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Critiques de Claire Keegan (584)
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Ce genre de petites choses

Il s'agit d'un court roman qui s'inspire en toile de fond de la sordide histoire des "couvents de la Madeleine" en Irlande, un scandale qui éclaboussa l'église catholique d'Irlande dans les années 80.

Un récit intelligent et empreint d'une belle profondeur où nous allons suivre les états d'âme de Bill Furlong, un marchand de bois et charbon, marié et père de cinq filles.

Bill a eu une enfance particulière, pas vraiment malchanceuse mais de celles qui font de vous un être différent, il est des questions qu'il se pose depuis toujours et le regard qu'il porte sur sa vie en cette veille de Noël est assez désenchanté.

Bill a reçu en héritage une certaine idée de ce que devrait être "le bien ou le mal", et la difficulté à vivre dans l'Irlande des années 80 ébranle ses convictions, c'est en effectuant une livraison de charbon au couvent que sa vie va basculer en même temps que ses illusions.

Un texte fort sur la conviction et le refus du mensonge quel qu'en soit le prix, j'ai beaucoup aimé le style, plein de sensibilité, j'ai aimé cette introspection qui amènera Bill à se dresser contre l'injustice et à se mettre en accord avec sa conscience.
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Les trois lumières

Les trois lumières est un court roman ou une nouvelle où l'on suit une petite fille confiée, le temps d'un été, à un couple de fermiers meurtris. Elle va peu a peu découvrir le bonheur d'être aimé.

Difficile de savoir exactement quand se déroule le roman car l'auteur ne nous donne aucun indice de temps. Ce couple vit au rythme de la vie à la ferme. Le texte est d'ailleurs un bel hommage à cette vie dehors, dans la nature, et aux heures passées dans la cuisine à la confection de bon petits plats.

L'écriture est à souligner également, tres poétique et tout en pudeur et tendresse. Jamais de grosses vérités éclatent, tout est sugéré : la mort, l'alcoolisme.....

Et puis la chute du roman auquel on ne s'attend pas du tout et que j'ai beaucoup aimé. En quelques lignes tout est dit!

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Ce genre de petites choses



Un petit livre qui aborde un sujet important en une centaine de pages. C’est Noël 1985 à New Ross, Conté de Wexford en Irlande. Un marchand de charbon , marié et cinq enfants découvre par hasard l’horreur, en allant livrer sa marchandise au couvent du coin. Beaucoup de rumeurs , de ragots, pourtant derrière les portes closes du couvent s’y passent des choses, des “ petites choses” qui semblent ignorées du village entier ? Ou qu’au village entier convient d’ignorer ? Furlong le marchand va-t-il se taire ou passer à l’acte avec un prix cher à payer ? Furlong lui-même fils d’une mère-fille , domestique chez une dame , qui aidera aussi bien la mère que le fils , sera rattrapé par son passé et sa conscience….



C’est la vraie histoire des blanchisseries Magdalene, où environ 30000 Irlandaises, des mères filles rejetées par leur famille ont été incarcérées entre le XVIIIe et le XXe siècle dans des couvents , gérées et financées par l’Église catholique de concert avec l’État irlandais. Peter Mullan régisseur écossais en a fait un excellent film glaçant en 2002, que je recommande.



L’hypocrisie et l’indifférence des habitants du village y compris la femme de Furlong , tous des pieux catholiques, face au drame qui se passe juste à côté d’eux est étonnant mais pas si surprenant que ça. Plus étonnant est qu’ici le courage et la compassion vient d’un homme,alors que les femmes autour n’ont aucune empathie, ni problème de conscience pour le sort de leurs congénères et les criminelles sont des soeurs , des femmes !



Keegan est une écrivaine que je chérie. Dans ce quatrième livre que je viens de lire d’elle , comme toujours avec chaque mot soigneusement choisi elle nous livre un petit texte sublime qui nous réchauffe le cœur avec le courage d’un homme. J’avais acheté ce livre l’année dernière à Wexford en Irlande ( et cette histoire se passe dans le Conté de Wexford 😊, je ne le savais pas ). Oublié dans la PAL , c’est l’incitant billet de Patsales que je remercie en passant qui me l’a fait repêcher 😊.





“In October there were yellow trees. Then the clocks went back the hour and the long November winds came in and blew, and stripped the trees bare. In the town of New Ross, chimneys threw out smoke which fell away and drifted off in hairy, drawn-out strings before dispersing along the quays, and soon the River Barrow, dark as stout, swelled up with rain.”

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Ce genre de petites choses

Le charbonnier est un homme bon. Contrairement à ses voisins ou à sa femme qui n'ignorent pas ce qui se trame derrière les hauts murs tessonnés du couvent, il va avoir le courage d'agir à sa hauteur en ce Noël 1985, quitte à s'attirer les foudres de tous, pour sauver ne serait-ce qu'une âme.



