Chitra Banerjee Divakaruni

Ce roman est le premier tome d’une trilogie (pratique quand votre bibliothèque ne possède que les deux premiers tomes). Il emprunte à la fois à la littérature contemporaine et à la fantasy. Littérature contemporaine, parce qu’il nous montre la vie quotidienne à Calcutta pour un adolescent pauvre. fantasy, parce que les épreuves qu’il va devoir surmonter pour protéger la conque et gagner le lieu de retraite de la Confrérie nous emmène réellement dans un autre univers.

Anand est très pauvre. Il a même dû renoncer à aller à l’école pour faire vivre sa mère et sa petite soeur, gravement malade (traumatisée, dirions-nous en occident) depuis qu’elle a été témoin d’un meurtre. Le travail acharné et les humiliations sont son quotidien, jusqu’à ce qu’il rencontre un vieux sage qui, comme dans toute quête, lui propose une mission. Contrairement à un ouvrage de fantasy « ordinaire », nous voyons le héros se questionner – beaucoup – lutter contre les tentations, contre sa nature profonde aussi. Les aventures sont bien là, pourtant, mais la manière de les surmonter est autant spirituelle que physique.

Bien sûr, le héros n’est pas seul. Il est accompagné par un vieux sage, qui devra le mener vers son propre chemin de connaissance, et par une jeune gamine des rues, une orpheline que personne ne voit, donc dont personne ne se soucie. Il n’est pas facile d’être une fille dans cet univers essentiellement masculin. Il est donc bon qu’il y en est une, à la personnalité complexe qui plus est.

Le porteur de conque est un roman de littérature jeunesse indienne à découvrir, surtout que l’auteur est plus connue pour ses livres de littérature contemporaine.

Lu en version original, ce texte plein de sensibilité et de notes orientales est agréable à lire. Divertissant mais riche en émotions, il fait partie de ces récits que j'ai apprécié lire. L'écriture reste celle d'un best-seller anglophone sans littérature.

Fascinant roman sur l auteure qui retrouve pas a pas les racines de sa culture indienne a la découverte de son passé, de la matrice de son existence... J ai également été déçue du final qui nous laisse sur notre faim... Mais, c est certainement cela l enseignement de ce livre... A chacun d'y retrouver également la part de soi, les réponses ne sont jamais simples mais à interpréter! Voici mon premier livre depuis des années en errance d inspiration! Je ne pouvais rêver mieux qu une approche aussi inspirée et facile à lire! A découvrir tout simplement!

Ce n'est pas tout-à-fait un coup de cœur (à cause de la fin, bâclée à mon avis) mais il s'agit malgré tout d'un très beau roman : après un tremblement de terre sur la côte du Pacifique, différentes personnes de couleur, sexe et âge différents se retrouvant isolés, racontent à tout de rôle, pour exorciser la peur, l'histoire qui a fait prendre un tournant à leur vie.

"Les erreurs inconnues de nos vies" est un recueil de neuf nouvelles où les narrateurs sont tous des femmes.

La plupart de ces nouvelles se déroulent aux États-Unis mais avec des narratrices d'origine indienne et souvent bengalie, qui ont rejoint ce pays pour rejoindre un membre de leur famille y résidant ou pour les études.

Trois se déroulent en Inde. Divers sujets y sont abordés : conflits familiaux, détérioration des relations, décès, veuvage, vieillesse, mariages arrangées, américanisation, ...

Nous découvrons toutes ces femmes en plein moment de doutes, où se mêlent réflexions et nostalgie. Elles reviennent sur leur passé pour essayer de comprendre ce qui les a conduit dans ce présent. Un balancement entre deux cultures et deux styles de vie.

De très belles et de tristes histoires, une lecture très agréable.

