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Critiques de Deb Spera (74)
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Le chant de nos filles

C’est un endroit qui ressemble à la Louisiane.



Comme dans la chanson.



On ne dirait pas le sud. C’est le Sud. La Caroline du Sud précisément dans les années 20.



Ce Sud qui, en littérature, souvent, me passionne. Le Sud des injustices, où les femmes ne peuvent que perdre leur Nord.



Elles s’appellent Gertrude, Annie et Retta. Et croyez-moi, on ne les rencontre pas par hasard.



Chacune d’elle nous donne envie de la suivre. Gertrude, cette mère de quatre filles, dont la misère n’a d’égale que la violence de son mari. Annie, riche et pourtant si seule, à la fin de son existence. Et Retta, dotée d’un don unique, au service des autres, né avec l’abolition de l’esclavage.



Chacune à sa manière va devoir se battre contre une société arriérée, qui méprise la condition féminine. Chacune d’entre elle va se battre pour les filles à venir. Chacune va lutter avec l’autre.



Un premier roman que l’on verrait bien adapté au cinéma tant ces femmes prennent vie sous nos yeux dans un contexte géographique et historique passionnant.



Deb Spera offre un roman choral de toute beauté. Ce roman se lit comme on écoute la musique et qu’on se laisse emporter par elle. Chaque voix, chaque femme, porte l’écriture, emporte le lecteur. Comme on raconte une histoire au coin du feu. Une histoire de femmes, de destins et de secrets.



Ce roman est un chant oui. Qui monte crescendo, qui prend au cœur et qu’on ne peut plus lâcher jusqu’à la fin.
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Le chant de nos filles

J'avais envie de changer de registre, après un Donato Carrisi bien sombre ("Je suis l'abysse") et un Thilliez machiavélique ("Labyrinthes"). Je suis donc partie en Caroline du Sud, dans les années 20, en compagnie de trois femmes très différentes mais auxquelles je me suis attachée pendant le bout de chemin que nous avons fait ensemble. Une infestation de charançons a semé la misère parmi les les fermiers de la région de Branchville, les récoltes de coton en sont durablement affectée. Même les riches propriétaires terriens peinent à se remettre, et cherchent à se reconvertir, dans le tabac par exemple. C'est le cas d'Edwin Coles, alors que sa femme Annie s'occupe de son côté à faire prospérer l'usine de confection qu'elle dirige avec son fils Lonnie, vieux garçon paralysé par un problème d'élocution. Les Coles ont eu cinq enfants, mais l'un de leurs fils s'est pendu à l'âge de 12 ans, et suite à ce malheur inexpliqué, leurs deux filles ont quitté la maison familiale fâchées avec leurs parents. Il ne reste à Branchville que Lonnie, méprisé par son père, et son frère aîné Eddie.

Retta est au service des Coles depuis toujours, ses ascendants étaient déjà esclaves de la famille avant l'abolition. Maintenant elle est salariée et vit dans sa propre maison dans le quartier réservé aux Noirs, Shaker Rag, avec son cher mari Odell. Celui-ci a été victime d'un accident alors qu'il était employé aux chemins de fer, et a dû se reconvertir comme chiffonnier depuis qu'il ne lui reste qu'une jambe.

Et puis il y a Gertrude, qui vit dans les marais infestés d'alligators et autres charmantes bestioles, maman de quatre filles, dont deux ados et deux petites maigrichonnes. D'ailleurs la plus jeune, Mary, est tellement mal en point à cause des privations et des parasites qui la rongent qu'elle risque de mourir sans des soins appropriés. Mais Gertrude n'a plus un sou, son mari Alvin dilapide tout son salaire en alcool sans se préoccuper de sa famille, sinon pour taper un bon coup dessus quand il a la cuite mauvaise. Gertrude n'a plus le choix, elle va frapper à la porte d'Annie pour quémander du travail à la fabrique. Mais avant, elle doit résoudre son autre problème...