Un récit simple et court, plein de finesse aussi, pour suggérer l'enfer des blanchisseries Magdalen d'Irlande où près de 10000 femmes et filles ont été incarcérées et forcées de travailler. Des foyers de souffrances et de misère pour des mères célibataires et leurs nouveaux-nés, dont le dernier a fermé seulement en 1996, tenus par des religieuses intraitables (beaucoup de pensionnaires et leurs bébés sont morts), financés qu'ils étaient par l'Eglise catholique et l'Etat irlandais. Terrible et édifiant.



Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Ce genre de petites choses

J'attendais depuis si longtemps de lire un nouveau texte de l'écrivaine irlandaise Claire Keegan ! C'est merveilleusement fait avec « Ce genre de petites choses » traduit par Jacqueline Odin qui illumine cette fin d'année 2020.



Claire Keegan n'écrit pas, elle peint des couleurs, esquisse des gestes invisibles à l'oeil nu , sonde l'âme avec intensité et profondeur.

Ce récit est le tableau généreux d'une vie simple dont la grande délicatesse cache la puissance des émotions enfouies. Ses mots sont comme la lave en fusion d'un volcan qui force le regard vers la réalité cruelle et sordide des filles-mères contraintes au travail forcé dans les blanchisseries tenues par des religieuses.



La saison et l'espoir nous rapprochent de ce récit sous forme de conte de Noël en estompant les lieux et l'époque.

Le décor qui nous fait entrer à pas feutrés et lents jusqu'au dénouement final m'a enveloppée dans sa douce chaleur. J'étais ailleurs dans un autre endroit beaucoup plus proche et accessible qu'il n'y paraît, le coeur humain grâce à aux mots si cristallins de Claire Keegan.



Son héro est Bill Furlong , un charbonnier que j'imagine en grand colosse supportant sans faillir tout le poids des sacs de charbon sur le dos. Pourtant, quelque chose en lui est prêt à se briser, à mourir même.



Va-t-il rompre l'affreux dicton selon lequel chaque année la rivière Barrow prend 3 vies ?

C'est un cadeau que je vous souhaite ardemment.



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Ce genre de petites choses

Fiction basée sur des évènements tragiques révélés ces dernières années en Irlande. De 1922 à 1996, des milliers de jeunes femmes furent enfermées exploitées et maltraitées dans des couvents ou des établissements de blanchisserie avec la complicité de L’État, de l’Église catholique et d’une partie de la population.



Claire Keegan s’attache ici aux pas de Bill Furlong, marchand de charbon et de bois de chauffage, dans son quotidien pendant l’hiver 1985. Un homme simple, travailleur et honnête, né de père inconnu qui sans être riche mène une vie tranquille avec sa femme et ses cinq filles, et qui, conscient de la crise économique qui pèse sur la région, mesure la détresse et la pauvreté qui l’entourent. C’est à travers les yeux de cet homme, sensible et attentif aux autres, que l’auteure construit un récit sobre et lumineux. Ainsi, le lecteur découvre en même temps que le héros le terrible drame qui se joue derrière les murs du couvent.



Ses livraisons l’amènent au couvent voisin où il découvre des jeunes filles en haillons, effrayées et transies de froid, probablement employées à la blanchisserie réputée du couvent. De nombreux doutes planent quant à l’origine de ces femmes mais il se murmure que les sœurs exploitent des jeunes filles non mariées à qui on a retiré leurs enfants. Mais tout le monde préfère fermer les yeux par crainte de répercussions car l’église est très puissante dans ce pays.



Né d’un père inconnu, Bil Furlong connait sa chance d’avoir échappé à la pauvreté, protégé par la dame qui employait sa mère comme domestique, et qui l’a gardé à ses côtés lorsque sa mère est décédée à vingt-six ans. Aussi, son passé ressurgit avec force, et le sort de ces jeunes filles le tracasse au point qu’il ne peut pas oublier ce qu’il a vu et ressenti ce jour-là.



Mais c’est surtout lors d’une seconde livraison, qu’ouvrant la réserve à charbon du couvent, il découvre une jeune fille en détresse, grelottante et pieds nus, à même le sol glacial. La jeune femme y a vraisemblablement passé la nuit. La rumeur dit vrai, il ne peut donc plus détourner le regard, fermer les yeux, et dire qu’il ne sait pas… Il doit affronter un dilemme, oublier ce qu’il a vu, comme c’est la règle autour de lui, ou bien risquer beaucoup pour lui et sa famille face à la puissante institution religieuse.



L’histoire se déroule en 1985, cependant le lecteur a constamment l’impression de lire un roman écrit au 19ème siècle. Tout en finesse et en nuances, Claire Keegan évoque un des plus grands scandales de l’histoire irlandaise catholique et dresse le portrait d’un héros ordinaire et simple. Son récit nous invite à réfléchir et nous rappelle que le silence peut également être une forme de culpabilité.

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Les trois lumières

En ce dimanche matin radieux, son père, Dan, au lieu de la ramener à la maison après la messe, arpente les routes du Wexford et se dirige vers la côte. C'est là que vivent les Kinsella, un couple parent avec sa mère. La petite doit passer plusieurs jours dans leur ferme, sa maman, enceinte, ayant d'autres priorités. À leur arrivée, elle et son père sont accueillis chaleureusement par le couple, Edna et John. Quelques banalités échangées puis l'on passe à table. Une fois le repas terminé, Dan ne veut pas s'attarder et décide de s'en retourner. Il s'en est allé si vite qu'il a oublié d'embrasser sa fille et de lui laisser sa valise...



