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Critiques de Clovis Goux (48)
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Extrême paradis

Dans un futur (proche ?), la Californie a fait sécession et a créé des villages réservées aux personnes âgées de plus de 55 ans (les villages unis). Grâce à ces villages, adieu jeunesse, enfants, délinquance, crime, meurtre, etc.

Les seniors se sont créés leur paradis où leur vie est rendus plus facile et où tout ce qu’ils souhaitent se trouvent à leur portée.



Un « jeune » français entreprend le voyage dans l’un de ces villages lorsqu’il apprend que son père y a trouvé la mort. Il souhaite comprendre le choix de vie de son père parti s’exiler là bas. Il va découvrir que la réalité de ces villages special seniors n’est pas celle qu’il paraît…



Cette dystopie futuriste est racontée sur un ton humoristique et grinçant qui laisse entrevoir ce que pourrait être un monde où la génération des seniors est opposée à celle des jeunes.



Ce roman m’a fait penser d’une certaine façon à 2 autres romans lus récemment : « Panorama » de Lilia Hassaine qui aborde une société futuriste surveillée où le crime n’existe plus et où les maisons sont transparentes afin que chacun puisse surveiller son voisin et « Chien 51 » de Laurent Gaudé où les États sont vendus à des compagnies et où les gens se retrouvent dans des « zones » selon leur degré de richesse.
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Extrême paradis

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Stock pour la lecture de #Extrêmeparadis.



Dans un futur pas si lointain, la Floride s'est muée en état autonome autoproclamé "VUF" : Villages-Unis de Floride. Ces Villages ont une particularité de taille : ils n'accueillent que des personnes âgées de plus de 55 ans retraitées. La sérénité règne dans ces cités paradisiaques où le golf est roi, l'oisiveté est reine et la mort bannie du paysage idyllique. Sauf que Didier est retrouvé sans vie dans une flaque de sang au milieu de son salon. Son fils, "jeune" (moins de 55 ans...), français, se rend dans le Village Vert pour récupérer la dépouille et les effets personnels de Didier. A son arrivée, c'est "dépaysement garanti" et les mystères autour du décès de son père s’épaississent tant qu'il doit mener l'enquête. Le diable et sa violence se cachent dans les détails...



Clovis Goux a construit une dystopie entre uchronie, futurisme et anticipation (dans la lignée de "L'anomalie", sans les codes de la Science-Fiction habituels), autour du conflit entre jeunisme et gérontocratisme. J'ai apprécié le postulat de base, l'univers à la fois très réaliste et complètement décalé, l'humour et les questions que cette dystopie suscite. J'ai été moins séduite par le personnage du fils (sans nom ?) et ses digressions, souvenirs ou autres rêves psychédéliques. Quelques rêves truculents mêlant réalité et élucubrations oniriques surréalistes à souhait ponctuent l'errance du trentenaire, qui s'exprime à la première personne. Heureusement que ces passages ne sont qu'anecdotiques, car même s'ils révèlent beaucoup du personnage, j'ai eu dû mal à les lire. Le style de Clovis Goux est abordable et précis et le rythme de son roman est cadencé par des chapitres courts et des aller-retour temporels. L'auteur fait parfois preuve d'un humour caustique et décalé, qui dénote dans un univers finalement extrêmement violent. En revanche, si j'ai trouvé l'hypothèse, l'intrigue et la résolution plutôt originales, la narration et l'écriture le sont beaucoup moins à mon goût.



#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
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Extrême paradis

Que diriez-vous d'un paradis protégé pour seniors où vous pourriez couler des jours heureux sous le soleil de Floride ? C'est ce que Didier était venu chercher à l'âge de la retraite. Mais quand son fils apprend sa mort et se rend sur les lieux, les décors prennent une toute autre réalité. Parce que du paradis à l'enfer, il n'y a parfois qu'un pas...



