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Critiques de Céline Rosenheim (31)
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Hiver Noir

Je crois que je n’avais pas encore lu Céline Rosenheim, pourtant déjà présente dans ma bibliothèque aux éditions du Chat Noir… ce court roman publié en 2014 est, à mon avis, une bonne incursion pour découvrir son univers et sa plume.

Avec Hiver noir, elle nous propose donc un voyage dans des terres nordiques enneigées et mystérieuses. Où ça exactement ?… en Islande !



Ni fantasy ni science-fiction ici mais du fantastique quasiment dans sa définition originelle : l’incursion d’éléments surnaturels dans notre monde réel… à moins qu’il s’agisse de troubles psychiques de l’héroïne ? Le doute s’installe, s’intensifie et persiste !



En effet, l’héroïne Mélisande, est une étudiante qui perd pied. Elle tente de soigner ses troubles psychologiques en avalant de plus en plus de médicaments, ce qui semble perturber ses perceptions… Et ça ne va pas s’arranger au fil des pages !

Une de ses amies, Liv, étudiante norvégienne en Erasmus, lui propose de l’aider à réaliser son rêve pour lui changer les idées : visiter l’Islande !

Rassurée par la présence de sa camarade, Mélisande accepte, ravie de vivre cette aventure qui lui offrira peut-être l’élan qui lui manque pour se remettre sur les rails.



Les deux étudiantes s’envolent donc pour l’Islande et louent une voiture sur place afin de pouvoir se déplacer facilement et visiter un maximum d’endroits stratégiques. Malheureusement, quelques jours à peine après leur arrivée, elles tombent en panne au milieu de grands espaces sauvages. Armann, un habitant isolé, leur offre l’hospitalité dans sa grande maison légèrement inquiétante. Anciennes chambres d’hôtes, les lieux sont désormais vides et semblent exhaler des souvenirs plutôt douteux.

Pour ne rien arranger à l’ambiance déjà fort tendue, une certaine rivalité (amoureuse ?) naît entre les deux étudiantes. Liv joue de ses charmes auprès d’Armann tandis que Mélisande, jalouse de la beauté de sa camarade, se renferme de plus en plus sur elle-même.

Les jours passent, les filles persistent auprès d’Armann. Le caractère de Liv est de plus en plus changeant alors que Mélisande multiplie les visions (hallucinations ?) et les prises de médicaments…



Les tensions s’accentuent, le drame couve. Une ombre inquiétante plane autour de la maison…

Est-ce la folie qui guette notre héroïne – aidée en cela par la prise excessive d’anti-dépresseurs qui lui font perdre petit à petit ses facultés – ou une véritable manifestation surnaturelle ?



J’ai aimé ce doute persistant qui est ce que je préfère quand je lis du fantastique.

J’ai également définitivement apprécié le voyage en Islande, très immersif. Les descriptions sont hyper efficaces, la tension monte petit à petit… c’est très réussi !

En revanche, j’ai eu un peu plus de mal avec la personnalité et l’instabilité de l’héroïne (même si elle sert évidemment le caractère fantastique du livre) qui prend forcément toujours les mauvaises décisions quand elle ne se laisse pas totalement aller à la passivité et l’indolence (ce que, personnellement, j’ai du mal à concevoir) ; et j’ai trouvé les dialogues assez maladroits car peu naturels et poussifs.

Malgré tout, c’est un roman qui fonctionne et emporte son lecteur jusqu’à la dernière ligne.



Avec Hiver noir, Céline Rosenheim nous propose finalement un court titre (117 pages) à l’intrigue très prometteuse mais qui manque un poil d’ajustement (de maturité ?) dans l’exécution. Le séjour islandais est plus qu’immersif mais pas totalement abouti !
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En la forêt de triste amertume

Récemment, j’ai lu EN LA FORÊT DE TRISTE AMERTUME de Céline ROSENHEIM.



Alors que le roi de France est devenu fou et a tenté d'étrangler sa femme, Isabelle, les princes s'entredéchirent pour accéder au trône. Le Duc d'Orléans assiste à la naissance du bras de fer entre la Bourgogne et la Champagne. Sa femme, la duchesse, Clémentia, est en proie à des démons. 



Deux femmes au destin similaire, l'une doit faire face à la folie de son époux alors que la seconde doit affronter sa propre folie.



Avec le chevaleresque Hermant, nous en apprenons plus sur le mal qui frappe la duchesse. L'auteure a su nous emmener à la frontière entre la réalité et l'onirisme. 



J'ai trouvé un petit côté Emma Bovary à la duchesse. Prise de langueur et éprise de son chevalier avec un côté vampirique que j'ai adoré ! 



Peu familière avec le langage soutenu, j'ai eu un peu de mal au début mais j'ai été vite happée par l’histoire.



En la forêt de triste amertume est un roman écrit comme un conte. C'est lugubre mais très poétique à la fois. J'ai beaucoup aimé découvrir la plume de Céline.
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Diabolus in Musica

Ce court roman terreur fait partie de la collection Griffe sombre des excellentes Editions du Chat Noir.



La plume de l’autrice est d’une telle efficacité qu’en quelques phrases nous sommes déjà embarqués dans le psychisme du protagoniste principal, Yann. Elle décrit la solitude et l’angoisse des bains de foule avec brio et met en avant le paradoxe d’aimer tout en ayant peur du contact avec une rare subtilité.



Ce court roman nous plonge dans la terreur mais il est construit de façon à ce que ce ne soit pas tant les évènements qui nous effraient que les ressentis et les pressentis de Yann. De boucles émotionnelles en vagues émotionnelles, le lecteur baigne dans un flux non stop d’émotions diverses et variées qui nous entraîne et nous rejette au rythme de sa marée émotionnelle et des flux et reflux de ses sentiments contradictoires.



Ajoutez à cela une belle immersion dans le black metal avec tout ce que ce thème permet de jeu terrifique et cela offre une lecture entraînante et agréable.



L’aspect terreur est bien mené, il prend vie par touches énigmatiques puis en se concrétisant en conséquences physiques et mentales sur les personnages du roman.

C’est un court roman d’à peine 150 pages donc il faut prendre en compte que la situation évolue rapidement mais le tout est fait dans la cohérence excepté un point dont je reparlerais plus tard.



J’ai aimé le message à peine déguisé qui prend la défense d’un genre musical qui est souvent honni par les biens pensants oubliant ainsi que chacun est responsable de soi-même et qu’aucune musique n’incite à rien, elle exprime seulement parfois un mal être dans lequel on peut se reconnaître. Même si certains modèles sont douteux, il serait injuste de les accabler des choix et des malheurs individuels qui ne font finalement que se perdre dans leur propre abyme.



