises en scène on ne peut plus macabres qui vont donner du fil à retordre à Victor Chastel et nous tenir en haleine jusqu’au point final ! Bien malin celui qui pourra démêler l’écheveau qu’a patiemment construit Cécile Baudin pour nous torturer les méninges.



Cécile Baudin insère dans la construction de son récit des interludes qui nous ramènent en 1810 et 1811, qui prennent tout leur sens lorsque le mobile se dessine. Le titre a lui aussi toute son importance comme dans Marques de fabrique.



Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          50
La Constance de la louve

Roman d’époque qui nous plonge dans une atmosphère sombre et sauvage. L’auteur parvient avec brio à nous plonger dans le courant des années 1830-40, dans une enquête pour meurtres qui prends une ampleur bien plus complexe que l’on pourrait l’imaginer.



Les personnages ont bien été construits, mais c’est surtout l’intrigue qui m’a plu dans ce roman. Tout en étant complexe, elle est suffisamment bien amenée. Les nombreux ancrages à l’histoire permettent eux aussi de rendre la lecture d’autant plus prenante. Si la période ne permet pas le déroulement type d’une enquête moderne comme nous l’entendons de nos jours, son déroulement prends justement un sens différents où se croisent et s’entrecroisent de nombreux éléments.



Au fil de la lecture on sent la voix éminemment féministe qui écrit, et ça n’est pas déplaisant du tout, c’est très bien mené.



C’est pour moi une très belle découverte qui donne envie de découvrir un peu plus cette auteur.
Commenter  J’apprécie          10
Marques de fabrique

Ain, 1894. Claude Tardy est une jeune inspectrice du travail. En tant que femme elle ne peut inspecter que les entreprises où travaillent femmes et enfants. Aussi, avec l’accord de son supérieur, Edgar Roux, un vieil homme fatigué, elle se travestit en homme pour pouvoir le soulager dans les ateliers où la main d’oeuvre est masculine. A trois mois d’intervalle, aux deux bouts du département, dans deux entreprises différentes, Claude et Edgar tombent sur les cadavres de deux jeunes ouvriers se ressemblant comme des sosies, l’un suicidé, l’autre accidenté. Coïncidence ?



Dans l’Ain également, la religieuse sœur Placide encadre les jeunes ouvrières au sein de l’usine-pensionnat des soieries Perrin. Les jeunes filles qui travaillent ici, principalement des orphelines, sont menées à la baguette par des religieuses chargées de veiller à leur bonne moralité. Leur salaire est mis de côté pour constituer un pécule qui leur sera restitué à leur départ. Soeur Placide est bouleversée quand elle découvre qu’une nouvelle arrivante ressemble comme deux gouttes d’eau à Léonie, une pensionnaire à laquelle elle s’était attachée, partie 15 ans plus tôt pour se marier et qui ne lui a plus donné de nouvelles. Pourrait-il y avoir un lien entre Léonie et la petite Victorine ?



Deux mystères avec, au départ de chacun, des personnes qui se ressemblent fort, toutes orphelines et, au début de ce roman, deux histoires menées en parallèle, un chapitre sur deux, jusqu’au moment où -je l’attendais- les deux histoires n’en forment plus qu’une. C’est à ce moment que le roman qui se traînait un peu devient palpitant, à grands coups de rebondissements et trouvailles rocambolesques qui nous mènent à un dénouement que je trouve peu crédible. Le principal intérêt de cette lecture pour moi est la présentation des ouvriers et ouvrières dans l’Ain à la fin du 19° siècle. Outre l’usine-pensionnat, l’autrice nous présente l’exploitation de la glace du lac de Sylans (passionnant) et des mines de phosphate (pas mal aussi).
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          20
La Constance de la louve

Un peu d’Histoire et beaucoup de mystère pour un roman prenant.



En Lozère, l’hiver est rude. Nous sommes en 1835, à Saint-Alban, petite bourgade de 2000 âmes, un asile psychiatrique est installé dans un ancien château médiéval. Il accueille 150 aliénés et son directeur, Barrot, est aidé dans sa tâche par des religieuses. L’une d’entre elle, Sœur Jeanne, découvre au petit matin, le corps sans vie d’Anatole Bousquet, officier de santé travaillant à l’asile. Victor Chastel, lieutenant de louveterie et juge de paix va mener l’enquête. Il ne croit pas au simple accident.



