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Critiques de Clovis Goux (46)
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Extrême paradis

Le paradis des vieux est un enfer



Clovis Goux imagine la sécession de la Floride pour y établir les VUF, les Villages-Unis de Floride. Dans cet État réservé au plus de 55 ans, le narrateur vient enterrer son père qui avait choisi ce petit paradis. Une dystopie habilement construite, avec humour et suspense.



Quand il apprend la mort de son père, le narrateur, qui est pigiste à Paris, décide de prendre l’avion pour la Floride. Didier, son géniteur, avait choisi de s’installer dans ce nouvel État, baptisé VUF (Villages-Unis de Floride). Réservé au plus de 55 ans possédant un patrimoine conséquent, il promet aux retraités de couler des jours heureux sous le soleil. Ici, pas d’insécurité – pour ne pas qu’elle s’endorme, la police est appelée quand deux voiturettes de golf s’entrechoquent – pas de cimetière, mais des circuits de golf et des barbecues pour entretenir la convivialité. «Les hommes portaient des casquettes ou des panamas, des polos ou des chemisettes colorées, des bermudas kaki et des Birkenstock, les femmes des visières, des marcels ou des T-shirts pastel sur des joggings ou des leggings, des sandalettes ou des Crocs. Tous avaient des cheveux blancs parfaitement coiffés et des lunettes de soleil. Des couples de vieux sortaient du mall en poussant des caddies remplis de fournitures, ils saluaient leurs connaissances au passage et formaient bientôt de nouveaux groupes au hasard de leurs rencontres pour commenter les bonnes affaires qu’ils venaient de réaliser, les prévisions météo ou les derniers potins des Villages. On prenait rendez-vous pour un barbecue, un concert virtuel des Beach Boys ou une partie de padel. On s’informait de la bonne santé de chacun, les sourires étincelaient, les rires fusaient et l’on s’étreignait de généreux hugs à tout bout de champ. De ce joyeux ensemble émanait le sentiment d’une communauté soudée, d’une utopie accomplie, d’un monde nouveau.»

Arrivé sur place, il apprend que la mort de son paternel serait due à un accident après une mauvaise chute dans son salon, sur un coin de table. Mais comme la législation impose la crémation et la dispersion des cendres, il n’y a pas de cadavre. Ce qui va perturber le journaliste qui décide d’enquêter. Il interroge le chauffeur, un taiseux, et la femme de chambre, un peu plus bavarde. Il va réclamer le certificat de décès et tenter d’en apprendre davantage auprès de l’inspecteur Anderson, chargé des formalités.

Au fil des jours, il va découvrir comment fonctionne la communauté, mais aussi que son père était obsédé par les affaires criminelles au point de rassembler une solide documentation sur tous les faits divers et cold cases de la région. «Les documents photographiques réunis par mon père étaient accompagnés de centaines de notes manuscrites, de plans à main levée et d’articles de presse classés méthodiquement dans des chemises selon les lieux où les faits s’étaient déroulés. L'ensemble redessinait la carte de Floride aux couleurs du mal, esquissait une géographie souterraine qui obéissait aux seules lois de l'ultra-violence.» Michelle, l’amante du père, puis bientôt du fils, va pouvoir éclairer un peu sa lanterne.

Les codes du thriller vont permettre à Clovis Goux d’explorer les travers de ce communautarisme bâti sur la peur des jeunes, sur le dangereux repli sur soi. Je me souviens avoir vu, lorsque je voyageais en Floride, des publicités pour un village érigé par la Walt Disney Company et qui promettait un tel petit paradis avec sécurité renforcée, caméras de surveillance empêchant toute intrusion, pelouses au cordeau et personnel de maison à disposition. Cette dystopie élargit le champ et accentue le trait. Ici, on en supporte pas les jeunes pour s’arroger l’illusion d’une éternelle jeunesse. On ne supporte pas la mort pour entretenir l’illusion de l’immortalité.