Sous une forme dystopique, ce roman nous met en garde et nous pousse à réfléchir sur les dérives et les clivages de nos sociétés contemporaines. Dans une précipitation affolante, on prend note des simulations, du caractère erroné et manipulateur de la souscription à la citoyenneté des Villages.



On plonge dans une intrigue où les bouffées délirantes et cauchemardesques rejoignent des faits bien réels, ayant pour but de maintenir un état anxiogène et pernicieux. Tout se mélange pour un effet boule de neige, où tous les excès des hommes sont vigoureusement dénoncés.



C'est évidemment poussé au paroxysme de l'horreur, jouant avec nos peurs pour mieux nous contrôler. L'enquête est dévorante, et les sentiments de nostalgie n'y peuvent rien. On est ébloui par des flashs choquants, atterré parce que pris au piège d'une machination prévisible.



Un récit moderne et totalement lucide, où l'ennemi devient une nécessité pour celui qui craint le danger...
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Extrême paradis

L’auteur qualifie son livre « d’auto-science-fiction », et effectivement ce roman sur la « silver revolution » peut être lu à des degrés divers. J’ai d’abord trouvé ce texte quelque peu « allumé »mais m’y suis vite habituée.

Un homme, français, décide d’aller passer sa retraite dans un des nouveaux Villages Unis de Floride, là où ne sont admis que des gens de plus de 55 ans.

Dans ces villages bunkerisés, sous le soleil , le golf est roi, le bronzage extrême, la mort bannie (en quelques instants les corps et les biens disparaissent, et aucun cimetière n’existe.)

Et environ 2 ans après son installation Didier meurt tragiquement ,son fils se rend sur place. Plus aucune trace de son père et des dirigeants mutiques. Le fils mène sa petite enquête et découvre l’envers du décor, ce n’est pas joli, joli, c’est même une violence extrême qui domine cet Extrême paradis.

Sauvagerie, chasse aux humains, guerre féroce entre générations dans ces paradis artificiels.

Presque plus une dystopie, mais c’est accompagné d’un humour caustique fort heureusement, que l’auteur imagine les pires horreurs.

Une écriture contemporaine, brûlante .Peut-être les rapports humains ressembleront à ceux décrits par C.Goux d’ici à peine quelques décennies...

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Extrême paradis

L'histoire se passe dans quelques années. Le narrateur doit se rendre aux Etats-Unis car son père y est mort. Il doit plus précisément se rendre dans en Floride, qui n'est plus la Floride mais les Villages Unis d'Amérique. Un endroit où l'on ne peut pas rentrer sans autorisation si l'on a moins de 55 ans. Les seniors ont en effet fait un coup d'Etat et pris le pouvoir sur cet Etat où tout est pensé par eux et pour eux. Quand le héros débarque, il; se rend compte qu'il y a quelques mystères qui planent autour de la mort de son père. Et notamment sur son changement de personnalité les derniers mois. Il va donc attaquer son enquête, mais les seniors n'apprécient pas trop. Le héros continue tout de même, flirtant parfois avec le fil de la réalité.

J'ai trouvé l'intrigue de démarrage du livre très intéressante et très originale et j'étais assez emballée. J'ai parfois un peu perdu le fil des pérrégrinations du narrateur, ce qui a un peu embrouillé ma lecture, ce qui l'a rendu parfois à peine décevante par rapport à la promesse de départ, mais cela reste une lecture très agréable.

Merci à Stock et Netgalley pour cette lecture.
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Extrême paradis

Le contexte (création d'une nation de vieux n'est pas crédible une seconde, mais l'idée est bonne quand même).

L'écriture est vraiment très originale. Dans chaque phrase il est fait une référence, à un film, un acteur/actrice, un homme politique, une célébrité du show-biz, ... des années 80-90.

La description d'une société de "vieux" est très ironique, ... et finalement assez drôle. On découvre que derrière leur apparence de bon papys inoffencifs , ils ont tous des secrets inavouables ... et sont tous des monstres ...

