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Critiques de Célia Flaux (146)
Porcelâme, tome 1 : La voie du Kirin

J’ai reçu ce roman dans le cadre d’une opération masse critique. Je remercie donc tout d’abord Babelio ainsi que les éditions Bayard.

Je ne suis pas une spécialiste, ni une adepte du Fantasy au départ. Je ne fais pas non plus partie du jeune public mais ce roman m’a plus.

Pour commencer, je me dois de parler de la couverture qui est vraiment sublime. Un soin tout particulier y a été apporté et c’est vraiment un bon point pour le roman. C’est la première chose qui fait qu’on achète ou non un bouquin dans une librairie.

Je ne vais pas revenir sur le résumé déjà donné par plusieurs lecteurs. Peut-être d’ailleurs que le quatrième de couverture aurait pu nous en dévoiler un peu plus sur l’histoire… L’écriture est belle et agréable et donne du rythme au roman. Les chapitres sont par contre un peu longs à mon goût.

La trame de l’histoire est originale. Les paysages sont parfaitement bien décrits et nous permettent de nous projeter entièrement dans la narration. Après un long moment à vide, j’ai fini par adhérer aux personnages. Il y a, en effet, beaucoup de personnages principaux et secondaires et j’ai parfois eu du mal à suivre. J’ai aussi trouvé que l’action tarde à venir. C’est plutôt lent au début et puis progressivement, l’histoire se lance et l’aventure démarre vraiment.

Je laisse donc un avis plutôt positif pour l’ensemble. C’est un roman agréable et facile à lire. Une bonne récréation.
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Porcelâme, tome 1 : La voie du Kirin

Les personnages sont plutôt nombreux, au départ, et l’on peut avoir peur de se perdre. Toutefois, les prénoms sont bien distincts, ainsi que les fonctions de chacun, et l’on finit donc assez rapidement par se repérer et s’attacher à eux. Les mythes choisis sont vraiment sympa, et j’ai beaucoup aimé leur utilisation et leur présentation ici. Tout se mélange bien, laissant une belle part à l’aventure, au mystère et à un certain conflit politique. Il y a de l’action, des tensions, du voyage et de belles unions qui se créent au cours du roman. Un véritable dépaysement opère au fil des pages.



L’intrigue est assez rapidement mise en place, elle est facile à suivre et on se laisse rapidement porter par l’écriture. La plume est fluide, parfaite pour des lecteurs plus jeunes ou pour ceux qui veulent se laisser guider sans avoir à trop réfléchir. Les descriptions sont géniales, on peut imaginer les lieux avec facilité et cela permet une totale immersion. De plus, ce premier tome propose une réelle conclusion à ce qui est amené au départ tout en gardant une porte de sortie pour les tomes suivants. C’est bien mené et l’on a envie de découvrir la suite, d’en savoir plus sur certains personnages et surtout sur les autres animaux sacrés.



Ce fut une très bonne lecture qui m’a permis à l’époque de m’échapper un peu du quotidien et de la routine. Le voyage est réel, surtout avec tout ce qu’il s’y passe. Le roman, même s’il est catégorisé dans le YA, reste très mature. Les personnages sont travaillés, approfondis, et l’on ne cherche pas à idéaliser ou à romancer certains points. On fait face à la dureté de l’espèce humaine, on nous montre ses défauts sans velours, et c’est aussi ce que j’ai apprécié dans cette lecture.



Je suis donc ressortie de là conquise. Ce n’est pas un coup de cœur, mais l’ambiance et l’histoire ont réellement su me captiver. Je ne peux donc que vous conseiller de le tester si vous êtes intrigués !
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Porcelâme, tome 1 : La voie du Kirin

AVIS

Une quête qui plaira à tous les passionné du japon traditionnel ; pélerinage sur une montagne sacrée, interventions de divinités, code d'honneur guidant les personnages, combats sanglants entre moines-guerriers et samourais, relations de maitre à disciple, secrets, politiques et pouvoir.



J'ai vraiment eu du mal à me mettre dans l'histoire. Peut être que c'est parce que je n'apprécie pas cette facette du Japon, les traditions, les codes d'honneurs... J'ai trouvé les personnages froid et je ne m'identifiais à aucun aspect des personnages. Difficile alors d'avoir envie de savoir ce qui allait leur arriver.

Mais finalement après la première moitié du livre, certains éléments m'ont donné envie de continuer (aka Izumi Nakajima).



RESUME

Cinq clans, cinq gouverneur, et cinq divinités.



Les porcelames sont les statuettes reflétant les états d'âmes de chacun, même après leur mort.



Gintaro a pour mission d'examiner celui de la défunte princesse... Pour cela il doit faire l'ascension de la montagne sacrée du Kirin. Il sera accompagnée de la guide Tomoe et du guerrier Kiyoshi.



De cette quête dépend le fragile équilibre entre les cinq clans.

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Porcelâme, tome 1 : La voie du Kirin

La lecture de Porcelâme - La Voie du Kirin m'a été permise grâce à l'opération masse critique. Je remercie Babelio, les éditions Bayard et Célia Flaux pour l'envoi de cette super découverte dont vous pourrez lire ma critique ci-après.

Il faut être adolescent ou se remettre dans la peau de l'adolescent qu'on a été pour lire Porcelâme - La Voie du Kirin. En effet, il s'agit d'un roman à classer dans la littérature jeunesse et il faut l'apprécier comme tel.

Célia Flaux nous entraîne dans un univers fictif fortement inspiré par l'époque des Samouraïs au Japon. L'Empire, monde dans lequel se déroule l'histoire, est divisé en cinq clans, chacun étant affilié à un dieu animal :

-le clan du Kirin (du chinois Qilin, sorte de cheval à écailles) pour les sages,

-le clan du Tigre pour les guerriers,

-le clan du Dragon pour les rusés et où se trouve le domaine impérial,

-le clan du Phénix pour les érudits,

-le clan de la Tortue pour les commerçants.

À sa naissance, chaque être humain possède une petite statuette en porcelâme, matière magique, qui reflètera l'état de son âme jusqu'à sa mort et au-delà.