Les enfants gâtés du XXe siècle, nourris de pop culture (les virées au cinéma proposées par le père à son fils les ont construits tous les deux), ont voulu un monde aseptisé et vont se retrouver dans l’univers de J.G. Ballard et notamment Super-Cannes. La preuve, une nouvelle fois, que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Un enfer que se construit à partir d’une oisiveté voulue – sans penser aux conséquences – et qui va déboucher sur la haine, la violence, le lynchage. D’une extrême à l’autre, en quelque sorte.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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Extrême paradis

Un drôle de titre pour ce livre, de science fiction, bien que ce que nous narre l'auteur n'est peut être si éloigné de ce qui pourrait arrivé.

Nous partons avec un fils aux Villages-Unis de Floride, il vient d'apprendre que son père était décédé. Celui-ci était parti s'installer dans un village uni, sorte de centre de vacances, où les vieux vivent : la Floride a fait sécession avec les Etats-Unis afin de fonder une fédération de communautés privées réservées aux seuls retraités : les Villages. Dans ce luxueux paradis artificiel conçu par et pour les seniors, la mort, le crime et la jeunesse ont été éradiqués au profit du divertissement. Mais le fils voudrait tout de même connaître les circonstances de la mort de son père.

Nous découvrons alors avec lui cet univers, les règles mises en place mais aussi le passé, que ce soit à travers des références cinématographiques, des descriptions de faits divers.

Même si ces Villages s'isolent, veulent vivre entre eux, sans souci, sans passé, sans futur et profiter du temps présent, de parties de golf la vie et le passé rattrapent les habitants de ces lieux.

J'ai apprécié cette lecture, même si je ne suis pas une lectrice habituelle de science fiction (bien que j'ai lu récemment deux autres textes, qui peuvent être qualifié de science fiction "simplement mortel" de Michèle Astrud et "l'enfant miroir" d'Isabelle Amonou, chroniques à suivre). J'ai aimé les références historiques et cinématographiques, avec des souvenirs de lecture, de films... Par contre, ai eu un étrange sentiment de placement de marque (est ce que cela existe aussi pour les romans, comme dans le monde du cinéma ?!).

Un livre d'un futur proche, qui fait peur et interpelle mais aussi il n'est pas si facile de vouloir aseptiser, unifier un monde car le passé est toujours présent et ne pas être effacé ainsi.

Je vais continuer ma découverte de cet auteur et de son univers.

#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
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Extrême paradis

Le contexte (création d'une nation de vieux n'est pas crédible une seconde, mais l'idée est bonne quand même).

L'écriture est vraiment très originale. Dans chaque phrase il est fait une référence, à un film, un acteur/actrice, un homme politique, une célébrité du show-biz, ... des années 80-90.

La description d'une société de "vieux" est très ironique, ... et finalement assez drôle. On découvre que derrière leur apparence de bon papys inoffencifs , ils ont tous des secrets inavouables ... et sont tous des monstres ...

L'histoire est gore à souhait !

Seulement voilà, ça ne marche pas ... ce style d'écriture est totalement incompatible avec l'histoire. L'univers est glauque et inquiétant, on n'attend pas de l'humour second degré ni des références à toutes les phrases.

On n'est pas du tout dans l'ambiance et on se demande régulièrement ou l'auteur veut aller et finalement quel est l'intérêt de l'histoire ...

Dommage !
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Extrême paradis

Un meurtre inattendu dans un village-forteresse pour vieux nantis de Floride. Une enquête très noire doublée d’une dystopie très convaincante.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Extrême paradis

Il existe aux États-Unis, et, plus précisément, en Floride, un mini-état dans lequel vivent en quasi autarcie des retraités, séparés par un mur frontière du reste du pays. Dans ces « Villages-Unis de Floride » où il n’y a aucun problème d’insécurité, des papis et des mamies coulent une douce retraite, faite de parties de golf et de barbecues entre voisins, bien loin des millennials, considérés comme indésirables au pays des boomers.



C’est dans ce havre de paix, dans ce paradis artificiel à l’apparente tranquillité que débarque le narrateur, bien malgré lui, après avoir appris le décès de son père, Didier, résident apprécié de ses amis des V.U.F. C’est une mauvaise chute qui aurait provoqué une fracture du crâne et le décès de son père. Un banal accident domestique en somme. Pourtant, malgré les apparences, le narrateur va mener son enquête et aller de surprise en surprise en découvrant la face cachée et les secrets de cette communauté bien moins sage qu’elle n’y paraît.



