Citations de Chaïm Potok (119)
Ça fait du bien de se sentir de nouveau kasher, lui dis-je, non sans quelque amertume.
Reuven, dit mon père doucement, le fanatisme d'hommes comme Reb Saunders, nous a maintenus en vie pendant deux mille années d'exil.
C'est une pitié de voir qu'il ne s'occupe l'esprit que du Talmud. S'il n'était pas un tzaddik, il pourrait être très utile à l'humanité. Mais il vit dans son propre monde. (...) C'est une honte qu'une intelligence comme celle de Reb soit coupée du reste du monde.
Il est écrit : "Ce monde est comme un vestibule avant le monde qu'invite venir; prépare toi dans le vestibule, afin de pouvoir entrer dans la demeure."
Le monde nous tue ! Le monde arrache la peau de nos corps et nous précipite dans les flammes. Le monde se rit de la Torah! Et quand il ne nous tue pas, il nous induit en tentation! Il nous contamine! Il exige que nous nous joignons à sa laideur à ses impuretés, à ses abominations ! Le monde est Amalek!
Petit morveux, pourquoi fouines-tu partout, pourquoi te mêles-tu de ce qui ne te regarde pas ? Qu'est-ce qu'elle peut bien te faire, cette sale guerre ? Occupe-toi plutôt d'apprendre.
Nous devons lutter contre l'Autre Côté, Rivkeh! cria-t'-il en yiddish. Nous devons lutter contre lui. Sinon, il détruira le monde entier.
Asher, tu as un don. Mais je ne sais pas s'il te vient du Ribbono Shel Olom ou de l'Autre Côté. S'il te vient de l'autre Côté, alors c'est folie, folie dangereuse qui t'ecartera de la Torah et de ton peuple.
Tu devrais faire le monde joli, Asher. Fais le doux et joli. C'est bon de vivre dans un monde qui est joli.
Si le Rebbe nous dit de partir, nous partirons.
Souvent quand il est seul, il penche la tête, comme s'il écoutait quelque chose. Il est porteur d'une mémoire trop lourde. Ses yeux sont comme les grands miroirs sur la place du marché. Je vois en eux se refléter son village en flammes. Que m'arrive-t-il donc dans cette folie de guerre ? Une vieille femme peut-elle se mettre à aimer l'enfant d'une inconnue aussi rapidement ? Les esprits seraient-ils en train de se jouer de moi ? N'ont-ils rien de mieux à faire que de torturer une vieille femme encore meurtrie par ce qu'ils lui ont déjà infligé ? Esprits, éloignez-vous de moi.
Être seul dans la vieillesse, c'était la malédiction des esprit mauvais.
Elle s'adressa brièvement et en silence à l'esprit de sa mère, morte depuis longtemps, puis à l'esprit du chêne feuillu près de la véranda de sa maison dans le village de son enfance, puis à l'esprit du seul enfant qu'elle eut jamais porté, mort dans sa première année. Elle dessinait dans l'air, juste au dessus- du garçon, de longs traits horizontaux et verticaux comme sa mère le lui avait appris pour éloigner les démons de la mort.
Les commérages, les rumeurs, les mythes, les nouveautés n’expriment jamais les nuances subtiles, et pourtant fondamentales, sans lesquelles il n’y a pas de vérité.
Le grand artiste est quelqu'un qui a su se libérer de sa famille, de sa nation, de sa race. Tout homme qui s'est engagé dans la voie du beau, de la culture véritable, a été un rebelle, un "être universel" , au-delà de tout patriotisme, un être sans demeure; qui a reconnu les siens partout.
Le monde est Amalek ! Ce n’est pas au monde qu’il est ordonné d’étudier la Torah, mais au peuple d’Israël ! […]
Je n’étais absolument pas d’accord avec de telles idées, selon lesquelles le monde était contaminé. Albert Einstein, me disais-je, appartient au monde. Le président Roosevelt appartient au monde. Les millions de soldats qui combattent Hitler appartiennent au monde.
Il arrive qu'on croit être porteur d'un don exceptionnel quand on est jeune. Mais on ne s'y abandonne pas forcément. On ne sert pas seulement son intérêt personnel mais celui de son peuple. C'est ainsi que nous, juifs, nous vivons.
Il y a des livres qui contiennent plus que de simples histoires, dis-je. Je préfère ces livres-là. Les histoires, c'est comme le vent. Il ne reste plus rien quand on a fini de les lire.
"Que le contrat légal ou la présence de témoins ne vous soit pas engagement plus grand que la promesse verbale faite en privé"
Un homme doit donner un sens à sa vie. C’est un dur travail de donner un sens à sa vie. Une vie qui a eu un sens mérite le repos. Je veux mériter le repos qui me sera donné quand je ne serai plus ici.