« A voix basse, elle lui présenta les aliénations incarnées autour d’eux, comme autant d’esprits démoniaques ayant pris possession des corps : les plus courantes étaient la manie, incompréhensible suite de périodes euphoriques aussi exaltées que morbides, et la lypémanie, une forme pathologique de mélancolie absolue et permanente dont les malades ne parvenaient pas à se défaire. »



L’atmosphère qui entoure le récit est glacial, dès le départ, avec l’hiver rigoureux qui sévit dans cette région, où le froid et la neige recouvrent tout. Cécile nous ouvre les portes angoissantes de la psychiatrie, où les aliénistes étaient chargés d’évaluer, de diagnostiquer et de traiter les personnes souffrant de troubles mentaux. J’ai également découvert l’ancien métier de louvetier, qui consistait à chasser et réguler la population de loups.



Autre sujet et non des moindres : le remplacement militaire. Voilà quelque chose dont je n’avais jamais entendu parler ! C’est une mesure controversée qui permettait aux hommes riches de se soustraire au combat lors des guerres. Une fois de plus, l’argent achète tout…J’ai été outrée par cette pratique. L’occasion d’en apprendre un peu plus (ou d’en apprendre tout court, car c’est une période que je ne maîtrise pas du tout, ignare que je suis !) sur les guerres napoléoniennes, de 1803 à 1815.



Victor sera aidé dans sa quête de vérité par Marianne, infirmière et Constance, domestique. Ce trio improbable va apporter chacun ses connaissances et aptitudes pour découvrir la vérité. Et quelle vérité ! L’intrigue va bien plus loin que ce que j’avais imaginé en commençant la lecture. Je ne veux rien spoiler, mais le sujet de la vengeance abordé par Cécile est grave et effroyable. Elle maîtrise à la fois la question et la construction, tout est cohérent et prenant. L’enquête est minutieuse, la tension palpable, les rebondissements nombreux injectent une bonne dose de suspense et de tension.



La plume de Cécile est soigneuse, fluide et immersive. Les détails historiques sont précis, le lecteur fait un réel bond dans le temps. L’important travail de recherches doit être souligné.



Des interludes en italique nous ramènent plusieurs décennies en arrière. Ils cassent le rythme et créent une tension narrative puisque chaque interlude donne un morceau du puzzle au lecteur pour l’aider à comprendre le présent.



Les loups sont omniprésents, Victor est d’ailleurs toujours accompagné par l’un d’eux, Auro, chien-loup. Le mythe de la bête du Gévaudan est ancré dans les mœurs des habitants, et il est même présent sous la forme d’une machine utilisée dans l’industrie de la filature, « Le loup-batteur », servant à aérer et dilater les fibres textiles. Et croyez-moi, après la lecture du passage relatif à cette machine, vous aurez une toute autre vision de la chose…Car le loup se cache également sous forme humaine. Le tueur utilise la ruse et la patience pour traquer sa proie.



Plus on avance dans le récit, plus le tableau d’ensemble prend forme et plus le lecteur ressent des émotions contradictoires. Cécile explore des questions morales et éthiques assez profondes. La légitimité de la vengeance, les limites de la moralité suscitent des débats intérieurs et enrichissent la lecture. Je dois bien vous confesser que j’ai ressenti de l’empathie pour le méchant de l’histoire. Même si je ne cautionne pas ses actes, je n’ai pas pu m’empêcher de comprendre ses motivations. Ce sentiment m’a mis mal à l’aise…



Petit clin d’œil pour le titre, qui prend tout son sens lors de la lecture. La couverture, quant à elle, est superbe et reflète parfaitement l’atmosphère se dégageant du récit.



« La constance de la louve » est un roman qui vous apportera une expérience émotionnelle intense et une belle réflexion sur la moralité. Je vous conseille cette lecture.



