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Critiques de Clément Osé (28)
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Première lecture de l'année, premier coup de coeur!

Clément et Noémie ont tous les deux fait Sciences Po à Paris, se sont perdus de vue, et se sont retrouvés une dizaine d'années plus tard, l'un installé dans une ferme "collective radicalement décroissante" dans le Béarn, l'autre s'étant reconvertie comme éleveuse de porc dans le Gers, à deux pas de là.

Ensemble, ils vont écrire ce livre sur le virage pris par Noémie et cette passion qui l'a gagnée.

Les premiers mots de Clément m'ont un peu effrayée: je me disais "ce côté néorural hypster risque de m'agacer". En réalité, lui-même se remet en question au fur et à mesure qu'il vient observer le travail de Noémie. Mais les parties les plus intéressantes, selon moi, sont les extraits de journaux tenus par Noémie au cours des années, où l'on apprend d'abord les raisons de sa reconversion (dont une électrosensibilité qui l'a sérieusement handicapée mais aussi une passion naissante pour la campagne et les cochons).

Depuis 2019, Noémie s'est donc lancée, peu à peu, se formant, tâtonnant, demandant auprès de ses voisins plus expérimentés des conseils, et surtout en se faisant confiance. On ne peut qu'admirer son courage, car elle gère seule tous les aspects du métier: choisir ses bêtes, les nourrir, les soigner, les castrer, les aider à mettre bas, mais aussi les tuer, les découper, préparer les morceaux, et les vendre sur le marché deux fois par semaine. Très vite, elle s'intègre, sympathise avec les éleveurs du coin et les clients du marché d'Auch qui sont de plus en plus nombreux à la soutenir.

Mais Noémie, aussi se questionne: comment être la plus respectueuse possible de l'animal, de l'environnement et de ses idéaux? Pas facile face aux lobbies agroalimentaire...

Pour ma part, j'étais curieuse, comme Clément, de savoir pourquoi elle se lançait dans l'élevage de porcs dans une société de plus en plus sensible à la cause animale et à l'empreinte carbone. Et puis les porcs, personnellement, représentent vraiment l'espèce animale qui me révulse, un sentiment né de ma petite enfance à la campagne et de légendes de cannibalisme. Noémie, par ses descriptions et son affection, est presque parvenue à me les rendre adorables, ce qui n'était pas une mince affaire.

Face aux critiques, dont celles de Clément sur la consommation importante en céréales, eau, électricité etc que cet élevage représente, Noémie a les mots. Des mots de colère, de révolte face aux élevages industriels tellement plus ravageurs, des mots très justes où elle remet à leur juste place la passion, le lourd travail, le peu de gain, et la réflexion des petits éleveurs comme elle qui refusent une alimentation industrielle dénaturée.

J'ai été épatée du début à la fin par les luttes autant physiques, financières que morales de Noémie, et sa rapide intégration dans le milieu paysan qu'elle défend comme si elle en avait toujours fait partie.

Le livre est aussi très bien documenté et on apprend notamment que si nous, citoyens, réduisions d'un quart notre consommation de viande, d'oeufs et de produits laitiers, la surface agricole relocalisée en France et passée en bio suffirait à nous nourrir, ce qui n'est absolument pas possible aujourd'hui.

Ce matin en allant au marché, j'ai regardé les stands locaux d'un oeil différent, renforcée dans l'idée qu'il est vital de soutenir nos paysans.

Et qui sait, peut-être passerai-je un jour au marché d'Auch ou de Samatan et la rencontrerai-je.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Clément et Noémie étaient camarades de promo à Science-Po Paris. La dernière fois que celui-ci a entendue parler d'elle, elle menait une brillante carrière dans le conseil entre Hong Kong et Londres. Et voici que Clément apprend soudain qu'elle a tout plaqué pour élever des porcs noirs dans une petite exploitation au fin fond du Gers. Lui qui s'est aussi installé à la campagne dans une ferme partagée est curieux du parcours de son amie : pourquoi ne pas écrire un livre à 4 mains pour témoigner de cette expérience ?



En ouvrant Plutôt nourrir (dont soit dit en passant le titre m'a bien fait rire), je m'attendais à lire un témoignage de plus sur une jeune cadre ayant décidé de se reconvertir pour un métier "qui a du sens" et d'essayer de pratiquer une agriculture plus respectueuse du vivant et de l'environnement, sujet qui m'intéresse et sur lequel on a déjà beaucoup écrit. Mais j'ai eu l'excellente surprise de découvrir que ce livre était beaucoup plus que cela ! Déjà il y a la plume de Clément, particulièrement inspirée pour raconter par petites touches le parcours de Noémie, pour nous faire partager sa vie quotidienne, nous amener petit à petit à comprendre ses choix, ses difficultés et à quoi ressemble vraiment le travail d'un éleveur. Le récit a tout de suite capté mon intérêt et je l'ai lu comme un roman tant le style est agréable à lire et l'histoire bien construite. Les chapitres écrits par Clément alternent avec des extraits du journal intime de Noémie, ce qui fournit un excellent contrepoint : moins "écrits", plus bruts, ces passages viennent nous faire ressentir de l'intérieur l'aventure vécue par la jeune femme, ses difficultés dans un monde qui reste essentiellement masculin, ses galères de débutante et ses joies également. Et puis enfin pour compléter parfaitement tout cela, il y a les photos qui introduisent chaque chapitre : de beaux noirs et blancs qui nous emportent également dans ce petit coin du Gers, vues de l'exploitation ou gros plans sur les cochons.



