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Critiques de Christian Kracht (46)
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Imperium

L'auteur serait connu pour écrire des oeuvres singulières comme l'annonce la quatrième de couverture. Je le découvre avec ce livre et oui, je confirme qu'il est singulier.



Pour la forme d'abord. De longues, longues phrases entrecoupées de virgules (heureusement, sinon on en perdrait le sens), développant tout un tas de détails autour du sujet principal. Beaucoup se demanderaient à quoi servent-ils. Il est vrai que l'on pourrait supprimer les deux tiers. Et pourtant, on ne retrouverait pas cette mélodie que l'on perçoit à la lecture au point que l'on a envie de lire à haute voix. L'écriture est en effet très fine, riche et subtile, un peu comme les classique du dix-neuvième siècle.



Pour le fond ensuite. Il est en effet surprenant de découvrir l'histoire vraie de August Engelhardt (1875-1919). Engelhardt. Vraiment, vous ne connaissez pas ? Moi non plus, je ne savais rien de cet homme. Jeune allemand, il ne supportait plus ni ses congénères ni le monde évoluant trop vite et trop mal. Végétarien, il s'exila en Nouvelle-Guinée, fit l'acquisition d'une île destinée à la culture de la noix de coco, se fit aider des autochtones pour ce travail de récolte.



La noix de coco devint pour lui "le couronnement légendaire de la création", offrant à l'homme l'eau, le lait, le beurre, la chair mais aussi le matériau pour les maisons, les meubles, les accessoires, le bois de chauffage. Persuadé qu'en se nourrissant de ce fruit à l'exclusion de tout autre aliment, on deviendrait l'égal des dieux, Engelhardt n'hésita plus. Adepte du naturisme, se nourrissant uniquement de noix de coco, il pensa créer un monde exemplaire, en communion avec la nature, loin du vice, du pouvoir et de l'hypocrisie. Il ira au bout de ses convictions mais ne parviendra pas à faire adopter son mode de vie, malgré l'amitié d'un pianiste et quelques illuminés vite renvoyés chez eux par le gouvernement.



Beaucoup d'humour (justement grâce à ces longues phrases; voir ma citation) pour décrire la vie tragique de cet homme. Quelle vie ! Et quelle fin de vie surprenante.



Alors, j'ai aimé ? oui et non. Oui pour l'écriture plus que belle qui me donne vraiment envie de découvrir une autre oeuvre de Christian Kracht. Non, pour avoir accompagné cet homme, pour ne pas dire cet illuminé, sur son île avec ses noix de coco et ses noix de coco et ses noix de coco...
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Imperium

L’histoire d’un utopiste allemand du début du XX ième siècle , August Engelhardt qui part en Nouvelle Guinée allemande pour réaliser un rêve fou : vivre uniquement de noix de coco .

Rêve fou , le mot est dit , personnage au regard halluciné sur les photos trouvées sur Google , un aventurier jusqu’au boutiste car il a vécu nu sur son île , loin de tout confort .

Un roman qui m’a beaucoup plu , l’écriture est très belle , maîtrisée , un vrai bonheur de lecture . On y rencontre l’inventeur du Vegemite , ami des frères Kellogg’s .

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Faserland

Il ne se passe rien dans ce roman, le narrateur est détestable et on a qu'une hâte, avoir fini les 120 pages... (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/09/03/dun-ennui-incommensurable-faserland-christian-kracht/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Faserland

Faserland , c’est le roman de la jeunesse dorée dans les années 90 en Allemagne , où la drogue , l’alcool coulent à flots , c’est l’image d’une jeunesse aux vestes Barbour bien coûteuses , aux codes vestimentaires bien codés mais une jeunesse désœuvrée, qui se cherche tristement

J’ai été étonnée des nombreuses évocations de la guerre 40 - 45 dans ce roman , comme si un demi - siècle après les jeunes étaient toujours marqué par ce conflit mondial

Il est vrai que dans les années 90 , il y a à peine quelques années que l’Allemagne est réunifiée , le passé est encore très présent .

L’histoire en elle même est sans espoir , on y parle sans cesse de comas éthyliques ou dus aux consommations de drogues diverses .

C’est l’histoire d’un désenchantement, d’une jeunesse qui n’a pas de but , un monde vide de sens .

Merci à NetGalley ainsi qu’aux Editions Phébus .
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Faserland

A la lecture de la quatrième de couverture, je me faisais une joie de découvrir un auteur de langue allemande mettant en scène de jeunes déglingos désœuvrés et défoncés à longueur de journée comme je les aime, car cela me permettait de quitter les sentiers parfois trop familiers de la littérature anglo-américaine à ce sujet.



