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Critiques de Cornelius Ryan (25)
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Le jour le plus long

Ce récit est très documenté, les sources d’information proviennent de survivants alliés et allemands. Cette recherche prit trois ans à Corneluis Ryance qui réalisa 700 interviews, les personnages apparaissant étant les principaux témoins.

La narration est rendue très vivante par diverses anecdotes qui allègent les faits de guerre proprement dits. Ainsi, M. Dawe a dû expliquer aux services secrets comment un certain nombre de mots de code hautement confidentiels dont "overlord" sont apparus dans ses mots croisés créés pour le Télégraph ; John Steele fit le mort pendant deux heures accroché par son parachute drapé sur le clocher de l'église de Sainte-Mère-l'Eglise.



Bref, ce livre allie le sérieux de la documentation des deux côtés de la bataille et le caractère vivant des événements. Il n'est pas ennuyeux malgré le souci d’expliquer de manière exhaustive l'opération et le matériel engagés.



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Le jour le plus long

Voici le livre à partir duquel le fameux film " le jour le plus long" a été réaliser. Cornelius Ryan aura collecté sept cent témoignages sur une durée de trois ans pour l'écrire.

Il raconte les journées du 5 et du 6 juin 1944, ces drames, ces actes d'héroïsme de simples soldats, ces journées qui ont marqué à jamais notre mémoire collective.

L'intérêt de cet ouvrage est que l'auteur nous place alternativement du côté alliés puis du côté allemand. Il décrit avec minutie mais sans lourdeurs ce qu'a été le débarquement des troupes alliées.

Il est difficile de ne pas "glisser" dans l'émotionnel lorsqu'on évoque ces heures. J'ai essayé dans cette brève chronique de rester "sobre". Mais je ne peux m'empêcher de me souvenir que des années plus tard, sur ces mêmes plages, un enfant construisait innocemment des châteaux de sables. Il était libre, et vivait dans un pays libre...encore merci à eux.
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Le jour le plus long

"Le Jour le plus Long" est un des meilleurs films de guerre de l'histoire du cinéma (avis personnel). Cela est dû en grande partie au fait que le roman de Cornelius Ryan, qui servit de base au film, est lui aussi excellent. On doit aussi à l'auteur "Un Pont trop Loin", également adapté au cinéma.



Cornelius Ryan est journaliste de formation. Il mît sa passion de la seconde guerre mondiale, et son savoir faire de journaliste, au service de ce roman. Il réalisa, en effet, plus de 700 interviews lors des travaux préparatoires (qui durèrent 9 ans !). C'est à partir de la vérité des acteurs de ce jour historique que l'auteur composa la trame de son récit (il paraît en 1959, il eut donc accès à nombre de témoins directs).



C'est tout à la fois la grande et les petites Histoire(s) que Ryan nous donne à voir, et d'ailleurs aussi bien du côté des alliés, que du côté allemand. Pour lui ce sont bien la somme de ces expériences individuelles et collectives qui façonne l'Histoire. Les nombreuses anecdotes véridiques qui parsèment le récit sont souvent des hommages à des personnes qui seraient peut-être restées anonymes sinon.



Il n'y a ni fascination de la violence ou des combats, ni dimension politique dans ce récit...juste une admiration sincère pour des hommes qui s'engagèrent dans un événements plus grand qu'eux, parfois à leur corps défendant, souvent au prix de leur vie ou de leur intégrité physique.
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Un Pont trop loin : Arnhem, septembre 1944

