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Critiques de Daniel Way (47)
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Deadpool : Une affaire épouvantable

Dans l'univers foisonnant des super z'héros, il en est un qui détonne et qui déconne à plein tube: Deadpool !



Je ne vais pas refaire la genèse du personnage mais pour situer le bonhomme, il est à noter un pouvoir auto-guérisseur dérivé de celui de Wolverine, ce qui le rend, de par le fait, kouasi immortel, une aubaine pour ce psychopathe un brin mégalo et sans aucun état d'âme adorant faire le coup de poing et laisser libre cours à une violence totalement assumée.

Alors présenté ainsi, difficile de l'imaginer concourir pour le prix Orange de quelque organisme que ce soit.

Pourtant, s'il est un domaine atypique dans lequel il excelle taille XXL, c'est bien l'humour !

Qu'il soit potache, de situation, graveleux, les sources auxquelles il s'abreuve en la matière sont innombrables et rendent ainsi ce fort en gueule totalement imprévisible.



Quatre épisodes pour s'en faire une p'tite idée.

Quatre récits divers et variés scénarisés par Daniel Way et crayonnés par Bong Dazo.

Un trait précis et aéré sert parfaitement ce joyeux drille à la causticité contagieuse.



Comme de bien entendu, un super-héros populaire qui n'a pas manqué de sortir sur grand écran (brillamment campé par Ryan Reynolds) pour le plus grand plaisir des inconditionnels comme celui des amateurs de personnage totalement barré.



Jubilatoire.
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Banner - Cage - Ghost Rider - Punisher

Gros bouquin, compilation de quatre séries auxquelles Richard Corben a participé. Très inégal. Si les cahiers Hulk et Punisher sont très acceptables - le travail sur le Punisher est particulièrement soigné, celui sur Hulk plus proche du style du Corben classique comme je l'apprécie, en revanche les pages Ghost Rider et Cage sont très décevantes. Dans ces deux séries, on sent que le dessinateur ne s'est pas vraiment "éclaté". Cage transpire l'ennui et le trait comme la couleur sont poussifs, avachis même... autant que l'histoire. Même constat sur le Ghost Rider. On aurait pu croire que le Lucifer de Marvel serait une parfaite source d'inspiration pour le dessinateur, mais non, c'est mal fichu, et ça donne l'impression d'un travail bâclé pour s'en débarrasser vite fait. À l'exception de quelques cadres avec des effets de lumières et d'explosion plus recherchés dans le style photoréaliste qui est un peu la marque de fabrique du Corben seconde époque.
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Deadpool, tome 2 : Vague de mutilation

• Deadpool – Vague de mutilation

• Daniel Way (Scénario) & Paco Medina / Carlo Barberi (Dessin)

• Panini Comics



Si j’aime beaucoup le personnage de Deadpool interprété par Ryan Reynolds au cinéma, je dois avouer que pour ce qui est des comics, cela ne marche pas toujours sur moi.

Pour autant, le run de Daniel Way fait partit des récits que j’apprécie sur le mercenaire.



Ce volume se déroule post Secret Invasion, pendant le Dark Reign où Norman Osborn est à la tête du HAMMER (remplaçant du SHIELD) et des Dark Avengers.

Ainsi, après les conflits entre Deadpool et Osborn dans le tome précédant, Osborn décide d’envoyer un de ses hommes se charger du mercenaire. Vous l’aurez compris en le voyant sur la couverture, le choix se portera sur Hawkeye (en sachant qu’à cette époque, sous le masque se cache en fait Bullseye, un ennemi récurrent de Daredevil).

La bataille entre les deux va être bourrée d’action et de scènes cocasses et j’ai beaucoup apprécié cette partie.

Par la suite, Deadpool va brièvement devenir un pirate avant de tenter sa chance pour être recruté chez… les X-Men !

Rien à dire, là aussi cela fonctionne très bien. De l’action déjantée, de l’humour en veux-tu en voilà, j’ai passé un bon moment de lecture et j’enchainerais avec les tomes suivants.

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Deadpool : Une affaire épouvantable

• Deadpool : Une Affaire épouvantable

• Daniel Way (Scénario) & Collectif (Dessin)

• Panini Comics



Ce volume nous offre les premiers épisodes de Daniel Way sur la série Deadpool.

Il prend place dans la continuité Marvel au moment de l'évent Secret Invasion.

Ainsi, l'auteur imagine que Deadpool a joué un rôle prépondérant dans la victoire face aux Skrulls.

Nous retrouverons donc naturellement dans ces épisodes, le mercenaire rouge et noir opposé à des Skrulls, aux Dark Avengers de Norman Osborn, ou plus étrange... à des zombies !



J'aime beaucoup le personnage de Deadpool au cinéma, et j'aime découvrir ses aventures en comics, même si j'avoue que je ne suis pas toujours conquit par ce que je lis.

Pour ce qui est du volume présent, j'ai passé un bon moment à lire les différents arcs qui s'enchainent très bien et avec un fil rouge bien présent.
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Venom : Chair de poule

• « Venom chair de poule » de Daniel Way, publié chez Marvel Panini.



• Les deux paragraphes masqués suivants sont ceux que je publie concernant cette collection depuis quelque temps, ouvrez-les sans crainte de spoil, je les masque simplement pour le confort des personnes qui connaissent déjà ces deux paragraphes depuis neuf publications..







• Après Thanos, l'inévitable Venom ne pouvait qu'être l'un des antihéros les plus attendus dans cette collection par ses fans. Fans, dont je ne fais clairement pas partie. Malgré tout, j'essaie toujours de rester ouvert et de ne pas avoir un avis trop hâtif, et de toute façon j'arrive à la fin de la collection, autant allez jusqu'au bout ! Et pour le coup, ce neuvième numéro n'aura pas du tout changé mon désintérêt pour le symbiote.. Décidément entre les films et les comics, rien ne semble aller ces derniers temps !



• L'aventure de notre symbiote est très inspirée du célèbre film de John Carpenter "The Thing", reprenant de nombreuses références, situations et scènes. Au-delà de ces références pouvant être appréciées par les fans de cinéma, le récit est d'un ennuie mortelle..



• C'est plat, on ne s'intéresse ou ne s'attache à aucun des personnages de cette histoire, et même l'apparition surprise d'un personnage charismatique de l'écurie Marvel ne parvient pas à changer la donne.. Venom est finalement assez peu présent dans cette histoire en plus.. C'est peut-être le plus gros problème du comics, avoir choisi une narration presque entièrement extérieure au symbiote.. Bon, pour le coup on a l'aventure complète dans ce recueil mais ne s'en serait-on pas passer ?.. Plus on avance, plus les péripéties deviennent chaotiques et perchées, dans le mauvais sens du terme évidemment..



