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Critiques de Christophe Siébert (107)
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Nos plus beaux effets gore

Je n'abonderai pas dans cette critique.



J'aime la littérature horrifique, profondément, en témoigneront mes critiques précédentes.

Je ne pense pas être insensible au gore, profitant d'ailleurs pleinement de ma lecture de "Morte Saison" en ce moment.



Mais alors là, c'est vraiment indigeste.

Le problème n'est pas le mauvais goût ou l'irrespect de la convention sociale, comme le laisse sous-entendre la préface, en profitant pour tailler ceux qui ne jurent que par King.



Le problème avec les œuvres violentes, c'est la gratuité. Et ça n'est pas simple de faire l'équilibriste entre débauche gratuite de violence et une violence esthétique ou engagée. J'ai déjà abordé ce point avec le nullisime "Martyrs" dans une de mes critiques (à pondérer avec l'excellent "Midsommar", à titre d'exemple).

Pour venir encore pondérer le propos, on pourra souligner que "Dirty Sexy Valley", dans le "porno-gore", était une réussite.



Mais dans ce recueil, en toute sincérité, il n'y a pas grand-chose à sauver.

C'est dégueulasse, évidemment de très mauvais goût, souvent insoutenable, et pour un bénéfice d'intrigue , de réflexion ou de divertissement inexistant.

C'est juste... Immonde et gratuit.



C'est exactement la littérature horrifique que j'exècre. J'avais beaucoup d'attente pour cette jeune maison d'édition, mais malheureusement, je ne peux que vous conseiller de passer votre chemin.

Et si les goûts et les couleurs ne se discutent effectivement pas, et que oui, on peut évidemment se divertir face à l'horreur via bien des médias, il y a bien une ligne avant l'abjection, qui sépare l'horreur gratuite de l'œuvre qui apporte un peu plus au lecteur, même en résilience.

Autant vous dire que pour le coup, on n'a pas vraiment respecté le terrain.
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Volna

Une brillante suite à l'histoire fascinante et déprimante de Mertvecgorod, pour un cycle qyi s'annonce palpitant.
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Gore des Alpes, n°22 : Hram

Après "Vive le feu" sorti dans la collection Karnage des éditions Zone 52, "Hram" est le deuxième roman de Christophe Siébert à intégrer une collection Gore. Pourtant, l'un et l'autre ne sont pas de purs exemples du genre. Ils comportent certes bon nombre de scènes dérangeantes mais la violence et le sang ne constituent pas pour autant le fonds de commerce de l'auteur. Son propos est ailleurs. Dans la critique sociale notamment.

C'est précisément le cas ici puisqu'il nous invite à suivre le quotidien de deux employés précaires chargés de trouver et d'identifier dans la chaine des Carpathes, les cadavres des nombreux citoyens de la RIM qui ont trouvés la mort en tentant de fuir le black-out et la dictature quelques années plus tôt.

La première est opératrice de drone. Mère célibataire, deux enfants, elle travaille à domicile. Ordinateur, internet, bureau, fauteuil, elle assure à distance la recherche des corps. Un travail physiquement et psychologiquement harassant. Les yeux flingués, le dos bousillé, elle enquille les vacations. Jour, nuit, week-end, un emploi du temps qui change constamment et des plages de repos insuffisantes pour s'occuper de soi et de sa famille.

Suite de la chronique sur mon blog :
Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Volna

Il m’aura fallu moins de 24h pour dévorer cette œuvre, que j’ai adorée !



Une petite merveille, tellement intense et explosive que j’avais l’impression de devoir reprendre mon souffle à la fin de certains chapitres.



Bien que parfois très crus, les mots sont maniés avec une justesse incroyable et la plume de l’auteur nous plonge la tête la première dans cette course contre-la-montre effrénée.



À lire de toute urgence 🤩
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Nos plus beaux effets gore

Il s’agit d’un recueil de nouvelles parfois très gores. Je ne suis pas franchement sensible et plutôt adepte du genre « horreur » et « trash » mais ce qui m’a gêné c’est que parfois les nouvelles étaient trop courtes pour être vraiment construites mais quand même très crues … âmes sensibles s’abstenir
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Gore des Alpes, n°22 : Hram

Dernière lecture chez Gore des Alpes



Il s'agit du 22ème sorti et donc le vingt-deuxième que je dévore. Comme le nom l'indique on est dans le gore et les Alpes locaux la plupart du temps. La première singularité de ce livre est qu'il ne se déroule PAS dans nos belles montagnes, mais loin, dans d'autres monts à la mauvaise réputation... Carpates, entre autres.