Le roman nous propose de suivre l'histoire de trois jeunes gens dont les chemins se croiseront assez vite au cours du récit. Il y a Tomoe, jeune femme exerçant le métier de guide sur la montagneuse voie du Kirin où se pressent les pélerins au retour des beaux jours. Gintaro, du clan du Dragon, fils de l'expert impérial sur les porcelâmes. Kiyoshi, rōnin (samouraï qui n'a pas prêté allégeance à un seigneur) chargé d'escorter Gintaro lors de la mission confidentielle que lui a confié l'Empereur.

Maintenant, je vais vous dire pourquoi Porcelâme est un excellent roman. Quatre raisons selon moi :

1. Des personnages attachants qui incarnent avec leurs parcours respectifs les difficultés des jeunes adultes à trouver leur chemin et leur identité. Tous dans la période où l'on se rend compte que la vie n'est pas juste mais qu'elle complexe. Les personnages secondaires sont aussi intéressants comme Monsieur Fujita, Ryo Sasaki ou Wataru.

2. Une ouverture intéressante sur la culture et la civilisation japonaises même si le récit se déroule dans un monde fictif et non au Pays du Soleil Levant à l'âge d'or des samouraïs. On apprend le vocabulaire d'une culture désormais très populaire en France.

3. Une bonne transition entre l'enfance et l'âge adulte. Pour cela, la présence des dieux animaux est éclairante. Quand on est petit, les personnages des livres et dessins animés sont des animaux qui seraient des peluches vivantes. Dans Porcelâme, les animaux sont toujours présents mais ils sont désormais plus distants.

4. Une histoire qui stimule l'imagination et quand on est jeune, c'est important d'avoir ces stimulations qui nous permettent plus tard d'occuper nos périodes d'ennui malheureusement de plus en plus en rares à l'ère des écrans tous puissants.
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Le cirque interdit

J'ai été agréablement surprise par cette lecture.



Il faut dire que je suis plutôt branchée fantasy de manière générale, mais ce roman m’intriguait beaucoup donc j’ai sauté le pas. J’ai aimé énormément de chose : l’ambiance, les détails, les personnages (surtout Mathieu) et la manière dont leur psychologie était développée... À certains moments, je me croyais presque dans Black Mirror (le côté très malaisant en moins). Mais avec le Parti Zéro Risque, l’auteure soulève des questionnements à mon sens assez fondamentaux sur la transparence des assurances et plus globalement de notre société, sur les bénéfices au détriment des plus démunis, les dérives au nom de la sécurité et du « bien commun »... on pourrait presque se dire qu’un tel parti pourrait réellement arriver au pouvoir demain, et ça fait peur. Pour ne rien gâcher la plume de l’auteur est fluide, agréable à lire et assez poétique. On ne croule pas sous les paragraphes inutiles, l’essentiel est là pour nous plonger dans l’univers. Si je devais souligner un petit détail ce serait que ce roman manque un peu d’adrénaline pour moi. J’aurais aimé un petit peu plus de rebondissements, mais la lecture était tout de même agréable !
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Anergique

Anergique nous emmène d'Angleterre en Inde à la poursuite d'une violeuse d'énergie. J'ai beaucoup aimé le fond, mais un peu moins la forme de ce livre.



J'ai tout de suite aimé l'univers, le récit prenant place pendant la période du Raj Britannique au XIXe siècle. Nous découvrons la société anglaise classique avec ses rangs bien définis qui ne se mélangent pas mais à cela s'ajoute également la notion de lyne et de dena. Les denas sont des producteurs d'énergie magique et sont au service des lynes. Les lynes ont besoin d'eux pour survivre, ils boivent leur énergie et dépérissent s'ils n'ont pas accès à cette énergie. Les lynes peuvent également utiliser cette énergie pour faire de la magie (des projections, des boucliers...)



Dans Anergique, nous suivons la lyne Liliana et son amant dena Clément. Ils font partie de la garde royale et vont devoir partir pour l'Inde et retrouver un vieil ami de Clément, Amiya qui va les aider dans leur enquête. Une violeuse d'énergie sévit à nouveau, la même que celle qui a violé Amiya lorsqu'il était petit et ils vont tout faire pour enfin l'arrêter.



L'intrigue est intéressante car elle est très centrée sur les sentiments des personnages : Amiya espère enfin guérir de ce traumatisme qui le poursuit depuis qu'il est petit et Liliana cherche tout simplement à se venger. La relation entre les personnages est vraiment importante, le récit est doux, les émotions fortes et l'histoire d'amour qui se tisse petit à petit est vraiment bienveillante et belle.



Mais malheureusement, j'ai eu un peu de mal avec la forme. Le livre est écrit à la première personne et nous changeons très (trop) souvent de point de vue selon moi, alternant Clément, Liliana et Amiya. J'avais vraiment du mal à me replonger dans chaque personnage et je finissais par m'embrouiller. Le récit est également parfois redondant, nous revoyons souvent la scène à travers les sentiments de chaque personnage et ça finit par un peu lasser. Mais heureusement, les sentiments des personnages sont vraiment bien retranscris, ce livre est tout en émotions et les scènes d'actions sont particulièrement bien écrites !



Je me suis beaucoup attachée aux personnages et j'ai vraiment aimé retrouver la société anglaise du XIXe siècle et pouvoir découvrir l'Inde coloniale. J'aurais aimé que la forme du livre soit différente mais l'univers est vraiment top et l'intrigue très prenante ! Merci à actusf pour la découverte.
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Anergique

Anergique est un roman de Fantasy victorienne de Célia Flaux, qui met en scène une société influencée par la répartition de la magie, entre les dena qui produisent de l’énergie, et les lyne, qui l’absorbent et l’exploitent. La hiérarchisation et les stéréotypes assignés à ces deux catégories s’ajoutent à une structure sociale marquée par des rapports de domination assez violents que l’autrice montre à travers les discriminations subies par les personnages Indiens, comme Amiya, mais aussi par Lilliana Mayfair, malgré sa position de garde royale.

Lilliana est chargée de traquer Diane, une violeuse d’énergie, qui vide ses victimes de leur magie avant de les tuer. Les différentes confrontations entre les deux personnages, de l’Inde colonisée au Royaume-Uni, montrent toute la violence sociale subie par les dena et perpétrée par les lynes, qu’ils soient des tueurs monstrueux, ou des pères de famille réactionnaires et conservateurs.

Si vous vous intéressez à l’époque victorienne et à la Fantasy, et si la violence ne vous dérange pas, je vous recommande Anergique !