Je dois avouer que j'ai été plutôt déçue : Faserland est un roman sans couleur, d'une fadeur comme j'en ai rarement rencontrée. Les dialogues, les situations et les personnages m'ont semblé tout du long peu naturels, particulièrement poussifs, à tel point que je suis restée complètement extérieure au récit malgré une narration à la première personne qui aurait dû avoir l'effet inverse. Je n'ai de plus trouvé aucun intérêt narratif ou stylistique qui aurait pu me rendre davantage réactive à ce que je lisais. Le nombre peu important de pages à lire m'a paradoxalement donné l'impression d'une longueur terrible, d'un récit sans fin que j'ai eu du mal à terminer.



Alors oui, je conçois que cette fadeur et ce manque de naturel aient un lien avec la génération dorée désabusée des années 1990 que le roman tente de décrire par l'intermédiaire d'un de ses protagonistes, en errance de ville allemande en ville allemande pendant quelques jours. Mais cela n'a pas pris avec moi qui ne m'attendais pas à si peu de corps et d'âme dans cette errance... Un rendez-vous littéraire raté en somme, comme il en arrive parfois.



Je remercie Netgalley et les éditions Phébus de m'avoir permis de lire ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.word..
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Les morts

Dans les Morts, la marche vers le désastre n’a même pas besoin d’être soulignée, Hitler sera bientôt au pouvoir, et même s’il est encore temps de tourner des chefs-d’œuvre cinématographiques, certains font leurs bagages.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Les morts

«...la vérité, à savoir qu'il est un réalisateur sur le retour, qui a fait « un » bon film il y a longtemps et ensuite, après sa faillite artistique et la mort de son père, poussé par un soupçon de convoitises et de surestimation de soi, s'est fait expédier au Japon par ce monstre allemand de Hugenberg pour y réaliser un projet qui lui a été soufflé par deux critiques de cinéma lors d'une nuit de beuverie à Berlin […] (il ne soupçonne nullement qu'en réalité, c'est Amakasu lui-même qui l'a invité.) »



Voilà, tout est écrit : le parfait résumé de ce livre écrit de la plume de l'auteur.



Ici, ce sont les morts qui seront les plus nombreux et il ne restera qu'un vivant : le personnage principal qui aura su se soustraire à la manipulation.



La manipulation est toujours cruelle et c'est une lecture « assaisonnée » de cruauté à chacun des chapitres. La manipulation est si souterraine, si perverse, mais aussi si prégnante que ceux qui y sont soumis se dévorent d'angoisse, s'auto-cannibalisent discrètement, en se rongeant les ongles, dépeçant le bout de leurs doigts jusqu'à les rendre sanguinolents.



Comme au cinéma, le personnage principal ne fait pas son entrée dés les premières images, les premières pages.

Celles-ci seront consacrées à la mise en situation : quelqu'un filme à travers un œilleton un « seppuku » que s'inflige un jeune homme pour se punir d'un « manquement » à quelque règle sociale, petit bout de bobine qui sera expédié à une importante société de production de cinéma. Pour quoi faire du reste ?

Manipulé par la société dans laquelle vit ce jeune homme, manipulateur celui qui filme. Frisson du lecteur quand la dague érafle la sangle abdominale et dégoût devant cet acte abject de celui qui assiste et va utiliser cette séquence filmée.

Une page recto-verso pour introduire le roman. Parfaitement construite et dans un style à la fois serein et poétique jusqu'à la phrase aussi glaçante qu'un coup de fouet qui déchire la chair.



Christian Kracht situe l'action entre Japon, Berlin et Suisse à ce moment très spécial où le cinéma va basculer du muet au parlant, à ce moment du début du 20ème siècle où on raisonne en « axes » de pouvoir : les accords bipartites pour conquérir le monde. Il y avait eu l'axe austro-hongrois, il y aura celui entre l'Allemagne et l'Italie et pour concurrencer l'hégémonie cinématographique de l'Amérique, un astucieux imagine une rapprochement sino-germanique.

Et c'est là que Nâgeli se fait piéger. Déboussolé, naïf qui s'ignore, conscient de sa qualité de cinéaste exceptionnel, il sera au centre de jeux pervers de manipulation ; mais ce sera le seul qui en en fuyant ce monde artificiel retrouvera son humanité.



Lecture qui nous perd entre Berlin et Tokyo et la Suisse, entre les références cinématographiques, où l'on voit passer des Fritz Lang en errance, des mouvements migratoires à venir, un Charlie Chaplin égaré dans une réception en son honneur qu'il fuira, et pire encore, quand le maquillage de « Charlot » s'efface, se liquéfie, se dissout pour laisser apparaître un être aussi abject que les autres. Le "rêve" hollywoodien !



