Daniel Keyes

Roman culte outre-Atlantique, classique de la littérature de science-fiction, « Des fleurs pour Algernon » mérite sa réputation ! L’ouvrage trônait sur mes étagères depuis une quinzaine d’années ; il avait échappé à mes fringales de lecture malgré les incitations régulières de mes amis. Finalement, c’est un cadeau, l’édition augmentée récemment sortie, qui contient la nouvelle originale et un court essai biographique dans lequel l’auteur revient sur la genèse de cette histoire et son parcours pour transformer la nouvelle en roman (essai passionnant) qui m’ont ouvert la porte de cet univers.



Je ne le regrette pas car l’histoire est prenante et j’ai eu du mal à lâcher le livre avant de l’avoir fini. Le tour de Daniel Keyes est de nous faire pénétrer la personne d’un personnage « exceptionnel » tout en nous le rendant proche et attachant.

Charlie, un trentenaire attardé mental, veut désespérément devenir intelligent. Il accepte de servir de cobaye à la première opération chirurgicale qui donnera de l’intelligence à un être humain. L’opération a auparavant été tentée avec succès sur plusieurs souris et a eu un effet sur l’une d’elle, Algernon, qui deviendra un compagnon de Charlie !

Charlie, donc, se métamorphose. Chaque jour, il devient plus intelligent, plus lucide sur lui et sur les autres, jusqu’à devenir un génie.



Le coup de génie, justement, de l’auteur, est que le récit est narré par Charlie en personne, à travers le journal que les scientifiques lui ont demandé de tenir. Les premiers chapitres nous montrent un garçon qui sait à peine orthographier les mots puis, à mesure, que son cerveau se construit, il devient de plus en plus introspectif et réfléchi.



Plusieurs intrigues rythment le récit, toute habilement reliée ensemble : ce sont les parcours intellectuels, émotionnels et spirituels de Charlie. Avec, en toile de fond, cette question : l’intelligence est-elle une fin en soi, suffit-elle à rendre heureux ?

J’adore commencer mes semaines avec une si bonne lecture. Quelle claque !



Dans ma sélection « comme une envie de voir ailleurs », je vous parlais de ma lacune dans un genre que j’aime beaucoup : la Science Fiction. J’ai dans ma PAL quelques romans qui me permettent de découvrir et d’approfondir cet univers. Ce livre que je ne connaissais pas fut donc une véritable révélation. J’avais lu de cet un auteur un autre roman où il était question de personnalités multiples. J’avais été conquise par cette écriture et cette façon de mêler la science à son sujet.



Dans ce livre il nous parle encore une fois de cerveau humain. Mais dans un aspect tout à fait différent. Le récit va nous présenter l’évolution d’une personne qui passe d’un QI de 70 à plus de 185. Charlie est un arriéré, qui ne comprend pas sa relation au monde, ni avec les gens qui l’entourent. Tout ce qu’il veut c’est devenir « un telligent ». Pour cela il va faire partie d’un programme scientifique capable de développer son intellect et assouvir sa soif de connaissances.

L’expérience ayant marchée sur une souris du nom de Algernon, tout porte à croire que cela sera une parfaite réussite. Mais un jour les capacités hors du commun de la souris vont diminuer…

L’histoire n’est pas compliquée mais elle soulève énormément de questions. Le texte est écrit sous forme d’un compte rendu rédigé par le protagoniste de l’histoire : Charlie. L’auteur qui nous montre son sens du détail, va développer l’évolution de l’écriture de ce héros. En effet, on est confronté à l’écriture d’une personne avec un QI de 70 qui fait des fautes, utilise des mots et des tournures de phrases simples. Et on voit l’évolution directe de cette transformation, sous nos yeux, l’écriture mûrit, évolue … C’est époustouflant !



Mais ce roman n’est pas un simple compte rendu d’une personne devenant subitement intelligente. Avec l’augmentation de ses capacités, on perçoit les questions qui commencent à le hanter. Comme un enfant qui découvre la vie, les gens, la mort, Dieu, l’intellect humain, les sciences, etc. Ce roman nous pousse à réfléchir à notre propre place dans la société en fonction de notre QI. De nombreuses personnes s’entourent de gens inférieurs pour se sentir supérieur. Pour pouvoir être un dominant.



