Citations de Claire Norton (425)
Je me terre, et je m’enterre. Ma seule évasion, encore et toujours, ce sont les livres. Leurs héros supplantent mes malheurs, leurs fantômes m’habitent avec persistance une fois l’histoire terminée. Ils restent en moi et je m’accroche à leur courage, à leur destinée, à leurs pensées qu’il m’arrive de faire miennes pour me donner l’illusion d’être ce qu’ils sont et non plus ce que je suis moi. Les personnages sont devenus mes seuls amis.
Un jour, quelqu’un avait écrit que les gens n’étaient vraiment morts que lorsqu’on arrêtait de penser à eux.
Les morts laissent une part d’eux en chacun des vivants qui ne les oublient pas…
Il est regrettable de voir comme les rêves vieillissent plus vite que les rêveurs. Vous serez surpris de voir avec quelle force ils viennent vous hanter lorsque vous parvenez à l’automne de votre vie. À ce moment-là, on serait prêt à donner n’importe quoi pour avoir une dernière chance de les réaliser. Mais les rêves sont comme le bonheur : ils ne se remettent pas à plus tard.
Ce n’est pas le processus de vieillissement qui fait mal. On ne s’en rend souvent pas compte car il se faufile insidieusement dans le quotidien. On le décèle parfois au détour d’une ride d’expression qui s’est creusée, par le biais de gestes simples que l’on ne fait plus avec la même facilité, ou lorsque l’on perd progressivement tout ceux qu’on aime… Non, ce qui est moche, ce n’est pas de vieillir mais de faire un jour le constat que l’on est devenu vieux. Et ça on le découvre subitement, parfois dans le regard des autres, souvent au travers de petites choses qui prennent une tout autre dimension au fil du temps : un voyage trop long, une charge trop lourde, des escaliers trop hauts, une nourriture trop épicée, des soirées trop tardives…D’un seul coup on réalise que, même si l’âge de nos artères n’est pas celui que l’on a toujours dans notre tête et dans notre cœur, on a basculé dans la catégorie des vieux. Et cet écart entre ce que l’on est et ce que l’on croyait être encore est extrêmement douloureux.
Au fond, n’était-ce pas ça, les résidences médicalisées ? La mise au rebut de vies chargées d’une histoire qui n’intéressait plus personne.
Antoine de Saint-Exupéry ne disait-il pas que “nous sommes riches aussi de nos misères” ?
Accepter de voir vieillir ses parents suppose apprendre à les aimer malgré ce qu'ils ne sont plus, tout en préservant leur illusion de l’être encore.
Demain est le premier jour du reste de ta vie. Souviens-toi de vivre.
En fait, on a tous peur de mourir, et j’ai eu peur longtemps. Jusqu’au jour où j’ai vu qu’il y avait pire.
À son époque, chacun assumait les épreuves de la vie sans aucune aide chimique, et il lui semblait qu’un antidépresseur était devenu un bien de consommation comme un autre que tout le monde ingurgitait au moindre pet de travers.
Surtout, prends soin des personnes qui compteront pour toi, mon phénomène. Sans le vouloir, on les néglige souvent. On les fait passer après bien des urgences qui n'en sont pas. C'est une erreur dont on ne prend conscience que trop tard. Accorde du temps à ceux que tu aimes, pour savoir déceler chez eux le mensonge lorsqu'ils te diront que tout va bien, alors qu'en vérité ils auront juste besoin que tu les regardes dans les yeux et que tu les prennes dans tes bras. Sois toujours là pour ceux qui ont foi en toi et qui t'aiment pour celle que tu es. Comme eux te soutiendront les jours où tu te sentiras vaciller.
Nous avons à tord tendance à croire que les vivants ferment les yeux des mourants. Je crois à l'inverse que ce sont les mourants qui ouvrent les yeux des vivants. Ils nous ramènent à l'essentiel. Et nous rappellent l'importance de ceux qui nous entourent encore.
Ce qui nous amène au point suivant.
Prends soin des personnes qui compteront pour toi mon phénomène.
Non il devait se calmer.
Valentine ne lui avait jamais menti, il en aurait mis sa main au feu.
Alors...
Alors quoi?
Eh bien, tous les cocus du monde sont convaincus de la loyauté de leurs femme avant de se découvrir des cornes!
Il se pencha lentement vers la gueule tachée de sang, et plongea le regard dans les yeux de l’animal. Il y vit en fait bien plus d’humanité que dans ceux de nombreux hommes qu’il avait croisés.
« Après le « verbe » aimer,
Aider est le plus beau verbe du monde » .
BERTHA von SUTTNER .
Tu le sais déjà, la vie est aussi belle que cruelle. Tu connaîtras des joies vertigineuses et des peines abyssales, comme celle qui te torturait quand nous nous sommes rencontrés. Tu expérimenteras également certains errements. Chacune de ces épreuves te rendra éminemment vulnérable mais seules les aspérités de l'existence te renforceront. Elles obligent à mobiliser toutes les ressources que l'on peut trouver en soi ou en d'autres.
La réalité, Valentine, c'est que tu es aujourd'hui recouverte de cicatrices. Dans tous les sens du terme. Aussi bien profondes qu'en surface. C'est triste, parfois grave, mais ce n'est pas insurmontable. On peut vivre avec des cicatrices. Elles nous rappellent juste un accident. Un évènement qui n'aurait pas dû se produire et qui à laissé des traces indélébiles que le temps pourra atténuer, mais jamais effacer. C'est comme ça. Ce qui compte, c'est ce que nous choisissons de faire de ce qui nous reste.
- Je ne suis même pas allée à son enterrement...
- Ce n'est pas grave, Philomène. Les enterrements, c'est pour les vivants. Pas pour ceux qui nous quittent.
La beauté de notre histoire est qu'elle ne connaîtra justement jamais de fin.