Non seulement, j'ai passé un très bon moment en lisant ce récit mais c'est également un des ouvrages que j'ai trouvé les plus aboutis en termes de réflexion sur l'agriculture, son impact sur l'environnement, le rôle des paysans et nos choix de société face au fait de se nourrir. Loin des débats souvent stériles ou des témoignages militants, Clément Osé a su poser les bonnes questions et ouvrir des pistes de réflexion sans jamais donner de solutions toutes faites. Ainsi j'ai trouvé très intéressantes ses remarques sur la différence entre leur deux exploitations agricoles : celle de Clément, une ferme partagée pour néo-ruraux en quête de vie différente pouvant se permettre d'être belle, de travailler la nature en harmonie, puisqu'il s'agit juste de se nourrir et non d'avoir une activité qui vous fait vivre, et celle de Noémie, une exploitation agricole où il faut produire, trouver des solutions pour respecter l'environnement mais quand même gagner sa vie. Le chapitre consacré à l'empreinte carbone de l'élevage de Noémie et au choix d'être végétarien ou non pour limiter les émissions de CO2 est également passionnant : alors que Clément est végétarien par conviction pour avoir un impact moindre sur l'environnement, Noémie se bat pour continuer à élever des cochons et fournir une viande de bonne qualité à tous, en traitant au mieux ses animaux et en limitant au maximum son impact carbone dans un environnement économique qui favorise à outrance les grosses exploitations.



Il y aurait encore tant à dire sur ce livre que je n'ai pas pu lâcher, notamment les derniers chapitres sur la gestion de la grippe aviaire, la désinformation concernant la contagion par la faune sauvage et l'obligation faite aux éleveurs d'enfermer les volailles, obligation contre laquelle les petits producteurs se battent désespérément... Mais le mieux est encore de vous conseiller de le lire vous-même : non seulement c'est une lecture passionnante et plaisante mais aussi vous apprendrez plein de choses et pourrez vous forger une opinion sur ces sujets importants. Quant à moi, tout ça me donne envie de lire le premier récit de Clément Osé sur son expérience de ferme partagée et de me rendre au marché de Mauvezin pour rencontrer Noémie Calais et goûter la bonne viande de ses porcs noirs !
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De la neige pour Suzanne

De la neige pour Suzanne c'est l'histoire de l'auteur, Clément Osé, et de son expérience dans un éco-lieu partagé au fin fond d'un petit village du Béarn. Né dans une famille relativement aisée de la région parisienne, étudiant à Science-Po et destiné à des postes de cadre supérieur, rien n'aurait dû conduire Clément jusqu'à cette ferme alternative. Mais après ses premiers pas dans le monde professionnel et après avoir vu ses parents lessivés par un travail sans pitié, Clément décide de bifurquer : c'est d'abord un long voyage pour faire le point, comprendre ce dont il a vraiment envie puis la rencontre avec cette ferme partagée où il décide de s'installer, pour le meilleur comme pour le pire.



J'ai découvert l'auteur en lisant le récit qu'il a consacré à sa camarade de promotion, Noémie, devenue éleveuse de porc noir dans le Gers, et j'avais été séduite par sa plume alerte et sa manière de poser très simplement des questions essentielles. Dans De la neige pour Suzanne, Clément nous raconte tout simplement sa vie, ses interrogations, ses doutes et loin d'un témoignage narcissique ou cliché, on est immédiatement embarqué dans cette histoire. Ce livre a été un vrai coup de cœur dès ses premières pages : l'auteur sait trouver les mots juste pour partager son expérience et nous passionner, je pense que ce qui fait la différence est son ton totalement honnête et sa volonté de nous raconter son cheminement sans embellir les choses et sans hésiter à se moquer de lui-même au passage. Comme en plus certains chapitres sont franchement très drôles et que je me suis reconnue dans d'autres (ah les malheurs du jardinier débutant pour qui tout est parfait tant qu'il maîtrise semis et jeunes plants et qui voit son rêve s'écrouler quand ses petites plantes chéries sont confrontées à la nature, la vraie, la sauvage, et que limaces ou maladies ravagent la récolte !) j'ai littéralement dévoré ce livre et regretté d'être déjà arrivée à la fin.