Chronique complète et détaillée.
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Anergique

Avec ce roman, j'ai voyagé en Inde pour pourchasser une tueuse insaisissable, bravé les conventions sociales victoriennes et surtout découvert un univers magique particulier où les personnages dépendent les uns des autres par un lien mystérieux. Tenté par l'aventure ? Suivez le guide !



Une enquête haletante



Célia Flaux nous emporte avec elle dans une enquête pleine de suspense et de mystère entre la moiteur d'une Inde luxuriante au temps des colonies et la capitale anglaise glaciale et polluée. Nous ferons la connaissance de colons anglais, grand propriétaires, installés en Inde, mais aussi de personnages locaux indiens comme la famille d'Amiya, et la police indienne dépassée par les évènements. Nous aurons affaire à des aristocrates anglais à Londres via la famille de Liliana, ainsi que le club très fermé des gardes royaux et leurs entraînements particuliers.



De nombreux rebondissements sont à prévoir avec une tueuse imprévisible, insaisissable qui amène une sensation d'impuissance et le sentiment d'un danger permanent. Même la présence des gardes royaux pour assister la police dans son enquête ne la dissuadera pas d'agir et les victimes se feront de plus en plus nombreuses au fil des pages.



Il faudra toute l'intelligence et la persévérance de Amiya et Lilianna pour en venir à bout, ce qui ne sera pas sans occasionner quelques surprises inattendues comme le fait que la tueuse est mystérieusement reliée à sa victime…



Une réflexion sur le statut de victime



Un viol d'énergie. C'est de là que part toute notre enquête autour du personnage d'Amiya, la victime, et de Lady Liliana Mayfair, la garde royale chargée de l'affaire. Mais qu'est-ce qu'un viol d'énergie ? Et en quoi est-il si grave ?



Le mot viol vous aura mis la puce à l'oreille, indiquant l'absence de consentement de la victime. Il s'agit dans cet univers particulier, d'aspirer toute l'énergie d'une personne jusqu'à la faire mourir. Heureusement pour le dena Amiya, son agresseure a été surprise et n'a pas eu le temps de le tuer, mais elle l'a laissé pour mort et surtout marqué à vie, déséquilibré dans son flux et méfiant vis à vis des lynes. Et cela ne l'aidera pas à se construire sainement de ses 10 ans à l'âge adulte. Il va devenir Anergique, avec un trop plein d'énergie qu'il préfère destiner aux plantes qu'aux humains, mais lui causant de foudroyantes migraines.



On aurait pu penser que ce personnage allait rester dans son statut de victime jusqu'à la fin de sa vie, décalé par rapport à la société, et surtout peu désireux de fournir en énergie des Lynes sans avoir peur d'en mourir, au grand désespoir de sa mère guérisseuse. Mais l'auteure n'a pas souhaité en rester là.



Amiya va évoluer, combattre ses démons de manière pacifiste, reprendre confiance en lui. Il faudra que la Lyne meurtrière refasse surface et qu'il rencontre la lyne Liliana pour peu à peur sortir de sa coquille, guérir et rééquilibrer son énergie et son état mental. Ici pas de grands éclats de bravoure, seulement un homme qui sort de son état dépressif après un acte traumatisant.



En ce sens, il offre une leçon de courage à toutes les victimes de traumatismes et un beau message d'espoir, ainsi qu'aux familles de personnes ayant été violentées.



Un univers envoûtant



J'avoue avoir eu quelques réticences au début à rentrer dans l'histoire à cause de son aspect magique. J'avais l'impression de lire un roman de vampires énergétiques ! Mais il s'est avéré que l'univers créé par Célia Flaux était plus complexe que cela.



Elle nous propose un monde oscillant entre roman policier victorien et magie. En ce sens, elle se rapproche de la gaslamp fantasy et non pas du steampunk comme j'ai pu le penser au premier abord. Ici, pas de d'inventions mécaniques anachroniques, mais plutôt un monde où deux espèces agissent en complémentarité pour réguler la magie omniprésente.



Tout d'abord, les Lynes qui naissent avec moins d'énergie et doivent par la suite se nourrir des Denas pour vivre. Ils sont plutôt représentés comme des personnes au caractère fort et à la magie destructrice. Ils régentent l'univers à des postes clés et sont censés protéger les Denas.



Les Denas à l'inverse sont remplis d'énergie magique, ce qui peut leur occasionner des migraines s'ils n'évacuent pas ce trop plein en le proposant aux Lynes. Ils sont représentés comme faibles, en retrait, et occupent des positions inférieures comme si être un « garde-manger » énergétique était compliqué à vivre.



Les points de circulation d'énergie sont régis par les chakras, ce qui donne un petit côté mystique à l'histoire et l'ancre un peu plus dans la tradition indienne. Pour donner de l'énergie, un Dena dévoilera un de ces points sur son corps, en fonction de son degré d'intimité avec la personne. Il y a des points dédiés à la famille, aux amants, etc… Les Lynes aspirent avec les doigts ou la bouche, avec le consentement du Dena.



L'auteure a introduit quelques subtilités dans ce mode de vie comme rendre sacrilège le don d'énergie aux plantes par un Dena car il apparaît comme égoïste vis à vis des Lynes, ou encore faire en sorte que les chats soient des passeurs d'énergie entre lyne et Dena. La mère d'Amiya qui est une guérisseuse, nous apprendra ce genre de détails associés à cet univers fort créatif.



Une réflexion sur les classes sociales



Si les relations entre les Lynes et les Denas semblent figées et fortement hiérarchisées, cela n'a pas d'incidence sur leur classe sociale. N'importe qui peut être Dena ou Lyne. Et les Dena ne sont pas toujours des femmes, l'auteure a su sortir de cet écueil d'objet féminin à protéger.



Cependant, on sent qu’il est complexe pour Liliana et Amiya de s’intégrer avec leurs problèmes d’énergie, mais aussi pour des Dena d’accepter un autre rôle que celui d’être soumis envers des Lynes. Il sera question de la possibilité d’inverser les rôles, et de ce que cela implique. J’avoue que cela m’a fait un peu penser aux relations Sado-Masochistes sur un certain plan…



Par ailleurs, derrière le côté magique, une autre hiérarchie est présente : celle des classes sociales de la société victorienne.