Je ne connaissais pas l'auteur, français soit une autre particularité de ce tome, à l'univers unique qui évolue dans un monde propre à Christophe Siébert : Mertvecgorod. J'avoue avoir grande envie de me plonger dedans, mais ce n'est pas le propos du jour.



Le livre n'évolue pas le gore pour le gore, non, le gore ( sonne toujours trois fois) permet le récit, lui donne une profondeur. On traite ici de condition humaine, un livre profondément sociologique, déroutant, surprenant et pourtant toujours lucide, ou presque.



Un grand merci à Christophe Siébert et à Gore des Alpes pour ce bijou du genre. Je retourne au 23...
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Chroniques de Mertvecgorod, tome 1 : Images..

Avec ces chroniques, Christophe Siébert a su créer un univers tout à la fois complètement dingue et d'un réalisme qui fait peur aux portes de notre vieille Europe.



Un bouquin, premier d'une saga, dont on ne ressort pas indemne et, après tout, c'est ce qu'on lui demande

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Vive le feu

Avec VIVE LE FEU, Christophe Siebert offre un ovni à la collection Karnage.

Le gore laisse la place à une histoire d'amour en mode no future, sorte de Roméo et Juliette à la sauce bibine et Europe de l'Est.

Déroutant pour les lecteurs avides de sang et de tripes mais sans nulle doute le tome le plus touchant de la collection.
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Nuit noire

Dans "Nuit noire", on suit un serial-killer, depuis son enfance jusqu'à sa mort. Un type totalement dérangé, et vicieux au possible. Lorsqu'on lit ce texte sans savoir où l'on met les pieds, et su'on l'aborde avec candeur... Ca fait un choc.

Difficile pour moi de chroniquer ce roman : je lui reconnais très volontiers une construction réussie, une écriture impeccable, et un sujet... heu, audacieux. Mais c'est également un roman très dur, très (très) explicite, et qui s'adresse à un public avertie. Pour ma part, j'en ai fait des cauchemars, et j'en suis devenue parano pendant quelques temps par la suite ; j'y repensais chaque fois que j'étais seule sur un parking, ou que je sortais le soir.

Il faut rencontrer l'auteur pour s'apercevoir qu'il est tout à fait sympathique au demeurant - car après une telle lecture, difficile de ne pas avoir d'a priori ! Il m'a d'ailleurs rassuré à sa manière, en me disant de ne plus m'inquiéter à la suite de ma lecture, car l'écrasante majorité des agressions vient en réalité de l'entourage très proche... Voilà qui est rassurant en effet.

En bref, un ouvrage difficile à noter, car faut-il le faire selon notre ressentie, ou sur les qualités objectives du texte ? Je choisie de considérer qu'il est très réussi, puisqu'il m'a terrifié... Mais âmes sensibles, soyez prévenues !
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Volna

Belle surprise que cet univers cyberpunk de l'est où tout le monde est drogué, violent, détraqué et a une espérance de vie limitée. C'était crade, écoeurant, mais assez fascinant.



Mais diable je pensais que le singe aurait un peu plus de présence, quel dommage. Ce sera mon principal regret, il y a une bonne mise en place de l'intrigue et des personnages mais cela se termine très vite, à peine eu le temps de comprendre les enjeux que c'était fini.



Heureusement, pour me consoler, j'apprends que l'auteur a déjà réalisé trois autres livres dans son univers, de quoi me rassasier davantage.
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Fabrication d'un écrivain

Depuis la parution de ses textes sur la cité de Mertvecgorod, j’essaie de lire tout ce que Christophe Siébert publie : Images de la fin du monde, Feminicid, Valentina et récemment Volna. Il m’en manque encore, mais je comble progressivement mon retard. Dans l’optique de mieux comprendre cet écrivain et ses obsessions, je me suis plongé récemment dans son court essai biographique, proposé gratuitement par lui et son éditeur, Fabrication d’un écrivain.



