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Critiques de Derf Backderf (265)
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Trashed

Quel plus grand symbole des rebuts de la société que la figure de l'éboueur? Avec la galerie de portraits tatoués, bagarreurs, néonazis, corrompus, sexistes et glandeurs de "Trashed", Derf Backderf traite sans concession et de sa patte désopilante un sujet de société vraiment atypique, mais avec finesse et ironie. Sans oublier le langage forcément ordurier. De quoi aussi interroger le consumérisme à tous crins. Je pense même avoir préféré ce "Trashed" à "Mon ami Dahmer". Un must-read de la BD indé.
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True stories

Avant d’écrire l’excellent Mon ami Dahmer, Derf Backderf produisait des gags inspirés de ces observations du quotidien. Et il est certain qu’il y a de quoi ressortir de cette lecture en étant chamboulé. Car pendant la lecture, on rit, parfois un peu, souvent beaucoup. Et on est choqués. Intensément. Aucune envie ensuite de laisser une chance aux Américains, les scènes sont trop réalistement terribles. Et vous verrez en lisant qu’il y a bien pire que la couverture où la grosse dame prend sa voiture pour promener son chien. Oh oui, bien pire. Voilà un recueil drôle et fort intéressant. De quoi voir autrement le talent de l’auteur.
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Trashed

JB n'est pas vraiment décidé en ce qui concerne son avenir: continuer ses études? Trouver un travail? Une chose est sûre, ses parents ne veulent plus l'héberger. Contraint, il trouve un travail d'éboueur.



Le scénario nous montre la routine de JB. Les poubelles qui schlinguent, les poubelles trop pleines, celles qui se déchirent, bref...La galère de tous les jours. J'avoue qu'aux premières planches, le choc a été immense, l'esthétique, le thème....Et puis, au fil des pages, je me suis prise au jeu de cette histoire peu banale. Suivre JB dans ses tournées  a été plus passionnant que prévu. Le rituel du café, la petite pause au dining et surtout, surtout toutes ces galères. J'ai adoré le langage cru, l'ambiance en noir et blanc, l'esthétique brute. Car au-delà d'un scénario somme toute pas mal, c'est l'esprit graphique qui m'a le plus marquée. Les traits sont épais, nerveux. Les vignettes foisonnent de détails, c'est presque trop et on ne sait plus où regarder.



Petit plus, ce roman graphique est véritablement instructif. Nous apprenons pleins de choses sur le thème des déchets, leur traitement, leur historique et aussi notre rapport quotidien avec eux.
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Mon ami Dahmer

Après "Dahmer le film", "Dahmer la bande dessinée" ! Mais si le film (soyons franc, assez mauvais) avec Jeremy Renner se voulait plutôt démonstratif et versait dans le sensationnaliste, la bande dessinée de Derf Backderf, elle, se présente plus comme un récit de jeunesse dans lequel l’auteur revient sur quelques moments de sa scolarité vécue dans une banlieue américaine au début des 70’s, en compagnie de celui qui sera surnommé plus tard "le cannibale de Milwaukee".

Jeffrey Dahmer débarque dans la vie de Derf Backderf en 1972, au moment où celui-ci entre au collège. Mais Dahmer n’est pas vraiment un ami au sens propre du terme, mais plutôt un camarade d’école, et pour cause puisque Dahmer n’avait pas d’ami.

Personnage solitaire atypique et marginal, ce garçon costaud et très grand pour son âge, se fait remarquer par son physique massif mais aussi par son comportement bizarre, notamment par des cris d’épileptique, assez effrayant mais qui font bien rire ses camarades. Très vite, il est considéré comme la mascotte de la classe, le type que l’on aime bien, à qui l’on fait faire les pires bêtises pour se marrer.

Mais Dahmer cache au fond de lui un profond tourment, un mal-être qui le conduit à commettre des actes sadiques sur les animaux. Vivant dans une maison isolée, à l’orée des bois, délaissé par ses parents trop occupés à se disputer, Dahmer s’enfonce petit à petit dans la folie, se mettant même à boire sérieusement, pour tenter d’étouffer ses pulsions morbides.