Un pont trop loin de Cornelius Ryan nous raconte une bataille perdue a cause d'un plan trop ambitieux soit le plan Market Garden. La cause de l'échec est un plan à l'égal de l'égo démesuré du général Montgomery en compétition avec Patton à celui qui sera le premier à Berlin. Nous sommes en 1944 et l'avance des Alliés est stoppé non par la résistance allemande mais parce que la tête de pont pour le ravitaillement est à 600 kilomètres en Normandie. le général Eisenhower qui joue de prudence avec ses troupes, fini par céder et donner le feu vert à Montgomery pour la plus grande offensive aéroportée de l'histoire. le Plan consiste à parachuter plusieurs divisions aéroportées britanniques et américaines derrière les lignes allemandes au Pays-Bas pour s'emparer des ponts afin de permettre à une division blindée de percer le front pour un aller simple pour Berlin. Montgomery avec cette opération pense mettre fin à la guerre pour Noël 1944. Au travers du livre on ne cesse de compter les morts, les blessés et les actes de courages des deux camps. Il y a eu un film sur ce sujet qui est assez fidèle et rend bien compte de cette opération réussie à 90% car le dernier pont à prendre celui D Arnhem qui traverse le Rhin était un pont trop loin.

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Le jour le plus long

Cornélius Ryan nous offre une chronique minutieuse du débarquement de Normandie dont la version cinématographique est plus connue que le roman, puisque diffusée chaque année au début du mois de juin.

On suit chaque instant de cette immense opération militaire, survenue il y a presque 70 ans, qui a initié la libération de l'Europe.

Une visite du cimetière de Colleville-sur-Mer (Omaha beach) et des cimetières alliés ou allemands nous rappelle aussi le prix humain de cette libération.
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Le jour le plus long

Le jour J comme si on y était. Cornélius Ryan nous fait revivre le jour du débarquement heures après heures depuis le parachutage des troupes jusqu'au débarquement sur les plages de Normandie. On a vraiment l'impression d'être avec les soldats au milieu de la tourmente.
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Le jour le plus long

Le débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, comme si vous y étiez. Pendant neuf ans, Cornelius Ryan a recueilli plus de mille témoignages, allemands, américains, anglais, français, pour raconter l'histoire du Jour J. Ou plutôt pour illustrer la grande Histoire par des petites histoires qui, ajoutées et coordonnées les unes aux autres, constituent une sorte de puzzle très complet. Toutes les anecdotes et tous les faits relatés donnent en effet du Jour J une vision d'ensemble et détaillée à la fois : ainsi, au sérieux de la documentation, se joint le caractère vivant du récit. L'ensemble se lit donc comme un roman, avec un intérêt soutenu, même si chacun connaît la fin de l'histoire, avant de l'avoir lue. On apprend que les critères de choix du Jour J étaient un clair de lune tardif, pour permettre aux dix-huit mille hommes de l'infanterie parachutiste d'atterrir par nuit noire, et une marée basse peu après l'aube, pour que les obstacles construits par les Allemands soient visibles (page 58). On découvre qu'il y avait vingt-et-un convois vers les plages "américaines" d'Utah et d'Omaha, et trente-huit vers celles, "anglo-canadiennes", de Gold, Juno et Sword, représentant cinq mille navires, appuyés par neuf mille avions (page 178).

Trois parties composent l'ouvrage : l'attente, la nuit, la journée. Au fil de ces vingt-quatre heures, des anecdotes font vivre chaque moment avec réalisme et intensité. La plupart des personnages sont cités à plusieurs reprises. Dans cette galerie de portraits, des personnages majeurs et connus côtoient d'humbles soldats, qui ne sont pas passés à la postérité : on passe ainsi d'Eisenhower, Commandant en chef des Armées alliées, à qui revenait l'ordre de déclencher l'Opération Overlord, au Major Werner Puskat, qui, le premier, découvrit, de son bunker dominant la plage d'Omaha Beach, l'incroyable spectacle de l'armada du Débarquement ; le livre s'ouvre et se referme par ailleurs sur le feld-maréchal Erwin Rommel, qui avait déclaré que le premier jour de l'invasion serait le jour le plus long...