Chacune de ces trois héroïnes est confrontée à un monde qui ne facilite guère la vie des femmes, même Madame Annie qui semble privilégiée par rapport aux deux autres se débat dans les lourds secrets qui ont brisé l'harmonie de la famille. Et un jour, ce qu'elle va découvrir va totalement la fracasser. Quant à Retta, elle a également eu son lot de malheur, son seul enfant, une petite fille, est morte à l'âge de 8 ans. Sa confiance en Dieu en a pris un coup... De plus elle doit composer avec un "don" très singulier, hérité de ses aïeules. Elles essaient de faire face avec les moyens dont elles disposent, s'entraidant malgré les différences de couleur et de classe sociale. La solidarité dont elles font parfois preuve est émouvante, même si parfois Gertrude m'a paru bien ingrate vis-à-vis de Retta.

Quant aux hommes, seuls Odell, foncièrement bon, et Lonnie, incapable de s'affranchir de la volonté paternelle à cause de son "handicap" ont trouvé grâce à mes yeux, les autres valait mieux pas qu'ils se retrouvent en face de moi, surtout au détour d'un marécage !

Cette histoire est un peu pétrie de bons sentiments et faite pour tirer des larmes dans les chaumières. Je ne suis pas allée jusque-là, parce que je suis une dure-à-cuire et qu'il m'en faut vraiment beaucoup pour larmicher, mais quand même...elles m'ont remuée ces trois femmes, ces trois mères dont deux sont prêtes à tout pour protéger leur couvée. J'ai trouvé l'écriture agréable à lire, chaque chapitre est narré par une des femmes, avec son ton et son registre de vocabulaire particulier. On est immergé dans leur quotidien, le travail, les recettes qu'elles concoctent pour leur famille ou leur employeur selon le cas, les soucis liés à la météo et aux épidémies meurtrières, tous les fléaux qui saccagent la région et emportent des vies.



Je voulais découvrir une nouvelle autrice (Deb Spera, dont je n'avais jamais entendu parler) et un univers différent de mes lectures habituelles, pari gagné, grâce aux éditions Charleston dont je découvre l'existence avec ce roman, que je recommande.
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Le chant de nos filles

Un roman choral à trois voix : Annie matriarche d'une famille riche, Retta sa servante noire depuis toujours et Gertrude une pauvre mère de famille de 4 enfants affublée d'un mari violent qui va venir travailler pour Annie.

Ces trois femmes ont eu des vies compliquées avec des joies et des peines, quelques secrets traînent de ci de là. Tout ce petit monde se croise, s'entraide, se confie et réalise petit à petit que leur vie va changer de façon radicale.

Si j'ai eu de l'empathie pour Retta et Gertrude, j'ai eu plus de mal avec Annie et son secret de famille qui en soi n'est pas surprenant. C'est plus le fait qu'elle ne ce soit apercue de rien qui m'a paru peu crédible.

Les trois voix racontent leur vie avec leur point de vue et les raisons de leurs actes. Les relations entre ces trois femmes apportent beaucoup à l'histoire et à son rythme.

Un premier roman passionnant avec une petite pointe de 6eme sens et d'intuition féminine qui amènent un petit plus à ce livre.
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Le chant de nos filles

