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Citations de Daniel Tammet (106)


Étais-je seulement quelqu’un qu’on pouvait aimer ? Je n’en savais rien.
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L'une des questions récurrentes que l'on me posait était celle-ci : Pourquoi apprendre autant de décimales qu'un nombre comme pi? Ma réponse était - et est encore aujourd'hui - que pi est pour moi quelque chose de très beau et tout à fait unique. Comme Mona Lisa ou une symphonie de Mozart, pi est sa propre raison pour être aimé.
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Les autistes peuvent beaucoup apporter à une entreprise, ou à une association : ils sont fiables, honnêtes, très précis, considérablement attentifs aux détails et ont une bonne connaissance des résultats et des données. Les entreprises qui emploient des personnes atteintes d'autisme et/ou du syndrome d'Asperger contribuent à la conscience de la différence parmi les employés tandis que leurs dirigeants trouvent souvent qu'ils apprennent, à leur contact, à formuler un discours plus efficace auprès de leurs équipes en général.
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Je me souviens : je suis debout, tout seul, à l'ombre des arbres qui entourent la cour de l'école, regardant les autres enfants qui courent, qui crient et qui jouent. J'ai dix ans et je sais que je suis différent d'eux, d'une manière que je ne peux exprimer ni comprendre. Les enfants sont bruyants et bougent rapidement, se heurtent et se poussent. Je suis constamment effrayé d'être touché par l'une des balles qui sont fréquemment lancées dans les airs, et c'est l'une des raisons pour laquelle je préfère rester debout dans un coin de la cour, assez loin de mes camarades de classe. Je n'y manque jamais, je le fais à chaque récréation au point que c'est vite devenu une plaisanterie récurrente et qu'il est de notoriété publique que Daniel parle aux arbres et qu'il est bizarre.
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Les personnes touchées par le syndrome d'Asperger cherchent à se faire des amis , mais ont beaucoup de difficultés à y réussir. Je ressentais très profondément ce sentiment douloureux d'isolement et cela m'étais très pénible. Pour compenser ce manque d'amis, je créais les miens propres pour m'accompagner durant mes promenades autour des arbres dans la cour de récréation. Il y en a un dont je me souviens très distinctement encore aujourd'hui. Quand je ferme les yeux, je peux toujours voir son visage - ratatiné mais beau, au moins pour moi. C'était une très grande femme, de plus d'un mètre quatre-vingt, couverte de la tête au pied d'un manteau bleu. Son visage était très fin et creusé de rides parce qu'elle était très, très vieille - plus de cent ans. Ses yeux étaient comme d'étroites fentes mouillés et souvent fermés, comme absorbés par de profondes pensées. Je ne lui demandai pas d'où elle venait, cela n'avait pas d'importance pour moi. Elle me dit qu'elle s'appelait Anne.
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Comme si de minces rayons de lumière traversaient le brouillard du temps.
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Le mot anglais "surprise" est d'origine française. De même que "election", "history", "armies" et "origin". On estime qu'environ un mot anglais sur quatre a été importé de France. Parler l'anglais britannique, c'est parler un quart français. (L'anglais des Etats-Unis, c'est autre chose. Les Américains remplissent leurs réservoirs de "gas" et non de "petrol"; ils cuisinent des "zucchinis" et des "eggplants", pas des "courgettes" ou des "aubergines"; ils font leurs courses au "drugstore", pas à la "pharmacy". A New-York ou à San Diego, l'automne qui fait jaunir les feuilles s'appelle "fall" et non "autumn".)
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"Les auteurs français et anglais n'écrivent et ne pensent pas de la même façon. C'est ce que m'a appris Racine. Par exemple, un écrivain anglais ne dirait jamais, comme le fait Racine, "à l'ombre des forêts"; mais "in the shadow of a cedar" ou "in the shadow of an oak tree", "à l'ombre d'un cèdre" ou "à l'ombre d'un chêne".
- Intéressant. Les deux langues façonnent donc la réalité de manière différente. Pourriez-vous m'en dire plus sur cette différence ? Comment la définiriez-vous ?
- Je dirais que les perceptions du français sont plus abstraites - comme si les expériences étaient survolées en montgolfière. C'est pour cela que la pensée française tend à être holistique, et les textes homogènes. Au contraire, en anglais, la perception est plus terre à terre, plus détaillée, pleine de caprices.
- Qu'entendez-vous par des textes "homogènes" ?
- Racine a écrit de nombreuses pièces, mais il emploie peu de mots : deux mille. Celles de Shakespeare en contiennent dix fois plus. Cela vous donne une idée de l'économie de Racine. En français, on peut faire dire plusieurs choses à un même mot. Prenons "attrait" - un mot typique de Racine. Appliqué à une femme, il signifie "charmes"; mais quand il décrit quelque chose de plus vague, comme l'inconnu, il faut le traduire par "lure" : "l'attrait de l'inconnu", "the lure of the unknown". "Attrait" regroupe l'attrait d'une ville (attractiveness), l'intérêt d'un sujet (interest), l'attrait pour telle ou telle chose (to feel drawn to). Cette qualité du français participe à la cohésion du texte."