Après Les poupées, un livre en quatre parties dans lequel il évoquait la question de l’art dévoyé dans les années 70, Clovis Goux propose ici une sorte de dystopie, un roman d’anticipation dans lequel il est question de communautarisme, du refus de la mort, de repli sur soi, de peur de l’étranger –, représentée ici par les millennials. Des thèmes abordés dans un récit ponctué de nombreuses références à la culture musicale et cinématographique. Car si l’on a lu les précédents livres de Clovis Goux – consacrés notamment à Karen Carpenter (2017) et à Jodie Foster (2020), on connaît la passion qui lie l’auteur au septième art et la culture pop en général.



Extrême paradis est un conte noir qui raconte comment des Américains, rêvant d’un monde plus lisse, désireux de vivre dans un environnement dénué de toute contrainte, de toute aspérité, cachent au fond une nature bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Des gens qui, pour tuer l’ennui, sont prêts à commettre les choses les plus répréhensibles qui soient. Comment ? Pourquoi ? Vous le découvrirez en lisant Extrême paradis, un roman savoureux, jamais dénué d’humour et aux vrais airs de polar.




Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Extrême paradis

Un roman très agréable bourré de références cinématographiques peut être juste un peu trop jusqu'au-boutiste.

Un fils dont le père vient de mourir dans un luxueux Village Unien : les seniors ont fait sécession et ont crée une communauté en Floride, les Villages, où les moins de 55 ans sont interdits d'accès. Son père s'est il suicidé? ou a-t-il été assassiné ou est ce juste un banal accident de la vie courante? Le fiston va mener l'enquête...et découvrir les sombres dérives de ce nouveau modèle américain.

C'est drôle et glaçant à la fois. A découvrir!
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Extrême paradis

Entre violence, communautarisme, et interrogation sur la vieillesse, le roman du journaliste féru de faits divers fascine.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Extrême paradis

Depuis Beigbeder et « 99 francs », personne n’avait remis les pieds en Floride avec l’intention d’y foutre le bordel. Clovis Goux s’y emploie avec humour et férocité. Il nous propose une dystopie distillée dans les angoisses et les dysfonctionnements du moment (refus de la mort, affrontements générationnels, populisme, résurgence de la violence et consumérisme débile).

Nous sommes près d’Orlando. Débarrassés de ces petits cons de millenials, les vieux bronzent en paix au bord de la piscine, dans des villages vacances conçus pour leur égoïsme. Hélas, le soleil n’a pas remède à tout. William Boyd, dans « Un anglais sous les tropiques », avait montré combien le spleen s’épanouissait sous des ciels cléments, à la faveur d’une trompeuse accalmie. Les cheveux d’argent s’ennuient dans leur cage dorée. Leurs parcours dix-huit trous ne suffisent plus à les distraire et bientôt, les voilà qui s’adonnent à des activités répréhensibles pour soigner leur dépression chronique.

Didier est ce français parti dans un de ces villages de rêve. Suite à son décès, pour le moins suspect, son fils fait le voyage et mène l’enquête. Il n’est pas au bout de ses surprises.

Le récit est alerte et plein de rebondissements. L’auteur fait un usage judicieux des passages oniriques et s’autorisent de beaux délires (ex. p250). On le sent influencé par sa culture cinématographique. En lisant son roman, on ne peut s’empêcher de penser à des films comme « Brazil » (très clairement !), « The Truman show », « Le fils de l’homme », « Orange mécanique » ou « Get out ».

Le calme est mortifère et la béatitude, l’antichambre de tous les excès. Un beau sujet de réflexion.