Le chant de nos filles se passe en Caroline du Sud. Trois voix se font entendre. Celles de trois femmes dont le point commun est la souffrance,et aussi le fait d'être mère. Annie, est mariée à un homme de pouvoir et d'argent. Ils ont eu cinq enfants dont l'un s'est donné la mort à 12 ans. Gertrude,elle aussi maman de plusieurs petites filles mais dont le contexte social est bien différent . Elle doit fuir son mari violent et faire face à la plus grande précarité. Retta,qui n'a été maman qu'une seule fois,d'une petite fille morte bien trop tôt. C'est une femme "de couleur", fille d'esclaves. Le chemin de ces trois femmes va , bien sûr,se croiser. Nous suivons leur cheminement en passant de l'une à l'autre,d'une réalité à une autre, d'une blessure à une autre. Parler de métamorphose serait trop fort mais on assiste à une transformation progressive de ces femmes, cheminement qui ne peut exister que grâce à une solidarité féminine qui va se développer dans la beauté,la simplicité,la compassion mais jamais dans la condescendance. C'est un roman dont la force de déploie au même rythme que l'affirmation de ces femmes. L'émotion est présente, comme une quatrième compagne, toujours là mais dans la discrétion, l'intériorité, le respect. C'est un bel hommage à la solidarité,la maternité,la féminité. J'ai une tendresse particulière pour Retta qui pour moi représente le pilier de cette histoire. Un personnage dont on aimerait être l'amie...ou la fille.
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Le chant de nos filles

Un roman choral, dans la tradition du Sud, où se mêle le destin de trois femmes, chacune ayant son fardeau ou son secret si lourd à porter.



Gertrude est une femme battue, mère de quatre enfants, qui tente d'échapper autant aux coups de son époux qu'à la misère qui les accable tant et si bien qu'elle n'arrive plus à nourrir ses filles.



Retta est une esclave affranchie, totalement désabusée par Dieu qui lui a pris son enfant. Elle se raccroche à Odell son tendre mari, diminué par le handicap.



Quant à Annie, l'épouse Yankee de Edwin, propriétaire de plantations, elle porte elle aussi un drame en elle, mais ne le sait pas encore. Ses filles ne lui parlent plus, à moins que ce soit l'inverse, depuis que le jeune Buck s'est donné la mort...



Leur sort va converger dans la lutte et l'entraide, avec au centre de tout, leurs enfants, faisant fi du statut social ou de la couleur de peau...



Ce livre a reçu de très belles critiques, mais je dois regretter de ne pouvoir me joindre à elles. En effet, je n'ai pas été emportée par cette histoire que l'on cerne très rapidement et qui parait tirée inutilement en longueur. Le rythme m'a semblé trop lent et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. J'en sors d'autant plus déçue que j'étais persuadée au vu de la quatrième de couverture, que j'allais adorer...







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Le chant de nos filles

Caroline du Sud, 1924



Gertrude a quatre filles et est mariée à un homme qui la brutalise régulièrement. Pauvre, affamée, vivant dans la crainte des coups de son mari et ne voulant pas que ses filles connaissent la même vie qu’elle, elle prend une décision radicale.



Oretta, dite Retta, est noire. Fille d’anciens esclaves, elle est née le jour de l’abolition, ce qui fait d’elle le symbole de la liberté – en tout cas d’une certaine idée de la liberté, toute relative qu’elle soit. Elle est certes née libre mais la ségrégation raciale a pris le relais et les gens de couleurs, comme on dit, restent relégués à des postes subalternes et ne sont considérés que comme des individus de seconde zone. Et Retta n’a pas su sortir de sa condition et est restée employée dans la famille à laquelle appartenaient ses ancêtres.



Annie, quant à elle, est justement la descendante de propriétaires d’esclaves et est déchirée entre son amour pour ses enfants et son mari, ayant finalement plus souvent pris le parti de ce dernier au détriment de ses enfants, ses deux filles ayant coupé les ponts avec la famille depuis de nombreuses années.



Trois femmes, trois destins

Aussi différentes sont-elles, on sent dès le départ que quelque chose va les unir, un lien fort, indescriptible et irréversible.



Si j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman, mettant environ une centaine de pages à être vraiment dedans, j’ai eu ensuite autant de mal à le lâcher tant l’histoire, au fur et à mesure de son évolution, me prenait aux tripes. J’ai réussi peu à peu à m’attacher à chacune des héroïnes, pour des raisons totalement différentes. S’il fut facile d’aimer Retta, il n’en allait pas de même pour Annie, pauvre vieille femme aisée refusant de regarder la réalité en face de prime abord, ou pour Gertrude dont je ne comprenais pas l’âpreté et les réactions. Puis, au fil du lien qui se tissait entre ces trois femmes, lien aussi ténu que solide aussi paradoxal soit-il, j’ai eu réellement l’impression de vivre au côté de ces femmes et d’être moi aussi dans cette Caroline du Sud de 1924, rude et étouffante.