Un film du même nom est tiré du livre. Une fois le livre lu, il faut donc voir le film. Et surtout, se rendre sur place et visiter l'un des nombreux cimetières militaires. A Colleville, juste au-dessus de la plage d'Omaha la sanglante, où 2.500 soldats américains moururent le 6 juin 1944, les tombes qui s'étendent presque à perte de vue, nous invitent à rendre hommage à ces héros de la Liberté.
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Le jour le plus long

"Le jour le plus long", dans la mémoire collective, c'est d'abord un film de 1962, un des plus coûteux de tous les temps, ayant mobilisé des dizaines d'acteurs de premier plan américains, anglais, allemands, canadiens et français, des centaines de figurants, des décors, des effets spéciaux, des reconstitutions de bataille comme on en n'avait jamais vu auparavant. Le film retrace de façon chronologique toutes les phases du débarquement depuis la préparation la veille (5 juin 1944) jusqu'au soir du jour J (6 juin 1944). Le scénario du film est directement inspiré d'un livre de Cornélius Ryan, paru en 1959, intitulé également "Le jour le plus long". Ce titre viendrait d'une citation du feld-maréchal Rommel à son aide de camp, trois mois avant le débarquement : " Croyez-moi, Lang, les premières vingt-quatre heures de l'invasion seront décisives... Pour les Alliés, comme pour l'Allemagne, ce sera le jour le plus long."

Cornelius Ryan (1920-1974) est un journaliste irlando-américain. Le travail de recherche qu'il a effectué est donc un travail d'investigation journalistique, et non pas un travail d'historien, cette remarque est importante, car elle peut expliquer quelques approximations, voire quelques entorses à la vérité historique, qui n'entament en rien le sérieux de l'entreprise, ni l'honnêteté du projet. Cette enquête, pendant neuf ans, lui fera sillonner l'Europe, questionner une cinquantaine de correspondants de guerre et plus d'un millier de survivants du jour J. Pour ce faire, il bénéficiera de l'aide (intéressée) du Reader's Digest, contre une exclusivité de publication (c'est de bonne guerre, si je peux dire).

De cette masse énorme de documentation, Cornelius Ryan tire un ouvrage stupéfiant de vie et de réalisme. Il n'a pas besoin de rajouter du pathétique aux témoignages édifiants qu'il recueille, tous camps confondus. Le découpage chronologique qu'il adopte, enchaînant une série ininterrompue de "tranches de vie", est déjà cinématographique, les scénaristes d'Hollywood auront à fignoler le détail, mais le canevas du film est déjà tout trouvé.

Le fait que Ryan soit journaliste et non pas historien lui permet d'avoir une approche "au plus près" des participants (civils et militaires), et de nous faire partager leur émotion. Le livre d'ailleurs donne une place prépondérante aux sentiments des combattants, la peur, le sang, les blessures et la mort, la camaraderie... ce que le film, dans sa dimension épique et, c'est le cas de le dire, hollywoodienne, n'a pas voulu montrer de façon aussi réaliste.

Dans la somme de témoignages et d'études sur la Seconde Guerre Mondiale, "Le jour le plus long" fait partie des incontournables. Son succès n'a jamais été mis en cause et le livre est constamment réédité.

Signalons que l'auteur a écrit deux autres monuments sur le même modèle : "La dernière bataille : la chute de Berlin" (1966) qui relate les derniers jours de la capitale du Reich en mai 1945, et "Un pont trop loin" (1974) sur l'opération Market Garden aux Pays-Bas (région d'Arnhem), à l'automne 1944.

A mettre en bonne place dans votre bibliothèque si vous êtes amateur (amatrice) d'Histoire, et plus encore de celle de la Seconde Guerre Mondiale.

Et même si vous n'êtes pas ce type de lecteur, vous trouverez je pense, j’espère, je suis sûr, un intérêt certain à lire ce livre, ne serait-ce que pour le côté humain qu'il développe...