L'histoire est gore à souhait !

Seulement voilà, ça ne marche pas ... ce style d'écriture est totalement incompatible avec l'histoire. L'univers est glauque et inquiétant, on n'attend pas de l'humour second degré ni des références à toutes les phrases.

On n'est pas du tout dans l'ambiance et on se demande régulièrement ou l'auteur veut aller et finalement quel est l'intérêt de l'histoire ...

Dommage !
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Extrême paradis

Il existe aux États-Unis, et, plus précisément, en Floride, un mini-état dans lequel vivent en quasi autarcie des retraités, séparés par un mur frontière du reste du pays. Dans ces « Villages-Unis de Floride » où il n’y a aucun problème d’insécurité, des papis et des mamies coulent une douce retraite, faite de parties de golf et de barbecues entre voisins, bien loin des millennials, considérés comme indésirables au pays des boomers.



C’est dans ce havre de paix, dans ce paradis artificiel à l’apparente tranquillité que débarque le narrateur, bien malgré lui, après avoir appris le décès de son père, Didier, résident apprécié de ses amis des V.U.F. C’est une mauvaise chute qui aurait provoqué une fracture du crâne et le décès de son père. Un banal accident domestique en somme. Pourtant, malgré les apparences, le narrateur va mener son enquête et aller de surprise en surprise en découvrant la face cachée et les secrets de cette communauté bien moins sage qu’elle n’y paraît.



Après Les poupées, un livre en quatre parties dans lequel il évoquait la question de l’art dévoyé dans les années 70, Clovis Goux propose ici une sorte de dystopie, un roman d’anticipation dans lequel il est question de communautarisme, du refus de la mort, de repli sur soi, de peur de l’étranger –, représentée ici par les millennials. Des thèmes abordés dans un récit ponctué de nombreuses références à la culture musicale et cinématographique. Car si l’on a lu les précédents livres de Clovis Goux – consacrés notamment à Karen Carpenter (2017) et à Jodie Foster (2020), on connaît la passion qui lie l’auteur au septième art et la culture pop en général.



Extrême paradis est un conte noir qui raconte comment des Américains, rêvant d’un monde plus lisse, désireux de vivre dans un environnement dénué de toute contrainte, de toute aspérité, cachent au fond une nature bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Des gens qui, pour tuer l’ennui, sont prêts à commettre les choses les plus répréhensibles qui soient. Comment ? Pourquoi ? Vous le découvrirez en lisant Extrême paradis, un roman savoureux, jamais dénué d’humour et aux vrais airs de polar.




Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Extrême paradis

Dans le futur. Floride a décidé de faire sécession avec les États-Unis et créer des villages pour les personnes en retraite. Un français décide de partir là pour vivre sa meilleure vie l'on de sa femme et ses proches. Quand l'annonce de son décès parvient à son fils, celui-ci décide de se rendre sur place. Il était loin de se douter ce qui l'attendait.

Ce roman est un ovni.

J'ai pas tout tout compris. C'est une narration assez étrange, entre dystopie et cauchemar.

C'est un thriller donc l'ambiance est étrange dès que l'on arrive en dans la maison du père décédé.

Les habitants sont étranges et se comportent de façon vraiment étrange.

Ensuite, j'ai fini par me perdre entre les réflexions du fils, ses souvenirs et ses cauchemars. Par contre, l'ambiance de vient vite violente et glauque.

Je ne pense pas que c'était utile de mettre autant de scènes morbides et pleine d'hémoglobine.

J'ai ressenti un malaise en lisant ce livre, et je n'ai pas accroché.
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Extrême paradis

Entre violence, communautarisme, et interrogation sur la vieillesse, le roman du journaliste féru de faits divers fascine.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Extrême paradis

Le paradis des vieux est un enfer



Clovis Goux imagine la sécession de la Floride pour y établir les VUF, les Villages-Unis de Floride. Dans cet État réservé au plus de 55 ans, le narrateur vient enterrer son père qui avait choisi ce petit paradis. Une dystopie habilement construite, avec humour et suspense.