Le ton est donné dès le départ avec le personnage du père de Liliana. Lord Mayfair ne supporte pas la mésalliance de sa fille avec Clément qu’elle souhaite épouser car ce Dena n’est pas membre de l’aristocratie. Par la suite, il appuie même l’idée que cette mésalliance de classe souillerait l’énergie de sa lignée, ce qui revient à une forme de racisme.



Le poids de l’héritage du nom familial et des conventions sociales pèse à Liliana qui souhaite s’en affranchir, comme de son père autoritaire et colérique. Le fait de devenir Garde Royale lui apporte des privilèges qui lui permettent de sortir de son statut de Lady et de femme. Cependant, cela ne sera pas toujours suffisant.



On sent que la famille Mayfair, malgré les apparences, cache plus d’un secret et qu’elle n’est pas heureuse à l’inverse de celle d’Amiya : Entre un père intransigeant, une mère effacée et un frère homosexuel caché, Liliana a fort à faire pour préserver sa vie personnelle tout en essayant d’aider ceux qu’elle aime.



Le fait qu’elle soit devenue anergique en se privant d’énergie auprès de sa mère Dena afin de la préserver de son père a créé une blessure irréversible dans ses relations familiales.



A côté de la famille de Liliana, Célia Flaux pointe également du doigt le racisme des anglais envers les indiens à travers le personnage d’Amiya, qui va évoluer dans la société londonienne tant bien que mal, toujours avec le sourire, subissant des humiliations qu’il n’avait pas prévues.



En conclusion : Célia Flaux signe ici un roman d’enquête haletant qui nous fera voyager dans des lieux exotiques, baignés de mysticisme où chacun essaie de trouver sa place malgré les conventions. Un joli roman sur la liberté, le courage d’affronter ses peurs, et surtout de guérir de ses blessures intérieures.



Je remercie les éditions ActuSF pour l’envoi de ce service presse qui m’a bien fait plaisir. Même si au final il ne s’agit pas d’un roman steampunk, j’ai passé un bon moment de lecture. 🙂
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Anergique

J’ai donc passé un très bon moment avec Anergique, un one-shot (bon point à signaler !). L’autrice nous offre une enquête rondement menée, dans un cadre original, qui revisite en outre agréablement le mythe du vampire, comme les codes de la société victorienne.
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Anergique

Bien entendu les mots « steampunk », « magie » et « aventure victorienne » avaient suffi à me convaincre mais c’est bien au delà de cela que Célia Flaux m’a entraînée, bien au delà d’une aventure et bien au delà de la magie. Non, l’autrice m’a entraînée dans une société pas si éloignée de la nôtre où les cases déjà bien définies sont difficiles à franchir et où, même en faisant partie de l’élite, les jugements, l’hypocrisie et le mépris sont bel et bien au rendez-vous. Le roman s’ouvre sur une scène. Une scène de viol où un dena se fait aspirer son énergie par une lyne. Quoi qu’est ce ? Laissez-moi vous expliquer. Les Lynes et les Dénas sont les deux pendants d’une même facette : les uns ont besoin d’énergie pour produire leur sort, leur magie et les puisent ainsi dans les denas, des êtres dont l’énergie est délicieuse mais qui sont « incapables » de s’en servir voire même de s’en « soulager ». Les Lynes vivent donc dans une crainte teintée de méchanceté à l’idée de ne plus pouvoir se nourrir et donc de dépérir faute de denas à disposition et les denas vivent dans une crainte teintée de désespoir à l’idée de se faire aspirer toute crue leur énergie par un lyne trop vorace. Une nouvelle donnée dans l’équation de nos systèmes d’inégalités sociales puisque ce sont bien ceux qui peuvent « prendre » qui sont élevés au rang de héros, d’élite, et ceux qui peuvent seulement donner qui restent en bas de l’échelle. Un comble puisque ce sont finalement les producteurs qui restent en bas de l’échelle et ceux qui utilisent les productions qui « s’enrichissent ». Ça ne vous rappelle rien ? Et c’est bien cela que j’ai adoré, tout ce parallèle glaçant, réaliste et ô combien touchant aussi parfois, qui se produit entre Anergique et notre propre société.



Parce qu’en choisissant la société victorienne, Anergique s’est également ancré dans une époque : le XIXe siècle. Et on peut dire que cette époque ne fut pas tendre avec les marginaux, les outsiders, les anticonformistes, bref, toutes les personnes qui sortaient du rang. Sans parler des discriminations sociales, raciales, sexuelles qui faisaient fureur et continuent à prospérer allégrement par chez nous. Et bien sachez que Célia Flaux s’est employée à nous montrer des marginaux et des anticonformistes. Anticonformiste d’abord Lady Liliana Mayfair, lyne, héritière richissime mais aussi garde royale (au grand damn de son père qui y voit un caprice), fortement éprise de son dena, Clément qu’elle souhaiterait par ailleurs épouser malgré son statut social peu élevé (là aussi, encore un caprice d’après Mr. Mayfair). Bref, ses relations avec ses parents sont plutôt désastreuses, entre sa mère dena, complètement écrasée et son père, Lyne, se croyant intouchable. Mais celle qu’elle entretient avec Clément. Aah… C’est beau, tendre, émouvant, et il s’en dégage aussi une sensualité vibrante à laquelle la plume de Célia Flaux rend tout à fait justice.



De l’autre côté, marginal à son tour, nous avons Amiya, « celui qui a survécu », le seul ayant réchappé des mains d’une « violeuse », une Lyne qui s’en prend à différents denas et les vide entièrement de leur énergie jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Bien sûr cela vous fera sans aucun doute penser aux vampires avec le côté hémoglobine en moins. Bref, Amiya, depuis, vit dans la peur constante des denas et plus particulièrement du don. D’ailleurs jusqu’à il y a peu, jusqu’à ce que les meurtres reprennent, il ne ressentait même plus l’énergie qui parcourait son corps, et non plus son besoin impérieux de vider cette énergie ailleurs. C’est sur son insistance, que Lady Mayfair et Clément font le voyage depuis l’Angleterre jusqu’en Inde afin de débusquer la fameuse violeuse. Tout ne se passera pas comme prévu. Pas du tout même. Vous serez surpris, vous aurez le cœur serré, je vous préviens d’avance, vous crierez même, peut être, au scandale. C’est énergique, dépaysant, triste, mais aussi beau, alors que les oustiders s’apprivoisent les uns les autres. Et puis, bon, ça ne fait pas tout, mais il y a un chat. Et il jouera un rôle crucial. (je sais je suis cruelle je n’en dirai pas plus).