Balades au pays de l’enfance a longtemps pris la poussière sur une étagère car je n’étais pas vraiment enthousiaste à l’idée de lire des extraits qui me vanterait le bonheur d’être un enfant. Et bien au contraire, j’ai eu l’agréable surprise qu’il n’en était rien. L’enfance est mise en scène dans toute sa dureté. Etre un enfant dans un monde d’adultes, cruel, violent, menteur. On ne comprend pas tout ce qui nous entoure, on subit, on ne maitrise rien. On est également en quête d’identité, on est influençable, à la recherche de sa place dans le troupeau et gare à vous si vous avez le malheur de sortir du rang.
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De jolies nouvelles sur la place de la femme indienne, pas toujours simple à définir, entre tradition et modernité. Une lecture agréable et instructive.
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Sur le modèle de l'Heptaméron, les récits des survivants d'un tremblement de terre. Un point commun: ils sont piégés dans le sous-sol d'un consulat indien et attendent leur visa. chacun raconte l'histoire qui marque le tournant de sa vie. La forme du conte est souvent abandonnée au profit du récit, l'installation des survivants (eau, nourriture, luttes de pouvoir...) alternant avec les "histoires": difficile d'entrer vraiment dans le roman. Facile à lire néanmoins.

Les nouvelles de ce livre sont toutes mélancoliques; toutes les héroïnes se tournent vers leur passé (heureux ou malheureux) pour tenter de comprendre le présent, et, parfois, de le modeler ou de l'excuser; toutes ces héroïnes traversent un moment de doute, une transition... Ces nouvelles sont presque tristes mais très belles, leur ton est juste... ce sont de petites leçons de vie à savourer...



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C'est un roman que j'ai littéralement dévoré. Certes il a ses défauts et n'est pas parfait mais il correspondait exactement à ce que je pouvais désiré lire sur le moment. Je me suis laissé porté par leur histoire et leur vie.

La rencontre de la tradition et de la modernité est au cœur de ce roman, elle va guidé la vie de ses deux sœurs. C'est un roman vraiment touchant. On s'attache aux personnages, aux deux sœurs (même si Anju pour ne pas l' a cité m' a parfois particulièrement agacée) comme aux personnes qui les entourent.

Ces onze nouvelles présentent des femmes vivant en Inde ou en Californie comme l'auteur. Elles sont presque toutes mariées, à la suite d'un "mariage arrangé" justement, et sont confrontées au divorce, au veuvage, à la violence, à l'abandon, à une belle famille ou des amis envahissants, à la gestion difficile d'un adolescent.

Mais ces femmes finalement savent prendre en main leur destin ou parvenir à une vie plus paisible.



Je crains que les lignes précédentes, pourtant non mensongères, ne rendent pas justice à ce beau livre. Il nous fait pénétrer dans un monde de couleurs, de sons, de saveurs... qui donne envie de se précipiter au restaurant indien le plus proche !



"Nous restons assises ainsi, deux femmes prises dans le cercle répétitif d'ombre et de mémoire, à contempler les derniers rayons soyeux et fragiles du soleil qui se déverse au-dessus de l'horizon comme le pallu d'un sari safran." C'est la dernière phrase de L'Histoire de la servante, où éclate le mieux le talent de conteuse de Chitra Banerjee Dikavaruni.



Un mariage arrangé parmi d'autres : "C'était un bon parti. Son futur mari était ingénieur pour les ventilateurs Ralli, vivait dans un grand appartement de fonction à Khiddirpore, un quartier de Calcutta assez décent, et possédait son propre scooter - le tout ensemble, s'accordait à dire tout le monde, constituait une belle réussite pour un jeune homme qui n'avait pas encore trente ans. De plus, il n'était pas laid."



Une très belle lecture.
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- Quelle fêlure ?

- Celle de l'appétit de la vie, cette soif de tout essayer, doux ou amer sur ta langue



Chaque ligne de ce roman est une citation: source de réflexion, graine de méditation.

Les thèmes sont riches et plusieurs lectures permettent de s'attacher à l'un ou l'autre: place de la femme dans la société traditionnelle indienne, racisme violent ou ordinaire, regard sur l'autre biaisé par des clichés négatifs ou positifs, recherche du bonheur qui n'est pas toujours celui que l'on croit, obéissance ou pas aux règles de sa destinée et bien d'autres encore.



Au fil des pages, le passé et le présent de Tilo, la maîtresse des épices croisent la vie des clients du bazar aux épices, leurs souffrances, leurs peurs et leurs désirs. Tilo n'a pas le droit aux miroirs pour elle-même. Mais c'est elle le miroir. Le monde se reflète dans son regard. Tilo nous aide à voir les autres.



