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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Noir canicule

La confusion des cadavres



Le “Noir Canicule” de Christian Chavassieux - en un habitacle de taxi climatisé et une journée bien remplie comme seuls les paysans peuvent en connaître, de l’aube jusqu’au coucher du soleil – est un livre sur la mort, pas tant comme sujet que comme objet de la fatalité. Celle des vies qui s’achèvent, par tautologie, mais aussi celle, apocalyptique et millénariste, qui s’impose en masse, par des effets du même nom. Ici, la Canicule du début du XXI°s., qui annonçait un chaos dont on s’est curieusement remis assez rapidement : comme chez la Marie du roman, la mémoire n’est jamais faite que d’abîmes oubliés, après tout. La Marie et le Henri, c’est sans doute comme ça qu’on les appelle au village, ce couple de vieux paysans, 56 ans de mariage au compteur, agacement réciproque compris et réprimé. Ils ont mis leurs habits du dimanche et sans doute un peu de parfum bon marché pour se fader les 800 kilomètres qui séparent leur Thébaïde de Cannes, la ville d’un tout dernier espoir pour eux et son cancer à lui. Marie, écrit Chavassieux, a beau s’être « habituée à le voir mourir plusieurs fois par jour », et connaître le sort des femmes qui restent et continuent de dormir seules du même côté du lit, elle y tient, à son Henri, même si elle l’aurait aimé plus robuste.



C’est Lily, une conductrice de taxi entre deux âges - « passable » aux yeux de tous mais plus assez aux yeux de son ex-mari qui lui a préféré une jeunette - qui se charge de ce que le narrateur nomme lui-même « un voyage extraordinaire ». Rémunérateur, certainement, mais éprouvant, quand il s’agit pour cette femme préoccupée de prendre en charge, au sens propre et figuré, ces gens qui habituellement, ne sortent jamais de chez eux. Ne vont même plus jusqu’à Roanne, ne racontent plus rien à ceux qui, dans le village, savent déjà tout d’eux. Ou croient tout savoir, parce que comme les autres personnages (le huis-clos est un trompe-l’œil et les récits enchâssés s’imbriquent), Pierre, Nicolas, Jessica, tous ont leur part de secret, et celui qu’ils partagent, qu’elle a cru oublier et que son cancer à lui ravive, en est un au moins aussi inavouable que celui de la conductrice. Qui met du Florent Pagny en considérant l'affaire Cantat, on est pas à un grand écart près.



« Noir Canicule », comme le bon polar qu’il n’est pas (seulement), fonctionne par révélations successives, que je ne dévoilerai pas ici. Pour le coup, c’est un roman qu’on ne peut pas lâcher, parce qu’on veut savoir, et que l’auteur est chiche, dans les pistes qu’il délivre au compte-gouttes, c’est de bonne guerre. Les vies passées, présentes et à venir se croisent elles aussi, comme dans une scène de super 8 : les images des pères – ceux qui vont mourir, ceux déjà morts – reviennent, saines, doublées, dans la mélancolie, de ce que Chavassieux appelle « le poison de l’amertume ». Pénible et sensuel à la fois. Il y a ce récit central, mais on comprend assez vite que les correspondances n’en sont pas : elles ne font que proposer à cette apocalypse – du moins sa première trompette, dit-il – un tour tristement humain. Avec des vieux cons de paysans, des destins contrariés, des vies réussies et d’autres pas, dans la même fratrie, parfois. La métaphysique propre à tout voyage est omniprésente, et personne n’échappe au constat d’échec, dans cet ouvrage. Pas plus un monde qui s’achève (« Trente ans que les petits paysans crèvent ») qu’un autre qui commence dans la confusion des cadavres, une expression empruntée à Flaubert. L’écriture de Chavassieux, comme d’habitude, fait mouche, alterne les registres, reproduit des discours directs (d’ados, notamment, j’te f’rai dire !) au sein même de passages narratifs soutenus, des scènes sont volontairement cinématographiques pour en souligner immédiatement des dialogues débiles : mais c’est quoi ce film ? On n’échappe pas au naturalisme paysan de l’auteur de l’Affaire des Vivants, même dans sa contemporaine Affaire des morts. Mais chacun se reconnaîtra dans une, au moins, des concessions que chacun des personnages fait à sa propre mort à venir, celle qu’on frôle dans une voiture, celle qu’on cache au monde depuis 77. L’agonie universelle, avance l’auteur. Que Bernard, tenté d'en finir, renvoie à son terme naturel, que Séverine ("une vraie pétasse contente d'elle-même") et Séb' l'infatué chercheront à nier, que Mélanie a dû sentir passer... Que les médecins et femmes de service des hôpitaux ont vu débarquer, impuissants. On ne sait pas ce que Jean-François Mattei – l’auteur a l’élégance de ne pas le citer directement, soulignant l’impéritie d’un gouvernement dont l’inaction dénoncée par Pelloux, à l’époque, a coûté plusieurs milliers de morts évitables – pensera de ce roman, s’il le lit. Ce que je conseille à n’importe qui d’autre, par ailleurs : un Chavassieux est toujours un événement et celui-ci, s’il fausse les pistes habituelles de l’auteur, ne déroge pas à la règle. Haletant et troublant. Son plein soleil à lui.
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Noir canicule

