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Citations de Dario Franceschini (60)


"Moi..je n'aurai pas le temps de voir la machine des odeurs, mais toi si, peut être. Et alors ti t'apercevras que les photographies servent seulement à faire oublier tout ce qu'on a pas photographié"
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Il regarda devant lui la route droite sur la digue qui séparait la terre immobile du grand fleuve argent qui allait, lent et résigné, mourir dans la mer. Il sentait maintenant un grand calme dans sa poitrine vidée et paisible. Ainsi, se dit-il, depuis le début du voyage, il allait vers la source, sans s'en apercevoir. Il revenait là où tout commence
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Tout petit déjà, mon fils me demandait de lui expliquer ce qu’était l’amour, comment on pouvait dessiner ce qu’on éprouvait pour les grands-parents ou pour les parents et pour m’en sortir, je lui racontais qu’il existait, mais qu’on ne pouvait pas le voir et encore moins le dessiner. Lorsqu’il alla en ville pour faire ses études de médecine, il m’écrivit qu’il faisait des tas d’autopsie et que chaque fois il essayait, en vain , de le trouver caché quelques par. Et que pourtant il y était. Ainsi, depuis des années, il m’envoie de Borrello des caisses pleines d’amour rien que pour moi et il les remplit toujours de paille pour qu’il arrive là encore intact.
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Nous la regardons chaque matin, nous la buvons, elle nous fait vitre, nous en rêvons la nuit. Notre monde est ici, entre les digues, et c’est là que nous voulons mourir. En dehors, c’est la terre des autres.
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Vois-tu, dit-il en chassant la poussière du dos d’un volume relié de cuir rouge, petit déjà, lorsque je restais éveillé toute la nuit à lire un livre, je ne supportais pas l’idée que les hommes et les femmes que je venais de voir doivent finir serrés et immobiles dans une bibliothèque. Je revois encore la sérénité de ces deux vieillards qui avaient cédé à l’amour après une longue vie d’attente. C’est là que le désordre a commencé. Arrivé au dernier mot du livre, je n’ai pas supporté l’idée qu’après s’être attendus aussi longtemps, Fernina et Florentino soient contrains de goûter le court bonheur su désiré qu’il leur restait à vivre écrasés entre les livres d”une étagère exiguë. Alors, je les ai laissés libres de s’aimer dans tous les lieux de la maison où leur livre s’est déplacé au cours des années.
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« Tout petit déjà, mon fils me demandait de lui expliquer ce qu'était l'amour, comment on pouvait dessiner ce qu'on éprouvait pour les grands-parents ou pour les parents et pour m'en sortir, je lui racontais qu'il existait, mais qu'on ne pouvait pas le voir et encore moins le dessiner. Lorsqu'il alla en ville pour faire ses études de médecine il m'écrivit qu'il faisait des tas d'autopsies et que chaque fois il essayait, en vain, de le trouver caché quelque part. Et que pourtant il y était. Ainsi, depuis des années, il m'envoie de Borello des caisses pleines d'amour rien que pour moi et il les remplit toujours de paille pour qu'il arrive là encore intact. »
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Lorsque la charrette atteignit le sommet de la digue, Primo sentit son souffle s'arrêter dans sa gorge et il déglutit face à la majesté du grand fleuve qui revenait dans sa vie. Il coulait imposant et fier, tel qu'il ne l'avait plus jamais revu depuis ces après-midi solitaires de son enfance où il restait des heures durant sur la rive à lancer des pierres loin dans l'eau et à regarder les bateaux qui passaient lentement, chargés de bois, de sable, de montagnes de sucre. Il l'avait oublié, perdu dans les journées prudentes de son existence ordonnée, mais il était encore là, comme autrefois, puissant et éternel, gonflé de douceur et de violences secrètes.
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-... Je croyais que ça s'était vraiment produit, se plaignit Iacopo.
- Qu'est ce que ça peut te faire? Si tu écoutes une histoire, et si tu la trouves belle, tu ne dois pas te soucier de savoir si les choses se sont réellement produites" lui dit Mila.
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« Excuse-moi pour le désordre, poursuivit-il en montrant à Primo les livres posés partout, sur les chaises, sur la table, sur les radiateurs, le carrelage de ciment gris brillant. Ce n'est pas un problème de place, c'est seulement que j'ai abandonné. Je n'ai plus assez de force d'âme pour avoir la cruauté de les mettre sur l'étagère d'une bibliothèque. Vois-tu, dit-il en chassant la poussière du dos d'un volume relié de cuir rouge, petit déjà, lorsque je restais éveillé toute la nuit à lire un livre, je ne supportais pas l'idée que les hommes et les femmes que je venais de voir doivent finir serrés et immobiles dans une bibliothèque. »
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- … Je croyais que ça s’était vraiment produit, se plaignit Iacopo.
- Qu’est-ce que cela peut te faire ? Si tu écoutes une histoire, et si tu la trouves belle, tu ne dois pas te soucier de savoir si les choses se sont réellement produites », lui dit Mila.
