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Critiques de Didier Goupil (17)
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Brûler le Louvre

Un livre, petit en volume...mais"très épais" en style et observations sur

l'art et l'oeuvre de certains peintres, mis en avant par Didier Goupil :

Monet, Roger Cosme Estève, Franciam Charlot...sous forme de

nouvelles...ou courtes proses poétiques....



"En exergue

"Demain je vais dessiner jusqu'à ce qu'arrive la couleur." ---Van Gogh, Arles, 1888 "



Un joli rayon de soleil en ouvrant ma boite aux lettres en ce lundi matin [9 septembre 2019 ], avec ce nouveau recueil de nouvelles de Didier Goupil autour de la Peinture et des artistes... que je suis enchantée de découvrir à sa parution !



Un grand merci aux éditions Zinedi et à sa directrice, Fabienne Germain, pour ce S.P. d'un auteur que j'avais beaucoup apprécié dans un texte antérieur, en 2013, "Les Tiroirs de Visconti"....qui parlait aussi du monde de l'art, dans le domaine des Antiquités et des collectionneurs !!



Des nouvelles insolites... qui débutent par de très courtes fictions d'êtres dans la douleur, la guerre et le refuge de familles dans des caves pour se protéger des bombes, un enfant différent, diminué mentalement dans une famille où le père pour conjurer sa douleur, passe ses journées à photographier les nuages...en noir et blanc...et puis une progression

tangible d'êtres dans la souffrance et la quête d'un sens, d'un oubli dans la beauté... Beauté de la photographie, beauté de la peinture...



Mais ce qui m'a le plus captivé ce sont les nouvelles concernant directement les peintres admirés par Didier Goupil, dont il parle avec talent et un lyrisme merveilleux !



Double joie de lire ces nouvelles et de découvrir cette maison d'édition !...



"Alors, vous avez séquestré la peinture dans cet atelier qui tenait à la fois de la remise et de la serre et c'est là que, saison après saison, bien loin des rumeurs de la grande Ville, ignorant d'un même mépris les somptueuses pénombres des salons et les murs moisis des musées, vous vous êtes expliqué avec elle, seul à seule, sans public ni critiques, sans marchands. Je crois que vous l'avez bien malmenée. Vous l'avez honnie, écharpée, saccagée. En un mot, adorée." (p. 86) "L'Ogre ou le Deuil de l'orgueil "[ Monet ]



Dans ces nouvelles,j'ai découvert grâce à Didier Goupil, l'artiste contemporain, Franciam Charlot, dont l' oeuvre plastique est issue de la douleur... Comme Chaïm Soutine, présent dans une des brèves de l'écrivain...comme j'ai appris à connaître non pas Maurice Estève, mais

Cosme Estève... [ autour duquel Didier Goupil a publié un autre texte, "Journal d'un caméléon", qu'il me reste à lire ! ]...



"Ensuite vous l'avez renvoyée [La peinture ] dans le Grand Monde- ou bien on est venu vous la reprendre : on ne sait jamais véritablement qui de l'artiste ou du monde vient chercher l'autre. (...) Après l'avoir entourée de son tumulte, l'avoir invectivée, interrogée, appréciée dans l'éclat des lustres et des parures, à mille lieux des brousses provinciales, méprisant d'un même revers de gant beurre frais le vent vif des vergers et vos mains

gercées, le Grand Monde a décidé de l'admirer. Dès lors vous aviez du génie. Il ne vous restait plus qu'à vaincre les murs médusés des musées. Vous ne vous en êtes pas inquiété, vous avez continué à peindre avec

orgueil." (p. 89) "L'Ogre ou le Deuil de l'orgueil "[ Monet ]



De magnifiques lignes sur l'acte de peindre ...ainsi que sur la complexité de toute création artistique ! J'allais omettre la jaquette couleurs très réussie ornée d' un tableau de Roger Cosme Estève ...



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N.B ***Précision de l'éditeur : certaines de ces nouvelles ont été publiées sous une forme différente aux éditions Alfil (1995)



Les éditions Zinedi ont été créées en 2002, publie des inédits...(d'où

son appellation ) Un catalogue très attractif dont un texte de cette rentrée que je note pour une prochaîne lecture... Fiction autour de la peinture, et plus particulièrement celle de Courbet..."Le Dernier Courbet" de Joëlle Tiano- Moussafir...