Merci à l’opération Masse critique de Bablio et aux éditions Phébus pour la découverte de ce roman enthousiasmant et de cet auteur que je suivrai dorénavant dans ses nouvelles parutions et sur son blog (Kronix Haut et fort). Je suis maintenant moi aussi un « infortuné lecteur », ou plus exactement une infortunée lectrice, à jamais marquée par le post du 02/02/2020…

***

Dans Noir Canicule, tout commence avec Henri (l’Henri) qu’on devine très malade. Sa femme Marie (la Marie) n’est pas encore réveillée. Henri a demandé un taxi climatisé pour faire les mille kilomètres qui les attendent en cette journée de canicule. Nous sommes en 2003. Ce couple de vieux paysans habite dans les monts de la Madeleine, pas très loin de Roanne, et va se rendre dans le Sud, à Cannes. C’est Lily, qu’on rencontre au deuxième chapitre, qui conduit le taxi et qui a mis un point d’honneur à arriver à l’heure. Dans ce même chapitre, on fait connaissance avec un autre couple, Pierre et Danielle. Lui subit un malaise à cause de la canicule ; elle ne sait trop quelle décision prendre et hésite, comme d’habitude, semble-t-il. Ces deux-là sont les parents de Nicolas et de Livia, que l’on rencontrera plus tard. Au fait, Nicolas, c’est l’ex de Lily, celui qui apprécie les jeux érotiques assez poussés. On fera encore la connaissance de Bernard, agriculteur, qui prendra la suite de ses parents à la mort de son père, Henri. L’autre fils est viticulteur. Il a réussi, lui… Qui d’autre ? Carine, qui couche avec Bernard quand ils peuvent se rencontrer. Et Mélanie. Mais Mélanie, c’est la boulette…

***

Christian Chavassieux nous propose ainsi tout une galerie de personnages dont les destins se frôlent ou… se télescopent, et dont Lily est l’épicentre. Nous aurons accès à leurs pensées, à leurs états d’âme, à leurs sentiments nobles et médiocres. J’ai eu l’impression de les avoir connus, tous, de la petite chipie à l’ado avide de découvertes, subjuguée par un jeune connard riche et prétentieux en mal de reconnaissance et d’amour, aux femmes qui se débattent dans un quotidien décevant, espérant qui le retour d’un mari s’en étant allé voir si l’herbe était plus jeune ailleurs, qui une autre vie, avec un autre amant, plus attentionné ou plus original, on ne sait trop. Christian Chavassieux excelle à faire ressortir les petites faiblesses, les compromissions, mais aussi l’empathie et la générosité des figures qu’il nous présente. Amateurs de thrillers plein de clifhangers, vous serez déçus ! On comprend vite le but du voyage, on comprend aussi que Lily a un problème, et on devine relativement rapidement ce dont il s’agit. Ce qu’on ne sait pas encore, c’est qui et comment…

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Bien sûr, l’intrigue est bien ficelée, les personnages solidement campés, leur psychologie crédible et les liens qui les unissent comme les divergences qui les font souffrir parfaitement observés. Mais ce qui m’a bluffée, ce que j’ai vraiment aimé, c’est le style : les rythmes binaires ou ternaires, souvent, les longues gradations d’adjectifs, la précision d’un vocabulaire simple, mais dont l’emploi est parfois original dans telle ou telle situation, le mot rare, aussi, mais qu’aucun autre n’aurait pu remplacer dans ce cas (voir les citations). J’ai adoré ce roman et je le recommande… chaudement !
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Noir canicule

Je remercie les Éditions Phébus et Babelio pour cette nouvelle lecture et la découverte d'un nouvel auteur.



Août 2003, je pense que tout le monde se rappelle de cet été de canicule. La première depuis un long moment. Des milliers de personnes en sont mortes. C'est dans cette atmosphère suffocante que se déroule l'histoire. Lilly est chauffeure de taxi. La petite quarantaine, séparée depuis un an et mère de deux filles, Jessica, 14 ans et Rose, 7 ans.



Elle doit accompagner pour la journée un vieux couple d'agriculteurs à Cannes et faire l'aller-retour dans la journée. Ce trajet va lui permettre de faire le point sur sa vie, sur ce qu'elle doit faire pendant ce trajet. Car Lilly cache un secret et nous ne serons pas au bout de nos surprises.







L'auteur va donner la parole à chaque personnage. Une introspection de chacun au fil des pages. Lilly tout d'abord, qui reviendra sur son couple, sa rupture difficile, son mari qui part avec une jeunette la laissant désoeuvrée. Elle se remémorera leurs ébats de plus en plus violents à la limite du SM. Et ce qu'elle s'apprête à faire pour récupérer son mari.



