L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Les désossés de François d' Epenoux aux éditions Anne Carrière
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Une histoire d'amour africaine de Daphné Sheldrick et Johan Frédérik Hel-Guedj aux éditions Flammarion
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Les Cygnes de la Cinquième Avenue de Mélanie Benjamin aux éditions Livre de Poche
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La Dame du Ritz de Melanie Benjamin et Christel Gaillard-Paris aux éditions Albin Michel
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du plomb dans la tête de Olivier Bocquet aux éditions Michel Lafon
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Lou ! Sonata - Tome 01 de Julien Neel aux éditions Glénat
https://www.lagriffenoire.com/1059475-article_recherche-les-boulettes-de-nos-reves.html
le Supplice de la banane et autres histoires horribles de Madlena Szeliga , Emilia Dziubak aux éditions Albin Michel
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Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
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Le fait que les éléphants n’oublient jamais nous a été démontré à maintes reprises, notamment par Eleanor quand elle revint à l’enclos après bien des années de vie sauvage : ce jour-là, un homme, inconnu des gardiens en fonction, s’approcha d’elle. Eleanor éleva la trompe, ses oreilles saillant de part et d’autre et, à la grande inquiétude de tous, le chargea, mais pour l’envelopper aussitôt après de sa trompe et le gratifier d’un salut éléphantesque d’une rare intensité. L’homme n’était autre que son ancien gardien, quand elle avait sept ans, et, malgré les trente-sept années qui s’étaient écoulées depuis leur dernière entrevue, elle l’avait instantanément reconnu.
En silence, Ali et elle contournèrent ledit coude et découvrirent deux hommes occupés à sectionner les défenses d’un pachyderme récemment décédé, tout en observant d’un œil prudent un groupe d’éléphants sauvages conduits par une vieille matriarche aguerrie qui s’avançaient lentement vers eux. Absorbés par leur besogne et leur surveillance, les hommes ne se rendirent compte de la présence d’Eleanor que lorsqu’elle fut pour ainsi dire à portée de trompe. Ali hurla « Simama ! – Du calme ! » Les deux braconniers sursautèrent à s’en déboîter le squelette, atterrés de se faire prendre ainsi en flagrant délit et morts de peur face à l’éléphant, oreilles déployées et trompe levée. Ensuite, tandis que Punda, Raru et les rhinocéros contournaient à leur tour le coude de la rivière, suivis de près par une bande de buffles et d’autruches, et que le troupeau sauvage battait en retraite, les braconniers, craignant un acte de sorcellerie, eurent une réaction extravagante : ils s’agenouillèrent pour implorer miséricorde.
Galogalo Kafonde, le braconnier de légende, entra dans le commissariat de police de Malindi et demanda à être conduit à Bwana Saa Nane.
...
À la fin d’une des séances il fixa fermement David du regard et lui dit :
— Les éléphants sont fichus. Les responsables, ce sont les riches, qui en veulent de plus en plus. Comme vous, j’ai peur de la disparition des éléphants, car ils sont au cœur de notre culture et de nos vies quotidiennes. Depuis toujours, les Waliangulu ont vécu au milieu d’eux et les ont chassés honorablement, en hommes véritables, en ne visant que les grands mâles et sans jamais tuer les femelles ou leurs bébés. Maintenant, il y a les « autres », qui se moquent de leur sort et qui les tuent de façon maladroite, rien que pour le gain. Je ne veux pas me mêler de ça et je jure que je ne chasserai plus jamais l’éléphant.
— Je te crois, répondit David.
Depuis ce jour, aucun homme de la tribu waliangulu n’a plus jamais été surpris à braconner dans le parc national du Tsavo.
Kinanda se mit à parler, mais pour nous révéler qu’il était condamné à mourir et qu’il n’y avait rien à faire. Il voulait continuer de travailler aussi longtemps que possible, avant de retourner sur la terre de ses ancêtres, où ses ossements reposeraient en paix. On fit appel à plusieurs sorciers pour conjurer l’éventualité d’un mauvais sort, mais Kinanda continua de dépérir sous nos yeux, sans jamais cesser de prétendre ignorer pourquoi il avait perdu la volonté de vivre. Finalement, les joues creusées, dégoulinant de larmes, il déclara qu’il était temps de le ramener chez lui. Nous lui dîmes au revoir en pleurs, en sachant que nous ne le verrions plus.
Kinanda mourut peu de temps après. Sur son lit de mort, il demanda qu’un message nous soit transmis. Lors d’une cérémonie de prestation de serment mau-mau, il avait reçu l’ordre de tous nous assassiner et, parce qu’il avait refusé de s’exécuter, on lui avait jeté un sort mortel. Son refus de nous mettre à mort lui avait coûté la vie.
Au bout de la route habitait un vieux colon, M. Worthingham, qui faisait tracter sa nouvelle voiture par quatre bœufs au motif que l’essence était trop chère. Le voir à son volant, conduisant solennellement son véhicule tiré au pas par un attelage de bovins, tirait beaucoup de sourires à tout le monde.
Bunty (une antilope) avait une nette préférence pour les mâles d’une seule femelle. Elle avait donc un faible pour David (mais il ne constituait en quelque sorte qu’un deuxième choix), mais elle adorait aussi Jill et Angela. En revanche, je jouissais auprès d’elle d’un amour sans réserves, ma présence maternelle étant récompensée par une dévotion et une loyauté si entières qu’elles se prolongèrent des années, éclipsant même l’attrait de ses congénères. Chaque fois que David faisait une apparition en pantalon décontracté et qu’on sortait les valises, elle comprenait que nous étions sur le point de quitter la maison et lui assenait des coups de corne à répétition, très en colère qu’il m’emmène loin d’elle.
Jill (la fille de l'auteur) avait été élevée avec des bébés éléphants et les considérait comme d’autres enfants auraient considéré un chien ou un chat domestiques. Quand les démonstrations d’affection de Fatuma venaient interrompre un jeu en particulier, il était amusant de regarder Jill essayer d’écarter l’éléphante, sans la moindre crainte. Fatuma était d’une patience et d’une gentillesse inépuisables, mais elle manifestait aussi sa volonté protectrice avec détermination, et cela débouchait donc sur un compromis : Jill se nichait purement et simplement entre les quatre colonnes des jambes de Fatuma et continuait de jouer sous son ventre massif.