Quand il apprend la mort de son père, le narrateur, qui est pigiste à Paris, décide de prendre l’avion pour la Floride. Didier, son géniteur, avait choisi de s’installer dans ce nouvel État, baptisé VUF (Villages-Unis de Floride). Réservé au plus de 55 ans possédant un patrimoine conséquent, il promet aux retraités de couler des jours heureux sous le soleil. Ici, pas d’insécurité – pour ne pas qu’elle s’endorme, la police est appelée quand deux voiturettes de golf s’entrechoquent – pas de cimetière, mais des circuits de golf et des barbecues pour entretenir la convivialité. «Les hommes portaient des casquettes ou des panamas, des polos ou des chemisettes colorées, des bermudas kaki et des Birkenstock, les femmes des visières, des marcels ou des T-shirts pastel sur des joggings ou des leggings, des sandalettes ou des Crocs. Tous avaient des cheveux blancs parfaitement coiffés et des lunettes de soleil. Des couples de vieux sortaient du mall en poussant des caddies remplis de fournitures, ils saluaient leurs connaissances au passage et formaient bientôt de nouveaux groupes au hasard de leurs rencontres pour commenter les bonnes affaires qu’ils venaient de réaliser, les prévisions météo ou les derniers potins des Villages. On prenait rendez-vous pour un barbecue, un concert virtuel des Beach Boys ou une partie de padel. On s’informait de la bonne santé de chacun, les sourires étincelaient, les rires fusaient et l’on s’étreignait de généreux hugs à tout bout de champ. De ce joyeux ensemble émanait le sentiment d’une communauté soudée, d’une utopie accomplie, d’un monde nouveau.»

Arrivé sur place, il apprend que la mort de son paternel serait due à un accident après une mauvaise chute dans son salon, sur un coin de table. Mais comme la législation impose la crémation et la dispersion des cendres, il n’y a pas de cadavre. Ce qui va perturber le journaliste qui décide d’enquêter. Il interroge le chauffeur, un taiseux, et la femme de chambre, un peu plus bavarde. Il va réclamer le certificat de décès et tenter d’en apprendre davantage auprès de l’inspecteur Anderson, chargé des formalités.

Au fil des jours, il va découvrir comment fonctionne la communauté, mais aussi que son père était obsédé par les affaires criminelles au point de rassembler une solide documentation sur tous les faits divers et cold cases de la région. «Les documents photographiques réunis par mon père étaient accompagnés de centaines de notes manuscrites, de plans à main levée et d’articles de presse classés méthodiquement dans des chemises selon les lieux où les faits s’étaient déroulés. L'ensemble redessinait la carte de Floride aux couleurs du mal, esquissait une géographie souterraine qui obéissait aux seules lois de l'ultra-violence.» Michelle, l’amante du père, puis bientôt du fils, va pouvoir éclairer un peu sa lanterne.

Les codes du thriller vont permettre à Clovis Goux d’explorer les travers de ce communautarisme bâti sur la peur des jeunes, sur le dangereux repli sur soi. Je me souviens avoir vu, lorsque je voyageais en Floride, des publicités pour un village érigé par la Walt Disney Company et qui promettait un tel petit paradis avec sécurité renforcée, caméras de surveillance empêchant toute intrusion, pelouses au cordeau et personnel de maison à disposition. Cette dystopie élargit le champ et accentue le trait. Ici, on en supporte pas les jeunes pour s’arroger l’illusion d’une éternelle jeunesse. On ne supporte pas la mort pour entretenir l’illusion de l’immortalité.

