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Critiques de Corinne Maier (114)
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Marx, une biographie dessinée

Corinne Maier et Ane Simon nous offrent une jolie vision en accéléré de la vie et de l'oeuvre de Karl Marx.



C'est une tâche ardue de résumer en quelques pages illustrées la vie d'un homme qui a marqué l'histoire en tant que philosophe, sociologue, économiste, théoricien de la révolution, socialiste et communiste, mais les illustrations très dynamiques et le texte simple et concis, donnent du rythme à la lecture, s'autorisant parfois un peu de fantaisie dans le décor sans pour autant perdre le lecteur.



On passe en revue la situation politique et économique de l'Europe à la fin du 19ème siècle, le cheminement accompli par Karl Marx, son amitié avec Engels et les drames de sa vie familiale.



Aussi érudite que facile d'accès cette bande dessinée biographique rend honneur à Karl Marx et à la lutte acharnée qu'il a mené contre le capitalisme, dans une période profondément troublée, et n'a jamais renoncé à faire connaître ses plus grandes idées.





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Bonjour paresse : De l'art et la nécessité d'en..

Ce petit livre rouge m'a bien régalé, surtout par son style alerte.

Corinne Maier s'y révèle, en 2020, encore d'actualité... Et l'on pourrait même en rajouter quelques couches, mais l'ouvrage ne garderait pas la même fluidité.

Rapports indigestes, langage consternant avec mots en "ing"et ressources inhumaines sont quelques-uns des ingrédients de cette cuisine entrepreneuriale. La boîte, comme j'ai pu le constater, se "recentre sur son coeur de métier", puis va se diversifier via des participations et/ou des filiales... Expansion-contraction comme un accordéon, à la sinistre musique des licenciements... Sans oublier de décentraliser, recentraliser davantage, délocaliser... Tout cela sous la houlette faussement cordiale de manager à la réunionite aigüe!

Corinne Maier, sans dresser un tableau intégral et détaillé de l'entreprise, donne surtout envie de gratter, de chercher plus loin et d'économiser ses efforts. Rien ne sert de courir ni de se faire imprudemment remarquer lorsque l'on est cadre moyen à durée de vie limitée. Mieux vaut, nous explique Corinne Maier, choisir un bon placard à l'ombre. Ne bougez plus...

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À la conquête de l'homme rouge

Fidèle à l'étiquette d' “héroïne de la contre-culture” que lui a attribuée le New York Times, l'auteur prétend, au travers de ce roman, poser un regard critique et politiquement incorrect sur tout ce qu'elle dépeint… Il en résulte un texte hybride qui n'est pleinement ni un roman ni un essai, et où prédomine un discours délibérément et systématiquement provocateur. Cette posture intellectuelle a peut-être valu une certaine notoriété à Corinne Maier avec “Bonjour paresse” ou “No kids”. Dans "A la conquête de l'homme rouge" - c'est-à-dire dans le cadre d'une fiction romanesque qui suppose une histoire, des personnages et un style - cela ne fonctionne tout simplement pas, faute d'autres arguments à faire valoir.



L'intrigue, ultra-mince (les tribulations improbables d'une petite bourgeoise à la conquête du coeur de son nouveau héros révolutionnaire), est totalement téléphonée et dénuée d'intérêt ; la narratrice, insupportable mélange de vanité, de snobisme, de cynisme et d'arrogance, est totalement caricaturale et les autres personnages (y compris le fameux “homme rouge”) ne sont guère que des fantômes et des stéréotypes ; l'écriture est banale et sans recherche ; quant aux situations, elles sont artificiellement plaquées dans le récit en une succession de scènes qui s'enchaînent sans aucun travail de construction narrative. Il n'y a, dans ce roman, aucune émotion, aucun vécu, aucune intériorité, aucun ressenti authentique et profond… juste la mise en scène maladroite d'éléments, humains ou contextuels, dont l'unique raison d'être est de permettre l'expression d'un discours sociologico-politique envahissant qui se veut à toute force iconoclaste et dérangeant.



Cette dérision systématique, à tout propos, à longueur de pages et sans discernement, je ne l'ai trouvée ni drôle, ni pertinente, ni même réellement choquante tant son outrance sans limite finit par la discréditer (par exemple, à la page 163 : “J'oublie très vite les réfugiés, ceux qu'on appelle des migrants, qui s'entassent sous le métro aérien. Ça n'a jamais fait de mal à personne de changer de pays ; moi aussi je suis une migrante, une sans-frontière qui voyage De Stendhal à Lénine” A quoi je vous réponds, Madame Maier : Non, on ne peut pas rire de tout, on n'en a absolument pas le droit, dès lors qu'il s'agit de la souffrance d'autrui !...)