Comme je pouvais l’espérer, Christophe Siébert ne tourne pas autour du pot ni ne fait de grands discours. Il est direct et assène ses vérités, ses observations, ses remarques avec efficacité et une certaine froideur clinique. Pas d’auto-congratulation, sauf un peu à la fin, quand il fait un rapide bilan de sa situation actuelle. Mais c’est plutôt de l’ordre du constat. Aucune effusion, pas de bouteille de champagne.



L’auteur commence son texte dans sa jeunesse (« à huit ou neuf ans »), quand il bricolait des scénarios de bédé et avance d’étape décisive en étape décisive. Certaines épisodes sont racontés sans réelle passion et donc sans pathos, alors que les situations narrées s’y prêteraient facilement. Dans une de ces séries sirupeuses, les violons tourneraient en boucle. Ici, précision du scalpel, analyse froide de l’entomologiste comme on dit. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de passion, qu’on en ressent rien. Au contraire. Cette façon de faire permet plus facilement de ses poser avec lui certaines questions : « Le résultat, sans surprise, s’est avéré très mauvais. Pourtant j’ai continué. Pourquoi ? »



Un des points qui m’a le plus frappé est ce côté inéluctable. Christophe Siébert insiste souvent sur le fait qu’à ses débuts, et pendant de longues années, sa production était conséquente mais de qualité médiocre (« Ce que j’écrivais à l’époque n’était toujours pas bon »). Mais surtout, il n’a jamais arrêté : « j’écrivais comme un bousier roule son caca, sans imaginer qu’une autre activité soit possible. »). La vie lui a tendu un grand nombre de croche-pattes, douloureux (parents dangereux pour lui, fugue, pauvreté, …). Mais il a continué à écrire. Au début à une fille qu’il aimait « sans espoir de retour » et à qui il envoyait tous ses textes. Puis à qui voudrait le lire, distribuant ses écrits « gratuitement aux passants » ou les jetant « par la fenêtre » dans la rue. Il s’est associé à d’autres écrivains en herbe, avec autant de lacunes que lui, à l’en croire. Et toujours, il a écrit. Jusqu’à ce que l’expérience et les rencontres l’amènent à publier dans une maison d’édition reconnue. Je ne vous raconte pas les multiples étapes, nombreuses et passionnantes, qui précèdent cette reconnaissance. Il faut vous laisser découvrir ces moments.



Lucide en apparence sur lui (et sur le monde, il suffit de le lire), Christophe Siébert propose dans Fabrication d’un écrivain une autobiographie littéraire courte mais puissante. Un texte vite lu, mais pas vite oublié. Un exemple d’une prose forte et sans concession d’un homme qui semble savoir ce qu’il veut et a planifié son œuvre pour les années à venir. Espérons que tout se passera selon ses plans. Vivement sa prochaine incursion dans les rues de Mertvecgorod !




Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Valentina

En rentrant d’un concert, j’ai une fois pris un pote dans ma bagnole qui a branché son MP3 et a balancé sur l’autoradio une série hallucinante de groupes de rock russe, période perestroïka. Ça n’était qu’un petit aperçu, même si on a pas mal roulé ce soir-là, mais ça m’a donné une impression très mélangée, de nostalgie, d’énergie et d’interrogation intense. Comment est-ce qu’une si grande partie de la culture populaire proche de la nôtre pouvait s’être développée de l’autre côté du mur, dans cet ensemble si différent du nôtre que fut l’URSS ?



Couverture livre Valentina.



Le bouquin de Siébert, m’a − pour une partie − fait le même effet. Entendez qu’il vous pique votre autoradio, à moitié défoncé, et vous colle dans le crâne un son familier au premier abord, mais pourtant dissonant, étrange, remuant. Et c’est vrai pour les groupes de musique qu’il cite sans arrêt et qui rythment la narration, autant que pour l’atmosphère destroy et désenchantée de l’histoire de cette bande de gamin que l’on suit dans leur quartier complètement pourri de Mertvecgorod, quelques années seulement après la chute de l’Union soviétique.



Pour rappel, Mertvecgorod, c’est la ville imaginaire, autoproclamée République Indépendante, qu’a inventée Chistophe Siébert pour parler de la chute de l’Urss et de ses suites trash-libérales. Il a déjà fait deux bouquins dans cet univers souvent trash, toujours destroy, mais il n’est pas nécessaire de les avoir lu pour plonger dans celui-ci. Il se lit très bien tout seul.