Les enfants gâtés du XXe siècle, nourris de pop culture (les virées au cinéma proposées par le père à son fils les ont construits tous les deux), ont voulu un monde aseptisé et vont se retrouver dans l’univers de J.G. Ballard et notamment Super-Cannes. La preuve, une nouvelle fois, que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Un enfer que se construit à partir d’une oisiveté voulue – sans penser aux conséquences – et qui va déboucher sur la haine, la violence, le lynchage. D’une extrême à l’autre, en quelque sorte.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Extrême paradis

Dans un avenir proche, l'état de Floride a fait sécession du reste des USA pour créer un état ultra-sécurisé pour les baby boomers : les Villages. Ces communautés privilégiées sont exclusivement réservées aux plus de 55 ans. Ces derniers évoluent dans des quartiers en carton pâte, offrant un sourire ultra bright sur le terrain de golf, des traits liftés et une peau cramée aux UV. Jeunesse, crime et mort ont été éradiqués.

Cet équilibre se fissure lorsqu'un des résidents (français) est retrouvé mort dans son salon. Son fils saute dans un avion pour découvrir que son père a déjà été incinéré et ses cendres dispersées. Très vite, il se rend compte que derrière le décor se cache une terrible réalité.



Ce roman dystopique n'est pas sans rappeler Panorama de Lilian Hassaine, paru l'an passé. On y retrouve des interrogations communes sur le futur de l'humanité et ses évolutions (travers) possibles.



La société que dresse l'auteur est glaçante dès les premières pages et empire jusqu'au dégoût. Il ne nous épargne aucune image dans l'escalade de la violence, qu'il brandit en étendard pour mieux contrebalancer les palmiers et l'éternel soleil de Floride. À tel point que le tout perd en crédibilité (pour ceux qui liront : perceuse/enfant, oui l'association des deux donne déjà une idée …).



Dommage car le parti-pris est intéressant et pose la vraie question de la mixité des populations et des recherches de solutions face à la menace d'autrui, car c'est bien connu, l'enfer c'est les autres.



Ici, la jeunesse en l’occurrence, massacrée (charniers), torturée (pendaisons qui ne sont pas sans rappeler la ségrégation) et remise derrière un mur à la frontière (cqfd).



Mes parenthèses vous agacent à la lecture ? Moi aussi ! Si l'écriture du texte le rend agréable, abordable, le recours incessant aux parenthèses casse le rythme de la lecture. Néanmoins, le roman est efficace, court et rythmé, et propose une originalité de ton et de fond bienvenue.



Bilan :

Un roman qui ouvre à un questionnement intéressant en y apportant une réponse beaucoup trop violente à mon goût. J'ai apprécié néanmoins le ton grinçant de l'auteur qui me donne envie de découvrir ses autres romans.
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Extrême paradis

Avec « Extrême paradis », Clovis Goux a le talent du cinéphile obsessionnel, celui qu’il faut pour dessiner, dans les pages de ce conte noir, un merveilleux enfer pavé de bonnes intentions.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Extrême paradis

Bienvenue aux Villages-Unis de Floride, ce coin de paradis où vous ne trouverez que luxe, soleil, divertissement, paix et tranquillité. Pour vous y installer, vous n'avez besoin que de deux choses : suffisamment d'argent, et 55 ans minimum. Eh oui, aux VUF, on vit exclusivement entre babyboomers ; les millenials ont été expulsés et définitivement relégués de l'autre côté du mur-frontière depuis la sécession des VUF d'avec le reste des Etats-Unis. Dans ces communautés de Villages de carton-pâte aux couleurs pastel pour Barbie et Ken seniors, vous profiterez d'une retraite bien méritée entre golf, shopping et barbecues entre voisins plus sympas les uns que les autres.