C'est dans une Irlande rurale, où les gestes s'apprivoisent, où le silence enveloppe les secrets bien enfouis et où les sentiments se devinent, que Claire Keegan nous emmène pour quelques jours, au sein de la ferme des Kinsella. En compagnie de cette gamine, laissée à de la famille, ses parents ayant trop à faire à la maison entre les autres enfants, le bébé à venir et les travaux de la ferme, l'on déambule au cœur de cette campagne chaleureuse. Chercher de l'eau au puits, aller en ville, se promener sur la plage, préparer une tarte, se réchauffer au soleil... l'auteure décrit avec finesse et intelligence le quotidien de cette famille, pour un temps recomposée, et dépeint avec une infinie douceur les sentiments voilés dans une Irlande taiseuse. Un court roman touchant et délicat à la plume sensible...
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Les trois lumières

Sur le chemin du lecteur, il y des oeuvres puissantes, qui brillent et se détachent nettement sur l'horizon.Il y a aussi parfois des écrits décevants, qu'il abandonne au bord du fossé. Au détour du sentier, il peut faire des rencontres de papier charmantes mais éphémères, comme feuille volant au vent.



Et puis il y a ces pages discrètes, presque dissimulées au creux d'un buisson, ces pages qui vont vibrer en lui, révéler leur splendeur sous leur apparente simplicité." Les trois lumières" en fait partie...



La campagne irlandaise déploie pour nous son charme sauvage, à travers le regard d'une petite fille sensible et en manque d'affection, confiée pour un temps indéterminé à un oncle et une tante qu'elle ne connait pas.C'est un couple sans enfant, dont on devine la douleur secrète, révélée par hasard ensuite à la fillette . Au fil des semaines va se nouer timidement un lien indicible, fort et tendre entre elle et eux.



Le récit est épuré, centré sur les travaux quotidiens à la ferme, les joies simples du monde rural.Mais entre les lignes, les non-dits se glissent et nous étreignent d'émotion, les sentiments se dévoilent, tout en délicatesse.La fin est bouleversante de pudeur et d'amour...



Trois lumières fragiles, oui, mais étincelantes de vérité.Un profond bonheur de lecture .



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Ce genre de petites choses

Voilà une histoire racontée de manière vraiment très juste et très sensible et qui m’a transportée.



Bill Furlong est un père de famille comblé dans l’Irlande des années 80. Avec ses 5 filles, une femme sérieuse et une entreprise de livraison de charbon, il s’est hissé à une position sociale que son origine – il n’a jamais connu son père – ne lui garantissait pas.

Tout va bien pour le mieux pour lui.



Alors, quand par hasard, alors qu’il livre du charbon au Monastère, il est confronté à la vision de ces jeunes irlandaises, honteusement utilisées par des travaux de nettoyage sans contrepartie, et en particulier face à cette toute jeune femme enfermée dans la cave à charbon, il va se trouver face à un cas de conscience.



Faut-il, comme sa femme et des voisins le lui conseillent, fermer les yeux et maintenir le secret pour ne pas se mettre à dos les puissantes religieuses du Monastère ?

Il y a pourtant cette toute jeune fille, enfermée dans la cave à charbons où il livre, qui semble si frêle, si mal traitée, et sans espoir.

C’est Noël qui s’approche, et Furlong doit livrer une dernière fois le matin de Noël.

Que va-t-il faire ?



« Etait-ce possible de continuer durant toutes les années, les décennies, durant une vie entière, sans avoir une seule fois le courage de s’opposer aux usages établis et pourtant se qualifier de chrétien, et se regarder en face dans le miroir ? » Tout est dit.



Claire Keegan excelle à décrire une atmosphère très irlandaise, tout en dépeignant un scandale qui n’a été définitivement étouffé que récemment. Cette histoire est dédiée aux femmes et aux enfants qui ont subi la claustration dans les blanchisseries de Magdalen en Irlande, une histoire vraie, ensuite portée à l’écran dans le film « The Magdalene Sisters ».



Dans cette longue nouvelle, ou ce court récit, elle a trouvé le ton parfaitement juste pour décrire un héros ordinaire, un homme du quotidien, qui va suivre son instinct plutôt que ce que lui dicte la prudence et qui rend ainsi un discret mais puissant hommage à celle qui l’a élevée comme son propre fils. Un superbe hommage posthume qui m’a complètement séduite.

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Ce genre de petites choses

" C’est en regardant vivre mon père que j’ai appris ce qu’était la bonté et qu’elle est l’unique réalité que nous puissions jamais rencontrer dans cette vie réelle." Christian Bobin



C’est drôle,en ouvrant le livre " Ressusciter ",je tombe sur cette phrase qui en dit long sur le personnage de Bill Furlong dans ce magnifique récit de Claire Keegan.