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La lettre à Anna

Je le savais qu'il ne fallait pas attendre des semaines avant de rédiger mes chroniques. Je le sais que l'inspiration me vient au moment où la lecture se termine, où les pages se referment lorsque mes émotions sont encore en plein épanouissement.

Mais la vie m'a éloignée de mon clavier et La Lettre à Anna s'est laissé oublier sous des couches des préparatifs de fin d'année et de Noël. La magie de ce livre s'est en partie envolée.

Difficile pour moi donc d'écrire quelque chose à propos de cette oeuvre, plus d'un mois après sa lecture....



(Silence... Je réfléchis...)



Ah si... Une chose que je retiens, c'est l'originalité de la forme du texte.

Lorsque tout va bien dans l'histoire, les mots se font denses, lumineux, joyeux. Lorsque la situation se complique, lorsque les hommes sont oppressés, les mots se font rares, le silence s'installe, l'effroi force au mutisme et la consternation nous prive de moyens d'expression.

Et cette manière d'écrire est novatrice et très intelligente.



Ce petit texte d'une grande sensibilité nous invite à savoir apprécier les belles choses de la vie et à nous taire face à l'indicible. Une belle leçon de vie !
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Les Tiroirs de Visconti

Merci à Babelio et aux éditions Naïve pour ce deuxième livre reçu dans le cadre de Masse Critique. « Les tiroirs de Visconti », roman de Didier Goupil.



Un texte léger, qui narre , décrit la vie, les états d’âme de Paul M., collectionneur invétéré, qui transforme sa vie et sa maison en fiction, en choisissant chaque objet, meuble, peinture, vêtement, .. avec soin et exigence. L’histoire d’une maison et d’un parcours de vie, original…



Une écriture fluide, des chapitres courts, une multitude de d’anecdotes qui nous apprennent mille détails sur les différents domaines auxquels s’intéresse notre collectionneur : les objets, les vêtements, les livres, les reliures, les œuvres d’art, etc.



Une lecture très agréable alliant l’évasion et la connaissance d’un univers spécifique : celui des collectionneurs et des passionnés d’art.



« Paul M. ne savait pas résister à la tentation. C’était un vrai collectionneur qui collectionnait tout ce qu’il est possible de collectionner » (p.25)



« Ce qui m’importe, c’est que l’objet puisse s’inscrire harmonieusement dans le décor. Qu’il me plaise ou qu’il ait de la valeur ne sont pas des critères suffisants. Il faut qu’il apporte quelque chose à l’ensemble, qu’il trouve sa place dans la maison, et, une fois qu’il y est, qu’il ait quelque chose à dire- à me dire

J’attends de la vie qu’elle me raconte des histoires. Comme ce n’est pas toujours le cas, je me les fabrique. Je les invente » (p.26- 27)



« Cette maison, ces collections amassées au fil du temps, vous l’avez compris, c’est ma fiction à moi » (p.29)



« Faire de cette maison une vieille maison de famille, m’inventer une ascendance, ne me fait pas seulement traverser l’espace. Cela me permet également de voyager dans le temps. De me multiplier » (p.33)



Ce collectionneur, Paul M. veut comme la plupart des collectionneurs transcender la vie ordinaire… Un roman qui parle aussi par le biais de la recherche de la beauté , de la mort, de la solitude de chaque être humain, du sens que l’on cherche à donner à son existence. Des mini-récits à l’intérieur de l’histoire ,sur l’art, les objets, d’autres collectionneurs,: Yves Saint-Laurent ,Pierre Bergé, Loti, certains métiers spécifiques , comme taxidermiste , des portraits divers , Marie-François Banier, Pierre Bettencourt, écrivain et frère d’André, le mari de Liliane, certaines prédilections littéraires ou artistiques : Tony Duvert, Gabriel Matzneff, Joe Bousquet, le sculpteur belge, Jules Berchmans, etc.



