Citations de Claude Clément (48)
"Savez-vous comment je l'ai appris ? J'ai séjourné dans ce village, au cœur de l'immense Russie. Et ce sont eux qui m'ont tout dit. Ils m'ont même invitée à dîner ! Nous avons bavardé, plaisanter, bien ri et surtout bien mangé jusqu'à ce que nous n'ayons plus faim, le cœur content et le ventre plein.
Et de ce conte c'est la fin."
Pourtant, les membres de sa famille n'apprécient pas le talent de Big Mama.
Maman-Loretta affirme d'un ton sévère :
- Quand tu souffles dans ton instrument, ton visage est aussi rond qu'un ballon !
Un jour, tu t'envoleras dans les airs...
Tonton Malabard lance souvent d'un ton rigolard :
- Souffler ne fait pas maigrir ! Mange plutôt des Épinards ...
Varsovien de naissance, Polonais de cœur et, par le talent, citoyen du monde.
Il partit alors dans une course effrénée, craignant de voir chaque fois un peu plus les hommes gagner du terrain. Ils l’avaient repéré maintenant, c’était sûr ! Ils le suivaient sans relâche.
Soudain, dans sa fuite, le loup emprunta un sentier sur lequel s’avançait un pauvre paysan.
Alors Süleyman désigna, près d'un lopin de sable blanc planté de vigne
et de poiriers, quelques rangées de peupliers.
- T'arrive-t-il de songer à l'arbre qu'on a mis en terre au lendemain de
ta naissance ? Il est si mince, si fragile... Vois donc celui de ton grand-père,
au tronc noueux et torsadé. Regarde ! Il semble déjà creux, comme si la mort
le rongeait. Mais son feuillage bruisse encore et ses racines sont solides !
Le peuplier de ta grand-mère résiste encore à son absence.
Ceux de tes parents se balancent comme à la danse
des moissons. Ceux de tes sœurs ont des langueurs
et des grâces de jeunes filles... Voici le tien.
Voici le mien. On dirait qu'ils sont là,
dressés, l'un près de l'autre pour n'être
jamais séparés. Pars, si tu veux...
Je t'attendrai toute la nuit
à l'intérieur du pigeonnier.
Peu à peu, avec une bonne dose de patience,
quelques mesures de persévérance,
plusieurs pincées d'obstination et un long zeste d'espérance,
le vœu de chacun put devenir réalité.
Soudain, un loup gris bondit à sa rencontre. Le tsarévitch n’eut même pas le temps de dégainer son glaive, que le loup égorgeait son cheval et disparaissait dans les fourrés. Que faire sans cheval? Ivan-tsarévitch poursuivit sa route à pied, mais au bout de trois jours il n’en pouvait plus de faim et de fatigue. Accablé, il s’était laissé tomber sur une souche quand un grand loup gris sortit des bois :
– Te voilà bien triste, Ivan-tsarévitch, – dit le loup.- Pourquoi as-tu les mains lasses, la tête basse, l’échiné courbée ?
– Comment ne pas me désoler ? Que ferai-je sans mon cheval ?
– C’est toi qui as choisi ce chemin, de quoi te plains-tu? Mais j’ai pitié de toi. Dis-moi où tu vas, ce que tu cherches ?
Quand il rentra à la maison, il trouva sa mère très fatiguée.
Toute la journée, elle avait nettoyé des vêtements tâchés,
les avait fait sécher, les avait repassés...
Quand son fils lui raconta que le sculpteur de rêves
avait donné forme à ses envies, elle se mit en colère
contre cet homme un peu étrange, certainement pas un vrai artiste.
Bref, en tout cas, un inutile qui tournait la tête à son fils.
L'enfant lui demanda :
- Maman, dis-moi : quel est ton rêve, à toi ?
Mais elle ne lui répondit pas.
Secrètement, elle pensait que, dès qu'elle en aurait le temps,
elle porterait plainte contre cet inconnu, ses idées saugrenues,
ses inventions biscornues, ses songes fous, bien trop têtus
et qu'on le jetterait sûrement hors de la ville, sans ménagement.
Baba-Yaga poussa la jeune fille dehors, mais avant de refermer le portail, elle prit un crâne aux yeux ardents, le mit au bout d’un bâton qu’elle fourra dans la main de Vassilissa :
– Voilà du feu pour les filles de ta marâtre, prends-le ! Après tout, c’est pour ça qu’elles t’avaient envoyée chez moi.