Basé sur un véritable travail d’enquête auprès d’anciens élèves, professeurs, famille ou voisins, s’appuyant sur des rapports de police, cette bande dessinée montre bien et tente de nous faire comprendre l’évolution de Dahmer et comment cet adolescent est devenu un serial-killer sans que personne ne se soucie jamais de son étrange comportement.

Avec son dessin noir et blanc assez étrange, presque triste, évoquant le style de Crumb, Derf Backderf réussit là un récit brillant, sans concession ni compassion, aussi touchant que passionnant, un livre que l’on a envie de dévorer d’une traite malgré sa densité et sa richesse et qui laisse au final un sentiment amer, celui d’un formidable gâchis du à l’incompréhension des uns ou à la négligence des autres.

Préfacé par Stéphane Bourgoin, le spécialiste des serial-killers en France, "Mon ami Dahmer" est incontestablement l'un des livres les plus marquants de l’année 2013.
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Mon ami Dahmer

Derf, le dessinateur, a passé son enfance à Richfield, une petite ville de l'Ohio; dans les années 70, il a côtoyé Jeffrey Dahmer, qui sera arrêté en 1991 pour une série de 17 meurtres et appelé "le cannibale de Milwaukee". Le dessinateur raconte ses souvenirs de cet étrange garçon solitaire, étrange, dont ses parents, occupés par leurs querelles puis leur divorce, s'occupaient peu, ses imitations des crises d'épilepsie de sa mère qui faisaient rire ses camarades qui ne savaient pas de quoi il s'agissait, son attirance pour les animaux morts puis son alcoolisme et son absentéisme scolaire. Une question lancinante se pose: aurait-on pu repérer ce garçon déviant, le soigner pour l'empêcher de devenir meurtrier. En parallèle, l'auteur utilise les réponse que Dahmer a donné bien plus tard aux interrogatoires: son homosexualité refoulée, son attirance du morbide, sa grande solitude devant ces fantasmes invasifs... L'auteur évite la condamnation, il essaie de comprendre. Et nous avec lui...
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Mon ami Dahmer

Refermer la dernière page. Fermer les yeux. Inspirer.

Il y a de ces lectures qui nécessitent un certain temps d'assimilation pour que le cerveau digère toutes les informations parcourues. C'est le cas avec "Mon ami Dahmer" de Derf Beckderf. Il s'agit d'un livre sorti aux éditions Ça et Là en 2012. Malgré une publication relativement récente, les prémices de "Mon ami Dahmer" ont en réalité vu le jour dans un recueil de bandes dessinées en 1997, puis dans une première version auto-éditée en 2002. Si l'oeuvre a eu un tel parcours, ce n'est pas anodin. En effet, l'auteur s'attaque à un sujet extrêmement sensible et difficile : le récit de l'adolescence de Jeff Dahmer, étiqueté comme l'un des pires serial killer après Jack l’Éventreur... Avouez, cette mise en bouche ne vous laisse déjà pas de marbre !



Pour ma part je ne connaissais absolument pas Jeff Dahmer avant de découvrir son histoire à travers cet ouvrage, je l'ai donc parcouru d'un œil neutre. Or, toute la force de ce récit réside justement dans la démarche de l'auteur qui, lui, n'est absolument pas neutre, puisqu'il a été le camarade de classe de ce futur tueur en série. Logiquement, le risque aurait donc été de délivrer une narration emprunte d'une forte subjectivité avec un parti pris marqué. Mais ce n'est pas le cas. Derf Backderf a réalisé un méticuleux travail de recherches pour alimenter ses souvenirs, les compléter et délivrer une version au plus proche de la réalité. Il y a d'ailleurs de nombreuses notes très intéressantes à la fin de la BD, qui viennent compléter les informations et en donner les sources.