Ce livre fut une véritable révélation car il permet de nous remettre en question par rapport à notre rapport aux gens. Mais permet également une belle réflexion sur l’utilisation des cobayes en sciences et la position que l’on croit leur donner. Ici Charlie, comme la bête de Frankenstein, est considéré comme un être humain qu’une fois devenu intelligent. Il n’existait pas en tant qu’arriéré, le professeur l’a créé. Triste, mais je suis sûr, pas si éloigné de la vérité !
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Quel bonheur en ce moment de ne faire que des bonnes pioches livresques ! Ce classique nous raconte l’histoire de scientifiques qui, après des expériences sur des souris, pensent enfin avoir découvert comment augmenter l’intelligence d’un individu : La dernière souris test, Algernon, répond admirablement au traitement et semble enfin conserver son intelligence sur le long terme. La phase suivante est d’en tester l’application sur l’homme : Pour cela ils sélectionnent un adulte mentalement attardé nommé Charlie, un aide boulanger au QI de 68 qui suit des cours de lecture du soir. Adorable et relativement heureux dans son monde dont la compréhension est comme assourdie, il a en permanence le désir de bien faire pour plaire aux gens qui l’entourent et a toujours voulu être intelligent pour que sa mère l’aime. Cette expérience semble donc être une aubaine pour lui. Mais l’est-elle vraiment … ?





Car en même temps que son intelligence se développe, Charlie voit sa vie avec des yeux nouveaux … Et l’attitude des gens peut être bien décevante et blessante lorsqu’on en comprend tout le sens. S’ajoute à cela le fait que, si le cerveau de Charlie grandit et atteint des sommets intellectuels, il lui manque tout un tas d’expériences de la vie et de codes de la société qui l’aideraient à gérer ses inhibitions… Pour ne rien arranger, certains médecins de l’expérience le voient au mieux comme un cobaye, au pire comme un monstre à qui l’on a fait cadeau d’un cerveau, autrement dit d’humanité ! Et puis enfin, il semble qu’Algernon, la souris teste, commence à régresser et à avoir un comportement étrange voir suicidaire… Quelle sera donc l’issue de cette expérience scientifique et aura-t-elle eu du bon pour Charlie ? Mais surtout, derrière tout cela : Faut-il réellement chercher à "améliorer" les individus jugés "hors norme" , la science a-t-elle cette vocation, est-ce une bonne chose ?





*****



La grande force de ce roman, c’est que le narrateur est Charlie lui-même, par le biais des comptes rendus quotidiens que les scientifiques lui demandent d’établir. C’est leur lecture qui nous révèle ses progrès, non seulement par leur contenu mais également par leur forme, puisque sa rédaction nous est retranscrite exactement : Ces ta dir o dépar avec une ponctuassion dècorative ! et des, faute ki son omnipresante, pui qui disparaissent au fur et a mesure que progresse l’intelligence de l’homme que Charlie devient. C’est donc une narration extrêmement émouvante et touchante qui nous plonge immédiatement dans l’expérience, la vie et le cœur de Charlie. En même temps que son cerveau se transforme, son physique prend également d’autres expressions, plus matures et séduisantes. Et sa compréhension du monde lui permet de se réapproprier son passé : Pour le meilleur… et pour le pire !





Car, si l’on constate la réussite de l’expérience à mesure que Charlie comprend et apprivoise le monde qui l’entoure, ce progrès a aussi ses revers… Charlie était relativement heureux de sa vie d’avant où il se pensait entouré d’amis, mais il se rend compte grâce à son intelligence grandissante que leurs rires amicaux sont en faits des moqueries plus ou moins gentilles… Paradoxalement, rien ne s’arrange quand Charlie devient intelligent, au contraire : Car plus Charlie progresse, obtient une promotion, séduit les amies des autres etc, plus son entourage le jalouse et le maltraite : Charlie a-t-il pris la grosse tête, aurait-il perdu son âme dans cette expérience ? C’est ce qu’a l’air de penser son entourage. Et puis si l’intelligence de Charlie grandit, il n’a pas toujours l’expérience affective suffisante pour savoir affronter ce qui lui arrive, notamment avec les femmes : L’intelligence offrira-t-elle à Charlie le bonheur qu'il espère, ou cette expérience sera-t-elle un échec ? Chaque être humain n'est-il pas finalement parfait tel qu'il est ?





Voici ce que vous devez absolument découvrir en lisant ce tout petit roman qui prend aux tripes !


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J'ai découvert ce texte magnifique...par le théâtre.



Grégory Gadebois assis sur une chaise au milieu d'un décor de chaise électrique, comme disait Céline, parlait et ...il était Charlie!



Quelle émotion, quel bouleversement! j'étais émue aux larmes, et toute la salle aussi,tétanisée pendant de longues minutes avant d'éclater en applaudissements cathartiques...



En sortant, j'ai acheté le texte: je ne m'en remets toujours pas. .Le questionnement a pris le pas sur l'émotion, mais elle est toujours là, tapie, comme la petite souris Algernon..



L'intelligence et le bonheur sont-ils charli-compatibles?



Les innocents vont ils au paradis-à supposer qu'il existe- parce qu'ils ne voient pas que l'enfer est sur terre et qu'il n'est pas pavé que de bonnes intentions?



On dit "c'est un imbécile heureux", cela ne vaut-il pas mieux qu'un heureux imbécile?



Bref il faut lire, relire, écouter, aller voir des fleurs pour Algernon.. je recommande cette drogue sous tout conditionnement...

