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Citations de Christian Signol (1119)


J’aimais cette heure du soir où les chiens saluaient le retour des hommes dans les fermes perdues, où les lointains allumaient de superbes foyers, et où soudain, l’ombre rampait sur les collines, fouettée par l’aile fraîche de la nuit.
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La lumière du matin était si claire que les oiseaux paraissaient la griffer, comme s’ils marchaient sur du verre.
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D'ailleurs, il n'y aura plus de guerre, songea-t-elle, cela n'est pas possible : tout le monde a compris, tout le monde sait aujourd'hui qu'il n'y a rien de pire au monde que des terres sans blé, des moissons sans hommes et des enfants sans père. (P. 122)
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Moi aussi, parfois, au moment des grands travaux, l'été, j'allais me cacher pour dormir dans le fenil, au-dessus de l'étable. J'aimais beaucoup cet endroit plein d'ombres et de secrets. Je m'enfonçais dans le foin, je fermais les yeux et j'imaginais que ma mère était près de moi, respirant doucement comme je l'avais entendue respirer un jour où j'étais malade et qu'elle m'avait accepté dans son lit. Il y avait longtemps, très longtemps. Et pourtant je n'avais pas oublié sa chaleur et le mouvement de sa poitrine qui se soulevait doucement. Ce jour-là, il m'avait semblé qu'il n'y aurait plus jamais de nuits ni d'orages, et que nous étions seuls, tous les deux, pour toujours.
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Je sais aujourd'hui que je n'ai pas assez vu grandir mes enfants, que je ne leur ai pas non plus montré assez l'affection qui me portait vers eux, rassuré par le fait qu'Héloïse leur donnait tout ce que je ne pouvais leur accorder. Mais qui peut prévenir l'avenir ? Qui peut savoir qu'il faut profiter de l'instant présent comme du bien le plus précieux, que rien n'est jamais acquis, que nos vies ne tiennent qu'à un fil, et que le destin ne nous appartient pas ?
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La guerre ne s'incarnait plus qu'à l'occasion de mes visites dans les fermes, où parfois, des hommes jeunes, défigurés ou gravement blessés, patientaient, inutiles et honteux, près d'un foyer dont ils attisaient les braises en berçant leur douleur. Seules les femmes tenaient debout, fidèles gardiennes du monde qui ne serait plus jamais le même.
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Il y eu aussi ces promesses d’éternité qui jaillissent d’un miroitement de feuilles de tremble dans le soleil, d’un tapis de coquelicots dans le velours des blés, de flocons de neige papillonnant dans la nuit, des parfums de linges chauds, de soupe de pain, de genêt et de chèvrefeuille. Il y a eu des vents de fer, des tapis de feuilles mouillées, des ciels de soie, des chemins de sable, des après-midi de feu, des soirs immobiles, des odeurs de paille et des éclairs de porte entrouverte sur ces trésors enfouis.

J’ai compris que la véritable permanence était là, dans la beauté du monde, et qu’elle seule était capable de nous rendre le courage de continuer à vivre quand on disparu ceux que nous avons aimés. Alors j’ai quitté le parti des hommes pour prendre le parti du monde, et je ne l’ai plus jamais abandonné.
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Ce n’est pas la grandeur du monde qui importe, mais l’écho qu’il éveille en nous. Et le monde ne résonnait vraiment en moi que sur les rives de mon enfance.
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Le soir de mai apportait les premiers souffles tièdes du vent, et le ciel au-dessus de nous avait la couleur d’un duvet de grive.
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J’ai compris que la cruauté d’une absence peut venir à bout de notre énergie à vivre.
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A mi-pente, nous apercevions le fil d’acier de la rivière qui jetait des éclats de vitre entre les fûts des arbres nus, gaufrés de gel.
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Il faut avoir connu ces soirées de juin pour deviner la vraie douceur du monde : la palpitation secrète de la nuit, le velours tiède de l’ombre qui ressemble à celui des ventres maternels où les bruits vous parviennent étouffés, où les caresses de l’air sont aussi douces que celles de l’eau. Comment ceux qui ont connu cela peuvent-ils vivre après coup ? En souffrant plus que d’autres, sans doute.
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Je n’ai rien oublié de ces matins ruisselants de lumière.
L’air sentait la poussière collée par la rosée sur les chemins de terre. Les feuilles des arbres frissonnaient aux parfums plutôt qu’aux souffles du vent. Car il n’y avait pas de vent. Il y avait seulement cette lumière pâle encore, mais qui se dorait très vite au soleil montant dans le ciel comme un oiseau trop lourd.
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Il faudrait faire davantage attention au regard de son père tant qu’il est là, près de soi. Mais qui prend le temps de soupeser cette reconnaissance, ces remerciements muets de seulement exister ? Enfant, on ne sait rien de tout cela.
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Il savait que le froid de l’hiver fige délicieusement les images du bonheur et il était heureux pour nous, sans jamais le dire, que nous soyons capables d’aller, chaque jour, en faire provision pour toute une vie.
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J’ai réalisé que l’existence n’est qu’une perte et que nous sommes seuls pour accepter cette évidence ou renoncer à vivre.
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Soledad pleure, non pas de chagrin mais de joie : elle sait désormais que les armes sont impuissantes en face de la solidarité.
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Christian Signol
Antoine songeait que ce ne sont pas la morale et les idées qui gouvernent le monde, mais seulement les lois économiques que personne ne maîtrise, pas même ceux qui les mettent en œuvre. Et toutes les sociétés obéissent à ces lois, emportées qu'elles sont par des vents impossibles à combattre. Tout cela débouche sur le progrès matériel, certes, mais qu'en est-il de la vraie vie, celle qui relie les vivants au monde qu'ils ont mis en péril ? Nul ne sait où cette évolution parfois folle conduira l'humanité.
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Antoine partit donc seul à Puyloubiers dès le mois de juillet, où l'absence de François le crucifia. Que restait-il de cette vie où il avait été si heureux avant de l'abandonner à onze ans ? Le manque de ce frère aimé le poussa à tracer sur le papier des mots susceptibles de lui restituer ce qu'il avait perdu, et peut-être, du moins l'espérait-il, de le revivre en une confidence intime à travers l'espace et le temps.
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Son père lui avait fabriqué un petit "bigot" - une sorte de houe à deux dents - et elle travaillait près de lui à nettoyer et gratter légèrement le sol depuis l'extérieur du brûlé en direction de l'arbre, de manière à peigner les racines et à ne jamais les rebrousser. Il lui montrait les plantes favorables, celles qui sont amies de la truffe et prouvent sa présence : l'épervière piloselle d'abord, dont la disparition au profit des sédums et des petites fétuques annonce une production prochaine. Il lui désignait le cerisier de Sainte-Lucie que l'on appelle aussi faux merisier en lui recommandant de ne jamais le couper, de m^me que le genévrier dont les baies bleues attirent les grives, et qu'il lui fallait redouter l'ajonc, la digitale, la bruyère, les châtaigniers qui occupent la lisière de certains bois. En revanche, il se réjouissait de la présence du buis, du prunellier, du noisetier, du cytise ou de l'alisier.
(p 36-37)
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