Nous plongeons donc dans l'histoire d'un lycée de l'Ohio où Jeff Dahmer prend place, comme tous les autres adolescents de son âge. Il apparaît à travers ces liens d'amitiés, plutôt malsains, où il occupe clairement une place de bouffon, divertissant ses camarades de classe en mimant des crises d'épilepsie. Malgré un comportement qui devient de plus en plus étrange à l'adolescence, Dahmer tente de s'inscrire dans une vie sociale dont il n'a pas les codes. En parallèle, nous devenons spectateurs de ce qu'il se passe en rentrant de l'école, quand la porte de la maison familiale se referme et que Jeff Dahmer ne peut échapper aux problématiques parentales. Il y a donc une alternance d'angles de vue qui permet vraiment de donner un rythme haletant et d'attiser la curiosité du lecteur. Les illustrations sont plutôt concises et précises, avec une palette de couleurs restreinte au noir, blanc et nuances de gris.



La BD se découpe en cinq parties, mettant ainsi en lumière la compréhension qu'à l'auteur des différentes étapes vécues par l'adolescent avant qu'il ne passe à l'acte. Comme il le dit si bien, à travers sa démarche, Derf Backderf ne cherche pas à excuser son ancien camarade de classe : "ayez de la pitié pour lui, mais n'ayez aucune compassion" (p.11). Cependant, il met en lumière les facteurs qui ont grandement participé à sa descente aux enfers, et notamment le manque d'attention et de conscience de tous ces adultes qui auraient pu essayer d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard.



Le résultat est donc un ouvrage poignant où, qu'il nous provoque dégoût, fascination ou compassion, Dahmer ne peut pas nous laisser indifférent. Bien que je ne sois pas particulièrement friande des histoires glauques, mon métier me permet de cultiver un grand intérêt pour tout ce qui se déroule dans le psychisme humain. J'ai donc dévoré ces 222 pages en 1h30, traversée par tout un mélange de sentiments mais surtout animée par l'envie de comprendre. Cette BD est donc clairement une belle découverte, de celle que l'on n'est pas prêts d'oublier en éteignant la lumière le soir...


Lien : https://mecanique-nocturne.b..
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Mon ami Dahmer

Oui pour le thème, saisissant... bien évidemment. C'est un mélange de curiosité et d'incompréhension qui force la lecture. Non pour les dessins. Si le graphisme ne m'a pas déplu, il est répétitif et de mon point de vue il gêne la narration.
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Mon ami Dahmer

Ne vous fiez pas au titre de la bande dessinée de Derf Backderf qui évoquerait une belle histoire d’amitié. Si Mon ami Dahmer parle bien des liens qui peuvent se nouer à l’adolescence dans un lycée lambda, son sujet principal est quelque peut différent. Jeff Dahmer, personnage central de l’oeuvre en question deviendra tristement célèbre pour ses futurs meurtres; 17 au total.



Mon ami Dahmer se penche sur l’adolescence du jeune homme et se termine juste avec qu’il commette son premier crime. La BD s’attarde sur les causes qui l’ont poussé à devenir ce qu’il est, cherche à comprendre… De fait, elle ne tombe jamais dans la facilité du sensationnalisme et cela est d’autant plus vrai que son auteur a connu Dahmer, a été dans la même classe que lui et on peut alors facilement imaginer les réflexions que cela a entraîné.



Le « cannibale de Milwaukee »



Aujourd’hui, c’est sous ce surnom que nous le connaissons. Dans les années 70, il est un adolescent comme les autres. Effacé, il se fond tout d’abord dans la masse d’un lycée surpeuplé. Il se fera de plus en plus remarquer à travers ses frasques ou dahmerismes (il simule des crises d’épilepsie et singe le discours inarticulé et tics spasmodiques d’une personne atteinte d’infirmité motrice cérébrale) qui lui attireront des « fans ». Il devient une sorte de « héros » qui fait rire son assemblée mais n’a pas pour autant de réel ami. Il reste un enfant « bizarre » et différent des autres qui remarquent son penchant pour l’alcool et sa fascination pour la mort.



Alors, comment a-t-il pu en arriver là ? semble s’interroger Derf Backderf.

Comment un adolescent qui montre des troubles psychologiques évidents n’a-t-il jamais pu avoir accès à de l’aide ? En cela, Mon ami Dahmer soulève des questions pertinentes. Que ce soit à travers son entourage proche (famille, « amis ») ou éloigné (tout le corps enseignant), l’adolescent a toujours été comme transparent.