Charlie nous conte son histoire au travers de compte-rendus. Charlie est attardé mental. Il est relativement autonome, fait de menus travaux dans une boulangerie, suit des cours pour apprendre à écrire avec la charmante Alice Kinnian. Deux scientifiques, Pr Nemur et Dr Strauss vont s'intéresser à lui afin de lui faire subir une “opération du cerveau” qui le rendra intelligent. Leur découverte a déjà été testée sur Algernon, la souris aux facultés mentales hors du commun.



On va alors suivre le parcours de Charlie, la montée en puissance de son intelligence, qui va dépasser celle de tous les hommes. Mais Algernon se met à avoir un comportement bizarre, la souris se perd dans les labyrinthes dont elle sortait aisément auparavant . Elle devient agressive. Commence alors la descente aux enfers pour Charlie. La quête effrénée de la solution qui l'empêchera de perdre lui aussi son intelligence. Peine perdue. Il assistera impuissant au retour à son état initial.



Des Fleurs pour Algernon est un livre qui ne paie pas de mine mais qui est un chef-d'oeuvre à plusieurs niveaux :

1) le livre est entièrement composé des comptes-rendus de Charlie, dont l'écriture va suivre son évolution. D'abord bourrés de fautes d'orthographe et utilisant un vocabulaire pauvre, ils vont devenir plus précis, plus riches, plus torturés aussi. le déclin de Charlie provoquera le déclin de son écriture également. Voir les extraits ci-dessous pour se rendre compte de cette évolution.



2) Plus qu'un roman de science-fiction, Des fleurs pour Algernon est un roman psychologique. L'auteur explore à fond son sujet, décortiquant la psychologie de son personnage au plus profond de son esprit. On assiste à des moments très émouvants. Ainsi, Charlie devenu intelligent va comprendre que ses amis se moquaient de lui quand il était bête. Beaucoup de souvenirs de son enfance traumatisée vont remonter à la surface : l'obstination de sa mère à vouloir le croire normal, les tracasseries de sa soeur, la passivité de son père. Sa découverte douloureuse de l'amour et des relations compliqués, tellement compliquées avec les autres. Charlie est tellement partagé entre sa vie d'attardé mental et sa vie d'homme intelligent qu'il se dédouble en quelque sorte. Il y a deux Charlie : l'être naïf, confiant et stupide & l'homme arrogant, torturé et (trop) intelligent. Les deux vont se battre pour leur place mais ce sera forcément au profit du premier, qui gardera quelques souvenirs nostalgiques de quand il était “un télijan”.



3) le livre doit sa richesse aussi au questionnement qu'il nous impose : heureux les simples d'esprit … ? C'est tout au long la question que nous nous posons : vaut-il mieux être bête et heureux qu'intelligent et torturé ? N'aurait-il pas mieux valu que Charlie reste Charlie ? Et lui qu'en pense-t-il de son QI de 70 après avoir eu un QI de 170 ? Qu'en est-il de l'éthique de ces deux scientifiques ayant procédé à l'expérience ?



4) La couverture de l'édition J'ai lu est tout simplement superbe. Elle retransmet toute la complexité du livre. L'étroite imbrication entre Charlie et la souris, mettant en parallèle le labyrinthe d'exercice d'Algernon et le labyrinthe de l'esprit de Charlie; le lien étroit entre le nouveau Charlie au cerveau surdéveloppé et Charlie l'attardé, qui regarde les autres enfants jouer dehors par la fenêtre . Chapeau bas pour l'illustrateur d'avoir pu retranscrire en une seule image la richesse de se livre.



Une oeuvre originale, poussée dans ses derniers retranchements par son auteur, récompensée par deux grands prix de la SF et défiant le passage du temps. Une oeuvre qui pourra réconcilier les frileux de la SF avec le genre en l'abordant via la porte du jardin plutôt que la porte d'entrée des voyages galactiques et autres space opéras. Une oeuvre troublante, émouvante, qui ne pourra que tirer des larmes au plus insensible de ses lecteurs. Inoubliable.
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Note : 🐁 / 20



« Je pense que le fait que le livre soit composé des différents comptes-rendus écrits par le personnage de Charlie en suivant toute son aventure est une des composants essentiels qui ont fait qu'on se sent dévasté lorsqu'il lui arrive quelque chose de mal, on est triste lorsque enfant, il est rejeté par les autres, on est en colère quand ses soi-disant amis le traite comme un bouffon bon qu'à les faire rire.



L'auteur a réussi à mêler science-fiction, philosophie et psychologie et un soupçon d'histoire d'amour dans une histoire prenante qui nous décèle une fin à la hauteur du roman.