Bilan : 🌹🌹

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Extrême paradis

L'histoire se passe dans quelques années. Le narrateur doit se rendre aux Etats-Unis car son père y est mort. Il doit plus précisément se rendre dans en Floride, qui n'est plus la Floride mais les Villages Unis d'Amérique. Un endroit où l'on ne peut pas rentrer sans autorisation si l'on a moins de 55 ans. Les seniors ont en effet fait un coup d'Etat et pris le pouvoir sur cet Etat où tout est pensé par eux et pour eux. Quand le héros débarque, il; se rend compte qu'il y a quelques mystères qui planent autour de la mort de son père. Et notamment sur son changement de personnalité les derniers mois. Il va donc attaquer son enquête, mais les seniors n'apprécient pas trop. Le héros continue tout de même, flirtant parfois avec le fil de la réalité.

J'ai trouvé l'intrigue de démarrage du livre très intéressante et très originale et j'étais assez emballée. J'ai parfois un peu perdu le fil des pérrégrinations du narrateur, ce qui a un peu embrouillé ma lecture, ce qui l'a rendu parfois à peine décevante par rapport à la promesse de départ, mais cela reste une lecture très agréable.

Merci à Stock et Netgalley pour cette lecture.
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Chère Jodie

Grand plongeon dans l'Amérique des années 70, Chère Jodie relate l'histoire de John Hinckley, jeune homme de la classe moyenne américaine qui développe une obsession malsaine à l'encontre de Jodie Foster et de son rôle de jeune prostituée dans Taxi Driver. Déçu de sa propre existence et adorant la vie des stars de cette époque, John essayera par tous les moyens de rentrer dans l'histoire américaine et enfin cesser de n'être personne aux yeux du monde. Pour cela, rien de mieux que d'abattre une de ses personnalités phares, et pourquoi pas directement le président américain ?

À travers divers moments de sa vie nous allons le suivre, découvrir son obsession pour cette actrice encore très jeune et voir par quels moyens il essayera de la rencontrer.

J'ai adoré ce roman où s'entremêle l'histoire de l'Amérique et de ses tueurs déviants, depuis Charles Manson jusqu'à John Hinckley, qui jalonne le roman et l'histoire assez spéciale de ce jeune homme totalement paumé. Entre horreur et fascination, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman qui est rempli de petites allusions aux tueurs les plus présents dans le décors américain de cette période. Il faut tout de même avoir un certain attrait pour l'histoire de l'Amérique des années 70, ce roman nous transporte entièrement à travers ces quelques années avant que l'Amérique ne bascule.
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Extrême paradis

A l’instar de Douglas Kennedy avec Et c’est ainsi que nous vivrons, Clovis Gloux ne donne pas cher de l’union historique des États outre-Atlantique. Mais plutôt que deux blocs radicaux qui font sécession, Clovis Gloux imagine la prise de pouvoir et la séparation d’un groupe de population particulier : les seniors ! Ceux-ci se sont isolés sur le territoire de la Floride et mènent une vie sereine, lorsqu’ils ne sont pas partis casser du jeune !



Le père du narrateur, un français, avait décider de vivre sa retraite dans ce paradis superficiel. Sur place, le fils endeuillé découvre une réalité qui incite à se poser de multiples questions.



Si la situation précaire de la démocratie américaine ne fait aucun doute, le point de vue adopté à de quoi étonner. On ne s’arrête pas sur l’invraisemblance totale du scénario, qui ne se réclame pas d’une utopie. Malgré tout, le roman est une occasion rêvée pour mettre sur le tapis un certain nombre de dysfonctionnements de notre société, et d’analyser notre rapport à la vieillesse et à la mort, et de fustiger nos comportements de consommateurs.



Un autre bémol : les très nombreuses références cinématographiques qui ponctuent le récit : à moins d’être un cinéphile érudit, bien des titres ne m’évoquent rien et ils sont trop nombreux pour faire l’effort d’en savoir plus en cours de lecture.



L’originalité du sujet et la prose efficace de l’auteur m’ont malgré tout fait passer un bon moment de lecture, mais m’ont laissée sur ma faim.



Merci à Netgalley et aux éditions Stock



280 pages Stock 17 janvier 2024

#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance


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Extrême paradis

Que diriez-vous d'un paradis protégé pour seniors où vous pourriez couler des jours heureux sous le soleil de Floride ? C'est ce que Didier était venu chercher à l'âge de la retraite. Mais quand son fils apprend sa mort et se rend sur les lieux, les décors prennent une toute autre réalité. Parce que du paradis à l'enfer, il n'y a parfois qu'un pas...