• Les dessins sont également d'une pauvreté affligeante, c'est vraiment laid.. un style que je n'apprécie vraiment pas. Très difforme dans les proportions, la patte graphique du dessinateur étant adapté à un Venom monstrueux mais donnant pour le reste une piètre performance.. Le style est trop enfantin pour amener une ambiance sombre et terrifiante en comparaison du pitch.



• Ce recueil de Venom ne m'aura clairement pas emballé, et le symbiote restera encore une fois une vilaine et désagréable tâche incrustée dans mon œil.. ~
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Dark Reign: Deadpool / Thunderbolts

Ce tome comprend les épisodes 8 et 9 de Deadpool, ainsi que les épisodes 130 et 131 des Thunderbolts. L'action se déroule pendant la période Dark Reign : Norman Osborn est à la tête de HAMMER (organisation qui a remplacé le SHIELD), ainsi que des Dark Avengers et des Thunderbolts.



Deadpool n'est pas content : Norman Osborn a piraté les données qu'il devait livrer à Nick Fury dans Deadpool 1 qui a du coup refusé de la payer. Il a donc décidé de s'infiltrer dans le gratte-ciel des Dark Avengers pour demander réparation à Osborn. Étonnamment ce dernier ne l'a pas attendu et il a prévu un comité de réception : les Thunderbolts. Cette équipe a pour mission d'assassiner Deadpool après avoir récupéré la technologie dont il se sert pour communiquer avec Nick Fury. Étonnamment aussi, tout ne se passe pas comme prévu.



Cette histoire se déroule pendant Thunderbolts: Burning Down the House et au milieu de Deadpool 2: Dark Reign et elle fait plus avancer la série "Deadpool" que la série "Thunderbolts". Daniel Way persiste dans le style un peu régressif de la série mensuelle. On retrouve donc les ingrédients familiers : Deadpool est habité par 3 voix intérieures différentes. Il adopte régulièrement les attitudes d'un adolescent capricieux au comportement autodestructeur. Il est victime d'hallucinations chroniques (en moyenne 1 par épisode). Et il a une tendance marquée à exagérer chacun de ses comportements.



Coté Thunderbolts, l'équipe se compose de Black Widow II (Yelena Belova), Ghost (ennemi récurrent d'Iron Man), Paladin (un mercenaire apparaissant à fréquence régulière dans l'univers Marvel), Headsman (Cleavon Tawain, un ennemi oublié à juste titre de Spiderman) et Antman (Eric O'Grady, ex-agent du SHIELD, ayant bénéficié de sa propre série le temps d'une année dans The Irredeemable Ant-Man). Andy Diggle fait honneur à Deadpool dont la folie et l'efficacité sont bien mises en valeur par ces méchants de troisième zone aussi incapables que pathétiques (mention spéciale à Headsman). Norman Osborn apparaît le véritable adversaire de Slade Wilson, le seul à le prendre à sa juste mesure : une nuisance à exterminer.



Les épisodes de Deadpool sont illustrés par Paco Medina dont le style se rapproche, pour les visages, incroyablement de celui des époux Dodson. Il a un style clair aéré et assez ronds, très plaisant à l'œil. Celui de Bong Dazo est un peu plus chargé, un peu plus difficile à la lecture. Ar contre, il sait trouver des cadrages originaux et des postures anatomiques alambiquées qui surprennent le lecteur.



Ce crossover entre ces 2 séries ne restera pas dans les annales comme un modèle du genre. Il comporte seulement 4 épisodes et se lit très rapidement. Il est plutôt bien construit avec ce qu'il faut de surprises et de coups tordus. J'avoue tout : c'est un plaisir coupable qui m'a fait passer un bon moment (un peu court) de péripéties régressives sans être vraiment marquantes. Et puis c'est toujours émouvant de voir naître un amour pur et pervers entre 2 êtres d'exception.
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Deadpool, Vol. 1: Secret Invasion (v. 1)

Ce recueil comprend les épisodes 1 à 5 de la série de Deadpool débuté en 2008 (pour sa première série, se référer à Deadpool Classic 1). L'action se déroule en pleine invasion de la planète terre par les skrulls, des extraterrestres capables de changer de forme à volonté (confère Secret Invasion).



La première histoire débute dans le vif de l'action : un vaisseau de skrulls vient de se positionner au dessus d'un stade accueillant un match de baseball. L'équipage s'apprête à convertir tous les spectateurs quand il détecte une sorte de peluche géante parmi les spectateurs. Il s'en suit une lutte sans merci entre les skrulls et Deadpool qui finit par se rendre et proposer de collaborer à l'invasion. Une fois cette histoire d'invasion réglée, Deadpool se retrouve fort désoeuvré et il va proposer ses services de mercenaires à Zeke, une ancienne connaissance. Ce dernier lui confie la mission de retrouver sa femme qui est retenue prisonnière par un chirurgien esthétique qui base ses pratiques sur la transformation de ses patients en zampires (contraction de zombi et vampire).



Aussi surprenant que ça puisse paraître, je crois que j'avais à peu près réussi à échapper à Deadpool jusqu'ici. Mais là (en 2010), ce personnage doit avoir 3 séries continues (Deadpool, Merc with a mouth & Deadpool corps) mensuelles et plusieurs miniséries en cours. Ce qui m'attiré dans ce tome, c'est le scénariste : Daniel Way qui est également à l'origine de la série "Wolverine origins" (à commencer par Wolverine : Origins - Volume 1).



Pour les gens comme moi qui ne savent pas grand-chose de cet olibrius, ce tome comprend 8 pages intitulées "Deadpool saga" qui rappelle les principaux éléments de son histoire. Wade Wilson a acquis ses pouvoirs dans le cadre du programme instauré par le Departement K et intégré au programme Weapon X (le même qui a aboutit à la greffe d'adamantium sur les os de Wolverine). Il a choisi le métier de mercenaire, il est mentalement très instable et ses positions morales sont pour le moins ambigües. De ce fait les scénaristes le dépeignent comme un antihéros qui n'hésite pas à s'adresser au lecteur en se tournant vers lui.



Daniel Way continue dans cette veine d'aventures parodiques avec une bonne dose d'humour politiquement très incorrecte. Pour autant il n'oublie pas de construire d'abord une histoire, et seulement ensuite d'y accrocher des moments humoristiques. C'est ainsi que Deadpool se retrouve en caleçon et en masque, qu'un superskrull est ridicule d'incompétence, qu'un savant skrull se fait mener par le bout du nez, que Deadpool entame la chorégraphie du thriller de Michael Jackson avec les zampires, etc.



