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EAN : 9782234093843
280 pages
Stock (17/01/2024)
3.36/5   21 notes
Résumé :
Dans un avenir imminent, la Floride a fait sécession avec les Etats-Unis afin de fonder une fédération de communautés privées réservées aux seuls retraités : Les Villages. Dans ce luxueux paradis artificiel conçu par et pour les seniors, la mort, le crime et la jeunesse ont été éradiqués au profit du divertissement. L'étrange décès d'un résident français vient cependant bouleverser l'équilibre instauré.
Accident ? Meurtre ? Suicide ? Précipité dans l'univers ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Bienvenue aux Villages-Unis de Floride, ce coin de paradis où vous ne trouverez que luxe, soleil, divertissement, paix et tranquillité. Pour vous y installer, vous n'avez besoin que de deux choses : suffisamment d'argent, et 55 ans minimum. Eh oui, aux VUF, on vit exclusivement entre babyboomers ; les millenials ont été expulsés et définitivement relégués de l'autre côté du mur-frontière depuis la sécession des VUF d'avec le reste des Etats-Unis. Dans ces communautés de Villages de carton-pâte aux couleurs pastel pour Barbie et Ken seniors, vous profiterez d'une retraite bien méritée entre golf, shopping et barbecues entre voisins plus sympas les uns que les autres.

Attiré par ces promesses édéniques, le père du narrateur, à peine atteint l'âge de la retraite, a tout plaqué en France et a intégré l'une de ces communautés de l'autre côté de l'Atlantique. le malheureux n'a guère eu le temps d'en profiter, puisque même pas deux ans après son arrivée, il est retrouvé mort dans sa villa. Il apparaît clairement que sa mort n'est pas naturelle, mais quant à savoir si c'est un accident, un meurtre ou un suicide, ce n'est pas aussi évident. Arrivé sur place en urgence, son fils va tenter de tirer les choses au clair. Il découvre assez vite que derrière les sourires ultra-brite et les pelouses taillées au coupe-ongles, la réalité, loin d'être toute en roses et violettes, est d'une cruauté sans nom.

Cette dystopie qui se déroule dans un avenir (très) proche explore les thèmes du conflit (en l'occurrence on peut même parler de guerre) entre les générations, de la peur de la mort, de la vieillesse, de la consommation et du divertissement à outrance qui génèrent ennui et névroses.

Cela aurait pu déboucher sur une analyse subtile et profonde, mais l'auteur pousse tellement loin le bouchon de la violence et de la haine entre vieux et jeunes qu'à mes yeux l'histoire en perd de sa crédibilité et donc de son intérêt réflexif. J'aurais aimé une dose de complexité supplémentaire, par exemple en abordant les relations de tous ces seniors avec leurs enfants et petits-enfants, mais apparemment ils ont fait table rase du passé et de tout ce qui se trouve de l'autre côté de la frontière.

Malgré cela, malgré le côté gore de l'histoire, les nombreuses références cinématographiques (que je n'avais pas toutes) et un horripilant placement de produits, la plume est caustique et fluide, le récit bien construit et rondement mené, ce qui fait d' »Extrême paradis » une lecture tout de même distrayante.

En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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A l'instar de Douglas Kennedy avec Et c'est ainsi que nous vivrons, Clovis Gloux ne donne pas cher de l'union historique des États outre-Atlantique. Mais plutôt que deux blocs radicaux qui font sécession, Clovis Gloux imagine la prise de pouvoir et la séparation d'un groupe de population particulier : les seniors ! Ceux-ci se sont isolés sur le territoire de la Floride et mènent une vie sereine, lorsqu'ils ne sont pas partis casser du jeune !

Le père du narrateur, un français, avait décider de vivre sa retraite dans ce paradis superficiel. Sur place, le fils endeuillé découvre une réalité qui incite à se poser de multiples questions.

Si la situation précaire de la démocratie américaine ne fait aucun doute, le point de vue adopté à de quoi étonner. On ne s'arrête pas sur l'invraisemblance totale du scénario, qui ne se réclame pas d'une utopie. Malgré tout, le roman est une occasion rêvée pour mettre sur le tapis un certain nombre de dysfonctionnements de notre société, et d'analyser notre rapport à la vieillesse et à la mort, et de fustiger nos comportements de consommateurs.

Un autre bémol : les très nombreuses références cinématographiques qui ponctuent le récit : à moins d'être un cinéphile érudit, bien des titres ne m'évoquent rien et ils sont trop nombreux pour faire l'effort d'en savoir plus en cours de lecture.