Le personnage d'Haroun m'a particulièrement touché. J'ai eu si peur pour lui.

Celui de Jagjit m'a mise mal à l'aise: la souffrance d'un enfant.

Raven a évidemment éveillé ma curiosité. J'ai adoré la rencontre avec son arrière-grand-père: conte fantastique ou conte des origines. Les mythes indiens et amérindiens se croisent. Le personnage est central pour justifier les choix de Tilo mais il me dérange par son assurance naïve.



C'est un livre que j'aime ouvrir au hasard pour me donner à réfléchir et m'attacher encore davantage à des personnages auxquels je n'avais pas assez prêtés lors de la première lecture.

La narratrice, Tilottama (Tilo) est maîtresse des épices. Dans son épicerie d'Auckland, Californie, elle vend et distribue des spécialités indiennes et bien sur des épices. Epices pour la cuisine mais aussi épices qui soignent et qui aident : la cannelle qui favorise l'amitié, le curcuma qui porte bonheur... Formée sur l'Ile par la Première Mère, Tilo est une magicienne et officie sous les traits d'une vieille femme. Sa mission est d'aider ses frères indiens exilés en Amérique. Pour cela elle a le pouvoir de sentir ce que vivent les gens.



Un jour, un Américain entre dans sa boutique puis y revient à plusieurs reprises. Celui-là n'est pas comme les autres. Tilo a l'impression d'être percée à jour. Il lui semble que Raven lit en elle et voit la vraie Tilo sous l'apparence. L'amour et l'attirance qu'elle ressent bientôt vont l'amener à transgresser les interdits liés à ses pouvoirs mais aussi à être plus proche des autres.



J'ai moyennement aimé ce livre. Il est plutôt bien écrit et se lit sans difficulté mais je n'ai pas vraiment adhéré à l'histoire. Les passages concernant la formation de Tilo sur l'Ile et son amour naissant pour Raven ne m'ont pas convaincue. Les descriptions empruntent parfois à des stéréotypes pas très heureux : j'ai trouvé que les rencontres entre Tilo et son Américain se situaient à la limite du roman rose et à la fin le tremblement de terre m'a donné l'impression d'être dans un film de possession démoniaque. Pour cela je suis restée en retrait et n'ai pas été emportée par l'histoire. J'ai mieux aimé tout ce qui touchait à la vie des immigrés indiens et à leurs difficultés d'intégration en Amérique.
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Un roman agréable à lire, quelque part entre fantastique, ésotérique, eau de rose, sirop trop sucré ...

L'histoire commence d’abord à hauteur d’enfant rebelle et mal aimée, un peu magicienne et crainte par sa communauté. Puis nous sommes plongés dans un univers de femmes puissantes et sorcières, initiées à aider les humains par les épices (oui, oui, vous avez quelques-unes d'entre elles dans vos placards ...). Cette première partie peut sembler un peu déstabilisante, mais cela ne m'a pas posé de problème (à la différence d'autres lecteurs de mon entourage).

Cela continue ensuite dans un quotidien contemporain placé dans une grande ville occidentale, et la poésie du récit se déploie pleinement.

Et puis ... j'ai décroché. Cascade de sirop à l'eau de rose, irruption d'une intrigue sirupeuse cousue de fil blanc ... je n'ai pas compris. S'agissait-il de rentrer dans un cadre éditorial convenu avec l'éditeur ? Peut-être suis-je passée à côté d'un aspect culturel du texte.

Ou alors il fallait finir et caser dans quelques pages tout le reste qu'il restait à raconter, sans retravailler l'ensemble ? Je ne sais pas, mais j'ai regretté cette fin qui gâche ce roman à mon goût.

