« Elle ne pouvait pas se laisser déstabiliser par les gestes incongrus de l’héritier de San Gavino. Il n’avait rien pour lui, à l’exception de son physique attrayant. Rien. Il représentait tout ce qu’elle détestait. »
« Joachim de Bourbon-Conti pouvait bien clamer haut et fort qu’il avait des sentiments pour elle, tôt ou tard, il finirait par réaliser qu’elle n’était qu’un défi pour lui, rien de plus. »
« Jamais il n’accordait de seconde chance.
Même à la seule femme qui avait réussi à le bouleverser depuis la mort de Camille… »
« À présent, tout ce que je peux faire c'est affronter les difficultés la tête haute et garder l'espoir qu'un jour tout s'arrangera. Cependant, pourrais-je oublier les traumatismes subis ? Je n'en sais rien. J'en doute même. Je suis jeune, j'ose espérer que je ne conserverai aucune séquelle physique mais je ne peux me montrer aussi optimiste pour mon état mental.
Je me sens faiblir. Mon corps engourdi, tétanisé par le froid, me lâche peu à peu.
J'aurais aimé vivre dans un autre monde.
Un monde où j'aurais pu être libre d'être moi-même, libre d'aimer sans crainte.
Un monde où la peur et l'angoisse n'existeraient pas.
Un monde où les différences ne constitueraient pas un délit.
Piégé par ma mélancolie, je me laisse lentement sombrer dans le néant. Ce serait si simple d'arrêter de se battre. Ne plus souffrir, ne plus subir d'humiliation, de coups, d'insultes, de menaces. Être libre, enfin.
Dans un dernier sursaut, je tente de me ressaisir : je n'ai pas le droit d'être faible ! Je ne peux pas me laisser envahir par le désespoir, je ne peux pas donner raison à mes tortionnaires. Je ne renoncerai pas, ils ne remporteront pas cette bataille. »
« Je suis dérouté, ébranlé, déboussolé par les émotions contradictoires qui m'envahissent. »