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Critiques de Derf Backderf (265)
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Mon ami Dahmer

Connaissez-vous la genèse de celui qu'on surnommait, "le cannibale de Milwaukee" ?



"Mon ami Dahmer" est une bande dessinée de Derf Backderf, qui nous ramène dans les seventies. Une époque durant laquelle il côtoya Jeffrey Damher, futur tueur en série.



Jeffrey Dahmer a grandi dans la petite bourgade de Bath, située dans l'Ohio. Dans ce coin reculé la forêt est dense, les champs et les prairies s'étendent à perte de vue. Les routes sont longées par les grandes étendues de bois et au détour de celles-ci il n'est pas rare de croiser le cadavre d'un animal. l'un des lobbies du jeune Jeffrey est de les ramasser, un autre est de les dissoudre dans l'acide, car il aime étudier les os, observer l'intérieur des corps...



Au collège, Jeffrey est un élève solitaire, étrange et que l'on remarque très peu. Les seules attentions qui lui sont portées par les autres collégiens sont des coups et des insultes. "Dahmerde" est son surnom. Côté famille, le climat est malsain. Ses parents se disputent régulièrement, son père est souvent absent et sa mère légèrement givrée. Tous deux se soucient guère de leur enfant et ne sont pas très inquiets par ses "jeux acidulés"...



C'est au lycée que Derf Backderf fait réellement connaissance avec Jeffrey Dahmer. Ce dernier commence à s'ouvrir au monde et à avoir un semblant de sociabilité. Par des brimades, Jeffrey attire l'attention de Derf et de sa bande d'amis. Pendant trois années, il devient la mascotte du petit groupe et c'est durant cette période que Derf assiste à la descente aux enfers de celui que l'on nommera plus tard, "le cannibale de Milwaukee" !



Hallucinante, fascinante et troublante, cette histoire sous forme de témoignage ne peut laisser aucune personne, correctement constituée, de marbre ! Nous assistons en partie à la construction psychologique d'un monstre, et après lecture, on se demande comment un être aussi étrange n'a pu être décelé avant ses crimes ? Comme nous le rappelle l'auteur, comment se fait-il que les adultes, parents comme professeurs, n'ont pu remarquer la particularité de Dahmer ? Mais cela aurait-il suffi à sauver ses futures victimes ?



Ici, vous n'aurez pas l'horreur des meurtres perpétrés par "le cannibale". Le récit concerne seulement son adolescence et la relation que l'auteur a entretenue avec lui. Le dessin en noir et blanc s'harmonise parfaitement avec la force du scénario. Les planches sont comme des scènes cinématographiques qui vous parlent même dans le silence...

YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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Mon ami Dahmer

Derf Backderf le dit, il a été obsédé par cette histoire pendant des années et cette BD est le fruit d'un long cheminement de son travail. C'est une BD très dure, qui pose tant de questions, et sans doute plus encore pour l'enseignante que je suis, que ce fut un uppercut. On sent bien que l'auteur est tourmenté par l'idée de la culpabilité même s'il ne le dit et au contraire, tente de se disculper, tout en blâmant les adultes, les parents de Dahmer et ses enseignants. Mais on peut pourtant se dire que c'est sans doute tout un ensemble qui l'a fait devenir un meurtrier et que ce fan club qui s'était créé autour de sa différence a fait aussi partie du processus. Pour autant, il n'est pas question de jeter la pierre, ni aux uns ni aux autres mais la question qui ressort pour moi de cette BD est bien : "Comment influençons-nous le cours de destin et pouvons-nous le contrecarrer?". J'ai croisé dans mon lycée quelques élèves (heureusement très peu) dont je me suis demandé s'ils ne se révéleraient pas dangereux par la suite pour notre société. Et pour autant, que faire? C'est autant une BD sur Dahmer que sur l'auteur car il essaie trop de se disculper pour que cela paraisse anodin.


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Mon ami Dahmer

Mon ami Dahmer est le témoignage en BD de Derf Backderf qui a passé ses années de collège avec Jeff Dahmer, enfant étrange, solitaire et sans ami qui deviendra peu de temps après son diplôme l'un des tueurs en série les plus terrifiants des Etats-Unis.