Cependant, je regrette que l’autrice, qui avait si bien su décrire l’anxiété sociale de Yann, l’oublie quasiment en cours de route. C’est l’élément principal du début du roman et puis comme par miracle elle n’entrave presque plus le protagoniste principal dans ses interactions et ses mouvements au milieu de l’intrigue. C’est bien dommage d’avoir cassé son propre effet, ça l’est d’autant plus que ça aurait amené un vrai plus à l’intrigue la rendant plus dense. C’est vraiment le seul bémol que je peux avoir.



Autre élément que j’ai regretté un peu, c’est d’avoir donné corps aux créatures. C’était parfait d’avoir des présences intangibles et, dès lors qu’elles ont eu un corps, j’ai eu la sensation d’avoir une version édulcorées des détraqueurs de Harry Potter… cependant, il faut bien que je nuance mon propos parce que la fin donne une raison à cet aspect. Il s’agit donc là avant tout d’un avis très personnel, parce qu’avec tous les terreurs que je lis, je trouve juste plus efficace d’avoir soit une menace intangible soit une bestiaire complet.



Malgré ce bémol et cette préférence toute personnelle, je dois dire que ce roman aussi court soit-il a un sacré atout, celui d’avoir une fin, une vraie, une travaillée comme il faut, de façon à ce qu’à aucun moment on ne reste sur sa faim en refermant le livre. La fin, c’est souvent un reproche que je fais à la grande majorité des romans, souvent trop rapide souvent déséquilibrée, c’est difficile de faire une vraie bonne fin à un roman, ça l’est d’autant plus dans un roman court et j’aurai compris ici qu’en 150 pages l’autrice ait fait vite mais j’ai, au contraire, été très très agréablement surprise par une fin bien structurée, une fin qui prend le temps de bien clôturer évènements et sentiments. C’est donc, selon moi, un très gros point fort de ce roman.



En conclusion, nous avons ici un roman terreur qui, bien que bref, a de très gros atouts : son univers musical baignant dans le black métal, la plume de l’autrice qui vaut largement le détour et qui surtout donne envie de la suivre, une intrigue basée sur les émotions et les ressentis, une fin vraiment bien travaillée, c’est assez rare pour le souligner. J’aurai tendance à dire qu’il a les maladresses d’un premier roman, il n’en reste pas moins une agréable lecture dans un univers mélancolique et triste qui parle surtout de la détresse humaine.
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Consolament

Ce fut une lecture très, très complexe. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’intrigue. L’aspect historique n’est vraiment pas mon fort du tout et j’ai peut-être été un poil trop ambitieuse sur ce texte. La vérité, c’est que je n’étais pour le coup pas vraiment le public cible de cette histoire, même si elle est bourrée de qualités et plaira sans aucun doute à des lecteurs plus habitués à l’écriture historique.



L’intrigue est très chouette. Nous sommes plongé en plein Moyen Âge et assistons aux déboires du duché de Nebleim et des terres d’Histrionie, principalement pour des raisons de fois. Les suivants de Nebleim sont des parfaits, adepte des religions cathares, qui, en gros, pensent que tous les hommes sont prisonniers sur Terre et contraints à la réincarnation jusqu’à ce qu’ils puissent recevoir le Consolament, un baptême qui leur permet d’accéder au chœur des anges pour lutter contre le diable. Ils s’opposent aux « christerciens », qui correspond davantage à la religion chrétienne catholique et l’idée que l’on s’en fait aujourd’hui. Cas classique : les « christerciens » considèrent les Parfaits comme des hérétiques et veulent donc s’en débarrasser. De plus, Louis III, le prince d’Histrionie, considère qu’Ermessende, de par son sexe, ne devrait pas se retrouver à la tête du duché, parce qu’avoir quelque chose entre les jambes change bien sûr tout à l’intelligence, c’est bien connu.



Le sujet est dans tous les cas incroyablement bien maîtrisé, et j’ai beaucoup aimé en apprendre un peu plus sur cette période que je connaissais de nom, pour tout dire… Et c’est tout. Le travail de recherche est de grande qualité et même si la situation est très complexe, on comprend peu à peu où l’on va et comment ça fonctionne. C’est la partie que j’ai un peu moins aimé dans le roman également, mais plus parce que je suis pas très fan de l’historique habituellement, et qu’ici, le conflit est quand même vachement complexe et il est difficile d’en comprendre tous les tenants et aboutissants.



La partie qui m’a beaucoup plus plu, en revanche, c’est celle qui joue sur la fantasy avec les tas de problèmes qui surviennent dans les villages entourant le duché. Il y en a pour tous les goûts : vague de morts-nés, épidémies, catastrophes naturelles inexpliquées… Chaque passage prend vraiment aux tripes pour le coup et donne envie d’en savoir plus. J’ai été assez frustrée, parce qu’au final, chaque événement n’a pas énormément de répercussions dans la suite de l’histoire, alors que ce sont de super points pour l’intrigue. J’aurais vraiment préféré avoir plus de précisions sur ces phénomènes plutôt qu’un centrage sur la guerre, qui est déjà un thème plus classique.



Néanmoins, je comprends aussi parfaitement que tous ces événements font partie d’un avertissement « divin », qui correspond aussi à l’ambiance du texte. C’est un de ces textes à plusieurs niveaux de lectures, ce qui rend assez difficile sa classification. Même si c’est techniquement de la fantasy, pour ma part, ce n’est vraiment pas le choeur de l’intrigue. On se rapproche davantage du type de merveilleux qu’on retrouve dans la littérature médiévale classique, avec des points d’intérêt dont il faut trouver les sens cachés pour que l’ensemble de l’histoire fasse sens. C’est aussi pour cette raison que le texte est compliqué. Il y a tout le temps des niveaux de lectures, mêlé au contexte historique ultra-dense, ça fait énormément d’informations à assimiler et ça m’a beaucoup ralentie dans ma lecture.