Coté illustrations, l'association de Paco Medina et Carlo Barberi permet d'atteindre un niveau tout juste un peu au dessus de correct. Ils adoptent un style très clair qui met bien en évidence les personnages et qui rend très lisibles les scènes d'action. On peut regretter des pages entières dépourvues de décors, ce qui nuit fortement à l'immersion du lecteur dans ce coin de l'univers Marvel. Par contre, ils sont assez doués pour rendre des expressions faciales très parlantes, même pour Deadpool lorsqu'il porte un masque.



Dans la catégorie des plaisirs coupables, ce tome de Deadpool atteint efficacement son but : il y a de l'action, le personnage est bien frappé (avec quelques scènes d'hallucinations, mais sans en abuser), les méchants de service sont à la fois dangereux et pourtant particulièrement peu efficaces et les dessins sont juste assez au dessus de la moyenne (mais de peu) pour que le tout arrache plusieurs sourires au lecteur. Ce tome donne envie de lire le suivant qui est un crossover avec les Thunderbolts : Deadpool/Thunderbolts.
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Crossed Volume 9 TP

Ce tome fait suite à Crossed 8 (épisodes 37 à 43, et annuel 2013). Il comprend les épisodes 44 à 49, et le numéro spécial 2013, initialement parus en 2013/2014.



Épisodes 44 à 49 (scénario de Daniel Way, dessins et encrage d'Emiliano Urdinola) – Le capitaine Barnes (ex capitaine de l'armée de mer) est seul maître à bord de son navire. Son équipage se compose de 6 personnes (dont 1 médecin) ; il abrite également 4 enfants. Alors que l'histoire commence, il vient d'arraisonner un autre bateau en piteux état, sur lequel il prend en charge un homme et une femme enceinte (vraisemblablement sa fille).



Sur une petite île proche, un homme et ses 2 fils vivent en autarcie, protégés par les murailles de la citadelle, à l'abri des Crossed. L'histoire commence en 2008 et s'étale sur quelques années.



Daniel Way est un auteur de comics essentiellement connu pour ses travaux de superhéros pour Marvel (Deadpool, Wolverine ou encore Ghost Rider), et pour une collaboration plus adulte et très savoureuse avec Richard Corben (Starr the Slayer: a starr is born). Il a donc choisi de relever le défi : concevoir une histoire à la hauteur des actions barbares et obscènes des Crossed, créés par Garth Ennis. Le risque est de concevoir un scénario à l'enjeu faible, ce qui a pour effet de mettre en avant les actes immondes des Crossed qui sont alors rabaissés à l'état d'enfilade de scènes gore et malsaines, gratuites.



Le dispositif narratif des Crossed repose sur ces zombies sans limite commettant en continu les actes les plus barbares possibles. Ils incarnent les pires pulsions de l'être humain, assouvies sans entrave, sans limite, dans une débauche de tripaille, de violence gratuite, et de sadisme sexuel. Dans ce contexte, une histoire réussie doit montrer que l'être humain disposant de sa raison peut se montrer encore plus abject que ces zombies sans inhibition.



Daniel Way se montre plus complexe que son parcours chez Marvel le laissait présager. Il dépeint un personnage à la force de caractère peu commune (tout en restant réaliste), aux convictions morales solides, qui est un chef né, avec un sens de la stratégie acquis au fil de ses années militaires. Le lecteur découvre un individu capable de prendre des décisions difficiles, prêt à sacrifier un individu pour la survie de la communauté, prêt à se mettre en danger pour assurer cette même survie. Le capitaine Barnes n'est pas un héros à l'altruisme défiant la plausibilité, ni un militaire sans âme; c'est un individu complexe. Les autres personnes composant son entourage présentent également un minimum de personnalité pour ne pas être unidimensionnelles ou interchangeables.



Le lecteur contemple un individu amené à prendre la responsabilité de la vie des autres, à prendre des décisions impliquant la survie du groupe, et à concevoir et faire appliquer des règles pour survivre. Il établit ainsi les fondements d'un code de loi rudimentaire et embryonnaire, adapté à la vie dans un monde où sévissent les Crossed, avec l'objectif de pérenniser la communauté. On est loin d'un simple récit de survie basique. Daniel Way fait également preuve d'intelligence en montrant que la diversité des individus se marie mal avec ce code rigide conçu par un unique individu.



Emiliano Urdinola réalise des dessins descriptifs avec un niveau de détails satisfaisant. La mise en couleurs des studios Digikore étoffent chaque surface de manière professionnelle et adéquate. Les personnages se distinguent aisément les uns des autres. Les différents lieux sont crédibles. Par contre les expressions des visages sont un peu grossières et les postures des individus manquent parfois de naturel.



Urdinola ne regimbe pas à dessiner de manière explicite les actes dégénérés commis par les Crossed, avec des détails repoussants, mais sans le niveau d'implication d'autres dessinateurs de la série. Il pioche dans la liste des mutilations et sévices sexuels déjà dépeints par ses prédécesseurs et les reproduit servilement, sans en rajouter, sans volonté d'y faire croire.



Les auteurs développent petit à petit un récit très ambitieux sur une forme d'adaptation des règles sociales à cette situation critique engendrée par l'existence des Crossed. Ils dépeignent un individu plausible capable de s'adapter à cette existence, et de guider une communauté pour assurer sa survie, sans se sacrifier bêtement, ni faire passer son intérêt personnel avant celui des autres. La résolution du récit marque une baisse en termes de finesse et de subtilité, à la fois par une évolution qui semble trop soudaine dans le caractère du capitaine Barnes, et par des dessins manquant d'ambiguïté sur la marque qui apparait sur son visage. Cette baisse de subtilité dans la fin et la qualité fluctuante des dessins empêchent de décerner une cinquième étoile à ce récit. 4 étoiles.



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- Spécial 2013 (scénario de Simon Spurrier, dessins et encrage de Gabriel Andrade) – Dans l'outback australien, Todd (un gras du bide à l'hygiène insuffisante) conduit un énorme camion convoi qui assure le refuge de plusieurs femmes. Il s'assure de leur coopération et de leurs faveurs sexuelles, en restant seul maître de son véhicule. Il recueille un couple à bord. Il se méfie de l'homme et attend patiemment que la femme comprenne que, comme les autres, elle finira par lui offrir ses faveurs sexuelles librement consenties.



Simon Spurrier a imaginé une histoire courte et dense, mêlant le comportant répugnant de Todd (profitant de son avantage pour obtenir la servilité de celles qu'il recueille), une touche humoristique servie bien noire, et une réflexion finaude sur le caractère des uns et des autres et leur capacité d'évolution et d'adaptation.



Il utilise avec habilité un marquage des bulles (avec un alpha, un bêta et un symbole féminin) et des déclarations face caméra, pour connoter avec finesse les propos des 3 principaux personnages.