« La peur est comme le loup : elle ne se commande pas. Elle attaque dès que l’on a quelque chose à perdre, à la moindre faiblesse révélée. »



Je remercie Cécile et les Éditions Presses de la Cité pour cette lecture.



#Laconstancedelalouve #CécileBaudin #PressesdelaCité
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
Commenter  J’apprécie          30
La Constance de la louve

La Constance de la louve

Cécile Baudin



En 1835, en Lozère, un étudiant en médecine est retrouvé mort dans le froid. Mais pour Victor Chastel, louvetier et juge de paix, quelque chose ne colle pas. Il décide alors d'enquêter, d'abord aux côtés de Marianne, infirmière, puis de Constance, une jeune bonne.



J'avais lu à la parution Marques de Fabrique, parce que l'auteure venait en dédicace dans la librairie où je travaille. C'est donc avec plaisir (et en me dépêchant avant la nouvelle dédicace) que j'ai lu ce deuxième roman. Et je l'ai vraiment préféré au premier !

L'intrigue est vraiment très bien ficelée, cohérente de bout en bout jusqu'à la toute fin. Les personnages sont attachants et bien écrits, que ce soit Chastel (et son chien-loup Auro), charismatique, au passé douloureux; ou les protagonistes féminins qui ne tombent pas dans les clichés.

La lecture est fluide, dynamique, prenante, on a envie de savoir la suite. Je ne me suis ennuyée à aucun moment et pour un deuxième roman, c'est une franche réussite !
Commenter  J’apprécie          30
La Constance de la louve

Avec une grande justesse dans l’écriture, l’autrice nous raconte la vie quotidienne de la Lozère au milieu du XIXe siècle. Tout nous paraît réel et vivant. La vie de cette époque et les mentalités paysannes, avec leur logique soumise aux lois de la nature, sont au centre de cette histoire. Les personnages sont fictifs, l’histoire est fictive, mais cela aurait pu se passer car c’est très réaliste.



Les personnages sont merveilleusement bien campés, vivants et attachants. J’ai aimé la manière dont les femmes sont mises à l’honneur, ces femmes, bien trop souvent à cette époque, mises de côté, reléguées à un rang subalterne. Ici, elles sont sur le devant de la scène, elles sont intelligentes, réfléchies et indépendantes.



Avec une fabuleuse imagination et un sens poussé du détail, l’autrice ne laisse rien au hasard et nous offre un excellent roman servi par une écriture totalement immersive. Nous finissons par oublier que nous lisons un livre pour vivre une histoire prenante, une enquête complexe et passionnante.
Lien : https://labibliothequedallys..
Commenter  J’apprécie          20
La Constance de la louve

J'avais beaucoup aimé le premier roman : Marques de Fabrique et j'ai "dévoré " celui-là. Les grands espaces de la Lozère , l'énigme qui tient en haleine, l'écriture élégante et précise....tout est parfaitement maitrisé dans ce roman très bien construit. A la manière de Michel Bussi, la petite histoire s'inscrit dans la grande, documentée et instructive. L'intrigue et les fausses pistes obligent le lecteur à aller jusqu'au bout de ce thriller psychologique pour connaitre le dénouement. On laisse à regrets les personnages attachants et rugueux comme leur terre natale. J'attends avec impatience le troisième opus.
Lien : https://fargnoli.rene@wanado..
Commenter  J’apprécie          00
Marques de fabrique

Avec une écriture précise et fluide, Cécile Baudin nous plonge en plein XIXème siècle, dans l’univers sombre et impitoyable de la Révolution industrielle dans l’Ain. Les conditions de vie de l’époque, les inégalités sociales, les injustices et le monde de la main-d’œuvre féminine, constituée entre autres par des orphelines qui ne le quitteront qu’avec un mariage, sont très bien décrites.



Même si le début est un peu long, l’auteure prenant le temps de bien planter le décor, l’intrigue est bien ficelée, rythmée et le suspense monte crescendo autour d’une machination aussi machiavélique qu’élaborée. Les personnages sont originaux, intéressants et complexes, avec une psychologie bien travaillée



Néanmoins, malgré ses qualités indéniables, je n’ai pas réussi à complétement accrocher. Cela ne doit pas empêcher de lire ce beau polar historique car je n’ai aucun doute sur le fait qu’il devrait pleinement satisfaire un très grand nombre de lecteurs.