Enfin les plus férus en Histoire, les plus ferrés sur le reportage journalistique se réfèreront sans faire de manières vers ces autres auteurs qui appliquent une méthode similaire : Dominique Lapierre et Larry Collins (« Paris brûle-t-il », sur la libération de Paris, « Ou tu porteras mon deuil » sur la vie d’El Cordobès et la Guerre d’Espagne, « O Jérusalem » sur la naissance d’Israël, et « Cette nuit la liberté » sur Gandhi et la naissance de l’Inde moderne.) Plus deux chefs-d’œuvre individuels : pour le premier « La cité de la joie », un reportage bouleversant sur les bidonvilles de Calcutta, pour le second « Fortitude », un roman sur fond historique, (le leurre concernant l’endroit exact du débarquement), à lire, pourquoi pas, en complément du « Jour le plus long » …

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Le Playboy

Lu dans sa version originale ce qui m’a permis d’enrichir mon vocabulaire de mots et d’expressions qu’on apprend pas en cours…. L’auteur traite en effet de sujets plutôt tabou en s’impliquant personnellement de façon presque impudique mais en tout cas avec authenticité, autodérision et sans concession pour des sentiments ou des pensées qui ne s’avouent habituellement pas (tel le racisme par exemple). Le dessin, qui accentue la maigreur du « héros » et agrandit sa tête de façon disproportionnée, proche de la caricature est aussi impitoyable.

Ça m’a paru très original et je ne vais pas tarder à aller emprunter d’autres BD de cet auteur que je découvrais avec ce premier album.
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Le jour le plus long

Très bel ouvrage de Cornelius Ryan, l'histoire d'un jour à lire en un jour... L'écriture est très bonne, on se laisse porter par les différentes histoires qui ont fait partis de l'HIstoire durant ce "jour le plus long". Très riche en informations, ce livre n'est jamais étouffant. J'aime la simplicité de la rédaction, la rapidité de lecture et les pointes d'humour qui nous font rigoler tout seul dans notre fauteuil... Cornelius Ryan dit avoir réunis 383 récits pour le Jour J et on se rend compte du travail qu'il a fallu pour avoir tous ces détails. A lire et à relire...
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Le jour le plus long

Un souvenir de jeunesse (Pas l’événement... le livre ! M'enfin quand même, qu'allez-vous penser !)

Passionnant, très bien raconté, vécu.

Je n'ai plus le détail de ce qu j'avais lu, mais un souvenir très positif. Donc, je conseille.
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Le Playboy

L'auteur dépeint des scènes qu'on ne montre pas : en cela, on lui attribue un caractère courageux. C'est presque un visionnaire selon certains qui n'hésitent pas à crier au génie ! Il accentue le côté honteux à la chose ce qui en devient maladif comme une réelle addiction. Bref, on aura compris que cette fréquentation de la pornographie à l'adolescence a considérablement influencé sa vie d'adulte et notamment sa capacité de relation avec les femmes. Si j'ai bien compris, il foire ses relations car il a lu Playboy en étant jeune... C'est bien trop facile et réducteur à mon avis.



Nous avons là une oeuvre qui n'est pas drôle et qui semble trop légère dans l'évocation même de la découverte de la pornographie. On retiendra surtout l'énorme culpabilité d'avoir osé voir une playmate à 15 ans. En même temps, sous forme d'un angelot, il commentera avec un regard plus acerbe et amer les scènes de son adolescence. Un récit, voire une auto-critique entre pulsion et culpabilité dont le sujet m'indiffère un peu. En réalité, cela m'agace d'imaginer une sexualité sans sentimentalité. Je suis dès lors à mille lieux de la pensée d'un tel auteur qui a certes du talent. En effet, je n'ai pas la capacité à l'adhésion à son mode de fonctionnement.
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Le Playboy

Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, en noir & blanc, écrite et dessinée par Chester Brown. Elle a été sérialisée dans "Yummy Fur" 21 à 23, parus en 1990. La bibliographie de Chester Brown est la suivante : (1) Le petit homme, (2) Ed the happy clown (en anglais, inédit en français en 2013), (3) "Le Playboy", (4) Je ne t'ai jamais aimé, (5) Louis Riel, (6) Vingt-trois prostituées.



