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EAN : 9781094680057
Editeur distribué par Harmonia Mundi (21/08/2015)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Le XXlème siècle sera bipolaire

Après une rupture amoureuse, Cosme Estève, peintre de son état, se retrouve pour un délai indéterminé dans un établissement spécialisé.

Armé de sa seule boussole, il erre clans les couloirs labyrinthiques à la recherche du fumoir pour se griller une énième cigarette. Le dédale n’est pas seulement géographique il est aussi mental.

Au fil du périple, qui le replonge dans son passé et la genè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un nébuleux roman inspiré de la vie et des différents internements de son ami Roger Estève que Didier Goupil nous offre.

Roger aime les femmes, sa première femme, sa seconde femme et sa sensuelle maîtresse. Les femmes l'aiment, sa seconde femme acceptant l'aide de la première pour aider Roger à surmonter un chagrin d'amour que lui a causé la dernière en date, la traîtresse. Lasse, la superbe l'a délaissé lui préférant qui plus jeune, plus fringant ou juste différent.

Interné, Roger erre dans les couloirs de la clinique. À la recherche du fumoir, celui au bout du couloir, chemin dangereux et tortueux qui nécessite l'utilisation d'une boussole. Il en grille une, puis deux, puis trois, il fouille ses poches et fume encore, puis retourne à sa chambre en portant une attention particulière à ne croiser personne. Qui sait ce qu'un fou pourrait lui faire ?

C'est le récit d'une vie d'artiste, d'un passionné, d'un amoureux éconduit, d'un ami...

Un très beau roman, que j'ai lu en prenant le temps, à la vitesse d'un gastéropode faisant comme Roger lorsqu'il s'aventure dans les couloirs. Un récit pas toujours simple à comprendre, mais est-il facile de percevoir ce qui se trame dans la tête d'un bipolaire ?

Ce roman aurait pu être écrit par le malade lui même, l'ambiance étant celle du bourdonnement qui résonne dans un esprit embrumé par les idées qui vont, qui viennent et s'entrechoquent. C'est un séjour en psychiatrie, vu par Roger, certes, mais aussi par les femmes de sa vie.

Ce second roman publié par les éditions le Serpent à Plumes confirme ma première impression : des publications décalées de grande qualité.



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Il lui semblait n'avoir pas plus de cervelle qu'un escargot baguenaudant dans les herbes mouillées du fossé. Il connaissait sa propension à se camoufler, à se fondre dans le décor, et il avait compris qu'il devait avant tout se méfier de lui-même… Estève se savait « extrêmement sensible au côté chimérique de la vie », pour reprendre les mots de l'écrivain Thomas Mann.

Oser interpeller Dali… ? Il le fit !

Le Maître fronça le sourcil, prit entre deux doigts le croc d'une de ses moustaches qu'il lissa lentement, longuement puis, écrasant le garnement d'un regard aussi noir qu'un essaim de mouches s'abattant sur sa proie, il le piqua au milieu du front :

- « Sachez, jeune homme, que la seule différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou ».

Avec ses hautes chaussettes victoriennes et ses moustaches relevées, Salvador Dali était une drôle de bestiole qui avait des racines sous les pieds, et des antennes à la commissure des lèvres, ce qui n'était pas pour déplaire à Cosme Estève, bien au contraire.

A défaut d'antennes, Estève, lui, pouvait se reposer sur sa boussole et son aiguille magnétique pointée vers le Nord… Les aiguilles n'indiquaient pas seulement les points cardinaux, elles étaient également tournées vers lui, vers l'intérieur de lui-même, et l'aidaient à ne pas se perdre complètement.

Estève avait l'impression de ne plus rien avoir là… En tous cas, plus rien de vivant. C'est comme si, transformé en poulpe, on lui avait demandé de continuer à se mouvoir, amputé de ses tentacules.

N'importe quel lieu pouvait subitement se transformer en labyrinthe. N'importe quel couloir se métamorphoser en corridor, en galerie sombre et sans issue…

Didier Goupil pousse le lecteur dans un pot de glu, l'enfonce dans le couloir sans fin d'un être au cerveau calculateur, obsédé, privé de tout, même de l'essentiel. Kafka souffle au lecteur que « la métamorphose » n'est plus loin…

Quand une plume flirte avec un pinceau, l'exercice peut se révéler léger et volage. C'est sans compter sur le pouvoir d'un des deux arts. de la manipulation à la complicité… laquelle dirige lequel…

C'est toute la subtilité du roman de Didier Goupil qui laissera au lecteur le choix de ré-magnétiser les choses…
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Il est difficile de résumer ce roman. Comme le dit l'auteur c'est une autrui fiction. Il raconte ici en partie le parcours de son ami peintre Roger Cosme Esteve entre réalité et fiction.
Roger Estève est interné dans un hôpital psychiatrique, se trouve différent de tous les autres pensionnaires. Son but atteindre le fumoir, le voyage n'est pas simple même s'il est guidé par sa boussole. Comment l'artiste en est arrivé là? Les chapitres alternent flashbacks et présent. La bipolarité ou "multipolarité" sont elles nécessaires à la création ?
Une bien belle façon d'appréhender l'oeuvre de l'artiste et de se familiariser avec le peintre catalan.

Lien : http://www.librairie-renaiss..
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critiques presse (1)
Actualitte
21 octobre 2016
Didier GOUPIL déclenche des « flashes back » qui éclairent le dérèglement psychiatrique d’un homme naturellement instable et développe une intéressante théorie sur l’évolution de la société.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La plupart de ceux qu'il croisa dans les couloirs le dévisagèrent avec ébahissement. Comment pouvait-il rejoindre sa chambre au lieu d'aller manger ? Qu'est-ce qui l'autorisait à mépriser de la sorte le pain du seigneur ?
Estève ne répondait pas. Il avait pourtant la réponse à ces questions mais il préférait la garder pour lui, la répétant à voix basse dans sa tête : "Seuls les poissons morts suivent le sens du courant"
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