Le titre de cette fiction m’intriguait ; nous ne comprenons ce choix qu’au terme de ce roman : une anecdote touchant le tournage du « Guépard » de Luchino Visconti , qui nous signifie l’importance des objets sur le ressenti de nos émotions

« Vous savez, Paul, que lorsque Visconti a tourné le Guépard, il a exigé que les armoires contiennent des vêtements de l’époque et que les tiroirs des commodes soient remplis, même si cela ne se voyait pas à l’écran ? Il était persuadé que sinon les spectateurs verraient qu’il s’agissait de décors et que du coup qu’ils ne croiraient plus à l’histoire qu’il voulait leur raconter » (p.118)



Quelques informations sur l’auteur pour achever ces impressions de lecture: Didier Goupil, auteur de nouvelles et de romans, fut professeur de français au CNED ; Depuis 2001, il participe au Festival de la Correspondance de Grignan. Il anime des rencontres ou des ateliers d’écriture. Parmi ses écrits, un premier recueil de nouvelles, publié en 1995, « Maleterre », où l’acte de création et l’obsession qui en découle forment la plupart des toiles de fond de ces nouvelles…comme dans ce roman, où se croisent diverses réflexions sur la recherche de la Beauté, comme sublimation de la vie, et oubli de notre condition de mortel…

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Journal d'un caméléon

C'est un nébuleux roman inspiré de la vie et des différents internements de son ami Roger Estève que Didier Goupil nous offre.



Roger aime les femmes, sa première femme, sa seconde femme et sa sensuelle maîtresse. Les femmes l'aiment, sa seconde femme acceptant l'aide de la première pour aider Roger à surmonter un chagrin d'amour que lui a causé la dernière en date, la traîtresse. Lasse, la superbe l'a délaissé lui préférant qui plus jeune, plus fringant ou juste différent.



Interné, Roger erre dans les couloirs de la clinique. À la recherche du fumoir, celui au bout du couloir, chemin dangereux et tortueux qui nécessite l'utilisation d'une boussole. Il en grille une, puis deux, puis trois, il fouille ses poches et fume encore, puis retourne à sa chambre en portant une attention particulière à ne croiser personne. Qui sait ce qu'un fou pourrait lui faire ?



C'est le récit d'une vie d'artiste, d'un passionné, d'un amoureux éconduit, d'un ami...



Un très beau roman, que j'ai lu en prenant le temps, à la vitesse d'un gastéropode faisant comme Roger lorsqu'il s'aventure dans les couloirs. Un récit pas toujours simple à comprendre, mais est-il facile de percevoir ce qui se trame dans la tête d'un bipolaire ?



Ce roman aurait pu être écrit par le malade lui même, l'ambiance étant celle du bourdonnement qui résonne dans un esprit embrumé par les idées qui vont, qui viennent et s'entrechoquent. C'est un séjour en psychiatrie, vu par Roger, certes, mais aussi par les femmes de sa vie.



Ce second roman publié par les éditions le Serpent à Plumes confirme ma première impression : des publications décalées de grande qualité.






Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Traverser la Seine

Nous suivons Madame, qui vient de mourir, dans sa dernière journée. Nous l'accompagnons dans ses déplacements, dans ses pensées, dans ses souvenirs et notamment dans le souvenir de ce voyage à Auschwitz.

C'est un roman très doux et très dur en même temps. Une lecture rapide mais qui interroge.

Très intéressant.
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Journal d'un caméléon

Il est difficile de résumer ce roman. Comme le dit l'auteur c'est une autrui fiction. Il raconte ici en partie le parcours de son ami peintre Roger Cosme Esteve entre réalité et fiction.

Roger Estève est interné dans un hôpital psychiatrique, se trouve différent de tous les autres pensionnaires. Son but atteindre le fumoir, le voyage n'est pas simple même s'il est guidé par sa boussole. Comment l'artiste en est arrivé là? Les chapitres alternent flashbacks et présent. La bipolarité ou "multipolarité" sont elles nécessaires à la création ?

Une bien belle façon d'appréhender l'oeuvre de l'artiste et de se familiariser avec le peintre catalan.


Lien : http://www.librairie-renaiss..
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Journal d'un caméléon

Il lui semblait n’avoir pas plus de cervelle qu’un escargot baguenaudant dans les herbes mouillées du fossé. Il connaissait sa propension à se camoufler, à se fondre dans le décor, et il avait compris qu’il devait avant tout se méfier de lui-même… Estève se savait « extrêmement sensible au côté chimérique de la vie », pour reprendre les mots de l’écrivain Thomas Mann.



