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Citations de Claude Halmos (52)


Ce vécu nouveau de la maternité contribue sans nul doute à ce que l’enfant, désormais partenaire et non plus cilice, puisse être perçu par sa génitrice comme une personne, un individu. Et cette perception nouvelle n’est pas sans influence sur l’image qu’en a la société dans son ensemble.
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On se dit que le mythe de l’amour parental et la survalorisation de la famille biologique qui en découle ne coûtent pas seulement cher aux individus dont ils gâchent la vie. Ils ont également pour la société un coût élevé au vu de l’importance des populations sacrifiées et de la dérive idéologique qui s’ensuit.
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Si un enfant est l’objet de la perversion d’un adulte et si on ne fait rien pour le protéger, il a donc toutes les chances de le rester car il est peu probable que l’adulte, même s’il jure du contraire, fasse, lui, quoi que ce soit pour changer.
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Car aimer un enfant c’est aussi – et ce n’est pas le moindre des paradoxes- l’aider à se détacher de soi afin qu’il puisse s’attacher de plus en plus à d’autres. C’est, pour lui ouvrir les portes du monde, renoncer à l’exclusivité de son affection.
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La dépendance de l’enfant est à la fois matérielle (car sa survie dépend essentiellement des adultes) et sociale : un enfant n’a que peu de droits et, s’agissant de sa famille il ne peut, seul, en exercer aucun : on ne divorce pas de ses parents. Aucun enfant, même s’il en a le désir, ne peut, sauf à être aidé par des tiers, quitter ses géniteurs même si ce qu’il vit avec eux est dramatique. Sa dépendance est également d’ordre psychique, car ses parents sont son premier objet d’amour. Il les admire et les pare, au moins pendant un temps, de toutes les qualités.
Attendant d’eux un amour qui lui est aussi nécessaire que l’air, l’eau ou la nourriture, il est toujours prêt, pour l’obtenir, à faire ce qui est en son pouvoir pour leur donner satisfaction, quel que soit le prix à payer. Les parents sont aussi pour l’enfant son premier modèle et la source de ses identifications : il pense et fait comme eux. Ce qui est d’autant plus lourd de conséquences que, cette influence agissant sur lui alors qu’il est en train de se construire, elle conditionnera sa vie entière. Façonné par eux comme la glaise par le sculpteur, il sera en grande partie ce que ses parents feront de lui.
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Claude Halmos
Et ce rappel est juste parce que, tu sais, les droits, c'est comme l'eau. Tant que l'on en a, on ne mesure pas à quel point c'est important. C'est quand ils manquent que l'on s'en rend compte.

[Psychologies n°394 - février 2019]
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La vie continua ainsi longtemps, et pour Uruburu chaque soir le cauchemar se répétait.
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Claude Halmos
Les chagrins, tu sais, sont un peu comme les blessures du corps. Si quelque chose vient les frapper, ils recommencent à faire mal.

[Psychologies n°379 - Novembre 2017, p18]
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Claude Halmos
Ces "donneurs" sont alors pour les enfants des parents biologiques. Mais ils ne sont ni leur père ni leur mère. Car être père ou mère n'est pas une affaire d'ovules ou de spermatozoïdes, mais de désir. De désir que vienne au monde un enfant que l'on accompagnera sur le chemin de la vie.

[Psychologies n°377 - septembre 2017]
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Quand les enseignants, par exemple, entendent que des enfants dans la cour se moquent d'un autre parce qu'il n'a pas le blouson ou les baskets de la bonne marque, il devraient leur parler de cela [l'argent est un moyen et pas une valeur]. Expliquer que ce qui a permis aux hommes d'aller sur la lune, ce n'est pas la marque de leurs baskets, c'est leur travail et leur intelligence. Il faudrait remettre les choses à leur place, remettre les valeurs à leur place.
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Qu'est-ce qu'un chouchou?

