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Critiques de Didier Blonde (67)
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Autoportrait aux fantômes

L’écrivain revisite son œuvre dans un livre hanté à chaque page
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Autoportrait aux fantômes

Ce n'est de loin pas le meilleur livre de Didier Blonde parce qu'il composé fait de textes publiés dans des revues avec quelques ajouts inédits de très bonne facture, le tout a correctement ficelé pour en faire un livre qui se tient de bout en bout - mais, pour un "vrai" roman, je vous recommande la lecture de "l'Inconnue de la Seine", qui est parfait (c'est dit). Néanmoins, pour les amateurs de cet écrivain obsessif, qui construit une œuvre aussi passionnante qu'homogène, toute entière portée vers la mémoire et qui tente - souvent avec brio - de faire parler les images, les bibliothèques, les morts et les fantômes, cet Autoportrait aux fantômes est un régal car on retrouve tout ce qui fait l'intérêt de ses livres : cette idée de présence indécise, de motif dans le tapis, de traces. Dans ce livre, le lecteur croisera Henry James, Jean Cocteau, François Truffaut, beaucoup d'actrices disparues trop tôt, Baudelaire et Flaubert aussi, ce dernier hanté par Élisa Schlesinger qui se retrouvera dans plusieurs de ses écrits. Mais Didier Blonde ne se contente pas de lister des anecdotes ou de ressasser, non, il ajoute cette fois une touche plus intime à son livre, à la fin de celui-ci pour être plus précis, une suite de pages magnifiques dédiées à son père et à la place qu'il a laissée, dans le temps perdu. La mémoire est un pont vers les ombres, les fantômes du passé, comme dans le film Nosferatu, il ne faut pas les laisser venir à nous et nous bloquer le passage (dixit Annie Le Brun dans Appel d'air), mais au contraire aller à leur rencontre et, dans le cas de Didier Blonde, les faire parler.
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Autoportrait aux fantômes

On traine tous un fantôme, l'auteur aussi, dans ce petit livre, petit par le volume mais énorme par la minutie et la poésie des "entrées" ; il oblige à la concentration et à la nostalgie - pas toujours facile. Sous prétexte de faire l'inventaire des fantômes des autres, dans la littérature (et ses nègres), la peinture (et ses ombres), le cinéma (et ses figurants), l'Art (et ses Muses) ou même des lieux gravés éternellement (dans un film, une photo) parfois disparus, l'auteur finit ce voyage en donnant un(e) vi(e)-sage au sien de fantôme : son père.
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Autoportrait aux fantômes

L’écrivain convoque tous les spectres, des actrices du muet décédées brutalement aux lieux de Paris disparus, pour traquer le mort à l’origine de tout. Un récit envoûtant.
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Autoportrait aux fantômes

Un récit où se mêlent des lieux et des visages oubliés que l'auteur ressuscite avec amour.
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Autoportrait aux fantômes

Il s'agit ici d'un recueil d'articles publiés dans des revues et éditions à tirage limité. Le thème : les fantômes de l'auteur, nos fantômes, ceux qui ne sont plus et qui nous habitent. En l'occurrence, des écrivains, des héros de romans, mais surtout, pour ce cinéphile amoureux du cinéma muet, des actrices depuis longtemps disparues des mémoires telles Claude France, Sandra Milowanoff, Suzanne Grandais, et d'autres. J'ajoute Rachel, cette amie d'ami, qu'il n'a jamais rencontrée et disparue on ne sait où, dont il a fait réapparaître la fantomatique image en développant les photos, avouant, nostalgique, qu'il n'avait été amoureux "que d'un fantôme – en noir et blanc". En ce sens, faire revivre ses propres fantômes est une contribution à une autobiographie.

Comme toujours avec cet auteur voilà un petit régal de délicatesse et de nostalgie.
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Baudelaire en passant

La beauté ravaudée.