De la neige pour Suzanne, loin des récits à la mode sur l'écologie, la meilleure manière de sauver le monde et autres tentatives de green-washing, est un témoignage honnête et franc, une expérience parmi d'autres qui n'a pas vocation à être universelle mais qui pose beaucoup de questions essentielles. On y découvre cette ferme partagée dont les habitants réfléchissent pour trouver la meilleure manière d'habiter le monde sans le détruire, en essayant de réduire leur empreinte carbone et d'être résilients pour pouvoir faire face aux crises qui s'annoncent. Clément aborde franchement les problèmes qui fâchent : habiter en communauté, ce n'est pas simple, quand tant d'égos et de rêves différents doivent accepter de coexister, basculer du jour au lendemain de jeune cadre parisien à qui la ville offre ses plaisirs à néo-rural les pieds dans la boue du potager avec certes la vue sur les Pyrénées mais aussi toutes les corvées des poules à nourrir au chantier de réparation de la ferme, pas simple non plus. Comment rester ouvert sur les autres et connecté au monde tout en vivant dans un endroit reculé, comment au quotidien choisir entre confort et conscience écologique... tant de questions auxquelles l'auteur n'apporte pas de réponse toute faite mais juste des pistes pour nous faire réfléchir.



Vous l'aurez compris j'ai adoré ce récit dans lequel je me suis parfois reconnue, qui m'a fait vibrer, qui m'a émue aussi tant les utopies sont malheureusement fragiles et destinées à n'être qu'un but vers lequel on tend sans jamais savoir si on a fait le bon choix. Un récit qui malgré la multitude des thèmes abordés n'est jamais pesant, toujours drôle et se lit rapidement et avec le plus grand plaisir. A découvrir et vivement que Clément Osé se lance dans son prochain livre !
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De la neige pour Suzanne

Changer de mode de vie. Penser retour à la terre, décroissance, sobriété et simplicité. Beaucoup y songent, le fantasment. Clément Osé l'a fait. Jeune diplômé à l'avenir presque tracé, il commence par retarder son entrée dans la vie active en partant sur les routes, expérimenter, s'ouvrir. Un périple qui le conforte dans son intuition : il veut autre chose que les modèles qu'on lui propose. Après avoir vu la façon dont ses parents, cadres dans un grand groupe étaient essorés par le système, il ne se pose plus qu'une question : "Quel métier choisir pour ne pas s'effondrer dans un escalier et apporter sa contribution au monde ?" Ce livre est le récit de ses deux années passées dans une ferme collective dans le Béarn, magnifique endroit face aux sommets des Pyrénées mais éloigné de tout. Un récit sans concession à la fois tendre, lucide et drôle.



La démarche de Clément Osé m'a beaucoup fait penser à celle de Jennifer Murzeau relatée dans La vie dans les bois. Il n'est pas question d'idéaliser mais d'expérimenter sans occulter les difficultés voire les incohérences d'un tel projet de vie ; et cette sincérité rend le texte particulièrement agréable et touchant. Depuis la sélection du collectif (qui nous vaut un savoureux passage sur les différents gourous, profiteurs marketeurs, survivalistes ou collapsologues dont les offres pullulent... il faut savoir faire le tri) jusqu'à sa prise de responsabilités, Clément Osé garde un regard critique sur ses avancées, son adaptation, son amateurisme dans un certain nombre de domaines. On l'a prévenu "les collectifs périclitent à cause du facteur humain". Et, invité dans l'intimité du groupe, le lecteur peut découvrir la vérité de cette mise en garde. On n'imagine pas le genre de petits détails qui doivent être débattus au sein d'un collectif... Pour autant, Clément s'accroche. Déjà habile de ses mains, il participe aux différentes constructions, apprend la permaculture, la fabrication du pain tout en continuant ses piges de rédaction et de photographie. Des amitiés se lient, d'autres relations sont plus compliquées, difficile de consolider l'effectif de 10 personnes pour faire tourner la ferme, certains renoncent.



Il y a quelques moments de découragement, mais peu à peu l'idée qu'il est sur la bonne voie conforte Clément dans sa volonté de pousser l'expérience au maximum et l'amène très logiquement à concevoir ses propres projets. Grâce à ce récit, qui confronte habilement les théories écologistes à la réalité du terrain, le lecteur peut faire siennes les interrogations de l'auteur sur la façon de mieux être au monde, de l'habiter de façon plus harmonieuse, plus douce, sans s'embarquer dans des dérives extrêmes ou totalement déconnectées des réalités. Si le récit évite toute stigmatisation, les questions sont bien posées, d'autant que l'expérimentation de l'auteur a croisé la période de pandémie et ce qu'elle a pu révéler de bizarreries dans nos comportements : "Quand on demandera à la majorité des rescapés comment le virus les a affectés, 90% répondront donc : une pénurie de P.Q. Combien parmi eux auront eu l'instinct de donner une seconde vie à leur attestation ?" Voilà qui résume bien le problème.