Lecture qui assaille, met à mal tant le propos est insidieusement féroce. On pourrait se laisser bercer par l'illusion que ce monde décrit est vieux de près d'un siècle...

Mais lecture fascinante par la beauté du style, le développement du propos.



Lecture perturbante d'autant plus qu'il est évident que Christian Kracht est un écrivain hors-pair au sens littéral du terme.

Merci à Babelio de m'avoir permis de le découvrir.

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Les morts

J’ai choisi ce roman via une opération « masse critique » spéciale de Babelio car l’époque me plaisait et l’idée de constituer un axe Japon-Europe dans le milieu cinématographique pour concurrencer la machine Hollywood toute puissante titillait ma curiosité.



Déjà, la scène inaugurale, filmée spécialement pour le projet, est d’une violence extrême ; c’était donc mal parti, mais je ne me laisse pas décourager facilement alors j’ai décidé de continuer…



Pour situer l’action, nous sommes en pleine république de Weimar, le monde politique allemand commence à voir émerger des personnalités qui feront carrière dans le 3e Reich, et au Japon, règne l’empereur



Le roman met en scène un réalisateur suisse Emil Nägeli dont la vie est bien tristounette mais le projet le stimule un peu, alors il se rend en Allemagne rencontrer des professionnels et le séjour à Berlin est très perturbant pour lui. Son père est mort il y a un an et leurs relations n’ont jamais été au beau fixe : son père l’a appelé toutes sa vie Philip, avec toute une série de diminutifs loin d’être élogieux. Bref un père tyrannique, cruel, méprisant.



A l’autre bout de la planète, nous avons Amakasu, qui vient de regarder la fameuse scène inaugurale, qui le révulse au plus haut point… Ce personnage est très intéressant, par son comportement ses failles ; il a grandi sans affection, alors que ses parents étaient des esprits libéraux, envoyé très jeune dans un internat où les châtiments corporels régnaient en maître : « un de ces lieux de tabassages les plus impitoyables de l’Empire ».



J’ai abandonné ce roman une première fois au bout de trente pages car je le trouvais vraiment toxique, cruel, noir… je lui ai quand même donné une seconde chance, en alternant avec d’autres lectures, car Amakasu par son enfance particulière, son côté surdoué, et la manière dont il devenait de plus en plus perturbé psychologiquement (un vrai cinglé serait plus adapté, mais restons courtois !)



On croise des personnages plutôt cocasses, tel Kikuchi, professeur d’Allemand, espion dormant qui ne sait plus s’il doit toujours espionner ou non et qui fut le professeur d’Amakasu. On rencontre Charles Chaplin, en tournée au Japon, qui participe à une réception où circule notre ami Amakasu.



Détail, cocasse lui-aussi, tous deux sont invités à dîner chez le Premier ministre, Tsuyoshi Inukaï, mais Chaplin ne reçoit pas le message et se rend à un spectacle de Nô, ce qui lui permet d’échapper à un attentat:



« Ce soir-là, Chaplin assiste à une représentation de nô en compagnie d’Inukaï junior et d’Amakasu, pendant que de jeunes cadets de la marine pénètrent furtivement en chaussettes dans la résidence, afin de tuer le Premier ministre et le comédien prétendument présent au motif que ces derniers remettent en question la supériorité du caractère national japonais, le Kokutaï. »



Et là, j’ai laissé tomber définitivement, car après cet épisode intéressant, on revenait sur Nägeli et à l’histoire elle-même, qui décidément ne m’intéressait pas.



Je n’aime pas critiquer un livre que je n’aime pas sans lui avoir laissé une chance, mais, malgré une belle écriture, des personnages .intéressants, ce livre n’est pas pour moi. Je suis peut-être passée à côté, vus les prix et les critiques en Allemagne… Je remercie néanmoins vivement babelio et les éditions Phebus qui m'ont permis de découvrir cet auteur




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Les morts

'Les Morts' raconte à travers quelques personnages allemands, suisses, anglais, japonais, américains et français, un certain bouillonnement culturel dans les années 1930. Le réalisateur encore débutant Emil Nägeli est envoyé réaliser un film muet au Japon par une firme allemande, pour damer le pion aux producteurs américains et créer un "axe celluloïdique" entre Tokyo et Berlin. Une collaboration ratée, mais pourtant annonciatrice d'un rapprochement politique lors de la Seconde Guerre mondiale.