Attiré par ces promesses édéniques, le père du narrateur, à peine atteint l'âge de la retraite, a tout plaqué en France et a intégré l'une de ces communautés de l'autre côté de l'Atlantique. le malheureux n'a guère eu le temps d'en profiter, puisque même pas deux ans après son arrivée, il est retrouvé mort dans sa villa. Il apparaît clairement que sa mort n'est pas naturelle, mais quant à savoir si c'est un accident, un meurtre ou un suicide, ce n'est pas aussi évident. Arrivé sur place en urgence, son fils va tenter de tirer les choses au clair. Il découvre assez vite que derrière les sourires ultra-brite et les pelouses taillées au coupe-ongles, la réalité, loin d'être toute en roses et violettes, est d'une cruauté sans nom.



Cette dystopie qui se déroule dans un avenir (très) proche explore les thèmes du conflit (en l'occurrence on peut même parler de guerre) entre les générations, de la peur de la mort, de la vieillesse, de la consommation et du divertissement à outrance qui génèrent ennui et névroses.



Cela aurait pu déboucher sur une analyse subtile et profonde, mais l'auteur pousse tellement loin le bouchon de la violence et de la haine entre vieux et jeunes qu'à mes yeux l'histoire en perd de sa crédibilité et donc de son intérêt réflexif. J'aurais aimé une dose de complexité supplémentaire, par exemple en abordant les relations de tous ces seniors avec leurs enfants et petits-enfants, mais apparemment ils ont fait table rase du passé et de tout ce qui se trouve de l'autre côté de la frontière.



Malgré cela, malgré le côté gore de l'histoire, les nombreuses références cinématographiques (que je n'avais pas toutes) et un horripilant placement de produits, la plume est caustique et fluide, le récit bien construit et rondement mené, ce qui fait d' »Extrême paradis » une lecture tout de même distrayante.



En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.

#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Extrême paradis

Merci aux éditions Stock et à NetGalley de m’avoir permis d’accéder à ce livre. Je lis assez rarement des romans d’anticipation ; il y a quelques mois, je vous présentais Chien 51 de Laurent Gaudé qui, lui aussi, brosse un tableau assez effrayant d’une société future.

Dans ce roman, pas de classes sociales en rivalité, mais une classe d’âge, celle des seniors, prête à détruire l’autre, celle des jeunes et des actifs ; on nous dépeint un monde violent sous des images angéliques, un monde sans scrupule… et pourtant sans avenir.

Au fil de la lecture, la violence augmente en intensité et elle rappelle les crimes commis aux USA au temps de la ségrégation raciale et avec le Ku Klux Klan.

Heureusement, le livre comporte aussi des éléments de douceur et de poésie, par exemple lorsque le fils se rappelle les moments de tendresse ou de complicité partagées avec son père, ce père que, finalement, il a peu connu et qu’il cherche aujourd’hui à comprendre.

Un livre fort, bien écrit et bien construit, une œuvre à découvrir.
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La disparition de Karen Carpenter

Joli coup de la part de Clovis Goux. Un cadrage ingénieux et une idée forte : parler de l'Amérique des seventies en utilisant le cas Karen Carpenter. Star déchue, icône wasp et lisse de l'Amérique dévorée de l'intérieur par l'ogre du star-system.



Une biographie comme le symptôme isolé d'un mal généralisé qui gagne le pays et ses habitants à cette période : nécrose hippie qui tourne à la tumeur. Enfer vietnamien qui vomit des vétérans mutilés, hantés de massacres verts. Modèle américain et classe moyenne qui partent en valium. Un rêve qui bascule dans un cauchemar éveillé et chimique.



La couverture annonce la couleur nous figurant une Karen déjà émaciée et un Richard fiévreux tournant la tête vers un hors-cadre, comme si quelque chose avait bougé dans les coulisses. Un mouvement brusque comme saisi au vol. Une panique soudaine face aux ténèbres qui vont refermer leurs mâchoires sur la fratrie Carpenter.



La disparition de Karen c'est cela : un monstre qui naît et se développe sur scène, s'abreuvant de lumière et de succès pour devenir une présence incontournable et cruelle. La créature va peu à peu occuper toute la place dans la vie de cette artiste avant de l'écraser. Négligemment. Comme une mouche sous un magasine de papier glacé.