Henri et Marie, le couple d'agriculteurs sera aussi au coeur de l'histoire. Henri est en phase terminale d'un cancer généralisé. Ils font le voyage de la dernière chance pour le sauver. Mais avec une journée noire, le trajet sera éreintant.



L'auteur nous parlera aussi de l'adolescence avec Jessica. Les mensonges, les envies de liberté, mais aussi la révélation d'un monde qui n'est pas tout rose. Les premières déceptions, la peur de l'inconnu, se dire qu'on n'est pas si mal à se faire dorloter par sa maman.











Comme vous le savez, je ne suis pas très fan des romans noirs, mais celui-ci change un peu de ce que j'ai l'habitude de lire. Christian Chavassieux a une plume magnifique. C'est un roman qui se déguste, qu'on prend le temps de lire malgré le peu de pages (moins de 200). Les personnages sont tous très bien analysés, la psychologie est a son paroxysme. Chaque personnage sera intéressant et aura un lien bien particulier dans l'histoire. L'auteur instille aussi du suspens à savoir que cache vraiment Lilly. J'avais des doutes qui se sont vérifiés, mais ça n'a pas du tout gâché ma lecture, car je voulais savoir comment elle allait retomber sur ses pattes.



Ce roman est une belle découverte. Je me pencherais sur les prochains romans de l'auteur.


Lien : https://livresaddictblog.blo..
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Noir canicule

Un roman reçu dans le cadre de la masse critique de Babélio.



On va suivre simultanément quatre scènes qui vont finir par se rejoindre de manière assez étrange.



Dans la première on est aux côtés de Lily, taxi qui prend en charge un couple de personnes âgées qui a décidé de faire un aller retour dans la journée pour se payer les services d'un guérisseur.



Dans la deuxième on suit les deux filles de Lily, restées chez elles pendant l'absence de leur mère. Mais Jessica la plus grande va décider de sortir de chez elle pour expérimenter quelque chose.



Dans la troisième, on assiste à un malaise du beau-père de Nicolas, ex conjoint de Lily, et de son transport à l'hôpital.



Et dans la dernière, on va retrouver Bernard le fils des deux personnes âgées présentes dans le taxi, resté à la ferme et qui va en profiter pour rencontrer sa maîtresse.



Le tout sur fond de canicule.



On passe de l'un à l'autre des personnages et de l'une à l'autre des scènes, sans vraiment de surprises ni de rebondissements quelconques.



Heureusement vers la centième page, on arrive à un tournant, et on découvre l'horreur.



Puis on reprend le petit train-train en gardant en tête cet événement.



Les personnages vont tour à tour subir la canicule et chacun à leur manière vont apprendre de la vie.



- Jessica, en assistant à une scène qu'elle n'oubliera jamais et qu'il la transportera dans le monde adulte malgré elle.



- Les personnes âgées malgré leur bonne volonté ne vont pas réussir ce qu'ils souhaitaient



- Nicolas va devoir affronter une situation assez difficile 



- Bernard s'interrogera sur sa relation,



Et surtout Lily va avoir le rôle principal et va se dévoiler comme personne ne la connaissait.



Bref, un roman assez particulier, à l'écriture un peu monotone et monocordes, où il faut prendre au vol les quelques bons passages.



L'écriture est simple mais fluide. Par contre, peu de paragraphes provoquent une certaine lenteur de l'histoire.



La liaison entre chacune des scènes est agréable et on a à coeur de découvrir ce qu'il advient des personnages. Il est vrai que l'auteur ne cesse de détailler la psychologie et la personnalité de chacun d 'eux.



C'est le premier livre que je lis de cet auteur, et j'espère en découvrir d'autres pour me forger une meilleure idée.







**************************







Mon ressenti : j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce roman, mais je ne doute pas qu'il puisse plaire à de nombreux lecteurs.



Le petit plus : la couverture que je trouve intrigante et surtout le côté noir qui nous suit dès la moitié du livre et jusqu'à la fin.
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Noir canicule

Alors que la canicule écrase la France de 2003, provoquant les décès que l’on sait, Lily emmène dans son taxi un couple de vieux agriculteurs, pour une longue course dans le Sud de la France. Sont ainsi amenées à se croiser plusieurs histoires toutes aussi noires les unes que les autres : entre vieillesse, maladie et deuils, entre déceptions amoureuses et solitude, mais aussi entre accidents et homicide, tout semble en effet aller de travers pour ces trois personnages et leurs proches.





Un sentiment d’étrangeté m’a accompagnée tout au long de ma lecture, perdurant longtemps après la dernière page. Il a fortement contribué à mon intérêt pour ce récit, piquant ma curiosité jusqu’à me faire dévorer ce livre en une soirée, et me laissant ensuite déconcertée et pleine d’interrogations.