En résumé, je dirai simplement qu’il s’agit ici d’un roman dur et poignant, très ancré dans son contexte historique, servi par une plume que je qualifierais de réaliste et vivante. Un vrai beau premier roman que je conseille sans hésitation.











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Le chant de nos filles

Ce roman est un coup de cœur.

On suit trois femmes de conditions très différentes en Caroline du Sud dans les années en 1924.

Oretta, ancienne esclave noire qui a eu une vie d'esclave au service des blancs, une femme très forte et généreuse, mais qui a tellement de mal à trouver sa place dans cette société en construction. Elle aime profondément son mari handicapé, qui aime sa femme et veut la persuader que son handicap n'en est pas un. Un couple uni dans un amour profond et sincère mais dont le milieu social est pesant. On est en Caroline du Sud dans les années 20 où il n'est pas facile d'être noir.

Gertrude, femme blanche, d'un milieu social modeste, et qui a épousé un homme horrible, qui boit et la violente. Elle a quatre filles, elle va se battre pour les sortir de ce milieu familial nocif, de la misère dans laquelle son mari la pousse à vivre. C'est, elle aussi une femme admirable et très forte.

Annie, une femme blanche qui est elle issue d'un milieu social aisé, mais dont la famille est en pleine déliquescence, son mari est également un odieux personnage, qui porte de lourds secrets. Elle va connaître bien des épreuves et va s'apercevoir que beaucoup de choses ne sont qu' une illusion, un décor. L’envers du décor est bien plus horrible. Comment se sortir indemne après la découverte de secrets de famille aussi lourds à porter ?

Le destin de ces trois femmes sera lié à jamais de part leur lutte pour s'en sortir, et de part leur force de caractère. Ce sont trois personnages très attachants, la narration qui alterne les chapitres sur ces trois femmes sont à la première personne, ce qui rend ce récit très immersif. On tourne les pages avec plaisir et délectation, on ne s’ennuie jamais tout au long de ce récit.

On rentre petit à petit, de manière très douce et très suggestive dans des choses pourtant terribles et horribles. Mais, ces faits pourtant aussi terribles et sordides soient-ils, ne sont pas décrits, ils sont évoqués, suggérés. Ce qui rend ces trois héroïnes encore plus attachantes, encore plus fortes et sublimes. A l'inverse, on déteste, on rejette l'homme dans toute ses perversions.

C'est un récit très féministe, la femme y est sublimée dans son combat quotidien pour s'en sortir tout simplement. Il en ressort une force de caractère, une envie de lutter pour leurs survies et celles de leurs enfants qu'aucun homme ne saura jamais incarné.

Vive les femmes !!!! A lire sans aucune hésitation.
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Le chant de nos filles

Quel beau roman ! Deb Spera signe là son premier roman et nous offre une histoire envoûtante et percutante. Les personnalités de Gertrude, Retta et Annie vont rester longtemps dans mon esprit ; j’en suis sûre.



Nous sommes en 1924, en Caroline du Sud. Les alligators pullulent dans les marais et il faut bien faire attention à l’endroit où l’on pose le pied. Gertrude sait comment procéder. Elle a été élevée comme un garçon et sait chasser et manier les armes. Hélas, cela ne l’empêche pas d’être victime des coups de son mari alcoolique.