On ne saura jamais si sa malheureuse notoriété aurait pu être évitée mais ces 200 pages posent la question. Pour Dahmer qui avait déjà de fragiles bases, nous pouvons imaginer que ce sont plusieurs causes qui se sont accumulées jusqu’à le plonger dans l’irrémédiable. Mais alors, combien de jeunes gens sont perdus de la sorte, manquent d’encadrement, de structure familiale ou tout simplement d’une oreille attentive ? S’ils sont une minorité à franchir le pas d’une vie faite de crimes, c’est bien le « système sociétal » qui est mis en cause.



Mon ami Dahmer laisse également transparaître l’effroi d’adolescents qui apprennent à se construire et prennent tout à coup conscience qu’il peut exister des êtres mus par de telles pulsions et parfois même sur les bancs de la même école qu’eux.



Au total, il aura fallu à son auteur 20 ans pour être satisfait de Mon ami Dahmer. Pourquoi tant de temps ? Backderf a dû faire face à ses propres démons et décider de ce qu’il ferait de ses propres souvenirs, de son propre rôle dans cette histoire. Au départ, il s’agissait d’une histoire courte de huit pages qui a ensuite bien évolué. Plusieurs versions ont vu le jour, dont certaines auto éditées et la bande dessinée a tout de suite connu un succès retentissant, allant jusqu’à être nominé pour un Eisner Award.



Il a tout de même repris le tout, a rassemblé ses souvenirs et s’est lancé dans des recherches approfondies. Car Derf Backderf n’a pas fait que retranscrire des souvenirs un peu effacés par le temps mais s’est appuyé sur divers témoignages. Celui du père de Dahmer (dans son livre intitulé A Father’s Story), d’anciens camarades et professeurs, d’entretiens entre Dahmer et des psychologues et enquêteurs ou encore des dossiers du FBI.



En l’état, Backderf est satisfait de ce qu’il a réussi à faire avec Mon ami Dahmer, ouvrage qui lui était nécessaire et cathartique. Une adaptation cinématographique a d’ailleurs été tournée et présentée en sélection officielle du Festival de Deauville qui s’est tenu ce mois-ci.




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Trashed

Une très sympathique bande-dessinée autobiographique qui nous fait découvrir les subtilités et les coulisses du métier d’éboueur, métier au final quasiment inconnu alors que l’on voit quotidiennement ces hommes de l’ombre mais oh combien nécessaires et importants.
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Mon ami Dahmer

J’ai découvert ce roman graphique dans les coups de cœur de ma bibliothèque. Mon ami Dahmer raconte la jeunesse d’un des pires serial-killers des Etats-Unis, Jeffrey Dahmer, vue à travers le regard d’un camarade de classe. Derf Backderf, l’auteur, a passé ses années de collège et de lycée avec Dahmer, de 1972 à 1978. A peine terminés les cours de terminale, Dahmer commettra son premier meurtre, suivi par seize autres, de 1987 à 1991. On le surnommera « le cannibale de Milwaukee ». Je vous passe les détails abominables de ses crimes, pour lesquels il sera condamné à 957 ans de prison. Il se fera assassiner en cellule par un co-détenu, en 1994.



« Le parti pris de ce livre est de présenter Dahmer comme une figure tragique, mais ce uniquement jusqu’à son premier meurtre. Après ce jour fatidique de juin 1978, la seule tragédie, c’est que Dahmer n’ait pas eu le courage de mettre fin à ses jours. »



Backderf s’attache ici, sans complaisance mais avec empathie, à brosser le portrait du garçon qu’il a connu, secret, bizarre, délaissé par ses parents, « un garçon qui n’avait pas encore commis tous ces crimes ». Mon Ami Dahmer est ultra documenté. L’auteur, journaliste de formation, ne se base pas uniquement sur ses propres souvenirs personnels. Il a interrogé d’anciens camarades, professeurs et voisins, et s’appuie sur les dossiers du FBI et toutes les archives de l’enquête. Sans nuire à l’unité ni au rythme de ce récit en noir et blanc au graphisme rond, précis et vivant, cela lui donne une valeur rare ; autant témoignage que mise en garde. Planent sur ces pages, souvent dérangeantes, tristesse, remords latent et une totale impression de gâchis. Selon Backderf, « Dahmer n’aurait pas fini en monstre, […] tous ces gens ne seraient pas morts dans des conditions aussi atroces si seulement les adultes autour de lui n’avaient pas été aussi indifférents et aussi étrangers à son cas – et c’est inexplicable, impardonnable et incompréhensible. »



