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Citations de Charles Nodier (90)


Charles Nodier
Le vrai bonheur est dans le calme de l'esprit et du coeur.
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[...] si Sterne avoit été réservé par la providence du génie à cette époque raisonnable , sérieuse et puissante, où toutes les vérités utiles peuvent se montrer sans masque, il auroit jeté bien loin de lui la béquille de Trim et les grelots de Tristram ! Il y avoit cependant au fond de son ingénieuse satire un intérêt, une famille, une action, un roman. Dans l'ébauche insignifiante du copiste, je ne vois que la fastidieuse paresse d'un phrasier de profession, qui couvre le papier de mots tirés au hasard à l'inépuisable loterie des dictionnaires, et lancés avec fracas au travers d'un livre comme les dés du trictrac.
Cette monomanie sans exemple ne peut même s'expliquer que par un
accident physique, tel que l'action trop verticale des rayons du soleil auxquels l'auteur a exposé imprudemment dans ses voyages lointains la boîte osseuse dont les physiologistes font le mystérieux "scrinium" de nos facultés rationnelles, et qui ont tellement desséché, à travers la frêle enveloppe de son sinciput trois fois trépané, ce long chiffon nerveux roulé en tampon qu'on appelle vulgairement le cerveau, que celui de notre auteur est réduit, de l'avis de tous les anatomistes, à des proportions incomparablement inférieures en dimension, consistance et capacité, à celles de l'organe occulte qui tient lieu du "sensorium commune" au plus petit des animalcules microscopiques, vulgairement connus dans la science sous le nom d'infusoires.
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Charles Nodier
Quiconque est parvenu à discerner le bien et le mal a déjà perdu son innocence, car le propre de l’innocence est de ne pas connaître le mal.

Dans Revue de Paris (avril 1839 p.243)
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Charles Nodier
Après le plaisir de posséder des livres,
il n'y en a guère de plus doux que d'en parler
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Or, si je donne une minute par jour à la sensation,
Une minute par jour à la perception,
Une minute par jour à l'appréhension,
Une minute par jour à la compréhension,
Une minute par jour à la réflexion,
Une minute par jour à la discussion.
Une minute par jour à l'intuition,
Une minute par jour à la méditation,
Une minute par jour à l'invention,
Une minute par jour à la disposition,
Une minute par jour à la distribution,
Une minute par jour à l'exécution,
Et quatorze cent vingt-huit minutes à la distraction et au sommeil (c'est réellement la moindre mesure de délassement et de repos qu'on puisse dispenser à une vie occupée de labeurs si vastes et si sérieux); –

Cela fait quatorze cent quarante minutes dont je me départirois quotidiennement en faveur de l'Histoire du roi de Bohème et de ses sept
châteaux.

Mais la composition du premier volume m'ayant coûté trente ans, trois semaines et quelques heures, nous ne compterons que trente ans pour éviter le calcul des fractions, - je ne pourrois guère fournir ma dernière livraison avant le mois de mars de l'an ving-neuf cent neuf.
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Le bibliophile est un homme doué de quelque esprit et de quelque goût, qui prend plaisir aux œuvres de génie, de l'imagination et du sentiment. Il aime cette muette conversation des grands esprits qui n'exige pas de frais de réciprocité, que l'on commence où l'on veut, que l'on quitte sans impolitesse, qu'on renoue sans se rendre importun. (p.92-93)
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Oserois-je vous demander quel livre n'est pas pastiche, quelle idée peut s'enorgueillir aujourd'hui d'éclore première et typique!
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Les brigands avaient paru à Santa-Croce, à Opschina, à Materia ; on assurait qu’ils occupaient même le château de Duino, et que c’était du pied de ce promontoire qu’ils se jetaient, à la faveur de la nuit, comme des loups affamés, sur tous les rivages du golfe, où ils portaient la désolation et la terreur. Les peuples épouvantés se précipitèrent bientôt sur Trieste. La casa Monteleone surtout était loin d’être un asile sûr. Un bruit s’était répandu qu’on avait vu Jean Sbogar lui-même errer, au milieu des ténèbres, sous les murailles du château. La renommée lui donnait des formes colossales et terribles. On prétendait que des bataillons effrayés avaient reculé à son seul aspect.
Page 41
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Ce sont des hommes redoutables que le désir de voir du sang tient éveillés pendant les plus longues nuits d’hiver, et qui égorgeraient une jeune mariée pour avoir son collier de perles.
CONDOLA.
Épigraphe du chapitre II
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La position de Trieste a quelque chose de mélancolique qui serrerait le cœur si l’imagination n’était pas distraite par la magnificence des plus belles constructions, par la richesse des plus riantes cultures. C’était le revers d’un rocher aride, embrassé par la mer ; mais les efforts de l’homme y ont fait naître les dons les plus précieux de la nature. Pressé entre la mer immense et de hauteurs inaccessibles, il offrait l’image d’une prison ; l’art, vainqueur du sol, en a fait un séjour délicieux. Ses bâtiments, qui s’étendent en amphithéâtre depuis le port jusqu’au tiers de l’élévation de la montagne, et au-delà desquels se développent, de degrés en degrés, des vergers d’une grâce inexprimable, de jolis bois de châtaigniers, des buissons de figuiers, de grenadiers, de myrtes, de jasmins, qui embaument l’air, et au-dessus de tout cela la cime austère des Alpes illyriennes, rappellent aux voyageurs qui traversent le golfe l’ingénieuse invention du chapiteau corinthien ; c’est une corbeille de bouquets, frais comme le printemps, qui repose sous un rocher. Dans cette solitude ravissante, mais bornée, on n’a rien négligé pour multiplier les sensations agréables. La nature a donné à Trieste une petite forêt de chênes verts, qui est devenue un lieu de délices : on l’appelle, dans le langage du pays, le Farnedo, ou le Bosquet. Jamais ces divinités champêtres, dont les heureux rivages de l’Adriatique sont la terre favorite, n’ont prodigué, dans un espace de peu d’étendue, plus de beautés faites pour séduire. Le Bosquet joint souvent même à tous ces charmes celui de la solitude ; car l’habitant de Trieste, occupé de spéculations lointaines, a besoin d’un point de vue vaste et indéfini comme l’espérance. Debout sur l’extrémité d’un cap, et sa lunette fixée sur l’horizon, son plaisir est de chercher une voile éloignée, et, depuis le Farnedo, on n’aperçoit pas la mer.
Page 43
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Et voilà pourquoi les sociétés marchent lentement. Chaque siècle a ses besoins.