L'histoire débute le 23 mai 1975 à Chateauguay dans la banlieue de Montréal, où a grandit Chester Brown. Il se représente sous la forme d'un petit diablotin avec les ailes et un short qui va commenter chaque scène. Ce petit diablotin indique que le jeune Chester est âgé de 15 ans et qu'il assiste à la messe, en ayant à l'esprit le numéro de Playboy qu'il est en train de décider d'acheter après l'office. À la fin de la messe, il se rend à vélo à la supérette la plus éloignée pour l'acheter (pour éviter d'être vu par quelqu'un qui le connaîtrait). En sortant il croise des voisins et fait de son mieux pour dissimuler la nature de son achat. Il rentre chez lui et profite de l'absence des autres pour aller se masturber dans sa chambre. Il lui reste alors à cacher le magazine. La suite de ce récit autobiographique relate l'évolution de ses achats et de l'utilisation du magazine jusqu'en 1990. Le tome s'achève avec une postface d'une vingtaine de pages de l'auteur commentant les modifications qu'il a apportées pour la présente édition (avec la reprographie des cases supprimées), ainsi que certaines précisions sur ce qu'il avait souhaité exprimer, et l'état actuel de son usage des magazines de charme et pornographiques.



Dans la postface, Chester Brown confirme que cette histoire autobiographique a été composée et construite pour aborder le thème de son rapport à la pornographie, par le biais de sa lecture du magazine Playboy. Le style graphique de Brown est assez épuré avec une apparence de dessins d'amateur qui induit une forme de distanciation avec une forme de naïveté visuelle. De ce fait les quelques dessins de photographies de Playmates sont dépourvus de toute forme d'érotisme. Par opposition les scènes de masturbation en sont d'autant plus choquantes dans leur coté prosaïque et presque déplacées par contraste entre ce qui est montré (jusqu'à la tâche de sperme par terme) et le dessin simple et spontané, sans fioritures. En effet Brown se montre le plus honnête possible quant à son usage de la pornographie. Suivant son parti pris, il ne décortique pas ses processus mentaux lorsqu'il se livre à l'onanisme, mais il montre comment il le fait (une posture originale qui a interpellée d'autres lecteurs jusqu'à Peter Bagge qui a été jusqu'à la baptiser la "Chester", authentique). Il ne s'agit pas pour Brown de jouer à choquer en enfilant des scènes de masturbation, mais de montrer à 3 reprises la finalité de son achat.



Cette approche concrète de cette pratique lui permet également de montrer le dégout plus ou moins fort qui suit, issu de la culpabilité. À nouveau, Brown préfère le sous-entendu que la psychologie de comptoir. Il ne se lance pas dans une explication de l'existence de cette culpabilité, il ne décrit pas ses processus mentaux (il n'évoque pas l'incidence de son éducation religieuse). Il établit son ressenti. Ses réactions montrent d'ailleurs que ce sentiment est plus complexe que la simple culpabilité, et qu'il s'agit peut-être plus de la perte de repère générée lorsque l'individu brave un interdit sociétal ou moral. Cela ne devient de la culpabilité que lorsqu'il risque d'avoir à se justifier auprès d'autrui, en particulier face à sa copine Kris. En ça Chester Brown est un auteur incroyable qui avec une économie de moyens réussit à mettre en scène sa propre vie, en mettant en lumière des sentiments et des sensations universels. À partir de là, le lecteur (masculin) peut alors comparer sa propre expérience et son propre ressenti par rapport à son usage de la pornographie. La lectrice peut avoir accès à une représentation honnête de la force de la pulsion sexuelle chez l'individu de sexe mâle.