Car c’est sa bonté qui envahit les pages,que l’on retient quand on ferme ce livre,qui interroge les pensées après la lecture.Et tout ramène à la bonté car sinon,quel sens donner à sa vie ?



"Pourquoi les choses les plus proches étaient-elles souvent les plus difficiles à voir? "

Choisir de voir,de ne pas voir.Mais " ces choses" lui,il les perçoit,elles vont changer le cours de sa vie et le faire grandir dans la joie sans égale d’aider.Car sauver l’autre c’est se sauver et s’extraire de sa condition de mortel en élevant son âme.

A lire et faire lire
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À travers les champs bleus

Les mots de Claire Keegan nous transportent principalement en terre irlandaise. Ses récits mettent en scène des personnages solitaires,aux prises avec leur condition, ce qui les contraints à accepter des compromis douloureux.Chaque nouvelle porte ainsi des non- dits,des secrets,qui empoisonnent leur existence. Leur destinée les rattrape inexorablement...



Les rêves sont souvent prémonitoires, les superstitions et les préjugés tenaces.Des tranches de vie âpres où les femme n'ont pas le beau rôle mais s'en tirent mieux que les hommes,empêtrés dans leurs contradictions, incapables de choisir,enchaînés à leurs terres,se raccrochant à leurs pauvres pensées pour continuer leur chemin austère et sans amour.



Rudes comme le vent,les tourbières frissonnantes,tourmentés comme les nuages annonciateurs de tempête, comme les longues soirées d'hiver qui font resurgir le passé que l'on croyait oublié. Ensorcelant.
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Ce genre de petites choses

C’est la première fois que je lis cette auteure irlandaise…avec ce texte qui m’a attirée par le sujet tiré d’une histoire vraie , effroyable touchant l’Eglise catholique, en Irlande…Scandale dont j’avais eu connaissance en 2002, par le film bouleversant , irlando-britannique, de Peter Mullan (2002) , The

« Magdalene Sisters »….



Claire Keegan transpose cette histoire vraie terrifiante et choquante dans cette fiction… Un portrait tout en douceur et en authenticité de Bill Furlong ; un marchand de bois et de charbon, d’origine des plus modestes, qui a tracé seul sa route, monté son –entreprise, fondé une famille, cinq filles qu’il aime… d’autant plus méritant que sa naissance sans père n’avait pas débuté sous les meilleurs hospices , que sa mère, enceinte à 15 ans aurait pu être , elle aussi, mise au ban de la société, être enfermée dans genre d'institution « faussement caritative » des Magdalene Sisters, être maltraitée, et séparée de son enfant!



Heureusement, sa patronne, sans enfant, reporta son affection sur Bill…le protégera ainsi que la mère, et lui apportera une éducation…



Quand on fait sa connaissance au début de l’histoire, Bill a 40 ans, une petite entreprise, une famille unie ; pour tout cela, il travaille énormément…il est très conscient de la fragilité des choses, d’autant qu’il observe autour de lui, que les chômeurs, la pauvreté augmentent dans cette période de crise économique des années 1980…Il réfléchit à son existence, et il est comme en manque de quelque chose, tout en ne sachant pas vraiment l’exprimer, le cerner !



« Les choses ne changeraient-elles jamais, n'évolueraient-elles jamais vers un lendemain différent, ou nouveau ? Récemment, il s'était mis à se demander ce qui comptait, en dehors des filles. Il aurait bientôt quarante ans, mais n'avait pas l'impression d'arriver à quoi que ce soit ou de faire le moindre progrès et ne pouvait s'empêcher de se questionner parfois sur l'utilité des jours. » (p. 40)



Un jour , il doit se rendre au couvent des Sœurs du Bon Pasteur, pour une livraison de bois et charbon. Ce jour-là, « sa bulle protectrice » va exploser !!...



A cette occasion, il se trompe de porte et il tombe sur les pensionnaires, horriblement habillées, pieds nus, s’escrimant à nettoyer et cirer les parquets ! Troublé , la conscience remuée, il en parle à son épouse, Eileen, qui lui répond que ces affaires ne les concernent pas… ce qui augmente la perplexité, et comme une colère sourde monte dans le cœur de Bill… qui se souvient de sa propre enfance d’enfant naturel, sans père officiel, qui aurait pu être aussi misérable sans leur bienfaitrice, Miss Wilson… !



Il revisite sa vie… et la révolte, le malaise augmentent, d’autant plus lorsqu’il se trouve face à une très jeune femme, grelottante, recroquevillée au fond de la réserve à charbon du couvent…Tout le monde, ailleurs, prépare Noël… son « chez-lui » est confortable, chaleureux, ses filles et son épouse préparent, elles aussi, les festivités.. ; et dans tout cela , notre « héros ordinaire » n’écoutera que son cœur , tout en sachant qu’il va s’engouffrer dans les pires ennuis ; ces religieuses ayant toute la bonne société des notables pour elles, une sorte de pouvoir, et d’immunité au sein de la communauté...