Baudelaire, ovni sidérant, passant insaisissable, est pourtant tracé cent-cinquante ans plus tard par Didier Blonde dans son remarquable essai, Baudelaire en passant. S’appuyant sur des témoignages, des échanges épistolaires, une iconographie d’époque, l’écrivain contemporain, familier de la ville lumière et des fantômes du passé, arpente la capitale au gré des domiciles parisiens du poète, nombreux (une cinquantaine recensés), disparus (pour la plupart), difficiles à localiser. Pour ce faire, il part du dernier domicile connu, dans la sixième division et l’avenue de l’Ouest du cimetière Montparnasse où gît le « Prince des nuées », entre son beau-père, le général Jacques Aupick et sa mère haïe et chérie, Caroline Archanbaut-Defayes : « Trois noms désassemblés, qui ne riment pas, qui ne pouvaient pas s’entendre. Chacun le sien, sans généalogie. La tombe de Baudelaire n’est pas à son nom. Il n’est là que par hasard, séquestré de l’état-civil. Toujours de passage, jamais chez lui, même pour l’éternité ». Puis Didier Blonde remonte le temps mais les adresses se défilent, se délitent, se dissolvent. Hôtels, gargotes, malles en partance, le poète désargenté fuit ses créanciers et habite des entre-deux temporaires que le crédit et l’ardoise rendent attrayants quelque temps. L’essai piste l’errance et restitue des effluves, des ambiances, un état d’esprit si prompts à se volatiliser. Baudelaire sort des cadres scolaires où sa notoriété posthume l’a cantonné. Il redevient le dandy du Casino de la rue Cadet, « bazar de la volupté » où Sara « la Louchette » lui transmet la syphilis pour ses dix-huit ans. Homme masqué, secret, au patronyme flottant, difficile à saisir, à photographier, à portraiturer, Baudelaire s’échappe constamment, se déplace incognito, se noie dans l’anonymat des foules. Les Fleurs du mal sont l’œuvre d’une vie, conçue dans les rues et les cafés : « Le poème reste suspendu dans l’air, il peut continuer à circuler pendant des années, sur des feuilles volantes ». Il s’insère ensuite dans une architecture, entre en résonance avec d’autres poèmes, tisse un réseau de correspondances.

Les travaux haussmanniens gomment des pans d’une géographie mémorielle, exilant Baudelaire du cœur de sa ville (disparitions de la place du Carrousel, des lieux de plaisir comme Frascati et Tivoli). L’hémiplégie, l’aphasie et la mort du poète poseront une chape de silence sur une édition définitive des Fleurs du mal : « Son ultime geste poétique est celui de l’architecte qui choisit de laisser l’œuvre en chantier, une ruine moderne, pour en faire un labyrinthe où chacun peut tracer son itinéraire. L’œuvre n’est jamais close. »

La beauté idéale et inhumaine des débuts a fini par s’incarner dans une petite vieille ratatinée. Didier Blonde, par sa belle écriture concise et précise, donne corps à la poésie baudelairienne, apte à distiller la douleur éternelle pour en extraire une panacée universelle.
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Cafés, etc.

J'ai eu envie de découvrir ce livre de la rentrée littéraire 2019 après avoir lu sa critique sur le magazine Lire. Je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir grand chose à en dire, parce que ce ne fut pas une lecture si plaisante que cela. Une phrase m'a questionnée, à la fin du livre : " un de ces faux livres qui s'empilent sur les tables des librairies". A quels livres l'auteur fait-il allusion ? Quels livres considère-t-il de manière si négative ? Un peu plus haut, considérant la lectrice qu'il observe, il dit "une histoire de femmes, ça lui va mieux. Ce n'est qu'un préjugé". Oui, effectivement, c'est un préjugé, ce n'était presque pas la peine de le préciser. Au fond, ce personnage d'auteur rêve de croiser, dans un de ces cafés qu'il fréquente, une lectrice de ses oeuvres - j'admets franchement qu'avant d'ouvrir celui-ci, je ne connaissais pas du tout les livres de cet auteur.

Ce voyage dans les cafés, dont les adresses, ou le devenir sont présentés en fin de livre, n'est pas désagréable, cependant à part ce que j'ai écrit plus haut, je n'ai rien retenu de saillant. La visite du Starbucks, parce que c'est le seul que je connais, et que, contrairement à l'auteur, donner mon prénom (Sharon !) ne me pose aucun problème et m'amuse encore. Peut-être aussi parce que je suis une femme et que je n'ai pas le même rapport avec les cafés. Je ne suis pas écrivain non plus, savoir que telle ou telle oeuvre a été écrite par de célèbres auteurs dans des cafés devenus célèbres ne m'émeut pas. J'ai été plus sensible au rapport entre les cafés et leur représentation dans des oeuvres littéraires ou cinématographiques - les joies de l'intertextualité.

A vous de voir si vous avez envie de le découvrir.
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Cafés, etc.

☕️ “Toute cette vie qui part en fumée, en petits verres, en cafés...”



☕️ Qui ne s’est jamais assis dans un café, dans le seul but d’être spectateur de la vie quotidienne, pour assister au spectacle, se retirer, respirer, et simplement attendre ? Je le fais régulièrement, pour récolter les bribes de vie d’inconnus que je ne reverrai jamais, pour m’inspirer, pour écrire parfois, quelques lignes sur des feuilles que je range au fond d’un tiroir.