C'est sur cette toile de fond que se déploie tout le talent de Christian Kracht : traiter de l'Histoire par la marge et l'anecdote, comme il l'avait fait dans l'excellent 'Imperium', le récit de la fondation d'une communauté cocovore sur une île du Pacifique Sud par un Allemand quelque peu illuminé. On retrouve dans 'Les Morts' cette distance inhabituelle entre un auteur et ses personnages, souvent grotesques mais tout de même attachants. Dont forcément, les actes et les petites compromissions prennent un sens autre au regard du destin qui se dessine alors pour l'Europe et le monde, à quelques années de la Seconde Guerre mondiale.



Construit en trois parties, sur les principes du théâtre japonais Nô, 'Les Morts' déroule ainsi des vies à travers l'habitus et l'objectal : plus que leur psychologie, c'est ici les actes et comportements des personnages, leur rapport à leur environnement direct et les détails qui pourraient paraître les plus insignifiants de leur vie, qui semblent ici les plus éloquents - une manière très intelligente et tout à fait désespérante d'évoquer l'humanité, souvent réduite à sa trivialité. D'autant que Kracht ne nous donne pas non plus en pâture ses personnages : il nous les décrit comme il se décrirait sans doute, créature agitée ayant un pied dans le berceau, l'autre dans le tombeau.



De ce livre se dégage une grande originalité, pas mal d'ironie et de cynisme, et des images évoquant finalement plus la photographie ou la peinture - j'ai eu la sensation de me retrouver dans des tableaux d'Otto Dix ou de George Grosz parfois, lors des scènes présentant "l'élite" allemande de l'époque notamment - que le cinéma. Ajoutez-y une pincée de mystique et un portrait égratignant la réputation de quelques stars de l'époque (Charlie Chaplin en tête), et vous obtenez l'un des livres les plus intéressants que vous pourrez lire cette année - et même sûrement la prochaine.



Un roman qui a un seul défaut : sa brièveté. J'attends maintenant avec impatience la traduction de 'Faserland', toujours prévue chez Phébus.
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Les morts

Christian Kracht nous invite à voyager, au tout début des années trente, en cinématographie nippone et germanique. le Japon écartelé entre économie conquérante, occidentalisation et traditionalisme, mais aussi la République de Weimar foisonnante, écorchée et fiévreuse constituent les extraordinaires arrière-plans de ce très beau livre. Les nationalistes allemands et japonais omniprésents dans le roman, avant le grand affrontement, chauffent leurs muscles et roulent des épaules. Ils sont sur tous les fronts et notamment en première ligne du cinématographe. Forts de leurs talentueux représentants, F. W. Murnau, Fritz Lang ou Y. Ozu, K. Mizoguchi, ils entendent bien damer le pion aux conquérants américains du grand écran et constituer une sorte d'axe « celluloïdique » germano-nippon.





Les amateurs de romans bien documentés, qui mêlent la grande histoire de prodigieux bouleversements et la petite de personnages insignifiants et bien campés, en seront pour leurs frais. Il ne s'agit pas avec « Les morts » de cet artisanat-là. L'auteur suisse ne fait-il pas dire à un de ses personnages : « Il faut inventer quelque chose de neuf, d'inédit, qui soit fautif, oui, c'est exactement ça ; il ne suffit plus de vouloir créer par le film [le roman] une membrane transparente qui permette peut peut-être à un spectateur [lecteur] sur mille de discerner la sombre, la merveilleuse lumière magique derrière les apparences. Il doit créer quelque chose qui soit au plus haut point artificiel tout en se rapportant à soi-même » ? Christian Kracht, en véritable écrivain et en artiste, toujours particularise les personnages, les situations et les lieux. Ils apparaissent le plus souvent pleins de son expérience personnelle et de sa sensibilité. Ainsi, dans ce foisonnant récit, dans ces longues phrases, jamais rien d'asséné. L'idéologie, les sentiments, les défauts et les qualités de chacun sont toujours discrètement suggérés, montrés et jamais déclamés.





