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Citations de Chrétien de Troyes (285)


Qui aux dames ne porte honneur c'est qu'il n'a point d'honneur au cœur.
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Lors vint a la reïne et dit :
« Dame, por Deu et por le vostre Preu, vos requier, et por le nostre, Que le non a ce chevalier,
Por ce que il li doie eidier,
Me dites, se vos le savez.
— Tel chose requise m’avez, Dameisele, fet la reïne,
Ou ge n’antant nule haïne
Ne felenie se bien non.
Lanceloz del Lac a a non
Li chevaliers, mien esciant.
— Dex ! Com en ai lié et riant
Le cuer et sain », fet la pucele. Lors saut avant et si l’apele,
Si haut que toz li pueples l’ot,
A mout haute voiz : « Lancelot ! Trestorne toi et si esgarde
Qui est qui de toi se prant garde. » Qant Lanceloz s’oï nomer,
Ne mist gaires a lui torner ;
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Les uns échangeaient des nouvelles, les autres parlaient d'Amour, des tourments, des souffrances et des grands bienfaits qu'en ont souvent reçus les fidèles de son ordre, qui à cette époque était riche et généreux ; mais aujourd'hui on trouve bien peu de ses fidèles, car voici que presque tous l'ont abandonné et Amour en est bien déprécié. Ceux qui aimaient avaient une réputation de courtoisie, de vaillance, de largesse et d'honneur.

A la cour, récit de Calogrenant p. 19
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Le vilain dit dans son proverbe :
chose que l'on dédaigne
vaut bien mieux qu'on ne le croit.
Aussi faut-il approuver celui qui s'applique
à faire œuvre sage, quelle que soit son intelligence
car qui néglige cette tâche
risque fort de passer sous silence chose
qui plus tard viendrait à beaucoup plaire.
C'est pourquoi Chrétien de Troyes affirme
que tout homme, s'il veut être raisonnable,
doit à tout moment penser et s'appliquer
à bien dire et à bien enseigner ;
et il tire d'un conte d'aventure
une fort belle composition :
par elle, on a la preuve et la certitude
que n''est pas sage
qui ne diffuse pas sa science,
autant que Dieu lui en donne la grâce.
Ce conte est celui d'Erec, le fils de Lac :
devant rois et devant comtes,
il est souvent corrompu et réduit à l'état de fragments
par ceux qui content pour gagner leur vie.
Maintenant, je peux commencer l'histoire
qui à tout jamais restera en mémoire,
autant que durera la chrétienté.
Voilà de quoi Chrétien s'est vanté.

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A cette époque-là, la charette était utilisée comme le sont de nos jours les piloris.
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Le preux chevalier, lui, se tait. Mais après tout, je peux comprendre le lâche : s'il ne dit grand bien de lui, qui en dira ?
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Tandis qu'ils parlaient de choses et d'autres, un jeune homme sortit d'une chambre, tenant une lance blanche empoignée par le milieu ; il passa entre le feu et ceux qui étaient assis sur le lit, et toute l'assistance voyait la lance blanche et le métal blanc, et une goutte de sang qui, venue de la pointe du fer de lance, coulait jusqu'à la main du jeune homme, toute vermeille.
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Lancelot se présente devant la reine Guenièvre prisonnière, mais celle-ci, au lieu de le remercier chaleureusement, refuse de lui parler !
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La demoiselle qui était futée comme une Bretonne, mit toute sa sollicitude à le servir et lui fournit à crédit et en confiance tout ce qu'il lui fallait.
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Qui aux dames ne porte honneur c'est qu'il n'a point d'honneur au cœur. Servez dames et demoiselles. Partout vous serez honoré. Et si vous en priez aucune gardez-vous de l'importuner. Ne faites rien qui lui déplaise. Si elle vous consent un baiser, le surplus je vous défends. Pucelle donne beaucoup lorsqu'elle accorde un baiser.
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Et le pont jeté en travers ne ressemblait à aucun autre, on n’en vit, on n’en verra jamais de tel. Il n’y eut jamais, si vous voulez la vérité, de si funeste pont, de si funeste planche. Une épée fourbie, brillante de blancheur, servait de pont au-dessus de l’eau froide. Mais l’épée était solide et rigide, et elle avait la longueur de deux lances. Il y avait de part et d’autre un grand billot où elle était soigneusement fixée. N’allez pas craindre une chute parce qu’elle romprait ou fléchirait, on l’avait si bien travaillée qu’elle était capable de supporter un grand poids.
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Tous les hauberts en frémissaient. Les lances aux écus se heurtaient. Sonnait le bois, sonnait le fer et des écus et des hauberts.
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- Vous possédez l'écrin et la clé où ma joie est enfermée, mais vous ne le savez pas.
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Deux pucelles aussi nobles que belles l'accompagnait .