L'originalité du sujet et la prose efficace de l'auteur m'ont malgré tout fait passer un bon moment de lecture, mais m'ont laissée sur ma faim.

Merci à Netgalley et aux éditions Stock

280 pages Stock 17 janvier 2024
#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Depuis Beigbeder et « 99 francs », personne n'avait remis les pieds en Floride avec l'intention d'y foutre le bordel. Clovis Goux s'y emploie avec humour et férocité. Il nous propose une dystopie distillée dans les angoisses et les dysfonctionnements du moment (refus de la mort, affrontements générationnels, populisme, résurgence de la violence et consumérisme débile).
Nous sommes près d'Orlando. Débarrassés de ces petits cons de millenials, les vieux bronzent en paix au bord de la piscine, dans des villages vacances conçus pour leur égoïsme. Hélas, le soleil n'a pas remède à tout. William Boyd, dans « Un anglais sous les tropiques », avait montré combien le spleen s'épanouissait sous des ciels cléments, à la faveur d'une trompeuse accalmie. Les cheveux d'argent s'ennuient dans leur cage dorée. Leurs parcours dix-huit trous ne suffisent plus à les distraire et bientôt, les voilà qui s'adonnent à des activités répréhensibles pour soigner leur dépression chronique.
Didier est ce français parti dans un de ces villages de rêve. Suite à son décès, pour le moins suspect, son fils fait le voyage et mène l'enquête. Il n'est pas au bout de ses surprises.
Le récit est alerte et plein de rebondissements. L'auteur fait un usage judicieux des passages oniriques et s'autorisent de beaux délires (ex. p250). On le sent influencé par sa culture cinématographique. En lisant son roman, on ne peut s'empêcher de penser à des films comme « Brazil » (très clairement !), « The Truman show », « le fils de l'homme », « Orange mécanique » ou « Get out ».
Le calme est mortifère et la béatitude, l'antichambre de tous les excès. Un beau sujet de réflexion.
Bilan : 🌹🌹
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L'auteur qualifie son livre « d'auto-science-fiction », et effectivement ce roman sur la « silver revolution » peut être lu à des degrés divers. J'ai d'abord trouvé ce texte quelque peu « allumé »mais m'y suis vite habituée.
Un homme, français, décide d'aller passer sa retraite dans un des nouveaux Villages Unis de Floride, là où ne sont admis que des gens de plus de 55 ans.
Dans ces villages bunkerisés, sous le soleil , le golf est roi, le bronzage extrême, la mort bannie (en quelques instants les corps et les biens disparaissent, et aucun cimetière n'existe.)
Et environ 2 ans après son installation Didier meurt tragiquement ,son fils se rend sur place. Plus aucune trace de son père et des dirigeants mutiques. le fils mène sa petite enquête et découvre l'envers du décor, ce n'est pas joli, joli, c'est même une violence extrême qui domine cet Extrême paradis.
Sauvagerie, chasse aux humains, guerre féroce entre générations dans ces paradis artificiels.
Presque plus une dystopie, mais c'est accompagné d'un humour caustique fort heureusement, que l'auteur imagine les pires horreurs.
Une écriture contemporaine, brûlante .Peut-être les rapports humains ressembleront à ceux décrits par C.Goux d'ici à peine quelques décennies...
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Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Stock pour la lecture de #Extrêmeparadis.

Dans un futur pas si lointain, la Floride s'est muée en état autonome autoproclamé "VUF" : Villages-Unis de Floride. Ces Villages ont une particularité de taille : ils n'accueillent que des personnes âgées de plus de 55 ans retraitées. La sérénité règne dans ces cités paradisiaques où le golf est roi, l'oisiveté est reine et la mort bannie du paysage idyllique. Sauf que Didier est retrouvé sans vie dans une flaque de sang au milieu de son salon. Son fils, "jeune" (moins de 55 ans...), français, se rend dans le Village Vert pour récupérer la dépouille et les effets personnels de Didier. A son arrivée, c'est "dépaysement garanti" et les mystères autour du décès de son père s'épaississent tant qu'il doit mener l'enquête. le diable et sa violence se cachent dans les détails...