J'ai trouvé cette BD très intéressante, bien documentée et bien agencé. L'auteur ne prétend pas d'expliquer la démence de Dahmer mais raconte des faits et sa vision extérieur de son enfance. Pour le reste, il s'est servi des dossiers du FBI et de témoignages de son entourage et du tueur lui-même.

J'ai cependant ressenti un peu de frustration car j'aurait voulu en savoir plus !

Question graphisme, le trait de Backderf est assez spécial mais convient très bien à l'ouvrage car il accompagne bien l'étrangeté et la déviance de Dahmer.
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Mon ami Dahmer

Une bd américaine au sujet plutôt surprenant puisque l'auteur, un camarade de lycée du célèbre tueur en série anthropophage Jeff Dahmer, raconte ses années de lycée passées avec lui.



Jeff Dahmer n'est pas vraiment un élève comme les autres, d'abord invisible, puis perturbateur et enfin alcoolique ; c'est un adolescent perturbé par l'indifférence qu'on lui porte et surtout obnubilé par des pulsions sexuelles morbides.

D'abord amusé par Dahmer, l'auteur l'intègre plus ou moins au sein de son groupe d'amis, mais petit à petit, il le trouve de plus en plus étrange, presque terrifiant.



L'auteur évoque finalement le rôle terrible que jouent l'enfance et l'adolescence dans la folie, la violence et les pulsions meurtrières dont font preuve les tueurs en série.
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Mon ami Dahmer

Derf Backderf est un auteur de bande dessinée américain qui a la singularité d'avoir été, adolescent, le condisciple d'un sérial killer condamné à 957 ans de prison ! Cette rencontre et le destin hors norme de ce monstre qui, après avoir assassiné dix-sept inconnus pour se masturber sur leurs morceaux éparpillés après équarrissage et qui fut assassiné en prison, a longtemps hanté l'auteur. Plusieurs années durant, il a cumulé les histoires courtes, les formats divers, pour finalement se concentrer à l'écriture du roman graphique que publient aujourd'hui les éditions çà et là.

"Mon ami Dahmer" est consacré uniquement aux années collèges/lycées de celui qui deviendra plus tard, dans une presse déchaînée "le cannibale du Milwaukee". C'est une très fine observation de l'adolescence et de celle de ce futur assassin, au plus près des souvenirs, sans acrimonie, juste quelques interrogations bien légitimes. En ne rapportant que des faits exacts, vérifiés, recoupés, le témoignage acquiert une force inattendue, mélange de pitié et d'inéluctable. Aucune compassion là-dedans, juste le récit objectif de la trajectoire hors norme d'un jeune homme pourtant déjà décalé mais dont l'entourage familial ou sociétal n'a rien vu ou voulu voir.

On peut être surpris par le dessin un peu cartoonesque de l'auteur, surtout dans le cadre d'une aussi sordide histoire. Mais le montage serré, aux cadrages très cinématographiques et la puissance narrative de ce récit font vite oublier cette impression.

Un peu plus sur le blog
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Mon ami Dahmer

Jeff Dahmer est un tueur en série américain qui assassina 17 personnes entre 1978 et 1991. Tué en prison par son co-détenu, il est notamment coupable de nécrophilie et de cannibalisme. Mais avant de devenir un dangereux psychopathe, Dahmer fut aussi un adolescent presque comme les autres. Presque car Jeff était bien loin d'adopter un comportement normal... C'est Derf Backderf, un camarade de classe, qui nous raconte ici l'adolescence de ce dernier.



S'appuyant sur ses propres souvenirs, ceux d'autres proches, sur des interviews du tueur, des expertises médicales et du FBI, l'auteur nous décrit quelqu'un à la fois fascinant et effrayant. Vivant dans l'Ohio dans une petite ville tranquille, Jeff Dahmer est un garçon très solitaire. Son comportement étrange interpelle ses camarades de classe dont il devient la sorte de mascotte bizarre. Derf et ses amis fonde le fan club de Dahmer et s'amusent de ses grimaces, de ses cris qui deviennent des "dahmérismes" que chacun se plaît à reproduire. Pour autant, Dahmer reste quelque peu exclu du groupe. Cet adolescent renfermé est fasciné par les corps en décomposition d'animaux qu'il trouve et collectionne dans sa cabane repère. A l'école, il n'hésite pas à mimer de fausses crises d'épilepsie, inspirées de celles de sa mère. Des pulsions homosexuelles commencent à l'atteindre mais l'époque (années 70) n'est pas encore propice à assumer de type de "déviance". Ses parents sont trop occupés à se déchirer pour écouter et voir la détresse de cet adolescent qui a su se fondre dans la masse avec beaucoup de discrétion.