La structure du récit semble être ici celle du théâtre nô. Un personnage du roman indique d'ailleurs […] que dans le premier acte , le jo, le rythme des évènements doit commencer avec une lenteur prometteuse, puis s'accélérer dans l'acte suivant, le ha, pour à la fin, dans le kyu, parvenir le plus vite possible à son apogée ». C'est tout à fait cela. Aussi, la première partie du roman prend tout son temps. Elle alterne le présent et le passé, l'orient et l'occident des héros, le réalisateur suisse Emil Nägeli et le haut fonctionnaire japonais Masahiko Amakasu. C'est dans ce chapitre qu'une improbable proposition de collaboration cinématographique est esquissée entre Tokyo et Berlin. La deuxième partie, mêlant personnage historiques et de fiction, prend alors de la vitesse. Emil Nägeli convainc le tout puissant et de sinistre mémoire, patron de l'UFA, Alfred Hugenberg, de financer une gigantesque production cinématographique au Japon. C'est en Allemagne qu'il croise le critique de film Siegfried Kracauer et l'historienne du cinéma Lotte H. Eisner mais c'est de retour au japon qu'il perd sa maitresse et rencontre Charlie Chaplin. La dernière partie enfin, comme il se doit classiquement au Japon, entre farce et histoire, se termine dans un grand fracas qu'il ne convient pas de raconter ici. Décidément, traduit en quinze langues, ce best-seller en Allemagne mérite bien, à notre humble avis, d'être le lauréat du Schweizer Buchpreis 2016.

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Les morts

Bizarrement titré "Les Morts" le livre du Suisse alémanique Christian Kracht, dont trois ouvrages ont déjà été publiés en France, avait tout pour m'attirer.



On y parle d'histoire, de géopolitique et de cinéma.



Dans les années trente, Masahiko Amakasu, un haut fonctionnaire japonais à la psyché durablement traumatisé par un père sadique et un long séjour en pensionnat contacte l'UFA, le plus grand studio allemand de l'époque pour tourner un film au Japon qui ferait pièce aux superproductions hollywoodiennes. Las ! les plus grands réalisateurs allemands ont déjà fui l'Allemagne hitlérienne. Et c'est à Emil Nägeli, un réalisateur suisse quasi inconnu, qu'échoit cette tâche. Il retrouvera au Japon sa fiancée Ida von Üxküll et y croisera Charles Chaplin.



Un tel résumé met l'eau à la bouche.



Mais hélas, le livre de Christian Kracht qui ne compte pas deux-cents pages est trop court pour prendre son envol. Il est découpé en quarante-six courts chapitres qui en rendent la lecture hachée et malaisée. Sans savoir s'il faut en blâmer la traduction, son style alterne maladroitement de longues tirades alambiquées et les expressions les plus familières. Et si on se prend d'amitié pour les différents protagonistes ballottés par l'histoire, le temps manque pour s'attacher à eux.



Dommage...
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Les morts

S’il est plutôt facile de chroniquer un roman que l’on a aimé ou détesté, il est en revanche beaucoup plus compliqué de parler d’un livre qui vous a laissé indifférent. Et c’est bien là le problème auquel je suis confronté avec celui de cet écrivain suisse qui m’était jusqu’alors inconnu. Pourtant, « Les morts » avait a priori tout pour me plaire. Son cadre (le Japon et l’Allemagne des années trente), ses personnages (un cinéaste suisse, un diplomate japonais et une actrice allemande) et même son sujet (le cinéma) laissaient présager une histoire détonante où le drame comme l’humour auraient pu s’exprimer de bien des manières.

Cela commence d’ailleurs plutôt bien avec les portraits croisés d’Emil Nageli et Masahiko Amakasu, le cinéaste et le diplomate. On découvre tout d’abord leur enfance marquée par un rapport compliqué à l’autorité, paternelle pour le premier, institutionnelle pour le second. Puis on embraye sur leur existence actuelle grâce à quelques scènes assez cocasses qui se déroulent à Berlin ou à Tokyo et où il est aussi bien question d’une beuverie chez un dignitaire du Reich que d’un attentat contre le premier ministre japonais et Charlie Chaplin ! Malheureusement, il faut presque attendre la troisième et dernière partie pour qu’Emil et Masahiko se rencontrent et qu’on ait enfin l’espoir qu’il se passe quelque chose de significatif. Mais non ! L’histoire bascule alors dans un quasi vaudeville avant de rebondir une toute dernière fois pour sombrer dans la noirceur la plus totale.

Le lecteur lui, sort de tout cela un peu désorienté, sans être parvenu à comprendre quel était l’objectif recherché par l’auteur. A moins qu’il ne faille trouver une piste dans les réflexions que celui-ci prête à l’un de ses personnages et notamment celle-ci : « … à présent il doit créer quelque chose de théâtral, tourner un film explicitement artificiel, qui donne au public un sentiment de maniérisme et surtout d’incongruité ». Théâtral, artificiel, maniéré et incongru sont en effet des adjectifs qui collent parfaitement à ce livre. Théâtral parce que ce roman peut se lire comme une succession de saynètes indépendantes les unes des autres ; artificiel car l’ensemble manque d’unité et demeure parfaitement abscons ; maniéré à cause de son style précieux, presque pédant, et ses phrases extrêmement longues et bourrées de point-virgule, de guillemets et autres parenthèses ; incongru enfin parce que l’ensemble laisse une impression d’extravagance et de loufoquerie.