Anorexie mentale.



Karen va s'évanouir dans le néant, s'anéantir, se soustraire au monde. Un tour de magie triste et implacable que Clovis Goux présente avec maîtrise devant les yeux des spectateurs médusés.



Les Carpenter ont été ce groupe de variété américaine aux nappes hyperglycémiantes et acidulées chargées de soigner une Amérique blessée par une guerre sanglante et sans cause. Un point d'ancrage, un exemple rassurant pour des républicains qui ne comprennent plus leur jeunesse chevelue, prônant l'amour du prochain et de la défonce.



Lorsque tout va virer au drame, lorsque la drogue et son empire vont prendre la barre sur les esprits naïfs, lorsque les loups vont se jeter sur les idéalistes éthérés et que La famille Manson va semer la mort dans la jet-set californienne, tout le monde sera mordu. Tout le monde sera blessé.



Tenir un ouvrage entier sur Karen Carpenter aurait été possible mais ardu. La superbe idée est d'utiliser l'histoire de cette vedette comme un véhicule, un wagon de grand-huit pour visiter les Etats-Unis au moment où les chansons des Carpenter inondent les ondes et les oreilles. Un paysage accidenté où l'on croise un président au crâne explosé, des assassins sous acides gorgés de chansons des Beach Boys, des familles modestes noyées sous l'ennui et le conformisme banlieusard.



Un grand tour dans un Luna Park qui rouille et branle de partout. A l'arrivée, notre guide nommée Karen Carpenter a disparu, oxydée jusqu'à l'os par un subtil mélange de célébrité, de pression et de faille narcissique trop large pour ne pas s'ouvrir sous ses pieds et l'engloutir.



Clovis Goux nous livre donc une biographie diorama. L' histoire d'une artiste et de son époque. L'évocation d'une fragilité, d'une ostéoporose au beau milieu d'un pays agité de mouvements tectoniques. C'est une lame damasquinée. Un bel objet littéraire.



Et surtout, vous n'entendrez plus jamais un titre des Carpenter comme avant. Tout prendra des accents tragiques. Une profondeur inédite. La bile au milieu du miel.



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La disparition de Karen Carpenter



En 2017 qui se souvient, à part quelques soixantenaires, du groupe "The Carpenters " ? Pourtant durant une décennie, juste après la vague hippie, slalomant entre les Rolling-Stones, les Pink Floyd et la vague disco, ils ont trusté les premières places des charts américains et ont vendu des albums par millions. Véritable bonne conscience d'une Amérique conservatrice rejetant tout ce qui était ou trop suggestif ou trop hard, les Carpenters ont rassuré cette frange de la population qui ne souhaitait pas sortir des rails dorés d'un système bien pensant. A contre courant des riffs de guitare d'un Keith Richards cocaïné ou des soupirs lascifs d'une Donna Summer, les chansons bien sages de ce groupe ( qui était en fait un duo composé d'un frère pianiste et d'une sœur chantante à la batterie) ont beaucoup séduit de par le monde, et notamment le président Nixon qui les a plusieurs fois invités à la Maison Blanche.

Dans " La disparition de Karen Carpenters", Clovis Goux revient donc sur leur carrière qui s'est achevée en 1983 lors du décès de la chanteuse, souffrant depuis trop longtemps d'anorexie.

Comme leur vie était presque aussi sage que leur discographie, l'auteur prend le temps de s'attarder avec brio sur l'époque, replaçant le groupe dans un contexte autrement plus mouvementé que leurs sirupeuses mélodies. ( C'était l'époque de Charles Manson gourou illuminé et assassin de Sharon Tate, de la guerre du Vietnam, ...). Cependant, leur carrière artistique ne sera pas laissée de côté, permettant au lecteur de pénétrer dans les coulisses d'une industrie phonographique faite pour engranger les dollars ou comment deux jeunes enfants de la classe moyenne, nés dans le Connecticut dans une famille plus que lambda, vont devenir des idoles. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas vraiment le vedettariat qui aura enfoncé Karen Carpenter dans la tombe, mais un mal plus profond, une maladie mentale incontrôlable qui la faisait apparaître de plus en plus frêle au fil des années. Et pendant que la sœur se bourrait de Dulcolax ( médicament contre la constipation), le frère luttait contre l'insomnie, ingurgitant des kilos de somnifères.