En effectuant son travail de composition, Chester Brown a trouvé des solutions naturelles pour évoquer les différentes facettes de sa relation avec ce magazine. Il ne s'agit pas d'une fascination aveugle, et il y a eu une réflexion qu'il sait exposer par le biais des dialogues, ou des commentaires du petit diablotin Chester adulte. Dans l'épilogue, il évoque la parution de la première partie de l'histoire dans "Yummy Fur", avec Mark Askwith. Ce dernier indique qu'il n'a jamais acheté Playboy, mais qu'il se souvient de la première Playmate qu'il a vu dans un numéro qu'on lui avait prêté, et du décor en arrière plan. Brown est alors capable de lui citer le nom de cette femme et le numéro du magazine, à partir de la description du décor. Le lecteur constate ainsi le degré d'implication et d'investissement affectif de Brown vis-à-vis de ces photographies de femme. Les commentaires du diablotin permettent aussi de comprendre qu'en fonction de ses réactions physiologiques, Brown a pu établir des échelles de critères physiques quant à celles qui lui plaisent plus. Cela aboutit à un questionnement sur la formation des goûts sexuels par le biais de la pornographie, leur formatage, mais aussi leur pluralité. Dans la postface, il élargit le contexte en relatant son usage d'autres sources de pornographie (le magazine Penthouse, puis les vidéos). D'une certaine manière, l'apparition de Carrie et Sky (des voisines de Chester) rappelle qu'il a également consacré "I never liked you" à la formation du sentiment amoureux (formant ainsi un diptyque avec ce volume consacré à la pulsion sexuelle). "Le Playboy" est un récit où la masturbation est représentée à l'opposé de la sexualité en tant que performance physique.



Du fait de la force polémique du sujet, le lecteur peut ne porter aucune attention au travail de construction et de représentation du récit. Outre l'élégance habile avec laquelle il sait mettre en scène ses sentiments sans explications pesantes, il y a ces dessins d'apparence un peu fruste. Ce choix esthétique s'observe avec les bordures des cases qui ne sont pas tracées à la règle, mais à main levée, et irrégulière. Il y a également la disposition des cases collées sur la page sans respecter un positionnement rigoureux en ligne ou en colonne. Elles sont littéralement collées car Brown les dessine une par une sur des bouts de papier indépendant, et les agence ensuite sur la page. Cela a pour effet de donner plus d'importance à chaque image, de la rendre plus indépendante, ainsi le lecteur y accorde plus d'attention. C'est une façon qui sort de l'ordinaire pour influer sur la vitesse de lecture. Chaque image devient ainsi une composition réfléchie où chaque trait a été pesé pour ce qu'il apporte comme signification. Brown entraîne le lecteur dans sa vision du monde avec des personnages filiformes, et des arbres au développement torturé.



Avec "Le Playboy", Chester Brown évoque avec une franchise rafraîchissante son usage du magazine Playboy sur plus d'une décennie à la fois en tant qu'excitant visuel, et en tant que transgression d'un tabou. Pour les lecteurs ce thème leur renverra à leur propre expérience, leurs propres choix et les difficultés psychiques auxquels ils ont pu être confrontés. Pour les lectrices, il s'agira d'une illustration sensible de la force de la pulsion sexuelle masculine.
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Le jour le plus long

Roman phare du débarquement du 6 juin 1944....
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Le jour le plus long

Un livre indispensable pour tout passionné d'Histoire.
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Le jour le plus long

"Le jour le plus long", grand film de Darryl F. Zanuck, a connu un succès planétaire en 1962. Mais sait-on qu’il a été tiré d’un livre écrit par Cornelius Ryan , spécialiste américano-irlandais de la seconde guerre mondiale ? Le travail de cet historien, pour reconstituer la journée décisive du 6 Juin 1944 (ainsi que sa préparation), a été très sérieux. Il nous présente une vaste fresque très vivante et composée de nombreux épisodes, basée sur de nombreux témoignages. Le point de vue des Alliés est confronté avec celui des Allemands. Ceci est un livre incontournable pour les lecteurs vraiment intéressés par la seconde guerre mondiale.
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La dernière bataille : Berlin 2 mai 1945

Très peu daté et terriblement bien rédigé/traduit. Accessible au curieux comme à l'exégète.
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Le jour le plus long

Le jour le plus long, connu par le film du même nom nous replace au jour J, le 6 juin 1944, moment du débarquement des alliés sur les côtes Normandes.

Dans cet ouvrage, Cornelius Ryan s'attache à nous raconter cette histoire en 3 parties : l'Attente avec la mise en place de la défense des côtes par Rommel, les préparatifs au débarquement et le contexte, la Nuit avec le largage des parachutistes dans les premières heures du 6 juin et enfin la Journée avec le débarquement des hommes sur les plages. Ryan donne la parole aux soldats et témoins qu'il a pu interroger 20 ans après les faits pour essayer d'être au plus proche de la réalité.