Mais ce qui reste en tête c'est cet acharnement à préserver le beau, pour le plaisir de pouvoir continuer à le contempler. Un vrai projet de vie.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Une bifurcation radicale, Noémie, après Sciences-Po devient éleveuse de porcs noirs dans le Gers. Bienvenue à la ferme ! La vie y est dure, mais les petites bêtes sont sympathiques et ont une vie enviable par rapport à celles élevées industriellement. Un petit cheptel, la maîtrise totale de la filière de la fabrication permettent à Noémie de s’en sortir, mais elle a du apprendre à découper les carcasses, fabriquer les saucisses, les jambons… pour les vendre au marché du coin. Ce témoignage du petit éleveur confronté aux gros est saisissant par une crudité et un réalisme qui expose la difficulté de nourrir tout le monde avec des produits de bonne qualité et en respectant les équilibres du vivant et la biodiversité. Les nombreuses anecdotes jalonnant le parcours de Noémie montrent bien l’ampleur du problème agricole actuel.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Tout quitter pour devenir éleveuse de porcs noirs dans le Gers !

C’est le choix qu’à fait Noémie. Elle n’était pourtant pas destinée à ça. Des études brillantes à Sciences Po puis un job à Hong Kong et enfin un poste dans un cabinet de conseil à Londres. Elle se rend compte qu’elle fait fausse route et décide alors de redonner du sens à sa vie. Elle s’inscrit dans un lycée agricole du Gers, elle crée son élevage, elle apprend à maitriser chaque étape du métier qu’elle a choisi : le soin aux animaux, la découpe de la viande, la vente...



En choisissant le cochon noir, et non pas le cochon rose, Noémie n’effectue pas un simple retour à la nature. C’est un choix militant. Cette race rustique se reproduit moins, prend plus de temps pour arriver à maturation ; en résumé elle n’est pas « rentable » pour les industriels. Ce livre n’est donc pas une énième histoire de citadin choisissant la ruralité. Certes on suit le quotidien de Noémie avec les difficultés qu’elle rencontre mais le plus important c’est sa parole complexe sur le monde rural et sur la finalité du métier d’éleveur. Les choix que l’on a fait pour l’agriculture ont transformé les paysans en esclaves de l’industrie et aujourd’hui travailler autrement est une nécessité pour redonner du sens à ce métier. Elle nous amène à regarder en face les questions d’élevage, de bien-être animal, de notre rapport au vivant et à l’alimentation, une genre de tête à tête avec ce qui est dans notre assiette. Un livre aussi qui nourrit le débat sur l’indépendance alimentaire, sur la distribution de la terre entre petites et grosses exploitation, sur la façon dont on traite l’écosystème.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Une lecture passionnante, qui tient la promesse de son excellent titre !

Déjà, le principe d'écriture à quatre mains est intéressant. Clément Osé et Noémie Calais se sont connus sur les bancs de Sciences Po, tous les deux ont rompu avec leurs habitudes citadines pour s'engager dans l'agriculture. Mais là où Clément fait le choix d'une ferme collective autosuffisante, renonçant à manger de la viande en raison de son empreinte écologique, Noémie, elle, décide de vivre de l'élevage des cochons noirs dans le Gers. Clément observera donc Noémie, l'interrogera et la photographiera tandis que Noémie nous livrera des extraits de ses carnets, tout pleins de ses "mots bruts, sans filtre".

Tous deux réfléchissent de concert à l'état actuel et au devenir de l'agriculture, de l'élevage. Il y a effectivement urgence à méditer sur ces thèmes ! C'est d'autant plus intéressant de le faire dans la confrontation de deux pensées, de deux expériences différentes. La réflexion enclenchée par les coauteurs ne cesse en effet de chercher son équilibre entre deux pôles, entre deux clans, entre élevage industriel, dont les limites et la cruauté sont soulignées, et défense de la cause animale type L214, dont le positionnement caricatural est symptomatique d'une crise de la sensibilité face à l'environnement, elle-même issue d'un rapport perverti à la nature. L'une des qualités de l'ouvrage est son esprit de nuance, loin de tout militantisme obtus ou d'un manichéisme qui appauvrirait le débat.

Avant de commencer ma lecture, j'avais pourtant une réserve quant au choix que fait Noémie de l'élevage. Comment peut-on aimer ses animaux et les tuer? le choix de la viande n'est-il pas contraire à un engagement écologique ? Ne peut-on pas plutôt s'en passer? Quelques passages éprouvants plus tard qui nous obligent à faire face à la réalité de l'abattage, les réponses de Noémie, empreintes d'humanité et de mesure, ont fait changer mon point de vue. Oui, on peut aimer ses cochons et les tuer dans des conditions dignes, comme une participation réfléchie au cycle de la vie.