Ce récit fascinant s'éloigne du côté voyeuriste des tueurs en série pour nous donner une formidable étude sur la genèse d'un assassin en puissance. Stephane Bourgoin, spécialiste du sujet, le qualifie même de "chef d’œuvre" dans sa préface. De fait, on suit pas à pas les quelques années de collège de cet adolescent paumé. Loin de charger ou de dédouaner Dahmer de ses actes, l'auteur reste relativement neutre et pose au contraire bon nombre d'interrogations. Comment les bizarreries de leur camarade ont-elles finies par devenir une vraie folie ? Comment ce garçon a-t'il pu passer entre les mailles des filets adultes ? L'auteur tente tout simplement de comprendre comment ce garçon au parcours similaire au sien a-t'il pu suivre un chemin meurtrier.

De 1972 à 1978 (date de son premier meurtre), Backderf retrace ici une succession de moments, d'évènement notables qui constitue un tout particulièrement saisissant de Dahmer. Il évoque ses pitreries, les brimades dont il est victime, l'abandon psychique puis physique de ses parents, l'alcoolisme dans lequel il se noie peu à peu pour fuir ses obsessions morbides, mais aussi le semblant de normalité qu'il a parfois.

Le témoignage s'accompagne d'un dessin en noir et blanc de style comics indépendant tout à fait adéquat. Les corps sont rigides, disproportionnés. En dehors de ses grimaces effrayantes, Dahmer offre un visage figé glaçant. L'ambiance angoissante s'accentue progressivement et le malaise ressenti par l'auteur au fur et à mesure des années transparaît dans les pages.



Mon ami Dahmer est un ouvrage vraiment troublant. Provoquant à la fois empathie et dégoût pour cet adolescent délaissé et meurtri, on referme pourtant le livre sans aucune compassion pour un homme qui a choisi de passer ses pires pulsions à l'acte. Véritable radioscopie de la naissance d'un tueur, il soulève la question de l'origine du mal avec beaucoup d'intelligence et n'offre pas de réponses arrêtées sur la question.
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Mon ami Dahmer

Je n’ai pas l’habitude de ce style graphique, mais la mise en scène pointue et digne du cinéma m’a fait entrer dans l’histoire en un rien de temps. C’est une BD malaisante et passionnante en même temps, qui se penche sur l’adolescence de Jeff Dahmer, racontée par un camarade de classe.
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Mon ami Dahmer

"Mon ami Dahmer" de Derf Backderf offre un regard troublant sur l'adolescence de l'un des pires tueurs en série de l'histoire américaine, Jeffrey Dahmer, à travers les yeux d'un de ses camarades de classe. Ce roman graphique, écrit par quelqu'un qui a connu Dahmer à l'école, offre une perspective unique sur les circonstances qui ont mené à ses crimes horribles.

L'authenticité du récit est renforcée par le fait que l'auteur a vérifié ses souvenirs en recoupant avec plusieurs sources, y compris les interviews et interrogatoires de Dahmer lui-même. L'œuvre met surtout en lumière les signes avant-coureurs du comportement perturbé de Dahmer et souligne les manquements des adultes qui l'entouraient, notamment ses parents, ses professeurs et la police, qui n'ont pas su intervenir à temps pour éviter ses actes criminels. C'est une réflexion troublante sur la responsabilité collective dans la prévention de la violence et la protection des individus vulnérables.

Ce roman graphique glaçant offre un aperçu saisissant de la descente aux enfers d'un adolescent vers la folie meurtrière. C'est une lecture qui secoue et qui incite à réfléchir sur les failles du système et les conséquences tragiques de l'indifférence (même si cela n’excuse en aucune manière Dahmer, évidemment).
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Mon ami Dahmer

***SPOILER ***

Je connaissais les crimes de dahmer dans les grandes lignes avant la série Netflix, ce livre m'aura tout de même appris quelques trucs en plus.