Ceci étant, et en dépit de tout ce qui précède, je dois avouer que j’ai lu ce livre sans déplaisir. Une fois habitué à l’écriture de Christian Kracht, on se laisse aisément entraîner par cet ensemble de péripéties et par ces personnages guère sympathiques mais néanmoins touchants dans leur quête, souvent très drôle, de reconnaissance. On se prend alors à penser que ces individus seraient peut-être bien ces morts du titre, « des créatures immensément solitaires entre lesquelles il n'y a pas de cohésion, qui naissent seules, meurent et renaissent également seules ». Emil, Masahiko et Ida sont morts aux autres à cause de leur égoïsme et de leur arrivisme, parce qu’ils sont incapables d’aimer et de se livrer à leurs proches.


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Les morts

Vraiment, me voilà bien embêtée. Je dois faire une critique de ce livre reçu grâce à Babelio, c’est le deal, mais je n’ai rien à en dire. Tout simplement parce que je me suis mortellement ennuyée. A l’exception de brefs passages d’intérêt aussi inattendus que surprenants, je me suis battue – j’ai vraiment lutté – pour finir ce livre. J’ai essayé de ne pas trop lire en diagonale dans la seconde moitié bien que j’avais l’impression de ne pas progresser d’un iota, mais je m’aperçois à présent, deux jours après la fin de ma lecture, qu’il ne me reste pas grand-chose de plus que si je l’avais fait.



Nous sommes dans les années 1930 et, voyageant entre la Suisse, l’Allemagne et le Japon, nous suivons deux personnages : Emil Nägeli, réalisateur suisse missionné pour réaliser un film collaboratif entre Allemagne et Japon (et impatient de retrouver sa maîtresse Ida von Üxküll), et Masahiko Amakasu, agent ministériel responsable de la venue de ce dernier au Pays du Soleil Levant.

Si les personnages principaux sont nés de l’imagination de l’auteur, on croise également toute une galerie de personnages non fictionnels qui ont fait l’histoire cinématographique et politique de cette époque : Charlie Chaplin, Lotte Eisner, historienne et critique de cinéma, et d’autres que je ne connaissais pas comme Alfred Hugenberg, homme politique et soutien d’Adolf Hitler (merci Wiki !)…



Pour m’avoir laissée dans une telle indifférence, je me dis que ce n’était tout simplement pas le moment, pas le livre dont j’avais envie. Non ? Il a été primé, il est traduit en plusieurs langues, j’ai forcément raté quelque chose ! J’aurais aimé l’aimer, ce livre suisse – nationalité rarement rencontrée – publiée par une maison d’édition dont je n’avais encore rien lu (à ma connaissance).



Je suis sortie de ce livre… désabusée. Pas seulement parce qu’il n’a pas fonctionné avec moi – pourtant, je veux bien croire au potentiel du rythme d’écriture, des touches d’humour subtilement distillées, de la plume même de Christian Kracht –, mais aussi parce que les personnages ne m’ont inspiré aucune compassion, aucune sympathie. Egocentriques, pathétiques, se méprisant les uns les autres derrière les sourires et les courbettes, Emil remâchant sa relation avec son père encore et encore, et ne pensez pas que des personnages comme Chaplin remonteront la barre. Finalement, les seuls passages que j’ai lus avec intérêt sont ceux concernant l’enfance d’Amakasu, ses parents, ses obsessions, ce pensionnat qu’il a tant haï. Il me laisse en bouche un vague goût de déchéance et de déception.



Je ne dirai rien de plus car, si je sais parler d’un livre que j’ai adoré, que j’ai détesté, qui m’a un peu déçue, qui m’a agacée, je peine à le faire pour un livre qui n’a rien éveillé chez moi si ce n’est l’ennui et l’incommensurable envie de passer à autre chose. Je trouve cette position très inconfortable, mais sincèrement, je ne sais pas quoi dire de plus.
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Les morts

Que peut l'art face au mal? Vaste question, abondamment traitée et encore une fois mise ici sur le métier. La littérature et le cinéma ont amplement prouvé leur capacité à se ranger du côté des puissants; Christian Kracht va donc raconter les efforts sino-nazifiants pour contrer la propagande hollywoodienne et créer une industrie cinématographique au service des idées totalitaires, mais il va raconter cela avec le double recul de l'ironie et de la stylistique.

