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Citations de David Grossman (250)


Cette fois, Akiva ne décline pas immédiatement l'invitation à déjeuner. Il hésite, ferma les yeux, tergiverse en moulinant des bras :
- Espace tes visites dans la maison de ton ami, car il en aurait bientôt assez de toi et te prendrait en grippe, murmure-t-il.
Les autres se massent autour de lui.
- Non ! Ils n'en auront pas assez de toi et ne te prendront pas en grippe ! scandent-ils en choeur.
La figure d'Akiva s'éclaire, il lève la main droite et s'adresse à leur hôtesse en chantonnant :
- Va vite prendre trois mesures de fleur de farine, pétris-la et prépare des gâteaux.
Les femmes 'égaillent vers la cuisine. Ora devine qu'il a accepté l'invitation parce que cette famille est un peu moins pauvre que les autres et peut en assumer le coût.
Akiva se rend dans la cuisine pour vérifier que l'on ne franchisse pas les bornes. Ora et Avram restent seuls avec les jeunes filles et les petits enfants de la maison. Un ange passe jusqu'à ce que l'un des garçons, prenant son courage à deux mains, leur demande d'où ils viennent. Elle est de Jérusalem et Avram de Tel-Aviv, répond Ora. Il est originaire de Jérusalem lui aussi, précise-t-elle, et quand il était enfant, il habitait un quartier près du souk. L'image folklorique de la ville ne paraît guère les impressionner. Une fillette menue, la peau très pâle, engoncée dans es vêtements s'enquiert avec inquiétude :
- Vous n'êtes pas mariés ?
Les autres gloussent et font taire l'impudente.
- Nous sommes amis depuis plus de trente ans, rétorque gentiment Ora.
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Elle progresse sans presque regarder où elle met les pieds. Tombant dans le néant infini. Elle est un infime fragment d'humanité. Ofer aussi. Elle ne peut ralentir sa chute une seule seconde. Elle a beau l'avoir mis au monde, être sa mère, même s'il est sorti de son ventre, pour l'heure, ils ne sont que deux grains de poussière flottant, tournoyant à travers l'espace infini, immense et vide. En fin de compte, pressent Ora, tout relève du hasard.
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Je finis par capter que la soldate est en train de me dire quelque chose. Elle marche et parle vite. Elle m'explique que je dois rentrer à la maison immédiatement, que le temps presse, que je dois assister aux obsèques à seize heures, et se retourne même pas, comme si, qui sait ?, elle avait peur de me regarder, et moi, rappelez-vous, j'ai en permanence son cul sous les yeux, qui est décidément un sacré morceau.
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...il la regardait danser, lui faire miroiter devant les yeux les secrets d'un monde qui lui était entièrement fermé, et son âme se recroquevillait à la pensée que Gidéon et Yaeli auraient à leur tour, un jour, de tels souvenirs, une telle gaieté, grâce à leur enfance, aux camps, aux excursions, aux danses, voire à leurs disputes idiotes, et que lui - quoi lui, comme ses parents. Laissé-pour-compte. Aharoning.
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« Chaque fois qu'elle croise le regard d'un soldat,elle détourne machinalement la tête pour éviter de le reconnaître plus tard – Ofer lui a en effet expliqué qu'ils se prenaient parfois en photo avant une opération, et qu'ils veillaient à garder leurs distances afin de laisser un espace pour le cercle rouge qu'on tracerait plus tard autour de leurs visages dans les journaux .»
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Tu es devenue muette la première,
Puis se fut mon tour.
Le silence t’as fait
Du bien, et moi
Il m’a saisi
A la gorge. L’un
Après l’autre les mots
Ont expiré, et nous avons ressemblé
A une maison
Où petit à petit s’éteignent
Toutes les lumières, jusqu’à ce que tombe
Un silence obscur-
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Il faut tellement d'intelligence et de circonspection pour ne pas proférer une seule parole blessante, humiliante, par exemple, quand maman avait dit aux femmes qu'elles avaient de la chance de ne pas avoir de filles, comme par hasard, elle avait choisi le moment précis où Rivché, la mère de la pauvre Lealé, entrait dans la cuisine. C'était une petite attention de rien du tout mais il y avait plein de minuscules flèches dans l'air, des phrases décochées qui retombaient par terre avant de se désintégrer en mille morceaux venimeux, des compliments à double fond, des regards cordiaux, lourds de secrets partagés, des mots soigneusement, tacitement contournés, le voile se déchirait à présent, il était fasciné, submergé de tendresse.
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Si je suis tué, partez. Fichez le camp, il n’y a rien de bon à attendre ici. 

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Durant les milliers d’heures qu’il avait passées à écouter les soldats égyptiens dans le bunker de Bavel, traduisant jour et nuit leurs propos, épiant la routine militaire, les gestes quotidiens, les blagues, les plaisanteries obscènes, les secrets les plus intimes, jamais il n’avait senti, comme aujourd’hui, en les regardant étreindre leur camarade, à quel point ils étaient réels, des créatures vivantes, faites de chair et de sang, dotées d’une âme.
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Bonne idée au départ, bon début, mais après 300 pages ce livre devient trop lent, trop long...alors que si prometteur.....une déception....
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...S. Yizhar dans convoi de minuit: "On ne peut désigner une étoile à quelqu'un sans placer l'autre main sur son épaule"....
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"Ils m'ont traité d'Arabe merdeux, et moi, j'ai répondu qu'ils avaient beau me "chier" dessus, je n'étais pas merdeux pour autant".
p. 70 de la version grand format (Seuil)
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"Chaque scène, chaque paysage, chaque visage, un homme assis chez lui, le soir, une femme seule au café. Deux personnes devisant à travers champs, un enfant faisant des bulles avec un chewing-gum. Les choses les plus anodines recèlent tant de beautés, et tu les verras toujours, Ora'leh, promets-moi de ne pas passer à côté."
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"Le bonheur est toujours prématuré."
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"Si l'on observe quelqu'un, n'importe qui, assez longtemps, on peut deviner les pires extrémités auxquelles il pourra se livrer dans sa vie."
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"C'est reposant de s'abstraire de la réalité [...]."
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"Elle consultait l'heure toutes les cinq minutes. [...] Le temps se comportait étrangement, tantôt filant, tantôt s'éternisant ou se figeant. Elle aurait pu revenir en arrière sans difficulté, lui semblait-il, oh, pas de beaucoup, elle se serait contentée d'une demi-heure, voire d'une heure. Il suffit parfois d'un petit marchandage de rien du tout pour venir à bout de grandes choses - le temps, le destin..."
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En gravissant l'escalier après son départ,elle avait eu le sentiment que,malgré ce qui s'était passé,en dépit de son singulier mutisme pendant tout le voyage,leur amitié s'en était peut-être trouvée renforcée,comme purifiée par une flamme plus authentique:l'épreuve de la réalité.
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De jour en jour, cela devenait plus évident , jusqu'à la conforter dans certitude que les deux garçons lui étaient nécessaires pour vivre. Aussi essentiels que deux anges accomplissant la même mission : Avram dont la présence lui était aussi indispensable que l'air qu'elle respirait, et Ilan, à la complète absence.
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Il lui écrivit chaque jour pendant trois semaines, avant même de connaître son adresse, et posta les vingt et une premières lettres dans une boîte à chaussures décorée.
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