Outre la réflexion croisée qu'offre cet ouvrage, c'est aussi le parcours des auteurs qui rend le livre passionnant car il permet de poser un autre regard sur l'agriculture. Ce ne sont pas des paysans issus de plusieurs générations qui parlent de leur métier, mais des urbains diplômés qui ont fait le choix d'une nouvelle vie. Noémie, étudiante brillante, après un début de vie professionnelle qui l'est tout autant, décide de tout quitter. Par amour des cochons et pour calmer une « sensibilité chimique multiple » qui déclenche chez elle, à 25 ans, des symptômes de pré-Alzheimer, qui iront s'aggravant si elle ne change rien à son mode de vie.

S'installer dans le Gers la guérit. Mais ce nouveau départ va la confronter à de nombreux obstacles, d'autant qu'elle décide de tout faire elle-même: élevage, abattage, découpe, vente sur le marché. En la suivant, on ressent une immense admiration pour son courage. On découvre également les écueils de la vie paysanne : fatigue, coups du sort (bêtes malades, coulées de boue), pauvreté, difficulté de construire une relation amoureuse solide, découragement, doutes, sentiment d'incompréhension…

Dans le même temps, on comprend de manière éclatante tous les bonheurs qui sous-tendent son choix de vie radical: la solidarité entre gens de la terre, les échanges avec ses clients du marché, son amour du goût et des traditions, sa fierté de « préserver la diversité du vivant », son bonheur de vivre dans la nature, l'indépendance du mode de vie paysan, garante d'une indépendance intellectuelle à laquelle elle ne renoncerait pour rien au monde. Voilà pour la beauté de l'aventure, qui rend notre lecture lumineuse.

On voit évoluer Noémie, de plus en plus assurée dans ses gestes, cherchant toujours à préserver le vivant de son mieux en plantant des arbres par exemple, pour prévenir l'érosion des sols et permettre à ses cochons de pâturer en liberté. En fin d'ouvrage, elle a renoncé à la moitié de son troupeau, distribue moins de céréales pour accroître leur rôle de recycleurs naturels de déchets, reprend des poules, a planté des fruitiers, s'associe à un collectif. le futur est envisagé sur le mode de l'espérance, de la créativité et de la détermination.



On a envie de la remercier, elle et tous ces gens qui font du bien à la nature, qui défendent une vision respectueuse et intelligente de l'agriculture en plongeant les mains dans la boue, dans le sang et le lisier. Ils le font pour nous et pourtant, nous ne les soutenons pas. le livre se clôt sur l'invitation que Noémie lance à ses lecteurs à la rejoindre dans sa ferme, dans un vibrant "appel à nous libérer des dépendances qui nous enchaînent à la production aveugle". Elle a besoin d'espérer un rapport plus harmonieux au vivant, et plus encore, d'espérer que la société s'ouvre à son point de vue et reconnaisse l'utilité de son action. En cela, cette lecture ne nous invite pas qu'à la réflexion: nous pouvons agir aussi, en changeant nos habitudes alimentaires et en soutenant des actions comme la sienne. Parfois, lire nous enjoint à agir !



Lu dans le cadre du Grand Prix des lecteurs Pocket 2024.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Diplômée de Sciences Po, Noémie Calais est devenue, pour des raisons de santé, éleveuse de cochons noirs dans le Gers, dans un modèle biologique et en circuit court.

Dans ce récit émouvant et poignant, habité, elle nous livre son témoignage, ses luttes. Où la vie et la mort des animaux sont indissociables de celle des humains et où se forment d’autres manières de vivre.

En lisant ce livre, j’ai pleuré

J’ai pleuré plusieurs fois.

J’ai pensé à mes grand parents, paternels et maternels, qui étaient paysans parce que c’était ainsi de père en fils, à qui on n’avait rien demandé ; et dont les fils n’ont pas ‘’repris’’ ; trop dur.

Dont le métier n’avait pas de nom parce que, simplement, ils étaient la majorité.

Les autres : martelod (marins) et dont les fils n’ont pas repris : trop dur.

Je me souviens de « l’an 01 » la BD des années 1970 : « On arrête tout » et « Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés – avec réticence – que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable. Probablement : l'eau pour boire, l'électricité pour lire le soir, la TSF pour dire Ce n'est pas la fin du monde, c'est l'An 01, et maintenant une page de Mécanique céleste »

Et Noémie lutte :

« Et la boue, la boue, la boue, sous un soleil absent, ciel gris, bas et lourd, comme le moral »

« Un corps à corps avec la nature, avec l’animal, avec les charges lourdes, avec mon propre corps et les limites qu’il impose parfois »

Ce livre creuse une réflexion sur les enjeux de l’élevage dans notre pays. Une façon d’aborder ces questions de façon plus nuancée que les nombreuses polémiques qui « animent » le débat public.