Pour ce qui est des personnages, pour le coup, je n’ai pas grand chose à dire. Ils sont tous vraiment très bien traités et j’ai adoré suivre les principaux d’entre eux, qui sont attachants. Le texte fonctionne aussi avec beaucoup d’étrangers qui illustrent les divers facettes de l’intrigue. Cela peut être déroutant, mais pour ma part, étant fan des textes qui jouent avec ce type de narration, j’ai été plutôt bien servie. J’ai eu un énorme coup de coeur sur Ermessende, même si la fin du roman m’a un peu perdue pour le coup. Déjà, c’est une femme à la tête d’un duché, ce qui donne forcément lieu à des enjeux et des lectures engagées sur le sujet, mais j’aime beaucoup comment elle gère chaque crise avec les moyens du bord. C’est un personnage plein d’espoir qui fait plaisir à lire, même si sur la fin, je trouve qu’on perd un peu son essence. Louis III, je l’ai trouvé détestable, vraiment. Mais détestable dans le bon sens du texte. C’est encore un de ces textes qui vous force à prendre partie pour l’un ou pour l’autre. J’ai aussi beaucoup aimé Guillaume, le troubadour, mais c’est sans doute parce que j’ai un petit faible pour les artistes médiévaux en temps normal. J’ai beaucoup aimé son développement.



Enfin, s’il y a bien un point sur lequel je ne peux rien reprocher, c’est bien sûr le style d’écriture de l’autrice. Il est incroyable, très précis et super riche. Je suis tombée amoureuse de ce type de narration, c’est vraiment du bon travail.



En bref, même si je n’ai pas spécialement accroché au côté trop historique de l’intrigue qui ne laisse pas la place à la fantasy que j’attendais, c’est une découverte très sympa qui traite de politique et de religion, avec des personnages marquants et de jolis messages à décoder.
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Consolament

J’ai découvert Céline aux éditions du Chat Noir avec son roman Diabolus in Musica, et l’ai suivie en Islande dans Hiver Noir. C’est une autrice aux multiples talents, à la plume poétique et elle nous plonge dans ce nouveau roman au cœur d’une fiction historique aux inspirations médiévales. Un régal !



La duchesse de Nebleim est seule sur le trône depuis le décès du duc. Les malheurs s’accumulent, la guerre est aux portes du duché, et une offre de mariage lui est envoyée. De la décision de la duchesse Ermessende va dépendre l’avenir du duché. Est-elle prête à trahir à la fois son cœur et sa religion pour éviter un conflit qui semble inéluctable ?



Ce texte est une fable chorale. Chaque chapitre s’ouvre sur un bout de vie d’un personnage : dirigeant, commerçant, parent, troubadour, soldat, religieux. Cela donne une fresque fascinante du monde créé par Céline, de sa géographie, des conflits qui y règnent, des us et coutumes de l’époque. C’est un des points que j’ai préféré : explorer ce nouveau monde au travers les yeux de toutes ces classes d’habitants, et pas seulement des quelques grands protagonistes. Une manière aussi de montrer que tout un chacun est impacté par les décisions de quelques-uns.



L’autrice propose au travers de ces différents protagonistes des réflexions plus poussées sur des sujets comme la religion, l’amour ou encore la nation, mais aussi la place de la femme dans une telle société gouvernée par les hommes. Tout cela est amené avec sérieux, mais aussi avec poésie et émotion, ce qui m’a énormément plu. J’ai beaucoup aimé le personnage de la duchesse Ermessende pour sa force de caractère malgré sa frêle constitution. Elle ne se laisse pas mener à la baguette et choisit ses proches alliés avec soin. Elle prodigue autour d’elle sa force et sa forte foi, mais garde aussi des accents de mélancolie.



Bien que le roman se rapproche plus d’un texte historique, des touches de fantastique parsèment le récit avec des enfants mort-nés, des épidémies et des catastrophes (sur)naturelles qui frappent le peuple sans raison apparente et qui semble prédire la fin du monde. J’ai beaucoup aimé cette note surnaturelle qui ramène aux légendes et croyances de l’époque. La religion et la mort y ont une place importante également, notamment avec le rite du consolament.



Un roman choral aux inspirations médiévales : une fresque historique fascinante, construite sur des points de vues diversifiés, avec une touche de surnaturel bienvenue. Une très belle lecture, à la fois entrainante, réflexive et poétique.
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En la forêt de triste amertume

En la forêt de triste Amertume est une histoire à la fois douce et amère et introduit Clémentia d'Orléans, une jeune duchesse dans une France médiévale réécrite, vivant au château de Blois avec son époux, le duc Louis d'Orléans. Le roi de France Jean VI, sans doute un écho du dément Charles le sixième, a sombré dans une folie paranoiaque, l'empêchant ainsi d'excercer ses fonctions royales. La reine Isabelle de Brabant s'efforce de soutenir son mari, non sans angoisse, surtout lorsque l'entourage du roi complote de part et d'autre, frère cadet et oncle principalement...

Notre duchesse d'Orléans, Clémentia, est régulièrement victime de crises de langueur, l'empêchant de quitter sa chambre le jour et ne se sentant tonifiée qu'à la grâce d'une nuit de plein lune pour boire du sang, sans même qu'elle le réalise. son ami d'enfance et véritable amour, le chevalier Hermant lui fait alors la promesse de partir en Armor en quête d'un remède susceptible de la guérir.

En paralèle, l'empire Aléman a également des vues sur des territoires du royaume de France, ce qui rend la situation politique encore plus compliquée que ce qu'elle ne l'est déjà.

L'histoire est très courte et j'attendais une fin un peu moins brutale quant au sort réservé à Clémentia. Le thème de l'amour courtois mélangé à un peu de vampirisme est assez attrayant!
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En la forêt de triste amertume

Un très beau récit gothique médiéval dans un Moyen Âge uchronique, avec une petite touche vampirique juste bien dosée et un final inattendu. Cette fin, assez brutale, aurait méritée d'être plus développée pour permettre au lecteur de mieux l'appréhender, mais ce court roman n'en reste pas moins une belle réussite.
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Consolament

Une plume délicate pour parler du Moyen Age et de ses croyances entre diable et anges déchus. Les personnages cherchent leur destin dans un monde hostile et incertain. Le bémol pour moi réside dans la multiplication des points de vue même si je sais que c'est pour donner une vision universelle à ce qui se prépare. Cela ne crée pas une dynamique au récit, pas d'intensité pour tenir en haleine.
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Consolament

Ce roman, bien qu’étant de la fantasy est bien plus profond que ça. C’est un roman original qui est parvenu à me faire passer un bon moment de lecture bien qu’un peu dense (en même temps, si on ne peut pas reprocher la densité à un genre, c’est bien la fantasy, non ? ). Consolament est une fantasy qu’on peut qualifier d’historique. Les thématiques mises en avant ne sont pas forcément celles auxquelles on ne pense pas forcément dès le début.



La religion est très présente dans ce roman. Elle ne sert pas de toile de fond pour l’histoire, elle est au cœur de l’intrigue. Tout au long du roman, on nous explique le fonctionnement de cette religion. On a vraiment un panorama assez vaste sur la religion. Cela donne beaucoup d’ampleur à la thématique mais aussi d’avoir une vision globale sur la religion. C’est plutôt bien pensé.