Cette logorrhée interminable et creuse, cette ironie racoleuse et cette absence délibérée d'empathie qui confine parfois à la bêtise, je les ai surtout perçues comme la stratégie quelque peu dérisoire d'un auteur qui, à défaut d'avoir réellement quelque chose à dire et à défendre, tente de réutiliser une recette qui lui a déjà servi et utilise la provocation pour créer la polémique, attirer l'attention et “faire le buzz”... Ce n'est, malheureusement - ou heureusement -, pas suffisant pour réussir un livre.



Au final, "A la conquête de l'homme rouge" est un pamphlet déguisé en roman qui a tenté de revêtir les habits de la fiction pour gagner en épaisseur et élargir - peut-être - son lectorat. Mais la tentative est maladroite, le projet mal construit, le propos contestable, et l'essai, au moins pour moi, est totalement raté.



Un roman que j'ai absolument, totalement, détesté !

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Freud : une biographie dessinée

Un si court ouvrage pour un si grand homme...et pourtant, je trouve l'ensemble relativement bien réussi. Certes, un graphisme relativement caricatural mais le lecteur (moi du moins) se plonge assez facilement emporté par la vie fascinante de celui à qui on doit en grande partie la psychanalyse. On découvre la jeunesse de ce dernier, un résumé de sa vie axé sur les grandes lignes, ses doutes, ses réflexions et interrogations mais surtout le cas de certains patients qui ont largement influencé ses recherches.



Une bande-dessinée qui permet à tout un chacun d'accéder très facilement à cette figure de l'histoire, qui, à travers ses écrits, peut nous paraître, parfois inaccessible et incompréhensible pour qui n'est pas un peu calé en psychanalyse. En tous cas, un nom que tout le monde connaît mais que l'on a que trop rarement l'occasion de lire dans notre vie de tous les jours. C'est en cela que je trouve cet ouvrage réussi car il permet d'en apprendre un petit peu plus sur ce grand bonhomme que l'Histoire est loin d'oublier. A découvrir et à faire découvrir !
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No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d..

Il y a erreur sur le titre ! Je m'attendais à voir les motivations profondes et les conséquences à long terme de ceux qui ont choisi de ne pas faire d'enfant. J'étais du coup très sceptique car la 4eme de couv précisait que l'auteur avait 2 enfants.

Meme si dans le livre, on perçoit très discrètement certaines thèses des mouvements Childfree, ce livre est destiné...aux parents ! Il s'agit d'un exhutoire, tout ce qu'il y a de plus politiquement incorrect que tous les parants ont honte de penser parce qu'il faut aimer ses enfants et qu'il est interdit de craquer.

De ce point de vue, le livre est drôle, cynique mais n'est en rien destiné à ceux qui ne veulent pas d'enfants.

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Bonjour paresse : De l'art et la nécessité d'en..

Un livre qui a déjà 10 ans, où l'auteur parle des grandes entreprises, et de l'attitude de ses employés... J'avais rencontré de ces "cadres" passifs, planqués, voire incompétents dans un siège social de banque où je travaillais lorsque j'étais étudiante. C'était assez édifiant déjà à la fin des années 1970! La situation n'a fait que s'aggraver dans ces grosses entreprises; mais qu'on ne se leurre pas elle est exactement la même dans le service public!!! et la crise étant passée par là, des entreprises beaucoup plus modestes, voire artisanales sont gangrénées par la paresse ou des taches bâclées, au point que l'on n'est pas surpris de voir des entreprises mettre la clef sous la porte!

Un livre plutôt caustique, qui énonce des vérités. La lecture n'en est pas du tout fastidieuse.
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Ma vie est un best-seller

Être dans le vent, c’est avoir un destin de feuille morte. Écrire, c’est prendre des risques.