Le sujet de l'intelligence et de sa conquête est un sujet qui me passionne et c'est une lecture que je n'oublierai jamais, car il aborde ce point avec une grande palette d'émotion. »
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Troisième lecture pour ma part et je ne me lasse pas de ce chef d’œuvre ! Oui, un chef d’œuvre ! Parce que Daniel Keyes révèle un talent d’écriture si maitrisé qu’il s’adapte de façon extrêmement fluide à l’évolution de son personnage. Parce que son analyse de l’âme humaine est tellement juste et étendue ! Parce que c’est une ode à ces êtres méprisés par la société mais qui ont une autre sagesse, celle de la bonté et de l’innocence, celle de se satisfaire de menus plaisirs, celle de prioriser l’amour. Parce que c’est une critique de la recherche scientifique (les portraits des chercheurs qui n’envisagent que leur propre réussite en oubliant de considérer leur cobaye, qui tâtonnent et manquent souvent de données, sont absolument géniaux), en même temps qu’un éloge (Charlie est reconnaissant d’avoir vécu cette tranche de vie et souhaite que les scientifiques poursuivent leur travail). Parce que c’est enthousiasmant et déprimant en même temps, qu’on aime Charlie et qu’à un moment on déteste son attitude. Ce roman de science-fiction date de 1959 et est en même temps extrêmement moderne ; ce roman de science-fiction n’aborde des progrès possibles que sous le biais de l’humain et se rapproche donc plus d’un roman psychologique : il nous interroge d’ailleurs sur notre place dans la société, notre position par rapport à l’Autre. « Des Fleurs pour Algernon » est un des récits les plus complets qui soient.

Je suis là, devant ma feuille, un crayon à la main, et les idées se bousculent dans ma tête suite à cette lecture. Elles ne manquent pas donc, et pourtant, j'ai du mal à trouver mes mots, à organiser mes idées. Que dire ? Comment le dire ? Faut-il le dire ? Il faudrait que je publie ce billet sous sa forme brute pour que cela reflète le chamboulement interne et le fourmillement anarchique de mes pensées. Elles filent, je n'arrive pas à les attraper, à les aligner correctement. C'est fou ! Habituellement, la critique vient toute seule, les mots coulent sur le papier sans trop d'efforts ou de ratures. Ce n'est pas le cas ici ! … Je regarde la couverture et je vois Algernon qui tourne dans la tête de Charlie... Ma tête ? *criii* ça grince...



Bah merde alors, je ne suis pourtant pas si fleur bleue que ça habituellement. Rares sont les récits, quel que soit le support, étiquetés comme "poignants", "humain", "touchant", qui me font de l'effet. Et pourtant, « Des fleurs pour Algernon » ne m'aura pas laissé de marbre. Je pense avoir passé en revue l'intégralité du spectre émotionnel lors de cette lecture, c'est perturbant. Je suis passé par toutes les couleurs sans pouvoir définir laquelle prédomine à la fin. Je pense à Algernon, à Charlie, Alice, Fay, Norma, Rose, Gimpy, Matt, Burt, Nemur et les autres. Je revois leurs actes et leurs pensées, je condamne et puis je cautionne, ou l'inverse, je reste de marbre et je suis ému, ou l'inverse, peu importe. Dans ces pages, l'être humain est exposé sans far ni poudre, sans artifices, il est présenté dans toute sa complexe simplicité, c'est désarmant. À peine embarqué par un (res-)sentiment, le cadre s'élargit, l'éclairage est modifié, enrichi. Je pourrais disserter en long, en large et en travers sur les considérations éthiques soulevées dans ce roman, les dilemmes sociaux, les notions d'intelligence et de « nature humaine », des différents points de vue qui animent les personnages en fonction de leur vécu, comment ces notions ont résonné à travers mes propres souvenirs, convictions etc. Peut-être plus tard, avec du recul, quand j'aurais réussi à digérer ce petit monceau d'humanité que représente ce livre. Pour l'instant, j'ai juste envie d'aller cueillir des fleurs pour Algernon et Charlie.

Je viens de laisser Charlie et pourtant j'ai encore du mal à me remettre de cette lecture.



Des fleurs pour Algernon c'est l'histoire de Charlie Gordon, un attardé mental, souriant et avide de connaissance. Des professeurs vont lui proposer de devenir plus intelligent et Charlie va accepter, sans trop comprendre.



Et l'opération va fonctionner, Charlie va devenir de plus en plus intelligent, comme la souris Algernon. Mais un jour, Algernon ne semble plus si intelligente...



Dès le début je savais donc que ce pauvre diable de Charlie allait atteindre des sommets d'intelligence avant de "replonger" dans un état peut-être pire.



C'est la force de ce livre et de la façon dont l'histoire est écrite: Charlie écrit des comptes rendus. Au début même l'orthographe est laborieuse et les phrases simples. Puis, on voit l'évolution du personnage, on le suit pas à pas.



La chute n'en n'ai que plus douloureuse car je suis complètement investi dans l'histoire de cet homme.