Tous les personnages sont crédibles, campés avec réalisme, et extraordinairement... ordinaires : en quelques phrases, l’auteur réussit à donner vie à des protagonistes qu’il vous semble connaître, comme s’ils étaient un échantillon de gens que vous pourriez croiser tous les jours, aux prises avec les mille tracas de la vie contemporaine. Leurs vies se croisent, se font et se défont, sans que d’habitude vous n’en sachiez jamais rien. Et pourtant… que de drames cachés derrière ces apparences bénignes.





Toute l’originalité du roman est dans son atmosphère délétère, comme si la canicule n’était qu’un des signes d’un délitement général, les personnages perdant d’abord imperceptiblement, puis de plus en plus désespérément, le contrôle de leur vie. Un insidieux malaise s’installe peu à peu, celui d’êtres humains mal dans leur existence, confrontés aux chagrins et aux désillusions, tentant péniblement de faire face, au prix de leur bonheur, de leur santé ou de leur innocence dans tous les sens du terme.





Cette canicule a au final des accents vaguement apocalyptiques, ressentis dans leur chair et dans leur âme par des personnages atteints dans leur intégrité et leurs fondamentaux. Elle est la représentation au sens propre de leur surchauffe personnelle, dans un monde qui doute et se sent à la dérive, vers un inconnu inquiétant et dangereux.





Etrange et dérangeant, voici un livre dont on sort pas indemne et qui laisse des questions plein la tête, tant cette histoire reflète le mal-être d'une société de plus en plus sujette à la peur, rationnelle ou non, de ne pas maîtriser son avenir. Un auteur à découvrir !





Merci à Babelio et aux Editions Phébus pour le privilège de cette lecture en avant-première.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Noir canicule

✔️Mon ressenti : Je ne connaissais pas l’auteur de ce roman, je remercie vivement les éditions Phébus et Babelio pour cette lecture en avant première par le biais de la masse critique.



Eté 2003, la canicule est là. Marie et Henri sont un vieux couple d’agriculteurs. Henri semble diminué. Ils ont fait appel à Lily pour un aller- retour à Cannes dans la journée.

Ce voyage sera l’occasion pour chacun des personnages de nous laisser entrer dans leur tête et dans ce de leurs proches pour savoir ce qui les a amenés où ils sont aujourd’hui.



L’atmosphère lourde et chaude transpire entre les lignes de ce récit. Les dialogues sont peu nombreux et intégrés aux pensées des personnages. Cela m’a donné un sentiment de voyeurisme, j’avais l’impression d’entrer dans leur intimité sans qu’ils soient au courant.

La plume de l’auteur est fluide et l’accent est mis sur la psychologie de chacun des personnages. Ils sont assez nombreux, mais tous plus où moins reliés.

Je l’ai lu rapidement et cette lecture m’a remuée.

Roman difficilement classable mais assez noir dans son ensemble. Une belle découverte.



🎯Mots Clefs : Voyage / Taxi / Surprises / Personnages / Vie



🏆Ma note : 18/20
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La vie volée de Martin Sourire

Ce roman est dense mais ça vaut le coup. Récit de la vie d'un orphelin "recueilli" par Marie-Antoinette, qui se désintéresse de lui aussitôt qu'elle a ses "vrais" enfants. Dans une première période il vit à Versailles d'abord au palais puis dans le petit hameau de la Reine, simulacre de campagne construit pour sa distraction. Vient la Révolution, et il part pour Paris afin de découvrir le monde réel. Engagé volontaire dans l'armée républicaine, il participe ensuite à la guerre contre la Prusse et à la répression de la révolte Vendéenne. C'est à ce moment que ce récit bascule dans le drame, avec force détails sur les colonnes infernales et la barbarie exercée contre les Vendéens par la jeune République. Martin en revient avec un syndrome de stress post-traumatique typique, mais forcément pas diagnostiqué et encore moins traité à l'époque.

Vie volée d'abord par la Reine, puis par la Révolution et la Guerre.
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L'affaire des vivants

C'est un roman MAGISTRAL !

Je ne pensais pas pouvoir lire un livre comme celui-là en 2019.

Pour la faire courte : c'est inspiré de Zola mais avec une touche de XXIème siècle.

Le sujet d'abord : l'ascension sociale d'un modeste, très modeste paysans dans la France de XIXème siècle.

Jusque là rien de bien transcendant, ordinaire même…

Mais voilà il y a l'écriture et elle est magnifique ! Un mélange d'humour et de cynisme qui nous est parfaitement contemporain… Et ça marche.

Courrez l'acheter, empruntez-le ou, pour les plus malhonnêtes, volez-le mais lisez-le Absolument ; c'est sublime.