L’originalité se trouve dans deux points pour moi. Consolament est un roman fantasy car il ne s’appuie pas sur l’action. Là où la fantasy peut nous emmener dans des aventures, dans des quêtes qui durent pendant des tomes et des tomes, ici, il n’en est rien. On n’a pas beaucoup d’actions, on est plutôt dans la réflexion et la découverte… C’était déroutant. Déroutant bien mais déroutant quand même. Pourquoi déroutant ? Parce qu’on parle de guerre. On pense rapidement à de l’action, à des morts, du sang mais on va plutôt s’intéresser à cette volonté de pouvoir, au fait que les paysans, soldats et autres personnages qui viennent bercer l’intrigue n’ont pas le choix. Ils doivent faire la guerre mais aussi au sort des populations. Bien évidemment, la guerre est présente mais il n’y a pas que cela, et ça, c’est très intéressant. On a l’impression d’avoir un duché maudit quand on pense à tout ce qui va pouvoir arriver dans les villages faisant partie du duché… C’est juste très sympathique dans l’idée. Horrible dans les faits, je le reconnais.



La guerre va se dérouler entre la duchesse Ermessende à la tête du duché de Nebleim et Louis III à la tête de la principauté d’Histrionie. Ermessende est la duchesse qui règne suite à la mort de son mari. Louis III n’apprécie pas forcément l’idée d’avoir une voisine qui règne. Pourquoi ne pas attaquer pour avoir un petit bout de terrain sur lequel régner en plus ? La guerre est déclarée. Ermessende n’a pas le choix : la guerre est le seul moyen de survivre. Entre guerre de pouvoir mais aussi divergences d’opinions religieuses… Il n’y a plus de pitié.



L’intrigue va être lancée dès le prologue : la Terre est dirigée par le Diable. Les hommes sont des anges déchus qui attendent leur baptême pour arriver à leurs fins. J’ai eu beaucoup de mal à tout enregistrer, c’est vraiment costaud. Dans le duché de Nebleim, on trouve des « parfaits ».. La religion cathare est la religion qui place les hommes comme des anges déchus errant sur la Terre, ils attendent de recevoir le Consolament qui est un baptême qui va leur permettre d’atteindre leurs buts pour lutter contre le Mal. Pas très clair ? Pourtant j’ai fait de mon mieux… Un petit point Wiki ? C’est parti !



« Le consolamentum (ou consolament en occitan) est la pratique rituelle majeure du catharisme, qui s’est développé dans le Midi de la France entre la deuxième moitié du 12e siècle et la fin du 13e siècle. C’est une forme de baptême, mais elle ne se fait pas au nom de la Sainte-Trinité mais au nom du Christ seul puisque la doctrine des Cathares professe une divinité unifiée. C’est un baptême spirituel par opposition au baptême d’eau de Jean le Baptiste. Il est donné par imposition des mains selon des rites qui rappellent ceux de l’église primitive, moins les éléments matériels (eau, onction, huile) que le catharisme ne reconnait pas vu qu’il pense que le monde matériel a été créé par le Diable. »



L’histoire va se diviser en plusieurs points de vue. Le panel de personnages est très important. C’est vraiment un point particulier pour moi : on a plein de points de vue qui viennent structurer la narration. Personnellement, pour moi, c’était un peu trop. En effet, on se retrouve avec trop de noms, trop de personnages, trop de gens à découvrir. En moins de 200 pages, c’est assez compliqué pour moi. Mais, si je dois retenir deux personnages, je choisis Guillaume et la duchesse Ermessende sans hésitation. J’ai beaucoup apprécié les psychologies et histoires de ces personnages.



La société a une place très importante dans ce roman. En effet, on va beaucoup s’intéresser aux relations humaines. Par exemple, on va pouvoir faire la connaissance de paysans face aux catastrophes naturelles. La place de la femme dans la société médiévale est aussi soulignée. En effet, la duchesse se retrouve dans une position particulière : une femme qui règne, c’est déjà compliqué. Il va falloir qu’elle s’impose, qu’elle prouve qu’elle sait régner. Elle va vite être fragilisée par plusieurs choses. On a une touche de féminisme assez sympathique mélangée à la thématique du pouvoir.



L’auteure choisit de mettre en avant l’Histoire. C’est pour ça que l’originalité est très présente dans ce roman. Le tout prend le dessus sur l’action dans ce roman. Honnêtement, ce roman est une bonne découverte mais c’est un sacré morceau. Forcément, il faut un peu de temps pour s’immerger dans cet univers mais aussi pour digérer toutes ses informations. Il faut le savoir, ce roman n’est pas forcément à mettre entre les lecteurs qui recherchent de l’action. L’Histoire prend beaucoup de place.



Ce roman n’est pas indigeste. Je trouve que l’auteure équilibre bien les choses grâce à sa plume et à la manière dont les thématiques sont abordées. Là où l’on peut penser que l’auteure en fait de trop, on se rend compte que tout est justifié. On peut se dire que c’est trop, que cette impression de malédiction est un peu trop mais finalement, on se rend compte que c’est une sorte d’action divine. Tout trouve toujours une justification. C’est chouette.



Je suis désolée, la chronique est plutôt dense et part un peu dans tous les sens mais honnêtement, ça reflète bien le roman. Il ne faut pas mal le prendre. Quand je dis que ça part dans tous les sens, c’est surtout dans la narration (ce qui m’a perdue, je vous l’avoue sans honte). Ce changement de points de vue donne une impression de tourbillon, on a beaucoup d’informations à digérer en peu de temps.



Bref, je reconnais bien volontiers la qualité de la plume de l’auteure, c’est un régal ! C’est équilibré, juste et impressionnant. Le vocabulaire utilisé est soutenu mais en total adéquation avec l’époque durant laquelle se déroule l’intrigue. Je la félicite pour le travail de recherches incroyable. Ça doit être monstrueusement chronophage. Je lui tire mon chapeau. J’ai apprécié ce savant équilibre entre l’historique et la fantasy.
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Consolament

Consolament, c'est un roman de fantasy incroyable, qui nous plonge dans un Moyen-Âge imaginaire, mais d'un réalisme néanmoins tout à fait saisissant, une fresque aussi épique, qu'humaine, qui nous livre une histoire superbement mystique !
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Consolament

Céline Rosenheim, plus prolifique dans le genre fantastique avec ses trois précédents romans, prouve bien dans Consolament qu’il n’y a pas besoin d’étendre son univers en une saga infinie de tomes pour transporter ses lecteurs et offrir un récit détaillé, riche et passionnant.