Oser interpeller Dali… ? Il le fit !



Le Maître fronça le sourcil, prit entre deux doigts le croc d’une de ses moustaches qu’il lissa lentement, longuement puis, écrasant le garnement d’un regard aussi noir qu’un essaim de mouches s’abattant sur sa proie, il le piqua au milieu du front :



- « Sachez, jeune homme, que la seule différence entre un fou et moi, c’est que je ne suis pas fou ».



Avec ses hautes chaussettes victoriennes et ses moustaches relevées, Salvador Dali était une drôle de bestiole qui avait des racines sous les pieds, et des antennes à la commissure des lèvres, ce qui n’était pas pour déplaire à Cosme Estève, bien au contraire.



A défaut d’antennes, Estève, lui, pouvait se reposer sur sa boussole et son aiguille magnétique pointée vers le Nord… Les aiguilles n’indiquaient pas seulement les points cardinaux, elles étaient également tournées vers lui, vers l’intérieur de lui-même, et l’aidaient à ne pas se perdre complètement.



Estève avait l’impression de ne plus rien avoir là… En tous cas, plus rien de vivant. C’est comme si, transformé en poulpe, on lui avait demandé de continuer à se mouvoir, amputé de ses tentacules.



N’importe quel lieu pouvait subitement se transformer en labyrinthe. N’importe quel couloir se métamorphoser en corridor, en galerie sombre et sans issue…



Didier Goupil pousse le lecteur dans un pot de glu, l’enfonce dans le couloir sans fin d’un être au cerveau calculateur, obsédé, privé de tout, même de l’essentiel. Kafka souffle au lecteur que « la métamorphose » n’est plus loin…



Quand une plume flirte avec un pinceau, l’exercice peut se révéler léger et volage. C’est sans compter sur le pouvoir d’un des deux arts. De la manipulation à la complicité… laquelle dirige lequel…



C’est toute la subtilité du roman de Didier Goupil qui laissera au lecteur le choix de ré-magnétiser les choses…
Lien : http://lesplaisirsdemarcpage..
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Femme du monde

Un roman étonnant, très court: un paragraphe , une page, du blanc. C'est assez déstabilisant c'est Madame. Puis il y a Monsieur c'est la deuxième partie et au travers de Monsieur, le destin de Madame se dessine et on commence à comprendre la tragédie qui suivra. La troisième partie fait froid dans le dos et là on comprend .... C'est le siècle de l'horreur.

C'est dommage qu'il soit court. On reste un peu sur sa "faim"

C'est un très beau roman que j'ai découvert par l'intermédiaire d'une amie que je remercie.

La couverture est très belle et rappelle l'élégante Audrey Hepburn qui donne une petite note gaie .......peut être voulu de la part de l'auteur.......
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Les Tiroirs de Visconti

** Petite chronique dans le cadre de Masse Critique. Je remercie donc Babelio, et les éditions Naïve. **



Je n'avais pas compris, en cochant ce livre dans la liste de MC, qu'il s'agissait d'un 'roman'... "Le portrait d’un authentique collectionneur, vivant reclus au fin fond de la lande girondine..." Je n'ai rien contre les romans, bien au contraire, mais pour le coup, je n'ai pas bien saisi l'intérêt d'un tel 'faux-portrait', je n'ai pas du tout su m'attacher à ce 'personnage' créé de toutes pièces (de collections...), pour moi, justement, d'avoir créé ce personnage lui ôte toute âme et toute sensibilité, et tout pour moi a clinqué dans le vide. Ce n'est pourtant pas imputable à l'auteur, Didier Goupil, car son 'portrait' de ce collectionneur est non seulement plausible, mais convainquant et plutôt pertinent. Peut-être par ce que je ne comprends pas qu'une oeuvre de fiction sur ce thème-ci, la collection, soit traité au premier degré et seulement 'explicatif' ou factuel. Parce que pour moi, ce puzzle de collections reflète justement l'âme de la personne qui 'collectionne', et si ce thème est justement traité à ce seul niveau, de façon fictive, la fiction perd justement pour moi tout son intérêt. J'ai une grande sensibilité envers les collectionneurs hétéroclites, j'en ai connu quelques-uns, qui ne sont pas des 'amis' car leur relation à l'autre est souvent problématique, et je viens même d'en rencontrer un qui ressemble un peu à ce Paul du livre, en plus jeune, et si je me sens proche d'eux, c'est non seulement lié à mon propre rapport aux 'objets' au sens plus général, et justement car leur collectionnite aigüe révèle de nombreuses sensibilités, parfois pathologiques. Bref, pour moi, ce pan de la personnalité, les collections, est quasiment révélateur de son ensemble, et donc, une fiction qui répertorie des collections via de fausses visites et faux entretiens, pour en faire un roman, ne peut me toucher.