Un ouvrage d'un format assez surprenant : à la fois roman, témoignage et roman historique. Cornelius Ryan parvient à nous entrainer aux côtés des hommes qui ont affronter le 6 juin. J'ai trouvé la première partie un peu longue, elle met en place le contexte mais sans trop de rythme. Au contraire j'ai apprécié la seconde partie qui remet bien en lumière les enjeux et les difficultés de la Airborne Américaine. L'ouvrage est très précis et l'auteur cherche à expliquer les faits et le pourquoi. Cependant, on a du mal à savoir ce qui est romancé, notamment dans les témoignages de ce qui ne l'est pas. C'est plaisant d'avoir des citations des différents acteurs, toutefois on a du mal à retenir les noms et vraiment suivre leurs parcours avant et pendant la journée.

L'ouvrage reste particulièrement marquant nous plongeant très fidèlement dans l'enfer de cette journée et des morts, parfois violentes, parfois évitables, regrettables mais qui ont malheureusement eu lieu. Le point de vue de plusieurs soldats allemands est très intéressant mais aurait pu être plus détaillé. Ryan aurait du faire un ouvrage encore plus conséquent avec tous ces témoignage et cette richesse aujourd'hui en péril.



je recommande aux amateurs de la deuxième guerre mondiale et du D Day mais aussi à ceux qui veulent en savoir plus sur cette journée.
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Le jour le plus long

Un 5/5 pour ce récit plus que nécessaire, indispensable. Une description presque minute par minute de l’un des événements majeurs de la Seconde Guerre. De la préparation de l’attaque à la libération des villages occupés en passant par l’invasion des plages, c’est un témoignage et un travail de recherche inestimables que nous livre Cornelius Ryan. Le patriotisme incroyable de tous ces hommes, leur témérité, leur sang-froid, leur dévouement et leur courage m’ont laissés sans voix. C’est un véritable hommage aux soldats, ces acteurs en première ligne avec pour objectif commun la libération de tout un pays, de tout un peuple. Tous les hommes qui ont pu être identifiés sont nommés, rendant le récit d’autant plus réel et important pour que jamais ils ne soient oubliés. J’admire et encourage évidemment cette révérence à tous ces guerriers qui ont combattus et vaincus, certains au péril de leur vie.
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Le jour le plus long

Suite à la recommandation de Christophe Lambert dans "La Brèche", j'ai lu "Le Jour le plus long". C'est la deuxième fois que je suis la recommandation de cet auteur et à nouveau je ne suis pas déçue. (La 1ère fois, c'était pour "Un homme de guerre" de Thomas Taylor sur l'inclassable Orde Wingate.)

Je n'ai pas vu le film, je ne suis pas friande de films ou de romans de guerre. Mais "Le Jour le plus long" est autre chose.

Ce n'est pas un documentaire (bien qu'ultra documenté) ni un roman (bien que très rythmé) mais un récit sur les premières 24 heures du Débarquement. Au lieu de parler des grands mouvements, comme on joue à Risk, Cornelius Ryan nous fait vivre le Débarquement, presque minute par minute, à travers les centaines de destins d'hommes sur le terrain, grâce aux témoignages qu'il a soigneusement compilés. Militaires ou civils, Alliés ou Allemands, sans aucun jugement, il narre les événements petits et grands qui ont fait le Débarquement de Normandie. La peur, la tétanie, le vomi, mais aussi le courage, la volonté, la débrouillardise et parfois un panache à la limite de la folie de tous ces jeunes gens engagés dans une bataille si décisive et si sanglante.

Je sais, comme tout le monde, à quoi correspond le Débarquement, mais je n'avais pas idée de l'ampleur humaine et matérielle de cette opération.

Cornelius Ryan réussit le tour de force, en un récit dense et sincère, à nous faire vivre le Débarquement.
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