Bien sûr il y a un point que je souhaite aborder dans ma chronique et non des moindre : la notion de viol. Au début cela m’a dérangée que l’on parle de cela pour quelque chose de complètement fictif et imaginaire. Je me suis demandée pourquoi un autre mot n’avait pas été employé, et puis finalement… c’était parfait. Parce que ça entraîne une réflexion d’une part : qu’est ce que le viol au fond, si ce n’est pas d’une part un ressenti, celui de la victime, et d’autre part un acte abjecte qui vise à détruire, arracher, une partie de l’autre que ce soit une part de l’esprit, une part du corps, une part de l’intimité. Ainsi Amiya se sent à de nombreuses reprises impuissant, terrifié, faible mais aussi incompris par ses pairs pour qui l’acte de donner leur procure tant de bien.

« Si j’évoque mes craintes en public, certains se moqueront et d’autres partageront mon impuissance. Nul ne dispose de la force nécessaire pour arrêter cette femme. Pourtant je noircis les feuilles d’une lettre comme un naufragé jette une bouteille à la mer. »

Je crois que cette phrase, résume a elle seule tout ce qu’une personne victime de violence sexuelle, de viol, d’agression, peut ressentir. Et le pas de côté de cette femme, au lieu de bien souvent cet homme offre aussi un regard neuf, une traverse qui permet aussi d’appréhender autrement ce sujet, souvent trop « personnel » pour moi.



Autre (et dernier) point qui m’a agréablement surprise : la plume de Célia Flaux. N’ayant pas lu Le Cirque Interdit chez Scrineo, ni aucun autre roman de celle-ci je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Toutefois, faisant aveuglément confiance aux éditions dont je chronique les récits, je savais déjà qu’elle aurait quelque chose. Ce quelque chose a d’abord résidé dans son choix de temps narratif : le présent. Chose indubitablement rare dans les récits de l’imaginaire qui utilisent le passé pour mieux pouvoir exprimer le temps et toutes les choses qui se passent dans l’univers imaginé. Toutefois il colle parfaitement à ce récit d’enquête, à travers les points de vue de Liliana, Amiya et Clément qui se croisent au fil des rebondissements. D’ailleurs le rythme est plutôt rapide, sans aller trop vite sur les révélations, ce qui rend la lecture du roman très addictive. 286 pages, commencé à 22h30, terminé à 1h, sans pouvoir en décrocher les yeux. Si j’ai trouvé parfois que le texte aurait peut être mérité un peu plus de poésie, d’une certaine profondeur ou de maturité, j’en ai pour autant apprécié voire adoré chaque page ❤



En résumé



Anergique est une très belle lecture, vibrante de couleurs, d’énergie et d’émotions. C’est touchant, sombre, inquiétant mais d’une délicieuse sensualité avec des personnages forts et franchement attachants. On y parle magie, steampunk, de dérivés vampiriques et de tout un tas d’autres choses comme les cases sociales et leurs affranchis, la notion de caste et de marginalité, voire même de productivité, sisi. En bref, Célia Flaux aborde les travers de nos sociétés à l’aune de l’ère victorienne et c’est tout un programme d’ambiance, de réflexions et de ressentis qui nous y attendent.
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Anergique

Anergique est un roman difficile à décrire, entre l’uchronie et la fantasy.



Il repose tout d’abord sur une nouvelle différenciation de classe : les lynes et les denas.



Les lynes sont capables de produire de la magie, à condition de s’abreuver de l’énergie des denas. Ils fonctionnent un peu selon le principe des vampires et de leurs familiers, et d’ailleurs, la façon de boire l’énergie des lynes ressemble à celle des vampires, dans l’idée.



Les lynes contrôlent la société. Ce sont eux qui peuvent accéder aux postes de pouvoir, tandis que les denas ne peuvent hériter de rien.



Dans ce contexte, nous rencontrons Lady Liliana Mayfair, lyne, et son compagnon Clement, dena. Ils sont appelés à l’aide par le meilleur ami de Clement qui vit en Inde, pour traquer une violeuse d’énergie qui tue ses victimes après les avoir vidés de leur énergie. La mission devrait être simple pour ces deux gardes royaux, mais rien ne va se passer comme prévu…



J’ai apprécié l’univers, à la fois original et dépaysant, puisqu’une bonne partie du récit se déroule en Inde. J’ai aussi aimé la façon dont est présentée cette société, qui valorise, dans l’ordre, les lynes, les hommes, les riches et les blancs. La manière d’utiliser l’énergie est également fascinante, et j’aurais voulu en savoir plus.



Pourtant, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire. Il m’a peut-être manqué des descriptions ou des émotions (alors que l’intrigue elle-même devrait en véhiculer beaucoup de par son déroulement). Je ne me suis pas attachée aux personnages, peut-être parce qu’on en sait très peu sur eux. J’ai trouvé que le récit allait à la fois très vite et pas assez : il y a des moments où je me suis ennuyée et d’autres où j’aurais aimé que les choses ralentissent. Et puis, il y a une romance que je n’ai pas comprise, parce qu’elle est pour moi hors de propos.



En résumé, j’ai aimé l’univers et j’aurais même apprécié qu’il soit plus développé, tout comme les personnages. C’est un roman qui plaira à ceux qui aiment voyager dans le temps et à l’étranger et à ceux qui apprécient de nouvelles formes de magie.
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Anergique

véritable coup de cœur. L’autrice nous dépeint au mieux les sentiments des personnages à travers une intrigue et un style de narration immersif. Mais au-delà des rebondissements qui mettent nos nerfs à vif et notre cœur à rude épreuve, Célia Flaux nous pousse à la réflexion. A travers le système de magie créé, on ne peut que s’interroger sur les disparités et inégalités de cette société. Les Denas sont au service des Lynes au détriment de leurs souhaits, esclaves de ceux qui ont le pouvoir au détriment de leurs santés et leurs bien-être. Leur destin est défini en fonction de la magie, on range tout le monde dans des cases et ceux qui veulent en sortir sont marginalisés. Un très bon reflet de notre société actuelle.