On s’attend à quelque chose de vraiment dur dès le début du bouquin quand on voit dans quel merdier vivent ces ados, toujours bourré, défoncés, plus pauvres qu’on ne peut l’imaginer. Mais en réalité, le livre atteint une sorte de grâce (sous acide peut-être mais quand même), lorsque les jeunes entrent dans la maison d’un vieux travelo qui vient de se faire massacrer chez lui. On touche une sorte de magie punk qui m’a émerveillé et qui finalement résume assez bien ce livre : « Si derrière les apparences on peut posséder un lit rond, passer ses nuits à y baiser, dans une lumière de boîte de nuit, sous un trou du cul géant chiant des hordes de démons, la vie vaut finalement la peine d’être vécue. »



À lire avec :

Y’a un bouquin chez Cambourakis qui se nomme Capitalisme Gore, je l’ai pas encore lu, mais je pense qu’il ira bien avec.
Lien : https://pieddebichemarquepag..
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Valentina

Mertvecgorod, mégalopole entre l’Ukraine et la Russie, une population majoritairement appauvrie par la chute de l’ex URSS et l’entrée violente dans le capitalisme occidentale.

Cinq ado, la plupart livrés à eux mêmes, certains ont encore une famille, mais pas tous.

Ils tournent entre l’école, présence obligatoire pour toucher les aides sociales, et des combines pour faire les poches aux touristes occidentaux, le tout sous musique punk russe des années 90.

La mort de Valentina, une voisine travelo, va bouleverser leur routine, des décisions devront être prises.

L’ambiance est sous acide, vodka et musique punk.

L’humanité est toujours bien présente, l’empathie pour cette jeunesse qui joue à faire peur, à se faire peur.

Mais est-ce vraiment un jeu, a t’elle vraiment le choix ?

Exercice de haute voltige entre une mégalopole sortie de l’imaginaire de Christophe Siebert, et une description si proche de la réalité de peuples, de jeunesses sacrifiés par des choix politiques.

On lit ce livre à fond, on le dévore, on le sniffe, on le pogote !
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Volna

Bienvenue.

Vous venez de poser les pieds en ce 11 Mars de l’An III dans les ténèbres de Mertvecgorod, capitale infernale sortie tout droit du rêve modeste et fou de Christophe Siébert. "Volna" sera notre guide et nous accompagnera à travers les rues sales et violentes de cette métropole corrompue aux frontières impénétrables.



Sous le regard des aurores atomiques, l'odeur des corps non lavés, conséquence d’une eau devenue aussi chère que rare, imprègne l'air des quartiers barricadés où les puissants, transformés en parodie effrayante, se préparent des traces et se nourrissent des faibles sans pitié, vague scélérate s’abattant au ralenti sur l’humanité entière.



Dans ce monde de violence et de brutalité, nous suivons entre autres l'histoire de Catherina et Roman, homme invisible hanté par des lianes noires, deux survivants luttant pour naviguer dans ces rues désertes où le soleil se lève chaque jour dans le seul espoir de percer l’épaisse couche de pollution. Leur vie est à jamais bouleversée lorsqu'ils tombent, entre deux épaves de voitures, sur un singe capucin, porteur de secrets inavouables dans une ville où les tabous n'existent pourtant pas. La course pour récupérer ce primate devient dès lors le point central de l'intrigue, avec de multiples factions violentes se lançant à la recherche d’un putain de singe en vadrouille quelque part dans la ville.



"Volna", pochoir de deuil synonyme d’espoir dans un monde sans horizon, plonge les lecteurs dans le monde sombre d’une cité avide de chairs où l'action est rapide, brutale, et le récit se déroule avec une efficacité remarquable. L’auteur confronte les aspects les plus sombres de l'âme humaine, filaments de sang pourri tombant du ciel comme des glaires, explorant un monde où la frontière entre l'humain et la bête est floue, et où l’avenir est une denrée que l’on ne peut se permettre.



Dans la crasse écarlate, il donne une voix à ses personnages : les marginaux, les négligés, les inadaptés.

Dans ces ténèbres qui accueillent les profondeurs de la condition humaine, il offre une lueur d’espoir au milieu de l’abysse.

Dans le ciel, l’enfer, la dégradation et l’œuvre continuent de se déchaîner.