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L'affaire des vivants

Très belle fresque historique qui manie aussi bien l'épique que l'intime, dans laquelle les personnages ne sont pas d'un seul tenant mais profondément ambigus, complexes. Aucun d'entre eux n'est parfaitement haïssable, ou complètement "aimable". Ce sont des êtres fragiles qui se débattent dans une époque profondément injuste mais aussi progressiste. Et toute l'ampleur de ce roman vient peut-être de là et du style extrêmement travaillé mais fluide de l'auteur. Je m'en vais découvrir d'autres romans de cet auteur prometteur.
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Un tremplin pour l'utopie

Dans une production littéraire dominée de la tête et des épaules par la dystopie et dans un monde proche de l'écroulement. Il était plus que temps de laisser une place à l'utopie, à des projets de société ambitieux mais réussis, à des marginaux magnifiques mais heureux, à des formes de vivre ensemble inédites. Avec ce ptit recueil, forcément inégal mais gratuit, on retrouve la joie de s'émerveiller devant ces lendemains qui arrêtent enfin de déchanter.
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Mausolées

Un post apocalyptique atypique, tout en nuances servi par une belle plume. Magnifique.



La période des Conflits a totalement reconfiguré le visage géopolitique mondial, une méfiance, voir une haine tenace contre la science et le savoir est ancrée dans la population et ses dirigeants. Danc ce nouvel âge obscurantiste, le riche Khan, un ancien chef de guerre, embauche un poète et savant pour prendre soin de sa bibliothèque légendaire.



L'univers m'a fait penser à China Mieville, du fait que nous sommes entre science fiction et fantasy, et aussi de certains de ces personnages, tel Lilith, mi femme, mi robot.

Nous naviguons entre quête des origines, la démocratie, les luttes de pouvoir, les représentations, l'éthique scientifique et la nécessité (?) de la culture et du savoir.

Dans ce monde vieillissant, deux camps s'affrontent : ceux pour qui l'absence de natalité est une chance pour le monde, celle enfin de voir l'humanité disparaitre (Peter Watts ne renierait pas l'idée, nous en reparlerons avec le dernier Bifrost en date), et les quelques autres avec une lueur d'espoir.

Les personnages sont tout en nuances, comme ce chef de guerre, le méchant du livre qui se révèle beaucoup plus subtil qu'il n'y parait au premier abord. Et puis il y a Sargonne, la ville-monde dont nous déambulons dans certaines ruelles et commerce, ces quartiers cachés où la révolte grogne.

L'action est plutôt rare et lorsqu'elle est présente, elle est loin d'être spectaculaire. C'est un roman d'ambiance, assez sombre, crépusculaire, avec quelques touches d'optimisme.



Christian Chavassieux sait utiliser sa plume, ses mots font naitre les images. Sans trop en révêler sur sa ville et ses habitants, il fait naitre notre imagination pour combler les vides. Et au final, l'impression d'avoir lu beaucoup en si peu de mots.

Des belles phrases, voir plus bas, et bons mots comme ce "livres libres", ou mourir ? Ou cette citation que tout critique pourrait employer face à certains textes :

"Le scénario sur lequel j’avais déjà décidé de ne pas m’attarder m’épargnait l’effort de l’oublier"



Passé assez inaperçu lors de sa sortie, ce roman mérite amplement qu'on s'y attarde.
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L'affaire des vivants

Un premier roman historique qui ne m’a pas du tout déplu, loin de là. J’ai eu la chance d’être tombée sur celui-ci qui, en plus d’être très intéressant est vraiment bien écrit. Pour finir je voulais partager avec vous un mot oublié de ce roman qui m’a énormément plu et je voulais donc vous en faire profiter.

Achatti : mot formé sur le modèle de « avachi ». Qui aime les douceurs, comme les chats. « On n’était pas achattis. »

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Les nefs de Pangée

De la fantasy opera. Un monde gigantesque, pensé, travaillé, cohérent, original. Une plume lyrique qui sait se faire rude par moments. On reconnaîtra quelques hommages aux auteurs classiques, dont G. Flaubert avec cette phrase glissée page 126 (éditions Mnémos, 2015) "C'était à Mehassa, faubourg de Basal, dans le jardin des nautiles." Un hommage que C. Chavassieux peut largement se permettre de faire, et sans rougir.



Les Nefs de Pangée, c'est un voyage qu'on entreprend en croyant connaître sa fin. On se trompe. Et on se trompe avec délice. C. Chavassieux nous surprend, place ses éléments au compte-goutte, révèle ses secrets avec une habileté et une finesse désarmantes, parfois même au détour d'une phrase anodine. L'univers qu'il nous propose est foisonnant et pourtant si accessible, déroulé comme une poésie en prose, sonnant aux rimes de la fatalité.



