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Citations de Claude Gauvard (32)


Jeanne 'Arc a fait la France de son vivant et, plus encore pendant les siècles qui suivirent soon martyr. Son irruption dans la gerre de cent ans a changé le cours de l'histoire, guider par des voix qui lui intiment de bouter les ANglais hors du royaume, elle devient la PUcelle, chef de guerre et héros politique. D'une énergie indomptable, elle communique sa hardiesse à ses compagnons d'armes et à Charles VII, qu'elle fait sacer à Reims. Toutefdoissa renommée, jusqu'au-delà des frontières, ne se résume pas à sa vaillance. Elle est coonstruite également par tous ceux qu'effraie la figure d'une femme à la fois prophétesse et guerrière. Ils cherchent non seumelent à la combattre, mais encore à la diffamer, à l'avilir et à l'éliminerr par le feu.
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La quête de la vérité est au coeur de la justice répressive comme de la justice retenue. Elle peut même être évoquée quand la suite du contentieux se termine par un accord entre les parties.

Lorsque le duc de Bourbon, en juillet 1391, intervient dans l’affaire criminelle qui met en cause Geoffroy de Charny, chevalier, prisonnier au Châtelet à la suite du meurtre du prieur de Saint-Wandrille, en 1384, il affirme qu’il a fait faire une enquête pour savoir « la vérité du fait » et, finalement, l’affaire se termine par un accord.
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[Les temps carolingiens]
Les historiens ont l'habitude de considérer que la période carolingienne des VIII-IXe siècles est celle d'une renaissance que vient clore un Xe siècle obscur qui s'achève dans la violence et la peur d'un âge nouveau. Il convient de nuancer ce point de vue.
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[Sur la faide royale (561-613)]