L'autre aspect est celui de la vie de Charlie, pas celle de ses découvertes ou de son génie, non, sa vie tout simplement: son passé, ses amis, son monde à lui et comment son "intelligence" va tout bouleverser.



A la lecture, et c'est tout le génie de l'auteur, il n'y a aucun artifice pour nous expliquer les "vides" dans les comptes rendus, le pourquoi du comment, pas de deux ex machina, non juste Charlie et c'est magnifique de simplicité et de profondeur.



En résumé, ce livre, un "classique" de la SF, est une belle histoire d'humanité, presqu'horrifiante tellement on s'identifie à ce petit gars et surtout bouleversante!



Bref, je vais mettre un moment à me remettre de ce petit moment de vie avec Charlie Gordon ^^

En un mot : "Unformidableroman" (bon d'accord en 3 mots).



Je découvre l'oeuvre de Daniel Keyes et je renoue avec le monde du fantastique, de l'imaginaire (et finalement pas tant que ça).



L'histoire : Un homme, déficient mental ('attardé' dans le roman) aimerait par-dessous tout devenir intelligent. Il l'aimerait pour trois raisons : apprendre à lire, apprendre à écrire et ainsi être aimé. Engagé dans une expérience scientifique, tout comme une souris au nom d'Algernon, et suite à une opération chirurgicale, son quotient intellectuel va se transformer et évoluer, tout comme lui. de là, des changements vont se réaliser tout autour de lui. Son quotidien ne sera plus le même.



Vous me direz : "Oui, c'est pas banal, mais on peut imaginer un tant soit peu ce qu'il va arriver".

Je vous répondrais : "Eh bien, pas tant que ça".



Parlons déjà de la forme du livre. Daniel Keyes a choisi d'en faire une suite de compte-rendu, rédigé par le personnage lui-même, et ce, avant et après l'expérience. Ce choix est audacieux et se prête parfaitement au sujet lui-même. De plus (et c'est cela que j'attendais au fil des pages) en lien avec le niveau d'intelligence de Charlie, la structuration des phrases et l'utilisation d'hyperboles sont utilisées petit à petit, et donnent un texte riche, parfois poétique, ou les descriptions de ce qu'il pense, ressent et voit sont brillamment décrites.



Ensuite, parlons du fond : quelle trame ! L'auteur nous accompagne pas à pas dans l'évolution de Charlie et d'Algernon : une élévation intellectuelle, mais aussi un bouleversement émotionnel et spirituel. Et c'est là, il me semble, que Daniel Keyes a fait preuve d'un GRAND TALENT, car le changement de Charlie s'opère dans plusieurs sphères, créant une dissociation au sein d'un personnage imbriqué dans le passé, le présent, mais aussi le futur.



Son désarroi va se ressentir lorsqu'il va prendre conscience, lorsqu'il va s'éveiller et comprendre le monde qui l'entoure ainsi que son monde intérieur. de là, plus rien ne sera jamais comme avant. Les barrières de son esprit vont s'effondrer et laisser entrer son subconscient et son inconscient au sein de son conscient. Des souvenirs vont réapparaître, le passé va l'envelopper de son voile et Charlie va être en proie à une prise de conscience brutale, mais nécessaire (?).



Un livre sur la différence, sur l'acceptation de soi et des autres, sur le rapport au temps et ses mystères enfouis en nous, sur l'amour, posant une question éthique : Jusqu'où ira l'homme pour s'écarter de la nature et s'effacer définitivement du monde des humains ?



Si je ne devais ressortir de ce roman (d'abord sorti en nouvelle) qu'un point fondamental ce serait celui-ci :

--> la course à l'intelligence (et je pourrais dire plus globalement à toute forme d'accélération) n'est pas un but en soi, il est souvent le moyen de contrebalancer une faiblesse, un manque que l'on pense ne pas exister chez les autres. Tout compte fait, c'est l'amour du prochain qui nous importe.



Ne vous arrêtez pas aux premières pages du roman, mais continuez à avancer et à vous perdre. Vous ne serez pas déçu.



Charlie était unique avant l'opération, il le sera tout autant après.



Merci, Daniel Keyes, de m'avoir transporté.

