Christian Perrot

En pleine possession de ses moyens, venir à bout de trois adversaires armés aurait déjà été une gageure. Avec une jambe blessée, cela devenait suicidaire. Cependant, visiter le bas d’une falaise, même pittoresque, ne le réjouissait pas particulièrement. Manifestement incapable d’éviter sa fin prochaine, il se promit d’entraîner au moins l’un des hommes, et si possible les trois, avec lui.

Tous les moyens sont bons pour sauver des vies.

Les mots du témoin de la banque revinrent à son esprit : « Comme si une fumée prenait consistance et se transformait en une créature monstrueuse. » Cela pouvait expliquer de nombreuses choses. En particulier l’usage des blockhaus et des galeries, ou l’accès dans un cinéma par l’intermédiaire d’un conduit d’aération. Toutefois, comment entrer dans un avion ?

Je n’ai jamais dit cela. Cependant, il n’est jamais bon d’être au courant de trop de secrets. Surtout par les temps qui courent.

SATAN nous a envoyé l’une de ses créatures démoniaques et seule l’aide de Dieu nous a permis de la repousser. En cet an de grâce 1616, je me dois de relater par le détail les faits afin que les générations futures puissent se prémunir contre ce fléau n’appartenant pas à notre monde de piété.

— Allons, sois sérieux, nous ne sommes plus au Moyen Âge !
— C’est vrai ! Et pourtant, la plupart des légendes se basent sur un fond de vérité ou sur l’explication approximative d’un fait réel mal interprété par les gens de l’époque.

Être détective privé ne vous donne aucun droit dans la situation présente. Vous devriez me donner cette veste. Cette affaire est de notre ressort pas la vôtre.

Il n’était pas particulièrement intéressé par une prise d’otages, mais c’était l’occasion rêvée de rencontrer plusieurs « collègues ». Dans le feu de l’action, les hommes étaient bien souvent plus loquaces que dans un bureau.

L’hypothèse paraissait plausible à un détail près : l’identité du tueur. Il fallait un homme assez fort pour enfoncer une porte de métal tout en étant capable de venir à bout d’un grand nombre de personnes dans un temps assez court. Quelqu’un capable de faire disparaître les corps de tous les passagers de l’appareil avant sa chute, comme en témoignait l’absence totale de sang. Un homme exceptionnel… Peut-être l’un de ces sinistres psychopathes tueurs en série à l’esprit torturé, n’hésitant pas à laisser de fausses traces pour brouiller les pistes et décontenancer les enquêteurs. Non, Jo dut également rejeter cette hypothèse impuissante à expliquer la disparition des cadavres. Les marques de griffures ne collaient pas avec cette possibilité.

Si un vandale avait essayé de graver un texte ou un dessin obscène, il ne se serait pas amusé à tracer de longues lignes rigoureusement parallèles. Quant à une mauvaise manipulation de l’équipe de maintenance ou de nettoyage de la compagnie aérienne, Jo en doutait. Il ne connaissait aucun outil capable de laisser ce genre d’empreintes. Restait la police, chargée de recueillir les débris après l’écrasement. Toutefois, là encore, cela ne collait pas. En fait, plus il regardait les striures, plus il y voyait une marque de griffes animale.

Dégainer une arme de service et menacer un civil innocent sur une simple intuition ne doit pas être très bien vu dans le service.

Sans atteindre la puissance utilisée contre le voleur, un phénomène étrange se produisit et la mémoire des derniers instants s’étiola dans l’esprit de la victime.
Moins d’une minute plus tard, la passante reprenait sa promenade inachevée en pestant contre la malchance qui venait de briser la courroie de son sac, sans qu’elle se souvienne l’avoir accroché. De son côté, le voleur — toujours inconscient — se trouvait chargé dans l’ambulance, alertée pour cet accident de la circulation sans aucun rapport apparent avec le détective, qui quittait tranquillement les lieux au volant de sa voiture à l’arrière défoncé.

Il suffit d’un petit trou dans le paquet pour laisser entrer un insecte cherchant à pondre ses œufs.

Le mistral ne rafraîchit hélas pas que les ardeurs. Allons, trêve de bavardage, rendons-nous donc dans les jardins discuter de notre affaire.

Lorsque j’étais enfant, j’ai plusieurs fois dessiné ces lions. Je voulais devenir artiste… Pourtant, mon destin a été bien différent… Oh ! Pardonnez-moi ! Je m’égare. Vous êtes sans doute mon interlocutrice de ce matin.

C’est le dessus d’un blockhaus. Il y en a un peu partout dans la commune. De vraies fourmis, ces Allemands ! Il y a tant de galeries que c’est un miracle si aucun terrain ne s’est encore enfoncé dans le sol.

Les braconniers n’ont pas encore tué toutes les bestioles du coin. On fait sans doute trop de bruit, voilà tout.

Âgé d’une soixantaine d’années, le peintre était un gaillard moustachu au regard pétillant d’intelligence et d’espièglerie. Ses lunettes légèrement de travers sur son nez, l’artiste se trouvait si profondément plongé dans son tableau qu’il ne remarqua pas le visiteur venu se glisser dans son dos en silence pour mieux observer la maestria du paysagiste.

Quoi de plus agréable que la Provence pour jouir du climat en écoutant les cigales chanter sous une pinède odorante, ou pour rêvasser sous un pur ciel étoilé ?

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Dans le regroupement d’enseignes commerciales représentant «Le Centre», les établissements commençaient à ouvrir pour satisfaire les lève-tôt ou les couche-tard en fonction des cas. Comme toujours, plusieurs clients attendaient déjà devant les vitrines de certaines boutiques.
Lorsque, une poignée de minutes après, les promeneurs virent déboucher un homme courant en direction du magasin Drones & Drones, la plupart pensèrent qu’il s’agissait d’un client pressé. D’autres songèrent qu’il allait sans doute essayer de doubler l’intégralité de la file d’attente emplissant le commerce déjà bondé. Peut-être même le coureur se dirigeait-il vers Drones & Drones par un simple effet d’optique, selon un simple hasard de trajectoire qui allait se briser lorsqu’il obliquerait pour emprunter l’un des trottoirs roulants proches. Même les drones patrouilleurs, pourtant nombreux dans « Le Centre », ne réagirent pas à ce mouvement pourtant inhabituel.
Cependant, lorsque l’individu plongea en avant au travers de la vitrine, ce fut l’étonnement général. Ce sentiment ne dura malheureusement pas. Une formidable déflagration souffla Drones & Drones ainsi que ses clients piégés à l’intérieur. La puissance du souffle s’avéra si forte qu’elle brisa toutes les devantures proches. Une épaisse fumée noire fit suffoquer les personnes présentes. De manière automatique, des systèmes anti-incendie dissimulés se mirent en fonction, inondant la zone, jugulant les flammes naissantes et noyant presque les survivants du massacre.
Le ballet des drones et des groupes d’intervention de la police débuta dans la minute suivante.
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