Entretien entre Daniel Tammet et Sir Michael Edwards
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D'après ce guide ["Dire, ne pas dire" sur le site de l'Académie française], on ne dit pas "Il est sur la short list"; "short list", trop anglais, est exclu. On dit en revanche : "Il est parmi les derniers candidats susceptibles d'obtenir tel prix". Une façon pour le moins détournée de dire les choses. Le guide se poursuit ainsi, de manière tout aussi alambiquée.
On ne dit pas : "une newsletter", on dit : "une lettre d'informations".
On ne dit pas : "une single", on dit : "une chambre pour une personne".
On ne dit pas : "éco-friendly", on dit : "respectueux de l'environnement".
Tant de prescriptions. Ne pas, ne pas, ne pas. Sa lecture est plutôt désagréable.

Mais sir Michael me dit que j'ai mal compris le guide. Il ne combat pas l'anglais. Nombre d'académiciens sont anglophiles, ils admirent les romans britanniques et américains, les mots de Wordsworth et d'autres. Non, dit-il, c'est une question de clarté. Beaucoup de mots anglais prêtent à confusion. C'est "l'anglais artificiel", bizarre et rabougri, que véhicule la mondialisation. Dans le métro parisien, sur les affiches près de Notre-Dame, dans les publicités radio qui résonnent le long des boulevards : "Just do it"; "Nespresso, What Else?"; "Taste the Feeling"; "This is Her! This is Him!"
Sir Michael le voit tout autour de lui, dans un paysage défiguré par des slogans vides de sens. "C'est quelque chose qui ulcère à juste titre mes collègues, et ce depuis longtemps." La santé d'une nation, dit-il comme s'il récitait, dépend de la santé de sa langue.
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La beauté d'une partie d'échecs n'est pas celle d'une femme ou d'une fleur. Les formes et les harmonies qu'elle engendre sont imprévisibles, spontanées, réfractaires aux idées et catégories préconçues. Y compris aux notions de la beauté que s'est forgées l'être humain. Slavsky le savait, ne s'était abaissé à aucune explication et j'avais réagi moins au mot qu'à l'enthousiasme de sa voix. Prononcé d'une certaine façon, "belle" restituait la beauté de cette première partie. C'était sans doute là toute l'interprétation qu'un amateur pouvait espérer obtenir.
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Je sais que la nuit est favorable à l’imagination; à cette heure, dans toute la ville, des artistes taillent leurs crayons, mouillent leurs pinceaux et accordent leurs guitares. D'autres, avec leurs théorèmes et leurs équations, s'adonnent de la même façon aux possibilités du monde.
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Gagner aux échecs, c’est simple : la victoire appartient à celui qui commet l’avant-dernière erreur.
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Chaque flocon, aussi unique que chaque nombre, nous apprend quelque chose sur la complexité. Voilà peut-être pourquoi nous ne nous lasserons jamais de les admirer.
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Si on sait les regarder, les nombres font de nous des humains meilleurs.
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Je suis né le 31 janvier 1979. Un mercredi. Je le sais parce que dans mon esprit, le 31 janvier 1979 est bleu. Les mercredis sont toujours bleus, de même que le nombre 9 ou le bruit d’une dispute.
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« Vous n'avez pas besoin d'être handicapé pour être différent, car nous sommes tous différents. » (p. 175)
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« Parfois, on me demande si cela me gêne d'être un cobaye pour la science. Je n'ai aucun problème avec cela parce que je sais que je contribue à une meilleure connaissance du cerveau humain, ce qui est quelque chose de bénéfique pour tout le monde. C'est aussi gratifiant pour moi d'en apprendre plus sur moi-même, et sur la façon dont mon esprit fonctionne. » (p. 168)
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« Le sentiment de ne jamais être tout à fait à l'aise ou en sécurité, d'être toujours d'une certaine manière à part ou exclu, me pesait toujours. » (p. 69)
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« Penser à des nombres m'apaise. Les nombres sont mes amis, ils ne sont jamais loin de moi. Chacun est unique et possède une personnalité propre. » (p. 8)
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Voilà la chose la plus étrange : c'étaient les mêmes aptitudes qui m'avaient tenu à l'écart de mes pairs lorsque j'étais enfant et adolescent, qui m'avaient isolé du reste du monde, qui m'aidaient désormais à communiquer avec d'autres personnes, à l'âge adulte, et à me faire de nouveaux amis.

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