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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Elle a été réalisée par Corinne Maier pour le scénario, et par Aurélia Aurita (Hakchenda Khun) pour les dessins, les nuances de gris et les touches de rouge pour quelques objets. Il s’agit du témoignage des suites de la parution du livre Bonjour paresse : De l'art et la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise (2004) de Corinne Maier, publié par les éditions Michalon. L’autrice évoque ses premières semaines de travail au sein de l’entreprise EDF, ses démarches pour faire publier son livre, sa réception médiatique, les réactions de sa hiérarchie et le bilan financier de ce succès de libraire. Cette bande dessinée comporte cent pages, dont seules les trois dernières sont en couleur. Sa première publication date de 2015. Aurita avait déjà réalisé une bande dessinée de même nature Buzz-moi (2009), suite au succès d’ampleur plus modeste, de sa bande dessinée Fraise et chocolat, tome 1 & tome 2 (2006 & 2007).



Un chat s’étire sur son coussin : il se lève et se dirige vers le lit de Corinne. Il y grimpe, lui touche le visage avec la patte, lui miaule fortement dessus, jusqu’à ce qu’elle réagisse. Le réveil se met à biper : il est sept heures du matin. Elle écrase la tête du chat comme s’il s’agissait du réveil, et envoie valdinguer ce dernier d’un ample revers de la main. Elle s’étire, récupère et chausse ses lunettes, se lève, se prépare un café et finit par verser des croquettes dans le bol du chat. Elle choisit sa tenue pour son premier jour de travail dans son nouvel emploi, et vérifie le trajet sur la carte. Dehors, un arbre perd sa dernière feuille rouge qui va tomber et s’accrocher sur le casque que Corinne Mayère est en train de mettre, avant de partir en scooter. Après quelques kilomètres, elle parvient à la direction de la recherche d’edéF. Elle pénètre sur le site, gare son scooter, entre dans les locaux et se rend au bureau où elle a rendez-vous tout en écoutant les bribes de conversation.



Casque sous le bras, Corinne Mayère arrive dans le bureau de Jean-François Poivrot qui vient de s’installer dans son fauteuil en cuir. Il lui demande de lui rappeler qui elle est. Il en conclut à haute voix que son transfert a déjà été validé par les ressources humaines. Il consulte son dossier : elle vient d’une des filiales. Il la prévient : ici, c’est différent, plus grand, plus globalisé, plus stratégique. Il faut développer une vision politique des choses. Il espère que le choc ne sera pas trop rude. Elle lui assure qu’elle est prête à relever tous les défis liés à l’ouverture des marchés à la concurrence. Il se lève d’un bond en s’exclamant : Génial ! C’est ça, c’est exactement ça qu’ils recherchent. Il faut développer une vraie culture du changement. Il en a marre de tous ces dinosaures, parce qu’ici c’est du sportif. C’est Fight Club ! Il ajoute qu’elle peut oublier la sécurité de l’emploi : si elle est nulle, il la vire. Il rajoute : c’est une blague, en fait il est super cool comme n+2. Il réfléchit et lui dit qu’elle va travailler avec Pierre Kirillovski, l’un des chefs de projets. Pour répondre à une de ses questions, il lui présente ensuite l’organigramme et lui explique en quoi il correspond à un fonctionnement MA-TRI-CIEL.



Au milieu des années 2000, le marché de l’électricité s’ouvre à la concurrence en France. La bande dessinée présente une jeune femme qui intègre la direction de recherche d’EDF, dans ce contexte, et semble découvrir le monde de l’entreprise, alors que son directeur fait état de son expérience professionnelle précédente. Dans le cours de la bande dessinée, le lecteur observe que la plupart des noms a été changée de manière transparente : eDéF pour EDF, Corinne Mayère pour Corinne Maier, Thierry Ardiçon pour Thierry Ardisson, les éditions Vantalon pour les éditions Michalon, etc., avec de temps en temps un jeu de mot également transparent tel le nom de Jean-François Poivrot pour indiquer un trait de caractère. Le lecteur suppose qu’il s’agit d’une précaution pour éviter tout risque de procès, son intuition s’avérant confortée quand il découvre que Corinne a fait l’objet d’une procédure disciplinaire à la suite de la parution de son livre Bonjour paresse. La structure de la bande dessinée surprend un peu car la première partie évoque l’expérience professionnelle de l’autrice au sein de l’entreprise, mais sans détailler le contenu de son livre. Le lecteur peut envisager ce passage comme la mise en place de la réalisation de son livre, la suite (publication, promotion, réactions) remplissant la promesse du titre : son livre figure parmi les meilleures ventes du moment, et est même traduit à l’étranger y compris aux États-Unis. Dans la mesure où ce même livre raconte son quotidien professionnel, sa vie devient un bestseller. Pour autant, la bande dessinée ne présente pas le contenu dudit livre, ni sa tonalité.