Les dessins de Fernando Andrade sont minutieux et détaillés. Il dispose de grandes compétences en tant que chef costumier, et metteur en scène. Il ne rechigne pas à dessiner les horreurs abjectes commises par les Crossed, avec un degré d'investissement qui évite les stéréotypes. Les visages apparaissent naturels, avec une gamme d'expression étendue et juste.



Spurrier et Andrade maîtrisent le concept des Crossed et le principe sous-jacent de ce type de récit. L'existence des Crossed justifie le comportement de Todd, leur comportement respecte les règles établies par Ennis (actes barbares et abjectes, pulsions assouvies sans limites, ni peur des conséquences). Sous réserve d'apprécier le gore, le lecteur s'immerge dans un récit noir et abject, sans concession, avec une touche d'humour noir, et un regard décillé sur la condition humaine. 5 étoiles.
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Starr le tueur

Ce tome regroupe les 4 épisodes de la minisérie du même nom parue en 2009.



Dans un pays moyenâgeux, un ménestrel d'une race indéterminée (mais pas de notre terre) raconte l'édifiante histoire de Starr en vers (en tout cas en phrases qui riment). Bizarrement son récit commence avec l'ascension vers la gloire d'un romancier de série Z bien de chez nous (enfin américain). Len Carson a créé Starr, un personnage d'heroic fantasy, barbare de base aux cheveux blonds et à l'épée tranchante. Grâce à sa création, il vend des palettes de livres et il fait la fortune de son éditeur. Il décide de changer de registre pour se lancer dans le roman sérieux et écrire un vrai roman américain qui fera date dans l'histoire de la littérature. La pauvreté est vite au rendez-vous. En parallèle le ménestrel raconte comment Starr a quitté sa cambrousse natale avec son père, son frère et sa soeur, comment il est arrivé à la civilisation (une petite ville avec un système féodal rudimentaire), comment il s'est rapidement retrouvé gladiateur dans l'arène et victime d'un sorcier dont il a malencontreusement tué le frère.



Pour des raisons inconnues, Marvel avait décidé en 2009 de ressuciter 2 titres oubliés de tout le monde : Dominic Fortune et Starr the Slayer. Pour mon plus grand plaisir "Dominic Fortune" a bénéficié des talents d'Howard Chaykin, et "Starr" a le droit à un dessinateur encore plus culte : Richard Corben. C'est son nom qui m'a convaincu de me lancer dans la lecture de ce tome. Il faut dire que le personnage de Starr est encore plus obscur que celui de Dominic Fortune. Il s'agit à la base d'un comics écrit par Roy Thomas et dessiné par Barry Windsor Smith, paru pour la première fois en 1970. L'objectif pour Marvel était de voir comment répondrait le public à un comics à base de barbares et d'épées. Le résultat ayant été concluant, Roy Thomas et Barry Windsor Smith furent ensuite associés pour lancer l'adaptation en comics de Conan avec le succès que l'on connaît.



Pour avoir une idée de la prestation de Corben, il faut commencer par quelques mots sur le scénario. Il a été écrit par Daniel Way qui n'est pas réputé pour sa finesse. Pour autant, dans cette histoire, il fait preuve d'un second degré suffisant pour accompagner les illustrations parfois pince sans rire de Corben. Le ménestrel donne le ton du récit : il ne raconte que pour pouvoir payer son loyer, il émaille sa chanson de quelques mots grossiers bien placés et en nombre restreint pour qu'ils gardent tout leur pouvoir. Il présente les événements avec une vision narquoise et légèrement cynique. Daniel Way prend le soin d'inclure tous les éléments propres à ce genre de récit : barbare musclé, épée tranchante, belle demoiselle pulpeuse, méchant sorcier, créatures horribles. Et il prend également soin de prendre le contrepied de certains de ces clichés : demoiselle physiquement plus forte et plus intelligente que le héros, barbare respectueux des lois de la civilisation, femmes entreprenantes au lieu d'être soumises et victimes, etc.



Ce scénario est du pain béni pour Corben dont le style marie des éléments hyper réalistes avec des déformations cartoons. Le vieux fan retrouve même par moment le Corben des années 1970 quand Starr écrase son poing dans la figure d'un citadin avec la chair qui cède, le sang qui gicle et le lettrage du bruitage limite artisanal. Corben renoue également avec les formes généreuses du corps humain. Son héros présente une musculature qu'aucun culturiste ne pourra jamais égaler, avec des veines saillantes sous l'effort. Les représentantes de la gente féminine disposent de courbes bien en chair (elles sont vraiment girondes) avec une musculature très efficace. Les 2 ou 3 monstres qui apparaissent constituent des croisements entre le règne animal et des déformations répugnantes. De la même manière les races humanoïdes doivent autant aux humains qu'à une imagination parfaitement maîtrisée qui les rend aussi bizarres qu'étranges grâce à un ou deux détails bien choisis. Comme toujours la connaissance anatomique de Corben décuple la force visuelle de chaque mouvement, de chaque blessure, de chaque exagération. Chaque coup porté avec force fait des ravages sur l'anatomie que les illustrations rendent parfaitement et le lecteur voit les dégâts, perçoit la douleur du corps abimé comme rarement dans les comics. Il manque quand même 2 éléments pour que le niveau de provocation des années 1970 soit atteint. Le premier est évident : même sous la bannière "Max" de Marvel, il n'est pas question de montrer des corps nus de front. Le deuxième élément que seuls les lecteurs de Den ou Jeremy Brood ou autre décèleront : Richard Corben n'a pas réalisé la mise en couleurs. José Villarrubia réalise un travail de bon niveau, mais qui n'a ni la saveur, ni l'intensité, ni la subtilité des couleurs du maître.



"Starr the slayer" constitue un bon défouloir avec quelques touches de second degré et de dérision servi par les illustrations toujours aussi délicieuses de Richard Corben.
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Ghost Rider, tome 3 : Cercle vicieux

Ghost Rider ère en enfer et cherche désespérément un moyen d'en partir. Alors que le diable se joue sans cesse de lui, en lui faisant croire qu'il a trouvé la possibilité de retourner sur terre, il se pourrait que cette fois, Ghost Rider ai bien trouvé un moyen.



Alors qu'il se retrouve bel et bien sur terre, il va vite comprendre que s'il a réussi à quitter l'enfer, le diable s'est une fois de plus joué de lui. En effet, si Johnny Blaze à réussi à retourner sur terre, il n'est pas le seul, le diable l'a suivit, tel était son plan depuis le début.



Un scénario sympa et un dessin efficace.



Je ne connaissais pas le Ghost Rider en comics et je dois dire que le peu que je lis de lui en ce moment me plait bien.
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Supreme Power, tome 5 : Nighthawk

Ce tome est paru après les derniers épisodes de la série "Supreme Power" dans Haut Commandement qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il regroupe les 6 épisodes de la minisérie de 2005/2006.