☕️ Tant de choses se passent dans les cafés, en terrasse, ou alors au fond, sur la banquette capitonnée, usée mais si confortable, qu’on croirait presque être invisible. Quand on va seul dans un café, on n’est jamais vraiment seul.



☕️ Didier Blonde rend un très bel hommage à tous ces antres, réceptacles des drames les plus terribles, des coïncidences les plus loufoques, des amours les plus merveilleuses et des ruptures les plus douloureuses.



☕️ Un café, s’il vous plaît !
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Cafés, etc.

Didier Blonde « entre dans un café comme dans un roman ». Comme les romans, les cafés ont tous des points communs mais chacun est différent, chacun possède son propre décor, sa propre atmosphère, son propre rythme. Dans un café, Didier Blonde observe. Les serveurs, les clients, les conversations, les gestes, les silences. Les groupes d’amis, les solitaires, les habitués, les couples amoureux, ceux qui se séparent ou n’ont plus rien à se dire. Des vies qui « se mêlent, se heurtent ou s’ignorent ».



Dans ce petit opus d’une centaine de pages il a consigné des textes courts, des micro-nouvelles que l’on sent captées dans l’urgence, sur un coin de table. Il y parle aussi bien du confort des banquettes en moleskine que de la promiscuité du verre bu au comptoir, des journaux que l’on se partage aux toilettes qui en disent tant sur l’identité des lieux. Il se souvient aussi. Des cabines téléphoniques au fond de la salle, des objets qu’il a un jour oubliés dans un café, des écrivains qui les ont tant décrits ou qui y ont tant écrit (Simenon, Modiano, Breton, Verlaine, Sartre et Beauvoir, Nathalie Sarraute…). Beaucoup de références au cinéma, beaucoup d’anecdotes « historiques » également, le tout sans lyrisme malvenu, avec retenu et dans une forme de nostalgie pudique, sans tomber dans le discours du vieux con qui ne cesse de se lamenter au son du « c’était mieux avant ».


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Cafés, etc.

Ça se lit tranquillement comme on va au café pour manger, pour flâner, pour ne rien faire. Seul, de préférence, avec cette idée de tout deviner, de tout regarder, de laisser monter en soi les mouvements de la vie. C’est exactement ce que fait Didier Blonde dans ce livre et je me suis reconnue comme j’ai retrouvé aussi l’atmosphère de mon café préféré, mes observations et mes rêveries. On ne s’ennuie pas, chaque chapitre est une petite aventure tranquille. On a droit aussi à des allusions à des gens renommés, à des êtres bizarres, ordinaires, ou hors de l’ordinaire. À lire par ceux qui aiment les cafés. Ils s’y retrouveront. Moi, j’ai beaucoup aimé.
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Cafés, etc.

C'est une ballade dans Paris de café en café que nous propose Didier Blonde dans ce court recueil. Des moments de vie solitaires ou partagés, doux ou animés, émouvants ou passionnés, des anecdotes sur des histoires, des rencontres, des déboires.



Un livre que l'on déguste comme un album photo, que l'on feuillette d'un trait ou on contraire que l'on prend et repose au fil des envies ou des émotions.



Une délicieuse parenthèse tel un bon verre de vin lentement savouré sur la terrasse d'un café agréablement ensoleillé.
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Cafés, etc.

C’est un type qui va dans les bistrots.

Il y va tout seul, dans des tas de bistrots. Souvent, il dit leur enseigne, il donne leur adresse, il les décrits, juste un peu ou plus précisément. Ça dépend.

La plupart du temps, il ne précise pas ce qu’il consomme, mais il consomme, c’est forcé, car dans ces bistrots, il y reste longtemps, une heure, deux heures, plus même, parfois. Alors, vous comprenez, il faut bien qu’il consomme.

Une fois assis, il commence par regarder. Il regarde le serveur, un couple, une femme, la porte des toilettes, le plafond, n'importe quoi, la rue même. Et puis il écrit. Des notes, des phrases, ou même seulement des bouts de phrases, des mots accolés. Il dit qu’il les met en réserve, pour plus tard. Pas pour plus tard dans sa vie, pas pour plus tard quand il sera vieux, non. Juste pour plus tard aujourd’hui, ou plus tard le mois prochain. Ces mots, ces phrases, ces notes, il compte bien s’en servir pour son prochain roman, ou plutôt pour l’un de ses prochains romans.

Drôle de type...

Parfois, il fait plus que cela, plus que quelques mots : il divague sur une inconnue, il lui imagine une vie, un amant, un drame, un plaisir. Ça tient en quelques lignes ou en deux pages, au plus. Il fait ça, mais c'est rare. Il doit garder ses histoires pour ses romans.