Impact.
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Volna





Mertvecgorod, ou l’anatomie atrophiée d’un corps malade, aux muscles irrigués d’un acide sociétal, ou grouille les vies humaines, noircies de totalitarisme, dans une dystopie monstrueuse, ou existe bon gré mal gré les anti-héros de cette histoire…



Volna fais partie d’un récit tentaculaire, initié depuis quelque temps par son auteur des plus singulier. Un terrain de jeu explosif. Volna est une nouvelle histoire dérivée de son axe, plus nerveuse, fonçant avec une franchise exaltante vers sa résolution exorcisante !



Au pays des contes suintant la pollution, un singe capucin câblé sous sa fourrure, disparait, porteur d’une source numérique, une sorte de compteur des infamies ayant tourné sans relâche… C'est kidnappeurs, dans l’improvisation totale de leur acte, ne devinerons jamais dans quel engrenage, ils auront coincé leurs humanités crasse…



Mertvecgorod ou le croque-mitaine, avalant — broyant ses âmes, avec sa dose de kosmo, pour mieux supporter l’absence d’apesanteur dans ce microcosme maudit ou vive les damnés, ou l’auteur se plait aussi à défendre ses héroïnes sans nom ou presque, fortes, rebelles et si tristes.



Vous l’aurez deviné, sous vos yeux pourra se dérouler bien plus que ce que vous ne pourriez l’imaginer, car ce livre, n’en sera qu’une petite porte d’entrée, dont les tenants et les aboutissants vous serons expliqués dans une judicieuse préface. L’auteur, avec sa plume sans concession et son talent d’écriture sans conteste, nous dévoilera avec le temps une grandiloquente cosmologie des ténèbres …



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Volna

Un bon Siébert poursuite à Mertvecgorod.

Comme dans les précédents opus (qui traitent d'un présent après le nôtre), le coté futuriste (décorum et deus ex machina tricks) ne prend pas le pas dessus sur l'intrigue. Mertvecgorod, il n'y a que sur la couverture qu'on ne la trouve pas (design un poil trop flashy et lisse à mon goût), l'ambiance grasse et violente à l'extrême est bien là.

Les personnages sortent lentement de la torpeur dans le smog d'hydrocarbure pour courir à découvert vers la sortie. SPOIL: Il n'y a pas d'issu à Mertvecgorod post-black out si ce n'est par l'éther...

Je me répète mais ni la SF (pour cause de black out) ni le cotés fantastique (la faille à ciel ouvert est juste évoquée comme un goulag sans retour) ne vienne troubler le défilé des personnages se débattant dans les ténèbres d'un chaos moderne exacerbé au possible. Chacun d'entre eux aspire à l'amour et à l'évasion, chacun d'entre elleux erre le long d'une crète de folie meurtrière ou d'OD volontaire. Malgré quelques rayons de soleil qui percent, ce qui pourrait être la morale (s'il y en avait lol) est cruelle; peut-on même espérer pratiquer la politique de la terre brulée là où il ne reste déjà que ruines et cendres?
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Volna

Christophe Siébert poursuit son exaltante bien que sombre saga polymorphe avec Volna, 6e roman du cycle dédié depuis 2020 à la mégalopole fictive Mertvecgorod, toutes maisons d'édition confondues – le premier chez Mu puisque situé entièrement dans un futur proche « après le black-out », trois Au diable vauvert, un chez Gore des Alpes, un chez Zone 52, tous lisibles indépendamment.

Volna, roman assez court et violent, se déroule donc toujours dans ce Pandémonium post-soviétique dont le ciel plombé déteint sur une population pour partie condamnée à l'ennui, qui survit dans sa routine à coups de drogues diverses au quotidien (l'équivalent de « nos » antidépresseurs tolérés en somme), mais cette fois en 2033. Ces vies en sursis convergeront néanmoins dans un sursaut vers une quête soudaine. Et c'est à flux tendu que le lecteur suivra cette course-poursuite éperdue, à travers un récit ultra rythmé aussi cru que poétique, porté par une écriture fluide et percutante.



