Un coup de cœur pas très original mais sincère, après des années à refuser de mettre le nez dedans.
Il s'agit d'un roman chorale réalisé dans le but d'être porté à l'écran et ça se sent. Chaque lieu et personnage a une identité forte et le temps est traité davantage par "scènes" que de façon continue.
C'est un travail bien particulier que de donner à ressentir un univers bien à part pour chaque personnage/lieu/chapitre. La perception du monde est (vraiment) différente, et c'est impossible de se louper: dès la première phrase ou presque, on sait à qui on a affaire!
Sans l'aimer, j'ai adoré Strickland. Le personnage est monstrueux, mais sa descente aux enfers me fascine. J'adore le traitement des "méchants" et cette fois ne fait pas exception. Faire sombrer quelqu'un dans la folie est presque un art, si l'on veut que ça soit crédible (et ici, ça l'est beaucoup ^^")
Je me suis attachée à Zelda (la collègue) mais elle a trop peu de place. Le voisin Giles a moins retenu mon attention.
Et comment parler d'Elisa sans parler de la créature ?
Les deux sont traités de façon similaire et sont deux ovnis à qui la vie n'a fait aucun cadeau. Lorsqu'ils se trouvent, c'est doux et pourtant ça prend au ventre. Ils sont là ensemble, c'est tout, et c'est aussi naturel que respirer. Ils sont si beaux!
Et c'est d'ailleurs le contrepoint parfait à tout le reste de l'histoire, où l'injustice frappe à chaque porte, et parfois la violence aussi. L'ambiance est angoissante, tout s'achemine inexorablement vers une fin qu'on n'a pas envie de voir. On aurait envie d'arrêter le temps.
Je suis bien obligée de mentionner que le roman comporte de belles remises en question sur des sujets tels que la course à l'armement, l'éthique de la science, le racisme, la différence, et évidemment: notre vision de l'amour et de la sexualité (et c'est si bien fait!).
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