Ce roman graphique est une lecture remarquable, mais douloureuse.
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Trashed

Derf Backderf puise dans son expérience personnelle pour construire son nouveau roman graphique. Consacrée au ramassage et à la question de la gestion des ordures ménagères, il suit les tournées quotidiennes d’éboueurs d’une petite ville des Etats-Unis. Entre la difficulté physique du travail, les petites et grandes magouilles du chef d’équipe, l’incivilité des habitants, la coupe est rapidement pleine.

Engagé et militant assumé, l’auteur traite en réalité des questions de la surproduction et de la surconsommation qui amène le monde occidental à une catastrophe politique et écologique. Droit dans le mur. Un dessin aux lignes carrées associées à un bleu glacier reflète bien l’absurdité et le danger de la situation. Un bémol néanmoins, le propos reste purement documentaire, il manque à mon goût ce petit pas de côté qui amène un peu de sel à toutes situations.

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Punk rock & mobile homes

J’avais apprécié « Mon ami Dahmer » de Derf Backderf, par ailleurs prix révélation à Angoulême. « Punk rock & mobile homes » (publié six ans auparavant) malgré une histoire bien différente, présente de nombreuses similitudes. Des vies dans cette Amérique en pleine crise industrielle, dans des villes anonymes. Suite au succès de « Mon ami Dahmer », il nous est donné la possibilité de découvrir cet ouvrage, publié en France chez Ça et Là pour 150 pages.



« Punk rock & mobile homes » raconte l’histoire d’Otto, adolescent autoproclamé Le Baron, dans une ville perdue de l’Ohio en pleine crise industrielle. Peu d’avenir et de perspectives ici, Otto rêve de quitter la région. En attendant, il vit pour le punk rock et dort dans un parc de mobile homes avec son oncle.



Derf Backderf propose une chronique de l’adolescence ancrée profondément dans les années 80. Le punk explose, portant les espoirs d’une génération pendant que l’économie de la région périclite. Otto s’invente une existence plus passionnante avec un alter ego. Autour de lui, des amis qu’il fascine et impressionne. Cela ne l’empêche pas d’être détesté, voir persécuté.



Quel étrange ovni que ce livre. À la fois très juste dans la description de l’adolescence, complètement barré pour certaines scènes, sombre dans sa vision de l’Ohio, il opère un mélange assez réussi. Hélas, le livre est long, souvent bavard, et Otto finit par fatiguer avec ses grands discours. J’ai eu du mal à me passionner pleinement pour le livre, ce dernier manquant d’un fil rouge marquant. On est dans de la chronique pure et dure : quelques mois avec le Baron qui, petit à petit, devient un homme. J’ai apprécié la lecture sans réellement être emporté. Quelques sourires de temps en temps, mais finalement peu d’émotions.



Concernant le dessin, il est particulier, tout en noir et blanc, façon underground. Dans son style, Backderf possède une patte indéniable. Malgré tout, je n’ai pas été séduit pour autant. C’est sympathique, sans plus.



« Punk rock & mobile homes » est un album intéressant qui explore de nombreux thèmes sous forme de chronique sociale. Très bavard, il présente des longueurs et des redondances qui peuvent lasser au fil des pages. À lire pour ceux qui ont apprécié « Mon ami Dahmer ».
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Trashed

ès le début, l’intention est là : passer au vitriol l’american way of life. Malheureusement cela ne décolle vraiment jamais et le déjà-vu est omniprésent. Le trait fanzine et le bichromisme n’arrangent rien et participent même à l’installation d’un monotone ennui qui s’éternise sur 240 pages. La platitude narrative n’invite le lecteur ni à sourire des situations au potentiel cocasse, ni à tiquer devant cette société quelque peu défaillante. Un Deck Backderf sans relief.
Lien : http://www.bodoi.info/trashed/
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Trashed

