Brève introduction (à ne pas sauter, si possible)
Il suffit de considérer aujourd’hui les proverbes les plus fréquents qui se rapportent aux animaux pour se rendre compte à quel point nous sommes loin d’eux : ces locutions expriment souvent du mépris et nous ignorons la signification de nombre d’entre elles.
C'était des hommes hors du commun, qui ne craignaient ni de rompre avec leurs habitudes, ni de renoncer à toute sécurité matérielle ou affective pour venir partager la vie d'une société improvisée, sans aucun prestige, sans tradition ; des hommes d'une très grande exigence morale, d'une vertu inébranlable, dont l'engagement religieux était absolu. Et puis il y avait la foule qui écoutait, parfois indécise parfois déconcertée, pour ne pas dire hostile, parfois encore convaincue et subjuguée. Il y avait ceux qui tenaient pour fous ou maniaques ces hommes toujours prêts à exhorter à la conversion, à aimer Dieu, à faire la paix, et ceux qui au contraire, les admiraient comme des hommes à la vie évangélique. On entendit un jour quelqu'un dire dans l'auditoire :
-- " Ou bien c'est en vue d'une très haute perfection qu'ils se sont attachés à Dieu, ou bien alors c'est qu'ils sont fous : ils ne tarderont pas à mourir, car ils mangent peu, marchent pieds nus et sont vêtus en haillons.
Mes souvenirs appartiennent à un monde paysan que l'isolement et la pauvreté ont miraculeusement préservé tel qu'il était au Moyen-âge, non seulement par son aspect, mais aussi parce que la mentalité de ses habitants, leurs mœurs, leur religion, leurs traditions et les rapports entre les personnes étaient restés les mêmes.
On aurait été pour le moins embarrassé d’entreprendre le tour du monde sur la foi des informations que fournit la carte ; mais nous pouvons tenir pour sûr que l’auteur de la carte d’Ebstorf songeait aussi à un voyage imaginaire où c’est le regard curieux, saisi d’admiration ou enchanté, qui vagabonde inlassablement parmi les noms et les figures, véritables « lieux de mémoire ». Les souvenirs de voyage sont ainsi des souvenirs de lecture qui s’offrent surtout à la méditation du voyageur selon son désir.
La mort, quand elle interrompt à l’improviste la vie d’un homme que l’on considère déjà comme un héros, quand elle fauche une vie tendue vers un avenir que tout fait présager dans un crescendo de gloire, contribue grandement à accroître le mythe de ce même héros : le défunt est à jamais jeune, à jamais beau ; il triomphe pour toujours, sans que le passage du temps puisse jamais altérer son image. L’extraordinaire succès iconographique de l’ascension d’Alexandre peut également être lue sous cet angle.
Les rues étaient de égouts à ciel ouvert: là étaient vidés les vases d'aisance ou se penchaient les petite loggias munies de sièges opportuns d'où les déjections devaient tomber sur un petit fossé ou un canal bien pourvu en cendres.