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Croyez-moi, poursuivit-il, l'endroit où on meurt est beaucoup plus important que celui où on naît. C'est stupide de traîner toute sa vie durant, sur nos papiers, dans notre biographie, comme signe distinctif, et jusque sur nos pierres tombales, le lieu où nous sommes nés. Tout le monde s'en moque ! Ce n'est pas nous qui avons choisi. [...] Imaginez en revanche quelle beauté, quelle liberté, de pouvoir décider la ville où on meurt !
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"Il finissait donc là ce voyage si étrange, si plein de souvenirs et de présages, où ll s'était reconnu dans tous les hommes et dans toutes les femmes qu'il avait rencontrés en chemin. C'est dans le fleuve qu'il devait mourir, parce que c'est ce qui était écrit pour lui, comme pour le cheval immobile du chemin de halage, pour Ariodante le magicien et pour tous ceux qui portaient dans leurs veines cette eau d'argent mêlée à leur sang et qui l'avaient oubliée."
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“Tu vois, Primo, tous les jours depuis toujours, je ne fais que ça : aller et venir jusque-là. Pourtant je viens seulement de comprendre que le fleuve est comme la vie. C’est pourquoi - dit-il en le montrant d’un signe de tête - lorsque je vais vers l’amont je regarde l’eau qui coule vers moi et , comme maintenant, je me sens bien. il me semble être plus fort, pouvoir regarder le fleuve dans les yeux comme si je lui disais “Tu peux bien aller où bon te semble, tu ne m’entraîneras pas avec toi vers la fin. Moi, je vais vers le haut, lmà où la vie commence”….”mais lorsque je vais vers l’aval, je suis envahi par la mélancolie, c’est comme si le fleuve m’aspirait et m’emportait avec luui sans même s’apercevoir de moi et de ma charrette…..”
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- Et dites-moi, dans quelle ville envisagez-vous de mourir ?
Iacopo resta interdit et répondit amusé :
- Franchement, je n'y ai jamais pensé
- Vous avez tort, dit l'homme avec décision en élevant la voix et en reprenant une position normale. Croyez-moi, poursuivit-il, l'endroit où l'on meurt est beaucoup plus important que l'endroit où l'on naît. C'est stupide de traîner toute sa vie durant, sur nos papiers, dans notre biographie, comme signe distinctif, et jusque sur nos pierres tombales, le lieu où nous sommes nés. Tout le monde s'en moque ! Ce n'est pas nous qui avons choisi. [...] Et puis, quand on naît, on ne s'aperçoit vraiment pas de l'endroit où l'on est, quand on meurt en revanche, on le sait ! Le dernier coin de ciel derrière la fenêtre, les dernières pierres d'un mur. Rien que pour ça, on ne devrait pas écrire sur la carte d'identité "Né à..." mais plutôt "mourra à...". [...] Cela nous contraindrait à y réfléchir.
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Il avait toujours confondu le silence et le froid (…) Il avait commencé à comprendre et n’eut plus aucun doute lorsque sa mère lui parla de ce vieil oncle mort dans un étang, qui confondait depuis sa petite enfance l’obscurité et le froid et qui, pour ne pas en mourir, avait toujours dormi les volets ouverts, se réchauffant à la faible lumière de la nuit.
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Primo sentit la vie entrer en lui moqueuse et ressortir par son dos comme un violent souffle de vent de plage. Il regarda devant lui la route droite sur la digue qui séparait la terre immobile du fleuve d'argent qui allait, lent et résigné, mourir dans la mer. Il sentait maintenant un calme léger dans sa poitrine vidée et paisible. Ainsi, se dit-il, depuis le début du voyage, il allait vers la source, sans s'en apercevoir. Il revenait là où tout commence.
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« On était en septembre quand Erlinda belle disparut. Il commença à pleuvoir, murmura Artioli, et le fleuve revint en toute hâte, emportant vers la mer les parasols oubliés, les voix, les châteaux de sable, les cabines colorées de blanc et de rouge. Je continuai à aller sur la digue tout l'automne durant et sous l'eau du fleuve qui coulait grise et lente, je voyais les gens, les îles, la longue plage blanche et les cheveux noirs d'Erlinda. C'est pour cela que je ne me suis jamais marié, parce que mon coeur est resté là-bas, sur la plage de cet été. »
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Elle ferma les yeux et en renversant la tête en arrière, remplit la baraque de son rire contagieux. Primo se dit que cette femme devait être la joie enfermée dans une corps.
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Cinquante-deux putains, Iacopo. Des femmes libres et merveilleuses. Elles avaient besoin d’argent pour vivre et j’avais besoin d’elles pour donner la vie.
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C'est justement alors qu'il se laissait glisser dans un moment de silence, un après-midi de son automne, que Primo Bottardi se rappela soudain la question que Massimo Civolani lui avait posée quarante-deux ans auparavant. (...)
Il se sentit perdu et vidé de toute sa vie. Il sera les draps dans ses pongs et l'océan désordonné de sa mémoire lui restitua la voix, claire et intacte, de son vieux compagnon. Il songea qu'il ne l'avait plus rencontré depuis ce matin d'école où Civolani avait salué ses amis et était parti avec sa famille pour suivre le travail de son père. (...)
"Est-ce que je t'ai déjà parlé de de Massimo Civolani?"
Maria fit signe que oui.
"Je dois le retrouver. Un matin à l'école, avant de partir, il m'a posé une question à laquelle je n'ai jamais répondu."

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