Balades indiennes est un recueil de 4 nouvelles qui nous emmènent en Inde. Les thèmes abordés tournent autour de la femme, la famille, le poids des traditions en Inde et l'émancipation féminine. Je ne suis pas très familière de la nouvelle : plus habituée aux romans, je trouve que l'on manque de temps pour s'attacher aux personnages, à leur univers, etc. Cependant, les deux 1res nouvelles sont suffisamment longues pour se familiariser un peu avec les héroïnes. Ces nouvelles laissent aussi beaucoup de place à l'imagination, notamment dans leur chute. Les deux premiers récits sont de la plume de Chitra Banerjee Divakaruni, qui m'avait pas mal déroutée avec La maitresse des épices. Dans l'échographie, deux cousines, l'une en Inde et l'autre aux USA, vivent ensemble leur début de grossesse. Dans une liaison, une femme indienne immigrée aux Etats-Unis ne sait plus que penser quand elle apprend que sa meilleure amie a un amant. Anita Nair a écrit le 3e texte, A flot, qui raconte comment une femme éteinte par des années de mariage et de traditions reprend peu à peu confiance en elle. Enfin, Bulbul Sharma a écrit la nouvelle la plus courte du recueil, la seule ayant un homme pour personnage principal. Sa femme et sa mère se mesurent au fourneau pour avoir le plus d'influence sur lui, et cela lui est insupportable.

Un livre envoûtant qui se déguste doucement, aux odeurs entêtantes, où toutes les saveurs des épices indiennes viennent raconter l’histoire d’une culture immigrée aux États-Unis.

On se retrouve dans l’épicerie de Tilo car on en a entendu parlé de bouches à oreilles. Elle sait soigner les maux de chacun. Mais Tilo n’est pas ce qu’elle paraît et derrière cette vieille dame qui vous écoute se cache une âme tiraillée entre les convenances et une envie de liberté.

J’ai beaucoup aimé le début de ce livre, le personnage de Tilo, son histoire avant de devenir maîtresse des épices. J’ai aussi aimé croiser des personnages si différents et riches en couleurs. Mais j’ai moins aimé la fin du livre et la romance qui ne me semblait pas utile et superficielle alors que l’histoire dans le conflit des cultures était suffisante.

Une bonne lecture quand même.
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un court recueil de 4 nouvelles écrit par 3 auteurs, des nouvelles qui ont pour thème la vie de femmes indiennes, leur mariage, leurs espoirs et le poids de leur culture et de leurs traditions. Des textes de qualité, sans aucun doute mais qui m'ont laissé sur ma faim, j'aurais voulu connaître la fin des 2 premières nouvelles qui ont une fin ouverte, j'ai aimé la 3ème mais sans être complètement transportée, quant à la dernière elle m'a semblé bien trop courte mais j'ai bien ri avec la compétition entre la mère et la belle-fille pour gagner et garder l'affection du fils. J'ai bien apprécié le glossaire en début de livre très utile car j'aurais eu du mal à comprendre tous ces termes indiens et les recettes en toute fin de livre sont sympas aussi et original.

Fillette aux pouvoirs hors du commun, Tilo connaît un destin atypique avant d'être initiée à la science des épices. Une fois sa formation terminée, elle est envoyée dans une ville inconnue afin d'aider ses semblables. Transformée en vieille femme, elle atterrit donc à Oakland, dans une épicerie indienne, prête à secourir et soigner grâce aux épices.



Dans cette petite boutique, les clients se succèdent, livrant leur histoire à la sagacité et à la science de la maîtresse des épices: racisme, violence conjugale, différends familiaux... Pour les aider, Tilo s'est vu imposer une série de règles strictes lui permettant de conserver son impartialité et la qualité de son jugement.



Pourtant, les tentations sont fortes et de plus en plus difficiles à repousser.



Rythmé par les épices qui encadrent la vie de Tilo, ce roman nous emmène au cœur du quotidien d'immigrés indiens et des difficultés qu'ils rencontrent: les histoires que devine la maîtresse des épices viennent s'imbriquer dans un récit où la réalité, parfois triste, côtoie la magie et la poésie. Grâce aux épices et à la volonté farouche de Tilo se crée une alchimie synonyme d'espoir et de générosité.



Un roman aux allures de conte moderne: la puissance évocatrice des épices fonctionne à merveille, lecture sensible et dépaysante garantie !
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une approche de la société indienne, à la fois fidèle à l'image qu'on en a et très surprenante aussi. des récits intimistes qui ne manquent pas d'humour cruel...

Rien qu’à écrire un petit quelque chose sur ce livre que me reviennent des odeurs, de la magie, de la vie, du dépaysement et de l’inventivité. C’est vraiment une très jolie lecture facile et enivrante