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Citations de Cedric Lalaury (52)


Il avait peur.
Quand il put mettre ce mot tout simple sur le malaise horrifié qui l'envahissait, il se fit la réflexion qu'il l'avait toujours employé sans en connaître le sens profond jusqu'à ce jour. Peut-être en allait-il de la peur comme de l'amour : on en parlait trop souvent sans l'avoir jamais rencontrée.
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Bill rechercha le carton où Lisa avait rangé les albums photos (...)
Au bout d'une heure, il n'en avait épluché qu'un seul : il s'était laissé prendre au jeu et avait pris le temps de regarder longuement certaines photos. Ces instants à jamais perdus avaient quelque chose de rassurant et triste à la fois : une preuve que la vie n'avait pas été qu'un rêve, même si ce rêve évanescent s'éloignait en effaçant peu à peu chacun de ses protagonistes.
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Il quitta la pièce sans un regard pour Bill. A nouveau seul, ce dernier crut un bref instant qu'il allait mourir : toute son énergie l'abandonnait doucement et il sentait qu'il tombait dans un gouffre ouaté et doux. C'était une chute légère, enivrante et éternelle.
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Petits fours, champagne, et tout un tas d'autres mets plus appétissants les uns que les autres. Les gens étaient heureux et ne vivaient plus que dans cette instant artistique, le regard rivé sur Kirkpatrick.
Tous, sauf Bill
Il jurait dans ce paysage comme une toile de Soulages égarée dans une exposition consacrée à Botero.
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Bill trouva aussi un paquet emballé dans du papier kraft et sur lequel figuraient seulement ses nom et prénom. Pas besoin d'être médium pour deviner qu'il s'agissait d'un livre : il arrivait qu'un des collègues de Bill lui offre un exemplaire de la dernière publication qu'il avait rédigée (…).
(…) Certains professeurs se piquaient de littérature et produisaient eux-mêmes des romans ou des nouvelles. Un recueil de poésie était envisageable, parfois, et on atteignait là des sommets d'horreur.
(p. 38)
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Parmi la batterie de meures du rapport on lisait des choses comme le droit à la pérennisation des expérimentations efficientes et l'impératif de moderniser la péréquation et de stimuler de nouvelles alliances contractuelles. Quelle tait cette langue étrangère ? De quoi les auteurs de phrases pareilles nourrissaient-ils leur vie ?
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L'irruption de ce livre dans sa vie le contraignait à se pencher sur ses souvenirs et sur tous ceux qui les peuplaient. Il l'obligeait à renouer des liens volontairement rompus depuis plus de vingt ans avec la ferme intention de tourner le dos à tout ça, cependant le passé semblait doué d'une vie propre et fatale. Impossible d'échapper à son emprise : ce qui a été fait un jour jamais ne pourra être défait.
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La plupart du temps, Bill ne croyait pas en Dieu, sauf lorsqu'il souffrait d'insomnie. Une invention aussi perverse et dépourvue de bon sens - empêcher un organisme fatigué de se reposer pour reprendre ses forces - ne pouvait être le fruit
du hasard.
Lisa n'avait pas ce genre de problèmes : chaque soir, quelques minutes après s'être couchée, elle sombrait dans un sommeil de huit heures qu'aucun orage ni aucune attaque nucléaire n'auraient pu interrompre.
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Bill eut l'impression d'être dans une de ces périodes précédant les divorces au cours desquelles les clans familiaux et amicaux se dessinent avec une rapidité extraordinaire.
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[ un prof de fac presque quinquagénaire ]
De son côté, Bill [la] voyait comme la ravissante étudiante miraculeusement débarquée d'un Etat de bouseux pour venir apporter une touche de lumière et de fraîcheur dans sa vie.
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Tout au long de son récit, il fut dans un état second – comme en pilotage automatique. Une partie de son cerveau s’occupait à faire la conversation avec sa fille tandis que l’autre était encore sous l’emprise de ce qu’il venait de lire. Son esprit était contaminé par les mots du romancier qui continuaient de s’insinuer en lui.
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Quand Bill se réveilla quelques heures plus tard, il était un peu plus de 14 heures. Son bras le faisait souffrir et sa bouche était pâteuse au point qu'il avait l'impression d'avoir fait un festin de fruits pourris.
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Discrètement, il posa son téléphone devant lui : il savait que ce genre de petit discours était d'autant plus apprécié qu'il n'était pas trop long. Son expérience lui avait appris que la durée idéale était de douze minutes : au-delà, les gens jetaient un oeil à leur montre avec humeur ; en-deçà, ils avaient l'impression d'être floués.
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Tu m'avais dit qu'après minuit c'en serait fini,
Que nos âmes tourmentées trouveraient le repos,
Mais tu te trompais, car rien ne s'achève à minuit, et ce moment
Sur le point d'arriver ne se produit jamais
Parce qu'il est toujours minuit quelque part dans le monde pour les criminels de notre espèce,
Et que c'est là le point indépassable de notre horizon.
William Shakespeare, Macbeth, IV, 4*
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Il est parti dans la nuit, sans bruit. Je ne sais pas s'il s'est jamais rendu compte que j'étais à ses côtés, que je lui ai tenu la main pendant son sommeil qui est devenu de plus en plus profond, et que j'ai senti la chaleur quitter ses doigts dont la peau diaphane s'est figée doucement.
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Ils allaient se quitter quand il lui demanda une dernière chose en passant.
- Oh, j'allais oublier : vous pourriez me rapporter le livre une fois que vous l'aurez terminé ? Vous avez réussi à attiser ma curiosité !
Le visage d' Alan s'éclaira soudain .
- Avec plaisir, monsieur Herrington ! Je vous le rapporterai ici-même.
- Merci beaucoup, Alan, passez une bonne journée.
Elle partit et Bill observa sa voiture qui disparut au bout de la rue.
Il était curieux, en effet.
Car l'histoire qui était écrite dans ce bouquin c'était la sienne, et celle de ses amis.
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Est-ce qu'un homme peut vivre en oubliant ses propres méfaits ?

ou, pire :

peut-on vivre en mettant délibérément de côté ses mauvaises actions, y compris les plus extrêmes ?

Toutes ces interrogations, je les ai reformulées en une seule :

comment vit un homme qui a commis l'irréparable et ne s'est jamais fait rattraper par son passé ?


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Vous dites aimer les grands classiques du roman parce qu'ils sont loin de vous et que personne ne peut sérieusement les remettre en cause! Si vous aviez été le contemporain de Dickens, vous l'auriez descendu en flèche! Et si vous aviez vécu dans un siècle, vous auriez crié au génie en lisant Stephen King!
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Elle était belle et grave comme une tragédie grecque.
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Je vis aussi qu’il avait une alliance et devinai que les verres qu’il avait ingurgités toute la soirée avaient permis de relativiser le caractère sacré des liens du mariage.
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