Retta est descendante des esclaves exploités par les colonialistes européens. Même si elle jouit d’une liberté relative, elle demeure au service des Blancs. Ceux-ci, ce sont les Coles. La mère, Annie, est tiraillée entre un mari autoritaire, ses deux fils si différents et le questionnement lié à la fuite de leurs deux filles qui ont brutalement coupé les ponts avec leur famille. Alors que le « Campement », grand rassemblement politique, s’annonce, elle va faire une découverte qui va la perturber profondément…



Le lecteur suit le destin croisé de ces trois femmes qui, malgré les coups, la misère, les trahisons et les terribles secrets, se tiennent droites, le poing levé et la tête haute. Le talent de l’auteure réside dans la construction de ses personnages. Ils sont si bien aboutis psychologiquement parlant, que l’on ne peut qu’avoir la sensation de vivre leurs mésaventures en même temps que les héroïnes !



Au final, je me suis vraiment régalée à lire ce roman, et je pense sincèrement que Deb Spera est une auteure à suivre.
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Le chant de nos filles

Magnifique roman choral de Deb Spera; c'est le destin prenant, attachant et émouvant de 3 femmes que l'auteur nous fait vivre, le tout dans une Amérique encore marquée par des années de racisme et de guerre Nord sud.

Nous sommes en Caroline du sud, dans les années 20.

Tout commence avec Gertrude, jeune femme déjà mère de 4 filles mariée à un mari violent. Bien que blanche, elle n'a d'autre solution que de faire travailler ses enfants et d'accepter un travail identique à celui des femmes noires pour survivre.

Annie Coles quant à elle, matriarche de la famille Coles, mère également de 4 enfants, a développé un atelier de confection pour occuper des journées bien mornes dans une petite ville du sud et surtout, pour tenter d'oublier une terrible partie de l'histoire familiale.

Enfin, il y a Retta, une escale affranchie, qui travaille comme domestique au service de la famille Coles.

Véritable trait d'union entre Annie et Gertrude, Retta va mettre toute sa force de caractère pour soutenir le combat de Gertrude puis Annie.

Vraie leçon de courage, ce roman, d'une trempe égale à Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee, aborde sans détour, au rythme lent du sud américain, aussi bien le sujet de la condition féminine au début du XXème siècle que celui de la lutte des classes, de l'amour maternel et de la justice des hommes.

L'écriture s'adapte à chaque personnage, les mots sont incisifs, les sous-entendus terribles.

A lire!
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Le chant de nos filles

USA, 1924.

3 femmes. 2 sont blanches, 1 est noire. 1 est riche, 2 sont pauvres. Mais les 3 ont la vie dure et parsemée de coups plus durs les uns que les autres. Mais malgré leurs différences elles vont se serrer les coudes, malgré la ségrégation qui sépare toujours les États-unis elles devront être fortes ensemble !

Un énorme coup de coeur pour ce livre ! On sait tous que vivre aux USA à cette époque (et maintenant ?) n'était positif que pour les hommes blancs et de préférence riches... suivre ces 3 femmes dans leurs combats quotidiens pour survivre et aider leurs enfants a été un voyage incroyable ! La rudesse du climat, la dangerosité du marais en arrière-plan ne font qu'exacerber le sentiment de menace permanente. Une fresque superbe sur la force et la résilience dont peuvent faire les femmes. Le sexe faible ne l'est que dans les yeux de ceux qui le pensent !!



Vous connaissez ce livre ? Si non, foncez 🤩
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Le chant de nos filles

Trois femmes. Trois épouses. Trois mères qui vont devoir affronter le racisme, la violence, l'innommable et qui devront mettre leurs enfants à l'abri.

Nous sommes en 1924. Les charançons ont envahis les champs. Les récoltes sont menacées. Mr Cole mise sur la culture du tabac tandis que sa femme, Mrs Annie Cole gère son usine de couture.

Leur servante, Oretta et son mari Odell apporte chacun leur aide au couple.

Gertrude et ses quatre filles, Edna, Lily, Alma et Mary sont séparés le temps de régler quelques ennuis. Une seconde chance s'offre à elles. Elles se retrouvent dans une maison voisine de celle d'Oretta et Gertrude obtient un emploi à l'usine de couture.