Un jeune homme vient de taguer un slogan raciste sur une fresque murale représentant la nativité avec des individus à la peau noire. Il se fait frapper par Nighthawk qui ne supporte pas les insultes racistes et qui le laisse s'expliquer avec les voyous du coin qui vont certainement le passer à tabac. Dans un hôpital fédéral pour malades mentaux, une commission doit se prononcer sur la libération éventuelle de Steven Binst, un ex-pharmacien ayant tué plusieurs familles défavorisées de couleur en leur délivrant des médicaments empoisonnés. Il a été défiguré en prison par un sourire élargi pratiqué à la lame de rasoir, puis violé par les mêmes voyous. Binst réussit à s'échapper et empoisonne des doses de crack destinées à être dealées dans la rue. Nighthawk enquête alors que le maire de Chicago se félicite de ces meurtres qui ne touchent que les junkies.



À plusieurs reprises, il apparaît que les éditeurs de Marvel avait fixé comme objectif à Daniel Way (le scénariste) d'écrire une histoire de Batman. L'ennemi de Nighthawk se grime en clown (comme le Joker), il souhaite empoisonner le réservoir d'eau potable de la cité (comme le Joker). Nighthawk mutile les criminels comme Batman dans The Dark Knight returns, etc. C'est assez normal puisqu'à la base le Squadron Supreme est un décalque de la Justice League.



Je me suis laissé facilement prendre par les 2 premiers tiers du récit. Nighthawk fait penser à un croisement entre Batman dans ses incarnations les plus dures, et entre le Punisher version Marvel Knights de Garth Ennis (toute proportion gardée), impression renforcée par les dessins de Steve Dillon. Et c'est vrai que Daniel Way se lâche pour des moments d'humour noir et trash : un coup de crosse dans les dents, une lame fichée dans le cou, des junkies en train de cracher du sang, un nouveau né dans la cuvette des toilettes, etc. Il manque quelques passages d'humour pour alléger tout ça. Il y a bien Binst qui répète à qui veut l'entendre qu'il est l'image inversée de Nighthawk et que les 2 ont besoin l'un de l'autre pour exister (une forme perverse d'une des thématiques de Killing Joke), avec Nighthawk qui lui répond qu'il s'illusionne, mais pas beaucoup plus.



Daniel Way développe la relation entre Nighthawk et un commissaire qui rappelle également celle entre Batman et James Gordon. Et là encore, il ne s'agit pas d'un simple copié-collé, mais d'une variation qui reflète les différences de personnalité entre Kyle Richmond et Bruce Wayne. Il insère une controverse bien réac' avec le maire estimant que ces morts subites ne sont pas graves tant qu'elles ne concernent que des drogués. Malheureusement les 2 épisodes finaux ne sont consacrés qu'aux différentes phases du duel entre Nighthawk et Binst et les moments trash ne suffisent pas à masquer la faible densité du scénario dans cette partie.



Steve Dillon semble s'être fixé comme ambition de reproduire le style de Gary Frank, ou au moins celui de John Sibal (l'encreur de la série Supreme Power). Et ça marche plutôt bien car le lecteur sent comme une filiation stylistique entre les 2. Le fait que Dillon reprenne à nouveau le même style que pour les épisodes de The Punisher apporte paradoxalement une crédibilité accrue au personnage de Nighthawk. Les cases claires et facilement déchiffrables se lisent vite, avec un bon niveau pour les décors. Pour les expressions et les formes des visages, le lecteur retrouve le style caractéristique de Dillon.



Finalement ce tome a été une bonne surprise, très violente et pas simpliste, malgré une fin trop évidente.



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- ET LE RESTE ? C'est un peu compliqué. Straczynski a écrit une minisérie consacrée à Hyperion avec des illustrations de Dan Jurgens, Daniel Way a écrit une histoire pour Nighthawk (illustrée par Steve Dillon), et Sam Barnes s'occupe du Docteur Spectrum (illustré par Travel Foreman). Marc Guggenheim a écrit l'affrontement entre Hyperion vs Nighthawk (dessiné par Paul Gulacy). Ensuite la série a quitté la branche éditoriale MAX, pour revenir dans la branche Marvel traditionnelle pour un dernier tome par Straczynski (The Pre-War Years en anglais) avec Gary Frank. Après un crossover avec l'univers Marvel Ultimate, Howard Chaykin a écrit 12 épisodes de cette série Power to the People et Bright Shining Lies (en VO).
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Deadpool - Volume 3: X Marks the Spot

Ce tome comprend les épisodes 13 à 18 et il se décompose en 2 parties distinctes. Il fait suite à Deadpool 2 : Dark Reign.



Dans la première partie, Deadpool a décidé d'utiliser son argent durement gagné pour devenir pirate. Il achète un bateau (2 en fait parce qu'il a eu un petit souci avec le premier). Il engage un mousse : Bob qui passe toute l'histoire déguisé en perroquet. Il se dirige droit vers une île paradisiaque pour milliardaires et il aborde pour les rançonner. Malheureusement un autre gang de pirates a eu la même idée.



Non mais, c'est quoi cette horreur ? Les dessins sont d'une laideur repoussante. Certes, le lecteur comprend ce qui se passe rapidement, mais c'est grossier et sans aucun attrait. Et le scénario ne décolle jamais. Il y a bien un ou deux sourires ici ou là : la mère de Bob sur les toilettes, la guide touristique aveugle et le retour de la ventouse pour déboucher les toilettes. Mais passés ces 3 passages de mauvais goût assumé, l'histoire est d'une bêtise navrante (même au second degré), les péripéties sont plates et l'humour pas drôle (la variation sur La croisière s'amuse correspond au degré zéro de la parodie).



Passés ces 2 premiers épisodes, il est difficile d'accepter de rentrer dans la suite de l'histoire. Deadpool cherche quel sens donner à sa vie et il a une hallucination : la mort lui conseille de se rendre à San Francisco, la ville qui accueille les gens différents. Puis il a une illumination en regardant la télé : Cyclops explique à la populace que les X-Men accueille tous les gens différents sur leur île (pour les détails de l'installation des mutants, lire Utopia). Il ne reste plus pour Deadpool qu'à intégrer les X-Men en accomplissant une action d'éclat : tuer un père qui prétend que sa fille mutante est détenue contre son gré par les X-Men.



Ouf ! Dans ces 4 épisodes, on retrouve le Deadpool imprévisible à la logique dérangée dont le sens des actions est d'autant plus indéchiffrable qu'elles sont violentes. Daniel Way reprend une recette qui a fait ses preuves : confronter le comportement erratique de Deadpool a des héros droit dans leurs bottes. Ici, c'est Scott Summers et Neena Thurman (Domino) qui vont faire les frais de ses frasques. Et Way ne s'arrête pas là. Il marie avec bonheur des éléments incongrus : une pile géante de pancakes, un short ultramoulant avec un top très court, un costume de X-Men fait maison, un poulet, etc. Le tout est rapide, enlevé et enjoué. Wade Wilson fait tourner les superhéros en bourrique et il se tape une petite hallucination inventive. Le récit est intégré à la périphérie des grands événements Marvel (Utopia et Dark Reign avec une apparition remarquée de Norman Osborn).