Sous une forme dystopique, ce roman nous met en garde et nous pousse à réfléchir sur les dérives et les clivages de nos sociétés contemporaines. Dans une précipitation affolante, on prend note des simulations, du caractère erroné et manipulateur de la souscription à la citoyenneté des Villages.



On plonge dans une intrigue où les bouffées délirantes et cauchemardesques rejoignent des faits bien réels, ayant pour but de maintenir un état anxiogène et pernicieux. Tout se mélange pour un effet boule de neige, où tous les excès des hommes sont vigoureusement dénoncés.



C'est évidemment poussé au paroxysme de l'horreur, jouant avec nos peurs pour mieux nous contrôler. L'enquête est dévorante, et les sentiments de nostalgie n'y peuvent rien. On est ébloui par des flashs choquants, atterré parce que pris au piège d'une machination prévisible.



Un récit moderne et totalement lucide, où l'ennemi devient une nécessité pour celui qui craint le danger...
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Extrême paradis

Avec « Extrême paradis », Clovis Goux a le talent du cinéphile obsessionnel, celui qu’il faut pour dessiner, dans les pages de ce conte noir, un merveilleux enfer pavé de bonnes intentions.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Extrême paradis

L’auteur qualifie son livre « d’auto-science-fiction », et effectivement ce roman sur la « silver revolution » peut être lu à des degrés divers. J’ai d’abord trouvé ce texte quelque peu « allumé »mais m’y suis vite habituée.

Un homme, français, décide d’aller passer sa retraite dans un des nouveaux Villages Unis de Floride, là où ne sont admis que des gens de plus de 55 ans.

Dans ces villages bunkerisés, sous le soleil , le golf est roi, le bronzage extrême, la mort bannie (en quelques instants les corps et les biens disparaissent, et aucun cimetière n’existe.)

Et environ 2 ans après son installation Didier meurt tragiquement ,son fils se rend sur place. Plus aucune trace de son père et des dirigeants mutiques. Le fils mène sa petite enquête et découvre l’envers du décor, ce n’est pas joli, joli, c’est même une violence extrême qui domine cet Extrême paradis.

Sauvagerie, chasse aux humains, guerre féroce entre générations dans ces paradis artificiels.

Presque plus une dystopie, mais c’est accompagné d’un humour caustique fort heureusement, que l’auteur imagine les pires horreurs.

Une écriture contemporaine, brûlante .Peut-être les rapports humains ressembleront à ceux décrits par C.Goux d’ici à peine quelques décennies...

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Extrême paradis

Bienvenue aux Villages-Unis de Floride, ce coin de paradis où vous ne trouverez que luxe, soleil, divertissement, paix et tranquillité. Pour vous y installer, vous n'avez besoin que de deux choses : suffisamment d'argent, et 55 ans minimum. Eh oui, aux VUF, on vit exclusivement entre babyboomers ; les millenials ont été expulsés et définitivement relégués de l'autre côté du mur-frontière depuis la sécession des VUF d'avec le reste des Etats-Unis. Dans ces communautés de Villages de carton-pâte aux couleurs pastel pour Barbie et Ken seniors, vous profiterez d'une retraite bien méritée entre golf, shopping et barbecues entre voisins plus sympas les uns que les autres.



Attiré par ces promesses édéniques, le père du narrateur, à peine atteint l'âge de la retraite, a tout plaqué en France et a intégré l'une de ces communautés de l'autre côté de l'Atlantique. le malheureux n'a guère eu le temps d'en profiter, puisque même pas deux ans après son arrivée, il est retrouvé mort dans sa villa. Il apparaît clairement que sa mort n'est pas naturelle, mais quant à savoir si c'est un accident, un meurtre ou un suicide, ce n'est pas aussi évident. Arrivé sur place en urgence, son fils va tenter de tirer les choses au clair. Il découvre assez vite que derrière les sourires ultra-brite et les pelouses taillées au coupe-ongles, la réalité, loin d'être toute en roses et violettes, est d'une cruauté sans nom.