L'argent ne fais pas le bonheur. La couleur de la peau ou plutôt l'absence de couleur n'empêche pas la misère.



Un récit qui m'a transporté à la place de ces femmes. Le genre de roman que l'on garde en tête longtemps après l'avoir refermé. Une leçon de courage, une histoire qui nous demande de voir les événements sous un autre jour.



PS : Bon sang, les recettes de Retta m'ont mis l'eau à la bouche !
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Le chant de nos filles





1924 Caroline du Sud.

Trois femmes de classe sociale différentes. Trois destins qui vont avoir un point commun.



C'est un roman choral à trois voies.



Retta:

fille d'anciens esclaves, la femme de couleur. C'est le personnage que j'ai préféré. Elle est pleine de bonté, le coeur sur la main et en même temps elle sait se faire respecter.

Elle est aussi la domestique d'Annie.



Annie:

elle est d'un milieu social respectable, épouse d'un planteur ancien propriétaire d'esclaves. Elle va découvrir un terrible secret sur sa famille.



Gertrude:

mariée à 14 ans à un mari violent. Elle a quatre filles. Elle vit dans une pauvreté extrême.

J'ai jugé un peu trop vite cette femme que je trouvais froide et distante et au cours du récit j'ai changé d'avis !



Si je n'ai pas compris de suite les actes de chacune, petit à petit le portrait de ces femmes s'est dévoilé.



Un très bon roman qui parle de racisme, de la condition de la femme qui était à cette époque très différente de la nôtre.

Elles font faces à leurs douleurs, seules et chacune va chercher à sa façon la liberté, se libérer.

Les personnages sont très forts.



Un très bon moment de lecture.

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Le chant de nos filles

Passionnant.



Caroline du Sud, 1924.

L'esclavage a été aboli, mais la ségrégation raciale est devenue légale.

L'air est moite. Les charançons ravagent les champs de coton. Les planteurs misent sur la récolte de tabac pour sauver leurs affaires.

La misère est le quotidien des moins bien lotis, Blancs ou Noirs.



Ce roman donne la voix à trois femmes, 3 portraits très différents, très travaillés et rendus très réalistes par la plume de l'auteure qui adapte son style selon l'héroïne à laquelle elle donne la voix.



Gertie, mère de 4 filles, est sous le joug d'un mari alcoolique et violent.

Elles vivent dans une misère totale, et certains passages sont difficiles. Gertie, doit faire un choix radical pour s'en sortir et protéger ses filles de la famine.



Mrs Cole est mariée à un riche planteur. Elle possède quant à elle l'usine de couture héritée de son père.

Mère de cinq enfants, d'un garçon qui s'est suicidé à l'âge de 12 ans, de deux filles ayant brutalement coupé les ponts des années auparavant. Ne restent à ses côtés que ses 2 autres fils. Annie Cole se questionne douloureusement sur les raisons qui ont poussé trois de ses enfants à partir.



Au service de la riche famille Cole, il y a Retta, la domestique noire, et son mari Odell. Ils ont perdu leur fille unique. Retta est le personnage qui m'a assurément le plus touchée. Courageuse, forte, juste, intuitive, une aura mystique l'entoure la domestique et sied particulièrement bien à ce personnage attachant.



Ces trois femmes qui portent chacune leur croix, vont s'entraider, se soutenir et s'affirmer dans cette époque de domination masculine et de ségrégation raciale.



J'ai vraiment beaucoup aimé, et de ce fait, la fin m'a semblée trop rapide...



Je vous le recommande.





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Le chant de nos filles

Il y a Retta, la vieille noire née le jour de l'abolition de l'esclavage.



Il y a Gertrude, la blanche pauvre, la "white trash", mariée à 14 ans à une brute.



Il y a Annie, l'épouse bien sous tous rapports d'un planteur prospère.



Il y a un monde dominé par les hommes, qui imposent leur loi aux femmes.



Dans la touffeur de l'été 1924, en Caroline du Sud, ces trois femmes, ces trois mères, vont voir leurs destins s'entremêler, pour le meilleur mais surtout pour le pire.



