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Citations de David Simon (42)


We need to start over, to admit that somehow the forces of history and race, economic theory and human weakness have conspired to create a new and peculiar universe in our largest cities. Our rules and imperatives don't work down here. We've got to leave behind the useless baggage of a society and culture that still maintains the luxury of reasonable judgments. Against all the sanction we can muster, this new world is surviving, expanding, consuming everything in its path. To insist that it should be otherwise on the merits of some external morality is to provoke a futile debate. In West Baltimore or East New York, in North Philly or South Chicago, they're not listening anymore, so how can our best arguments matter ?
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" Qui c'est qui cogne à ma porte à une heure pareille ?
- Madame Thompson ?
- Ouais.
- Police.
- Nan ? "
Bon sang, pense Pellegrini : à part ça, qu'est ce qu'un Blanc en trench-coat pourrait bien foutre sur Gold Street après minuit ?
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Un inspecteur de Baltimore mène de front neuf ou dix enquêtes pour homicide par an à titre d'enquêteur principal et une demi-douzaine supplémentaire à titre d'inspecteur en second, bien que les directives du FBI suggèent une charge de travail moitié moins importante.
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Un témoin ment pour protéger ses amis et ses parents, même ceux qui ont versé le sang gratuitement. Il ment pour nier ses rapports avec la drogue. Il ment pour cacher le fait qu'il a déjà été arrêté, qu'il est secrètement homosexuel, ou même qu'il connaissait la victime. Avant tout, il ment pour se distancier du meurtre et la possibilité de devoir un jour témoigner devant la cour. A Baltimore, quand un flic vous demande ce que vous avez vu, la réponse de rigueur, un réflexe involontaire ancré dans la population urbaine depuis des générations, sort machinalement avec un lent signe de dénégation et un regard entendu :
" J'ai rien vu.
- Vous étiez juste à côté du type.
- J'ai rien vu."
Tout le monde ment.
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Peut-être la seule personne à Baltimore susceptible de s'intéresser vraiment à l'affaire est-elle sur un brancard en partance pour la morgue. Plus tard dans la matinée, devant la porte d'un frigo en face de la salle d'autopsie, le frère de Rudy Newsome identifiera le corps mais après ça, la famille du jeune homme n'aura pas grand-chose à offrir. Le journal du matin n'imprimera pas une ligne sur le meurtre. Le quartier, s'il reste quelque chose qui ressemble vaguement à un quartier dans les alentours de Gold et d'Etting, passera à autre chose. West Baltimore, patrie où l'homicide est une simple broutille.
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"être bon c'est bien, avoir de la chance c'est mieux "
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Un pays armé jusqu'aux dents, enclin à la violence, trouve qu'il est parfaitement raisonnable de munir ses forces de l'ordre d'armes et de l'autorité d'en faire usage. Aux Etats-Unis, seul un flic a le droit de tuer à l'aune de son jugement et de son initiative personnelle. A cette fin, Scotty McCown et trois mille autres hommes et femmes étaient déployés dans les rues de Baltimore avec un Smith & Wesson calibre.38, pour lequel ils recevaient une formation au tir de quelques semaines et un passage annuel au stand de tir de la police. On considère que cette formation, alliée au bon jugement de chaque officier, constitue un savoir suffisant pour prendre la bonne décision à tous les coups.
C'est un mensonge.
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Quand il se baladait dans son bolide, tout le monde savait qui il était, se souviens l'inspecteur Matthews, dépité. On les entendait crier : "Eh, c'est Little Melvin ! Eh Melvin !" Même les tout-petits le connaissaient.
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A ceux qui déplorent le manque de moyens et de personnel éducatif de ce pays, on peut asséner cette réalité antagoniste mais tout aussi tragique : l'école ne sauve plus. (...) Le système éducatif n'ose pas s'attaquer au cœur du problème : les élèves viennent désormais d'un monde à part. (...) Les administrations et les bureaucrates ont camouflé leurs échecs pendant des décennies, à grand renfort de méthodes éducatives de pointe, de programmes scolaires remaniés et de terminologies à la mode, comme si changer d'approche ou de technique pouvait changer la donne. Retour aux fondamentaux, écoles alternatives, privatisation, pôles d'excellence, lycées expérimentaux - on offre des slogans plutôt que des efforts significatifs, comme si le Titanic avait pu regagner le port de New York s'il avait été équipé de meilleures chaises longues. (...) Le système éducatif joue avec les chiffres exactement comme le fait le département de la police ; une administration qui cherche inlassablement une réponse proportionnelle à un problème totalement disproportionné.
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Je baignais dans l'enquête sur les meurtres, envisagée comme un travail à la chaîne, une industrie en plein essor pour une Amérique gagnée par la rouille, qui avait depuis longtemps cessé de produire grand-chose en gros, si ce n'est le malheur.
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La ville aurait tous les droits d'ériger un monument à sa propre indifférence, on pourrait l'appeler la tombe de la Victime inconnue. L'installer au carrefour de Gold et d'Etting avec une garde d'honneur. On pourrait répandre devant quelques cartouches et dessiner une nouvelle silhouette humaine à la craie toutes les demi-heures. Demander à la troupe du lycée Edmonson d'exécuter un numéro de claquettes et faire casquer 1 dollar 25 cents aux touristes pour la peine.
