Ce tome comprend les épisodes 13 à 18 et il se décompose en 2 parties distinctes. Il fait suite à
Deadpool 2 : Dark Reign.
Dans la première partie, Deadpool a décidé d'utiliser son argent durement gagné pour devenir pirate. Il achète un bateau (2 en fait parce qu'il a eu un petit souci avec le premier). Il engage un mousse : Bob qui passe toute l'histoire déguisé en perroquet. Il se dirige droit vers une île paradisiaque pour milliardaires et il aborde pour les rançonner. Malheureusement un autre gang de pirates a eu la même idée.
Non mais, c'est quoi cette horreur ? Les dessins sont d'une laideur repoussante. Certes, le lecteur comprend ce qui se passe rapidement, mais c'est grossier et sans aucun attrait. Et le scénario ne décolle jamais. Il y a bien un ou deux sourires ici ou là : la mère de Bob sur les toilettes, la guide touristique aveugle et le retour de la ventouse pour déboucher les toilettes. Mais passés ces 3 passages de mauvais goût assumé, l'histoire est d'une bêtise navrante (même au second degré), les péripéties sont plates et l'humour pas drôle (la variation sur La croisière s'amuse correspond au degré zéro de la parodie).
Passés ces 2 premiers épisodes, il est difficile d'accepter de rentrer dans la suite de l'histoire. Deadpool cherche quel sens donner à sa vie et il a une hallucination : la mort lui conseille de se rendre à San Francisco, la ville qui accueille les gens différents. Puis il a une illumination en regardant la télé : Cyclops explique à la populace que les X-Men accueille tous les gens différents sur leur île (pour les détails de l'installation des mutants, lire Utopia). Il ne reste plus pour Deadpool qu'à intégrer les X-Men en accomplissant une action d'éclat : tuer un père qui prétend que sa fille mutante est détenue contre son gré par les X-Men.
Ouf ! Dans ces 4 épisodes, on retrouve le Deadpool imprévisible à la logique dérangée dont le sens des actions est d'autant plus indéchiffrable qu'elles sont violentes.
Daniel Way reprend une recette qui a fait ses preuves : confronter le comportement erratique de Deadpool a des héros droit dans leurs bottes. Ici, c'est Scott Summers et Neena Thurman (Domino) qui vont faire les frais de ses frasques. Et Way ne s'arrête pas là. Il marie avec bonheur des éléments incongrus : une pile géante de pancakes, un short ultramoulant avec un top très court, un costume de X-Men fait maison, un poulet, etc. le tout est rapide, enlevé et enjoué. Wade Wilson fait tourner les superhéros en bourrique et il se tape une petite hallucination inventive. le récit est intégré à la périphérie des grands événements Marvel (Utopia et Dark Reign avec une apparition remarquée de Norman Osborn).
Heureusement
Paco Medina est de retour aux dessins pour ces 4 épisodes. Ces dessins dégagent toujours autant d'énergie. Il saupoudre ses illustrations d'une très légère touche cartoon pour coller à l'autodérision du personnage. Il s'est amélioré en ce qui concerne les expressions faciales. Plusieurs personnages arborent des moues particulièrement réussies pour exprimer leur désarroi ou leur dégoût face aux actions de Deadpool. Cyclops a une attitude figée qui traduit bien son coté psychorigide. Domino est sexy avec une poitrine un peu surdimensionnée qui fait silicone bon marché. Mais d'un autre coté Way et Medina réussissent à lui conférer une vraie personnalité, un peu décalée par rapport à son habitude. Et
Paco Medina se surpasse quand il dessine Wade Wilson en short moulant et top trop juste en train de faire du roller dans les rues de San Francisco, un bel exemple d'humour visuel.
Comme les précédents, ce tome ne réussit pas à dépasser le stade de la lecture divertissante (sans parler de la première histoire qui plombe le tome) ; il ne constitue en rien une lecture inoubliable. Il permet juste d'apporter un peu de dérision dans un monde de superhéros dominé par la sériosité. le tome suivant Monkey Business comprend la première apparition d'un nouveau personnage : Hit Monkey.