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Citations de Dan Smith (85)


La détention d’une arme non autorisée était même devenue un crime passible des travaux forcés. C’était un moyen très efficace de mater les paysans – en les privant de leurs armes, on leur ôtait toute capacité de résistance. La tâche des autorités chargées de mener la collectivisation à marche forcée en avait été grandement facilitée. Mais cet homme, comme moi, avait gardé les siennes, ce qui renforçait ma conviction qu’il s’agissait d’un ancien combattant. Car, quelle que soit l’armée au sein de laquelle il avait servi, notre histoire récente était tellement saturée de guerres et de violences qu’aucun vétéran n’aurait rendu ses armes de son plein gré.
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Viktor secoua la tête, ferma les yeux. Quand il les rouvrit, j'y vis de la colère, de la douleur et du chagrin - des émotions mêlées en un brouet de violence toxique.
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Par le passé, j’avais ignoré la dimension humaine de ce genre de situation, ne voyant que des révolutionnaires et des contre-révolutionnaires. J’avais été tellement plongé dans la guerre que j’avais fermé les yeux sur quoi que ce soit d’autre, et il avait fallu quelque chose d’affreux pour me forcer à les rouvrir et à voir les choses plus clairement.

— Je ne cherche pas les ennuis, dis-je en levant les mains. Tout ce que je veux, c’est soigner ma jument et continuer ma route. Je ne suis pas ici pour vous prendre vos bêtes, ou quoi que ce soit d’autre que vous pourriez avoir dans cette ferme.
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Même les hommes méchants peuvent faire le bien.
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Il suffirait qu’ils nous frappent assez longtemps pour qu’on leur raconte n’importe quoi. Pour qu’on avoue tout ce qu’ils veulent. Pour qu’on dénonce nos voisins. Et on se contente de rester ici et de se laisser traiter comme des chiens.
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— Même les hommes bien peuvent faire le mal.
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Nous n’étions ici-bas que pour quelques instants, et la seule chose qui comptait était de rendre ces instants supportables ; d’être là où nous avions envie d’être.
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Il fallait que je voie les visages de ces hommes qui venaient de me donner tout ce qu'ils avaient. Des hommes qui ne savaient rien de moi et qui pourtant m'offraient tout. Et je fus frappé par le fait que, même en des temps aussi durs, il pouvait exister de brefs moments de douceur qui nous élevaient au-dessus de la fange et de la mort. Ces actes infimes nous permettaient de rester humains, de garder notre capacité de confiance en l'autre. Il subsistait encore un peu de bonté dans ce monde.
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Je suivis le fouillis d'empreintes en prenant soin de rester à l'écart, alors que mes prédécesseurs, eux, avaient marché directement dans celles de Dariya. Les peupliers étiraient leurs longues ombres noires sur la steppe enneigée, et je me demandai pendant mon ascension ce que les hommes avaient pu découvrir là-haut.
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Parfois, c'est difficile de sortir du chemin sur lequel on est.
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"Impasse". Un mot si simple pour la complexité qu'il décrit."
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— Alors pourquoi vous vous battez, vous ? reprit-il.
— Avant ? Pour la révolution. Mais maintenant, pour ma famille.
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— Ces hommes avaient dépassé le stade où on est le frère de qui que ce soit. Ce n’étaient pas des bolcheviks. C’étaient…"
Je secouai la tête, cherchant le mot exact sans être sûr de pouvoir le trouver.
— Ce n’étaient pas des bolcheviks.
– Qu’est-ce que ce mot veut dire, de toute façon ? Peut-être que ça a un sens pour les hommes de Moscou, mais ici ?

Je ne répondis pas. "Peut-être avons-nous simplement oublié pour quoi nous nous battons."
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Méfiance, scission et violence étaient partout. Elles étaient évidentes sur les champs de bataille, mais présentes aussi dans nos foyers. Elles emplissaient l’air que nous respirions, et je compris qu’elles faisaient partie de nous, désormais. Nous étions allés trop loin ; nous ne pouvions plus revenir en arrière. Quel que soit le vainqueur de cette terrible guerre, cela ne changerait rien.
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– La révolution ? La révolution était censée nous rendre tous égaux. C’est ce que nous avons oublié. Les mêmes gens continuent de souffrir. Et il n’y a rien d’héroïque à ôter le pain de la bouche des enfants. Quel genre de conneries Kroukov vous a-t-il raconté ? Vous ne savez donc plus réfléchir par vous-mêmes ?
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Il y avait une pointe d’indignation dans sa voix. Il avait sûrement dû justifier ses actions à ses propres yeux, comme je l’avais toujours fait moi-même, et quand on se répète suffisamment de fois que quelque chose est légitime, on commence à y croire.
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— Tu as tort, protesta Tania. Elle a tort. Rien ne me ferait jamais trahir quelqu’un de cette façon.
— Pas même tes propres enfants ? N’aurais-tu pas fait tout ce qui était en ton pouvoir pour les protéger ?

Elle s’arrêta et me regarda fixement, sachant que j’avais raison. Nous vivions en des temps qui poussaient les gens à faire des choses qu’ils n’auraient jamais envisagées avant.
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Cela ne changeait rien au fait que l’Armée rouge allait les écraser. À présent qu’elle en avait terminé avec les Blancs, elle allait reporter tout le poids de ses forces sur les rebelles, et des armées comme celle que nous observions à l’instant allaient sceller la suprématie des bolcheviks.

Les paysans libres seraient assujettis par ceux qui avaient été enrôlés, le pays serait rouge de plus d’une façon, et les hommes de Moscou souriraient et se féliciteraient d’une révolution bien gagnée.
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Je voulais protéger les faibles de la tyrannie et de la cupidité. J’avais été un idéaliste. J’avais eu foi en la révolution et en la nouvelle Union, mais j’avais aussi cru qu’il serait nécessaire de verser le sang si nous voulions l’instaurer dans toute sa splendeur prévue. Il était crucial d’arracher les mauvaises herbes contre-révolutionnaires du champ fertile de notre nouvelle nation pour que la terre y soit la plus féconde possible et que les cultures y poussent hautes et vigoureuses.

Et il y avait un besoin constant d’entretien, pour éviter que les mauvaises herbes se réinstallent.
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— Vous ne croyez pas vraiment cela, fit Tania. Ce n’est pas possible."

Et pourtant, si. Autrefois. J’y avais cru de toute mon âme. Lorsque j’avais combattu, ç’avait été pour des idéaux qui me tenaient à cœur.

Pendant la Grande Guerre, ç’avait été pour servir mon pays, le protéger de l’agresseur ; et après, à la révolution, je m’étais battu pour l’homme du peuple. Pour l’ouvrier, le fermier et le paysan. Pour que ma famille jouisse d’une vie meilleure sous un régime plus juste.

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