-Que je te parle de moi ? mais tu sais déjà tout Pacôme.
J'ai appris à lire toute seule à l'âge de 4 ans pour connaître la suite des histoires de Dickens que me lisait parfois ma mère.
Quand mes parents l’ont découvert, ils ont mis sous clé tous leurs livres en anglais.
Notre médecin de famille leur avait conseillé de protéger mon pauvre petit cerveau féminin des ravages de l'instruction.
- Sans façon, merci : et toi, Charlie, qu'est-ce que tu vas en faire ?
- J'sais pas trop, en fait...
- Tu devrais en profiter pour te faire un vrai trousseau de jeune fille si tu veux trouver un...
- AIE !
- Désolée, c 'est parti tout seul.
- C'est quoi alors te combine pour les canassons ?
- Je vous repose la question, Mr Champignac. Pourquoi ne l’avez-vous pas tué ?
- Oui. Pourquoi ne pas avoir mis fin au règne des nazis en assassinant Hitler ?
- Pour ne pas leur ressembler ! (p. 48)
Parfois, j’aimerais être loin, très loin de la folie du monde. Mourir, dormir, rien de plus, c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Ces mots de Shakespeare dans Hamlet me hantent depuis mon enfance. Ils prennent tout leur sens en ce moment. Est-ce que l’humanité mérite de vivre si elle peut engendrer des horreurs comme le nazisme ? Est-ce que des scientifiques doivent se compromettre à ce point pour poursuivre leurs recherches ? Est-ce que ce monde à un sens, Pacôme ?
Un cantonnier installe un panneau routier en 4 minutes. Combien de temps lui faut-il pour installer trois panneaux routiers ? – La réponse ne peut pas être 12 minutes. Ce serait trop simple, il y a forcément un piège. Quatre minutes est un temps moyen, qui varie forcément en fonction de la taille du panneau, de la température ambiante, de la nature du sol, de l’état de fatigue du cantonnier, de son âge, de l’usure du matériel, de la déclivité du terrain. Tout cela doit se modéliser par un ensemble d’équations différentielles. […] J’ai donc opté pour une représentation matricielle du problème, tout en démontrant au passage un nouveau théorème sur la nature exponentielle d’un système dynamique.
Les informations que reçoit notre cerveau sont transmises par des neurones, les cellules qui constituent notre système nerveux. Il en renferme plus de 100 milliards, connectés en un formidable réseau. Les informations se propagent entre les neurones sous forme d’impulsion électrique. Lorsque cette impulsion parvient au bout de la longue fibre d’un neurone, elle se trouve face à un espace nommé fente synaptique. Le signal électrique libère alors des molécules appelées neurotransmetteurs. Ils traversent cet espace et vont se fixer sur les récepteurs du neurone suivant où ils engendrent un nouveau signal électrique, qui se propage à son tour. Et c’est ainsi que les informations atteignent les zones de notre cerveau chargées de les traiter. La pervitine est un dérivé de la méthamphétamine. Une fois ingérée, elle force l’émission de neurotransmetteurs tout en saturant la fente synaptique. Créant ainsi un véritable feu d’artifice neuronal, qui fausse toutes les perceptions du cerveau ! cette drogue empêche aussi le neurone qui a émis les neurotransmetteurs de les récupérer. Les effets durent des heures. Les troubles de la vision sont un des effets les plus fréquents. Vous avez dû ressentir les autres : on est comme électrisé plein d’énergie, ivre de confiance en soi, avec un sentiment d’invincibilité. Les sensations de peur, de faim et de fatigue n’existent plus.
J'ai appris à lire toute seule à l'âge de 4 ans, pour connaître la suite des histoires de Dickens que me lisait parfois ma mère...
...quand mes parents l'ont découvert, ils ont mis sous clé tous leurs livres en anglais.
Notre médecin de famille leur avait conseillé de protéger mon pauvre petit cerveau féminin des ravages de l'instruction.
Je me suis donc rabattue sur les livres en français et la poésie allemande. Je lisais couramment ces deux langues à 6 ans.
En mai 1940, les troupes d’Hitler ont envahi les Pays-Bas, la Belgique, e Luxembourg et la France. Une guerre éclair de quelques jours comme le monde n’en avait jamais connu. L’armée allemande a conquis plus de terrain en une centaine d’heures que durant les quatre premières années de la première guerre mondiale. Ses soldats semblaient être des surhommes. Ils ne s’arrêtaient jamais… Même pas pour dormir.
Visiblement, les services de renseignements britanniques ont très bien fait leur travail, peut-être même un peu trop.
- Hélas, le nationalisme est un poison dont on n'est pas près de trouver l'antidote. (p. 13)