Je suis encore tout émue par la lecture de cette étonnante pépite écrite en 1956 (la nouvelle) et en 1966 (le roman). J'ai commencé par le roman, poussée en cela par une de nos éditrices (Non, je ne suis pas un écrivain célèbre caché derrière un pseudo - je participe juste à la rédaction de manuels scolaires en français.) Bref, Charlie Gordon est un jeune homme new-yorkais attardé mental qui accepte une opération visant à tripler son intelligence. L'expérience a déjà réussi sur une souris surnommée Algernon. L'opération réussit et, progressivement, Charlie comprend les mots autrefois difficiles, lit avec plus d'aisance et améliore sensiblement son orthographe. Mais en devenant intelligent, il découvre également que ses soi-disant copains se moquent de lui, qu'ils ne rient pas avec lui mais de lui. Les souvenirs d'enfance autrefois effacés resurgissent et nous voilà plongés au cœur d'une famille dont l'enfant anormal constitue le problème principal et la cause de toutes les tensions. Des Fleurs pour Algernon nous montre également l'envers du décor du milieu scientifique, largement surévalué. Tous les thèmes sont très intéressants mais celui qui est, je le crois, au cœur du roman (du roman plus que de la nouvelle) c'est celui de l'identité. Car qui est Charlie ? Devient-il une autre personne une fois qu'il est devenu intelligent ? Existait-il avant ? Un crétin est-il un être humain ? L'intelligence et l'amour sont-ils compatibles ? Des Fleurs pour Algernon n'est pas seulement un roman de science fiction; c'est une sorte d'essai sociologique sur la place des individus dans la société. Sur le plan littéraire, ce n'est pas terrible, d'autant qu'au début, Charlie écrit avec ses mots et son orthographe. La nouvelle (et c'est logique) est plus ramassée, plus percutante. Mais malgré des longueurs et des passages que j'ai trouvés carrément inutiles, le roman est bien plus émouvant car il retrace en filigrane la terrible histoire familiale de Charlie et prend en compte la dimension amoureuse de ce personnage.

J'ai pris une claque et versé une larmette.

Je resterai quelque temps hantée par celui que j’ai envie d’appeler le petit Charlie. La trentaine passée, cet homme ‘arriéré’ accepte de prendre part à une expérimentation afin de devenir intelligent accédant ainsi au désir de sa mère qui l’a abandonné des années auparavant. Les résultats seront-ils les mêmes que pour Algernon, la petite souris blanche de laboratoire ?



Le format journal m’a propulsé dans la tête de Charlie. J’y ai suivi ses progrès époustouflants en orthographe, ponctuation, syntaxe, grammaire et vocabulaire puis au-delà de l’acquisition de connaissances, le conflit intérieur pour se construire, devenir un homme, tout en apprivoisant et acceptant un passé jonché d’épisodes traumatiques jusque-là incompris et enfouis.



Roman sur la soif d’amour et de reconnaissance en particulier envers la figure maternelle, ce livre m’a pris aux tripes, m’a interrogé sur le regard que je porte envers les handicapés mentaux, sur l’impact que mes attentes peuvent avoir sur ma fille et sur le poids du passé.

Le titre est brillant et bouleversant quand on a lu le livre. Qui se rappellera la mémoire de Charlie et l’honorera après sa mort réelle ou sociale ?



Vraiment tout ce que j’attends d’un roman de science-fiction. Réflexion et émotion.



Une petite pensée pour le film Lucy et La Planète des Singes, les Origines bien que le style n'ait rien à voir.

J'ai eu beaucoup de mal avec les premières pages de ce livre de "contes randus" bourrés de fautes qui m'ont vraiment fait très très mal aux yeux et puis on comprend le pourquoi avec le personnage de Charlie qui à l'âge mental d'un enfant de 6 ans.



Celui-ci va devenir un sujet d'expérience afin d'augmenter son Q.I et être suivi par différents professeurs, de même qu'Algernon qui est une souris de laboratoire.



Dès lors les pensées de Charlie deviennent plus lucides et claires et surtout son regard sur les autres, il se rend compte que les gens comme ce qu'il nomme l'ancien Charlie sont souvent moqués.



Cependant je trouve que vers le milieu du livre le récit s'enlise de nouveau ce qui est dommage.



Malgré ma note de 2 je trouve que ce livre sort du lot de par son sujet.

L’auteur de ce roman extraordinaire, Daniel Keyes, est mort l’an dernier à 86 ans. Dans l’article du Monde à l’occasion de son décès, on apprend qu’il débute comme enseignant dans une classe pour élèves défavorisés. «Après le cours, l’un des enfants est venu me voir. Il demandait à quitter la "classe des idiots" parce qu’il voulait être intelligent», racontera plus tard Keyes. Cet épisode va lui inspirer les aventures de Charlie Gordon, le personnage principal de "Des Fleurs pour Algernon", roman publié en 1966.