Une lecture simple, émouvante, pleine de retenue et de pudeur !...Un seul regret : l’extrême brièveté de ce texte… Je suis restée quelque peu sur une impression d’esquisse…de narration « suggérée »…que j’aurais souhaitée plus « étoffée », plus développée dans le temps… !





******Voir lien suivant :

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Magdalene_Sisters

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À travers les champs bleus

« À travers les champs bleus » est un recueil de huit nouvelles de l’une des voix de la jeune génération des écrivains irlandais, Claire Keegan.



Profondément ancrées dans une Irlande rurale, qui semble appartenir à des temps anciens, les nouvelles du recueil ont un goût doux-amer, une couleur claire-obscure. Elles s’attardent sur le point de bascule du destin de leurs personnages, aux prises avec leurs démons intérieurs.



« Elle a jeté un coup d’oeil à la ronde et, ne voyant personne, s’est dévêtue et avancée maladroitement sur les pierres rugueuses, mouillées, au bord de l’eau. Celle-ci était beaucoup plus chaude qu’elle l’avait imaginé. Elle a pataugé, puis la profondeur a augmenté brusquement et elle a senti le frisson visqueux des algues contre ses cuisses. Quand l’eau est arrivée à hauteur de ses côtes, elle a pris une grande inspiration, roulé sur le dos et nagé loin vers le large. Ceci, s’est-elle dit, était ce qu’elle devait faire de sa vie, à ce moment précis. »



Un peu perdus, étrangers à ce monde, les protagonistes de Claire Keegan se mesurent à une nature sauvage, silencieuse, omniprésente, qui évoque un écrin à la beauté douloureuse, serti des embruns marins de la côte irlandaise.



L’héroïne de la première nouvelle, « La mort lente et douloureuse », qui n’hésite pas à se baigner, nue, dans un océan inhospitalier, vient de commencer un séjour dans l’ancienne demeure d’Heinrich Böll, reconvertie en « maison d’écriture ». On la devine forte et fragile à la fois, en pleine conscience de la nature indomptée qui l’entoure.



« Le ciel était nuageux mais prometteur, zébré de bleu. Là-bas dans l’océan, un ruban d’eau a formé une crête transparente et s’est brisé sur la plage ».



L’écrivaine semble se trouver à un carrefour de son existence, celui où une jeunesse insouciante laisse imperceptiblement la place à l’âge de la maturité. Un professeur allemand vient perturber le début de son séjour en demandant à visiter la maison de son compatriote écrivain. La femme accepte, remet son projet d’écriture au lendemain et prépare même un gâteau au chocolat à l’intention du visiteur. Malgré un air avenant, ce dernier ne tarde pas à se montrer odieux, au point que notre héroïne au caractère bien trempé, décide de le congédier sans ménagement.



Comme dans les autres nouvelles de Claire Keegan, tout est suggéré, évoqué de manière implicite, un voile semble recouvrir avec une pudeur infinie le coeur de l’intrigue. Le lecteur devine à demi-mot que la femme de l’importun, aujourd’hui décédée, elle-même auteure de talent, s’était vu refuser l’accès à la demeure d’Heinrich Böll. C’est ce refus qui motive l’acrimonie presque agressive de l’hôte de l’écrivaine, veuf encore aigri par le refus subi par sa défunte épouse. Après s’être débarrassé de son étrange visiteur du soir, l’écrivaine s’assoit à sa table d’écriture et écrit toute la nuit, une histoire où elle destine son héros à une mort lente et douloureuse.



Certaines des nouvelles du recueil sont plus amples, à l’instar de « La fille du forestier », qui nous narre la destinée d’une famille singulière. On y retrouve l’art du non-dit, la douceur parfois inquiétante de l’écriture de Claire Keegan, une nature omniprésente et l’importance des rêves prémonitoires troublant les protagonistes, qui pressentent confusément que leur vie est sur le point de basculer.



« Dans son sommeil, il rêve qu’il se tient sous les chênes. Dans le rêve, ce n’est pas l’automne, mais une belle journée d’été. Une bourrasque monte de la vallée. Elle est très violente et soudaine - d’où qu’elle vienne, cette rafale effraie Deegan et les chênes tressaillent. Des feuilles se mettent à tomber. Tout semble aller de travers, pourtant, lorsqu’il regarde le sol, Deegan voit des billets de vingt livres autour de ses pieds. Vers la fin du rêve, il est comme un enfant qui essaie, sans grand succès, de tous les attraper. »



Ce rêve du personnage principal de « La fille du forestier », un paysan dur au mal, père de trois enfants, illustre la simplicité déroutante de l’écriture de l’auteure, son caractère onirique, la place accordée à une nature indomptée, au souffle du vent, à la force de l’océan, et à la beauté des arbres.



À travers ce très beau recueil, l’auteure nous propose une voix singulière, une écriture à la fois simple et poétique, un art consommé de laisser au lecteur le plaisir de deviner ce qui n’a pas été sciemment formulé. L’omniprésence d’une nature parfois effrayante, la place accordée aux rêves de ses personnages, une maîtrise saisissante du non-dit, confèrent aux textes de Claire Keegan une forme d’étrangeté touchante ainsi qu’une beauté presque douloureuse.