Malgré l’empire étendu de Theobald IV, les territoires continuent de s’affronter, particulièrement celui entre Nebleim, tenu par la duchesse Ermessende, et la principauté d’Histrionie dirigée par Louis III. Outre un combat pour les terres, ce sont les divergences religieuses qui mettent à mal l’entente entre les deux dirigeants. Portée par la religion christérienne, la religion de son défunt mari minoritaire au sein du royaume, Ermessende croit en la piété et au renoncement de soi afin de s’élever à nouveau vers les cieux, comme auparavant lorsque les hommes et les femmes étaient encore des anges que Satan n’avait pas punis. Cette foi dirigée vers l’abandon des plaisirs terrestres et de la chair inquiète Louis III et les autres ducs et dirigeants d’Histrionie alors que cette étrange religion prend de l’ampleur. Avec leur religion unique et majoritaire, ces derniers perdent peu à peu patience face à ce mouvement de foule tourné vers les Parfaits, guides religieux à Nebleim.



Évidemment, le fait que le dûché de Nebleim soit maintenant dirigée par une femme depuis la mort de son mari n’aide pas les territoires alentour à faire confiance en ce nouveau fonctionnement. Heureusement, Ermessende a de l’énergie et de la sagesse à revendre, accompagnée par de bons conseillers et combattants. Alors que la foi prend de plus en plus de place dans la vie des personnages, ceux-ci démontrent leur force sur le champ de bataille comme lors de leurs débats à propos de ce monde semblant bien se détériorer et sur leur rôle à jouer dans cette guerre et dans ce possible au-delà.



Avec une narration très diversifiée, on a tôt fait de se perdre entre les différents protagonistes, notamment avec ceux que l’on suit une seule fois dans toute cette l’histoire. Mais, si vous aimez suivre différents points de vue, vous trouverez clairement votre compte. En mettant l’accent sur les plus hautes instances entre duchesse, seigneurs, hérault, servante royale, etc., Cécile Rosenheim n’en oublie pas les petites gens que l’on suit dans leur quotidien au fil des bouleversements politiques et des drames sociaux. À côté des luttes de pouvoir et de foi, de mystérieux événements s’abattent dans les villages autour du duché : agonie de la nature, épidémie, mortalité abondante de nouveaux-nés, etc… De quoi se satisfaire au niveau surnaturel au sein de ce roman fantasy maîtrisé !
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Consolament

Cette œuvre de fantasy historique rend hommage aux rites cathares, cette religion qui prend ses racines en terres Albigeoises pour ensuite s'étendre dans le Midi de la France. Ainsi, ne soyez pas étonnés si la théologie est très prégnante ici : elle constitue en effet le fil conducteur de l'histoire, en nous dressant le portrait de ses pratiquants, de ses prêcheurs (les Parfaits) mais aussi de ses détracteurs. Le titre même du livre, Consolament, est une sorte de dédicace à ce courant puisqu'il s'agit du baptême spirituel donné par les Parfaits en deux occasions : la mort (avec la récitation par le mourant de la prière Le Notre Père, ou le Convenenza s'il est inconscient) et l'ordination de nouveaux Parfaits.

Si nous suivons une multitude de personnages - si bien qu'il est difficile pour nous d'ancrer dans nos esprits chacun de leurs noms - l'auteure arrive à poursuivre un fil conducteur bien tendu et sans détour. Le contexte est posé directement en un prologue qui se veut explicatif et légendé : le Diable dirigerait la Terre, les Hommes seraient des anges déchus qui attendraient leur retour en Terre Sacrée. C'est une manière d'expliquer les horreurs du monde (les guerres, les meurtres, les épidémies...) : Dieu ne tolérerait pas tant d'immondices et de malheur. Ainsi, l'histoire s'établit dans une atmosphère moyenâgeuse misogyne où la duchesse Ermessende dirige seule le duché de Nebleim après le décès de son mari Carlemor. Elle entre en guerre contre la principauté d'Histrionie, gouvernée par le prince Louis III ; et je dois vous avouer que le nom de cette principauté me fait doucement sourire. Car l'histrion est un homme qui se donne en spectacle, qui dramatise et dont la conduite presque théâtrale pourrait faire penser à une sorte d'hystérie. Et lorsque j'ai lu ce livre, c'est le sentiment que j'ai eu en découvrant Louis III : un homme orgueilleux qui veut l'attention sur lui (mais je ne vous en dis pas plus, il faudra lire le livre pour cela).

Il s'agit là d'un livre très intéressant, tant au niveau de la réflexion que de l'écriture : en employant une formulation similaire au début de tous ses chapitres, Céline Rosenheim emmène le lecteur dans une sorte de poésie mélancolique, où le ressac des vagues le porte en triste spectateur de la condition humaine, tantôt énervé par le pouvoir qui a décidé la guerre pour sa propre vanité ; tantôt attristé par le paysan qui subit les catastrophes naturelles sans broncher et perd sa famille car la nature l'a décidé. Le vocabulaire est soutenu certes, mais il est en total adéquation avec l'époque traitée. De plus, ce dernier point est contrebalancé par le fait que les chapitres sont très courts, permettant ainsi à l'esprit fatigué de se reposer. Cela rend le livre totalement abordable alors même qu'il parait, aux détours des premières phrases, un tantinet pointu.

Ne vous attendez pas ici à retrouver un livre d'aventure, car les actions y sont peu présentes. On suit plutôt les vies des habitants de l'Empire, de ses villes, principautés et duchés ; tout en apprenant plus sur le Consolament mais aussi d'autres religions comme celle des moines Anthelmites. Cependant, reprocher un manque d'action à ce livre serait je pense, une erreur, puisque je ne pense pas que ce soit là son message. J'imagine plutôt qu'au delà de l'hommage aux cathares, l'auteure nous enjoint à réfléchir sur notre condition : malgré la différence des religions, il y a un point commun à tous les humains : ils ont besoin de croire. Croire pour éviter la souffrance, croire pour penser au meilleur... Croire pour échapper aux horreurs, croire en l'Après, croire en l'espoir d'un monde lavé de ses pêchés... D'ailleurs, c'est assez fou de voir que de nos jours, en sortant du cadre de ce livre, les Hommes se posent toujours les mêmes questions. Les explications et la croyance se porte sur un autre sujet, mais elle est toujours là.