Mais quel âge a-t-il, ce type ? Difficile à dire. D’après certains de ses souvenirs — il connaît les anciens noms des cafés nouveaux — il n’est pas tout-jeune-tout-jeune. D’après d’autres souvenirs, on situerait volontiers ses vingt ans sous Pompidou.

Ce type vous rappelle quelqu’un ?

C’est drôle, à moi aussi !

A un moment, j’ai même pensé qu’il s’agissait de moi.

Pas vous ?

Ben si, quand même : les cafés, les serveurs, les femmes, les histoires...

On dirait bien, hein ?

Mais non ! Il ne s’agit pas de moi. Je le regrette, mais il ne s’agit pas de moi.

Réfléchissez un peu : tout d’abord, mes vingt ans n’ont pas eu lieu sous Pompidou mais sous De Gaulle !

Ensuite, moi, je précise souvent ce que je consomme, la plupart du temps un demi ou un café-croissant. C’est une question de goût. Et d’heure aussi.

Et puis moi, je ne fréquente pratiquement pas la Rive Droite, alors que l’autre type, si.

Lui, il ne raconte pas ses petites histoires comme ça, il ne livre que des ébauches. Il ne va quand même pas griller en quelques lignes d’une courte nouvelle ce qui pourrait meubler tout un chapitre de son prochain roman. Il est économe, lui. Alors que moi, je donne tout tout de suite. Moi, quand je quitte le café, mon histoire est écrite en presque totalité. Il ne reste plus qu’à lui ajouter une chute et trois virgules et à la livrer le lendemain.

Vous voyez bien que ce type, l'autre, ce n’est pas moi, que ça ne peut pas être moi.

Parce que lui, c’est lui, et moi, c’est moi.

Et lui, c’est Didier Blonde, écrivain. Il vient de publier "Cafés, etc." au Mercure de France, un charmant petit bouquin d’à peine plus de cent pages.

Ne vous y trompez pas : ce type n’est pas moi. Mais il écrit bien, quand même.¹



¹ Tout est dans la ponctuation : entre "Mais il écrit bien, quand même" et "Mais il écrit bien quand même", il y a tout un monde.


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Cafés, etc.

Une centaine de pages où Didier Blonde mêle ses souvenirs personnels à des anecdotes littéraires, illustrant ainsi que l’histoire des lettres et les bistrots ont un vécu commun, un lien fort. Cafés, etc. est un court texte éblouissant. En multipliant les chapitres, comme des petits récits, l’auteur offre aux lecteurs un savoureux guide, une promenade.
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Cafés, etc.

Comme l'auteur, j'adore l'atmosphère du café parisien, avec sa faune, ses habitués, son personnel, sa carte des boissons, son décor, etc.

Tout comme lui, j'en ai fréquenté pas mal (nous en avons un certain nombre en commun...), et chacun possède une atmosphère qui lui est propre. Pas pour rien que certaines personnes préfèrent aller lire ou travailler dans un café plutôt que chez elles...

Cet ouvrage est rempli d'anecdotes, le plus souvent plus issues de l'imaginaire de l'auteur que de la réalité pure et dure... Agréable de flâner ainsi dans les rades parisiens, sans forcément de but précis.

Un livre lu en avril 2021, alors que les cafés sont... fermés. Hâte d'y remettre les pieds, d'y lire, d'y prendre des photos... et d'observer mes congénères...





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Carnet d'adresses

Adresses fantômes

Arpenteur des rues parisiennes et lecteur rêveur, Didier Blonde se lance dans une cartographie d’adresses souvent vacillantes, voire évanescentes, piochées dans une littérature chérie, portée en soi, dans le prolongement du pas et de la vie. Son enquête débute en pistant les traces de l’insaisissable et charmeur Arsène Lupin. En habitant lui-même rue Charles-Laffitte, à Neuilly, Didier Blonde découvre, alors qu’il est âgé d’une douzaine d’années, à deux pas de chez lui, l’emplacement de l’entrepôt du célèbre gentleman cambrioleur : « Etait-ce ma vie brusquement qui basculait dans la fiction ou l’imaginaire qui s’installait dans ma réalité ? » De cette entrevue magnétique, il est conquis pour la vie. Les adresses vont intituler les chapitres du livre (45, rue Poliveau et Jambier, associés par la gouaille de Gabin, 45, rue de Courcelles quand Modiano salue Proust, 9, rue d’Antin où s’épanche Alphonsine Plessis, amante d’Alexandre Dumas, devenue héroïne de la Dame aux camélias, etc.). La déambulation proposée dans la marge des romans et « l’entre-deux des phrases », assemble et entremêle les fils d’une fiction prégnante et d’une réalité fuyante. Dans sa traque de l’adresse, l’auteur va jusqu’à reprendre le circuit de Luc, personnage du Vent noir de Paul Gadenne, et questionner les habitants mais si les descriptions du quartier sont justes dans la fiction, le lieu se dérobe dans la réalité. L’imaginaire littéraire dessine une géographie parallèle calquée sur un quotidien poreux qui infuse et d’où il est délicat de savoir qui colore le plus l’autre. Quand le narrateur sillonne enfin les coulisses de son écriture, évoquant la rue Dobropol où se rejoignent son grand-père et Louis Manékine personnage de Faire le mort, puis revenant au 67, rue Charles-Laffitte, dans l’appartement vide de ses parents défunts, l’émotion embrase le fétu des mots et allume brièvement le timbre des « voix chères qui se sont tues ».
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Carnet d'adresses de quelques personnages f..