Comme Charlot ridiculisa le Führer, Chaplin sert ici de balise burlesque pour se moquer moins des seconds couteaux de la politique que des artistes prêts à vendre leur âme en prétextant d'un second degré bien utile. Mais c'est surtout au Candide de Voltaire que ce court texte m'a fait penser: déplacement sur l'axe du mal, personnages fantoches, amours contrariées avec une amoureuse délurée puis bien punie de l'avoir été, références plus ou moins cryptées à l'actualité de l'époque, ricanements et style souvent éblouissant. le problème, c'est que Kracht la joue j'ai mis à jour mes fiches Wikipedia et pas vous bande de rigolos et qu'il prend son lecteur de haut. Lecteur qui rame, le malheureux, et s'efforce de combler son retard. Ah, oui, zut, c'est qui, déjà, Lotte Eisner? Mince, un exposé sur l'art du nô et ses trois mouvements, damned, le livre aussi est divisé en trois parties, il doit y avoir un rapport, d'ailleurs c'est pile au milieu du bouquin, va falloir que je prenne des notes... euh, ben non, finalement. Je n'ai pas les références, je me sens comme une carpe extirpée de son biotope et tentant vaguement de garder ses esprits dans le demi-centilitre d'eau qui stagne au fond de la barque du pêcheur. du coup, je laisse Kracht faire son intéressant et retourne au fond de mon étang, parmi les algues et les coraux.
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Les morts

Voici bien un roman insolite qui sème des morts partout dans une atmosphère pesante, introspective et parfois onirique.



Alternant des chapitres dédiés à deux personnages, l'un suisse-allemand, l'autre japonais, le récit se déplie sur leurs parcours respectifs dès l'enfance, pour les réunir dans un projet cinématographique entre les deux pays dans les années 30. Il s'agit pour le gouvernement japonais de favoriser la culture nipponne et l'image du pays en contrant l'expansion des productions américaines.



Cette thématique avait été d'importance dans le choix de ce livre proposé en masse critique privilégiée. Je ressors quelque peu frustrée de ne pas y avoir trouvé mon compte sur le plan historique et social. La structure littéraire m'a rapidement agacée, par une écriture lourde et alambiquée, des phrases longues et mal construites, des chapitres presque indépendants qui n'apportent rien au sujet.



J'avoue ne pas avoir dépassé la première partie concernant les biographies des deux personnages fictifs. La suite semble présenter plus d'intérêt concernant l'époque de création cinématographique. Mais ma démotivation m'a contrainte à l'abandon, avec toujours ce regret prégnant de n'avoir pas rencontré un auteur.

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Les morts

C'est le cinquième roman de l'écrivain suisse Christian Kracht, germanophone. Ce récit nous entraîne dans le climat crépusculaire des années 30, au moment où l'essor du fascisme en Europe et en Orient va compromettre la paix mondiale. Les deux principaux personnages sont Emil Nägeli, cinéaste suisse et un fonctionnaire japonais, Masahito Amakasu, qui veut créer un axe Tokyo-Berlin en matière de cinéma. Nägeli sera envoyé en mission au Japon pour développer cette collaboration.

Le récit se centre assez vite sur la tentative de coup d'Etat avorté, le 15 mai 1932, lancée par des militaires réactionnaires japonais et qui a eu pour conséquence l'assassinat du premier ministre Inukai Tsuyoshi. Un coup d'Etat avorté donc mais qui a montré les tendances ultra nationalistes de la population japonaise qui a marqué son soutien aux militaires.

Dans ces conditions, on imagine combien le séjour de l'acteur britannique mondialement connu Charlie Chaplin, en tournée à ce moment-là au Japon, va être mouvemeté...

Le récit est intéressant et nous fait découvrir les milieux cinématographiques et l'atmosphère politique des années 30. On découvre une industrie cinématographique allemande et japonaise qui veulent faire face à la toute-puissance de Hollywood.

Les personnages Nägeli et Amakasu ont des choses en commun comme cette enfance un peu difficile avec des parents distants et peu aimants.

Le sujet est intéressant mais j'ai regretté une trop grande fréquence d'anecdotes dans le récit, anecdotes parfois réussies comme celle concernant l'enfance malheureuse de Amakasu mais qui tendent à nous écarter du sujet principal. La construction du roman s'en trouve affaiblie.

Une structure intéressante en trois parties, évoquant celle du théâtre Nô.

Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Christian Kracht a remporté le Schweizer Buchpreis en 2016.