Une autrice que je vais suivre de près. D’ailleurs son autre roman “Le cirque interdit” est déjà dans ma PAL.
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Le cirque interdit

Nous revoici parties pour une nouvelle année avec Scrineo, on est très contente de continuer l’aventure du club de lecteurs (en plus cette année, il y a Chaaaa). Et on commence par le premier titre que l’on a reçu : le Cirque interdit. Et bin, c’était assez sympa.



Il s’agit d’une dystopie qui se passe dans un futur plutôt proche. En France, ce sont désormais les assurances qui contrôlent (officieusement) le pays. J’ai trouvé que c’était une chouette idée, originale, plausible et fort tordue aussi (ça fait peur) !



Notre héroïne Maria, s’infiltre dans le dernier cirque français (haut lieu de la décadence, du risque et d’autres choses tout à fait immorales (non)) pour son patron l’Assurance et aussi parce qu’elle est liée au cirque par un grand mystère qu’elle va tenter de résoudre.



Et donc, c’était fort bien écrit et fort bien pensé. Même l’histoire d’amour ne m’a pas (trop) fait grincer des dents. Enfin, on est d’accord que les sentiments sortent, un beau jour, un peu de nulle part. Bon, c’était un chouette moment de lecture.



Et pourquoi alors, n’en ressors-je pas complètement conquise ? Comme je suis pleine de contradictions, je vais commencer par vous expliquer tout ça par une qualité.



On parle de cirque (oui, c’est écrit sur la couv, merci). Mais vraiment. Il y a des clowns, acrobates, trapézistes, des chapiteaux, des numéros, de l’art, tout ça, tout ça. Et donc, c’est très cool parce que c’est réel et bien décrit (enfin, je suppose, j’y connais rien). Mais, bizarrement, le cirque, dans ce contexte là, ça me fait un peu peur et ça me met mal à l’aise. En vrai, j’adooore cette ambiance quand elle est assumée glauquissiment et qu’il y a un côté fantastique (comme dans Caraval (lol même si ça reste le pire livre de l’histoire des livres) ou Daughter of the burning city (qui est bien trop bien, allez le lire)). Pour le coup, là, c’est très terre-à-terre (uhu) et ça m’a moins touchée.



Autre point qui m’a pas dérangée en soi, mais pas passionnée non plus, c’est qu’il ne se passe pas grand-chose et que les révélations sont pas ouf ouf quoi. Il y a pas de quoi se retourner dans sa tombe, tomber de son trapèze en vol, louper la roue et envoyer le couteau dans le bide de l’assistante, enfin vous voyez quoi. C’est un peu dommage parce que ça fait passer la lecture du côté “oubliable” si je puis dire.



Et pourtant, les personnages sont sympathiques, l’histoire est prenante et pas forcément cousue de fil rouge et il y avait vraiment moyen d’aller encore plus loin je pense. Donc, je reste un peu sur ma faim.



En définitive, c’est un livre que je conseille tout à fait, surtout si vous faites du cirque ou adorez ce sport/art. Et même si vous aimez pas, il est quand même cool à lire. Il est très cool mais pas absolument tout à fait génial. Voilà (#MeilleurePhraseDeConclusion).
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Le cirque interdit

La quatrième de couverture de ce roman m'a tout de suite interpellée, il faut dire qu'une sorte de dystopie dans une France à peine future avec pour cadre l'un des derniers cirques de France... Cela laisse songeur ! Un mélange de peur du futur, de madeleine de Proust de l'enfance... Le tout publié par une maison d'édition faisant rarement d'erreurs à mes yeux...



Si l'idée est alléchante, le roman n'a pas forcément été à la hauteur de mes espérances. Il n'y a rien à redire sur le cadre du cirque, on y entre comme si l'on venait de payer son ticket d'entrée. On assiste au spectacle avec la sensation qu'il passe un peu trop vite.

Les personnages sont attachants, parfois un peu trop caricaturaux et, mais c'est toujours mon problème, l'histoire d'amour qui se dessine est vraiment trop grosse pour paraître crédible, sans forcément apporter un "plus" au récit.



J'attendais beaucoup du côté dystopie du roman et j'ai été très déçu. Finalement, je me suis vite rendu compte que c'était abordé de façon très substantielle. Sûrement parce que le roman s'adresse à un public young adulte mais j'avais la sensation qu'il y avait tellement mieux à faire. C'est dommage.



Cela reste une lecture plaisante et je ne manquerais pas de suivre les prochaines parutions de l'auteure tant son écriture est agréable.
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Le cirque interdit

Quand j’ai reçu le programme Scrineo pour le début d’année, ce roman m’a interpellée par l’univers dans lequel il se déroulait. Je n’ai pas souvent lu de romans se passant dans le milieu du cirque, et j’étais curieuse de voir comment une dystopie serait traitée dans ce monde un peu hors de notre société, une sorte de société parallèle, mystérieuse… Le cirque c’est pour moi déjà un motif de voyage et de rêveries, même si en grandissant je n’apprécie plus tous les cirques.

J’étais donc impatiente et curieuse de commencer ma lecture, d’autant plus que, jolie attention de l’autrice et de l’éditeur, le livre était accompagné d’une dédicace et d’une entrée pour le cirque Vazatta. Le problème c’est que je n’ai à aucun moment accroché avec le personnage de Maria. Je n’ai jamais réussi à comprendre ses motivations, ni ses réactions… Que ce soit concernant sa mission au sein du cirque ou ses relations avec les autres, notamment avec Mathieu.

On est dans ce roman sur une construction de dystopie très classique… Un régime plus ou moins totalitaire s’est installé il y a quinze ans. Ce qui signifie que la plupart des protagonistes ont connu autre chose, même si Maria et Mathieu étaient vraiment jeunes. Pour autant, tout le monde ou presque semble accepter le système mis en place. Si vous portez un bracelet et transmettez vos données de santé à l’Assurance, et que celles-ci sont bonnes, vous payez moins cher de mutuelle. Si vos constantes se dégradent, vos cotisations augmentent et on vous incite à acheter auprès de ladite Assurance des activités ou soins pour améliorer les choses et faire à nouveau baisser le coût d’adhésion.