Les mélanges de faits réels (les collections de Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé, Pierre Loti....) m'ont d'autant posé problème pour ses vrais-faux-entretiens. Tout ce qui y est cité y est 'vrai' mais le personnage est faux. Et tout repose sur ce personnage... sa vie, son passé, son habitation, ses livres, ses objets... Comment aurais-je pu m'attacher à ce faux Paul face à toutes ces vraies références sur d'autres collectionneurs ou amoureux des 'objets', 'objets' au sens noble du terme, mais pas spécialement d'un seul point de vue esthétique ou artistique... ?

C'est donc de façon toute (trop ?) subjective que ce roman n'a pas pu me ravir, ce Paul, personnage de papier, a perdu pour moi tout intérêt et consistance, car je ne pouvais l'incarner via sa réalité fictive.

J'ai tout de même su glaner quelques anecdotes ou références intéressantes, qui me mèneront vers d'autres livres cités ou d'autres oeuvres ; en ce sens, je prends ce court roman pour une passerelle vers d'autres sensibilités, ce qui est déjà pas mal pour un roman, de nous permettre de découvrir d'autres auteurs ou créateurs. Pour ces divers 'rebonds', je ne regrette pas d'avoir lu ce petit livre. Merci à l'auteur de ces multiples références, et aux éditions Naïve, pour l'envoi de ce livre.



NB : Citation du livre, qui pourrait dans un tout autre contexte résumer mon sentiment face à cet ouvrage :

« Ce n'est pas à vous que je vais apprendre que les livres ne sont pas seulement faits pour être lus. »
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Les Tiroirs de Visconti

« Les tiroirs de Visconti » est un livre à l’écriture vive et agréable. Les chapitres, courts, abordent chacun un thème comme autant d’énigmes sur la vie, vécue ou romancée, de Paul M.



De vraies personnalités existantes ou ayant existé se mêlent aux personnages de ce roman qui brouille les pistes. Il est assez habile de la part de l’auteur de mélanger ces personnes. En effet, tout au long du livre, Paul M. nous explique comment ses collections lui permettent d’échapper à la platitude de la vie, et lui permettent de s’en construire une, voire plusieurs, davantage romanesques. La « complicité » de ces personnalités réelles contribue à la réalisation de ce but.



J’ai apprécié ce livre. Le récit de Paul M. nous entraîne au fil des pages. Mi-biographie (celle de Paul M.), mi-roman philosophique, on y trouve de nombreuses réflexions pertinentes sur la vie et l’être humain.



Je vous recommande ce roman.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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La lettre à Anna

Voici une nouvelle assez courte. Au début, les chapitres sont de taille normale. Puis avec l’horreur, les paragraphes diminuent comme si penser ou écrire était aussi plus difficile sous l’oppression. Pour finir, certaines pages ne comportent plus qu’une phrase ou quelques mots. Placés là... au milieu de cette page blanche. Quelques mots durs, choquants. Qui permettent d’imaginer l’inimaginable.



Samuel et Anna son deux musiciens à succès de l’entre deux guerres. Lui, joue du violon, elle, chante. Mais les années d’insouciance laissent bientôt place à l’occupation et ils sont raflés à Paris, puis déportés.



On suit ensuite le destin de Samuel. Dans son camp, il dérobe du papier à musique puis des morceaux de chemise. Son statut de violoniste lui permet quelques libertés qu’il va mettre à profit pour y écrire cette lettre à Anna : les 7 mouvements d’un quatuor qui exprimeront ce qu’il a vécu jusqu’au bout de l’enfer.