Derf Backderf, auteur de «Mon ami Dahmer», entremêle fiction et réalité autour de la figure de l’éboueur, rebut de l’Amérique et Sisyphe contemporain.
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Mon ami Dahmer

Jeffrey Dahmer a commis son premier meurtre deux mois après sa sortie du lycée en 1978: il en a commis 16 autres de 1987 à 1991, les dévorant partiellement et devenant le « Cannibale de Milwaukee ». Il est mort assassiné en prison en 1994, condamné alors qu’il était manifestement fou. Journaliste de formation, Derf Backderf, qui l’a fréquenté au collège et au lycée, retrace ces années avec en toile de fond une interrogation: est-ce que ses camarades et surtout les adultes proches auraient pu voir ce qui commençait à se mettre en place dans sa personnalité et éviter qu’il ne bascule? S’il retrace la descente dans la folie de Dahmer, il n’aborde pas en revanche une question: cette folie n’aurait-elle pas dû l’envoyer à l’hôpital psychiatrique plutôt qu’en prison? Mais il arrête son récit avant qu’il ne bascule complètement. L’album en noir et blanc, avec des détails foisonnants à l’encre, rend bien cette ambiance ambigüe (attirance/répulsion) tant chez Dahmer que chez ses « camarades », car malgré le titre, personne n’est ami avec lui. [La suite sur mon blog]
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Mon ami Dahmer

Dans Mon ami Dahmer, l’ancien journaliste Derf Backderf revient sur l’enfance de celui que l’on surnommera “le Cannibale de Milwaukee”. Arrêté en 1991, puis condamné pour le meurtre de 17 personnes, Jeffrey Dahmer finira assassiné dans sa cellule en 1994.



Mais dans le début des années 70, Jeffrey Dahmer n’est encore qu’un enfant solitaire et étrange, bien qu’il ait du mal à s’intégrer au collège et qu’il montre déjà quelques signes de pulsions morbides. Ce roman graphique est avant tout basé sur les souvenirs personnels de Derf Backderf, qui fut probablement ce qui se rapproche le plus d’un ami pour le futur tueur en série lors de sa scolarité à Richfield. Mais l’auteur a également enquêté auprès d’anciens élèves, de professeurs, de voisins ou encore du FBI pour combler les lacunes dans ses propres souvenirs et enrichir le récit. Cet angle d’approche rend l’ouvrage très original dans sa façon de flirter entre l’objectivité journalistique de Derf Backerf et la subjectivité absolue des souvenirs de l’adolescent qu’il a été.



Mon ami Dahmer est un roman graphique aussi dérangeant qu’instructif dont on ne sort pas totalement indemne. Dérangeant car on ne peut qu’assister, avec un profond sentiment d’impuissance, à la lente descente aux enfers du jeune Dahmer. Celui-ci se retrouve, au fil des pages, de plus en plus isolé socialement et totalement abandonné par des parents démissionnaires. Mais aussi très instructif car on ne cesse de se demander au cours de la lecture, tout comme Backderf, si un meilleur encadrement lors de son adolescence aurait permis d’éviter le pire. L’auteur se demandera à plusieurs reprises comment les adultes ont pu passer à côté de tout ça sans vraiment remettre en question sa propre responsabilité.
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Mon ami Dahmer

J’ai toujours été fasciné par J.Dahmer. Pas de maniere malsaine mais j’ai toujours trouvé que c’etait un serial killer atypique. Apres avoir lu plusieurs biographies sur lui, j’ai cherché longtemps a me procurer cette BD histoire d’avoir acces a une autre facette de sa vie. Son adolescence et surtout vue par un ‘ami’.

J’ai trouvé cette bande dessinée tres interessante et y ai trouvé ce que je cherchais. C’est tres documenté et cette vision objective est vaiment interessante. On peut se faire soit meme son idee sur le devenir de Dahmer… Aurait-il été ce qu’il devenu sans avoir vecu telle ou telle chose ou était-il vraiment mauvais. Aurait-il pu, avec de l’aide, combattre ses demons ?