Le besoin le plus pressant de notre époque pour un homme raisonnable qui apprécie le monde et la vie à leur valeur, c'est de savoir la fin de l'histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux.

Moi, je n'ai besoin que d'un cheval : soit nécessité, soit caprice, je n'irai pas en Bohême sans cheval. Une entreprise comme celle-ci vaut bien les frais d'un cheval, et cependant j'ai vu passer vingt souscriptions sans qu'il fût question d'un cheval pour aller en Bohême !

Un cheval ! un cheval !
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On trouve donc ici les scories de mainte doctrine du pouvoir, passée à travers le filtre de l'expérience révolutionnaire : Machiavel, Hobbes, Rousseau s'y côtoient, mais ne s'y reconnaîtraient pas.
En revanche, il n'est pas étonnant que les Jeunes-France, les romantiques de la seconde génération, se soient parfaitement reconnus dans ce portrait, qu'ils se soient jetés, pleins d'une foi mystique, dans cet idéalisme excessif. Et Nodier, pour l'occasion ; était prêt à oublier qu'il avait été un ultra-royaliste enragé.
Préface signée L.C. (Loïc Chotard)
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« C'est elle! » répéta-t-il extatiquement, avec je ne sais quel mélange indescriptible d'étonnement joyeux et de joie étonnée.
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L’étranger doué d’une imagination vive, qui, assis sur les rivages de Dalmatie, a entendu une seule fois la jeune fille morlaque exhaler son chant du soir, et livrer aux vents ses accents qu’aucun art ne saurait enseigner, qu’aucun instrument n’imitera jamais, qu’aucune parole ne peut décrire, a pu comprendre la merveille des sirènes de l’Odyssée, et il a excusé, en souriant, la méprise d’Ulysse.
Page 69
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Le premier génie fantastique de la renaissance par ordre de date, et aussi par ordre de supériorité, car, dans les chefs-d'oeuvre qui le révèlent, le génie n'est pas progressif, c'est Dante.
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Je n’écrirai de ma vie une histoire fantastique, on peut m’en croire, si je n’ai en elle une foi aussi sincère que dans les notions les plus communes de ma mémoire, que dans les faits les plus journaliers de mon existence ; et je ne crois pas pour ceci rien devoir en intelligence et en raison aux esprits forts qui nient absolument le fantastique. Je diffère d’eux, à la vérité, par une certaine manière de voir, de sentir et de juger, mais ils diffèrent ainsi de moi, et je ne me crois obligé par aucun défaut public et reconnu d’organisation à soumettre les perceptions intimes de mes sens et de ma conscience au caprice d’une autorité frondeuse, qui n’a peut-être de motif pour contester qu’une présomptueuse ignorance.
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"Il y a dans le coeur d'une femme qui commence à aimer un immense besoin de souffrir."
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Les fêtes du mariage s'accomplirent dans toute la splendeur requise entre de si grands personnages, et leur ménage ne cessa jamais d'être un parfait exemple d'amour, de constance et bonheur.
C'est ainsi que finissent les contes de fées.
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J’avais le coeur plein d’amertume, et je cherchais la solitude et la nuit. Ma promenade ne s’étendait guère au-delà des jardins de Chaillot, et je ne la commençais ordinairement qu’après que onze heures du soir étaient sonnées. Mais j’étais obsédé de si tristes pensées, mon imagination se nourrissait de tant de funestes rêveries, que souvent, dans cet état d’exaltation involontaire qui est familier aux âmes souffrantes, j’ai eu à repousser je ne sais combien de prestiges dont un moment de réflexion me faisait rougir.
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─ Foin de la pédanterie et des pédants, continua Breloque. Ce maudit barbacole que voici m'a tellement matagrabolisé le cerveau de ses nomenclatures scientifiques que j'ai presque oublié de parler chrétien.
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