Cette aventure éditoriale est présentée de manière linéaire et factuelle : des interactions entre Corinne Mayère et les autres personnages, les dialogues présentant aussi bien leurs réactions que les informations. Les dessins sont très agréables à l’œil : un peu doux dans une veine représentative et réaliste avec un bon degré de simplification, les nuances de gris venant donner de la consistance. Corinne apparaît immédiatement sympathique, vraisemblablement assez jeune, peut-être pas encore trentenaire. Les images montrent bien son quotidien dans sa banalité, mais aussi dans sa spécificité : son appartement assez dépouillé, les quartiers de Paris traversés en scooter, les locaux de la direction de la recherche, les bureaux et les fauteuils à roulette, la machine à café dans un couloir entièrement dépouillé, une salle de réunion impersonnelle, l’esplanade de la Défense avec la grande Arche et la tour eDéF, les locaux des éditions Vantalon, la place Vendôme avec sa colonne, et pour finir une zone montagneuse en Inde, à proximité du village rural de Bir, à l'ouest de la vallée de Joginder Nagar. Même si certaines cases donnent l’impression d’être assez dépouillées, le lecteur ne ressent pas un manque de densité en informations visuelles. Cela aboutit à une compréhension immédiate des dessins, et à une lecture facilitée et assez rapide.



Les personnages présentent la même apparence immédiate, un peu simplifiée, parfois un peu esquissée, avec des expressions de visage un peu appuyée quand il s’agit de montrer une réaction émotionnelle, et des postures qui forment un langage corporel très expressif, communiquant bien l’état d’esprit au lecteur, ou leur réaction. De la page 58 à la page 60, Corinne présente son livre dans l’émission Tout le monde en parle de Thierry Ardisson, et le lecteur reconnaît facilement les invités : Laurent Baffie, Serge Raffy, Marjolaine, Arthur Jugnot et Salomé Lelouch. Par la suite, elle est amenée à croiser ou à côtoyer d’autres célébrités également facilement identifiables : Bernard Thibault (CGT), Julien Courbet, Frédéric Beigbeder, Arielle Dombasle & Bernard-Henri Lévy, Massimo Gargia, Richard Bohringer, Nicolas Sarkozy. À l’occasion d’une séquence particulière, la dessinatrice peut se lâcher en utilisant des éléments visuels spécifiques : le directeur surfant littéralement sur l’organigramme de l’entreprise et les éléments de langage associés, un jeu de chat et de la souris, un jeu de l’oie avec des cases du tourbillon médiatique, une page sans mot au cours de laquelle Corinne observe un enfant jouant avec un cerf-volant.



Le lecteur découvre les différentes phases de la célébrité rapide de Corinne Maier. Cela commence avec la rédaction de son livre sur le temps du travail, avec des impressions sur le photocopieur pour les envois servant à démarcher les éditeurs. À compter de la page 45, la mécanique est enclenchée : Corinne va rencontrer son éditeur, et le récit passe à la phase préalable à la publication. Puis vient le temps de la promotion, de la télévision, à la radio, en passant par la une du journal Le Monde, les émissions débats, etc. S’il est curieux, le lecteur peut aller visionner son passage à Tout le monde en parle, sur un site de vidéos en ligne, ce qui lui permet de se faire une idée plus réelle de l’autrice. Il s’aperçoit qu’elle fait preuve de plus de répartie que ne le laisse supposer la bande dessinée, et que le contenu de son livre doit être plus subversif qu’une simple satire comique du monde de l’entreprise. L’autrice a choisi de mener sa biographie au-delà de l’exposition médiatique, jusqu’à ce que ce soufflé retombe et qu’il soit question de faire un bilan financier. Il découvre la procédure disciplinaire à laquelle elle doit faire face, la manière dont son éditeur tire profit de cette manne financière inespérée, et sa rencontre avec Richard Bohringer qui semble l’avoir beaucoup impressionnée par son authenticité, au milieu de la faune people parisienne. En effet, les représentants de celle-ci sont traités avec la même condescendance que la clique d’imposteurs qui composent son milieu professionnel.