« Je traverse la ville comme une bibliothèque en rendant à chacun son domicile que je reporte sur des plans de toutes les époques pour dresser la cartographie d’un monde parallèle hanté de fantômes ».



Ces fantômes, ce sont les héros qui vivent dans les livres, Jean Valjean, Eugène de Rastignac, Mme Arnoux, Arsène Lupin et bien sûr les personnages imaginés par Patrick Modiano. C’est en quête de leurs domiciles parisiens, de leurs adresses, que s’est lancé Didier Blonde. Il a réalisé un vrai travail d’enquêteur, d’arpenteur, d’infatigable marcheur, traquant les indices, les portes dérobées, les fausses pistes, les vraies découvertes.



Et c’est fascinant. « Peu à peu toute une population de héros imaginaires s’est installée dans des rues que je fréquente depuis toujours … »



Chaque lieu est pour Didier Blonde une source de rêveries infinies. A tel point que la fiction et la réalité finissent par se mêler, car certaines adresses conduisent au domicile de l’auteur, comme pour Daniel Pennac qui a habité au-dessus de la quincaillerie de la famille Malaussène. Les frontières vacillent. Certaines rues n’existent pas ou plus.



Un carnet d’adresses, avec index, par noms des personnages, arrondissements, rues permet au lecteur de se lancer à son tour dans cette quête vertigineuse et d’une poésie folle.



« Les immeubles parisiens sont des palimpsestes de l’imaginaire romanesque. »



































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Carnet d'adresses de quelques personnages f..

L’idée de répertorier les adresses indiquées dans les romans est tout bonnement riche en révélations.

Didier Blonde a cherché à savoir ce qui se cachait d’avoué, d’inavoué, d’inconscient, de non-dit en y ajoutant ses commentaires issus de ses repérages sur le terrain.

Didier Blonde nous offre quelques moments privilégiés avec ses héros favoris, son enfance et des souvenirs empreints de délicatesse.

Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/03/01/didier-blonde-carnet-dadresses-de-quelques-personnages-fictifs-de-la-litterature/

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Carnet d'adresses de quelques personnages f..

Ce « Carnet d’adresses » de quelques personnages fictifs de la littérature est un petit trésor.



Après l’introduction de Didier Blonde, toute en délicatesse et sensibilité, qui nous explique le cheminement de cette passion et de ces recherches parfois audacieuses, nous accédons au Carnet d’adresses.



Des noms connus surgissent, d’autres à découvrir, invitant ainsi à la lecture, nous promènent dans Paris.



Il serait bon de suivre ce guide et d’aller flâner du côté d’un héros ou héroïne, souvenirs intenses de romans lus, relus, dévorés.



La fiction devient réalité, l’imaginaire se palpe, on touche du doigt une autre dimension, celle que nous portons au profond de nous-mêmes, celle qui accompagne rêves, pensées, réflexions, émotions.



Dès lors, tout existe en ce monde dans le monde.



Les mots vivent, les personnages vont et viennent, les lieux respirent, les rues racontent.



Un petit bijou.
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C'est un concept assez passionnant d'aller à la recherche des rues et des adresses des personnages de la littérature.

L'adresse de Arsène Lupin, de Jean Valjean, de Gervaise, du Père Goriot et j'en passe, ça fait rêver.

L'auteur s'interroge même sur les rues qui ont un faux nom ou celles dont le numéro n'existe pas.

On apprend que depuis 1938 on peut retrouver toutes les adresses parisiennes à la Bibliothèque Nationale de France. L'auteur s'y est rendu et a enquêté.

C'est un peu un jeu de piste. Il est impressionnant rien qu'à Paris le nombre de personnages de la littérature que l'on peut évoquer.
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