Cette dystopie qui se déroule dans un avenir (très) proche explore les thèmes du conflit (en l'occurrence on peut même parler de guerre) entre les générations, de la peur de la mort, de la vieillesse, de la consommation et du divertissement à outrance qui génèrent ennui et névroses.



Cela aurait pu déboucher sur une analyse subtile et profonde, mais l'auteur pousse tellement loin le bouchon de la violence et de la haine entre vieux et jeunes qu'à mes yeux l'histoire en perd de sa crédibilité et donc de son intérêt réflexif. J'aurais aimé une dose de complexité supplémentaire, par exemple en abordant les relations de tous ces seniors avec leurs enfants et petits-enfants, mais apparemment ils ont fait table rase du passé et de tout ce qui se trouve de l'autre côté de la frontière.



Malgré cela, malgré le côté gore de l'histoire, les nombreuses références cinématographiques (que je n'avais pas toutes) et un horripilant placement de produits, la plume est caustique et fluide, le récit bien construit et rondement mené, ce qui fait d' »Extrême paradis » une lecture tout de même distrayante.



En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.

#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
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Extrême paradis

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Stock pour la lecture de #Extrêmeparadis.



Dans un futur pas si lointain, la Floride s'est muée en état autonome autoproclamé "VUF" : Villages-Unis de Floride. Ces Villages ont une particularité de taille : ils n'accueillent que des personnes âgées de plus de 55 ans retraitées. La sérénité règne dans ces cités paradisiaques où le golf est roi, l'oisiveté est reine et la mort bannie du paysage idyllique. Sauf que Didier est retrouvé sans vie dans une flaque de sang au milieu de son salon. Son fils, "jeune" (moins de 55 ans...), français, se rend dans le Village Vert pour récupérer la dépouille et les effets personnels de Didier. A son arrivée, c'est "dépaysement garanti" et les mystères autour du décès de son père s’épaississent tant qu'il doit mener l'enquête. Le diable et sa violence se cachent dans les détails...



Clovis Goux a construit une dystopie entre uchronie, futurisme et anticipation (dans la lignée de "L'anomalie", sans les codes de la Science-Fiction habituels), autour du conflit entre jeunisme et gérontocratisme. J'ai apprécié le postulat de base, l'univers à la fois très réaliste et complètement décalé, l'humour et les questions que cette dystopie suscite. J'ai été moins séduite par le personnage du fils (sans nom ?) et ses digressions, souvenirs ou autres rêves psychédéliques. Quelques rêves truculents mêlant réalité et élucubrations oniriques surréalistes à souhait ponctuent l'errance du trentenaire, qui s'exprime à la première personne. Heureusement que ces passages ne sont qu'anecdotiques, car même s'ils révèlent beaucoup du personnage, j'ai eu dû mal à les lire. Le style de Clovis Goux est abordable et précis et le rythme de son roman est cadencé par des chapitres courts et des aller-retour temporels. L'auteur fait parfois preuve d'un humour caustique et décalé, qui dénote dans un univers finalement extrêmement violent. En revanche, si j'ai trouvé l'hypothèse, l'intrigue et la résolution plutôt originales, la narration et l'écriture le sont beaucoup moins à mon goût.



#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
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Extrême paradis

Merci aux éditions Stock et à NetGalley de m’avoir permis d’accéder à ce livre. Je lis assez rarement des romans d’anticipation ; il y a quelques mois, je vous présentais Chien 51 de Laurent Gaudé qui, lui aussi, brosse un tableau assez effrayant d’une société future.

Dans ce roman, pas de classes sociales en rivalité, mais une classe d’âge, celle des seniors, prête à détruire l’autre, celle des jeunes et des actifs ; on nous dépeint un monde violent sous des images angéliques, un monde sans scrupule… et pourtant sans avenir.

Au fil de la lecture, la violence augmente en intensité et elle rappelle les crimes commis aux USA au temps de la ségrégation raciale et avec le Ku Klux Klan.

