Christian Giudicelli

Voici un roman que je soupçonne d'être très largement autobiographique. C'est un livre dans le livre, puisque le narrateur écrivain, écrit dans le roman un livre racontant la vie de son père qui vient de mourir. Ce roman est assez déstabilisant, car il remet en cause les sentiments familiaux et filiaux que l'on croit indestructibles et tout puissants en Corse. Mais comme partout, ailleurs, et même dans ce village de l'île, on constate qu'il y a des tensions, des inimitiés, des rancoeurs, de la haine aussi, du mépris, et puis aussi de l'autorité, de la négligence, des non-dits, des secrets... Le désamour ou la plus totale indifférence entre parents et enfants et ceci sur plusieurs générations... Sentiments que l'on croirait impossibles à croître en Corse où la famille est sacrée, vénérée... et pourtant... et il y a aussi le rejet manifeste de "la pièce rapportée", parce qu'elle ne convient pas car pas assez bien née, ou alors étrangère, continentale... et qui doit se contenter d'être juste tolérée, mais à jamais usurpatrice d'un nom et à qui au mieux on accorde une politesse d'usage... Un livre dur... qui me parle...

Je me décide enfin ce week-end à mettre un billet sur ce livre.



Le personnage principal vient d'apprendre que son père agonise, et il se rend à son chevet, en Corse, où il doit retrouver sa mère. Sur la route, il se remémore son enfance. La plupart des souvenirs qui jaillissent à sa pensée sont grinçants, cyniques, angoissés. Ce roman intimiste ne s’étend pas beaucoup sur les sentiments de tendresse, mais il aiguise surtout les moments les plus cruels, les plus ambigus, difficiles. On se demande ce que peut cacher ce sentiment de haine sourde du personnage pour son père. On est dans la tête du personnage et sa pensée, par moments éclatée, ne nous dit pas les raisons de ce ressentiment, qui pourrait être une frustration quelconque, ou tout simplement un manque d’amour, ou le désespoir de perdre son père.

Dans les premières pages, j'étais déstabilisée, mais par la suite, en réécrivant le contexte, j’ai trouvé le récit d’une profondeur extraordinaire, assez bouleversant, fait d'une écriture splendide.



Un récit plein d’aspérités et pas du tout édulcoré. Il s’agit ici surtout du deuil du père, qui envahit les pages. Un texte que j’ai trouvé poignant.

Livre que j'ai lu il y a quelques décennies, lors de sa parution, et qui m'a beaucoup troublé. On y suivait le parcours d'une homme et d'une femme, de leur naissance à leur mort. Lui, deviendra instituteur et elle, chargée de communication dans une grande entreprise. Issus du baby-boum, c'est, à travers leurs vie en accéléré, que l'on suivra également l'évolution de la société qui induira leurs choix. A mi-chemin entre « les années » d'Annie Ernaux et « Les choses » de George Perec. Ce qui m'avait surpris, à cette époque, au tournant des années 80/90, c'est leurs vies quotidiennes, dans lesquelles le lecteur ou la lectrice pouvait se retrouver dans la « banalité » de leurs existences. Et puis, survient la vieillesse et la mort, un peu comme si ces existences n'avaient pas compté, n'avaient pas eu lieu. Rien ! J'y ai longtemps pensé. De notre naissance à notre mort, que restera-t-il, sinon le déterminisme d'une époque donnée ?

J'ai appris que ce livre n'a pas encore été réédité. Dommage, je l'aurai relu pour y confronter mon avis d'aujourd'hui.

Suivant volontiers les chemins de traverse, Christian Giudicelli nous invite à rencontrer les habitants célèbres ou anonymes de sa brillante planète.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..

Roman avec cinq personnages prinicipaux dont José et Marie. Ils fuyent le Paris ayant assez de la vie de tous les jours et s'échappent pour une station balnéaire en Méditerrannée. Très vite ils désenchantent de cette vie souvent très superficielle. uniquement dirigée par l'argent. iIs ne sont pas fait pour ce monde là. De la joie, de l'amour mais aussi de la misère dans ce roman.