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Les trois lumières

Claire Keegan ne m’a fait qu’entrevoir la lumière et par conséquent, j’en ressors un peu frustrée...



A coups de phrases faussement simples, elle construit une histoire, belle, émouvante, derrière lesquelles je devine tout un monde, un monde de souffrance. En effet, la petite fille d’une famille nombreuse est conduite par son père chez un couple pendant les grandes vacances, pour que ceux-ci s’occupent d’elle (sa mère est sur le point d’accoucher). Elle y est accueillie telle une petite lumière, éclairant peu à peu les zones d’ombre de cette vie obscurcie par une immense perte.

A coups de mots feutrés, de mots sages, de mots câlins, Claire Keegan me conduit à la limite de ce halo de douceur pleine de détresse...



Mais voilà : j’aurais voulu l’accompagner davantage, j’aurais voulu marcher plus longtemps auprès de ces fermiers bienveillants, j’aurais voulu tenir la main de cette petite fille au-delà des grandes vacances. Le roman trop court m’a coupé l’herbe sous le pied et je suis retombée dans ma propre réalité. Quel dommage !

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Ce genre de petites choses

Plusieurs raisons m'ont fait pencher vers ce livre (et notamment la petite étiquette Coup de coeur Médiathèque que les bibliothèques y avaient apposé, garant d'une lecture au moins intéressante), mais ce choix me fut aussi confirmé quand je vis que la dédicace était "Aux femmes et aux enfants qui ont subi la claustration dans les blanchisseries de Magdalen en Irlande".



J'avais découvert le scandale de ses Magdalene Sisters dans le film du même nom, un film fort qui dénonçait le sort réservé aux filles mères, enfermées par de bien pensantes familles catholiques honteuses du scandale. le film montrait des scènes d'une violence inouïe et des pratiques d'un autre âge... Claire Keegan rappelle de plus en fin d'ouvrage que la dernière blanchisserie Magdalen a fermé en 1996 et que le gouvernement irlandais (complice avec l'Eglise catholique irlandaise dans la gestion de ces maison) n'avait présenté ses excuses qu'en 2013. Bref, je me lançais dans ma lecture, impatient de découvrir comment l'auteure avait rendu compte de ces drames, surtout dans un roman aussi court, 115 pages à peine.



Quelle surprise du coup de ne rien lire sur ces institutions pendant au moins les 50 premières pages du récit. L'histoire se concentre sur un Irlandais vendeur de charbon et de bois, sa jolie famille avec sa femme et ses 5 filles, son histoire familiale élevé par une mère célibataire soutenue par une patronne très humaine et bienveillante. Pas du tout dramatique, rien de violent ni de révoltant là dedans.



Et puis, quand une scène du roman, finalement assez courte, nous confronte avec cette réalité, on comprend le propos. Claire Keegan place sa "caméra" littéraire vers la société qui fait naître en son sein une telle institution. Elle s'interroge via son personnage sur ce qui peut permettre que des pratiques si révoltantes puissent perdurer pendant des années, dans le déni bienveillant d'une population qui sait bien sûr ce qui s'y passe mais qui est bien contente que cela existe pour s'occuper des honteuses filles mal élevées...



Claire Keegan a grandi dans une Irlande qui s'est petit à petit confronté à sa propre défaillance. Elle a du coup cherché à comprendre comment cela avait pu se produire dans un pays pourtant considéré comme républicain, moderne, à la pointe de l'économie d'ailleurs, avec l'implantation de nombreuses start-up. C'est donc un miroir digne des plus grandes maisons de l'horreur que Claire Keegan tend à son pays, lui offrant le salut par le biais de son héros dont l'histoire familiale ne pouvait que le prédisposer à devenir le héros qui se dresse contre l'injustice. Le style est totalement maîtrisé, la société se révélant doucement par des petites phrases anodines, des réflexions du quotidien, des petits arrangements qui facilitent la vie de tous. Je ne peux que vous recommander de visionner le film de Magdalene Sisters avant de lire ce livre, vous n'en ressentirez que plus douloureusement dans votre chair le constat terrible que dresse Claire Keegan.



L'horreur se cache dans les meilleures intentions, dans les familles les plus respectables, dans les propos de celles à qui cela ne pourrait jamais arriver, puisqu'elles sont si sérieuses et si reconnaissantes à leurs parents de l'éducation qu'elles ont reçu. L'horreur est tout autant à l'extérieur qu'à l'intérieur des prisons de Magdalene.
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Ce genre de petites choses

L’Irlande, pays de vacances idyllique ? Pour beaucoup peut-être, mais quand on se plonge dans ce court récit de Claire Keegan, ça n’a pas du tout cette résonance !



Nous sommes en 1985, à New Ross, une petite ville où les gens essaient tant bien que mal de vivre ou même de survivre. Le chômage étend ses tentacules, la pauvreté est flagrante.