Commenter  J’apprécie          20
La Constance de la louve

Tout d abord je remercie Cécile Baudin pour l envoi de son livre et sa gentille dédicace . Quelle noirceur , quelle détresse dans le destin des personnages , dans cette histoire

plus sanglante et désespérante que celle des Atrides , mais je ne veux à aucun prix en divulgâcher la fin Dans une Lozère encore marquée par l empreinte de la "Bête ",envahie de brume et de froid celui qui glace l homme même en été .Portrait d une époque aussi Louisphilliparde à souhait vertus publiques et vices privés , bonne conscience et magouilles à gogo ( tiens y aurait il une résonnance actuelle ? ) Une petite démythification de l époque Napoléonienne au delà de " l épopée " la misère , la mort , ce siècle pendant lequel il suffisait de payer ( pour peu que l on puisse ) pour envoyer un plus misérable sous le feu de l ennemi .L énigme tortueuse vous mènera donc au travers de la vie des anti héros jusqu'au rebondissement final inattendu Un polar certes mais qui continue comme le premier de l 'auteure a poser question sur la nature de notre chère humanité
Commenter  J’apprécie          223
La Constance de la louve

Un second roman remarquable ! Cette nouvelle intrigue nous plonge au cœur de la Lozère du XIX ème siècle mêlant enquête, romance et Histoire.



Dans une région portée par les contes et légendes du Gévaudan, Cécile BAUDIN nous embarque pour suivre les destins de personnages que la vie oppose mais que leurs connaissances vont rapprocher. Une intrigue basée sur des meurtres étranges et glaçants, extrêmement bien ficelée, ponctuée de détails qui prennent petit à petit sens.

Un enquêteur charismatique Victor CHASTEL, deux femmes Mariane et Constance qui vont se rendre indispensable dans l’avancée de l’enquête.

Ce fut pour moi une surprise de découvrir ce que pouvait être la réalité de la vie à cette époque.

J’aime cette façon de raconter ces morceaux de vie. Mais aussi de raconter les Femmes, leurs certitudes, leurs peurs, leurs doutes et leurs rancunes…

Commenter  J’apprécie          00
La Constance de la louve

Une très bonne lecture ! Histoire originale et bien ficelée !

Tout commence dans une ambiance froide et sauvage, un peu comme le sont au départ les protagonistes de cette histoire, qui se retrouvent face à un décès mystérieux : pas de mobile, pas de traces, pas de témoins. Au fur et à mesure de leur enquête, l’atmosphère va se réchauffer, avec les saisons, et tout comme les divers sentiments qui vont les animer : amitié, amour, passion, jalousie, ambition…

J’ai bien aimé cette équipe qui s’organise autour du héros, Victor Chastel (mais est-ce bien lui le héros ?). Diverses compétences sont ainsi représentées (le médical, le droit, la connaissance des lieux et des gens), qui sont toutes utiles dans la résolution de l’énigme. Une énigme où interviennent des indices discrets, mais qui finissent tous par avoir du sens à la fin.

Une fin d’ailleurs vraiment réussie, qui surprend tout en étant finalement logique, avec des rebondissements, et qui fait réfléchir (sur ce qu’est la justice notamment).

Enfin, le style est fluide, très visuel et immersif.

Commenter  J’apprécie          10
La Constance de la louve

Cécile BAUDIN, auteure d'un premier roman remarqué, “ Marques de Fabrique” dont l'adaptation cinématographique est en projet, nous replonge dans le XIXème Siècle, mais en Lozère cette fois. Cette région de la tristement célèbre bête du Gévaudan, campe le décor de “La Constance de la Louve”.

Nous voilà embarqués dans une histoire où plusieurs meurtres, aux scénarios plus macabres les uns que les autres, vont donner du fil à retordre aux enquêteurs et nous tenir en haleine !