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Prière de flic : Bénis soient les imbéciles car ils donnent de l'espoir à ceux qui sont chargés de les traquer. Bénis soient les êtres à la compréhension limitée, car par leur ignorance même, ils apportent la lumière à ceux qui oeuvrent dans les ténèbres.
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Les meilleurs romans de Dashiell Hammett et Agatha Christie font valoir que, pour traquer un assassin, il faut d'abord établir le mobile; sur l'Orient Express, peut-être, mais à Baltimore, connaître le mobile peut être intéressant, voire utile, mais c'est souvent hors sujet. On s'en fout du pourquoi, vous dira un inspecteur; découvrez le comment, et neuf fois sur dix vous aurez le qui.
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On a mené une guerre contre la drogue dans un trou noir économique et social, jusqu'à ce que le désespoir et la rage poussent les damnés de nos villes à ne plus se battre que pour le désir humain et le profit, contre lesquels personne n'a jamais pu trouver une arme efficace.
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"Il a l'air coopératif.
- tu trouves ?
- ouais. Jusque-là
- moi je trouve qu'il est trop coopératif. Je crois que cet enfoiré nous pisse dessus et qu'il essaie de nous faire croire qu'il pleut"
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"Ivrognes, toxicos, dealers, prostituée... La naissance, la pauvreté, la mort violente, puis un enterrement anonyme dans la gadoue de Mount Zion. Dans la vie, la ville n'avait pu trouver aucun but pour ces âmes à la dérive; dans la mort, elle les avait perdues tout à fait."
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On est à Baltimore mon chou...Attention aux balles!!!
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La gravité fécale. Définition parfaite de la hiérarchie.
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Page 805

Même le meilleur flic blanc ressent cette distance lorsqu'il travaille avec des victimes noires et des suspects noirs; pour lui ceux-ci appartiennent à un autre monde, comme si leur tragédie était le résultat d'une pathologie du ghetto contre laquelle il est pleinement immunisé. Dans la mesure où il travaille dans une ville où près de 90% des meurtres sont commis par des Noirs sur des Noirs, un inspecteur blanc comprendra peut-être la nature de la tragédie d'une victime noire, il fera peut-être bien attention à faire la différence entre les bons, qu'il faut venger, et les mauvais, qu'il faut traquer. Mais au bout du compte, il ne réagira jamais avec la même intensité; ses victimes les plus innocentes suscitent chez lui de l'empathie, pas un crève-cœur; ses suspects les plus impitoyables provoquent du mépris, pas de la rage. Edgerton en revanche, n'est pas encombré par de telles distinctions. Eugene peut être complètement réel pour lui, de même qu'Andrea Perry peut l'être; sa rage face au crime peut être personnelle.
[...] pour être un inspecteur noir à la brigade criminelle, il faut posséder un sens tout particulier de l'équilibre, être prêt à supporter les excès de nombreux collègues blancs, à ignorer les jugements cyniques et l'humour mordant d'hommes pour lesquels la violence des Noirs contre les Noirs représente un ordre naturel. Pour eux, la classe moyenne noire n'est qu'un mythe. Ils en ont entendu parler, ils ont lu des articles dans les journaux, mais au diable s'ils peuvent la trouver dans la ville de Baltimore. Edgerton, Requer, Eddie Brown: ils sont noirs, ils appartiennent fondamentalement à la classe moyenne, mais ils ne prouvent rien. Ce sont des flics, et par conséquent, qu'ils le sachent ou non, ce sont tous des Irlandais honoraires. Cette logique permet au même inspecteur qui sera parfaitement à l'aise pour faire équipe avec Eddie Brown de foncer sur l'ordinateur de la police pour vérifier les antécédents de la famille noire qui s'est installée à côté de chez lui.
Le préjugé est profondément enraciné. Il suffit d'écouter l'analyse scientifique que fait dans le foyer un vieil inspecteur blanc sur la forme de la tête des lascars noirs : " ... Ceux qui ont la tête allongée, c'est des tueurs froids, des mecs dangereux. Mais ceux qu'ont une tête en forme de cacahuètes, c'est juste des petits dealers et des voleurs de poules. Et ceux qui sont super cambrés, en général..."
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Page 538
"Mettez ça sur le compte de la chaleur, car quoi d'autre pour expliquer les montagnes russes de cette nuit d'août où Harry Edgerton prend un appel d'un jeune flic du Southwest demandant une équipe sur une mort non expliquée, l'écoute une minute ou deux, puis déclare à son interlocuteur qu'il n'a pas le temps de se rendre sur les lieux.
"Ecoutez, on est un peu occupés, là, dit-il, coinçant le téléphone entre son épaule et sa joue. Pourquoi vous balancez pas le corps à l'arrière de votre voiture? Vous la ramenez direct au QG, qu'on y jette un coup d’œil?
- OK", fait le jeune.
Il raccroche.
"Oh merde, fait Edgerton, feuilletant fébrilement le répertoire pour trouver le numéro de l'aiguilleur du Southwest. Il a cru que j'étais sérieux, ce con."
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