Le titre promet de découvrir l’envers du décor : la vie d’une autrice dont un ouvrage devient un bestseller. La narration visuelle s’avère d’une accessibilité optimale avec une densité d’information au dosage parfait pour donner vie aux personnages avec une apparence spécifique, les faire évoluer dans des lieux identifiables, et permettre de reconnaître les célébrités. L’autrice (à double titre) raconte comment elle a vécu les choses de l’intérieur, en édulcorant peut-être un tantinet l’acidité de son livre, tout en faisant bien ressortir la pression qui pèse sur elle, à la fois professionnelle, à la fois pour assurer la promotion de son ouvrage, à la fois médiatique et même financière. Le lecteur en ressort avec le sourire contenté d’avoir pu ainsi partager ce quart d’heure de gloire de Corinne Maier qui en aura d’autres par la suite.
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Freud : une biographie dessinée

On peut décider de découvrir Freud et sa pensée en lisant les multiples essais et articles qu’il a écrits ou en se plongeant dans sa correspondance, forte de quelques 20 000 lettres. On peut aussi trouver qu’un abrégé de son œuvre fera tout aussi bien l’affaire. Le Freud en bande dessinée, réalisé par Corinne Meier et Anne Simon, pourrait être un de ces ouvrages… La psychanalyse parle de la psychanalyse et Corinne Mayer s’arroge le droit de savoir en rappelant qu’elle se situe dans la lignée de Freud et qu’elle exerce elle-même la profession de psychanalyste.





On découvre donc Sigmund Freud dans les débuts de sa vie. Aîné d’une famille de huit enfants, il est promis à une grande carrière qui défoule dès sa jeunesse son ambition. Il étudie la médecine pour obtenir l’assurance d’un gagne-pain, mais rêve en réalité d’être un savant… La découverte de l’hypnose par Charcot le lancera peu à peu sur la voie qui deviendra la sienne : celle de la psychanalyse. Et de découverte en découverte, le lecteur pourra revenir sur les avancées les plus marquantes du docteur viennois…





Freud se distingue des autres bandes dessinées à tendance biographique par une plongée dans la subjectivité même du personnage. Aucun narrateur extérieur ne prend en main la narration : le tout est laissé au jugement de Freud, qui s’exprime en sa propre personne. Un peu de changement ne fait pas de mal… hélas, l’artificialité du processus est flagrante et rend immédiatement compte de la volonté trop didactique (au point d’en être réductrice) de Corinne Maier. Vous avez envie d’en savoir un peu sur Freud, mais pas trop quand même ? Bonne pioche ! Voici dans cette bande dessinée le minimum légal à connaître sur le personnage pour comprendre les références qui peuvent lui être faites dans la vie quotidienne ou pour épater un bon ami dont notre pulsion de vie –à travers Eros- se serait entiché et aurait envie d’impressionner... Parmi les petites histoires les plus connues, on retrouvera le cas d’Anna M., l’homme au rat, le petit Hans et sa terreur des chevaux et le mythe d’Œdipe. Des petits détails de la vie de Freud nous seront dévoilés, qu’il s’agisse de sa vie privée, de sa vie familiale, de ses ambitions intellectuelles ou de sa fin de vie.





Le travail au dessin d’Anne Simon est presque plus remarquable que le scénario de Corinne Maier et cherche à intégrer une once d’originalité par le biais de couleurs qui n’appartiennent pas à la gamme de la réalité. On vire plus souvent aux ambiances oniriques –presque psychédéliques, quoique se cantonnant quand même à la douceur des tons. Beaucoup de symboles sont utilisés pour représenter des évènements abstraits de la vie de Freud (sa conceptualisation de l’inconscient, du moi, du surmoi…) et tentent de pallier tant bien que mal aux raccourcis faciles qu’emprunte le déroulement de la biographie. Toutefois, l’usage à outrance des symboles rend parfois le remplissage des cases bien laborieux et pousse à s’interroger sur la nécessité de recourir au dessin…et donc à la bande dessinée… mais Corinne Maier aurait alors dû étoffer davantage ses textes.





En dernière page, Corinne Maier se permet de ressusciter Freud et de le placer devant un écran de télévision afin que celui-ci constate, avec horreur bien sûr, ce que la parole des média a fait de son édifice culturel. « Quatsh ! Que de bêtises débitées en mon nom ! », vocifère-t-il en brandissant les poings, l’air visiblement indigné de se faire le spectateur de la récupération erronée de son œuvre. Dommage que Corinne Maier n’ait pas placé notre bon vieux psychanalyste devant sa propre réalisation… on aurait bien aimé savoir ce qu’il en aurait pensé !
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Freud : une biographie dessinée

Si vous vous attendez à une vraie bio dessinée, passez votre chemin.