Il est l'auteur de "Imperium" et vit désormais à Los Angeles.
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Les morts

Avec un titre pas vraiment vendeur, "Les morts", si on le résume, n'a rien d'un roman morbide ou nécrophile ou sanglant. Il se déroule au début des années 30, dans deux pays visant un certain expansionnisme pas des plus démocratique : l'Allemagne et le Japon. L'esprit guerrier de l'époque ne se focalisait pas uniquement sur des territoires ou des ethnies, mais sur la domination culturelle. Ainsi, pour lutter contre l'impérialisme cinématographique américain, les dirigeants des deux pays décident d'unir leurs forces, et leurs deniers, pour tourner une superproduction pouvant à la fois damer le pion à ce que l'on n'appelait pas encore des blockbusters mais également servir de propagande pour leurs visées à tendances fascisantes. Les fonds et la réalisation seront allemands et l'oeuvre tournée au Japon. Comme la plupart des grands cinéastes allemands ( Murnau, Fritz Lang, ...), finauds, ont déjà pris le chemin de l'exil, le choix se porte sur un certain Emil Nägeli, cinéaste suisse allemand, auteur d'un seul film remarqué et à la personnalité un peu fade. Cela tombe bien pour lui, sa fiancée, un brin délurée, vit justement au Japon...

Contée ainsi, cette trame laisse augurer un roman engagé sur des bases apparemment classiques et s'inscrit sans problème dans ce courant actuel d'ouvrages romanesques situés dans ces années 30 qui rappellent tellement notre époque actuelle. A la lecture, l'ensemble s'avère nettement plus déroutant.

Divisé en trois parties, le roman débute par une scène d'hara kiri filmée secrètement ...dont on n'entendra plus parler. Puis, l'auteur s'attarde sur l'enfance assez rude des deux personnages principaux pour finalement dérouler son histoire de film dans une deuxième partie qui mêlera personnages fictifs avec d'autres plus réels ( comme Charlie Chaplin en tournée au Japon). Jamais réellement linéaire, le récit prend le temps de baguenauder, avec de courts chapitres qui pourraient parfois être des nouvelles, vaguement humoristiques mais aussi tragiques. Certaines phrases, une peu emberlificotées ( et je ne pense pas que ce soit un problème de traduction) rendent l'ensemble un peu obscur, voire maniéré. On oscille entre légère parodie, ironie, drame, trame politico/historique et réflexion sur l'art sans jamais percevoir le réel enjeu de l'ensemble.

Certes, on compte quelques morts dans ce roman, mais l'essentiel n'est pas là mais plutôt dans la création d'une fausse anecdote historique, pas inintéressante mais un brin déconcertante.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Imperium

Mélange plutôt réjouissant d’aventures, de philosophie, d’Histoire, d’histoires, le tout sans grand ordre - la faute, volontaire, aux multiples allers et retours dans le temps. Sur fond de lèvres salées, de soleil, et de la chaleur et de l’immensité des Mers du Sud.
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Je serai alors au soleil et à l'ombre

J'avais adoré 'Imperium', traduit en français et lu récemment, il me tardait donc de découvrir plus avant les précédents ouvrages de cet auteur.



Las, si le thème d'une Suisse devenue soviétique suite à l'installation définitive de Lénine dans ce pays, et le récit d'une Europe en guerre depuis plus de 90 ans, paraissaient alléchants sur le papier, cette uchronie s'avère au final quelque peu décevante.



Il y avait pourtant de quoi faire, mais tout paraît ici un brin précipité, et l'on referme ces 140 pages avec l'impression de n'avoir qu'effleuré un univers riche en possibilités. Christian Kracht s'y montre déjà assez proche de Thomas Pynchon dans sa recherche du vocabulaire et de la précision documentaire, mais encore une fois, il s'agit ici plus de pistes que d'un texte véritablement abouti.



J'en garde tout de même quelques scènes assez mémorables : notre héros piégé par une mine, la description du baroque Réduit, montagne aménagée pour accueillir le soviet suisse, la traque de Brazhinsky...
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Imperium

Un végétarien (voire vegetalien) nudiste et allemand, Engelhardt, tente de fonder une communauté de cocovores en Nouvelle Poméranie, colonie allemande au début du 20e siècle. Engelhardt vit selon ses convictions au bord de l'eau et au milieu des noix de coco dont il se nourrit exclusivement, mais il se sent un peu seul. Bientôt, son mode de vie attire quelques curieux et quelques problèmes.

Roman étonnant par l'histoire, par le style et par la tournure des phrases, Impérium convoque des personnages loufoques, ridicules ou méchants. il évoque l'absurdité de la vie et de la colonisation, ainsi que la beauté d'avoir la volonté de changer de vie et de poursuivre ses rêves mêmes s'ils sont, comment dire?.....délirants?
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