J'avoue avoir carrément sauté la préface de Stéphane Bourgoin (pour des raisons évidente...).

L'auteur, un "ami" de Dahmer d'après le titre même de ce roman graphique ne m'a pas semblé des plus sympathique... je m'explique : nous sommes dans les années 70, en plus dans une campagne profonde : les mentalités n'étaient pas les même qu'aujourd'hui mais, quelque chose ma mise mal à l'aise : le fait qu'il prenait Dahmer pour un clown de service, lui-même comme passe temps s'amuser à téléphoner à un handicapé pour se moquer de lui et aussi biensûr le petit côté opportuniste de ce roman graphique... un bon moyen de faire de l'argent avec sa prétendu "amitié" avec un tueur en série en devenir.

Je suis donc mitigé sur L'auteur et sur ce roman graphique.
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Mon ami Dahmer

J'ai beaucoup aimé ce roman graphique qui retrace l'adolescence de Jeffrey Dahmer lorsqu'il était au lycée. Le point de vue de l'ami de Jeff est très intéressant car on a des petites anecdotes qui peuvent paraitre banales mais qui mises bout à bout auraient dû alerter. Car la grande réflexion qui ressort de cet ouvrage est Comment les adultes autour de Jeff ont pu passer à côté de tant de signes avant-coureurs ?? Il y aurait il eu moyen d'empêcher son avenir de serial killer ? Si quelqu'un avait réagi à ce moment là comment tout ça aurait fini ? C'est assez dérangeant d'assister à tous ces moments et toutes ces petites actions qui ont potentiellement fait de lui ce qu'il est devenu. L'auteur propose également à la fin du roman une documentation très précise et des commentaires sur tout ce qu'il a raconté avant, on a presque page par page des explications complémentaires et bien que très intéressant j'ai éprouvé un certain malaise en lisant tout cela.

Je n'ai pas regardé la série Netflix donc je n'ai aucune idée si ce roman peut servir de complément d'information ou si au contraire c'est assez redondant mais en tout cas je ne regrette pas ma lecture et je ne peux que recommander ce roman graphique à tout les fans de documentaires de serial killers !
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Mon ami Dahmer

🐠 Derf Backert a été voisin et copain de classe de Jeffrey Dahmer alias le « Cannibale de Milwaukey » durant l’adolescence dans les années 70.

Cet album retrace les moments de cette amitié à l’aune des souvenirs et des informations qui sont parvenues à l’auteur lorsque Dahmer devint tristement célèbre. Ainsi, il pu faire le lien entre les comportements douteux ainsi que les addictions de son ami et ce qu’il apprit par la suite. Il a enfin posé des mots sur des maux.

Mais à l’époque, il était bien loin de se douter de ce qu’il se passait réellement dans la tête de son camarade de classe.



🐠 Derf et Jeffrey se connaissent depuis longtemps et malgré de nombreux points communs, ne sont pas vraiment proches.

Ils se fréquentent au lycée mais rarement à l’extérieur car Derf ressent un certain malaise au contact de Dahmer.

Il nous explique que l’environnement familial de Jeffrey n’est pas celui dont l’on rêverait : sa mère semble être atteinte de troubles psychiatriques et se dispute constamment avec son mari. En effet, ses parents sont totalement happés par leurs conflits permanents au détriment de leurs deux enfants dont l’un part lentement à la dérive.



🐠 Derf Backderf s’interroge surtout sur l’indifférence évidente des adultes qui entouraient Jeffrey puisque ce dernier envoyait des signaux plutôt très clairs quant à son mal-être et son laisser-aller.

Tous les adolescents savaient que ça ne tournait pas rond mais aucun adulte ne réagissait…

Il se dit que c’est peut-être l’époque qui voulait ça…



🐠 Je n’ai jamais eut autant l’envie de colorier un roman graphique que celui-ci dont j’adore les dessins 😅 ! Les puristes seraient-ils choqués que je passe à l’acte ou peut-on considérer ma potentielle intervention comme une continuité artistique que m’offre l’auteur par un support noir et blanc ? 🤔



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Mon ami Dahmer

On a tous connu ce gars un peu bizarre au lycée. Celui qui longeait les murs de son allure dissonante, laissant dans son sillage une drôle d'odeur. Un mélange de transpiration, de peur, d'oubli. Celui qui bafouillait à la première interaction sociale et s'exprimait de manière désarticulée. Ce type insignifiant qui, quand il ne suscitait pas l'indiference collective, ramassait à la pelle les rires deculpabilisés des petits merdeux que nous étions.