Heureusement Paco Medina est de retour aux dessins pour ces 4 épisodes. Ces dessins dégagent toujours autant d'énergie. Il saupoudre ses illustrations d'une très légère touche cartoon pour coller à l'autodérision du personnage. Il s'est amélioré en ce qui concerne les expressions faciales. Plusieurs personnages arborent des moues particulièrement réussies pour exprimer leur désarroi ou leur dégoût face aux actions de Deadpool. Cyclops a une attitude figée qui traduit bien son coté psychorigide. Domino est sexy avec une poitrine un peu surdimensionnée qui fait silicone bon marché. Mais d'un autre coté Way et Medina réussissent à lui conférer une vraie personnalité, un peu décalée par rapport à son habitude. Et Paco Medina se surpasse quand il dessine Wade Wilson en short moulant et top trop juste en train de faire du roller dans les rues de San Francisco, un bel exemple d'humour visuel.



Comme les précédents, ce tome ne réussit pas à dépasser le stade de la lecture divertissante (sans parler de la première histoire qui plombe le tome) ; il ne constitue en rien une lecture inoubliable. Il permet juste d'apporter un peu de dérision dans un monde de superhéros dominé par la sériosité. Le tome suivant Monkey Business comprend la première apparition d'un nouveau personnage : Hit Monkey.
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Deadpool, tome 2

Deadpool enfin dépeint comme il le mérite : à grands coups de folie pure. Faisant de Bullseye, les X-men et Spider-Man ses camarades de jeu, il emporte le lecteur vers des sommets de divertissement et de crétinerie.
Lien : http://www.actuabd.com/Deadp..
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X-Men Universe (v2) n°13 Le Tueur parmi nous

Je me suis bien ennuyé à lire ce titre ce mois-ci. A part, la suite et fin de la saga de Logan face aux braconniers et autres trafiquants écrite et illustrée par Phil Jimenez assez inspiré.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Deadpool, tome 11

deadpool vs draculaz! drôle et completement débile!
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Venom : Chair de poule

Dans ce volume, nous avons les numéros 1 à 10 de la série Venom de 2003 écrite par Daniel Way.



Si le dessin cartoon de Francisco Herera et de Paco Medina me plait, je trouve qu'il ne correspond pas au côté sombre d'un récit Venom, d'autant plus pour un récit publié sous le label Marvel Dark.



Côté scénario, on va suivre le symbiote dans sa quête de survie alors que des chercheurs l'emmène dans le Nord du Canada dans un endroit désert afin de l'étudier "sans risque". Bien évidement, rien ne va se passer comme prévu et un extra terrestre robot va alors se lancer à sa poursuite.



C'est... étrange, et... pas terrible.
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Crossed : Terres maudites, tome 6

Ce tome comprend les épisodes 44 à 49, et le numéro spécial 2013, initialement parus en 2013/2014.



Épisodes 44 à 49 (scénario de Daniel Way, dessins et encrage d'Emiliano Urdinola) – Le capitaine Barnes (ex capitaine de l'armée de mer) est seul maître à bord de son navire. Son équipage se compose de 6 personnes (dont 1 médecin) ; il abrite également 4 enfants. Alors que l'histoire commence, il vient d'arraisonner un autre bateau en piteux état, sur lequel il prend en charge un homme et une femme enceinte (vraisemblablement sa fille).



Sur une petite île proche, un homme et ses 2 fils vivent en autarcie, protégés par les murailles de la citadelle, à l'abri des Crossed. L'histoire commence en 2008 et s'étale sur quelques années.



Daniel Way est un auteur de comics essentiellement connu pour ses travaux de superhéros pour Marvel (Deadpool, Wolverine ou encore Ghost Rider), et pour une collaboration plus adulte et très savoureuse avec Richard Corben (Starr the Slayer: a starr is born). Il a donc choisi de relever le défi : concevoir une histoire à la hauteur des actions barbares et obscènes des Crossed, créés par Garth Ennis. Le risque est de concevoir un scénario à l'enjeu faible, ce qui a pour effet de mettre en avant les actes immondes des Crossed qui sont alors rabaissés à l'état d'enfilade de scènes gore et malsaines, gratuites.



Le dispositif narratif des Crossed repose sur ces zombies sans limite commettant en continu les actes les plus barbares possibles. Ils incarnent les pires pulsions de l'être humain, assouvies sans entrave, sans limite, dans une débauche de tripaille, de violence gratuite, et de sadisme sexuel. Dans ce contexte, une histoire réussie doit montrer que l'être humain disposant de sa raison peut se montrer encore plus abject que ces zombies sans inhibition.



Daniel Way se montre plus complexe que son parcours chez Marvel le laissait présager. Il dépeint un personnage à la force de caractère peu commune (tout en restant réaliste), aux convictions morales solides, qui est un chef né, avec un sens de la stratégie acquis au fil de ses années militaires. Le lecteur découvre un individu capable de prendre des décisions difficiles, prêt à sacrifier un individu pour la survie de la communauté, prêt à se mettre en danger pour assurer cette même survie. Le capitaine Barnes n'est pas un héros à l'altruisme défiant la plausibilité, ni un militaire sans âme; c'est un individu complexe. Les autres personnes composant son entourage présentent également un minimum de personnalité pour ne pas être unidimensionnelles ou interchangeables.



Le lecteur contemple un individu amené à prendre la responsabilité de la vie des autres, à prendre des décisions impliquant la survie du groupe, et à concevoir et faire appliquer des règles pour survivre. Il établit ainsi les fondements d'un code de loi rudimentaire et embryonnaire, adapté à la vie dans un monde où sévissent les Crossed, avec l'objectif de pérenniser la communauté. On est loin d'un simple récit de survie basique. Daniel Way fait également preuve d'intelligence en montrant que la diversité des individus se marie mal avec ce code rigide conçu par un unique individu.



Emiliano Urdinola réalise des dessins descriptifs avec un niveau de détails satisfaisant. La mise en couleurs des studios Digikore étoffent chaque surface de manière professionnelle et adéquate. Les personnages se distinguent aisément les uns des autres. Les différents lieux sont crédibles. Par contre les expressions des visages sont un peu grossières et les postures des individus manquent parfois de naturel.