Et là-haut, sur la colline dominant la ville, de l’autre côté du pont, est planté le couvent où vivent les sœurs du Bon Pasteur…où se passent des choses pas très catholiques…

Ces choses, Claire Keegan en parle à la fin, dans une petite note où l’abjection se révèle dans toute sa splendeur, celle des filles-mères exploitées par les « bonnes » sœurs et par l’Eglise catholique dans son ensemble, séparées de leur enfant qui sera vendu.



Ces malheureuses, l’auteure n’en parle pas de façon directe, mais par l’intermédiaire d’un brave homme dont nous suivons la trajectoire morale durant un court laps de temps. Marchand de bois et de charbon, père de 5 filles et mari attentionné, il se sent un peu bizarre, ces derniers mois. Comme si la vie ne lui suffisait plus, comme si quelque chose lui manquait. Il repense souvent à sa mère, à son père dont il ne connait même pas le nom, à la dame qui lui a permis de vivre une enfance et une adolescence décentes. C’est dans cet état d’esprit nostalgique et plein d’incertitudes sur la nature humaine qu’il vient livrer son charbon au couvent. Et c’est là qu’il découvre la véritable nature humaine des sœurs du Bon Pasteur. Pourra-t-il infléchir le cours de sa vie ?



J’ai beaucoup aimé cette ambiance dure et profonde à la fois. Me plonger dans le cœur de cet homme bon a été un vrai plaisir. J’y ai retrouvé tout ce qui compose la nature humaine, ses joies, ses peines, ses hésitations et ses doutes. Ce genre de petites choses qui tissent une vie et font de ce livre un bijou d’humanité.

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Les trois lumières

En Irlande, au début des années 80, un père conduit sa fillette chez les Kinsella, un couple de fermiers. La fillette va y passer l'été, histoire d'alléger un peu le budget familial étriqué, et la quantité de tâches ménagères de sa mère, qui est par ailleurs sur le point d'accoucher d'un énième enfant.



Peu à peu, au gré des tâches quotidiennes de la ferme et des soirées qu'elle passe à observer les adultes discuter et jouer aux cartes, la petite découvre une autre façon de vivre dans ce foyer où elle est la seule enfant. Une vie plus sereine, où elle mange à sa faim. Une vie où elle apprend ce que sont la bienveillance, l'attention et l'affection, ces denrées de première nécessité qu'elle n'a jamais reçues en quantités suffisantes. Les journées coulent, paisibles, même si, à quelques détails intrigants, elle sent confusément que les Kinsella cachent une blessure mal cicatrisée.



J'ai eu envie de lire ce court roman après avoir vu le film qui en a été tiré (« The quiet girl ») et qui m'avait beaucoup émue. le film est très fidèle à la lettre et à l'esprit du livre, écrit tout en pudeur et tendresse, où les mots se contentent de donner à voir et de suggérer, et laissent au lecteur le soin de déduire, interpréter, comprendre. Claire Keegan raconte une histoire qui vous fend le coeur, dans cette Irlande rurale taiseuse, où les sentiments passent rarement par la parole. C'est sobre, délicat, intelligent, poignant de sensibilité, c'est beau.
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Ce genre de petites choses

C'est en livrant du charbon au couvent , que Bill Furlong tombe sur une jeune fille dans la réserve, pieds nus, et visiblement mal en point.

" On " aura beau lui dire, lui conseiller d'oublier cet événement, Bill n'y arrivera pas. Il faut dire qu'il est père de cinq filles, et fils d'une fille-mère , qui sans la bonté de sa patronne aurait été à la rue. Aussi, la douleur de cette jeune personne le touche. Il faut dire aussi qu'on en entend des vertes et des pas mûres sur ce qu'il se passe derrière les hauts murs du couvent dans lequel des religieuses catholiques, feraient travailler des filles non mariées, et qu'elles revendraient leurs bébés.... Et que le couvent se porte magnifiquement bien , financièrement...





C'est un tout petit livre ( 112 pages) qui laisse un goût de "trop peu" quand on le termine. Je ne suis pas friande de ce format car quand c'est bien, à peine on s'est jnstallés dans l'histoire, qu'on doit lui dire adieu, je trouve toujours ce format frustrant.

L'histoire s'arrête, là où il aurait été intéressant qu'elle continue. J'aurais aimé voir comment ce personnage masculin allait faire en sorte d'aider ces filles, comment l'affaire allait être médiatisée... J'aurais aimé voir décrits les conditions de vie de ces filles au couvent. Etaient-elles maltraitées? L'auteure aurait pu ajouter un autre personnage, qui nous aurait fait pénétrer dans ce couvent, peut-être en y étant amenée par sa famille. Voir tout cela aurait permis au lecteur de develloper son empathie pour les victimes qui nous sont à peine présentées.



La dernière blanchisserie de Magdalen d'Irlande a été fermée en 1996. Et bien que le roman se déroule en 1985, on a l'impression d'être au début du XXème siècle, et même bien avant. Cela donne une ambiance décalée, surprenante. ( le métier du père déjà, qui livre du charbon, de l'anthracite, du bois... La présence écrasante de la religion, la famille va deux fois à la messe dans la journée. le manque d'argent qui transparait chez certains clients de Bill Furlong, la sobriété des cadeaux de Noël, etc...)



