Je connais mal l'oeuvre de
Clifford Simak. On m'a toujours chanté les louanges de "
Demain les chiens", mais je n'ai pas encore eu l'occasion de l'ouvrir.
Par contre, ce "
Au pays du mal", j'ai envie de l'oublier. de ne pas me baser dessus pour juger le talent (ou son absence) de
Simak.
Pourquoi ? Parce que ce livre est un copié-collé de n'importe quel classique de Fantasy. Un héros qui veut aller chercher sa belle, un barbare toujours prêt à sortir sa lame pour ses amis, un prêtre qui prêche la religion mais qui patauge dans de légers péchés, une jeune fille qu'on pense niaise mais qui se révèle indispensable, des personnages dont le passé et/ou la lignée est plus ou moins sombre, mais qui se révèlent nobles ou merveilleux, un personnage qu'on veut humoristique mais qui n'est pas drôle, une quête dont l'intérêt nous échappe au final...
Ce Pays du Mal semblait intéressant, basculant dans une uchronie dans laquelle l'Empire Romain est encore puissant au Moyen-Age, mais si peu creusé qu'au final, on finit par s'en moquer un peu, c'est juste un prétexte pour remplacer le chevalier/paladin de base par un centurion.
On nous parle bien de Pays du Mal, ce Pays du Vide, mais de façon tellement fractionnée et décousue qu'on a l'impression que même l'auteur s'en fiche. On pourrait remplacer tous les lieux imaginaires et l'uchronie par l'espace-temps que l'on souhaite, c'est tout comme, les décors, comme les personnages d'ailleurs, sont interchangeables.
Bref, j'ai vraiment creusé le livre jusqu'à la fin, pensant que cette histoire d'uchronie cachait une sorte de Deus Ex Machina ou de volte-face à la fin du roman, mais non non non, en fait, tout roule en mode automatique, ça fait +/- 250 pages, on devine la fin dès la quinzième pages, et on s'emmerde dès la vingtième.
C'est pas très gentil à dire, mais dans un monde où l'argent ne pousse pas sur les arbres, gardez-le pour un livre qui vaut le coup.