Le chant de nos filles a une puissance évocatrice incroyable, surtout pour un premier roman. À travers de petites touches, Deb Spera recrée le Sud des USA, une société au modèle économique moribond (les immenses plantations dédiées à une unique culture), qui s'accroche avec nostalgie à son passé grandiose d'avant la guerre de Sécession, refusant les progrès venus du Nord. Soixante ans après, tout continue à fonctionner comme si l'esclavage existait encore, comme si les femmes n'étaient toujours que quantité négligeable.



Mais ce roman choral n'a pas qu'un aspect historique, il est surtout axé autour de la solidarité féminine, qui coule de soi pour ces femmes empêtrées dans leurs problèmes. Une solidarité qui se moque des clivages raciaux et sociaux. Tout ce qui compte pour elles, c'est d'assurer un futur à leurs filles ou aux filles des autres. De magnifiques portraits de femmes émergent dans le roman, avec une résilience qui pourrait s'appliquer à n'importe quelle page de l'Histoire.



Avec délicatesse, Deb Spera nous conte ces quelques semaines qui changeront Branchville à tout jamais. Avec cruauté aussi, une cruauté imposée par l'époque, que l'on se prend comme un uppercut dans le ventre. La tension monte au fil des chapitres, jusqu'à un final éblouissant d'amertume.



Roman d'amour maternel décliné sous toutes ses formes, Le chant de nos filles est un véritable coup de coeur.
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Le chant de nos filles

Nous sommes en Caroline du Sus dans les années 20, roman choral qui nous présente 3 femmes. On y parle de violence, de femmes battues, d'esclavage, de plantation de tabac et de secret de famille.

Un très joli roman où toutes ces femmes s'aident, se respectent et qui montre la vie difficile face à la nature, face à l'homme, face au quotidien, et le mensonge qui ronge.

Roman très agréable.
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Le chant de nos filles

5 étoiles pour ce livre. C'est l'histoire de trois femmes. La patronne Annie, qui porte le deuil d'un enfant ainsi que la fuite du domaine de ses deux filles. Elle emploie une femme noire qui est à la fois la gouvernante, la cuisinière... Cette dernière recueillera sous son aile une femme blanche et ses filles, battues par un père et mari violent. Un portrait de trois femmes toutes très différentes de par leur classe sociale et pourtant très proche par le malheur et l'adversité qui les touchent. Chacune doit faire face à leurs démons, physiquement et psychologiquement. Elles sont fortes, volontaires et j'ai adoré leurs histoires très âpres, rudes parfois insoutenables. Pas de happy end mais c'est leurs vies qu'elles reprennent en main et c'est vraiment bien.
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Le chant de nos filles

Avec ce livre, nous accompagnons trois femmes admirables dans leur vie quotidienne en Caroline du Sud au début du XXème siècle. Elles n'ont rien en commun mais leur destin va être lié dans l'entraide, la compréhension, la douleur, les compromissions, les croyances... dans un monde où les temps changent et où les secrets sont une question de vie ou de mort.

J'ai dévoré ce texte et souffert avec ces survivantes qui puisent dans l'espoir comme on peut puiser de l'eau quand on est assoiffé. Captivant ! A découvrir !
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Le chant de nos filles

Gertie (Gertrude Pardee) a quatre filles (Edna quinze ans, Lily treize ans, Alma dix ans et Mary six ans) Elle vient de quitter Reesville avec les deux petites afin de rejoindre les deux ainées, qui vivent à Branchville, chez son frère Berns. Son mari (Alvin) est un bon à rien, ivrogne et violent, qui s’attaque à ses fillettes depuis peu … Dans le but de préserver ses enfants, Gertie est prête à tout …