« L’acte de mort n’a pas été le couperet définitif auquel je m’attendais, mais il a profondément modifié mon rapport à la viande et à l’animal. Le moment de tuer est d’une intense solennité. J’aimerais que chaque consommateur de viande fasse l’expérience de la mort de l’animal qu’il souhaite manger. Pas pour le culpabiliser ou le mettre au défi, mais pour qu’il prenne la mesure de ce que c’est que de prendre la vie, pour qu’il ressente les soubresauts nerveux de l’être vivant qui meurt, qu’il voit les paupières se fermer, qu’il palpe le pouls qui s’en va et sente le sang chaud sous ses doigts. Sinon, il mange de l’ignorance, trois fois par jour. »

Et les agriculteurs : « on gagne une misère pour vous nourrir pendant que vous êtes au chaud derrière vos écrans, alors ne venez pas, en plus nous dire qu’on pollue ou qu’on travaille mal »

Et Noémie réfléchit et lutte.



Noémie, en plus, parcourt la France, pour convaincre et essaimer.

Chère Noémie,

Que la joie lui demeure !



Ps : Collectif Fermier Les Arbolèts : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063614828406&sk=friends_likes



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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Un pur chef d'œuvre à lire, à acheter, à offrir... pour faire connaître à tous la situation des jeunes paysans / paysannes qui s'installent avec la volonté de faire bouger les choses et de proposer au public trop ignorant de la réalité du monde agricole, des produits de qualité, bons pour la santé.

Cette écriture à quatre mains, mélange de témoignage (le journal de bord de l'éleveuse) et d'analyse critique, est une réussite totale. Je souhaite que ce livre soit un jour en tête de gondole dans le rayon écologie-société de nos librairies. Je tiens à faire part de mon admiration à Noémie Calais et j'espère que, malgré les aléas de plus en plus nombreux, son projet va perdurer même s'il doit, pour cela, évoluer vers une approche plus communautaire ou moins ambitieuse, comme elle l'expose en conclusion.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Ce livre est un témoignage essentiel du monde paysan d'aujourd'hui, ... mais pas seulement. A nous, simples mangeurs de viandes et consommateurs des produits de la terre, il est important de comprendre d'où vient chacune de nos bouchées, le chemin parcouru, le dur labeur de ceux qui nous nourrissent. En complément à cette lecture, je vous recommande les photographies de Raymond Depardon dans "La terre des paysans".
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Biensur , mon évaluation doit être mise en perspective du livre qui n'est pas un roman....un document, un témoignage....Donc , ce n'est pas l'imagination, l'écriture, la prose qui sont le sujet de ce texte ( même s'il n' y a rien à dire sur l'écriture) , c'est bien le contenu, le plaidoyer, dont la force vient évidemment du témoignage....on ne peut pas sortir du livre sans avoir envie de soutenir, militer, bouger....alors ,bougez vous!
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Bonjour,

Un récit à deux voix aujourd’hui avec « Plutôt nourrir, l’appel d’une éleveuse » chez Tana Editions de Clément Osé et Noémie Calais .(merci Anne Vaudoyer). Une jeune femme, cultivée, intelligente, urbaine décide suite à un problème médical de devenir éleveuse de cochons noirs dans le Gers, mais éleveuse en faisant tout de la naissance au bocal. Elle nous raconte son expérience, ses pensées, son ressenti, parfois sa solitude, sa tristesse, mais aussi ses joies d’être devenue une paysanne. Clément lui nous livre ses réflexions sur le mode de vie choisi par Noémie, sur les problèmes de l’agriculture bio et autosuffisante.

Un livre passionnant qui nous ouvre les yeux sur les difficultés du monde rural, quand il ne veut pas faire de l’industriel et les quelques solutions possibles. A lire absolument.



quatrième de couv. : L'histoire d'une diplômée de Sciences Po devenue éleveuse de cochons noirs dans le Gers et militante, face à l'agro-business, de l'alternative du mode de vie paysan, solidaire et joyeux.



Quand Noémie lui dit qu'elle élève maintenant des cochons dans le Gers, Clément décide d'aller voir de ses propres yeux. Il en était resté à Sciences Po, Hong Kong, Londres, la carrière... et il découvre son ancienne camarade, dans la ferme collective où elle s'est installée, en train d'aider une truie à mettre bas au plus froid de la nuit, il l'accompagne dans les ténèbres de l'abattoir et sous les néons de l'atelier où elle découpe les carcasses, bouchère parmi les bouchers. Clément, qui est plutôt végétarien, se pose des questions sur l'élevage à l'heure où le climat se dérègle. Témoin du corps-à-corps de Noémie avec la terre, avec l'animal, avec la vie, avec la mort, il appréhende la complexité d'un sujet trop souvent réduit au débat " pour ou contre la viande ". L'élevage qu'il voit n'est pas celui des vidéos-choc qui circulent sur Internet. Il préfigure le rôle que peuvent jouer les animaux dans un système alimentaire durable, sevré des énergies fossiles, aux antipodes d'une agro-industrie dans l'impasse. Mais, pour l'heure,

les normes favorisent le modèle intensif dominant et poussent Noémie et d'autres petits éleveurs à se battre pour survivre et pouvoir continuer à travailler dans le respect du vivant, guidés par une joyeuse solidarité. Quitte à désobéir.