Victor CHASTEL, le très charismatique juge de paix trouvera en Marianne et Constance, deux femmes à l'intelligence vive, des alliées et plus si affinités, comme on dit…La première, infirmière l'aidera considérablement grâce à son expérience et à ses facultés de déduction, tandis que la jeune Constance, intrépide et opiniâtre, saura se montrer indispensable par sa maîtrise du patois local.

Une fois de plus, Cécile BAUDIN excelle dans l'art de planter le décor, d'aider le lecteur à imaginer à quoi ressemblait la vie quotidienne et les conditions de travail de cette période pré-industrielle.

Raison et sentiments, voilà aussi ce qui se joue dans la décision de Constance, exprimée en ces termes p 475: “ Mais elle avait fait un choix, certes rationnel, qui n'était pas un pis-aller. Cette voie lui donnerait une chance de venger toutes les femmes opprimées qu'elle avait connues, quelle que soit leur situation sociale, par l'exemple et l'ambition, plus que par la vindicte et la passion.”

Et que dire de la conscription, terme désuet s'il en est…Ce roman met en lumière la façon dont elle était régie et les stratagèmes mis en place par les nantis pour s'y soustraire, dans une période de l'Histoire où des conflits majeurs ont ensanglanté l'Europe !



Dans la construction de son roman, Cécile BAUDIN a intercalé des interludes qui nous ramènent deux décennies précédant l'intrigue. Elle y a glissé quelques indices qui vont ponctuer le récit et orienter le lecteur, pour peu qu'il soit perspicace…



Oups, j'ai failli oublier celui qui tient son rôle à part entière, le fidèle compagnon canin de Victor, Auro un chien-loup en perpétuelle alerte, aussi impressionnant qu'attachant et dont il va être question jusqu'à l'épilogue.



Et comme pour son premier roman, une partie de la clé se trouve dans le choix du titre, mais il vous faudra atteindre les toutes dernières pages pour faire le lien…




















Lien : https://cequejendis.fr/2024/..
Commenter  J’apprécie          10
Marques de fabrique

Voilà un premier roman enthousiasmant !

Une jeune inspectrice du travail à la fin du 19e siècle qui enquête sur des morts et des disparitions suspectes dans le milieu industriel naissant du département de l'Ain.

Bien écrit, haletant, et bien documenté. On attend avec impatience la suite des enquêtes.

Un regret: ce roman plus proche du polar et issu d'une petite maison d'édition du terroir n'a pas su atteindre la short liste du prix Roblès et c'est bien dommage!
Commenter  J’apprécie          30
Marques de fabrique

Les premières pages du prologue nous mettent d’emblée dans l’ambiance et le lecteur saisit bien vite que Cécile Baudin ne fait pas dans la dentelle ! Roman ancré dans la fin du XIXème siècle, cette histoire nous plonge dans l’atmosphère des manufactures et autres mines à l’aube de l’industrialisation.

Le soin que porte l’auteure à la description des lieux, des métiers, permet au lecteur d’avoir une vision quasi cinématographique des scènes. En cela, elle n’est pas sans rappeler de grands écrivains comme Émile Zola car par moment, j’ai eu la sensation de me retrouver dans la saga des Rougon-Macquart !

Le style narratif, en faisant alterner les enquêtes menées par ses deux héroïnes Claude et sœur Placide, donne du rythme à l’ensemble et même si le dénouement s’avère en grande partie prévisible, il me semble que le propos de Cécile Baudin est ailleurs…

Elle nous dépeint avec beaucoup de réalisme le contexte social de l’époque, en particulier la condition des femmes dont quelques-unes sont parvenues à s’émanciper certes, mais au prix de bien des sacrifices. Malheureusement  pour certaines d’entre elles, on atteint le paroxysme de l’horreur quand leurs oppresseurs en arrivent à se donner bonne conscience voire à se considérer comme des bienfaiteurs !

En filigrane, on retrouve aussi le rôle de la religion et ses parts d’ombre dans des alliances cupides avec le monde des nantis, où l’omerta règne… d’où la devise des soieries « C’est dans l’effort que Dieu se manifeste ; Et la vertu est Sa plus grande récompense ». Quelle caution pour justifier les conditions de labeur imposées à ces très jeunes femmes, pour la plupart encore des enfants quand elles intègrent la fabrique  !