Dans le même temps, on vous explique que les activités dangereuses sont hors la loi, et donc non assurées par l’Assurance, que les normes de sécurité sont très strictes et que si vous n’êtes pas assuré, vous êtes passible de prison. Pourtant, un cirque survit en France, le cirque Vazatta qui a créé sa propre société d’assurances pour être en règle avec la loi française. Parce que je ne vous ai pas précisé ce point : seule la France est concernée par l’avènement au pouvoir du parti Zéro Risque. Et elle ne semble pas complètement isolée du reste du monde comme souvent les lieux où se déroulent les dystopies.

Je ne peux pas trop vous en dire sur le fond de l’intrigue… mais sachez qu’il y a une histoire de vengeance, des luttes de pouvoir et une romance. Une dystopie assez classique, même si la révolution semble ici loin des préoccupations quotidiennes de la population. Encore qu’on ait assez peu de renseignements sur cette population. Ils semblent très passifs, voire désintéressés de leur sort. J’aurais aimé en savoir plus sur le quotidien imposé aux français, et leurs réactions aux changements des quinze dernières années. Hors on n’a que la version de Maria, biaisée par son allégeance au pouvoir.

Ensuite, et cet aspect m’est personnel, je ne comprends pas comment de jeunes adultes (ici, ou moins jeunes parfois), trouvent le temps de s’embourber dans des histoires d’amour mielleuses, alors qu’à coté ils luttent pour leurs libertés et/ou la vérité. Je dois manquer de romantisme, mais j’ai du mal à imaginer prendre le temps de minauder et tergiverser sur une relation naissante alors que je suis sur la piste des responsables de la mort de mes parents… Après, je ne juge pas les actions des autres, c’est un avis personnel qui fait que je n’ai pas réussi à croire à cette romance, et que je l’ai même par moment trouvée agaçante. J’espérais voir la dystopie au cœur du roman, et c’est pour moi la romance qui prend le dessus.

J’ai par contre beaucoup aimé suivre le quotidien de la vie au sein du cirque Vazatta, l’hommage au grand clown qu’était Achille Zavatta, et à son héritage. J’ai aimé la relation entre Mathieu et son grand-père, fusionnelle et compliquée car ils n’ont pas forcément la même vision de l’avenir. J’ai aimé ce passage de témoin d’une génération à l’autre, qui fait la pérennité du monde circassien. J’ai globalement aimé suivre la vie quotidienne du cirque Vazatta sur les routes de France, les répétitions, spectacles, montages et démontages…

J’ai aussi trouvée intéressante la narration et la mise en page du roman. On alterne les points de vues de Maria et Mathieu, les chapitres étant entrecoupés d’extraits de textes de lois, de journaux, de courriers anciens… qui nous en apprennent plus sur le contexte.

Au bout du compte, cette lecture est une déception pour moi. Dans un contexte pourtant très intéressant, j’aurais aimé aller beaucoup plus loin dans la découverte de l’univers hors cirque, et du contexte global de l’arrivée au pouvoir du parti Zéro Risques. Je suis fatiguée de trouver des romances qui tombent comme un cheveu sur la soupe, comme si c’était obligatoire d’inclure une romance dans un roman adolescent / jeune adulte, alors qu’il y avait tellement plus sur quoi se concentrer… En fait, je suis déçue car j’étais très attirée par l’idée de départ, par l’univers du cirque que je trouvais original, cette dystopie sur le concept de l’élimination des risques, et au bout du compte, je suis restée sur ma faim. Il y a peut-être trop de choses à traiter pour rentrer confortablement dans un livre de 250 pages. J’en attendais tellement plus…
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Le cirque interdit

Le cirque interdit de Célia Flaux me tentait beaucoup mais lorsque je l’ai commencé, j’ai eu un peu peur que mon enthousiasme retombe… J’apprécie l’idée rêveuse du cirque mais je ne suis pas spécialement fan des clowns et Mathieu le protagoniste masculin veut en faire son numéro principal, ça m’a un peu refroidie. Pour rien au final, si vous pensez comme moi au début, rassurez-vous car j’ai beaucoup aimé !



Dans ce tome unique, la narration est partagée entre Maria et Mathieu. Ils ont des personnalités diamétralement opposées, Maria est plutôt isolée, coincée et reste loin des projecteurs, tandis que Mathieu est plutôt solaire, ouvert et ne demande qu’à briller sur scène. Mais ça finit quand même par bien marcher entre eux, une romance toute mignonne que j’ai adoré voir se construire.



Du point de vue de l’histoire, Maria entre comme secrétaire au cirque Vazatta pour chercher les réponses à son passé, chercher les coupables et plus on avance dans l’histoire, plus on se rend compte que Maria est dans une situation dangereuse, entre mensonges et manipulation, où il est très difficile pour elle d’en sortir. Au cirque, elle va rencontrer une vraie famille, celle de Mathieu et de son papy Vaz. J’ai aimé tous ces nouveaux personnages, vivre leur quotidien au cirque, comprendre leurs motivations et leurs rêves.



On parle d’histoire dystopique avec le Parti Zéro Risque, le principe des assurances qui est assez original, et j’ai aimé le fait que ce ne soit pas trop poussé, ça reste léger, juste ce qu’il faut pour comprendre le contexte et c’était bien.



Bref, Le cirque interdit de Célia Flaux est une lecture qui m’a fait passer un très bon moment. J’avais quelques à priori au début mais ils ont vite été chassés et je me suis laissée emportée au rythme du cirque et de ses habitants. J’ai aimé découvrir la vérité sur le passé de Maria dans un univers aux légers accents dystopiques. Une chouette lecture !
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Contes de fées pour héroïnes d'aujourd'hui

Jolies petites histoires remaniées de nos chers contes de fée ! C'est tout simple et se laisse lire très facilement, sans prise de tête ! Une mignonne petite lecture ! Ne restera toutefois pas longtemps dans ma mémoire...
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Iceltane

Iceltane est une planète colonisée par les Watashitachi, appelés Wats, et gérée d'une main de fer. Cet empire a d'ailleurs la main sur nombre de planètes. C'est dans ce contexte que Carys a grandi avant de s’exiler sur Orazhon avec sa meilleure amie et d'intégrer le service de diplomatie. Son but est de libérer sa planète natale du joug de l'empire.