Un chouchou c'est... un enfant qui n'a vraiment pas de chance! Certes ses frères et ses sœurs le jalousent parce qu'il a plus de droits, plus de cadeaux et bénéficie plus d'attention qu'eux, mais ces prérogatives n'ont rein d'enviable car, contrairement aux apparences, elles ne sont pas le fait d'un véritable amour. On peut dire en effet de parents qu'ils aiment "vraiment" leur enfant, lorsqu'ils le prennent au sérieux, travaillent à découvrir ce qu'il pense et ce qu'il veut et l'aident à réussir la vie qu'il a choisie. Cela ne peut pas se faire à coups de câlins et de cadeaux mais implique au contraire que l'on apprenne à l'enfant les limites, qu'on lui donne le sens de responsabilités, qu'on lui enseigne que rien dans la vie ne peut se faire sans qu'il y ait un prix à payer. Ce sont des choses difficiles à apprendre pour un enfant, elles ne lui procurent pas de plaisir tous les jours mais constituent la seule arme que l'on puisse lui donner pour la vie. Accorder à un enfant tous les droits, le couvrir de présents comme si l'on avait une baguette magique, ne lui imposer aucun devoir, ce n'est pas l'aimer pour lui comme un enfant humain, c'est l'aimer comme l'on aimerait, pour soi, un animal domestique et c'est le faire vivre dans une prison dorée dont il aura le plus grand mal à sortir parce qu'elle est confortable.
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[...]en paroles. Il faut aider l'enfant à ne plus rester sidéré et passif face aux insultes, à trouver des reparties. [...]L'expérience prouve que l'on peut, parallèlement à cet apprentissage, apprendre à l'enfant qu'il existe des modes de relation plus intéressants que ceux qu'il a vécus jusque-là et lui en donner le goût.
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Si on arrive à savoir ce que l'on vaut, pourquoi a-t-on des problèmes quand on veut l'affirmer face à un autre?