(Demoiselles :Pucelles)
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Si le ciel tombe et que la terre s'écroule,
mainte alouette sera prise

p343
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Prêtez-moi le cœur et l’oreille car la parole se perd si le cœur n’entend pas.
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Tout beau, monseigneur, tout beau ! Calmez vous, vous arrivez comme si vous aviez perdu la tête. Il ne faut pas tant vous presser au risque de rompre l'amble. Bien fou d'ailleurs qui se travaille pour rien !
- Soyez bénie de dieu, jeune fille ! mais dites moi, ma belle amie, à quoi songiez vous, quand vous m'avez si vite rappelé à la mesure, sans trop savoir pourquoi ?
- Si, je le sais, chevalier, sur ma parole, car je lisais dans vos pensées.
- Et quoi donc ? fit-il.
- Vous n'avez qu'une envie, c'est de me prendre et me porter là en bas sur le col de votre cheval.
- Vous avez dit vrai, ma demoiselle !
- Je le savais bien, fait-elle. Malheur à qui a eu cette pensée ! Garde toi bien de jamais penser me prendre sur ton cheval ! Je ne suis pas de ces bretonnes lègères dont les chevaliers s'amusent et qu'ils emportent sur leurs chevaux, quand ils partent faire leurs actes de chevalerie ! Moi, en tous cas, tu ne m'emporteras pas ! Et pourtant, si tu l'osais, tu pourrais m'emmener avec toi. Si tu voulais seulement te donner la peine d'entrer dans ce jardin m'en ramener mon palefroi, j'irais avec toi le temps qu'il faudra pour qu'il t'arrive en ma compagnie malheur et tourment, deuil, honte et infortune.
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Et celui de la charrette reste plongé dans ses pensées
Tout comme une personne privée de force et de défense
Contre Amour qui le maintient sous sa juridiction ;
Sa méditation est d'une intensité telle
Qu'il perd le sens de lui−même ;
Il ne sait pas s'il existe ou s'il n'existe pas,
Il ne se rappelle pas son nom,
Il ne sait pas s'il est armé ou non,
Il ne sait pas où il va, ni d'où il vient ;
Il ne se souvient de rien,
Hormis d'une seule chose, et, à cause d'elle,
Il a mis les autres choses en oubli ;
Il pense tant à cette seule chose
Qu'il n'entend, ne voit ni ne comprend rien.
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Et cil de la charrete panse
Con cil qui force ne desfanse
N'a vers Amors qui le justise ;
Et ses pansers est de tel guise
Que lui meïsmes en oblie,
Ne set s'il est, ou s'il n'est mie,
Ne ne li manbre de son non,
Ne set s'il est armez ou non,
Ne set ou va, ne set don vient ;
De rien nule ne li sovient
Fors d'une seule, et por celi
A mis les autres en obli ;
A cele seule panse tant
Qu'il n'ot, ne voit, ne rien n'antant.

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Amour lui rouvre souvent la plaie qu'il lui a faite. Aucun emplâtre n'avait jamais été mis pour soigner la blessure et guérir le malade, car celui-ci ne souhaitait ni ne voulait demander emplâtre ni médecin, du moment que la blessure ne s'aggravait pas; il aurait plutôt recherché cette blessure.
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Maints grands seigneurs, par leur paresse, perdent la haute gloire qu’ils pourraient acquérir, s’ils allaient de par le monde.
Repos et gloire, ce me semble, ne s’accordent pas bien ensemble, car il ne s’illustre guère, le puissant qui toujours se repose.
La prouesse est pesante au lâche, mais au vaillant la lâcheté est un fardeau : ce sont choses contraires et opposées.
Il est l’esclave de ses biens celui qui toujours les amasse et accroît.

[Cligès]
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