Cela ressemble plus à un plateau de jeu de l'oie, où chaque planche est une case-étape dans la construction de son oeuvre. Chacune d'entre elle

est effleurée, sans être approfondie. Quoi, certes, mais ni pourquoi ni comment.

Les dessins sont drôles, plein d'à propos. Mais sans doute à vouloir dépoussiérer Freud humouristiquement, l'ensemble devient futile et superficiel. Le lecteur n'y apprend rien de nouveau, surtout s'il s'intéresse au "père de la psychanalyse".



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No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d..

Dans cet essai particulièrement drôle et acide, volontairement provocateur, Corinne Maier s'adresse à tous ceux qui souhaitent se reproduire. Futurs parents, sachez donc que votre aspiration à la parentalité est d'une navrante banalité, que la grossesse et l'accouchement mettront votre corps à la torture, que l'enfant tant désiré est en réalité un monstre d'égoïsme et de cruauté, bruyant, exigeant, conformiste et ultra-consommateur dès le plus jeune âge, qui détruira vos finances, pompera votre énergie et votre temps libre, ruinera votre vie de couple, et que quoique vous fassiez, vous élèverez mal. Etes-vous toujours sûrs d'en vouloir un ? Avec une mauvaise foi parfaitement assumée, Corinne Maier fait rire et sourire tout au long de cette lecture. Jubilatoire !
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À la conquête de l'homme rouge

Un livre très drôle qui se lit très rapidement. Suite à une rupture notre héroïne veut à tout prix conquérir Marco, figure de l'extrême gauche italienne et son statut d'intellectuelle spécialiste de Stendhal, issue d'une famille bourgeoise de droite semble un obstacle majeur à cette idylle. Et si on pouvait changer de bord politique pour réussir à draguer ? C'est tout ces questionnements sur ce qui est de gauche qui rendent le texte très récréatif et nous livre une critique de notre société superficelle. J'ai beaucoup aimé Corinne qui n'a pas froid aux yeux et n'a pas sa langue dans sa poche ! Seul hic est-ce que ce livre ne paraîtra pas vite daté ?
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No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d..

Souhaitant me renseigner davantage sur le sujet de la non-maternité, je suis tombée sur cet essai qui a créé la polémique à sa sortie puisqu'il est véritablement un pamphlet contre le fait d'avoir des enfants. L'auteur est pourtant elle-même mère de deux enfants, mais cet essai montre bien la déception engendrée par cette filiation. Et en un listing de quarante points, l'auteur dévoile 40 arguments qui pourraient venir à bout des futures mères les plus en mal d'enfant.



Corinne Maier dépeint des situations de la vie courante, lève le voile sur tous les déboires qu'apporte la maternité puis la parentalité. Et il y a du véridique dans ses exemples comme ces parents qui, trop fiers de leur progéniture, exhibent ledit enfant, le mettent en scène dans des faire-parts, blogs ou autres billets de nouvelles. Et que dire de l'autocollant "bébé à bord", un indispensable assez futile pour tous ces parents, bien heureux de proclamer qu'un petit être trône à l'arrière de la voiture. Même si les situations m'ont fait sourire, m'ont donné à réfléchir, à voir d'autres aspects du débat, j'en suis tout de même ressortie critique car mon idée reste la même : j'aurai des enfants ! Soit, des désillusions, comme partout, on peut en avoir, mais renoncer à cette chance de devenir mère, ça non ! En tout cas, pas pour moi !



Finalement, j'ai pris ce livre au 34ème degré et y ai quelque part trouvé matière à rire, à gentiment me "choquer" ou simplement à me confronter à un autre point de vue. Mais tout compte fait, n'est-ce pas la polémique, d'un avis à contre-courant de l'opinion publique, qui est la véritable matière de ce livre? Je m'interroge et lui accorde le bénéfice du doute car ce livre reflète une originalité et un militantisme revendiqué. Mais qui est égoïste, pour le coup? Est-ce la mère frustrée ou celle qui, campée dans sa propre vie sans aucune autre forme de descendance, rumine son aigreur de la vie?



Avant de me faire lyncher, je tiens à dire que je ne prête aucun jugement sur le choix de vie des uns et des autres. A celles qui ont choisi d'enfanter, tant mieux, à celles qui ont choisi de ne pas en être, tant mieux aussi...
Lien : http://shereads.canalblog.co..
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Bonjour paresse : De l'art et la nécessité d'en..

« Bonjour paresse » fera passer un moment sympathique à l’employé de bureau lambda, assez mal dans sa peau dans un monde professionnel aux codes ridicules mais apportera pour moi en terme de soulagement l’équivalent de pansements sur une jambe de bois.