Le livre, pas vraiment un hommage de fan, reste très objectif, sans jugement excessif ni moqueur.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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La disparition de Karen Carpenter

Non content d’embrasser le destin des Carpenters, le groupe le plus populaire aux Etats-Unis dans les années 70, le journaliste français Clovis Goux réalise par la même occasion une formidable radiographie du pays à cette époque-là.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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La disparition de Karen Carpenter

Qui se souvient des CARPENTERS ? Ce duo était composé d'un frère et d'une soeur, issus de la classe moyenne américaine, qui ont dominé les hits parades durant les années 1970 avec des reprises parfaitement mises en valeur par la voix de Karen.

Dans cette collection particulière d'Actes Sud, l'auteur raconte la naissance du duo musical et sa fin avec la mort de Karen. Mort survenue jeune et due aux ravages de l'anorexie que vivait celle dont la voix particulière enchantait la génération des parents et des jeunes, perdus devant ceux qui partaient/revenaient du vietnam, fuguaient à Los-Angeles pour un "summer of love" à l'odeur de paradis artificiel, vite rentabilisé par les rapaces de tous poils.

Ce roman est une analyse intéressante et fine de ces années 70 dans une Amérique en conflit, avec Nixon comme président et les héros/héroïnes musicales qui meurent : Janis JOPLIN, J. MORISSON, Jimi HENDRIX, Elvis (le jeune homme qui voulait faire plaisir à sa mère, issu d'un milieu pauvre, devenu un gros boudha explosé par la célébrité).

C'est dans cette ambiance totalement schizophrénique (le bonheur à portée de mains (explosion des ventes de valium)/les morts toujours plus nombreux des diverses guerres que mènent les Etats Unis qui font tourner la machine économique à plein régime) que Karen CARPENTER va avec la célébrité, passer d'une jeune fille heureuse et timide, avec quelques formes qui joue parfaitement de la batterie à un fantôme éthéré qui tente de répondre aux attentes de tout le monde et finit par oublier qui elle est vraiment.
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La disparition de Karen Carpenter

J'ai été très émue par le beau portrait de la chanteuse Karen Carpenter, victime de l'anorexie. L'auteur nous donne à lire une très intéressante radioscopie du monde de la musique dans les années 70 avec des groupes mythiques comme les Rolling Stones, les Beatles. En achevant cet ouvrage, on se dit que nos plus grandes stars ont bien mal finies et ce, malgré des carrières fabuleuses et le talent. Mythiques à tout jamais dans leur statut de star mais victimes de la maladie, de la folie, de substances toxiques dans leurs vies personnelles. Et c'est peut-être ces fragilités qui les rendaient "extraordinaires".
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La leçon d'élégance

Entamons cette année 2022 sous le signe de l'élégance !

Quel que soit le siècle, la décennie, elle prend une forme différente. Polymorphe, l'élégance est un geste, un vêtement, un langage, une parole, une conduite......



Quinze textes d'auteurs qui racontent comment elle se révèle chez des chanteurs, écrivains, réalisateurs.



J'ai apprécié différemment certains textes, ai découvert des hommes dont j'ignorais l'existence, ai été touchée par certains passages du livre et certaines vies.



Je n'avais pas réfléchi une seule seconde à la façon dont se finirait ce livre. Et voilà que j'ai refermé cette parenthèse d'élégances émue par les 5 dernières pages qui m'ont laissée songeuse, immobile de longues minutes.



Très belle lecture.



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