Je ne suis pas très habituée à lire de la science-fiction. Disons que je me montre assez frileuse quant à ce genre. Je redoute la difficulté à rentrer dans les univers des auteurs. Je n'ai pas eu ce problème en lisant Iceltane. On pénètre tout de suite dans l'univers de Célia Flaux. Il n'y a pas de longues descriptions pour expliciter le contexte. On arrive immédiatement dans l'action et on en apprend plus ainsi que s'il y avait eu un quelconque prologue. L'auteur ne nous noie pas sous les détails. Elle ne nous donne que ce qu'il faut pour planter son décor, et la plupart des éléments utiles sont donnés au fil de l'histoire. Le reste est laissé à notre imagination, chose que j'ai particulièrement apprécié. L'univers est assez complexe mais on n'a pas de difficulté à y entrer et à le comprendre.



Pour ce qui est de l'histoire, elle est franchement bien menée. Iceltane raconte comment la délégation diplomatique d'Orazhon, dans laquelle travaille Carys, lutte pour protéger des planètes de la domination Wats ou les y soustraire. Il y a des jeux politiques relativement simples mais tout de même très prenants et crédibles. On s'intéresse absolument au sort des populations soumises. J'ai dévoré le roman. Il se passe toujours quelque chose, mais c'est dans le bon sens. Il y a de l'action, très fréquemment, mais il y a aussi des passages calmes qui, bien que sans action pure, ne sont pas sans intérêt. Le roman suit toujours le même rythme : un chapitre "présent", puis un chapitre flash-back. Et ainsi de suite jusqu'à la fin. Je ne suis pas fan des flash-backs, surtout quand ils sont aussi récurrents, mais l'auteur est parvenue à les utiliser à bon escient. Ainsi, ils nous permettent de comprendre les rouages ayant conduit à la situation actuelle, peu à peu. Le passé apporte des éclairages sur l'histoire et tresse lentement mais sûrement les liens puissants qui unissent Toweda et Carys. C'est à travers eux que se déroule l'histoire. Leurs destins sont étroitement liés.



Les personnages de ce roman sont particulièrement intéressants. On sent qu'ils sont travaillés. L'auteur les fait vivre en leur donnant à tous une véritable personnalité et une histoire propre. C'est vraiment agréable. Une fois ma lecture terminée, je n'ai eu aucun mal à imaginer la vie de chacun des personnages. C'est sûrement aussi grâce à la plume juste et pertinente de Célia Flaux, notamment en ce qui concerne la relation entre Toweda, le wat, et Carys.



Verdict : ♥♥♥♥♥ Iceltane est un très bon roman de science-fiction destiné selon moi aux adolescents et aux jeunes adultes, ce qui n'empêche pas les adultes de l'apprécier. L'histoire est plaisante, addictive, et les liens entre les personnages sont bien élaborés et exploités. Bref, c'est une excellente lecture !
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Iceltane

Tout d’abord, j’aimerai m’arrêter sur cette magnifique couverture, elle est assez waouh tout de même. Notre édition du livre comporte quelques petits détails insolites (et certainement non voulus) qui m’ont fait sourire : par exemple, sur la tranche, le calque de la tête de Toweda et celui de la couleur de ses yeux ne sont pas superposés correctement, ce qui fait que ça donne l’impression que Toweda a du blush bleu. C’est le précurseur d’une nouvelle tendance, moi je vous le dis.



Quand j’ai commencé ma lecture, je m’attendais à un livre assez young adult, et j’ai été agréablement surprise de voir que l’histoire était finalement bien plus mature. C’est un vrai livre de science-fiction, même si l’histoire d’amour est bien présente, elle ne prend pas complètement le pas sur tout le reste. J’aime beaucoup le contexte et l’intrigue. C’est assez original d’axer l’histoire autour des diplomates pour une fois. C’est un point auquel j’ai particulièrement accroché. En plus, les gentils, les méchants, on se s’arrête pas à ça. Chacun des camps a ses propres motivations, nuances, croyances, forces, faiblesses, … D’ailleurs j’ai trouvé intéressant de s’inspirer du Japon et de sa culture pour le peuple Watashitachi, mais d’un autre côté j’aurai peut-être préféré que ce soit un peu plus subtil (mais ça c’est subjectif ^.^ (comme le reste d’ailleurs)).



L’utilisation de la narration à la première personne m’a un peu troublée, en fait l’héroïne ne m’a pas vraiment touchée et je suis restée sur le carreau à ce niveau là. Elle ne m’a pas fait vibrer. Dommage, car j’ai bien aimé les autres personnages, j’aurai apprécié qu’ils soient plus développés (Yutaki, Nina, l’ambassadrice, et les autres membres de l’équipe).



La narration alterne entre présent et passé mais si pour certains livres ça peut être rébarbatif, là, ça reste très fluide et pas contraignant du tout (il faut dire que les moments du « passé » sont souvent très courts). Les flashback viennent compléter l’histoire au fur et à mesure et lever certains mystères.



La relation entre les deux protagonistes est assez intéressante même s’il faut bien avouer qu’elle ne m’a pas passionné. J’ai été plus intéressée par les enjeux diplomatiques et par les missions de l’équipe de Carys. Le roman commence fort et se termine de la même façon, mais au milieu (plus exactement au 3/4, c’est précis messieurs dames !) j’ai trouvé que ça pêchait un peu au niveau du rythme. Y’a un fort moment d’accalmie, m’voyez. Après, ça repart bien, et à la fin tout s’accélère ! J’ai été embarqué dans les dernières pages je dois dire.



Et c’est un « one-shot » ! C’est agréable de lire un livre avec une histoire qui se fini de temps en temps.



En bref, un roman très sympa à découvrir. Un voyage à travers les étoiles pour la paix intergalactique !
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Porcelâme, tome 3 : Le labyrinthe de la tortue

Je viens de le terminer et je sais que je le relirai. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas sûre d'avoir vu tous les indices et que l'idée de le relire pour tenter de fouiller chaque phrase me met en joie !



Retrouver cet univers riche et la plume si belle de Célia Flaux m'a enchantée. Ce 3ème tome clôt en apothéose une trilogie qui dévoile peu à peu un univers passionnant, une intrigue fouillée, des complots entremêlé et des personnages dans la tourmente qui tendent vers un peu de bonheur.



L'ambiance de ce troisième tome est particulièrement intéressante et j'ai adoré Shizuka et Daïjiro, nos deux héros aux cœurs blessés.



Bref, à lire absolument.
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