Sans rien dévoiler de l’intrigue, mention spéciale pour le choix du titre, je n’en dis pas plus…
Lien : https://cequejendis.fr/2023/..
Commenter  J’apprécie          00
Marques de fabrique

un roman historique qui nous amène en plein XIXème siècle au milieu de la révolution industrielle dans le pays de l'Ain.

Aindinois d'adoption, l'évocation de ces sites industriels évoque tout un ensemble de souvenir, mais au delà de cet intérêt local, l'évocation de la montée de ces industries basée sur l'exploitation du travail des enfants le tout matinée d'une intrigue digne d'un grand thriller est passionnante.

Bravo pour ce premier roman.

On attend avec impatience le deuxième
Commenter  J’apprécie          01
Marques de fabrique

Merci à l'auteure pour l'envoi à titre personnel de son ouvrage "Marques de fabrique", qui devrait constituer le premier volume d'une trilogie aux accents de roman régional.



Je dois saluer ce virage à 360° opéré mais aussi la réalisation d'une ligne de sa "liste des envies", à savoir concrétiser un rêve d'enfant mais surtout confectionner un roman, tâche d'autant plus délicate que l'intrigue se situe au siècle dernier (et donc sans les - dantesques et évidents - moyens de la PTS que nous connaissons aujourd’hui pour résoudre les faits divers sur lesquels nos héroïnes civile et religieuse enquêtent respectivement), ce qui nécessite un travail de recherche, de visites en amont d'ampleur pour une restitution la plus fidèle possible aux métiers auxquels il est rendu hommage.



Challenge relevé et pleinement réussi pour ce polar qui nous plonge dans les méandres de la Révolution industrielle dans l'Ain, ses dessous et ses travers, au cours du 19ème siècle, appelé le siècle des grands bouleversements. La restitution des conditions de vie et de travail de la main d'oeuvre féminine (constituée notamment de jeunes orphelines qui quitteront leurs conditions pour la plupart lors de leur mariage) dans une usine-pensionnat dédiée à la couture est flagrante et l'intrigue dont le suspense est bien entretenu autour d'une machination diaboliquement élaborée rend d'autant la lecture pleinement haletante !
Commenter  J’apprécie          280
Marques de fabrique

Fin XIXe s, Claude est l'une des premières femmes inspectrices du travail. Mais n'ayant pas le droit d'aller dans des endroits où travaillent des hommes ou des machines, elle se grime en homme pour accompagner son mentor.

Ensemble ils découvrent le corps de 2 hommes, à priori morts dans des accidents, dans deux lieux différents, rien ne semble réunir ces deux cas, sauf qu'ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau et sont morts quasiment le même jour... Intriguée, Claude décide d'enquêter et ses investigations vont la mener aux soieries Perrin.



Ce 1er roman nous propose un décors original et hyper intéressant. Ça se passe dans la région où je vis maintenant, près de Lyon, dans l'Ain autour de Nantua, Jujurieux, Pont d'Ain, etc. Même si je ne connais pas encore toutes ces communes de visu, je les connais de nom et c'est toujours sympa d'imaginer plus précisément le décors où évoluent les personnages (sans que ça en devienne un roman du terroir !)

L'intrigue est intéressante, si j'admets avoir deviner un peu tôt la résolution de l'enquête, ça n'a pas empêché mon plaisir de lecture. Je me suis attachée aux personnages, que ce soit Claude ou sœur Placide qui n'est pas celle qu'on croit au début, et la façon dont ils évoluent entre eux.

La façon dont les intrigues policières se mêlent est intelligente et les sujets abordés en à-côté (conditions de travail, condition féminine etc) super intéressantes !

En somme une jolie découverte, un bon 1er roman, n'hésitez pas à le découvrir !!!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cécile Baudin (72)Voir plus

Quiz Voir plus

1984 - Orwell

Comment s'appelle le personnage principal du roman ?

Wilson
Winston
William
Whitney

10 questions
2294 lecteurs ont répondu
Thème : 1984 de George OrwellCréer un quiz sur cet auteur

{* *}