Heureusement, le livre comporte aussi des éléments de douceur et de poésie, par exemple lorsque le fils se rappelle les moments de tendresse ou de complicité partagées avec son père, ce père que, finalement, il a peu connu et qu’il cherche aujourd’hui à comprendre.

Un livre fort, bien écrit et bien construit, une œuvre à découvrir.
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Extrême paradis

Dans un avenir proche, l'état de Floride a fait sécession du reste des USA pour créer un état ultra-sécurisé pour les baby boomers : les Villages. Ces communautés privilégiées sont exclusivement réservées aux plus de 55 ans. Ces derniers évoluent dans des quartiers en carton pâte, offrant un sourire ultra bright sur le terrain de golf, des traits liftés et une peau cramée aux UV. Jeunesse, crime et mort ont été éradiqués.

Cet équilibre se fissure lorsqu'un des résidents (français) est retrouvé mort dans son salon. Son fils saute dans un avion pour découvrir que son père a déjà été incinéré et ses cendres dispersées. Très vite, il se rend compte que derrière le décor se cache une terrible réalité.



Ce roman dystopique n'est pas sans rappeler Panorama de Lilian Hassaine, paru l'an passé. On y retrouve des interrogations communes sur le futur de l'humanité et ses évolutions (travers) possibles.



La société que dresse l'auteur est glaçante dès les premières pages et empire jusqu'au dégoût. Il ne nous épargne aucune image dans l'escalade de la violence, qu'il brandit en étendard pour mieux contrebalancer les palmiers et l'éternel soleil de Floride. À tel point que le tout perd en crédibilité (pour ceux qui liront : perceuse/enfant, oui l'association des deux donne déjà une idée …).



Dommage car le parti-pris est intéressant et pose la vraie question de la mixité des populations et des recherches de solutions face à la menace d'autrui, car c'est bien connu, l'enfer c'est les autres.



Ici, la jeunesse en l’occurrence, massacrée (charniers), torturée (pendaisons qui ne sont pas sans rappeler la ségrégation) et remise derrière un mur à la frontière (cqfd).



Mes parenthèses vous agacent à la lecture ? Moi aussi ! Si l'écriture du texte le rend agréable, abordable, le recours incessant aux parenthèses casse le rythme de la lecture. Néanmoins, le roman est efficace, court et rythmé, et propose une originalité de ton et de fond bienvenue.



Bilan :

Un roman qui ouvre à un questionnement intéressant en y apportant une réponse beaucoup trop violente à mon goût. J'ai apprécié néanmoins le ton grinçant de l'auteur qui me donne envie de découvrir ses autres romans.
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Extrême paradis

Dans un futur (proche ?), la Californie a fait sécession et a créé des villages réservées aux personnes âgées de plus de 55 ans (les villages unis). Grâce à ces villages, adieu jeunesse, enfants, délinquance, crime, meurtre, etc.

Les seniors se sont créés leur paradis où leur vie est rendus plus facile et où tout ce qu’ils souhaitent se trouvent à leur portée.



Un « jeune » français entreprend le voyage dans l’un de ces villages lorsqu’il apprend que son père y a trouvé la mort. Il souhaite comprendre le choix de vie de son père parti s’exiler là bas. Il va découvrir que la réalité de ces villages special seniors n’est pas celle qu’il paraît…



Cette dystopie futuriste est racontée sur un ton humoristique et grinçant qui laisse entrevoir ce que pourrait être un monde où la génération des seniors est opposée à celle des jeunes.



Ce roman m’a fait penser d’une certaine façon à 2 autres romans lus récemment : « Panorama » de Lilia Hassaine qui aborde une société futuriste surveillée où le crime n’existe plus et où les maisons sont transparentes afin que chacun puisse surveiller son voisin et « Chien 51 » de Laurent Gaudé où les États sont vendus à des compagnies et où les gens se retrouvent dans des « zones » selon leur degré de richesse.
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Les poupées

En plusieurs époques, différents personnages flirtent avec la débauche et les atours du national- socialisme. Au milieu de ces tristes sires, un seul homme se distingue par sa dignité. Toute ressemblance n’est pas fortuite, ce qui ne sauve pas le livre du néant absolu.
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