Par son cynisme, son coté déprimant et sociologique, « Bonjour paresse » s’inscrit dans la même filière que les romans de Houellebecq dont l’auteur se réclame fréquemment.



Il manque bien entendu le style froid et précis comme une lame, le coté sulfureux et sexuel morbide du Maître.



Pour ma part ayant travaillé dans le monde privé et dans le monde public, je me suis toujours attaché à ne pas perdre le sens de ce que je faisais et n’ai donc jamais vraiment ressenti les sentiment évoqués par Maier.



Il me semble toutefois important d’avoir plusieurs centres d’intérêts extra professionnels dans l’existence comme autant de points d’ancrage pour conserver l’équilibre psychique nécessaire à la vie de tout être humain.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Marx, une biographie dessinée

Corinne Maier et Anne Simon s’étaient déjà associées pour un Freud décevant qui semblait s’aligner davantage sur les attentes et préjugés du lectorat face au personnage du psychanalyste qu’à sa véritable biographie, dans tous les aspects inattendus et contradictoires qu’elle pouvait présenter. Marx semble creuser son personnage d’étude un peu plus sérieusement. Corinne Maier tient sa promesse pédagogique mais peut-être aussi se trouve-t-elle face à une lectrice moins sévère puisque le personnage de Karl Marx m’est un parfait inconnu. Dans ce cas, il n’est pas difficile d’éblouir l’ignare.





Dans le cas du psychanalyste, œuvre et vie sont rapprochées plus clairement que dans le cas du politicien mais aurait-on pu deviner ce qui se passait dans la vie familiale de Karl Marx alors qu’il élaborait ses réflexions en collaboration avec Engels ? Corinne Maier s’amuse d’ailleurs avec les contradictions du personnage qui construit son œuvre à mesure qu’il accroît son pouvoir, sa domination et…son capital. La bourgeoisie pourrait connaître la rédemption au royaume de la Morale…
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Bonjour paresse : De l'art et la nécessité d'en..

Si vous travaillez dans une entreprise, que vous êtes "hyper motivé", que vous faites confiance à vos managers, et que vous pensez que les NTIC, la culture d’entreprise et l’éthique sont des priorités pour les années à venir, ne lisez pas ce livre…





En revanche, si vous écoutez d’une oreille goguenarde les discours pontifiants des cadres supérieurs, si les consultants et leur jargon vous hérissent, et si vous ne croyez pas être un maillon indispensable du bon fonctionnement de l’économie française, ce livre est pour vous, et en plus il vous fera rire !



Attention, ce n’est pas une farce. Corinne Maier a été sanctionnée par son employeur (EDF) pour avoir donné une image trop cynique du monde du travail. Il faut dire que son autre métier, psychanalyste, lui a donné des clés pour démonter les faux-semblants. Travailler, oui ; être intéressé par son travail, oui ; penser qu’on est indispensable, attention danger !

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No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d..

Cette lecture est une grosse déception.

Passées les premières pages un peu jubilatoires, on tombe sans menagement dans le cliché et le stéréotype.

N'est pas Elisabeth Badinter qui veut
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Freud : une biographie dessinée

Freud est une biographie humoristique de la vie du psychanalyste.



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On plonge dans la vie de Freud. La présentation est faite à la première personne puisque c’est Freud lui-même qui passe en revue les grandes étapes de sa vie, de sa naissance à Freiberg en 1856 à sa mort à Londres en 1939. Mais vous vous doutez bien qu’en 54 pages, nous n’allions pas pouvoir rentrer dans les détails. D’où le terme « passage en revue » qui je l’avoue est un peu lapidaire mais ce récit l’est tout autant.



Comme l’explique Corinne Maier sur son site :



" Notre “Freud” raconte toute la vie de Sigmund de manière plaisante, à la fois décalée et respectueuse pour le grand homme : ses premières recherches (sur le sexe des anguilles), ses expériences sur la cocaïne, sa rencontre déterminante avec Charcot et l’hypnose, ses rapports houleux avec son époque, la célébrité et enfin l’exil forcé à Londres ".