Un véritable coup de cœur. Ma meilleure découverte depuis Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski.
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La vie volée de Martin Sourire

Le carrosse royal, à son bord la reine Marie-Antoinette et son aéropage. Au bord du chemin, de pauvres gens qui saluent, se poussent, laissent passer entre crainte, habitude du respect, indifférence ou émerveillement. Et puis un petit garçon dans les bras de sa grand-mère. Que s'est-il passé ? l'enfant a-t-il tendu les bras vers cette apparition ? peu importe, les minutes suivantes, le revoilà embarqué, adopté, rapté en somme, câliné par la reine et ses dames qui sentent si bon, qui s'esclaffent devant sa si belle figure et son sourire qui lui barre tout le visage. C'est décidé, il s'appellera Martin Sourire, c'est ainsi et vivra auprès de la souveraine si triste de ne pouvoir enfanter, il sera choyé, mangera à sa faim, recevra des baisers royaux et ne manquera de rien, ni même d'éducation.

Conte de fée ? Ascenseur social extraordinaire vers un monde féerique ? Non, un autre livre s'écrit pour le désormais Martin, bien vite délaissé par la reine devenue enfin mère. Ballotté de bras en bras mais toujours à Versailles, casé comme vacher au Hameau de la Reine, pastiche édulcoré et idéalisé de la vie de ferme, écran de fumée face à la révolte qui gronde. Martin sera de celle-ci, s'enthousiasmera pour elle, et commettra même le pire, poussé par la machine folle des événements.

La plume riche, exigeante et lyrique de Christophe Chavassieux force l'admiration. Il signe là un époustouflant roman historique mais aussi un roman d'apprentissage sans concession d'un jeune homme en quête d'identité, pris dans les tourmentes de son époque.

Et comme il le fait souvent dans ses oeuvres, Christophe Chavassieux pousse le respect envers ses lecteurs, jusqu'à nous fournir des annexes, des notes riches d'explications très intéressantes.
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Les nefs de Pangée

Ce roman est la preuve que la SFFF française a beaucoup de choses à apporter aux littératures de l'imaginaire. J'ai été convaincue par l'originalité des idées et des rebondissements.



Pangée est le seul continent qui existe. le reste est recouvert par l'Unique (l'océan). Tous les vingt-cinq ans, la tradition exige qu'une flotte composée des meilleurs éléments parte tuer un Odalim – un animal aquatique si démesuré qu'il peut saisir une nef dans ses mâchoires et la broyer. La mission est redoutable et dangereuse : y participer est un terrible honneur.

La neuvième chasse ayant échoué, les oracles prédisent un cycle de malheur, de guerres et de maladies pour tout Pangée. Pour éviter l'hécatombe, un seul moyen : la prochaine chasse doit être si disproportionnée que les pays seront trop accaparés par les préparatifs pour se battre. Elle ne pourra que réussir…

Mais au milieu des préparatifs, des alliances se nouent et de sombres complots voient le jour.



Tout au long du récit, nous suivrons plusieurs personnages.

Logal a beau être le fils de la plus puissante famille de la plus puissante cité (Basal, la Porte des terres, le coeur du commerce de tout Pangée, le lieu d'où partent toutes les chasses, la Ville des villes), il n'en reste pas moins impuissant face aux événements : l'échec de la neuvième, la montée au pouvoir de Plairil (le fils Préféré de sa mère), les intrigues qui se nouent, l'irrespect dont il est la cible… Intelligent et de bonne nature, il est pourtant surnommé En'nodet : le Bâclé ; car il est dit que sa mère consacra très peu de temps à sa conception.

Et puis progressivement, c'est Bhaca qui deviendra le point de vue principal. Normal : en tant que commandant de la dixième chasse, il est au coeur de l'action. Bhaca est jeune et pétri d'idéaux. Né et formé pour diriger la dixième flotte, il n'en est pas moins quelqu'un de sensible qui n'arrive à confier ses craintes qu'à sa plus ancienne amie : Hammassi. Sa presque soeur, son amante, celle avec qui il a grandi. Pourquoi la chasse ? Pourquoi la guerre ? D'où viennent les Odélim ? Pourquoi est-ce de plus en plus dur de les tuer ? Que fera-t-on une fois qu'ils seront tous morts ? Pourquoi consacrer autant d'énergie à la destruction au lieu de poursuivre la construction de la plus grande route du continent – ce qui permettrait d'améliorer les échanges entre nations ? Questions très actuelles…

Et enfin, c'est Hammassi elle-même qui prendra le relai. Elle, dont la mission est de consigner tous les événements qui jalonnent la dixième chasse, dont le but est de permettre à son peuple de tirer les leçons du passé. Elle qui est si sensible à la beauté des choses et au caractère extraordinaire des événements. Un regard neutre, patient, presque enfantin pour conclure cette saga. Un regard nécessaire pour retranscrire les innombrables retournements de situation qui nous attendent.

Les trois protagonistes se complètent à merveille. Ils sont intéressants, riches, nuancés, et imparfaits – donc très humains.



L'univers, quant à lui, regorge d'idées novatrices.