Jeff était l'un d'eux, avant de se réaliser pleinement dans le domaine du meurtre en série et de l'horreur absolue.



L'auteur était adolescent quand il a côtoyé celui qui deviendra l'un des plus célèbre meurtrier de l'histoire des USA. Il nous livre avec prudence les brides de souvenirs qu'il conserve de cette époque.
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Kent State : Quatre morts dans l'Ohio

Cette BD retrace très bien un tragique événement des années 1970.

Il faut bien prendre le temps de tout lire,c'est important pour la compréhension de ce récit

L'auteur a su nous prendre aux tripes, et je n'ai pas eu de temps mort dans ma lecture

Merci
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Kent State : Quatre morts dans l'Ohio

Retrouvailles avec l'auteur américain dont j'ai lu tous les romans graphiques traduits. Celui-ci raconte en détail la tragédie qui allait frapper une université américaine en 1970 lorsque la police allait ouvrir le feu sur des étudiants manifestants. Une lecture puissante, très bien détaillée - il m'a manqué l'humour que l'auteur glisse habituellement mais vu le sujet c'est compréhensible.
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Mon ami Dahmer

En 2002, Backderf dessine la très courte BD de 26 planches "My Friend Dahmer". Irréfléchie, trop comique, trop de critiques et de jugements à propos de son auteur, gage de succès commercial ? Probablement pour ces plusieurs raisons réunies, il s'est senti dans le besoin d'en refaire une version plus complète. Et la voici publiée 10 ans plus tard aux Etats-Unis.



Celle-ci détaille dans les faits, et dans les faits seulement, les rapports qu'à eu son auteur avec Dahmer les quelques années précédant le premier meurtre humain de ce trop célèbre tueur en série outre-Atlantique, c'est-à-dire les années lycée. Le dessin et le déroulement sont finalement les mêmes que dans la première version sinon que c'est plus complet, détaillé et que Backderf y a inséré ses éléments de souvenirs, peut-être revenus après la première publication, qui pouvait le disculper, lui, le distancer du multi-meurtrier en devenir, à la façon journalistique pour ne pas trop s'exposer (induis-je).



A mon sens c'est un peu un échec car, effectivement, et même dans cette seconde version, le premier réflexe du lecteur, peut-être trop réac' à chaud en fin de lecture, sera d'incriminer Backderf et ses potes. de leur hurler "oui, mais si vous aviez été plus sympa avec Dahmer on n'en serait pas arrivé là!" Backderf lui-même s'en rend compte et n'a que le texte en annexes pour sortir du factuel et s'expliquer à ce propos. Où il dit, en résumé : "les rapports que nous avons eu avec Dahmer étaient peut-être parfois un peu durs et conflictuels mais n'est-ce pas le lot commun de tous les lycéens? Dahmer était déjà antipathique et félé avant même que nous le rencontrions. Ce fut même la raison de sa semi-intégration dans la bande. Le mal était déjà là et, au contraire, nous avons peut-être été ses seuls amis." En ce sens il n'a pas tort, je pense, mais c'est bien le reproche que j'aurais à faire à cette 2e BD: malgré le fait que l'auteur se soit lui-même questionné dix ans de plus sur sa propre culpabilité, il n'a pas vraiment réussi à s'en dégager par le seul dessin. Il est nécessaire de lire les longues annexes pour bien comprendre.



Au-delà de ça, la BD est à conseiller à toute personne qui aime regarder des horreurs telles que "Faites entrer l'accusé". Elle est facilement moins répétitive et lourde que cette émission.