Retta (Oretta Bootles) née d’une mère esclave, est restée chez l’ancien propriétaire de cette dernière pour continuer à y gagner sa vie. (Son épouse Annie Coles éprouve une affection pour les deux femmes, qu’elle a toujours imposées à son mari …) Retta accepte de soigner la petite dernière de Gertie (qui est très malade) après avoir fait un pacte avec Dieu : elle va tenter de la sauver si IL accepte d’épargner Odell, son mari infirme (qu’elle adore …)



La « vieille » Annie Coles, enfin, va décider de donner sa chance à Gertie, en l’embauchant à l’atelier de couture et en lui louant une maison vide … Annie Coles va profiter d’une (belle) nouvelle invention tout juste installée (le téléphone) pour reprendre contact avec ses deux filles, qu’elle n’a pas revues depuis quinze ans (après une dispute à propos d’un douloureux secret …) À l’époque, ses fils et son mari avaient pris son parti …



Un roman choral plutôt attachant, narré par une « pauvre blanche », une fille d’esclave (née libre) et une ancienne femme de planteur. Une intrigue qui se déroule en Caroline du Sud, en 1924. S’il ne s’agit pas réellement d’un gros coup de coeur, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit féministe !
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Le chant de nos filles

1924, Caroline du Sud. Elles sont trois. Trois femmes d'origines sociales différentes. Des mères que la vie n'a pas épargnées.



Il y a Gertrude, violentée par son mari. Un homme qui boit pour oublier la famine et la misère qui rongent sa famille. Pour Gertrude, il ne lui reste qu'une seule porte de sortie. Une décision lourde de conséquences qu'elle doit prendre si elle veut sauver la vie de ses quatre filles.



Annie Coles, quant à elle, est à la tête d'une plantation et d'un atelier de couture. Si elle mène une vie confortable, la vieille matriarche souffre de l'éloignement de ses deux filles. Ces dernières ont coupé tout contact avec leurs parents depuis plusieurs années à cause d'un terrible secret.



Et enfin, nous faisons la connaissance de Retta, une esclave affranchie qui travaille comme domestique depuis de nombreuses années au service de la famille Coles.



C'est dans une région marquée par la ségrégation raciale et dévastée par les charançons qui ont ravagé les champs de coton que le lecteur se retrouve embarqué dans cette histoire très addictive.



Le destin de ces trois femmes s'entremêle et j'ai tourné les pages avec frénésie, transportée par la superbe plume de Deb Spera. Des protagonistes qui doivent porter un fardeau accablant, se battre pour survivre. L'entraide leur permettra de surmonter de nombreux coups durs.



La perte, l'amour maternel mais aussi la condition féminine et les secrets de famille sont au cœur de cette fiction. Au fil des pages, l'atmosphère devient de plus en plus lourde, étouffante. La toile de fond historique et sociale de ce récit rend cette lecture extrêmement passionnante jusqu'aux révélations finales.



Et la romancière dresse des personnages habilement nuancés, qui suscitent l'empathie notamment la courageuse et bienveillante Retta.



Un roman choral sombre et poignant qui m'a offert un excellent moment de lecture.
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Le chant de nos filles

Le chant de nos filles de Deb Spera est passionnant, c'est son premier roman et ça laisse présager de prochains livres à ne pas manquer.

L'histoire se passe en Caroline du Sud en 1924. On va suivre 3 femmes dans leurs vies différentes mais passionnantes.

Gertrude, mère de quatre filles qui va devoir commettre un acte répréhensible pour protéger sa famille de son mari alcoolique et violent.

Retta, noire, au service de la famille Coles, avec ses dons.

Et Annie Coles, riche, mais bien seule face à un secret de famille.

Toutes ces femmes sont très attachantes, Retta étant ma préférée.

J'ai tout de suite été dans l'histoire, et ça a duré tout le long du roman. Beaucoup de sujets abordés, la condition féminine au début du 20ème siècle, la ségrégation raciale, les secrets de famille, les violences familiales, la pauvreté, la solidarité.

Merci à Babelio, livre que j'ai eu lors de la dernière masse critique.



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