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Critiques de Clifford D. Simak (384)
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Au pays du Mal

Clifford Simak n'est plus tout jeune. Il est né en 1904 et a commencé à écrire de la science-fiction depuis 1931. Ses textes se sont toujours révélés d'un excellent niveau et d'une originalité sans cesse renouvelée. Habile dans tous les genres, que ce soit en SF ou dans le fantastique, il a su adapter son écriture aux différentes modes et courants, conservant intact son talent d'écrivain

Dans ce livre, il aborde avec succès le genre féerique, ce que l'on désigne sous le terme de fantasy. Il nous introduit dans un univers parallèle peuplé de fées, d'elfes, de gobelins, de dragons et de trolls, un univers de conte de fée C'est le Pays du Mal dans lequel les héros du livre vont s'aventurer, en quête de l'amour et d'un prisme précieux qui contient l'âme d'un saint homme emprisonnée par un sordide magicien. L'auteur nous conte les (més-)aventures, riches en rebondissements, de quelques aventuriers intrépides qui n'hésiteront pas à braver les pièges et les enchantements de cet univers parallèle. Des éléments historiques (l'Empire Romain, la Chrétienté...) se mêlent a des scènes anachroniques ; ce qui a pour effet de créer un monde uchronique, a la croisée du rêve et de la réalité. Un autre dualisme, à caractère manichéen, se révèle dans l'opposition Bien/Mal.

Quelques réflexions théologiques apparaissent tout au long de l'ouvrage (l'un des personnages principaux est un prêtre). « Dans la vie, il vient toujours un temps, assez tardivement, où les hommes se soucient plus de leur âme que de leur bourse » (p. 50). Réflexion d'un homme âgé sur la mort ? Quoi qu'il en soit, si Clifford Simak est âgé, il semble que les années n'aient pas d'emprise sur lui et qu'il jouisse d'une éternelle jeunesse. Il est difficile de croire que ce livre a été écrit par un octogénaire tellement il en émane un parfum de fraîcheur juvénile.



Frédéric KURZAWA

dans Fiction 363
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Le pêcheur

A la base du roman, un prétexte technique déjà dépassé (ou sur le point de l'être) lors de sa parution en 1961 : nous savons à présent que les ceintures de Van Allen n'empêchent pas les vols spatiaux habités. Peu importe — toutes sortes de raisons physiques ou économiques pourraient mener à un futur comme celui que Simak envisage, où l'espèce humaine, au rebours des plans élaborés par la SF, est bloquée sur Terre. L'originalité ici est que la parapsychologie vient au secours de l'exploration interstellaire : le projet Hameçon a rassemblé des gens capables de projeter leur esprit sur d'autres planètes, et même de téléporter de petits objets. Banni par les USA, qui entretiennent une peur superstitieuse des talents parapsychologiques, Le Hameçon, installé au Mexique, est devenu un acteur majeur de l'économie mondiale. Ses innovations technologiques se vendent dans des comptoirs installés un peu partout, et approvisionnés par téléportation.

Shepherd Blaine est un des explorateurs télépathiques du Hameçon. Lors d'une rencontre avec un extraterrestre, il hérite d'une copie complète de l'esprit de celui-ci — et, dès lors, se considère (avec raison) comme un homme traqué, car le Hameçon fait disparaître ceux de ses employés considérés comme contaminés. Dès la dixième page, Blaine est donc en fuite, bénéficiant d'une série de coups de main trop opportuns pour être fortuits.

Simak replonge ainsi dans sa ruralité de prédilection, et l'essentiel du livre est une sorte de road movie, si on prend le road movie, dévoué qu'il est à l'exploration des paysages de l'Ouest américains (et de ses habitants les plus primitifs), pour la forme contemporaine du western. Western auquel Simak emprunte plus que des lieux : du vocabulaire (dans le texte original), des personnages comme le shérif ou le prêtre et des épisodes comme l'attaque de la diligence (un camion) par des Indiens (ce sont des jeunes télékinètes, ne pinaillons pas) ou le lynchage d'un prisonnier défendu plus ou moins mollement par le shérif. Blaine, certes, a acquis des pouvoirs extraterrestres sur le déroulement du temps, mais il ne s'en sert que de façon parcimonieuse, un coup chacun, histoire de réserver des surprises au lecteur.

Le pêcheur est une illustration classique du thème des mutants ; comparés à diverses minorités défavorisées (Amérindiens, mais aussi Noirs ou, explicitement, Juifs), ceux qui détiennent des pouvoirs parapsychologiques sont victimes d'un racisme américain qui nuit aussi à la prospérité même de ceux qui en sont coupables. C'est un livre daté — les voitures circulent sur coussin d'air, sont munies d'ailerons tout droit copiés sur les Cadillac de 1958, et, quand il faut communiquer d'une ville à l'autre, on décroche le téléphone et on demande un numéro à l'opérateur... Quant à la manière dont le Hameçon traite ses agents mentalement contaminés par l'étranger, elle sort tout droit des fantasmes de la guerre froide et des romans d'espionnage (y compris la station balnéaire où les agents “grillés” habitent une cage invisible). C'est aussi un livre généreux, prêchant la tolérance envers la différence, et plus qu'agacé par le comportement du monde des affaires.

On ne prétendra pas que ce soit un roman majeur, ni magistralement exécuté au niveau de l'intrigue (tous les fils ne sont pas recousus) ou des sentiments (parfois tissés de clichés). Il fournit un cas d'école du fonctionnement de la SF de cette époque, qui s'affranchissait du bon goût littéraire, en négligeant les aspects prosaïques du vécu quotidien ou de l'affectivité pour coudre à la va-vite des pans entiers de mythologies populaires existantes (western, espionnage) et tirer de cet assemblage de fortune sa propre mythologie (les mutants, la sagesse venue des étoiles).

A la différence de bien des auteurs, Simak introduit des ingrédients religieux dans son cocktail mythique. Les pouvoirs psi sont vus autant sous l'angle du miracle que celui de la science ; le contempteur des télépathes, Finn, est présenté comme un prêcheur itinérant, tandis que le Père Flanagan (catholique, à noter) fournit à Blaine une aide qui est (la seconde fois) telle coïncidence qu'elle relève de la Divine Providence ; enfin les efforts de Blaine pour sauver une communauté de mutants incrédules envers le péril, et son départ découragé de la ville, suivent le canevas du récit de Lot. A cela près que Sodome, ici, n'est pas une cité pécheresse — Simak était trop gentil pour endosser un concept pareil.



Pascal J. THOMAS

dans Bifrost 22

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Au carrefour des étoiles

[...]

Un vrai classique que ce roman, on voit bien que Simak a été un de ceux qui posé le genre. Il pose beaucoup de questions sur l’humanité et la guerre sur Terre (surtout dans les années 60 en période de Guerre Froide) : l’humain est-il assez évolué pour entrer dans une confrérie galactique, ou sa barbarie le mènera-t-il à sa perte ? [...]

Une lecture sympa, un must-read pour les fans de SF [lire plus sur mon blog]
Lien : http://geekette.fr/2011/06/a..
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Le pêcheur

Paru dans le Rayon Fantastique sous le titre "De Temps à autre" en symbiose avec "Dans le torrent des siècles"
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