Clovis Goux a construit une dystopie entre uchronie, futurisme et anticipation (dans la lignée de "L'anomalie", sans les codes de la Science-Fiction habituels), autour du conflit entre jeunisme et gérontocratisme. J'ai apprécié le postulat de base, l'univers à la fois très réaliste et complètement décalé, l'humour et les questions que cette dystopie suscite. J'ai été moins séduite par le personnage du fils (sans nom ?) et ses digressions, souvenirs ou autres rêves psychédéliques. Quelques rêves truculents mêlant réalité et élucubrations oniriques surréalistes à souhait ponctuent l'errance du trentenaire, qui s'exprime à la première personne. Heureusement que ces passages ne sont qu'anecdotiques, car même s'ils révèlent beaucoup du personnage, j'ai eu dû mal à les lire. le style de Clovis Goux est abordable et précis et le rythme de son roman est cadencé par des chapitres courts et des aller-retour temporels. L'auteur fait parfois preuve d'un humour caustique et décalé, qui dénote dans un univers finalement extrêmement violent. En revanche, si j'ai trouvé l'hypothèse, l'intrigue et la résolution plutôt originales, la narration et l'écriture le sont beaucoup moins à mon goût.

#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
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critiques presse (3)
RevueTransfuge
12 mars 2024
Un meurtre inattendu dans un village-forteresse pour vieux nantis de Floride. Une enquête très noire doublée d’une dystopie très convaincante.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
SudOuestPresse
05 février 2024
Entre violence, communautarisme, et interrogation sur la vieillesse, le roman du journaliste féru de faits divers fascine.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Marianne_
22 janvier 2024
Avec « Extrême paradis », Clovis Goux a le talent du cinéphile obsessionnel, celui qu’il faut pour dessiner, dans les pages de ce conte noir, un merveilleux enfer pavé de bonnes intentions.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
En arpentant le Hollywood Boulevard qui filait à travers la ville telle une flèche, le paysage s’offrant à moi le long du trottoir de béton (dépourvu des étoiles de son homologue angelino) était d’une uniformité typique des Villages-Unis : les villas pastel d’un ou deux étages, les garages, les voiturettes de golf stationnées dans les allées, les buissons, les plantes grasses, les pelouses et les haies taillées au cordeau sous une infinité de cocotiers formaient un décor tropical et mutique. Y avait-il une vie derrière cette monotonie de façade ? Les Villageois se terraient-ils dans leurs habitations, fuyant le mauvais temps comme les vampires la lumière du jour ?
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La mélancolie est un baiser mortel, qui se pose sur nos lèvres durant un moment d'égarement, un poison vicieux dont on ne guérit pas, une maladie qui nous ronge à petit feu, un démon qui nous dévore jusqu'à ce qu'on lui livre son dernier souffle.
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Au coucher du soleil, Alejandro sortit de l’autoroute pour s’engager sur une voie secondaire qui nous mena, en longeant d’infranchissables grilles dissimulées dans les fourrés, à l’entrée du « Village Vert » (sans doute un hommage aux Kinks, les boomers étant d’inconditionnels fans de rock) où un vigile sexagénaire dans une guérite (les seniors qui n’avaient pas assez cotisé pouvaient quand même accéder au paradis en acceptant d’y travailler) demanda une carte d’accès à mon sinistre chauffeur.
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Extrait p. 102 :
« Pour ses grandes sœurs, Didier était toujours resté une énigme, un petit frère introverti, en colère contre ses parents, contre leur morale, contre leur discipline, un adolescent mutique en société, un adulte résigné face à la place qu'on lui avait assignée, un homme verrouillé par la fatalité, écrasé par la banalité de la vie, par notre impuissance à changer l'ordre des choses, à rendre le monde un peu moins laid. Un soir, alors que l'on se promenait rue de Rivoli pendant les fêtes de fin d'année au milieu des Parisiens pleins de sacs à la main, sous les illuminations, face aux vitrines décorées, il murmura : « Quelle tristesse », avant de m'entraîner loin de là. »
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Mon nom s’affichait en lettres majuscules sur l’écran de la tablette tactile tenue par un Cubain massif, moustachu et sans âge, qui m’attendait, stoïque derrière ses lunettes noires, à la sortie de l’aéroport. Après l’infernal contrôle des douanes (oui j’entrais sur le territoire des VUF pour une raison impérieuse, oui j’acceptais d’y séjourner durant un temps déterminé en résidence surveillée, oui mes vaccins étaient à jour, non je n’avais pas de camembert et encore moins de roquefort dans mes valises, non je n’étais ni musulman, ni communiste, ni jeuniste et ne projetais pas d’attentat kamikaze contre le Kennedy Space Center), j’étais soulagé de respirer à pleins poumons l’air tropical de la Floride et de regarder les palmiers se balancer avec indolence dans le bleu immaculé du ciel.
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