En 2033, sous cette chape de suie, les lendemains sont tellement peu désirables et similaires qu'ils existent à peine. Chacun n'écoute donc que ses pulsions. N'obéit qu'au rythme de ses obligations contractuelles. S'abrutit dans ses perversions, ses addictions, sa rage, son travail répétitif. Dans l'attente d'un micro-évènement qui, au pire, viendrait rendre moins pire la douleur physique, morale. Au mieux, donnerait un sens à son existence minuscule. Beaucoup sont poursuivis par des fantômes (Alina, croisée dans un des plus beaux chapitres d'Images de la fin du monde, ici figure radicale d'un romantisme noir absolu, face à son deuil ; Roman et sa vision striée de lianes noires – trouvaille formidable pour métaphoriser un quotidien lacéré par des excès, par la vacuité, par une sortie de route). Estiment avoir des choses à réparer, à venger (Alina qui se voit en « vague scélérate s'abattant au ralenti sur l'humanité entière »).



Tous sont embourbés ou presque. Ensevelis vivants en apparence, à l'image de certains saints qui partageaient avec eux la solitude et le statut de « bêtes sauvages ». À l'image du capucin (le singe, pas le religieux cette fois) inerte sans sa carte SIM (toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence – les résonances sont souvent assourdissantes). Comme si toute limite ou tout repère avait disparu dans cette ville-forteresse noire maudite…

Niveau sauvagerie, égoïsme ou lâcheté, les personnages masculins s'illustrent d'ailleurs en particulier (sauf un, loyal envers un ami décédé). Puisqu'il s'agit soit d'hommes sans scrupule, obsédés par la violence physique (Anton et ses sbires), sexuelle (Méliadus, vampire drogué au pouvoir, à la chair et au sang), pervers (amateurs ventripotents de jeunes filles), soit de « chiffes molles » (Roman). Habités par de petites vengeances égotiques virilistes minables (ou, exception, par la honte) ou des velléités de soumission et d'oppression.



Là où au contraire les femmes sont portées par des braises intérieures qui ne demandent qu'à être ravivées par des desseins de plus grande envergure : Catherina qui d'une vie sans relief devient héroïne, meneuse ; Alina, même si obsédée par la vengeance, qui considère l'éventualité de recommencer à vivre, puis de faire exploser la vérité ; Lily la hackeuse…

Qu'elles cherchent à sauver leur peau ou celles des autres, passer un message, ces femmes combattent à leur façon. Qu'elles soient socialement invisibles ou peu déterminées au départ, Siébert fait surgir leur majesté, même si d'autres restent prisonnières de leur condition systémique d'objet (Feminicid paru en 2021, moins romanesque dans sa forme, plus ardu dans sa structure, néanmoins très fort et d'une noirceur qui vous colle aux doigts des mois durant, se pose là comme enquête ouverte sur l'abomination qui lui donne son titre).

Mais Siébert ne pontifie pas : il dissémine, suggère, interroge et nuance toujours avec sa langue aussi précise que subtile, et parvient à parsemer de rares éclats lumineux cette fange nihiliste où les soubresauts d'humanité et d'espoir pointent avec d'autant plus de puissance voire de beauté.

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Volna

Entre société et politique, entre réalité et fiction, "Volna" est un voyage chaotique au cœur d’un univers fascinant, odieux, dont on a hâte de découvrir la suite…
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Volna

Avec "Volna", Christophe Siébert ouvre un nouveau cycle - le troisième - dans l'univers de Mertvecgorod. Une Mertvecgorod un peu plus futuriste que dans les précédents volumes et surtout beaucoup plus décadente. La Cité-Etat vit désormais sous le joug d'une caste d’oligarques archi-corrompus qui a instauré un régime totalitaire et brutal. L'auteur se permet d’ailleurs quelques clins d'oeil en direction de l'oeuvre de Michael Moorcock et son sinistre empire de Granbretanne. Et il est vrai que l'ambiance extrêmement sombre et l'atmosphère de folie latente dans laquelle baigne le roman rappellent un peu les dérives mortifères des affidés du baron Méliadus.

Or donc, et même si c'est difficile à croire, les conditions de vie des citoyens de Mertvecgorod ont encore empiré. Le black-out est passé par là. Plus de satellites, plus d'internet. L'eau est rationnée et l'essence réservée aux activités prioritaires. La population est contrainte à une économie de la démerde et à un collectivisme forcé, sans autre idéologie que la loi du plus fort.