J'ai peut être été un peu déçue de la fin, que j'ai trouvé vite amené. J'aurai préféré qu'elle soit plus approfondie, et je pense que j'aurai apprécié en apprendre un peu plus sur la légende du Diable qui vole la terre de Dieu. Peut être l'incorporer dans cette fin ? En tous les cas, et même si elle ne m'a pas convenu, elle conclut avec cohérence cette œuvre (et j'aurai aimé vous en dire plus mais si je vous spoile le livre avant sa sortie je vais avoir des problèmes je pense aha).

Ce fut pour moi une bonne lecture et surtout une lecture rapide qui tranche avec le sérieux de l’œuvre. Le sujet est très bien maîtrisé avec un travail de recherche faramineux sur la religion, mais aussi l'environnement et les coutumes moyenâgeuse. Alors si vous aimez les romans historiques avec une pointe de mystère, je pense que ce livre est fait pour vous.
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Consolament

Je ressors un peu de déroutée de ma lecture qui m'a permis de découvrir la belle plume de Celine Rosenheim Pour ce qui en est de l'intrigue, je m'interroge encore sur mes ressentis sur cette Fantasy historique atypique qui s'approche davantage du conte philosophique que de la fantasy.

C'est un roman plutôt sombre dans lequel se mêlent croyances et jeux de pouvoir. L'imaginaire de l'auteure prend ses sources dans L Histoire avec un grand H, et revisite, en quelque sorte les croisades, contre les Cathares et leur hérétique religion.

Nous croisons donc ici les Parfaits, les Bon Hommes, et les diverses religions médiévales sont abordés, certains protagonistes de l'oeuvre empruntent le nom de personnages médiévaux ( Abelar, St Anthelme..).

Le catharisme est au centre de cette histoire et l'auteure maîtrise le sujet, ainsi que les coutumes médiévales, les modes vestimentaires et ses descriptions plongent le lecteur dans l'ambiance féodale et les scènes de combat très visuelles.

Les chapitres sont centrés sur de nombreux personnages, trop pour moi, et n'en saisissant pas toujours l'intérêt et même en fin de lecture, je peine encore à faire les liens. D'ailleurs, le devenir de certains d'entre eux restent flous et j'aurai aimé en savoir davantage pour mieux comprendre cette attention que leur porte l'auteur.

L'on chemine donc pas à pas vers une issue prévisible et parvenue au terme, j'avoue que je suis toujours en quête de l'objectif de l'auteur, du message caché derrière ce titre de Cosolament. J'ai donc le sentiment d'être passée à coté de quelque chose sans trop savoir quoi.

Ce roman reste néanmoins culturellement enrichissant pour ceux ou celles qui souhaiterait découvrir cette doctrine religieuse ancienne. Personnellement passionnée de l'histoire cathare, je n'ai pas eu de mal à appréhender la concept.

Cependant, j'avoue qu'au vu du résumé, je m'attendais à un pur roman fantasy classique. Je dirais pour ma part qu'il n'en est rien.

Je remercie Sema Editions pour m'avoir permis de lire, en avant première, ce roman que je trouve atypique, même si je ne l'ai probablement pas apprécié à sa juste valeur.

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Diabolus in Musica

Voilà un roman atypique et plutôt sombre. On suit Yan, un musicien hypersensible ayant une personnalité rare. L'autrice fait le choix d'écrire du point de vue de Yan. Il explique sa vision du monde et sa personnalité, ou plutôt ce qu'il est. Son rapport à la nature est très important. Je mentionne l'hypersensibilité parce qu'en apprenant à connaître ce personnage, je me suis souvent reconnue.





L'histoire peut être vu comme un thriller fantastique puisqu'une menace plane sur la scène black métal. J'ai beaucoup apprécié Benoît, un personnage que l'on rencontre au cours de l'histoire. Le côté thriller est très bien fait. D'autant plus qu'au début, on se demande quel est le but de l'histoire. Il est important de comprendre parfaitement Yan afin de lire la suite.





On suit également l'envers du décors de la scène et surtout du black métal. L'autrice laisse même une note à la fin à ce sujet. Les groupes mentionnés au cours du roman n'existent pas. La réflexion faite autour de cette scène peut s'appliquer à la musique dans son ensemble.





En bref, ce roman est atypique dans sa construction. À l'image du roman, on dépense pas mal d'énergie en le lisant.
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Diabolus in Musica

Pour résumer, je conseille ce roman aux fans de musique, de black metal mais aussi de tous les genres underground majoritairement incompris. Je le conseille également à ceux qui aiment le fantastique dans sa définition puriste, ce qui est moins mon cas pour le moment. Il est bien présent ici mais ça manque un peu trop de créatures à mon goût, d’un bestiaire plus vaste, d’enjeux plus importants. Ce n’est en rien la faute de l’auteur, parce que ce roman est, je trouve, vraiment bon, poétique, mélancolique, dans une tradition des romantiques allemands bien respectée, mais je pense que j’aurais peut-être du le lire en dehors de ma phase fantasy pour l’apprécier à sa juste valeur. En tout cas, Céline est une auteure que je vais suivre car je sens un talent chez elle et un univers qui est proche de ce que j’aime. Je vous le recommande chaudement, surtout si vous aimez les récits un peu plus intimistes que ce qui est à la mode pour le moment.
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Diabolus in Musica

Diabolus in Musica est un roman atypique qui m’a emporté de bout en bout. Il est pourtant très court, mais que ce fût intense.



J’ai immédiatement été subjugué par l’ambiance sombre que Céline a installée, et par la façon dont elle fait s’exprimer Yann. C’est un personnage mystérieux et fascinant, je me suis vite retrouvé en lui. Il a une personnalité bien singulière et est très marginal, mais sa vision du monde et de la société m’ont tout de suite plu. Il dresse un portrait acerbe mais très juste de cette dernière. Sa marginalité peut paraitre un peu excessive au premier abord, mais au fur et à mesure de l’avancement du récit, je comprenais pourquoi. Son don est quelque chose de puissant, mais également de très troublant. J’ai par ailleurs adoré la proximité qu’il a avec la nature, m’emportant avec lui dans ses pensées et ses sensations. Il se révèle être quelqu’un de paradoxal, car s’il est très froid, il est également extrêmement sensible, et cette complexité n’a fait que renforcer mon attachement envers lui.

Son approche et sa passion de la musique m’ont également fasciné, car étant moi-même passionné par cet art extraordinaire, je ne pouvais qu’adhérer. Le fait que l’univers musical soit en partie tourné vers le Black Metal ne m’a pas posé problème, car même si je ne suis pas un habitué de ce style, je suis tout de même parvenu à mieux le comprendre grâce à la manière dont Céline l’a retranscrit, apprenant des petites choses intéressantes (j‘ai d‘ailleurs apprécié le fait qu‘elle explique son histoire à la fin). Il n’a pas forcément une place centrale, car l’accent est vraiment mis sur la création musicale, sur le pouvoir que la musique possède, et c’est vraiment cela qui m’a plu.