Voilà un drôle de roman pas drôle, dont je ne me souviens que de l'histoire. Un peu déprimante, elle ne présente pas tellement de perspectives réjouissantes pour certains de ses protagonistes (et je ne dévoile rien là, on le sent tout de suite). L'histoire aussi d'une liaison qui tourne au pathétique. Une expérience un peu grise en somme.

Rome, Venise, Naples, Florence... ce livre n'est ni un roman ni un guide touristique, mais un récit de voyage qui donne vie aux lieux grâce aux personnes qui les visitent. Autant vous le dire tout de suite : si vous avez déjà un penchant pour l'Italie, le risque avec ce livre est juste de tout lâcher pour faire un sac de voyage et partir "vivre" ces "Quartiers d'Italie" ! C'est plein d'impressions, d'émotions, allez je me risque, de "retours d'expérience"... en tout cas, au fil des pages, on devient un personnage du récit pour peu que l'on connaisse un minimum ce beau pays !

Sans céder totalement à l'auto-fiction, Christian Giudicelli met beaucoup de lui et de sa vie dans ses romans. Ainsi, l'un des quatre personnages principaux de Square de la Couronne est-il écrivain vieillissant, séducteur, plutôt homosexuel (avec quelques incartades), nîmois... Et curieux des autres, également, ce qui évite à son livre cet égocentrisme de l'auteur, tellement français (Angot). Dans Square de la couronne, plusieurs destins se croisent : un jeune homme paraplégique, une femme au seuil de la mort, une apprentie infirmière, un garçon énigmatique. Leur point commun ? Une certaine perte de repères dans une existence qui ne leur a pas fait de cadeaux. Giudicelli décrit leurs pensées intimes et leurs fantasmes sans aucune gêne, il n'est pas romancier à s'imposer des tabous, et le sexe (ou l'absence de), par exemple, est une composante indissociable de tous ses personnages, chiens perdus et souvent sans collier. Cette petite "musique" littéraire sonne agréablement aux oreilles mais elle a ses limites. Un je ne sais quoi de désillusionné assombrit les pages du livre qui finit par former une sorte de cercle fermé et étouffant autour des cinq figures qui s'en détachent. Dans le passé, avec Station balnéaire ou surtout Double express, Giudicelli avait davantage de sève et de vibrations d'espérance à donner. Ici, il se complait un peu dans la noirceur et semble même y prendre un plaisir masochiste. Singulière et parfois pénible sensation.

Cela commence comme une belle promesse, un style enlevé rappelant celui d'Albert Londres, narrant une errance digne de celles de Nicolas Bouvier... On savoure et on suit avec plaisir ces pérégrinations en terre tunisienne sans but précis, sans fil conducteur. Et puis la Tunisie passe en arrière plan, le récit devient nombriliste, finit par s'essouffler et se perdre en considérations un peu superficielles, voire suspectes pour un homme de cet âge. Court, plaisant et éphémère.

L'auteur français, né à Nîmes, collaborateur à France Culture qui dirige également la collection "La fantaisie du Voyageuer" aux éditions du Rocher nous invite à suivre les faintaisies littéraires à travers Tunis, ses avenues encombrées, les ruelles attrape-touristes. Parfois humoristique mais souvent trop intellectuel (pour moi) pour le lire avec beaucoup de plaisir.

Malik est mort du sida et au lendemain de son décès, se retrouvent ceux qui croyaient le connaître, compagnons qui ne se connaissaient pas, Jacques Philippe ou Romain, qui détiennent chacun un petit bout de la personnalité mystérieuse de Malik. Pas mal du tout, pour une fois c'est un roman qui parle d'un homo et de ses amis homo sans en faire tout un plat sur l'homosexualité, c'est agréable.

Quel déception...je m'attendais a un beau récit d'un pays qui m'est familier. Certaines descriptions nous détaillent la beauté de ce pays. Cependant l'auteur parle trop de negativité... très compliqué a lire pour moi et ce n'est pas partagé, donc j'ai eu un peu de mal à le finir...

Comme son patron, Mercure, dieu des pérégrinations, Giudicelli a des ailes à ses sandales et voyage comme il écrit - léger. Sur un chantier près des ruines d'Utique, des ouvriers lui offrent, sans rien demander en échange, un verre de limonade. Gentillesse des Tunisiens ne s'épuise jamais.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..