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Le film produit par Netflix en 2017 en est une bonne adaptation mais continue d'enfoncer le clou car il coupe les passages les plus parlants à ce propos, comme par exemple le fait que Dahmer s'enfilait de l'alcool tous les matins avant d'entrer en cours.
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Trashed

Un trait de dessin vraiment particulier reconnaissable entre tous.
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True stories

Très bonne bd sur de petites histoires de sdf ou de perdus aux Etats-Unis, souvent à Cleveland.

Bel exercice de regard et malgré le côté "perdu" de ses personnages on trouve également une forte humanité et une photographie sociale et psychologique d'une société et de ses laissés pour compte dans les cafés, les centres commerciaux ou autres.



Inoubliable à mon sens et un indispensable.
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Mon ami Dahmer

C'est une bande-dessiné que j'ai aimé, assurément. Cela dit, l'impression que Derf Backderf ait fait ses bénéfices sur le cas Dahmer m'a beaucoup gêné.
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Mon ami Dahmer

Jeffrey Dahmer fut un adolescent singulier. Homosexuel refoulé, élevé dans une petite ville des States, ce n'était pas facile de s'avouer gay même durant cette prétendue décade libératrice que furent les années 1970. Il voulait faire l'amour avec des hommes Dahmer. OK Le problème c'est qu'il voulait qu'ils soient morts itou. Puis les manger après. Et ça.... Quelque soit la décade...

Backderf nous décrit avec justesse ce que sont les années lycée qui peuvent s'avérer pour certains un vrai chemin de croix, véritable autoroute d'humiliations quotidiennes. Ce ne fut pas le cas pour Dahmer qui s'inventa un personnage étrange. Grand, baraqué, musculeux même, il passait son temps à imiter avec grand talent une personne atteinte de problème neurologiques, de crise d'épilepsie. Ce qui passe bien avec cet humour bas du front que l'on partageait tous à l'époque (et que l'on partage encore parfois avouons le, en tout cas je l'avoue).

Jusque là, Dahmer n'est qu'un hurluberlu un peu barré que l'on a tous croisé dans notre scolarité, genre de loufoquerie que l'on s'invente pour se singulariser. Mais Dahmer est aussi un énorme buveur, il boit comme un gouffre pour contenir ses démons. Dahmer sait bien que ses fantasmes ne sont pas banals délires enfiévrés de lycéens boutonneux mais le conduisent droit à la folie.

Backderf nous montre ce que fut la vie de Dahmer : un sommet de solitude. il n'avait personne à qui parler. Ses parents se déchirèrent au cours d'un divorce brutal et cruel Une mère bien barrée elle aussi, atteinte de ces fameux symptômes que Dahmer singeait dans les couloirs du lycée.

L'on assiste à la naissance d'un monstre. Même si Dahmer était intelligent (il va réussir à obtenir une entrevue avec deux de ses camarades avec le vice-président des Etats-Unis lors d'un voyage d'étude !), sa lutte pour contraindre ses pulsions n'est tout au mieux qu'un sursis avant un échec programmé.

Il va peu à peu sombrer et s'écarter du monde, se décaler. Tragiquement.

Derf évacue toute compassion. Il souligne que Dahmer est un lâche et aurait dû mettre fin à ses jours plutôt que de massacrer 17 personnes.

Il n'empêche. Quelle pitié !

Je ne connais guère la BD américaine hors des comics. Le travail de Derf Backderf s'apparente à celui de Robert Crumb que je connais de réputation mais que je n'ai point lu. Son trait de crayon noir et blanc, géométrique, tout en clair et obscur illustre parfaitement le parcours de Dahmer.

Il retrace ce que furent ces années. Les amitiés qui semblent inaltérables (et celles que l'on conservent le sont belle et bien), les parents que l'on adore détester mais qui nous aiment malgré nous, les amours naissantes...

Pas pour Dahmer. Non. Rien de tout cela...
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Trashed

J'aime toujours autant le style Backderf, mais Trashed m'a un peu moins emballée. Il a sans conteste réussi à retranscrire la longueur et la monotonie du job, et ce n'est pas ce que je lui reproche. Mais je l'ai trouvé moins subtil que Mon ami Dahmer, sans doute parce qu'il s'éloigne un peu de l'autobiographie. Ses personnages font souvent des remarques qui manquent de naturel et alourdissent le tout. Ils font l'histoire et son analyse à la fois, et j'ai trouvé ça dommage.
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