La scénariste souhaitait donc un récit qui ne soit pas didactique… l’objectif est pleinement atteint. Pour les lecteurs qui souhaiteraient se sensibiliser à son parcours, à son approche, ce livre semble être pertinent… Quant à moi, je suis restée sur ma faim. L’homme présenté est excessivement loufoque. Le cas Anna O., ses constructions sur l’inconscient/le subconscient/le conscient et sur le ça/moi/surmoi, le Complexe d’Œdipe… ne font qu’une apparition « visuelle » rapide… et si je ne cite volontairement que ces quelques exemples, c’est pour alléger la liste des doléances. Étant déjà sensibilisée à son approche, cet album ne m’a pas appris davantage que ce que je ne savais déjà. Je ne suis donc pas le « lecteur cible ».



Il n’y a aucune transition entre les courts chapitres, certains ne font pas plus d’une ou deux pages… Avec un tel sujet, il était pourtant risqué de se perdre dans des considérations théoriques épuisantes… mais je vous rassure, en survolant le sujet, Corinne Maier est parfaitement parvenue à éviter cet écueil !



Le travail d’Anne Simon en revanche m’a réellement intéressée. Son trait est nerveux et enlevé. Au premier « coup d’œil », on situe la tonalité humoristique de l’ensemble. L’ambiance pétille, le rendu est vivant. C’est malicieux et inventif. De nombreux éléments décoratifs soulagent les propos et proposent de belles métaphores graphiques.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Freud : une biographie dessinée

70 ans après la mort du père de la psychanalyse, Corinne Maier et Anne Simon mettent en images la vie de Freud !

Certes, on a beaucoup écrit sur Freud mais il n’en reste pas moins un personnage historique secret et mystérieux ! Grâce à cette BD, Corinne Maier et Anne Simon nous proposent de faire un petit tour amusant et coloré dans la vie de ce grand homme, l’un des premiers à s’être penché sur les méandres de l’esprit humain!

Cette biographie, dont le narrateur est Freud lui-même, nous présente un petit personnage barbu en costume qui est drôle, spirituel et charismatique, loin de l’image sérieuse que l’on peut avoir de lui ! Certains concepts freudiens sont même traduits en images...., confirmant l'adage selon lequel un bon dessin vaut parfois mieux qu'on long discours...!?

Une biographie humoristique à prendre au second degré!





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No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d..

Eh bien, moi qui suis mère, j'ai lu ce livre...par curiosité. Je n'ai pas été conquise par les premières raisons. Certes, son argumentaire est bien fait mais j'ai trouvé qu'elle mettait trop de hargne dans ses propos. Oui, c'est vrai quand on est père ou mère, on doit penser à trouver nounou ou bonne âme si on veut sortir, un médecin quand il est malade, qu'il faut penser aux devoirs (le passage où elle dit qu'elle les faisait elle-même pour s'en débarrasser m'a bien fait rire !). J'ai trouvé d'autres raisons un peu légères (il fallait bien en trouver 40) mais les dernières ont sonné plus juste à mes oreilles. Ce sont souvent les mères qui s'occupent des enfants et que les femmes ont moins de temps pour monter en hiérarchie mais ça reste quand même des statistiques. J'en connais des mères qui ont des enfants et une belle carrière !

Cet essai montre les deux choix de vie en montrant les défauts du côté parent. Il se lit facilement et même si je suis de l'autre "camp" Laughing, j'ai été d'accord avec certains de ses arguments.



Une dernière chose, je ne suis pas d'accord avec elle pour dire qu'être mère empêche d'être une "intellectuelle"...!



Après, libre à chacune de décider s'elle en veut ou pas.
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Bonjour paresse : De l'art et la nécessité d'en..

Je pensais m'amuser en lisant ce petit livre d'autant que je devais trouver quelques éléments que je partage... quelle déception !! Un assemblage de textes pris à droite et à gauche dans les lectures de l'auteur, des citations aux interprétations douteuses, une méconnaissance du travail en entreprise (d'un autre côté, pour Corinne Maier, "travail en entreprise" comporte au moins 2 mots tabous), des avis populistes destinés à faire vendre (et çà a marché ! mais l'auteur savait ce qu'il fallait écrire pour plaire aux journalistes en sortant comme eux de Science Po). L'entreprise "Corinne Maier" est une entreprise performante comme celles qu'elle critique: elle fait de l'argent (but premier) en vendant du vent et des termes creux (mais ceux sont les siens, enfin surtout ceux qu'elle emprunte, et elle les préfère aux autres ...).

Elle passe son temps à profiter de ce qu'elle critique (les diplômes, les professeurs, ... ). Une seule consolation: j'ai acheté ce livre à Emmaus, ce qui m'a évité de donner un seul centime à l'auteur !
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