Urdinola ne regimbe pas à dessiner de manière explicite les actes dégénérés commis par les Crossed, avec des détails repoussants, mais sans le niveau d'implication d'autres dessinateurs de la série. Il pioche dans la liste des mutilations et sévices sexuels déjà dépeints par ses prédécesseurs et les reproduit servilement, sans en rajouter, sans volonté d'y faire croire.



Les auteurs développent petit à petit un récit très ambitieux sur une forme d'adaptation des règles sociales à cette situation critique engendrée par l'existence des Crossed. Ils dépeignent un individu plausible capable de s'adapter à cette existence, et de guider une communauté pour assurer sa survie, sans se sacrifier bêtement, ni faire passer son intérêt personnel avant celui des autres. La résolution du récit marque une baisse en termes de finesse et de subtilité, à la fois par une évolution qui semble trop soudaine dans le caractère du capitaine Barnes, et par des dessins manquant d'ambiguïté sur la marque qui apparait sur son visage. Cette baisse de subtilité dans la fin et la qualité fluctuante des dessins empêchent de décerner une cinquième étoile à ce récit. 4 étoiles.



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- Spécial 2013 (scénario de Simon Spurrier, dessins et encrage de Gabriel Andrade) – Dans l'outback australien, Todd (un gras du bide à l'hygiène insuffisante) conduit un énorme camion convoi qui assure le refuge de plusieurs femmes. Il s'assure de leur coopération et de leurs faveurs sexuelles, en restant seul maître de son véhicule. Il recueille un couple à bord. Il se méfie de l'homme et attend patiemment que la femme comprenne que, comme les autres, elle finira par lui offrir ses faveurs sexuelles librement consenties.



Simon Spurrier a imaginé une histoire courte et dense, mêlant le comportant répugnant de Todd (profitant de son avantage pour obtenir la servilité de celles qu'il recueille), une touche humoristique servie bien noire, et une réflexion finaude sur le caractère des uns et des autres et leur capacité d'évolution et d'adaptation.



Il utilise avec habilité un marquage des bulles (avec un alpha, un bêta et un symbole féminin) et des déclarations face caméra, pour connoter avec finesse les propos des 3 principaux personnages.



Les dessins de Fernando Andrade sont minutieux et détaillés. Il dispose de grandes compétences en tant que chef costumier, et metteur en scène. Il ne rechigne pas à dessiner les horreurs abjectes commises par les Crossed, avec un degré d'investissement qui évite les stéréotypes. Les visages apparaissent naturels, avec une gamme d'expression étendue et juste.



Spurrier et Andrade maîtrisent le concept des Crossed et le principe sous-jacent de ce type de récit. L'existence des Crossed justifie le comportement de Todd, leur comportement respecte les règles établies par Ennis (actes barbares et abjectes, pulsions assouvies sans limites, ni peur des conséquences). Sous réserve d'apprécier le gore, le lecteur s'immerge dans un récit noir et abject, sans concession, avec une touche d'humour noir, et un regard décillé sur la condition humaine. 5 étoiles.
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Deadpool - Volume 2: Dark Reign

Ce tome regroupe les épisodes 6, 7 et 10 à 12 de la série mensuelle. Il fait suite à Deadpool 1: Secret Invasion. Les épisodes 8 et 9 forment la moitié du crossover avec la série Thunderbolts dans Deadpool/Thunderbolts.



Dans les épisodes 6 & 7, Deadpool doit se battre contre Tiger Shark qui a été dépêché par un mystérieux commanditaire pour mettre fin aux agissements de Slade Wilson. Les fans assisteront avec plaisir au retour de Bob, agent d'Hydra. Les autres qui ne le connaissent pas (comme moi) verront apparaître un nouveau personnage bien dans le ton de la série.



Les épisodes 9 & 10 sont inclus dans le tome du crossover avec Thunderbolts, et du coup le lecteur a le droit à une page de résumé à la place. Merci la politique éditoriale de Marvel grâce à laquelle il faut que j'achète quand même 2 tomes pour suivre les numéros d'une série dans l'ordre.



Puis, Norman Osborn décide que Deadpool est trop incontrôlable pour continuer à exister. Cette histoire se déroule pendant le Dark Reign, époque à laquelle Osborn est devenu le chef de HAMMER (l'organisation qui remplace SHIELD) de l'équipe officielle des Avengers et des Dark Avengers. Pour mettre fin à Deadpool, il dépêche Dark Hawkeye (Bullseye, Lester pour les intimes). Ces 3 épisodes sont (comme les autres) le prétexte pour une lutte sans merci entre ces 2 tueurs. Attention aux dommages collatéraux !



Tous les épisodes sont illustrés par Paco Medina. Autant ses illustrations m'avaient paru un peu creuse dans le premier tome, autant dans celui-ci elles m'ont semblé très appropriées. Il a étoffé ses décors pour qu'ils acquièrent un peu de personnalité. Il a fait un effort de composition des planches et des pleines pages. Dans ces dernières, il réussit à donner un aspect très superhéros aux personnages (à commencer par Deadpool), mais aussi une légère touche second degré qui est plus tendre que moqueuse. Sa mise en page aérée donne au lecteur l'occasion d'admirer de superbes séquences d'action. Et pour finir, son style légèrement cartoon donne une touche d'humour noir à chaque scène horrifique (et elles sont nombreuses). On peut citer, dans la scène d'ouverture, un enfant en train de crever l'oeil du cadavre de Deadpool. D'un coté, c'est vraiment un acte dérangeant de la part d'un bambin, de l'autre le style indique que c'est juste pour rire (oui, il s'agit d'un type d'humour que tout le monde ne peut pas aimer).



Way et Medina ont réalisé des histoires assez potaches dans le ton, avec une surenchère de violence, de cruauté, de sadisme et quelques touches de folies savamment dosées. Deadpool est à la fois un personnage comique, dans le registre humour noir, mais aussi au fil des pages qui se tournent un personnage désespéré. En particulier, je ne m'attendais pas au final très cruel à la dernière page. Ils savent aussi concocter des moments de camaraderie (entre Bob et Deadpool) et des moments de complicité perverse (entre Deadpool et Bullseye). Ils réussissent quelques jolis moments de sadisme inventif, tels que la nouvelle méthode pour capter la radio mise en oeuvre par Deadpool et Bullseye.



Pour être tout à fait honnête, il est vrai que ce tome constitue un bon moment de détente régressive, très vite lu, et pas trop vite oublié. Le résumé tient en 2 lignes, les personnages sont plus que surjoués, et les intrigues sont très, très, très minces. Mais, il y a quand même un petit quelque chose qui ne demande qu'à grandir. Peut-être que le tome 3 sera encore un peu plus consistant, à lire dans Deadpool 3: X Marks the Spot.
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Wolverine: Dark Wolverine Volume 2 - My Hero

L'âge sombre (Dark Reign) s'est installé dans l'univers Marvel : Norman Osborn a pris la place de Nick Fury, les Dark Avengers ont pris la place des titulaires légitimes, et Daken a pris la place de son père dans la série mensuelle. Ce tome contient les épisodes 78 à 81 et fait suite à Dark Wolverine 1: The Prince.