Dans l’autobiographie qu’il a publié en 2011, on peut lire cette phrase (dans le même article) : «Je me demande ce qui est le pire: ne pas savoir qui l’on est et être heureux, ou devenir qui l’on a toujours voulu être et se sentir seul» : c’est exactement ce qui se passe pour Charlie, arriéré mental que tout le monde aime bien même si on se moque gentiment de lui. Mais de brillants neurochirurgiens ont réussi sur la souris de laboratoire surnommée Algernon une opération incroyable puisqu’elle devient « intelligente » en parvenant à sortir de labyrinthes complexes et à trouver comment ouvrir des serrures et ils proposent à Charlie de tenter l’expérience à son tour…



Le roman s’ouvre donc ainsi « Le Dr Strauss dit que je devrez écrire tout ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive à partir de mintenan. Je sait pas pourquoi mais il dit que ces un portan pour qu’ils voie si ils peuve mutilisé. » C’est le premier compte rendu de Charlie, destiné à prouver sa motivation. Après l’opération, le lecteur voit sous ses yeux l’intelligence prendre le dessus et le style du personnage se modifier à grande vitesse. Mais au fur et à mesure que Charlie devient intelligent, sa relation aux autres se modifie, sa vision du monde aussi : évidemment il y a l’ivresse et le le bonheur de comprendre le monde, mais aussi la désillusion, la même soif d’être aimé et la vanité du savoir sans l’amour, la compréhension et la chaleur humaine. Autre chose : la souris Algernon si habile et si intelligente, régresse sans cause apparente…



C’est un roman absolument poignant, qui reste d’une grande modernité. Je l’ai terminé il y a quelques jours et ce personnage continue à me suivre et à me faire réfléchir.
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(...) j'ai beaucoup apprécié la lecture de Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. le sujet de l'augmentation de l'intelligence est tout bonnement génial et l'auteur l'a développé avec génie. L'auteur dissèque les relations humaines avec dextérité rendant la lecture passionnante, mais parfois très dure. Cette édition augmentée permet au lecteur de découvrir avec plaisir l'origine de ce roman (et la vocation d'écrivain de Daniel Keyes), ainsi que la nouvelle a l'origine de tout. Ce qui permet de clôturer plus en douceur cette lecture.
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Ce livre, me laisse une impression étrange.



Au début, je le voyais comme un livre qui me ferait me rendre compte de réalités sociales, sur la perception de l'intelligence, quel que soit son degré. De ce qu'était l'intelligence, et ce qu'elle changeait en l'Humain.



J'ai oublié, en l'entamant, qu'elle parlait avant tout d'un humain. Charlie Gordon. Le même, qui m'a tant attendri dans ses débuts, puis qui m'a impressionné, autant que questionné, alors que je lui trouvais quelque chose d'indescriptible, de magnifique, et qu'il ne cessait de s'élever, si rapidement, si maladroitement...jusqu'à l'apothéose, pour le dire en peu de mots.



Un parcours qui nous a révélé à lui et moi, des failles immortelles chez l'humain, qui ne cessent de se dévoiler, peu importe comment était la personne en face d'eux, et non qui. Si notre comportement change, notre âme est immuable.



Plusieurs fois, mon cœur a souffert à sa lecture que ce soit à cause de qu'il a subi, de ce qu'il subi, ou même sa famille...il m'a laissé morose, rembruni. Car constater qui est l'Humain, n'est pas aussi beau que de se contenter de son illusion.



Honnêtement, je redoutais la chute. Le moment où Charlie commencerait a décliner...cela a été si vif, si bref je l'ai vu dans ses mots, ses réflexions, ses oublis, ses manières...toute la souffrance de redevenir celui qu'il a été. De ne plus être un être dissocié, déchiré entre ce qu'il est devenu et ce qu'il est fondamentalement.



J'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux, et mon cœur est en berne, au moins, pour un petit moment.



Merci pour ces leçons, merci de m'avoir appris ce que les gens normaux ont oublié. L'humanité.

Un livre à lire absolument même s’il génère un grand malaise.

Au delà de l’histoire,il s’agit d’une alerte à utiliser le savoir médical sans contrôler les effets potentiels aussi bien sur des rats de laboratoire (en l’occurrence ici une souris) que sur des humains.

L’autre thème intéressant est le regard que nous portons sur des personnes déficientes mentalement et sur le rôle de leur famille.

La notion d’intelligence est aussi mise en balance avec les émotions;le jeune Charlie qui se sentait (même à tord )aimé ,est rejeté par les autres au fur à mesure que son intelligence s’accroît.

Un livre tellement riche sur divers plans qu’il peut être lu plusieurs fois .

- Le coeur et l’esprit de Charlie Gordon 🐁



Il est de ces livres qui vous bouleversent; ils sont rares, ils sont intimes, et surtout ils sont précieux. Des fleurs pour Algernon m’a abandonné en pièces, secoué, au bord des larmes



C’est une expérience intime, une plongée dans l’esprit d’un homme, qui de la naïveté et la candeur d’un esprit d’enfant, va développer une intelligence extraordinaire. Donner tant de matière grise à une personne qui en a tant subi le manque, c’est teinter d’affect, de réalité crasse et de poésie mélancolique, une étude affutée et très pertinente de la condition solitaire des personnes hors normes, a un bout comme à l’autre du spectre de l’intelligence



C’est une critique écrite à chaud, immédiatement après avoir fermé le livre, tard dans la nuit. Incomplète, rendue floue par l’intensité émotionnelle de cette histoire, probablement peu utile et pertinente.