Un témoignage que la musique, liée à l’amour que l’on porte en soit peut-être plus fort que l'adversité. Qu’elle est une substance, en elle-même, qui soigne et transcende presque tout.



C’est bien écrit. Finalement avec assez peu de choses sur le violon, mais une histoire poignante sur ces musiciens juifs d’Europe qui ont payés un lourd tribu à la barbarie.
Lien : https://www.le-violon.org/vi..
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Femme du monde

"Femme du monde" est un roman qui se lit comme une nouvelle. En 5 chapitres répartis sur une centaine de pages, l'auteur présente sous forme d'instantanés le portrait d'une femme à la vie luxueuse et confortable, une femme qui ne connait pas la contrariété ni la fatigue conséquente à une journée de travail.

Une femme seule, libre de faire ce que bon lui semble.

Et brusquement arrive la rupture. Pourquoi cette femme a-t-elle choisi de vivre dans un hôtel? Pourquoi ne supporte-t-elle pas la foule? Pourquoi le poste de radio reste-t-il allumé?

Où était cette femme avant de devenir "Madame"?

Une écriture ciselée. Des phrases très concises. Un court roman sur les apparences parfois trompeuses, les peurs, les souvenirs, l'après.

Il existe des livres bien plus aboutis que celui-ci sur les rescapés des camps de concentration et dans lesquels se trouvent quantités d'anecdotes et de références historiques.

Je ne réclamais pas ce genre de détails à tout prix mais j'aurais tout de même voulu en savoir davantage sur cette femme.

Un (trop) court roman qui laisse donc un peu le lecteur sur sa faim, comme un album dont il manquerait des photos.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Journal d'un caméléon

Didier GOUPIL déclenche des « flashes back » qui éclairent le dérèglement psychiatrique d’un homme naturellement instable et développe une intéressante théorie sur l’évolution de la société.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Les Tiroirs de Visconti

« Paul M. ne portait que des vestes Arnys » : ainsi débute le roman de Didier Goupil, les Tiroirs de Visconti. Paul M. est un collectionneur qui vit retiré dans sa maison de Gironde. Son existence est vouée au culte du beau, à la recherche de pièces pour meubler sa maison. Il se plaît dans la fréquentation d'objets et livres rares, porteurs d'histoires qu'il se plaît à imaginer.

Pour décrire cet homme apparemment mystérieux, Didier Goupil construit son roman en écrivant des chapitres courts, avec des titres censés résumer leur contenu : « livres », « inachevé », « julien », « fiction », « Gironde », « dernier voyage »... J’ai trouvé ce procédé un peu facile car souvent, les titres reflètent imparfaitement le contenu des chapitres en question. Ils sont surtout présents pour relier les différents morceaux du texte. Malgré cela, la lecture est fluide et limpide mais m'a laissée dubitative. Au fur et à mesure que j'avançais dans le roman, j'espérais que le texte allait décoller, qu'il y aurait un peu d'animation ( !), que le personnage en question allait révéler un épisode marquant qui pourrait le faire changer de cap, à l'occasion... Or il ne se passe rien de bien intéressant finalement, l'auteur parsème son texte de réflexions autour de son personnage, autour de sa vie, de ses envies, de ses marottes. Et moi, lectrice, cela m'a peu intéressée même si j'ai fini le livre sans encombre.

Autre chose qui m’a déplu, même si je l'ai perçu comme relevant d'une volonté propre de l'auteur, beaucoup de personnages réels dans le roman cohabitent avec ce monsieur Paul, désigné comme fictionnel. Pierre Bergé apparaît donc ainsi que son inséparable compagnon Yves Saint Laurent, un modèle pour Paul M. Les écrivains ne sont pas en reste puisque Paul est bibliophile :

« Le cabinet de lecture sur lequel ouvrait la première porte ressemblait lui davantage à l'enfer.

Sade, Apollinaire et Bataille pour les anciens, Gabriel Matzneff ou Tony Duvert pour les contemporains, Paul ne cachait pas son admiration pour les auteurs sulfureux, honnis et vilipendés par l'époque.