Les femmes ne peuvent mettre au monde des enfants viables qu'en ayant collecté la semence de suffisamment de mâles pour pouvoir concevoir. Les orgies sont donc des événements normaux, organisés pour les grandes occasions – puisque ça permet de renouveler facilement l'espèce. Et donc le sexe n'est absolument pas tabou. Il est tout à fait normal de discuter avec un ami, quêter l'approbation d'une g'lich (une femme) entre deux mots et entamer un acte sexuel en continuant à converser.

Il y a toute la culture de ce continent si étrange. Quel que soit le pays, toutes les grandes dynasties ont la même organisation familiale : une Vénérable (une femme qui a mis au monde plusieurs enfants), un Préféré (un enfant dont la conception était particulièrement soignée), les pères qui fournissent régulièrement leur semence, une maison du jour et une maison de la nuit (la première servant à la vie courante et à recevoir les invités, la seconde conservant la bibliothèque et les connaissances de la famille et servant aussi de cachette pour concevoir en paix).

Il y a la chasse, évidemment, et toutes les croyances et traditions qui en découlent. Les récits historiques que doit étudier Hammassi au début du récit, les légendes, la rumeur du Maître des eaux – le plus vieux, le plus grand et le plus puissant des Odélim. On dit qu'il aurait fait naître Pangée, qu'il serait plus grand qu'une ville, qu'il serait le véritable maître des océans.

Il y a cette langue ancienne dont découlent beaucoup de mots en ghiom et dont le pluriel se marque en accentuant une voyelle médium : g'lich/gé'lich ; Odalim/Odélim, er'gonte/erégonte. J'ai beaucoup aimé l'idée.

Et il y a les Flottants. Une race étrange qui vit sur des îles artificielles à la dérive. On les décrit comme étant des créatures laides et stupides, au bord de l'extinction pour cause de génocide. Les Ghioms s'appliquent à détruire chaque îlot qui passe à portée de navire. Une disparition qui n'attriste personne, d'autant plus qu'on les soupçonne d'aider les Odélim à contrer les chasses.

Pour aller plus loin, l'auteur nous propose même un glossaire en fin d'ouvrage. La faune, la flore, les personnages, les traditions ghiom, tout est abordé. J'ai été éblouie par la richesse de cette oeuvre, que je conserverai religieusement dans la bibliothèque.



Évidemment, tandis que je lisais, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Moby Dick. Cette quête sans fin d'un animal surnaturel a comme un goût de Melville. Comment lutter contre un monstre de la taille d'un village ? Comment le retrouver dans un océan si immense ? Or, c'est comme si c'était le destin : toujours, les oiseaux-messagers retrouvent l'Odalim...







Et puis l'écriture. Savoureuse. Parfois un peu trop lente, mais c'est parce que les descriptions sont soignées. Un cynisme, un sens de la fatalité et du mystère qui m'ont saisie à la gorge.

J'ai tout aimé dans ce roman.
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Les nefs de Pangée

Je serai brève concernant mon avis sur ce livre : je n'ai pas du tout accroché.

J'ai été attirée par sa magnifique couverture et par les quelques bonnes critiques que j'ai lu. Je n'ai aucun doute sur le fait que ce livre puisse plaire mais je ne fait pas partie du public visé. Je n'y ai vu que de longues descriptions alors que l'action était ailleurs, des personnages auxquels je ne me suis pas attachée, une intrigue qui ne m'a fait ni chaud ni froid et un pénible manque de discours, qui rend l'ensemble monotone. Pourtant, il se passe plein de choses, mais j'ai tout de même eu la sensation que rien n'avançait.

Je terminerais quand même sur une petite note positive pour souligner la belle plume de l'auteur ainsi que son imagination débordante, qui a su créer un univers extrêmement riche et le rendre très visuel.


Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Les nefs de Pangée

Proposer une analyse des « Nefs de Pangée » de Christian Chavassieux, c'est forcément amputer l'oeuvre, tant elle déborde tous les cadres attendus. Le roman propose sans le moindre complexe des dizaines de thématiques entrecroisées (une philosophie du temps à l'échelle des planètes, une méditation sur les origines et les chutes des civilisations, une réflexion sur les pouvoirs politiques et religieux, la relativité des certitudes, la force et la fausseté partielles des mythes...), et des fils narratifs aussi variés que prenants : une chasse XXL, mais aussi un récit d'initiation, une révolution des mentalités, une guerre aux mutiples rebondissements, des récits d'exploration.... Avec, aux deux tiers, un renversement stimulant (même quand on est prévenu), où les cartes sont rebattues et les règles du jeu revues de bout en bout. Le tout dans un monde à la faune et à la flore exotiques, à la géographie vaste et variée (amateurs de cartes, il y a de quoi se régaler, en cours de lecture ET après la lecture complète), aux mœurs résolument inédites (faire un enfant devient toute une histoire à épisodes...), avec plusieurs dizaines de personnages – chacun jouant sa propre partition – et des dimensions systématiquement hallucinantes, qu'il s'agisse d'un arbre-fer, d'un navire de chasse ou d'un arsenal. A côté de Pangée, les épopées célèbres paraissent presque mesquines, les cycles de fantasy petits joueurs, les space opera raplapla.