Mais je pense qu’il serait malhonnête d’en faire une autre; malhonnête de laisser se dissiper la mosaïque chamarrée d’émotions que vous tatoue cette œuvre;

malhonnête de vouloir résumer, expliquer ou interpréter une histoire si délicatement et justement menée, qu’utiliser d’autres mots que ceux de l’auteur pour en parler la terniraient



En bref, lisez des fleurs pour Algernon

L'intelligence, disait Desproges, est le seul outil qui permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur.



Pas très réjouissant, j'en conviens, mais pas complètement faux non plus...

D'ailleurs s'il est un homme dans la littérature pour confirmer cette sentencieuse affirmation, c'est bien Charlie Gordon ! Qui de mieux placé, en effet, que le héros des Fleurs pour Algernon ? Qui d'autre que ce brave Charlie, lui qui osa sacrifier son esprit limité sur l'autel de la science et qui, à l'issue d'une funeste expérience, passa en un temps record du statut d'imbécile heureux à celui de génie incompris ?



Au début bien sûr, l'augmentation soudaine des capacités cérébrales et cognitives du patient semble bien alléchante (et le lecteur taquin se prend à rêver : y aurait un espoir pour les Anges de la téléréalité ? ;-)).

Hélas très vite nous déchantons, quand nous réalisons avec Charlie que "les problèmes émotionnels ne peuvent être résolus comme des problèmes intellectuels", et que sa nouvelle vie de surdoué n'est pas celle qu'il imaginait...

Isolement, repli sur soi, frustration et emportements vis-à-vis de ses interlocuteurs comparativement moins vifs d'esprit, trouble du comportement et de la personnalité : voilà quelques-uns des effets secondaires indésirables auquel notre narrateur va se trouver confronté.



Ecrit en 1966, donc bien avant notre folle époque d'intelligence artificielle, d'homme augmenté et autres délires transhumanistes, cet étonnant roman met donc en balance le développement de l'intellect et l'aptitude au bonheur, non sans aborder les thématiques complexes de l'identité, de la perception de soi et de l'autre.

Sur ce point je l'ai trouvé plutôt novateur et orginal, comme l'est sa construction sous forme de compte-rendus rédigés par Charlie lui-même, d'abord dans un style tout à fait primaire, truffé de fautes en tous genres (assez pénible à lire sur une cinquantaine de page, il faut bien l'admettre...), puis de plus en plus élaboré à mesure que croît le Q.I du cobaye.

L'ancien, le vrai Charlie n'est pourtant jamais bien loin ("rien, dans notre esprit, ne s'efface jamais vraiment. L'opération l'avait recouvert d'un vernis d'éducation et de culture, mais émotionnellement il était là, à observer et à attendre.") et Daniel Keyes nous présente là un cas d'école de schizophrénie aigüe.



Je ne peux pas dire pour autant que j'ai été complètement conquis par cette histoire moult fois primée et considérée par certains comme un classique de la science-fiction.

Elle traine parfois en longueur et son écriture un peu datée ne m'a pas toujours convaincu (à croire que les romans SF vieillissent un peu plus vite que les autres...) Charlie n'en demeure pas moins un personnage attachant, et je reconnais volontiers à Daniel Keyes le mérite de lui avoir rendu toute la dignité qu'il mérite.

Tout ça pour dire que je ne regrette pas une seconde d'avoir enfin découvert Des fleurs pour Algernon : ce soir je me coucherai moins bête.

Ou pas.

Il est de ces romans qu’on découvre tardivement mais dont on ne regrette absolument pas la découverte. Il est de ces romans qu’on a réellement appréciés sans parvenir à mettre des mots pour décrire ses impressions, on les apprécie, point... Et il est de ces romans qu’on n’ose pas tenter d’analyser de peur les dénaturer, à l’image de ces poèmes qui perdent leur mystère une fois qu’on en a décortiqué toutes les figures de style. « Des fleurs pour Algernon » fait partie de ces romans-là en ce qui me concerne.



J’ai tenté de résumer ce livre : j’ai eu l’impression de dénaturer tout à la fois la construction psychologique de Charlie et celle du roman. J’ai effacé ce que j’avais écrit... J’ai tenté d’analyser cette question qui occupe l’auteur dans son roman : est-on plus heureux parce qu’on est intelligent ? Le roman tout entier le fait bien mieux que moi. J’ai à nouveau effacé ce que j’avais écrit...



Je vais donc me contenter de ce fait tout simple : l’histoire de Charlie Gordon m’a émue jusqu’aux larmes, bouleversée, retournée. Elle suscite de grandes réflexions sur l’homme, la société, le regard qu’elle porte sur ceux qui ne sont « pas assez » intelligents et sur la place qu’elle leur accorde.



Et il a une chose que je peux écrire sans l’effacer : « Des fleurs pour Algernon » fait désormais partie des romans que je conseillerais sans hésiter.