L’intrigue en elle-même est captivante. Le fait qu’elle se déroule autour d’un univers musical, qui plus est dans une ambiance délicieusement sombre, m’a envoûté. Je me suis demandé, dans cet acharnement à détruire l’inspiration des musiciens, s’il s’agissait de quelqu’un ou d’une entité en particulier. En cela, je trouve que Céline a inséré un bon suspense, car j’avais du mal à savoir de qui ou de quoi pouvait provenir cette aura maléfique et si elle était contrôlée. Néanmoins, la motivation qui en découle n’a pas été très difficile à deviner.



Au niveau des personnages, si Yann est évidemment bien développé, je trouve dommage que les autres le soient peu, car certains ont leur importance dans le déroulement du récit. Cependant, il est fait état de certains éléments les concernant, ce qui fait que j’arrivais tout de même à imaginer ce qu’avait pu être leur vie auparavant, et pourquoi ils étaient ainsi. Ce qui fait que malgré leur manque de développement, je suis parvenu à m’attacher à certains d’entre eux, notamment Nyx et Cédric. Tout comme Yann, ils m’ont touché par leur amour de la musique, mais aussi parce qu’ils luttent contre leurs démons intérieurs. Même s’ils n’en donnent pas l’air, ce sont des personnages meurtris, qui ont je pense peur d’être trahis, en plus de se sentir rejetés, mais qui souhaiteraient malgré tout être compris.



Je parlais plus haut de l’ambiance sombre que Céline a installée… et bien elle est retranscrite d’une très belle manière. J’avais l’impression que c’était un personnage à part entière, notamment quand il s’agissait de la nature. Cette dernière me donnait la sensation d’être vivante, d’avoir une âme, un chant unique même. Il y a vraiment une ode à celle-ci, dans ce qu’elle a de plus sombre mais aussi de plus beau, ne demandant qu’à être comprise et contemplée. Le tout est sublimé par l’écriture de Céline, que je trouve vraiment très belle. À la fois incisive, précise, poétique, et un brin lyrique même.



Je vais m’étendre sur les messages du roman.

Cette histoire a quelque chose de très personnel pour l’auteure, cela se ressent. À travers le thème du Black Metal, qui est sujet encore aujourd’hui à pas mal de controverses, je pense que l’auteure a voulu avant tout faire comprendre ce qu’est véritablement ce style musical, et aussi lancer un appel à la tolérance. Le personnage de Yann est la preuve que quelle que soit l’apparence de la personne, elle ne définit pas qui elle est vraiment, et qu'être sombre ne veut pas forcément dire être mauvais. À l’image de ce que ce dernier dit de la société, celle-ci ne voit pas plus loin que le bout de son nez, ne cherchant pas à connaitre, à comprendre ces personnes et ce qu’elles veulent dire à travers leur musique.

Concernant la musique justement, j’ai aimé le fait que Céline mette en avant l’inspiration et la création musicale avant tout, faisant comprendre que peu importe le style musical ou ce que les gens en disent, l’important est que nous fassions ce que nous aimons, avec passion, persévérance et sincérité. Bien sûr, certaines personnes pratiquent volontairement la provocation à outrance, mais c’est là qu’il faut bien faire le distinguo entre celles-ci et celles qui pratiquent la musique avec sincérité, sans se soucier de l’effet de mode. D’ailleurs, j’ai aussi aimé retrouver cette critique de ce qu’est la musique pour certains artistes aujourd’hui, à savoir un pur produit marketing, et que les médias nous vendent à chaque fois comme étant des « phénomènes ». Pourtant, je pense sincèrement que la musique est ce qu’il y a de plus beau en ce monde. C’est un art indescriptible, d’une puissance et d’une beauté évidentes, capable de guérir nos maux.

J’y ai vu aussi une sensibilisation par rapport au lien ambigüe qui lie le black metal à la religion. Il n’y a pas de critique de cette dernière, mais toujours est-il que le message qui est avancé est qu’il ne faut pas se fier aux apparences et aux rumeurs. Comme pour la musique, ce n’est pas la religion elle-même le problème, mais plutôt les humains et ce que certains en font.



Si je devais exprimer quelques regrets, c’est que l’ensemble du roman, à l’instar des personnages, ne soit pas encore plus développé. J’ai aussi trouvé que certaines fins de chapitre n’étaient pas finalisées dans leur action, passant directement à un autre décor. L’univers proposé est pourtant vaste, et le roman est humainement plus riche qu’il n’y parait. Ce bémol n’a cependant pas entaché mon appréciation, car il est minime par rapport au reste.



Diabolus in Musica m’a vraiment marqué, et c’est assurément un coup de cœur. Il y a une influence certaine de la littérature allemande dans les thèmes abordés par Céline, notamment pour cet amour de la nature, sa contemplation et ses légendes. Les noms évoqués ne sont pas non plus un hasard. Malgré son côté noir, l’histoire n’est pas tout à fait dénuée d’espoir, entrevoyant de trouver la lumière dans les ténèbres.
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A l'encre de tes veines

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le premier recueil de nouvelles de Céline. J'ai vraiment apprécié ce mélange de nouvelles et de poèmes vampiriques, toutes dans un style différent.



Céline a remis au goût du jour le thème des vampires, redorant le blason de ces derniers. Ils sont à la fois matures, sombrement romantiques et fragiles. Céline se permet même d'employer la parodie (et l'hommage en même temps) à travers une nouvelle qui m'a beaucoup plu.

Évidemment, certaines nouvelles m'ont plus emporté que d'autres, même si globalement je les ai toutes aimées. J'ai simplement regretté que certaines soient trop rapides dans leur fin, la chute m'apparaissant comme un peu trop abrupte. Néanmoins, il y a une leçon à tirer de chacune d'elles.



L'ensemble est original. Céline ose toucher à tous les styles, et elle le fait très bien. Son écriture est très maitrisée (j'avais déjà pu le remarquer dans le superbe Diabolus in Musica), elle ne commet aucune fausse note. Elle est tout de suite parvenue à m'emporter dans son univers, me faisant ressentir les différentes ambiances (très mystérieuses au demeurant) avec clarté.