Daken (le fils de Logan) a été enrôlé dans les Dark Avengers par Norman Osborn qui pense qu'il est un bon à rien. Osborn n'arrête pas de le houspiller sur le thème de "tu n'arriveras jamais à la cheville de ton père". Daken a ses propres objectifs (inconnus du lecteur) et joue un double jeu en manipulant tous ceux qui l'entourent, à commencer par Osborn lui-même. Lors du précédent tome, Daken a tué plusieurs personnes de manière très brutale et sanguinolente devant les caméras de télé. Pour qu'il retrouve une image médiatique positive, Osborn organise l'évasion de criminels et supercriminels de second ordre, dans le but d'envoyer Daken les capturer devant une équipe de télé. Le lecteur est donc invité à assister aux manipulations des uns et des autres par Osborn, aux manoeuvres de résistances de Daken pour contrer Osborn et parvenir à ses propres fins, ainsi qu'aux dommages collatéraux (les criminels qui payent le prix de cette lutte d'influence et Karla Sofen qui a trouvé plus fort qu'elle à ses petits jeux d'esprit).



Première déception, l'équipe de dessinateurs affectés sur le titre éprouve bien des difficultés à mettre en image le scénario. Stephen Segovia dessine les 3 premiers épisodes, aidé par Paco Diaz dans le troisième. Segovia s'encre lui-même pour le numéro 78, il lui faut 4 encreurs (Jay Leisten, Cam Smith, Sandu Florea et Guillermo Ortega) pour les 2 épisodes suivants. Et le numéro 81 est dessiné par Guiseppe Camuncoli et encré par Onofrio Catacchio. Pour faire simple, les numéros 78 et 81 bénéficient d'illustrations satisfaisantes, sans être inoubliables. Chaque séquence est intelligemment découpée pour un maximum d'efficacité et chaque case bénéficie d'assez de détails pour que le lecteur puisse se projeter dans la scène sans avoir l'impression d'être dans un décor tellement vide qu'il en devient impersonnel et générique, empêchant tout phénomène d'immersion. Pour les 2 épisodes du milieu, c'est une catastrophe. Le lecteur reconnaît chaque personnage, mais les décors sont en carton pâte, l'action est parfois confuse et les postures des individus défient les lois des articulations du corps humain.



L'ensemble du scénario est construit en collaboration par Daniel Way (qui rédige le plan détaillé de chaque épisode) et par Marjorie Liu (auteure de La malédiction du coeur de jade par exemple, qui habille la structure fournie par Way). Leur collaboration est à l'unisson des illustrations. Le premier et le dernier épisodes sont très réussis. Ils sont essentiellement consacrés aux jeux de pouvoir et d'influence d'abord entre Osborn et Daken, puis entre ce dernier et Karla Sofen. Les scénaristes savent trouver le juste équilibre dans ces stratégies et tactiques de l'ombre : elles ne sont ni trop simples (le lecteur n'est pas pris pour un demeuré), ni trop compliquées (le lecteur peut s'y retrouver dès la première lecture). Par contre les 2 épisodes centraux consacrés aux affrontements physiques souffrent des dessins malhabiles et également d'un scénario qui a du mal à donner une vraie personnalité et des pouvoirs bien tranchés à Daken. Du coup, le lecteur se retrouve devant un Wolverine au petit pied qui guérit facilement de tout (donc aucune importance s'il est blessé) et qui fera un usage inintéressant de ses griffes osseuses.



J'aurai vraiment aimé dire que cette histoire est d'un bon niveau, mais le fait est qu'elle souffre d'illustrations trop quelconques et d'une équipe de scénaristes pas encore complètement synchrones.
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Wolverine: Dark Wolverine Volume 1 - The Pr..

L'année 2009 aura été placée sous le signe des ténèbres pour Marvel : tous leurs titres sont devenus "dark". Ainsi la série mensuelle de Wolverine est rebaptisée Dark Wolverine à partir du numéro 75. Norman Osborn a pris le pouvoir grâce à son coup d'éclat dans Secret Invasion et il a créé sa propre équipe des Avengers dans Dark Avengers 1: Assemble. Parmi les recrues, on trouve Daken le fils de Logan (apparu pour la première fois dans Wolverine Origins: Savior) qui a usurpé l'identité de son père. Ce tome comprend les numéros 75 à 77 de la série mensuelle, ainsi que les épisodes 73 et 74, et une courte Dark Wolverine Saga de 8 pages.



Comme le titre l'indique, Daken a une affection marquée pour Nicholas Machiavel et son ouvrage de référence Le prince. Daken n'est pas un criminel par conviction, mais plus par opportunité et par réaction contre son père. Il se retrouve enrôlé dans les Dark Avengers, mais il a ses propres objectifs et il compte bien placer ses pions en dépit du besoin obsessionnel de contrôle d'Osborn et de ses compagnons plus ou moins clairs dans leur tête. Dans cette histoire, Daken tisse des liens compliqués avec les Fantastic Four, tout en s'amusant aux dépends de Lester (Bullseye, ennemi juré de Daredevil), sous les yeux d'une Karla Sofen pas dupe.



Cette histoire est une mise en selle pour le personnage qui sort ainsi de l'ombre de son illustre paternel. Le fait qu'elle se compose uniquement de 3 épisodes (75 à 77) permet de découvrir la direction générale de l'intrigue, sans savoir si elle tiendra ses promesses dans la durée. Les dessins de Guiseppe Camuncoli ont une légère teinte cartoon qui traduit bien la légère distanciation du personnage par rapport à l'attitude dictatoriale d'Osborn. D'un autre coté, ce style empêche le lecteur de prendre Daken trop au sérieux. Way et Liu dressent le portrait d'un jeune homme tout juste sorti de l'adolescence avec une attitude "no limit" reposant sur sa capacité de régénération. Camuncoli insuffle une grande énergie dans chaque personnage, Venom est un vrai monstre, les regards échangés sont lourds de sous-entendus et la paranoïa s'installe pour rester. On est toute fois très loin de l'intensité de Thunderbolts vol.2: Caged Angels.



Ce tome est complété par une aventure de Logan qui retrouve un copain biker au milieu de l'Amérique profonde. Et cet hell's angel est confronté à un trafic de drogue au sein de sa meute dans lequel son fils est impliqué. L'histoire est agréable à lire, les dessins de Tommy Lee Edwards ont juste ce qu'il faut de rugueux et mal dégrossi, mais cette histoire ne fera pas date dans les annales du mutant griffu.
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