La politique autoritaire menée par la vieille reine Brunehaut accroît le conflit [luttes pour le pouvoir entre les parties du royaume de France suite à la mort de Clotaire, fils de Clovis]. Elle prétend régner à la place de ses petits-fils, qui deviennent des frères ennemis, puis elle tente d'écarter ses arrières-petits-fils. Elle prétend surtout dominer l'aristocratie austrasienne ; elle devint alors impopulaire, ce qui facilite la reconquête que mène Clotaire II depuis la Neustrasie. Celui-ci défend ses intérêts, tout en vengeant sa mère Frédégonde [qui en passant, est à l'origine d'un certain nombre d'assassinats]. En 613, sa vengeance est terrible : il fait tuer les petits princes, héritiers de la lignée adverse, et, après trois jours de supplices, condamne Brunehaut à être traînée par les cheveux à la queue d'un cheval fougueux.
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Chez les historiens médiévistes, qui en restent les principaux utilisateurs, la notion de féodalité renvoie schématiquement à trois usages différents. Un usage traditionnel (François-Louis Ganshof, Robert Boutruche), politique et juridique, désigne par féodalité les liens féodo-vassaliques, c'est-à-dire les relations hiérarchisées internes à l’aristocratie, fondées sur la fidélité (manifestée par le serment, auquel s'ajoute parfois le rituel de l'hommage), l'échange de services (la protection, l'aide et le conseil) et la possession partagée d'un fief (à la fois bien foncier et ensemble de droits seigneuriaux), entre seigneurs et vassaux. Cette organisation de la classe dominante constituerait la caractéristique majeure de la société européenne médiévale, pour certains dès l'époque carolingienne, pour d'autres plus tard, à l'âge justement désigné comme féodal. C'est cet usage traditionnel de la notion qui a fait l'objet du plus grand nombre de critiques, d'abord de la part d'historiens plus sensibles à la primauté du rapport de domination seigneurial sur les paysans (Rodney Hilton, Georges Duby, Robert Fossier), ensuite de la part d'historiens influencés par l'anthropologie et plus attentifs aux modalités non féodales de la régulation sociale à l'échelle des sociétés locales (Fredric Cheyette, Patrick Geary, Stephen White, Dominique Barthélemy) ou aux solidarités coutumières à l'échelle des royaumes (Susan Reynolds). Un deuxième usage, plus large et plus fréquent depuis les travaux de Marc Bloch et Georges Duby recourt au terme féodalité ou à l'expression société féodale pour définir une société où la domination sur la terre et les hommes est exercée à l'échelle locale au profit d'une aristocratie à la fois foncière et guerrière, laïque et ecclésiastique, à l'écart de toute souveraineté de type étatique. Dans ce cadre, la féodalité au sens traditionnel n'est plus que l'un des instruments de la reproduction de la domination aristocratique parmi d'autres, telles que la guerre vicinale, la culture de la faide ou l'élaboration de systèmes de représentations spécifiques comme « l'idéologie des trois ordres”. Un troisième usage (Guy Bois, Ludolf Kuchenbuch. Chris Wickham), souvent d'inspiration marxiste, emploie indifféremment féodalité ou féodalisme pour caractériser un régime social fondé sur l'appropriation du surproduit paysan par la classe aristocratique (laïque et ecclésiastique) à travers le grand domaine puis la seigneurie. Dans ce cadre aussi la féodalité au sens traditionnel est généralement considélée comme la principale modalité de redistribution de la « rente seigneuriale » au sein du groupe dominant (Pierre Bonnassie). Des considérations chronologiques variées sont associées à chacune de ces conceptions de la féodalité, les unes englobant l'ensemble de la période médiévale. de la chute de l'Empire romain à l'avènement des États modernes (tantôt situé aux XIVe- XVIe siècles, tantôt repoussé au XVIIIe siècle), les autres une période plus restreinte censée correspondre à la dissolution maximale de l'autorité publique entre l’effondrement de l’Empire carolingien et le renouveau monarchique capétien au XIIe siècle.
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Philippe le Bon l'entretient sans prévoir
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Nous savons depuis longtemps que nos connaissances sont fragiles, qu'elles s'inscrivent dans la durée et que la référence aux concepts ne suffit pas à créer la substance de l'histoire. Mais l'histoire commence avec les mots. Notre connaissance du passé commence avec eux. Leur sens est indispensable à la compréhension des faits et des hommes du Moyen-Age, ne serait-ce que parce que certains ont pratiquement disparu de notre langue ou que d'autres ont vu leur signification changer. Qui parle encore de faide ou de colée ? Que signifie pour nous la vengeance, sinon un acte répréhensible et brutal, alors que sa pratique médiévale était cohérente et nécessaire dans une société où le partage de l'honneur était indispensable à la survie morale et sociale ?
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[Au sujet des « invasions barbares »]
L’anarchie ne règne pas pour autant et la violence ne se développe pas de façon débridée. La violence est jugulée par des lois naturelles ou tacites, au cœur desquelles se trouve l’honneur. Il est donc vain d’opposer le calme d’une société romaine policée par les lois au désordre d’une société germanique barbare parce que de type tribal et sans État.
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Qui sont ces premiers Capétiens, qui, comme les autres princes territoriaux, ont assuré leur succession mais les ont dépassés en construisant une royauté nouvelle ? Ils sont mal connus, malheureusement. Ce sont tout d'abord des rois sans visages. N'oublions pas qu'il faut attendre le milieu du XIV siècle pour disposer du portrait d'un roi de France - et encore, on ne sait s'il représente Jean le Bon ou Charles V.
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On insiste donc actuellement sur la grande continuité que présente l'avènement des Capétiens avec la période carolingienne. Entre les deux époques, il y a bien continuité plus que révolution : une continuité dont rend mal compte l'archéologie, certes, et à plus forte raison les écrits. N'oublions pas la prééminence de l'oralité dans une société alors fondée sur la parole, le serment, la foi jurée, qui prend Dieu à témoin et accorde une importance vitale au sacré.
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Il faut également essayer de ne pas se référer à nos propres valeurs pour comprendre comment fonctionne cette société politique médiévale, par exemple en opposant public et privé, pouvoir laïque et pouvoir religieux, tant ces domaines sont alors mêlés. Les acteurs politiques, nobles ou non-nobles, se réfèrent à leurs valeurs propres : l'honneur et la renommée, le don et la largesse, et une acceptation de la violence qui n'exclut pas la valorisation de la paix et de la justice. Profondément chrétiens, il vivent aussi dans une temporalité différente de la notre, celle de l'instant et de l'éternité.
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Avant-propos :
Le Moyen Âge occidental, auquel est consacré ce dictionnaire, est une époque qui a pensé et organisé son propre savoir sous la forme de dictionnaires. Ainsi, le présent ouvrage peut se réclamer d'un long passé, celui qu'inaugure Isidore de Séville quand, au début du VII° s., il rédige ses Etymologies pour le roi wisigoth Sisebut.
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