Je ne vais pas décrire toutes les nouvelles, mais si je dois citer celle qui m'a le plus touché, c'est La main de dieu. Ce que j'ai particulièrement aimé à travers cette nouvelle, c'est la critique acerbe mais juste envers la société, et l’ambiguïté de la religion. Elle démontre que nous sommes tous doubles par nature, que personne ne peut échapper à cela. C'est une nouvelle qui donne à réfléchir sur notre condition et nos croyances, à faire face à la réalité (comme pour L'Autre Monde).



L'univers de Céline me touche énormément. Si la mélancolie est toujours de mise, ce n'est que pour mieux être sublimée. À travers ses écrits, les sentiments sont toujours mis en avant, aussi contradictoires soient-ils. De plus, j'aime le fait qu'elle partage, même parfois d'une façon sous-jacente, son amour irréversible pour la musique. Au final, c'est cette dernière qui permet de mieux traduire ce qu'elle veut faire comprendre et ressentir à travers ses mots, car avec la musique, tout est amplifié.



Je suis ravi de connaitre une auteure comme elle, dont l'univers est singulier.
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Hiver Noir

J'ai très vite été emporté par l'histoire, mystérieuse du début à la fin. De plus, comme celle-ci se déroule en Islande, ça ne pouvait que me plaire. Céline décrit très bien les paysages islandais, montrant sa fascination pour ces derniers et pour le pays en lui-même. Je peux maintenant aussi constater que Céline a un don pour faire ressentir, avec une réalité saisissante, les ambiances qu'elle installe, faisant des paysages et des éléments des personnages à part entière.



J'ai particulièrement apprécié le suspense, qui est bien maitrisé de bout en bout. Souvent je me suis mis à douter concernant les intentions des personnages, et leurs changements de comportement n'ont pas manqué de me rendre suspicieux.

J'ai aussi aimé le mystère entourant les personnages. Mélisande m'a rapidement touché, aimant le fait qu'elle soit différente, par sa discrétion et sa capacité à ressentir les choses, bien qu'elle ait une piètre opinion d'elle-même. Quant à Liv, c'est un personnage qui m'a intrigué dès le départ. Certains traits de sa personnalité se comprennent, mais certains de ses agissements sont pour le moins suspects.



Si je devais émettre une réserve, ce serait par rapport au fait que certaines choses auraient mérité d'être plus approfondies, que ce soit dans le déroulement des événements ou les relations entre les personnages. Cela dit, l'accent est vraiment mis sur la psychologie de ces derniers, et le côté fantastique est très immersif, ce qui rend l'histoire intimiste et contemplative.



Je terminerais par le dernier point qui m'a émerveillé et auquel je faisais allusion : l'ambiance. Celle-ci est très sombre et même angoissante. En lisant la description des paysages, j'avais l'impression de me trouver en Islande, et l'écriture de Céline y a grandement contribué. Les éléments fantastiques sont de ce fait saisissants de par leur clarté, se faisant tour à tour menaçants et fascinants.



Hiver Noir a un côté constamment menaçant, où règne un parfum de mort. Il y a quelques leçons à tirer de cette histoire, où la frontière entre la réalité et la folie peut être mince.

Bien que très court, c'est un livre fantastiquement sombre que je ne suis pas prêt d'oublier.
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Diabolus in Musica

Tout d’abord je tiens à remercier Babelio et les éditions du Chat Noir pour la confiance et l’envoi de ce livre !



Avec ce roman, nous faisons la connaissance de Yann, être solitaire à la sensibilité exacerbée. Passionné de musique, c’est dans l’univers du black metal qu’il évolue. Souvent incompris, rejeté, il n’est pas rare que le jeune homme perçoive des présences, ait des intuitions, etc. Si tout cela est resté sans conséquences jusqu’à présent, lorsqu’une aura maléfique semble planer au-dessus de différents musiciens, et que plusieurs drames se produisent, Yann comprend vite que lui seul pourra arrêter cela …



J’ai beaucoup aimé l’intrigue de ce roman, et la personnalité de Yann, que j’ai trouvé très intéressante. Sa psychologie est bien travaillée, et l’on arrive assez facilement à comprendre ce qu’il ressent. J’aurais bien aimé en savoir plus sur ce qu’il est, ce monde, ce don qu’il a ; sur Nyx également qui est quand même un personnage important du roman mais qu’on découvre finalement assez tard. J’ai beaucoup aimé découvrir cette intrigue dans un cadre artistique, musical, et par la même occasion découvrir un peu plus le black metal et différentes nuances entre les différents groupes (d’ailleurs, on a un petit mémo à la fin, ce qui est pas mal quand on ne connaît pas trop l’univers). C’est la première fois que je lis un roman prenant place dans ce contexte, et c’est une bonne surprise globalement.



Une atmosphère sombre, des remises en question, un personnage qui évolue, un univers fantastique riche, un style fluide et travaillé, bref, que du bon dans ce premier ouvrage que je lis de Céline Rosenheim, que j’aurais même aimé voir un peu plus développé parfois quand même !



A noter que la couverture de Mina M. est vraiment belle, et aussi pleine de noirceur que le roman !
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Diabolus in Musica

Le Diabolus in Musica était, au Moyen Age, le nom donné à un intervalle de trois tons. Cet intervalle procure une sensation de malaise chez l'auditeur et fut donc ainsi nommé car contraire à la quinte ou à la quarte utilisées dans les musiques religieuses. A noter que le chiffre trois a toujours été lié au Diable, qui plus est (je remercie mes longues conversations avec mon ami compositeur Frédérick Martin, d'ailleurs auteur d'une bible sur le black metal). "Diabolus in Musica" est aussi le titre d'un album du groupe de thrash metal Slayer... et de ce livre qui, à la différence de ce disque, ne restera pas dans les mémoires. Résumons : Yann est un jeune homme solitaire, qui se sent différent des autres... eh bien parce qu'il est différent. Il est un Empfand (de l'allemand "empfinden" = ressentir) et par conséquent traversé par plein de sensations que le commun des mortels ne sent même pas passer (ah les nuls !). Il est thésard en allemand (forcément ! la langue des dépressifs... Werther, Faust, etc... La licenciée ès littérature allemande que je suis a bondi sur son fauteuil) et joue dans un groupe de black metal (forcément ! bis). Après le suicide étrange d'un de ses amis et l'agression mystérieuse de sa meilleure amie, Yann se rend compte que quelqu'un semble avoir invoqué des forces obscures pour nuire à la scène du black metal français (tin tin tin !!)... Un style poussif, genre premier roman amateur (tous ces emplois lourdingues de l'imparfait du subjonctif), des personnages caricaturaux et une intrigue à deux balles. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les mânes de Satan n'ont pas présidé à l'écriture de ce livre !
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