Dans ce récit immersif, sensible et politique, les voix de Clément Osé et Noémie Calais se conjuguent pour nous emmener des cabanes à cochons au modèle de société que nous devons choisir pour continuer, demain, à nourrir nos corps et nos âmes.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

J’ai apprécié la construction dynamique du roman qui donne la sensation de suivre un véritable documentaire, par ailleurs agrémenté de photos. On a la sensation d’être observateur des scènes décrites : des moments de convivialité à la ferme, à la solitude de l’agricultrice face à sa paperasse administrative grandissante, ou encore l’anxiété de n’avoir personne lors des marchés.



Je redoutais les passages abordant l’abattoir, mais ils permettent au contraire de réaliser l’importance des petits éleveurs. « Choisir la vie, c’est choisir la mort », répète plusieurs fois l’éleveuse. Son mantra m’a marqué, il est vrai que je me suis souvent demandée à quel point cela doit être difficile de faire tuer des êtres-vivants que l’on a élevé. Un sujet largement abordé.



Je vous laisse un passage qui m’a marqué :



« Je refuse de me laisser emmener dans un discours manichéen, qui rangerait les éleveurs du côté des méchants, des tueurs, des sans-coeurs, et les urbains véganes du côté des gentils qui respectent la vie. Le vivant, justement, est plus complexe que cela. Choisir la vie, c’est choisir la mort. Il m’est insupportable de recevoir des leçons de personnes qui s’achètent une bonne conscience en décidant de s’extraire du rapport à l’animal plutôt que d’oser le regard en face dans sa complexité et son ambivalence. »



Toutes les émotions que Noémie traverse sont décrites de manière brute. On sent sa colère à plusieurs reprises. C’est pour moi ce qui fait le charme de cet ouvrage : sa sincérité. Mais attention, elle peut être dérangeante pour certains lecteurs. Pour moi, c’est un grand oui.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Merci tout d'abord à Tana éditions de m'avoir fait parvenir cet ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique organisée par Babelio. J'avais déjà repéré l'ouvrage en librairie, grâce à sa couverture graphique alléchante et son titre plutôt bien trouvé "Plutôt nourrir". Je n'ai vraiment pas été déçue et conseille à tous et toutes la lecture de ce reportage auprès d'une jeune éleveuse de porcs noirs dans le Gers.

Dans mon cas, Plutôt nourrir fait écho aux discours récents de diplômés de grandes écoles, comme le petit groupe d'AgroParisTech en 2022, qui affichent leur bifurcation face à un parcours tout tracé et intégré au système libéral actuel. En effet, Noémie Calais n'a pas une formation initiale d'éleveuse, mais plutôt en sciences politiques et c'est après quelques années d'expérience qu'elle décide de se reconvertir. Suite à quoi un ancien camarade co-écrit avec elle un ouvrage sur son expérience et les valeurs qu'elle défend à travers un modèle d'élevage extensif et bio. C'est un livre qui prend le temps de décrire, décrire Noémie, ses pensées, son environnement, la nature, à travers les petits détails qui font se sentir proche de Noémie et de sa ferme. Mais derrière ces phrases tranquilles, c'est un livre qui transmet l'urgence, l'urgence d'un monde paysan qui disparaît. Bien que l'ouvrage ne relate pas les faits de façon chronologique, au fil des pages on est happés par une forme de suspens, en se demandant comment l'éleveuse va réussir à surmonter les difficultés qui se présentent sans trêve à elle et en espérant qu'à la toute dernière page on n'apprenne pas que Noémie a baissé les bras à force de n'en plus pouvoir. Car il en faut de la force et du courage pour nous nourrir ! Combien de temps va-t-elle tenir ? Qui va prendre le relais ? L'identification a pour moi été suffisamment puissante pour avoir eu à plusieurs reprises quelques larmes aux yeux (RIP Merveille). Je suis déjà un peu sensibilisée aux problématiques du monde agricole actuel, et pourtant j'ai beaucoup appris sur le quotidien d'une paysanne et du combat de toutes celles et ceux qui se battent pour nous nourrir mieux. Je pense que la lecture de Plutôt nourrir est utile aussi à celles et ceux qui fustigent la consommation de viande car Clément Osé répond à de nombreuses interrogations à ce sujet.

Enfin, merci Tana éditions de privilégier une impression écologique. Noémie, tiens bon et MERCI !

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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Voilà un livre qui m'a fait réfléchir. Cela fait du bien de lire quelque chose qui ne soit pas complètement binaire au sujet de la consommation, de l'animal et de l'écologie en général.

Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est la confrontation des idéaux et de la réalité. Ce qui est encore plus intéressant c'est que la situation de l'éleveuse en question n'est ni dans l'idéal animaliste du végétarien, ni dans la réalité industrielle de l'élevage intensif mais se situe dans un entre-deux sain, dans l'élevage et la vente de porc selon des méthodes plus "traditionnelles" et dans le respect de l'animal, tout en incitant à une consommation de viande réfléchie et mesurée.