Vassilissa partit en courant dans la forêt. Les yeux du crâne éclairaient son chemin et ne s’éteignirent qu’à l’aube.
Vassilissa colla son oreille droite contre la terre...Et elle entendit approcher la sorcière.Vite! Elle jeta le torchon qui se transforma en rivière!
Bavant de rage, Baba Yaga fut bien forcée de s'arrêter.
Comme des flocons d'argent
Les étoiles, doucement,
Plongent la tête la première
Dans le fond de la rivière...
-Rivière, dis, que fais tu
Des étoiles disparues?
-J'en tisse des capuchons
Pour tous les petits poissons!
Les pantins que j'ai fabriqués sont bien là, près de toi, ainsi que ton casse-noisette magique.Plus tard, il t'emmènera de nouveau où tu le désireras.
-Au royaume de la fée dragée?
-Là-bas ou bien ailleurs!Où te conduiront les sentiers secrets de ton coeur!
De la fleur, elle avait le velours, le parfum, la fragilité.
Certains disaient aussi l'inutilité, car Sangür ne savait rien faire.
Elle écoutait des musiques que personne n'entendaient,
devinait des mystères que personne ne soupçonnait,
poursuivait des rêves qu'elle n'atteindrait jamais.
[.......]
On riait de sa maladresse... Mais elle avait appris la patience,
l'humilité et le silence.
De son côté, le chien n’écoutait rien. Il aboyait : « Moah ! Je veux des os en acier trempé à ronger dans ma gamelle extra-privée pour avoir des dents super-aiguisées.
Moah ! Je veux un coussin méga-rembourré et qu’on me laisse ronfler en paix.
Moah, je n’ai pas envie d’aller dans un parc total-gelé où je grelotterais au lieu de rester aussi devant la télé.
Moah, je préfère faire pipi dans l’escalier ! »
- Qu’est-ce que tu sais des gens, toi?
Je tentai de la raisonner:
- D’accord, je les connais pas bien, Dédé et les autres. Mais, tout de même… Il y a Mehdi et Manu.
Elle eut un sourire qui n’en était pas un. Une grimace entre la douleur et la haine.
- T’es comme moi. T’es qu’un enfant. Eux, c’est des grands. Ils ont toujours raison. Ils ont tous les droits.
Désorienté par sa violence et son amertume, je tentai de poursuivre:
- Faut pas exagérer! On nous laisse faire pas mal ce qu’on veut, malgré tout.
Comme si elle ne m’avait pas entendu, elle poursuivit:
- Nous, on est si petits qu’on est presque des choses. Oui… Des choses! On doit faire tout comme ils veulent. Tout le temps. Et en plus, il faudrait rien dire. Jamais.
Mais Charlotte, la petite marmotte, ne veut pas aller se coucher.
- Charlotte ! Ne fais pas la sotte ! Tu vas geler le bout de ton nez...
Dans les rues et sur les canaux passaient masques et crinolines
Sur les places naissaient des orchestres.
Le long des escaliers, des rondes de pierrots, d'arlequines, de dominos et de colombines ruisselaient comme l'eau des fontaines.
Epuisé,
il revint lentement sur la plage
où le livre géant mouvait toujours ses pages.
Et là,
il s'aperçut qu'il avait oublié
de picorer un mot sans lequel rien n'existe,
rien ne peut commencer d'éclore, ni de pousser.
Il le prit dans son bec et,
tout comme un artiste lance au vent un poème,
un accord de guitare
ou un trait de lumière,
il le jeta en l'air,
gaiement, avec vigueur...
Et le mot s'enroula tout autour de la terre...
C'était le mot amour, sans lequel l'existence
n'est plus qu'une prison ou qu'une longue errance.
L'oiseau ouvrit son bec et sema quelques mots
sur le sol craquelé des ruelles sans eau.
Il sema
liberté,
justice,
dignité,
parole,
et s'élança à grands battements d'ailes
vers d'autres vies errant sur des rives nouvelles.
Autrefois, une poignée d'hommes, bûcherons, pêcheurs, artisans, édifièrent une cité à la lisière de la mer. Au bord de ses rives pavées vinrent s'amarrer des navires, voiles éteintes, à bout de souffle. Balançant l'ancre, à mi-voyage, des marins avaient choisi femme. Dans les ruelles serpentines, à présent, des enfants jouaient... Des quatre coins de la province, on venait acheter les soies, les bijoux, les cuirs, les dentelles, les métaux et les verreries de cette ville florissante gouvernée par un roi guerrier que l'on surnommait " Main-de-Fer ".