D'une manière générale, toutes les relations sociales sont construites sur des rapports de force, sur le pouvoir que vous confère la fonction, l’argent, les armes… Les instincts les plus primaires s’expriment sans contrainte avec toutes les dérives que l’on peut imaginer en matière de sexe et de violence. Guère d’entraide, peu d’empathie, rien que la peur. Celle que l’on ressent ou celle que l’on inspire.

Le récit est extrêmement vif. Les chapitres sont courts, le rythme haletant. Les personnages vont et viennent en un chassé-croisé survolté mais à la chorégraphie parfaitement réglée. Courses poursuites, passages à tabac, fusillades se succèdent à toute allure jusqu’à l’explosion finale, le tout dans une ambiance grise et humide, cafardeuse à souhait.

L’auteur nous accorde malgré tout quelques respirations bienvenues - mais pas forcément plus gaies - qui permettent de faire connaissance avec les différents protagonistes du roman. Il nous propose notamment deux beaux portraits de femmes, volontaires et fortes, mais engluées dans la fange d’une société qui ne leur offre d'espoir que dans le rêve d'un exil à l’étranger ou dans l'oubli fugace des paradis artificiels.

Court et intense, « Volna» est un nouveau pavé lancé dans la mare putride de la RIM ainsi qu’une nouvelle pierre à l’ambitieux édifice que Christophe Siébert est en train de construire, roman après roman.


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Volna

🐒Chronique🐒



« Vassili n’éprouve pas de nostalgie. »



Ça tombe bien, moi non plus. En plus, ça veut dire quoi la nostalgie quand t’es lancée dans un futur hypothétique, apocalyptique, !après un black-out!? Elle n’a pas sa place, la nostalgie, ici à Mertvecgorod. Il y a, c’est plus que certain, le plaisir de retourner dans cette mégalopole sensationnelle, histoire de se lancer à la poursuite d’un singe capucin, mais la nostalgie suppose un état que je trouve mielleux, engluant, qui ne peut clairement pas se retrouver dans la plume punk et barrée de Christophe Siebert. J’aime l’énergie, le punk, l’imaginaire débordant qu’il y met. Il y a de l’avant-garde dans ce cycle de Mertvecgorod, et Volna ne fait que confirmer le talent de cet auteur. L’intrigue est plus resserrée, toujours aussi vivante, et efficace. Ce nouvel opus est une petite bombe en couleurs que je vous conseille évidemment!



« Elle répète:

-Je ne peux plus te supporter physiquement.

Il pense: il y a peut-être un espoir.

Il pense: il y a toujours un espoir. »



De l’espoir, il n’en reste pas tant que cela. A voir nos jours, mais les leurs, aussi, c’est compliqué de le trouver, l’espoir. Entre la drogue, la corruption, les lianes noires, la vieillesse, les assassins, l’anxiété, la pauvreté, le black-out, vivre après 2029, se révèle fort difficile…Roman et Catherina ont mis la main sur un mystérieux trésor qui débloquera sans doute leurs situations de paumés de la société, mais qui dit trésor, dit aussi, convoitise…Et certains sont prêts à tout, pour récupérer leurs biens. Au mépris de la loi, des mœurs ou de la bienséance. Rien n’est trop extrême dans un contexte politique et social, déjà chaotique, alors aux grands mots, compromettants, les grands moyens, virulents…Je vous laisse donc imaginer le pire et le sale, de ce que peut faire l’humanité, et vous aurez une idée de ce qui vous attends dans ces pages…Et pourtant.



« Pourtant une partie d’elle veut vivre, retomber amoureuse, recommencer une existence. Amis dans ce pays? Dans ce contexte? Impossible. »



J’ai lu et adoré Volna! Bien que je ne puisse supporter physiquement, littéralement, viscéralement cette violence omniprésente écoeurante qui existe dans ce monde, il n’en reste pas moins, que l’auteur est toujours du côté du bien. Il aime ses personnages: les marginaux, les laissés-pour-compte, les inadaptés. Il leur donne l’occasion de briller, même dans la crasse. C’est une constante chez lui et dans cette saga, qui me touche profondément. Il dénonce toujours les travers de la domination, les horreurs du système oppressif, et les agissements sous-jacents des politiques despotiques. Encore une fois, je suis conquise par l’univers, je me dis que c’est encore possible de croire en l’espoir, en l’œuvre, en la liberté. Vive Volna!
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