Ce livre m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses sur le quotidien des éleveurs et agriculteurs, notamment les indépendants et les petites structures qui souffrent d'une pression hygiéniste et économique importante.

Mais cela m'a également fait comprendre que l'avenir de l'agriculture était en danger, que le nombre d'agriculteurs diminuait dangereusement, et que cela aurait un impact sur notre santé à tous.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Merci à Noémie et Clément pour ce livre merveilleux et tellement bouleversant. Mon compagnon et moi avons découvert les produits de Noémie sur le marché de Mauvezin, et ce fut un choc: tout est très très bon, le goût est là, à l'état pur, le savoir faire aussi, et le sourire toujours. Je me rappelle un marché d'hiver, où Noémie et ses amis ont débarqué avec une friteuse géante et nous ont proposé de délicieuses frites à la graisse de porc dans des petits cornets en papier, ça sentait bon dans tout le marché, c'était la fête, la bonne humeur. le livre est passionnant, le sujet abordé nous concerne tous. Je ne vais pas vous le raconter car il faut le lire pour le vivre. Encore merci, du fond du coeur, et bravo.

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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Pendant plus d’un an, Clément va suivre son ancienne camarade de Sciences Po, Noémie, devenue éleveuse de cochons noirs dans le Gers. Dans ce livre écrit à quatre mains, c’est l’envers du décor qui nous est offert : les paysans, ceux qui ont à cœur de produire moins mais mieux, ceux qui condamnent la grande distribution, sont en souffrance, aussi bien psychique que physique. Ce livre est un appel : écoutons-les.



J’appréhendais un peu cette lecture. J’ai tendance à voir les choses en noir ou blanc, et en tant que végétarienne convaincue que la viande est un fléau pour la planète, je ne savais pas si le discours de ce livre allait me parler. Grossière erreur. La nuance est importante. Noémie fait partie de ces personnes pour qui le vivant est important, pour qui la vie, c’est la terre, les animaux.



On oublie que derrière les protestations des agriculteurs il y a des gens qui souffrent, un taux de suicides record, un découragement… Parce que tout faire seul, c’est peut-être utopique, alors la communauté prend tout son sens ici. Clients et éleveurs se soulèvent contre les normes pour continuer à produire, mais pas à la chaîne, ce ne sont pas leurs valeurs. Produire moins, mais mieux devrait être la norme.



Certains passages sont parfois difficiles mais cet ouvrage est une nécessité. À lire absolument pour nuancer son discours et comprendre ce qui fait tant souffrir les paysans. C’est un cri du cœur qui a su percer le mien.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Incroyable.

A lire.

De part mon métier j'ai forcément été touchée par ce témoignage. Mais au delà de ça, je crois que ce livre est nécessaire. Nécessaire pour comprendre les enjeux autour de notre alimentation. Nécessaire pour comprendre ce qu'il se passe avant de voir apparaître un morceau de viande, des oeufs ou encore des légumes sur nos étales.

Je pense malheureusement que la plupart des gens n'ont pas conscience et connaissance du travail que cela demande pour un petit producteur qui souhaite travailler dans le respect du vivant, de son terroir et des clients. C'est pourquoi il est nécessaire, pour justement faire face à cette ignorance. Ce témoignage à coeur ouvert est fort d'émotions, de douceur et de revendications.

Je me répète mais, à lire !

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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique, merci à Babelio et aux éditions Tana.

Noémie Calais est éleveuse de porcs noirs dans le Gers. Ce livre est à la fois le témoignage de cette paysanne sur son élevage, sa vie et ses pratiques et les réflexions de Clément Osé sur le monde agricole. Au fil des pages, on pousse par porte de la ferme de Noémie, on rencontre les cochons élevés en plein air, on se rend à l’atelier de découpe où elle découpe et prépare la viande. C’est un livre qui transmet l’urgence du monde paysan qui décline et témoigne aussi d’un modèle d’élevage respectueux du vivant. Noémie est une paysanne engagée, elle se bat pour sa ferme, pour nourrir les consommateurs de la meilleure manière, pour contrer les lois parfois absurdes et les lobbys de l’élevage industriel. Paysanne moi aussi, j’ai beaucoup aimé ce livre, il est très facile et agréable à lire. J’ai ressenti la force et le combat de Noémie pour sauver notre monde paysan.
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Plutôt nourrir : L'appel d'une éleveuse

Ce livre est un vibrant plaidoyer pour un retour à la nourriture maîtrisée et un élevage raisonné.

Ce témoignage d’une éleveuse qui se perd dans son labeur-passion , colossal, quotidien et qui doit, par nécessité, militer pour que l’Etat reconnaisse ce type de travail respectueux et respectable, loin de l’industrie agro- capitalo- empoisonneuse.

Ce texte devrait raisonner davantage, il doit circuler, faites passer.
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