Backderf ne juge pas, il decrit son adolescence avec dans son sillage ce personnage atypique. A nous de faire le reste.

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Mon ami Dahmer

Quand on pose ce livre, c'est pour méditer, presque pour pleurer. On a froid dans le dos. On repense à ces années d'études où il y avait un gamin bizarre dans le fond de la classe. Pourquoi je ne lui ai jamais parlé ? Que devient-il ? Et si jamais il était devenu comme Dahmer aujourd'hui ? Derf Backderf, nous parle de ce passé avec justesse et précision. Ca fait presque un an que j'ai lu cette bd, mais je n'ai toujours pas digéré ce récit. L'auteur raconte son histoire, sa propre adolescence passée à côté d'un serial-killer en devenir et ça sert encore plus les tripes.
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Mon ami Dahmer



Publié aux USA en 2012 et traduit en français en 2013, "Mon ami Dahmer" est un album écrit et illustré par l'américain Derf Backderf. Il a obtenu le prix Révélation lors du dernier Festival d'Angoulême.



Avant qu'il le redécouvre sous le macabre surnom de "Cannibale de Milwaukee", Derf/Jeff Backderf a côtoyé Jeffrey Dahmer durant leurs années au lycée de Revere High School.

A l'aide de ses souvenirs, de témoignages d'autres lycéens et d'informations collectées par le FBI, l'auteur reconstitue la descente aux enfers de Jeffrey Dahmer.

Adolescent timide et asocial, ce futur serial-killer ne manquait pourtant pas de faire rire ses camarades de classe en singeant les crises d'épilepsie de sa mère.

Une mère qui plus est dépressive et toujours en conflit avec son père, au point que celui-ci finira par déménager, abandonnant Jeffrey et son jeune frère à l'indifférence de sa femme.

Livré à lui-même, Dahmer se découvre homosexuel mais ne l'assume pas. Les 17 victimes qui lui valurent une peine de prison de 957 ans (!!!) étaient d'ailleurs toutes de jeunes hommes ou des mineurs.

Durant ses années de lycée, Dahmer laisse libre cours à sa fascination pour les cadavres d'animaux (qu'il brûle à l'acide ou dépece) et d'humains qu'il associe à une sexualité débridée.

L'alcool dont il s'enivre jour et nuit parviendra, pour un temps seulement, à calmer ses pulsions malsaines...



"Mon ami Dahmer" est le genre d'histoire qui vous fera passer mentalement en revue vos photos de classe à la recherche de la/du bizarre de l'époque qui tout bien considéré aurait très bien pu devenir un/une serial-killer en puissance (et si en plus vous êtes un peu parano comme moi, vous vous surprendrez à taper quelques noms dans Google...).

S'agissant des signes avant-coureurs présidant à la santé mentale de Dahmer, l'auteur reconnaît que lui et les autres jeunes ne prenaient pas vraiment son comportement étrange au sérieux.

En revanche, il pointe du doigt l'indifférence des adultes, qu'il s'agisse des parents ou du corps professoral.i

Personne n'a jamais signalé que Dahmer était ivre, même en cours.

Derf Backderf a volontairement choisi d'arrêter son scénario au moment où Dahmer commet son premier meurtre car, comme il l'affirme : "Mais une fois que Dahmer tue - et je ne le dirai jamais assez -, je n'ai plus aucune sympathie pour lui".

Et d'ajouter : "Ayez de la pitié pour lui mais n'ayez aucune compassion."

Il s'agissait donc avant tout de restituer sa relation avec Dahmer (on ne peut pas vraiment parler d'amitié) et d'établir la genèse d'un serial-killer.



Et on peut dire que l'album est réussi ! Le dessin, tout en noir et blanc, renvoie à cette génération MTV des années 90 (j'ai notamment pensé à Beavis & Butthead). Derf Backderf nous représente un adolescent au visage de marbre, inexpressif même lorsqu'il est bien entouré ou moqué, cruel sans même s'en rendre compte et dans l'indifférence générale.
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Punk rock & mobile homes

Superbe BD qui rend un bel hommage aux enfants terribles du Punk, de la New Wave, la playlist est juste une tuerie!
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