« Croyez-moi, il n'y a pas pire haine que celle des vertueux ». (page 56)

Mais dans le récit on retrouve aussi François-Marie Bannier, défendu par Didier Goupil et là cela me gêne un peu aux entournures... D’autant plus que le frère de feu le mari de Liliane Bettencourt apparaît lui aussi dans le roman ! Là cela fait un peu trop, non ?

Le titre du roman est inspiré par Visconti qui, lors du tournage du Guépard, a exigé que les tiroirs des meubles contiennent de vrais objets ou tissus de l’époque du film. Intéressant mais je connaissais déjà l’anecdote avant de lire le livre…

Pour finir - je m’excuse car plus j’avance dans cette chronique, plus je descend le livre - j 'ai trouvé par ailleurs que l’écriture de Didier Goupil est intéressante mais j’aurais aimé davantage de style, de passion dans le texte. Bref, je suis déçue. Un roman qui se lit mais qui s'oublie.

Si cela vous intéresse, un site internet existe autour de ce livre : http://www.lestiroirsdevisconti.com/
Lien : http://attrape-livres.over-b..
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Maleterre

Ce recueil de nouvelles est assez décevant pour plusieurs raisons.

Tout d'abord les premières nouvelles, si elles abordent le thème de la peinture et de la photographie, n'ont pas pour thème principal l'art comme cela est evoqué en quatrieme de couverture. Le véritable sujet est le rapport d'un fils à son père et d'un garçon à son frère malade. Cela désempare, dérange, d'autant que l'écriture à la première personne est propice à nous mettre mal à l'aise.

Je fais un bond dans ma lecture jusqu'à la nouvelle qui porte le nom du recueil, Maleterre. D'accord, le thème de l'art est bien présent dans chacune des nouvelles, c'est pour cela que j'ai acheté ce petit livre. Quelques unes font référence à Monet. Certaines nous font esquisser un sourire. Mais ces nouvelles ne nous font pas rêver.
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Femme du monde

Mon avis :

Voici un livre que j'ai trouvé très musical autour de la vie de Madame. De courtes pages sur les habitudes de Madame, puis des respirations pour prendre le temps de vivre.

La vie de Monsieur est plus concentrée, moins réfléchie, leurs chemins ne pouvaient que se séparer.

Un très beau et court roman sur Madame et son siècle.

L'image que je retiandrai :

Celle du bain fumant de Madame et de son besoin d'eau, toujours.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Femme du monde

vant toute chose, Madame boit du thé dans son lit. Bien plus qu'un nécessité, c'est devenue une volupté.

Madame fond avec les sels de son bain

Madame accompagne ses robes d'après-midi de longs gants à boutons, et d'un grand et candide chapeau d'organdi.





Les premières pages de ce livre sont dédiées à Madame. Des demi-mots, des phrases courtes mais travaillées pour décrire la nonchalance et de l'élégance de Madame. Au début, je m'étais imaginée un femme grande, mince. Une femme au port altier qui accomplit ses gestes avec une grâce infinie et dotée d'une élégance innée. Une femme qui a de l'argent, une femme du monde, lasse de fréquenter les soirées et les réceptions.





La famille de Monsieur faisait dans l'argenterie. Monsieur, lui dans la jeunesse dorée.

Monsieur ne comprenait pas que Madame aime poser pour des peintres immigrés.

Monsieur et ses cigares.



On apprend que Monsieur et Madame n'étaient pas si heureux qu'il en avaient l'air. Monsieur avait des points de vue sur le Monde...



Puis la guerre. Madame ne la vivra pas en sacrifiant quelques bijoux ou richesse ... Madame va payer de sa personne.



Je n'en dirais pas plus... on apprend ce qu'il arrive à Madame et on comprend beaucoup de choses.Certes, Madame est un femme du monde mais elle porte en elle un lourd passé.



Le style épuré, l'écriture de l'auteur m'ont immergée dans l'ambiance.



Je n'ai pas lu ce livre non je l'ai délecté... un portait de femme très beau et très touchant. L'image de Madame m'habite encore et j'ai l'impression qu'un peu de sa grâce distillée, flotte dans l'air. Si je croisais Madame, je baisserais la tête par respect car son élégance lui sert de carapace.
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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