Les difficultés sont de plusieurs ordres:
--D'abord l'autre que l'on rencontre n'est pas seulement celui que l'on a en face de soi dans la réalité. C'est aussi tous ceux que l'on a dans la tête, tous ceux dont on a dû un jour affronter le regard dans des situations où l'on a pu se sentir coupable, jugé ou humilié.
--D'autre part l'autre que l'on va voir a sur nous un pouvoir réel: il peut nous embaucher ou pas, nous augmenter ou pas...
Mais le problème n'est pas vraiment là: il tient à l'importance que l'on va donner ou non à son jugement et cela dépend de ce que l'on a vécu auparavant: si l'on est sûr de soi, on donnera à ses propos une importance relative. Si l'on se sent déjà dévalorisé, elle sera colossale car on sera alors, comme toujours en pareils cas, à la recherche de la reconnaissance que l'on n'a jamais eue. On donnera donc à l'autre, sans le savoir, un pouvoir exorbitant sur nous: celui de nous dire si nous valons ou non quelque chose.
Il s'agit évidemment d'un leurre, mai d'u leurre auquel on croit.
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Vous voulez dire que l'on se voit comme on a été vu?
Bien sûr. Tout le monde sait que l'amour rend les femmes belles et que les peintres transfigurent les objets qu'ils représentent. La beauté est comme de l'amour ou du désir que l'on aurait "emmagasiné". Quel que soit son physique, si l'on a charmé les autres depuis l'enfance on se sentira toujours charmant... et on imposera ce charme au regard des autres. Car, dans ce domaine, la rencontre avec l'autre est toujours un rapport de forces, comme dans un entretien d'embauche...
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L'autorité "juste", en effet, est celle que le parent manifeste à l'enfant en lui faisant bien comprendre qu'elle n'est pas tant la sienne à lui, le parent, que celle de la loi.
(...) le parent n'est qu'un transmetteur. Il transmet la loi.
(...) le parent autoritaire n'est pas du tout dans cette position. Il ne transmet, lui, en aucune façon, la loi commune. Il impose essentiellement à l'enfant sa loi à lui. C'est-à-dire ses propres exigences, nées de son histoire, de ses angoisses, de sa névrose etc...
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[ Mais pour quoi faire référence au père ? ]
Parce que la mère a déjà pour l'enfant ( pour l'enfant petit, celui qui se construit ) un pouvoir mille fois plus grand que celui du père. Pour un enfant petit, sa mère est tout. D'autant plus "tout", d'ailleurs, qu'il pense toujours ( tant qu'on ne lui a pas expliqué le rôle du père dans la conception ) qu'elle est capable de faire les enfants toute seule. Qu'elle n'a besoin de personne pour cela. Si ce personnage de la mère qui incarne déjà la toute-puissance détenait en plus l'autorité dans la famille, il deviendrait pour l'enfant l'image même du pouvoir absolu.
[...] lorsqu'une mère dit à son enfant : " Tu te débrouilleras avec ton père", elle casse la croyance qu'il pouvait avoir en sa toute-puissance. Elle lui signifie que, contrairement à ce que sans doute il croit, elle ne peut pas tout. Qu'elle n'est pas tout. Et elle lui prouve, par là même, que personne ne peut être "tout", et que le combat pour la toute-puissance est un combat vain.
Et c'est aussi cette dépossession, cette privation de puissance, acceptée par la mère, qui permet à l'enfant de renoncer à ses propres rêves de puissance. "Si même ma maman qui est si puissante, n'arrive pas à être le maître du monde, c'est que vraiment ce n'est pas possible".
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La référence au père initie l'enfant au fonctionnement social. Parce qu'elle lui permet de comprendre que, dans la vie, on n'est jamais deux, mais trois. Qu'il n'y a jamais seulement "toi" et "moi". Mais toujours "toi", "moi" et la loi qui peut éventuellement régler les problèmes entre nous deux.
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Le fait d'introduire un tiers permet à l'enfant de sortir du combat à deux ( toi tu veux - moi je ne veux pas - qui va gagner ? ) et de changer de terrain. En faisant référence à un autre ( le père ), la mère fait exister tous les autres. C'est-à-dire tous les adultes concernés, comme elle, par la règle qu'elle énonce. Et, du même coup, cette règle elle-même. Cette règle que l'on nomme à juste dire "commune".
La référence au père n'a rien à voir avec les capacités réelles du père et de la mère. Et elle n'a surtout rien à voir avec une hiérarchie qui ferait de l'un le dominant de l'autre. C'est un dispositif.
[...] par la référence au père, la mère transforme le monde dans lequel vit l'enfant. Elle lui montre que ce monde n'est pas un conglomérat d'individus isolés dans lequel chacun pourrait, au gré de ses envies, exercer sa force sur l'autre. Mais un univers dans lequel chacun est pris dans une sorte de tissage symbolique [ lien social ]qui relie les individus entre eux et dont il faut tenir compte.
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On s'en pose [des questions] plus encore quand on a réfléchi à sa propre enfance, à ce qui pour soi, ne s'est pas forcément bien passé. Et ces questions sont légitimes parce que la frontière entre ce que l'on demande à un enfant au nom de la loi générale et ce que l'on peut lui imposer sans le savoir, du fait de son propre désir ou de sa propre névrose, est toujours très fragile. Et de ce fait très difficile à évaluer.
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Un parent qui aime vraiment son enfant, c'est-à-dire qui se préoccupe vraiment de son avenir, ne peut pas non plus se laisser aller en permanence à ses sentiments et à ses émotions, parce qu'il a une tâche à remplir. Il doit l'éduquer. Et que dans la vie quotidienne, ce devoir d'éducation l'oblige bien souvent à se priver du bonheur de l'instant. On le sait bien, se montrer ferme avec un enfant contraint fréquemment à "casser ( au moins momentanément ) l'ambiance" comme on dit.
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