Le revers de la médaille logique d'une telle profusion concentrée en moins de six cents pages, ce serait une densité excessive ou une tendance à l'hermétisme. Il n'en est rien. Habilement, l'auteur structure l'oeuvre en courts chapitres et anime ses créatures d'une écriture précise, évocatrice, d'une haute tenue, mais jamais pesante ou poseuse. La fluidité et le naturel reviennent chaque fois que le lecteur risquerait de se perdre dans des considérations techniques ou mystiques un peu poussées. Les personnages, très nombreux, demandent un minimum d'attention pour être suivis, et il est certain que ceux qui aiment s'attacher aux pas d'un héros principal qui porte à peu près toute l'histoire sur ses seules épaules ne seront guère convaincus. Mais si, comme moi, on est sensible aux seconds rôles aussi discrets que cocasses, exaltants ou touchants, on sera comblé par les apparitions d'un Erv, un Mâad, une Taum ou un Yma (de loin mon préféré, drôle et émouvant).

Ajoutons à cela que la tonalité d'ensemble, qui pourrait sembler solennelle et premier degré, est en réalité régulièrement infléchie par des notations humoristiques (par exemple sur les animaux de transport avec lesquels il faut sans cesse négocier, sans parler du « calouca rouge », dans le glossaire en fin d'ouvrage! Ou les réactions un peu décalées ou très modernes de certains personnages). C'est surtout la tristesse, la lassitude qui reviennent au cœur de scènes énergiques ; en cela, « Les Nefs de Pangée » renouent avec le véritable esprit épique, cet accablement qui s'empare de l'âme des guerriers, dans « L'Iliade » ou plus encore « Salammbô ». Et au milieu du fracas des vagues et des armes, des mini-tragédies marqueront la mémoire, comme la disparition prématurée de Tyla, qui avait tout d'une héroïne majeure et est engloutie à peine son aventure lancée, avec l'amertume des destins inaccomplis. Une manière de prévenir le lecteur que le récit sera grandiose, mais qu'il faudra accepter d'être parfois dérouté, détourné de nos repères en matière d'imaginaire. Pour notre plus grand plaisir.
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L'affaire des vivants

Charlemagne Persant, né dans une famille de paysans dénués d'ambition au XIX° siècle, fait tout pour sortir de sa condition et devient parvenu.

J'ai moyennement accroché à cette histoire, peut-être à cause de l'ambition affichée présentée par l'auteur de vouloir décrire une société appartenant au passé, et son utilisation pour ce faire d'une langue parfois désuète, mais tout de même moderne, et des verbes au présent. Ou peut-être à cause des personnages, que j'ai trouvés tous antipathiques à un moment ou à un autre, même s'ils ont tous eu leur brin de sympathie, qui n'a toutefois pas duré (sauf peut-être pour Louis). Malgré tout, je trouve que ça se lit très vite et on a envie de savoir comment ça se termine.
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La Joyeuse

La Joyeuse est une courte nouvelle érotique, moins de 30 pages (illustrations comprises) que j’ai pris plaisir à lire deux fois. Les descriptions n’ont rien de vulgaires, c’est très bien écrit. On suit la découverte de la sexualité entre Shamat prostitué envoyée par le puissant Gilgamesh et Enkidu l’initié. Les dessins de Winfried Veit permettent d’aider le lecteur à visualiser les scènes et d’augmenter l’impact des scènes érotiques. Au fil des pages Enkidu se laisse littéralement guider par Shamat dont on ressent la très forte expérience et une grande assurance.

C’est une lecture idéale pour éveiller ses sens ou pour ceux qui aurait envie de s’initier à la lecture érotique.



Merci à Babelio et aux éditions le Réalgar pour m’avoir permis de découvrir ce livre.
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La Joyeuse

La joyeuse

Courte nouvelle, la joyeuse nous plonge au sein d’un ébat amoureux assez intense et somme toute assez commun. Dans un style étoffé mais parfois trivial, chose nécessaire dès que l’on veut se plonger dans les plus infimes détails de ce genre d’activité. L’originalité repose dans le cadre tribal un peu mystérieux qui est donné à la nouvelle. Nous sommes directement plongés dans un rapport hors du temps et de l’espace. Le cadre est jeté dans les deux premières pages et nous sommes amenés à suivre la relation pour le moins assez "dense" entre les deux amants, relation caractérisée par un déchainement de passions qui s’expriment par les corps. Si ces corps s’expriment, il n’y a pas de relation spirituelle entre les deux protagonistes, ce qui donne à leur relation un côté sauvage mais pourtant bien humain à travers la sensualité qui se dégage des quelques pages qui constituent la nouvelle.

En une quinzaine de minutes, on a fini notre lecture, intéressante, intrigante, on a l’impression de lire un extrait qui donne envie d’en savoir plus.

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François Mauriac

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