Une histoire qui aurait pu être passionante, avec quelques chapitres en plus...
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Les trois lumières

C’est un véritable condensé de tendresse, de sentiments et de simplicité que le livre de Claire Keegan. Un coup de coeur, une nouvelle fois, et le contraire m’aurait étonné. Pas autant que pour Les demeurés de Jeanne Benameur que j’ai chroniqué cette semaine et qui m’a complètement séduite par la beauté de sa plume et son histoire, mais pas loin !



Irlande. Une famille nombreuse. Des problèmes d’argent. Des dettes. L’alcool. Une nouvelle grossesse. Une des enfants, la narratrice, est alors confiée, pour l'été afin de soulager sa mère, à un couple de fermiers, vivants au bord de la mer. Au moment de repartir, son père s’en va sans même lui dire au revoir, sans même lui dire quand il reviendra et en oubliant même de lui laisser sa valise. Sa mère passe son temps à s’occuper de la maison, des enfants, des ouvriers de la ferme, de payer les dettes et cetera « Elle dit que vous pouvez me garder aussi longtemps que vous voulez ». Et peu/pas de temps pour l’affection.



Bien que méfiante au départ et peu habituée à ce qu’on s’intéresse à elle, elle va peu à peu s’attacher aux Kinsella. Surprise d’être considérée autrement que comme un gouffre financier et des mains pour aider au travail aux dires de son père, la fillette se sent être dans une maison qui est très différente de la sienne. Ici on prend le temps et, surtout, la maison est emplie de tendresse et d’amour. Un couple brisé par la perte d’un enfant qui a de l’amour à revendre. Des personnes d’une grande gentillesse et d’une attention particulière. La fillette peut respirer à pleins poumons le bon air de l’Irlande, peut partager avec Kinsella des moments de joie au bord de la mer comme avec un père, peut participer aux tâches de Mrs Kinsella avec intérêt et goût, et avec toute l’attention, la douceur et la tendresse de cette femme. C’est ainsi qu’elle apprend qu’elle peut être aimée et choyée.



Mais c’est l’heure de la rentrée et sa mère a accouché. Il est temps de rentrer. Un déchirement. Le temps d’un été à jamais gravé dans sa mémoire. L’amour donné par pure générosité. Une famille de coeur.



Un roman lumineux, tendre, nostalgique. Un roman écrit avec une belle poésie. Une fluidité et une simplicité agréables. Un roman qui nous parle en filigrane de la misère, de l’alcool ravageur, de la perte. Un roman empli d’amour et de tendresse. Un roman déchirant qui nous amène peu à peu à des émotions intenses et contradictoires. On peut pleurer de joie comme de peine dans cette histoire… Est-ce mieux de connaître l’amour « familial » véritable le temps d’un court été, pour en garder quelque chose d’unique mais qui amène aussi bien des sentiments de joie intense pour ce vécu, que des sentiments de tristesse et de déchirement causés par la séparation ? Ou bien rester dans l’ignorance ? Je crois que pour apprécier la vie, il faut savoir garder le meilleur et voir toujours le bon côté, sans ignorer qu’une pièce a toujours deux faces. Et qu’on n’a pas toujours et le plus souvent le meilleur. Mais au moins, aussi court soit le moment qu’a vécu cette fillette, elle sait désormais qu’elle est aimée et qu’elle aime, elle sait qu’elle est. Et son coeur s’est rempli d’amour, de tendresse et d’affection. Elle a vécu un moment comme tout enfant devrait pouvoir vivre. Un cocon familial chaud et doux.
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Ce genre de petites choses

Claire Keegan a écrit avec pudeur 117 pages de bons sentiments mais on ne peut lui reprocher tant le sujet en appelle à la compassion.

L’axe principal : De méchantes bonnes-sœurs font trimer des filles-mères exclues de leur famille dans la blanchisserie d’un couvent et vendent leurs gosses pour se faire de la thune. C’est pas joli-joli.

L’homme brave : Bill Furlong qui a échappé de peu au même sort que Rémi dans le « Sans-Famille » d’Hector Malot, s’en émeut. Il est livreur de charbon dans la région et au couvent des méchantes.



« Pourquoi les choses les plus proches étaient-elles souvent les plus difficiles à voir ?»

Il y a ceux qui voient et qui ne disent rien car ils ne veulent pas s’en mêler, ceux qui ne voient rien, ceux qui font semblant de ne rien voir et finalement, ceux qui voient et qui réagissent parce qu’ils ne peuvent pas admettre ne rien faire.



J’ai découvert avec quelle sensibilité et quelle lucidité Claire Keegan s’empare de ce sujet et projette l’humain devant sa lâcheté et ses manœuvres de pieuvre ou sa générosité suivant les valeurs qu’il porte ou l’éducation qu’il a reçue. Cette monstruosité a réellement eu lieu en 1985 en Irlande.



Roman concis mais pas dépouillé, efficace et malgré tout poétique.

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